Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 826

  • Comment Poutine soumet « l’hyper-impuissance » américaine

    Le joueur d’échecs joue et gagne pour l’instant. Ses armes sont plus efficaces, et la Russie double les USA pour les ventes d’armements ; la recherche militaire russe ridiculise les gadgets US qui ont fatigué la planche à billets de Yellen ; la Russie signe des traités avec l’Inde et approfondit ses relations avec la Chine ; elle assiste la France et elle attend la chute du dollar et la désorganisation de l’Europe qui, comme un coq étêté dans la basse-cour de l’histoire, organise sur ordre l’invasion de son propre sol.
    La chute de la maison Amérique se rapproche et l’on dirait que pour l’instant tout se passe bien, qu’on ne réagit pas trop là-bas, alors que les rapports du colonel McGregor, du général Flynn, du rabbin Zackheim soulignent la supériorité de la guerre conventionnelle russe et de la géostratégie de Poutine, qui se sert finalement du fait que son pays, et non l’Amérique, est au centre du monde. L’Empire russe, c’est l’île-monde de McKinder ; qui tient l’île-monde tient le monde.
    Il suffisait simplement de le vouloir, d’adopter des programmes d’armement plus modernes et de motiver des troupes qui ne font pas la une du New York Times pour accepter gaiement les transsexuels (22 suicides par jour dans les rangs US). On sait aujourd’hui, par les experts américains eux-mêmes, qu’une division américaine ne ferait pas le poids en Europe ou ailleurs face à la Russie. On sait aussi que les progrès de la Russie et de la marine chinoise mettraient fin à la frime américaine en matière de porte-avions. C’est toute une logorrhée qui s’en va sous les huées de l’histoire, et que nous n’entendons pas encore de façon sérieuse dans nos médias si bien informés… Qui s’en étonnera ?
    L’hyper-puissance américaine devient ainsi une hyper-impuissance, comme l’a souligné Philippe Grasset. Les socialistes français, successeurs de Guy Mollet, s’en mordent les doigts entre deux tueries ici. Mais on espère les pousser vers la sortie avant. La matrice américaine, qui n’a plus grand-chose à voir avec la défunte puissance US, fait signer en cachette ses infects traités de commerce et fait envahir l’Europe, elle-même dos au mur. Elle profite de ce que de Gaulle nomme « la peur du vide » dans ses Mémoires, à propos de la domination diplomatique anglaise sur cette France républicaine. De Gaulle souligne que les Américains n’assument pas la guerre.
    En voyant le système US vaciller ainsi, je pense quand même à la vieille réflexion de Sun Zu, à la fin de son chapitre sur les manœuvres : il faut laisser une retraite à l’ennemi, sinon l’on s’expose à une tentative désespérée.
    On verra si le Pentagone acculé, dirigé depuis vingt ans d’une main de mauvais maître, commettra l’irréparable – contre la Chine ou la Russie – tout en refusant de collaborer contre sa créature islamique, collaboration demandée par Vladimir Poutine.

    Nicolas Bonnal

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuAEFpyuZQDwJIYUT.shtml

  • Comment l’argent de l’Arabie saoudite et du Golfe alimente la terreur

    Daniel Lazare est l’auteur de plusieurs livres dont  The Frozen Republic: How the Constitution Is Paralyzing Democracy (Harcourt Brace).

    Exclusif : Alors que le bilan des morts des attentats de Paris continue de s’aggraver, le président Hollande dénonce « un acte de guerre » de l’État islamique, mais, nous explique Daniel Lazare, la réalité sous-jacente est que les riches amis de la France dans le Golfe persique sont les complices de cette horreur.

    Au lendemain du dernier attentat terroriste de Paris, la question n’est pas de savoir quel groupe en particulier est responsable de l’attaque, mais en tout premier lieu de savoir qui est responsable de l’émergence de l’État islamique et d’Al-Qaïda. La réponse qui a émergé de plus en plus clairement au cours de ces dernières années est que ce sont les dirigeants occidentaux qui ont utilisé des portions croissantes du monde musulman comme terrain pour leurs jeux guerriers, et qui viennent maintenant verser des larmes de crocodile sur les conséquences de leurs actes.

    Ce phénomène a commencé dans les années 80 en Afghanistan, où la CIA et la famille royale saoudienne ont quasiment inventé le djihadisme en essayant d’imposer aux Soviétiques une guerre à la vietnamienne juste dans leur arrière-cour. C’est ce qui s’est passé aussi en Irak, que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont envahi en 2003, déclenchant ainsi une guerre civile féroce entre les chiites et les sunnites.

    C’est ce qui se passe aujourd’hui au Yémen où les États-Unis et la France aident l’Arabie saoudite dans une guerre aérienne de grande ampleur contre les chiites Houthis. Et c’est ce qui se passe en Syrie, théâtre du jeu guerrier le plus destructeur, là où l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe fournissent armes et argent à Al-Qaïda, à l’État Islamique, connu aussi sous les noms d’ISIS et de Daech, et à des organisations du même type, ce que les États-Unis savent parfaitement.

    Les dirigeants occidentaux encouragent cette violence tout en s’en indignant quasi simultanément. En avril 2008, un responsable du ministère des finances a témoigné, lors d’une audition devant le Congrès : « L’endroit d’où part l’argent que reçoivent les groupes terroristes sunnites et les Talibans reste prioritairement l’Arabie saoudite. » [cf Rachel Ehrenfeld «Their Oil is Thicker Than Our Blood» dans Saudi Arabia and the Global Islamic Terrorist Network : America and the West’s Fatal Embrace (New York: Palgrave Macmillan,2011), p. 127.]

