Al-Andalus est généralement présenté comme un paradis perdu, une société multiculturelle idéale, empreinte de raffinement et de tolérance dont l’éclat contrastait avec les supposés « âges sombres européens », marqués par la barbarie et l’obscurantisme médiéval. Cette vision toute manichéenne, érigée en dogme par « l’Histoire officielle », est peu à peu remise en cause par des historiens courageux.
Après le livre de Sérafin Fanjul Al-Andalus, l’invention d’un mythe (Editions du Toucan), la récente publication du livre de Dario Fernandez-Morero, professeur au département d’espagnol et de portugais de l’Université Nortwestern (Illinois), Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, mythes et réalités (éditions Jean-Cyrille Godefroy) remet lui aussi l’histoire à l’endroit en dénonçant la falsification d’al-Andalus. Clair et passionnant, largement accessible aux non-spécialistes, cet ouvrage a l’immense mérite de replacer l’occupation musulmane de l’Espagne dans le long conflit civilisationnel opposant l’islam à l’Europe.