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l'emploi - Page 98

  • « L’Europe ne veut plus de ses jeunes »

    “Je n’ai plus d’espoir”. Qu’ils s’appellent Javier, Vasilis ou Sarah, qu’ils soient espagnols, grecs ou allemands, le sentiment de résignation est partout le même. Alors que le taux de chômage des jeunes Européens varie de 8,1 % en Allemagne à 59,2 % en Grèce, installant une moyenne de 22,6 % dans l’Union européenne, ce sont les mêmes mots qui reviennent.

    “Le futur n’attend que toi : il est brillant, il t’appartient. Tu as un diplôme ! Tu auras un bon travail, une vie agréable, ironise le Grec Argyro Paraskeva, 29 ans, dans un appel à témoignages publié par le Guardian et relayé par Le Monde. Et puis là, tu te rends compte que ce n’est pas vrai.

    Multiples diplômes, chômage long et pas de première expérience

    Argyro dénonce une situation désespérée : titulaire d’un master en biologie moléculaire, il n’a pas trouvé d’emploi fixe cinq ans après l’obtention de son diplôme. Sans expérience, il ne bénéficie pas des aides de l’État et dépend ainsi des 30 euros que lui donnent ses parents chaque semaine. Et le cercle vicieux ne s’arrête pas là : sans premier emploi, au chômage de longue date, il lui est quasi impossible de trouver un travail dans le domaine qui l’intéresse. “J’accepterai n’importe quel travail maintenant, je n’ai plus le choix”, dit-il.

    >> Lire : Les jeunes, victimes surexposées du chômage

    Même constat pour Javier, 28 ans, et Nerea, 21 ans, tous deux espagnols, qui dénoncent les attentes surréalistes des employeurs. Javier, bardé de deux masters et d’un doctorat spécialisé dans l’agriculture de précision, est trop diplômé pour travailler comme vendeur. Nerea manque d’expérience pour être embauchée comme infirmière.

    “Créer des quotas de diplômés”

    Alors, comme l’Italienne Gaia, 29 ans, au chômage depuis trois ans, ou le Français de 21 ans, Ed, au chômage depuis deux ans, ils enchaînent les stages non ou peu rémunérés et les jobs étudiants, dépendant encore largement de la solidarité familiale.

    >> Lire : “Le dilemme cornélien des petits boulots”

    Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé ailleurs : Ed au Royaume-Uni, Gaia un peu partout dans l’UE. La seule chose qui retient encore Jesus, 26 ans, en Espagne, “c’est l’orgueil”. “L’Europe ne veut pas de ses jeunes”, lâche Gaia.

    >> Lire : “Chômage des jeunes dans l’UE : diplômés du Sud cherchent emploi au Nord

    Il n’y a pas que la jeunesse méditerranéenne qui est pessimiste. “Chercher un travail en Allemagne est extrêmement frustrant parce que les médias n’arrêtent pas de dire à quel point notre économie est en bonne santé, raconte un jeune anonyme de 26 ans. Mais, en réalité, aucun de mes amis diplômés ne trouve de travail décent ni même de travail simplement rémunéré.” Rare témoignage positif, celui de la Danoise Jenny, 24 ans, qui espère que “quelque chose finira bien par arriver”.

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  • « La lutte des classes revisitée »



    Tribune libre de Raymond La Science

    L’INSEE vient de mettre en avant le fait que « Les descendants d’immigrés d’Afrique sont trois fois plus au chômage que les Français de souche ». Faut-il en déduire que le taux de chômage des immigrés résulte des discriminations dont ils seraient victimes, de leurs difficultés scolaires ou encore des difficultés de vie quotidienne auxquelles ils seraient confrontés ?

    Ou peut-on entrevoir une autre explication, plus naturelle, à ce phénomène étrange : si beaucoup de nouveaux arrivants demeurent au chômage ne serait-ce pas tout simplement parce qu’ils ne veulent pas de travail ?
    Une observation de la stratification des classes sociales dans notre structure sociétale, et de leurs inter-relations amène à cette réflexion. Nous sommes en effet imbriqués dans une société qui comporte plusieurs systèmes économiques, une société à cinq classes.