    En décembre 2009, Hillary Clinton a indiqué dans une note diplomatique confidentielle que les donateurs d’Arabie saoudite constituaient, et ce au niveau mondial, la source la plus importante de financement des groupes terroristes. En octobre 2014, Joe Biden a déclaré aux étudiants de la Kennedy School de Harvard : « les Saoudiens, les émirats, etc. […] sont si déterminés à provoquer la chute d’Assad et surtout à mener par procuration une guerre chiites contre sunnites […] [qu’]ils ont versé des centaines de millions de dollars et fourni des dizaines de milliers de tonnes d’armement militaire à tous ceux qui voulaient se battre contre Assad, sauf que ceux qui ont reçu cette manne, c’étaient Al-Nosra et Al-Qaïda. »

    Le mois dernier, le New York Times s’était plaint dans un éditorial de ce que les Saoudiens, les Qataris et les Koweitiens maintenaient leurs donations non seulement à Al-Qaïda mais aussi à l’État Islamique.

    Cependant, même si on a souvent promis d’arrêter de financer ces groupes, les robinets sont demeurés grand ouverts. Les États-Unis ont non seulement approuvé de telles pratiques, mais ils en ont même été partie prenante. En juin 2012, le Times a écrit que la CIA travaillait avec les Frères Musulmans à faire passer aux rebelles anti-Assad des armes fournies par les Turcs, les Saoudiens et les Qataris.

    Deux mois plus tard, la Defense Intelligence Agency, le Bureau du renseignement militaire, a indiqué qu’Al-Qaïda, les salafistes et les Frères Musulmans dominaient le mouvement rebelle syrien, que leur but était d’établir une « principauté salafiste dans l’est de la Syrie » là où se trouve maintenant le califat et que c’est « précisément ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition », c’est-à-dire l’Occident, les États du Golfe et la Turquie, « afin d’isoler le régime syrien. »

    Plus récemment, l’administration Obama n’a soulevé aucune objection lorsque les Saoudiens ont fourni à Al-Nosra, la branche officielle syrienne d’Al-Qaïda, des missiles de pointe TOW pour l’aider lors de son offensive dans la province d’Idleb au nord de la Syrie. Elle n’a pas protesté quand les Saoudiens ont souhaité très vivement accroître leur aide à ces groupes, en réponse à l’intervention russe qui soutient le régime affaibli d’Assad.

    Il y a deux semaines, Ben Hubbard du Times a indiqué que les troupes des opérations spéciales américaines introduites dans le nord de la Syrie avaient reçu l’ordre de travailler avec des rebelles arabes qui avaient précédemment collaboré avec Al-Nosra et qui – bien qu’Hubbard ne le précise pas – ne manqueront sûrement pas de le faire de nouveau quand les Américains seront partis.

    Collaboration, vous avez dit collaboration ?

    Bien qu’ils vouent une haine éternelle à Al-Qaïda, les États-Unis et leurs alliés du Golfe travaillent main dans la main avec ces mêmes forces, lorsqu’il s’agit d’atteindre certains objectifs. Pourtant, à présent, de Washington à Riyad, les dirigeants se désolent fort de ce que ces mêmes groupes mordent la main qui les nourrit.

    C’est là un scénario qui s’est trop souvent répété ces dernières années. « Terrorisme » est un terme quasiment dépourvu de sens, qui brouille et obscurcit les événements plus qu’il ne les éclaire. Les attaques du 11 septembre ont mené à « une guerre mondiale contre la terreur » et, en même temps, à une vertigineuse dissimulation à propos de ceux qui étaient effectivement responsables de cette terreur.

    Une chape de plomb s’est abattue sur le rôle joué par les Saoudiens en Afghanistan, où est né le réseau de ben Laden, et l’administration Bush a discrètement exfiltré des États-Unis 140 Saoudiens, y compris une vingtaine de membres de la famille ben Laden, après que le FBI les eut entendus, d’une façon plus que superficielle.

    Quand le régent saoudien Abdallah ben Abdelaziz qui devait encore attendre trois ans avant de régner officiellement, a rendu visite à Bush dans son ranch du Texas en avril 2002, le président a à peine fait allusion au World Trade Center et il a coupé la parole à un journaliste qui insistait pour en parler.

    « Oui, moi, le prince héritier condamne vigoureusement les individus qui ont tué des citoyens américains. Nous travaillons constamment avec lui et son gouvernement, pour l’échange de renseignements et pour tarir la source des financements … ce gouvernement se donne du mal et c’est quelque chose que j’apprécie énormément. »

    Bush mentait. Un mois seulement avant cette visite, Robert Kallstrom, l’ancien sous-directeur du FBI, s’était plaint que les Saoudiens ne montraient pas beaucoup d’empressement à enquêter. « Ils ne donnent pas l’impression de faire grand chose, et franchement, ça n’a rien de nouveau. »

    En avril 2003, Philip Zelikow, le néoconservateur en charge de la commission du 11 septembre, s’est séparé d’une investigatrice, Dana Leseman, quand celle-ci s’est montrée trop déterminée à enquêter sur les liens avec l’Arabie saoudite. [cf Philip Shenon, The Commission : The Uncensored History of the 9/11 Investigation (New York: Twelve, 2008), pp 110-13.]

    L’épisode le plus étonnant de l’étouffement d’une partie de l’enquête, c’est ce qui s’est passé pour un chapitre de 28 pages d’un rapport du Congrès, qui traitait de la question de la complicité de l’Arabie saoudite. Ce rapport a été, dans son ensemble, lourdement remanié, et ce chapitre s’est, quant à lui, trouvé entièrement supprimé. Bien qu’Obama, peu après être entré en fonction, ait promis à une veuve du 11 septembre, Kristen Breitweiser, de veiller à ce que ce chapitre soit rendu public, il n’en a rien été.

    Au lieu d’identifier les responsables, Washington a préféré laisser les Américains dans l’ignorance. Au lieu d’identifier les vrais coupables, l’administration Bush, soutenue par les Démocrates et la presse, a préféré blâmer de vagues et « infâmes individus » d’un autre monde. Le même phénomène s’est produit en janvier dernier avec le massacre à Charlie Hebdo. On a beaucoup évoqué les insignes « Je Suis Charlie » et les grandes manifestations, où se trouvaient notamment Netanyahou, Sarkozy et l’ambassadeur d’Arabie saoudite, mais on n’a pas fait allusion aux rapports qui s’empilaient à propos des contributions financières des Saoudiens. C’est, en effet, à cette source que s’abreuve Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique, le groupe qui a entraîné Chérif Kouachi et a manifestement fomenté l’attaque.

    Les rapports selon lesquels Riyad a depuis collaboré avec l’AQAP (Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique) dans sa guerre contre les chiites Houthis ont connu le même sort. Les avions saoudiens sèment la mort et la dévastation dans tout le Yémen, Al-Qaïda a pris le contrôle d’une ville de l’est, Mukalla, un centre pétrolier et un port maritime de 300.000 habitants et s’est aussi emparé de certaines parties d’Aden. Le groupe a ainsi accumulé un arsenal de dizaines de tanks T-55, de chars 22, mais également des missiles antiaériens et d’autres armes.

    Personne n’a tiré la sonnette d’alarme

    Une telle situation devrait avoir de quoi alarmer Washington, pourtant tous se sont contentés de hausser les épaules. L’administration Obama continue à encourager l’Arabie saoudite dans son attaque contre la plus pauvre des nations du Moyen-Orient, elle lui fournit un appui technique et une aide navale, tandis que la France, si désireuse de supplanter les États-Unis dans son rôle de premier fournisseur d’armes du royaume, appuie ce pays, elle aussi.

    Le président français, François Hollande, soutient ainsi le royaume, qui soutient les forces, qui ont soutenu les auteurs du massacre de Charlie Hebdo. Il soutient aussi un royaume qui permet à l’argent d’affluer vers ISIS, groupe qu’il identifie désormais comme responsable des dernières atrocités en date.

    Hollande préfère battre sa coulpe et lancer des appels vibrants à « la compassion et à la solidarité » plutôt que de revoir d’abord ses liens avec ceux qui sont à l’origine de telles attaques.

    Au niveau le plus fondamental, il s’agit d’une crise à propos du pétrole, de l’argent et d’un empire américain qui reste paralysé devant le désastre qu’il a créé au Moyen-Orient. Quand Obama a lancé son célèbre appel pour un changement de régime à Damas – « Pour le bien du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de démissionner » – cela semblait un jeu d’enfant.

    La révolte montait, le régime ne tenait plus qu’à un fil, et on pensait que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’Assad ne subisse le même sort que Kadhafi. « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort, » Hillary Clinton criait victoire, quelques mois près la mort de Kadhafi ; on pensait alors qu’Assad n’allait pas tarder lui non plus à mourir sous les coups d’une foule insurgée.

    Assad s’est cependant avéré plus résistant que prévu, principalement parce qu’il pouvait compté sur un parti de poids qui, bien que corrompu et coupé des réalités, jouissait tout de même encore d’un soutien populaire important. A mesure qu’il se montrait capable de rester au pouvoir, les États-Unis se trouvaient pris dans une guerre de plus en plus sectaire, menée par des extrémistes sunnites financés par des pays du Golfe.

    Confronté à un dilemme entre d’un côté, Assad, et de l’autre, ISIS et Al-Qaïda, Obama a hésité et traîné des pieds, refusant de s’engager pleinement dans la cause des rebelles, mais échouant à s’opposer quand ses amis les plus proches financent les organisations que les USA considèrent officiellement comme des suppôts de Satan.

    Au lieu de venir à bout d’ISIS, cette politique du ni-ni a laissé s’envenimer la situation. L’organisation est plus riche que jamais, ses troupes avancent dans de flamboyants pick-up Toyota et disposent de moyens techniques sans précédent. Il y a deux semaines, elle a, sans doute, abattu un avion de ligne russe dans le Sinaï. Jeudi, elle a dépêché deux tueurs-kamikazes dans une banlieue chiite de Beyrouth, lesquels ont fait 43 morts et plus de deux cents blessés.

    Et à présent, selon les autorités françaises, ISIS a envoyé une équipe d’au moins huit militants pour mitrailler différents endroits à Paris. Se référant manifestement aux bombardements occidentaux contre des cibles ISIS en Syrie, un tireur aurait crié pendant l’assaut du Bataclan : « Ce que vous faites en Syrie, vous allez le payer maintenant. »

    Ce spectacle d’horreur est produit par Washington, Riyad et l’Élysée.

    La montée de l’extrême-droite

    Que faire ? Ces événements sont une bénédiction pour Marine Le Pen, qui les utilisera sans aucun doute pour attiser la xénophobie, grande pourvoyeuse de voix pour le Front national. C’est une aubaine, pour d’innombrables politiciens de l’est de l’Europe, depuis le Hongrois Victor Orban, jusqu’au premier ministre slovaque Robert Fico, qui profitent eux aussi du sentiment anti-immigration grandissant.

    En Pologne, où le président Andrzeij Duda a dénoncé les quotas de réfugiés de l’Union européenne, et où 25.000 manifestants d’extrême-droite ont récemment défilé à Varsovie aux cris de « la Pologne aux Polonais, » les nationalistes se frottent les mains avec jubilation.