    1/ La plupart des immigrés et le lumpen-prolétariat sont dans un système COMMUNISTE REDISTRIBUTIF NON RÉPRESSIF, aux dépens de la classe ouvrière et de la classe moyenne. Cette première classe ne produit rien, est intégralement assistée, subit un contrôle social minimum, mais consomme, enrichissant les quatrième et cinquième classes. Elle n’a théoriquement pas accès à la propriété, mais elle y parvient tout de même souvent par la magouille non réprimée.

    2/ Ouvriers, employés et salariés de la «classe moyenne» sont dans un système SOCIALISTE CONFISCATOIRE RÉPRESSIF au profit de toutes les autres classes. Cette seconde classe produit et consomme beaucoup. Elle a droit à la propriété (encore quelques temps) en échange de sa tonte. L’étape prochaine est de taxer ses propriétés pour calmer la première classe, sans altérer les privilèges des trois autres. Initialement constituée de prolétaires au sens marxiste, c’est à dire de gens ne disposant que de leur force de travail et pas du capital, elle est en partie parvenue à capitaliser lors des trente glorieuses, mais n’a pas investi ce capital dans les structures d’exploitation de la force du travail (ceux qui l’ont fait au travers de la Bourse ont été ruinés). Son patrimoine est essentiellement immobilier donc surexposé aux taxations et à la spoliation d’ores et déjà prévue. Elle est appelée à retourner à sa condition prolétarienne initiale et à la double répression exercée en tenaille par la classe n°1 et par les classes dominantes.

    On comprendra au regard des conditions réelles d‘existence et de survie des deux classes décrites, que l’effort quantitatif et qualitatif demandé pour passer de la première à la seconde par le travail réellement disponible ne soit pas forcément de nos jours suffisamment attractif.

    3/ La classe supérieure (cadres supérieurs, professions libérales, hauts fonctionnaires) est dans un système LIBÉRAL CLOS. Entretenue par la seconde, elle produit peu mais consomme énormément. Par contre elle n’a pas accès aux avantages du mondialisme, paye des impôts et dépend des législations nationales. Elle a accès à la propriété mais elle est fortement taxée. C’est la classe d’encadrement de la seconde.

    4/ La super classe est dans un système LIBÉRAL OUVERT. Elle est chargée de gérer et d’animer le système. Les avantages de la mondialisation lui sont ouverts, elle échappe aux législations locales, son statut économique n’est relié à la communauté nationale que dans la mesure où elle le veut bien, elle est propriétaire des biens de grande valeur et échappe à l’essentiel des impositions. Les membres de cette classe constituent le système politico-financier et médiatique. La super classe est visible, connue et exposée à une révolte.

    5/ Les oligarques, l’hyper classe, appartiennent à une autre planète. Leur système ULTRA LIBÉRAL MONDIALISE ANARCHISANT ne connaît ni nations, ni frontières, ni répression, ni interdits, ni participation solidaire à quoi que ce soit. L’hyper classe est l’ultime bénéficiaire de la mécanique d’ensemble et de la concentration ultime du capital. Invisible, anonyme, intouchable, elle a tiré des révolutions passées la leçon qu’il ne faut pas habiter le château en haut de la colline. La planète lui appartient en grande partie et elle compte devenir propriétaire de tout ce qu’elle ne possède pas encore, les terres, le vivant, eau et air inclus, afin de le louer aux autres classes. Cette classe est une classe criminelle, souvent venue du crime organisé et se proposant d’esclavagiser l’humanité par le moyen du crime. La quatrième classe est son fusible de sécurité.

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    Ce système n’a pas besoin des Nations, bien au contraire car celles-ci constituent un obstacle majeur aux visées de l’hyper classe. La nation étant l’organisation du peuple, la solution “élégante” pour s’en débarrasser est de mélanger les peuples. Les avantages immédiats sont multiples : diviser pour régner, affaiblir le seul adversaire qui pourrait s’attaquer au Capital hyper-concentré, faire diversion, faire pression sur les salaires, instaurer un climat de précarité économique et sécuritaire qui intimide les classes moyennes, etc. A long terme, l’hyper classe parie que la fin des nations déblayera les derniers obstacles à sa toute puissance.