    Depuis des semaines, les sites web d’extrême-droite et les journaux ont averti qu’ISIS utilisait la vague de réfugiés pour infiltrer des combattants en Europe, et maintenant ils peuvent évoquer le massacre du Bataclan et dire qu’ils avaient raison.

    C’est un argument que les gens ordinaires trouveront probablement imparable et c’est pourquoi il est crucial de souligner le rôle des gouvernements occidentaux dans la débâcle. Après avoir déversé la destruction sur les nations musulmanes les unes après les autres, les dirigeants occidentaux ne devraient pas à être surpris de voir la violence déborder chez eux.

    Il se peut que la fermeture des frontières façon Donald Trump ou Nigel Farage soit considérée par les électeurs comme une démarche logique, mais plus les États-Unis et leurs alliés imposeront un « changement de régime » et terroriseront la population au Moyen-Orient, plus le nombre de réfugiés cherchant à fuir augmentera. Les pays européens peuvent ériger toutes les barrières qu’ils veulent à leurs frontières, un nombre croissant de migrants les contournera.

    Le même raisonnement vaut pour la violence. Peu importe les efforts que l’Occident fera pour se protéger contre les désordres qu’il a lui-même créés, il s’apercevra qu’un cordon sanitaire est impossible à maintenir. L’Arabie saoudite a quadruplé ses achats d’armes ces dernières années, alors que le Conseil de Coopération du Golfe avec ses six membres dispose aujourd’hui du troisième budget militaire du monde.

    Ce sont des nouvelles formidables pour les industries de l’armement, sans oublier les politiciens prêts à tout pour donner un petit coup de pouce à leur PIB, mais un peu moins réjouissantes pour la foule des gens ordinaires au Yémen, en Syrie, au Liban et à Paris qui subissent maintenant le contrecoup de tout cet armement et de toute cette violence. Plus l’Alliance occidentale et ses « partenaires » du Golfe persisteront à semer le chaos au Moyen-Orient, plus l’extrême-droite et la xénophobie augmenteront, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.

    Daniel Lazare, 14/11/2015

    Source : Comment l’argent de l’Arabie saoudite et du Golfe alimente la terreur, par Daniel Lazare.
    https://www.les-crises.fr/comment-largent-de-larabie-saoudite-et-du-golfe-alimente-la-terreur-par-daniel-lazare/

    Traduction : les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
    Consortiumnews.com,
    https://consortiumnews.com/2015/11/14/how-saudigulf-money-fuels-terror/

    http://www.polemia.com/comment-largent-de-larabie-saoudite-et-du-golfe-alimente-la-terreur/

  • Cop 21 ou écologie véritable?

    La COP 21, c’est-à-dire a 21ème édition de la conférence sur le climat, a débuté comme chacun le sait ce début de semaine à Paris, en présence de très nombreux chefs d’Etat et de gouvernement. Une Cop présidée par Laurent Fabius qui a dit, comme François Hollande, qu’il entendait parvenir à un accord «universel et contraignant» avec les 196 pays signataires. « Nous avons une obligation de succès» car «l’enjeu est beaucoup trop important et la menace climatique beaucoup trop grande pour que nous puissions nous contenter d’un accord minimal»a expliqué M. Fabius. «Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants » déclarait cependant le secrétaire d’Etat John Kerry dans le Financial Times le 12 novembre dernier. Le Sénat et la Chambre des représentants des Etats-Unis, dominés par des Républicains, pourraient refuser de ratifier un éventuel traité, comme ce fut le cas pour les accords de Kyoto en 1997. Quant au Premier ministre indien, Narendra Modi, il a de nouveau rappelé que la communauté internationale doit laisser «de la place pour la croissance des pays développés» et ne peut «imposer la fin» des énergies fossiles. ««La justice climatique demande qu'(…)on laisse suffisamment de place pour la croissance des pays en développement».

    Les contraintes fiscales liées à la politique dite «écologique» du gouvernement Valls, les Français les subissent déjà pleinement. Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, annonçait en octobre «un rapprochement» entre les fiscalités de l’essence et du diesel, en l’espèce «une baisse des taxes sur l’essence et une augmentation corrélative sur le diesel », afin de les «égaliser». Au final, les taxes sur l’essence sont restées les mêmes… et celles sur le gazole augmenteront de 3,5 centimes au 1er janvier 2016.

    François Hollande promettait la main sur le cœur une pause fiscale, la fin de l’envolée des taxes et impôts ? C’était pour rire ! Six milliards d’euros vont être pris dans les poches des contribuables français d’ici 2017 au profit de la taxe carbone, autrement nommée Contribution climat énergie (CCE). Last but not least, il ne faut pas omettre la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), ponctionnée directement sur nos factures d’électricité qui va aller crescendo pour atteindre 1,1 milliard l’année prochaine. Une taxe (une «contribution» en novlangue socialo-fiscaliste) qui servira nous dit-on à financer les surcoûts liés aux obligations d’achat de l’électricité d’origine renouvelable (biomasse, éolien, photovoltaïque…) produite par les particuliers.

    Au sujet des énergies renouvelables, István E. Markó, professeur et chercheur de chimie organique à l’Université catholique de Louvain (Belgique), président de l’European Chemical Society, souligne sur son blogue qu’elles ne sont pas en l’état, « compétitives avec les énergies fossiles et nucléaires. Sans les gigantesques subventions étatiques payées par les contribuables, ces énergies intermittentes au coût exorbitant n’auraient jamais vu le jour (…). Le scandale du transfert des taxes des pauvres vers les plus nantis, qui peuvent se payer des panneaux solaires et des Tesla S, des compagnies électriques qui s’enrichissent grâce aux certificats verts, et des banques qui prennent au passage leur obole, n’a que trop duré. Le Groupe Intergouvernemental pour l’Étude du Climat, (GIEC) a organisé, avec la complicité de certains politiques, un gigantesque transfert d’argent de tous les citoyens vers quelques heureux bénéficiaires. C’est une honte éthique… Le pire est que cela a été orchestré par des partis de gauche ».

    « Il est triste que la climatologie, cette jeune et belle science, soit ainsi dévoyée à des visées politiciennes et au dogmatisme idéologique » note encore ce scientifique, catalogué comme un affreux et dangereux déviationniste puisque à l’instar du géochimiste Claude Allègre, du géophysicien Vincent Courtillot, des astrophysiciens Willie Soon et Sallie Baliunas, il relie les modifications climatiques essentiellement aux cycles du soleil et très peu à l’activité humaine.

    Nous l’avons déjà, dit, les dogmes du GIEC qui impute à la seule activité humaine le réchauffement climatique, sont remis en question, en tout ou partie, par une large fraction de la communauté scientifique qui a peu, ou très rarement, accès à la parole médiatique. Outre ceux déjà cités ici, nous évoquions les noms de Sami Solanki, spécialiste de physique solaire, du météorologiste Henrik Svensmark, de Gerd Wendler, directeur du Centre de recherche climatique de l’université d’Alaska, du mathématicien Benoît Rittaud, du polytechnicien Christian Gerondeau…Pour ne rien dire de Philippe Verdier chef du service météo de France Télévisions, écarté de son poste à cause de son livre relayant le scepticisme sur la doxa officielle et obligatoire sur le climat, ce qui fait donc de lui aux yeux de nos dirigeants, un mauvais citoyen du monde…

    «Les déclarations alarmistes se succèdent à un rythme effréné, entretenu par la colossale machine de propagande de l’ONU écrit le professeur Markó. Rien ne nous est épargné, ni la sècheresse et les feux de forêts en Californie, ni le dernier ouragan traversant l’Asie. Tout événement météorologique pouvant inquiéter un tant soit peu le public est immédiatement relié au changement climatique anthropique (…). Le vice-président du GIEC, le Professeur Jean-Pascal van Ypersele, n’a pas hésité à nous promettre l’apocalypse finale : des sécheresses et des pluies extrêmement intenses, des récoltes de céréales en chute libre, une montée catastrophique du niveau des océans… et de blâmer le CO2 produit par l’homme. Et d’exiger que l’on arrive à une décarbonisation totale de notre société d’ici 2100 ! Sinon, la température de la Terre augmentera de plus de 2°C, niveau au-delà duquel une fin atroce nous attend ».

    « Le vice-président du GIEC semble ignorer (?) que cette limite de +2°C dans l’élévation de la température moyenne de notre planète ne repose sur aucune preuve scientifique. Ce chiffre a été lancé par des climatologues allemands dirigés par le Pr Schellnhuber, directeur du Potsdam Institute for Climate Impact Research, sous la pression d’Angela Merkel. Plus tard, le Pr. Schellnhuber déclarera : Cette limite de +2° n’a rien de magique ; c’est seulement un but politique. Le monde ne disparaîtra pas immédiatement, même en cas de réchauffement plus puissant ».

    Or «de nombreuses publications scientifiques récentes revoient à la baisse l’impact du réchauffement dû au doublement de la quantité de CO2 atmosphérique. Le Pr Jean Jouzel, également vice-président du GIEC, affirmait récemment que le réchauffement observé de la Terre était de l’ordre de 0,01°C par an ! D’ici 2100, la Terre verrait sa température augmenter de 0,85°C si rien ne changeait. On est loin, très loin, des +2°C politiques et des +4 à +5°C extravagants issus des modélisations les plus folles. La non-fiabilité des modèles climatiques a été clairement dénoncée par Hans von Storch, l’un des plus éminents climatologues allemands, qui n’hésite pas à déclarer : « Les modèles climatiques sont faux à plus de 98% ! Et pourtant, ce sont les résultats erronés de ces modèles non fiables qui servent de base de travail aux décideurs politiques ».

    « Le coupable est, évidemment, le CO2 émis par l’homme, et uniquement celui-là. Rappelons qu’il n’y a aucune preuve scientifique de l’influence du CO2 sur la température du globe (…). Toutes les prédictions effectuées par les climatologues modélisateurs se sont toujours révélées erronées. Toutes, sans exception! Le nombre et la violence des ouragans a diminué au lieu d’augmenter, les glaces en Antarctique ne cessent de croître depuis près de 30 ans, la banquise arctique qui devait disparaître depuis 2008 est toujours là et elle récupère admirablement, la vitesse de montée des océans a fortement diminué, les ours polaires qui étaient en voie de disparition ont vu leur population multipliée par 7 depuis 1970 et la planète a verdi de 21%, en partie grâce à la croissance du taux de CO2 atmosphérique. »

    Ce qui est pour le coup certain et ne souffre pas de remise en cause, c’est que ce sont, ces dernières décennies, l’explosion démographique, l’extension aux pays émergents des modes de consommation et de développement propres jusqu’alors aux pays occidentaux, qui ont fortement impacté les équilibres environnementaux.

    Dans un communiqué publié à l’occasion du lancement de la COP 21, le Front National a opportunément rappelé que « la réduction des gaz à effet de serre serait en décuplée si l’on acceptait de remettre en cause un modèle économique de libre-échange mondialisé, structurellement mauvais pour l’environnement ». Dans la même optique écologiste, le FN est aussi favorable au rétablissement de nos frontières qui permettent notamment d’imposer des droits de douane spécifiques sur les marchandises produites dans les pays ne respectant pas les normes environnementales. «Produire à un point A, dans des pays ne respectant aucune norme environnementale, transformer à un point B, acheminer chez nous ces productions pour les consommer, puis renvoyer nos déchets à l’autre bout du monde : c’est cela qui nuit à la planète.»