    La circulation croissante des biens a pour conséquence la concentration du capital dans un nombre de mains décroissant par un processus de sélection-adaptation. Ce transfert de capital entraîne un transfert du pouvoir des systèmes anciens d’intérêts publics vers des systèmes nouveaux d’intérêts privés et donc vers un affranchissement des règles qui accélère le processus.

    La nature déterministe de cette organisation sociale en mutation n’exclut pas les ententes entre les acteurs de l’hyper classe, basées sur des convergences d’intérêts, momentanées ou durables. Mais la thèse du complot unique semble exclue non seulement parce qu’elle est inutile au modèle mais aussi parce que les acteurs de l‘hyper classe sont trop divers pour n’avoir QUE des intérêts communs, ou tendre vers un objectif unique.

    Pas de planification complotiste donc, de la part de l’hyper classe et de ses serviteurs. Mais crime oui, voire crime organisé. Contre les nations. Et contre les peuples.

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  • Emplois aidés : trois milliards à réserver au secteur marchand !

    Le sophisme du vitrier.
    Cela dépasse l’entendement : la compétitivité est absente, les marges des entreprises sont à un plus bas historique, ces entreprises licencient et surtout n’embauchent pas, et c’est le moment que choisit le gouvernement pour contraindre le secteur non marchand à créer des emplois aidés dont la plupart sont inutiles et n’ouvrent pas à leurs titulaires une voie sérieuse vers l’emploi durable. En même temps, les emplois aidés ne sont disponibles au secteur marchand qu’à des conditions extrêmement restrictives et avec une grande méfiance. Une raison invoquée pour cette méfiance : l’effet d’aubaine dont profiteraient les entreprises pour créer des emplois qui de toutes façons auraient été créés. Et alors ? Si on suit le raisonnement, cela signifierait qu’il est préférable de créer des emplois qui n’auraient pas été créés, donc artificiels, au lieu d’améliorer la situation des entreprises, seules à même d’apporter une solution de long terme à l’emploi.

    Les emplois aidés sont de nouveau à un plus haut niveau
    Selon la Cour des comptes, le nombre des contrats aidés, qui était de 800.000 en 2000, était tombé à 600.000 en 2005, puis à 265.000 fin 2008 du fait du constat reconnu de leur inefficience. Ce qui n’a pas empêché qu’avec la crise, ce nombre est remonté, au point que Michel Sapin a récemment fait état de 540.000 au total, dont 340.000 déjà existants en 2012, auquel le gouvernement actuel a ajouté deux fois 200.000, notamment sous forme d’emplois d’avenir, dont le nombre attendu fin 2013 est de 150.000.
    Il en coûtait 3,4 milliards d’euros en 2009, avec un coût unitaire moyen allant jusqu’à plus de 13.000 euros, et à fin 2010 les contrats aidés occupaient 350.000 personnes dont les quatre-cinquièmes dans le secteur non marchand. Les 150.000 emplois d’avenir prévus devraient coûter annuellement 1,5 milliard d’euros.

    Tous les observateurs, dont la Cour des comptes, soulignent l’inefficience des emplois aidés dans le secteur non marchand
    On ne saurait mieux faire que de reprendre ici les conclusions du rapport établi en 2011 par la Cour des comptes : « Les observations relatives à l’efficacité de la mesure au regard des objectifs poursuivis sont plus préoccupantes : d’une part, les contrats aidés n’ont pas joué leur rôle contracyclique de manière satisfaisante, leur mobilisation s’étant révélée décalée par rapport à la conjoncture ; d’autre part, leur contribution à l’insertion dans l’emploi est, selon l’ensemble des études disponibles, très faible dans le cas du secteur non marchand. Ce constat s’appuie sur des travaux français et étrangers convergents dont de nombreux pays européens ont déjà tiré les conséquences : ainsi l’Allemagne, qui faisait un recours massif aux contrats aidés au début des années 2000, a très fortement réduit son recours à ce type d’instrument. La politique française de l’emploi, qui ménage encore aujourd’hui une large place aux contrats aidés, apparaît ainsi de plus en plus comme une exception dont la pertinence est discutable ».
    Il apparaît à la Cour des comptes qu’ « en définitive, les contrats aidés apparaissent davantage comme un instrument de politique de cohésion sociale que de politique de l’emploi ». La France n’a-t-elle pas plus besoin d’une politique de l’emploi, seule à même d’avoir un effet sur le long terme ? Mais, quitte à utiliser cet instrument, il faut l’orienter vers le secteur marchand, ou en tout cas orienter les ressources, non négligeables (plus de 3 milliards chaque année) vers la politique de l’emploi.