    « À l’inverse produire au plus près des lieux de consommation est l’assurance d’une diminution immédiate des émissions polluantes, ne serait-ce que par la réduction des flux de transport, et la garantie, d’un bout à l’autre de la chaîne, du respect des normes environnementales (…). Lutter contre les dérives clairement identifiées du libre-échange mondialisé pourrait également commencer par l’arrêt immédiat des négociations autour du TAFTA, le Traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Le nivellement par le bas des normes sanitaires et environnementales qui découlerait de ce Traité serait dramatique, aussi bien pour la nature que pour nos populations. »

    Bruno Gollnisch l’a souvent dit et rappelons-le une nouvelle fois ici, « le patrimoine de la France s’incarne dans un peuple et dans une civilisation, mais aussi dans un terroir, avec ses paysages, sa faune et sa flore. Il y a une cohérence complète entre la vision du monde qui est celle du FN et les questions écologiques, le lien évident entre la défense de l’identité nationale et celle de notre environnement. Les valeurs portées par le FN, son refus de la marchandisation du monde, en font par essence un mouvement écologiste, l’écologie étant la défense de l’harmonie entre la nature et l’activité humaine. » Or, comme le relevait Jean-Marie Le Pen, « le matérialisme effréné qui inspire depuis des décennies la politique gouvernementale a détruit cette harmonie. Ceux qui se réclament aujourd’hui de l’écologie n’ont pas arrêté ce phénomène, car ils utilisent le mot pour recycler trois idéologies particulièrement toxiques : le communisme, le mondialisme et le nihilisme».

    Les ravages de ce matérialisme nous les connaissons: pollution de l’air, de l’eau, des sols; une agriculture vouée au productivisme ; des conditions d’élevage effrayantes, le mépris de la vie animale avec des conséquences désastreuses sur la santé humaine ; la transformation de certains villages en cités dortoirs; la volonté d’étendre l’immigration à des communes jusqu’à présent préservées; la remise en cause par Bruxelles des libertés traditionnelles; la construction de grands ensemble sans âme et criminogène par les technocrates et les grands groupes du BTP, bailleurs de fonds des partis du Système ; la prolifération de grandes zones commerciales…

    Pour autant, le FN ne souhaite pas le retour au néolithique, ne vit pas dans la nostalgie stérile et incapacitante du « monde d’avant ». Nous avons confiance dans le génie créatif de l’homme, -notamment dans sa capacité à faire émerger des sources d’énergie viables et non polluantes- quand celui-ci est guidé par le principe du respect de l’ordre naturel, par le bon sens, susceptible de mettre en œuvre une authentique politique écologique.

    C’est pourquoi nous invitons également les Français à se méfier des prévisions apocalyptiques qui se succèdent depuis vingt ans. Sous prétexte de protection et de défense (légitimes) des ressources naturelles, elles tendent à conduire à l’établissement d’un système totalitaire mondial: la volonté d’amener les Européens à renoncer à leur liberté personnelle et à l’indépendance de leur pays.

    Ce qui est aussi le but plus ou moins explicite des grandes messes environnementales qui imposent l’idée d’une collaboration obligatoire, « contraignante et universelle » de toutes les nations, sous le contrôle d’institutions internationales et d’un pouvoir mondial fort. Les louables intentions écologiques ainsi travesties étant alors le masque, le vecteur d’une idéologie révolutionnaire antinationale.

    http://gollnisch.com/2015/12/02/cop-21-ou-ecologie-veritable/

  • Zemmour à propos de nos nouveaux amis turcs : « Avec de tels amis, pas besoin d’ennemis »

    Eric Zemmour examine l’accord entre la Turquie et l’Union Européenne et conclut que Poutine connaît mieux la Turquie que nous.


    « Seul Poutine comprend bien son adversaire turc… par rtl-fr

    http://www.medias-presse.info/zemmour-a-propos-de-nos-nouveaux-amis-turcs-avec-de-tels-amis-pas-besoin-dennemis/44774

  • Livre : BEYROUTH 1976, des Français aux côtés des Phalangistes...

    297448389.jpgAu milieu des années 70 une guerre terrible éclata au Liban. Celle-ci opposait les diverses milices musulmanes aux Phalanges chrétiennes alors dirigées par Béchir Gemayel. Elle ensanglantera le pays du Cèdre pendant de nombreuses années.
    A Paris, un groupe d'étudiants est scandalisé par la lâcheté du gouvernement giscardien qui refuse d'intervenir pour soutenir les chrétiens menacés. Ils décident de sauver l'honneur de la France et partent se battre, les armes à la main, à Beyrouth. L'un d'entre eux, Stéphane Zanettacci n'en reviendra jamais.
    Emmanuel Albach fut l'un des deux premiers Français à se rendre sur les champs de batailles libanais. Il nous raconte son histoire et nous explique le sens de son engagement.
    L'auteur :
    Emmanuel Albach a combattu au Liban de janvier à juillet 1976. Il a ensuite étudié l’arabe aux Langues’O avant de faire une carrière de journaliste (le Figaro, AFP, An Nahar arabe et international). Il a publié cinq essais et enquêtes.
    Il a rédigé ce témoignage personnel dès son retour de Beyrouth. 40 ans après, alors que les chrétiens d'Orient sont victimes d'une nouvelle tentative d'élimination, il lui a semblé temps de le publier.
    Emmanuel Albach est le président de l’AAVFL (Amicales des Anciens Volontaires Français au Liban). Il a reçu du parti Kataëb la Médaille du Combattant pour « acte de bravoure ».
    Beyrouth 1976 Des Français aux côtés des Phalangistes, Emmanuel Albach, Les Bouquins de Synthèse nationale, 250 pages, cahier photo, 22 €

    Bulletin de commande
    Le commander en ligne cliquez là
    Synthèse nationale :: lien
  • Wladimir Poutine

    Pendant que nos « chefs » pérorent, se félicitent de rares actions de police à l’encontre de quelques poignées de terroristes (alors qu’il existe des centaines de réseaux dans notre pays) et se proposent d’ouvrir des « structures pour islamistes radicalisés » (c’est la dernière trouvaille de notre glorieux premier ministre), un homme, un vrai, s’exprime.
    « Pardonner aux terroristes, c’est l’affaire de Dieu. Les Lui envoyer, c’est mon affaire » ! En l’occurrence, le chef de l’État russe est bien décidé à venger les morts, victime de l’explosion criminelle de l’avion russe au-dessus du Sinaï, décidé à empêcher d’autres attentats en expédiant les terroristes et leurs inspirateurs vers un monde réputé meilleur.
    Devant la Douma, il y a quelques mois, répondant aux critiques haineuses d’ulémas et d’imams, il avait dit : « En Russie, chacun doit vivre comme un Russe. Les membres de n’importe quelle minorité doivent parler le russe et respecter les lois russes… Si les musulmans préfèrent leur Charî’a, nous leur conseillons d’aller vivre là où elle est la loi du pays. La Russie n’a pas besoin de minorités musulmanes. Peu importent leurs hurlements contre notre prétendue discrimination… Nous devons tirer les leçons du suicide de l’Angleterre, de la Hollande, de la France, si nous voulons survivre comme Nation. Les musulmans tiennent ces pays, mais ils ne prendront pas le contrôle de la Russie ».
    Les députés russes ont acclamé leur Président de la République, tandis qu’en France, les collaborateurs de l’immigration-invasion rivalisent d’invectives à son propos. Les Français de souche européenne feraient bien de méditer ces paroles, eux qui sont les victimes jusqu’à présent consentantes de politiciens dévoués à l’économie globale qui détruit l’industrie européenne, à la folie mondialiste et à l’humanitarisme tiers-mondiste qui favorise l’invasion d’extra-Européens : les serviteurs du système.
    Face aux médiocres et aux mous, s’opposant aux ceux qui trahissent la race européenne, Poutine se présente comme un individu rare : un authentique Homme d’État.

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuulZAAyFVTIVBoMMk.shtml

  • En finir avec les lunettes roses

    → Vous pouvez à nouveau retrouver l'enregistrement de cette chronique sur le site de Lumière 101.com

    Deux semaines se sont écoulées depuis les horribles attentats du 13 novembre. Deux semaines de deuil, mais aussi d'opérations militaires. Deux semaines de tractations internationales en vue d'une coalition élargie. Deux semaines de recueillement et d'hommages mais aussi deux semaines de communication gouvernementale. Deux semaines de mesures policières mais aussi deux semaines pendant lesquelles Mme Taubira n'a pas pris le temps d'apprendre les paroles de la Marseillaise. Deux semaines de débat feutré entre les trois grandes forces politiques qui se partagent l'opinion.

     Pour l'instant, en dépit de certaines évolutions de fait, de glissements de terrain, de drapeaux plus ou moins timidement arborés à nos fenêtres, de gestes un peu plus hardis au sein des institutions musulmanes, on éprouve le sentiment que les idées officielles n'ont guère plus bougé que pendant les dix mois qui nous séparent des attentats, non moins atroces commis en janvier. Commis, doit-on le souligner par les mêmes réseaux. Ceux-ci, on le sait désormais, de façon très claire sont certes adossés à des logistiques et des mots d'ordre venus du Porche Orient ; ils se situent en relation avec la guerre de Syrie ; mais les seuls ressortissants étrangers se révèlent belges, et avec des patronymes et des prénoms dont le non-spécialiste hésite à les situer entre Flandres et Wallonie. (1)⇓

    Il s'agit dons bien, pour les titulaires de papiers français, des produits de notre monopole scolaire républicain, laïc et obligatoire où, certes, on ne leur a pas appris un métier mais où on leur a inculqué la haine de la France, l'ignorance de son histoire et le mépris de ses régnicoles.

     Pour notre pays, par conséquent, l'heure est venue de penser un peu moins aux larmes et un peu plus au réveil viril des citoyens, de moins regarder le monde avec des lunettes roses et de comprendre clairement où se situe l'ennemi, afin de mieux l'écraser dans sa tanière.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. Lire à ce sujet Le Djihadisme comme avatar révolutionnaire

    http://www.insolent.fr/

  • Arabie saoudite : et si on arrêtait de leur lécher les babouches ?

    Le monde, la France surtout, s’enthousiasme : pensez, l’Arabie saoudite « s’engage sur le chemin de la démocratie ». Une vraie révolution copernicienne ! Et nos politiques de se pencher, émerveillés, sur la monarchie pétrolière, poussant des Oh ! et des Ah ! comme la famille attendrie devant la première dent du nourrisson.

    Sont-ils pas gentils, nos amis saoudiens ? Rendez-vous compte : ils viennent d’autoriser les femmes à faire campagne pour les municipales du 12 décembre prochain. Pas pour être maire, hein, faudrait quand même pas exagérer. Non, pour entrer dans les conseils municipaux, une création révolutionnaire elle aussi, qui remonte à 2005. Et qu’y feront-elles, ces créatures sataniques ? Elles s’occuperont des travaux d’entretien de la voirie et des parcs, ainsi que de la collecte des ordures. Elles peuvent dire merci, ces chiennes. Et puis, comme c’est la première fois qu’elles sont autorisées à se présenter pour un scrutin, manquerait plus qu’elles râlent ! Il faut dire qu’elles n’ont le droit de vote que depuis 2011, une grande avancée saluée, là aussi, par tout l’Occident transformé en carpette.

    Lire la suite 

  • « Le chaos programmé au Proche Orient constituait une véritable menace de mort »

    Installé à Moscou depuis 15 ans, l’ancien cyrard Xavier Moreau est à la fois un analyste géopolitique de premier plan et un homme d’affaire qui a réussi. Il nous répond sur le dessein russe en politique internationale.

    Monde&Vie : Pourriez-vous définir à grands traits la vision que les Russes ont eue du Moyen-Orient ?

    Xavier Moreau :La Russie n'a pas d'ambition au leadership mondial mais souhaite être une puissance régionale respectée. Par son immense territoire, c'est une puissance « multi-régionale » et le Moyen-Orient est une de ces régions. C'est ce que nous ont rappelé les missiles russes qui, tirés depuis la mer Caspienne, ont traversé l'Iran et l'Irak avant de frapper les bases islamistes en Syrie. Du point de vue historique, la Russie impériale, depuis la création du Patriarcat de Moscou en 1589 est considérée comme le centre de l'orthodoxie puis comme la protectrice des chrétiens orthodoxes d'Orient, essentiellement face à l'Empire Ottoman. À partir de Nikita Khrouchtchev, l'URSS se lance dans une politique de soutien aux nationalismes arabes contre les pays colonisateurs que sont la France, l'Angleterre et Israël (crise de Suez). La diplomatie russe actuelle bénéficie de ce double héritage, sachant qu'elle parvient également à avoir de bonnes relations avec Israël notamment grâce au fait que le quart de la population israélienne vient de l'ex-URSS.

    Comment jugez vous révolution récente de la politique russe au Moyen-Orient ?

    Il n'y a eu d'évolution que dans la forme de l'engagement militaire. La politique russe repose sur des principes clairs. Il s'agit du respect de la souveraineté des Etats et des gouvernements légitimes. En l'occurrence le gouvernement légitimé en Syrie est celui de Bachar El Assad, qui lui-même a demandé l'aide de la Russie pour combattre un Etat terroriste que le monde entier désigne comme le Mal absolu. C'est la mise en action de cette politique qui impressionne le plus : discrète et sérieuse dans sa mise en place et rapide dans son exécution. Nous avons déjà vu cela en Crimée. La Russie n'intervient qu'à coup sûr, de manière très planifiée, avec la ferme intention ne pas s'éterniser sur un territoire qui n'est pas le sien. C'est fin janvier 2016 que nous verrons si la Russie a rempli le contrat qu'elle s'est fixé.

    Pourriez-vous rappeler les liens qui unissent la Russie et la Syrie ?

    La Russie se doit d'être présente dans la région car les déstabilisations au Moyen-Orient ont des conséquences sur ses frontières sud. A cela s'ajoute un aspect qui est rarement pris en compte, mais qui est essentiel selon moi : il ne faut pas surestimer l'importance pour la Russie de sa base de Tartous en Syrie, surtout depuis la réunification de la Crimée. Mais Bachar El Assad a toujours été un allié fiable. Il n'a jamais essayé déjouer un double-jeu avec l'Occident comme ce fut le cas du Serbe Milosevic, de Kadhafi et plus récemment de l'Ukrainien Viktor Ianoukovitch. La Russie ne peut pas ne pas soutenir loyalement la Syrie où elle se retrouvera dans la situation de la France, à laquelle plus personne ne fait confiance. Contrairement à ce qu'on a pu lire dans la presse française, la Syrie n'est pas un client précieux pour le complexe mili-taro-industriel russe : les armes sont livrées à crédit et l'on voit mal comment l'économie syrienne exsangue pourra un jour rembourser la Russie. L'alliance russo-syrienne est avant tout une alliance politique, qui vise à contenir les visées néo-impériales de Washington et de la Turquie.

    Comment analysez-vous l'appui qu'offre l'Occident, en Syrie comme en Ukraine, aux groupes les plus radicaux ?

    C'est une politique qui ne date pas d'hier. Washington n'a eu aucun scrupule à collaborer avec des criminels de guerre nazis ou japonais après la Seconde Guerre Mondiale. En Ukraine, les bandéristes pro-nazis sont rapidement devenus les alliés de la CIA contre l'URSS. En 1998 dans le Nouvel Observateur, Zbigniew Brzeziski, s'était vanté d'avoir commencé à soutenir les islamistes six mois avant l'intervention soviétique en Afghanistan. Soyons précis : dans le cadre de l'Opération Cyclone (1979), la CIA a soutenu Gulbuddin Hekmatyar, le chef du parti islamiste Hezb-i-islami, contre les Soviétiques. C'est le même Hekmatyar qui a revendiqué l'embuscade de Surobi le 18 août 2008 : elle avait coûté la vie de 10 parachutistes français du 8e RPIMa, sans que Washington ait paru en tirer de leçon. En tout cas, le Département d'Etat américain préfère le chaos à la défaite. C'est clairement le cas avec Maïdan en Ukraine comme avec la Syrie, où, aux yeux des Américains, l'Etat islamique était devenu le seul moyen d'empêcher l'armée arabe syrienne (et Bachar) de l'emporter contre le Front Al Nosra et les rebelles « modérés ». Pour les Nord-Américains vivant de l'autre côté de l'océan, cette politique a l'avantage de comporter des risques directs limités. Mais, pour l'Europe, il n'en est pas de même : ce chaos programmé est une véritable menace de mort.
    Propos recueillis par André Ringwald monde&vie 2 novembre 2015

    Xavier Moreau, Ukraine, Pourquoi la France s'est trompée, éd. du Rocher. 188 p.. 18.90 euros