    Mieux vaut l’effet d’aubaine que des emplois de type « vitrier ».
    Une des objections, largement répandue, à l’aide publique au secteur marchand est la crainte de l’effet d’aubaine : pourquoi aider à la création d’emplois qui auraient été créés même en l’absence du dispositif ? C’est un sophisme. Et alors en effet ? Si l’on suit le raisonnement, l’État préfère créer des emplois (dans le secteur public) qui n’auraient pas été créés, simplement parce qu’un bon nombre d’entre eux sont artificiels. Ils apportent un remède tout autant artificiel et de court terme, tout en ne permettant pas d’apprendre un véritable métier. C’est la politique de « l’État vitrier » (voir encadré).

    Le paradoxe du vitrier
    On doit à l’économiste français du XIXème siècle Frédéric Bastiat la démonstration dite du paradoxe du vitrier. Il met en scène un jeune qui casse une vitre, et la réaction des badauds : « À quelque chose malheur est bon…ça fait marcher le commerce… sinon que deviendraient les vitriers… » Effectivement la destruction cause la dépense, fait travailler le fabricant de vitres, les poseurs et fait progresser le PIB [1]. Une expression un peu plus récente de ce sophisme se retrouve dans les trous du sapeur Camembert (on embauche des ouvriers pour creuser des trous et d’autres pour les combler). Le sophisme est facilement démonté par Frédéric Bastiat : si on avait consacré les ressources à autre chose que casser puis réparer les vitres (fabriquer des vêtements par exemple) on aurait ces vêtements en plus, tout en conservant les vitres intactes.

    Vaut-il mieux que l’État se comporte en vitrier, ou consacrer les ressources en question à diminuer le coût du travail pour les entreprises ? La réponse va de soi. Le fait que certains emplois auraient été créés de toutes façons – ce qui reste d’ailleurs à prouver – n’invalide nullement l’aide apportée aux entreprises. Même si tous les emplois créés relevaient de l’effet d’aubaine, ce serait encore bénéfique pour l’économie, car cela permettrait de remonter le taux de marge des entreprises, avec un effet induit sur leurs investissements, leur développement et la création de futurs emplois.
    Le gouvernement devrait se rappeler que de loin la mesure la plus efficace pour l’emploi de ces dernières années fut l’institution des emplois « zéro charge tpe ». Le dispositif est estimé avoir permis l’embauche de 80.000 jeunes pour un coût de 60 millions d’euros. Mesure éphémère (elle prit fin mi-2012) en raison du coût pour les finances publiques, elle coûta de fait beaucoup moins cher que les contrats aidés, et son efficacité fut immédiate. En réalité, et cette remarque vaut pour tous les gouvernements successifs qui ont eu recours aux emplois aidés du secteur non marchand, on retrouve la méfiance indéracinable à l’égard des entreprises : les entrepreneurs vont en profiter pour « s’en mettre plein les poches », augmenter les dividendes etc. Méfiance injustifiée, en tout cas pour les petites entreprises [2], qui rémunèrent peu leurs cadres et patrons, ne distribuent quasiment pas de dividendes et ne demandent au contraire qu’à investir et embaucher mais ne le peuvent pas dans l’état actuel de la conjoncture.

    Les emplois d’avenir
    Le gouvernement actuel a créé en novembre 2012 les emplois d’avenir dont il attend 150.000 contrats d’ici 2014. Le coût devrait en être de 1,5 milliard d’euros par an en régime de croisière. Le régime est destiné au secteur non marchand, et il en a étendu une partie du bénéfice au secteur marchand. Mais avec quelles restrictions ! Tout d’abord la subvention est égale à 75% du Smic dans le secteur public, mais elle n’est que de 35% de ce Smic pour le secteur marchand. Ensuite, les conditions d’ouverture sont de nature à éliminer ou faire fuir les entreprises candidates (voir encadré).

    Les conditions kafkaïennes de disponibilité des emplois d’avenir dans le secteur marchand.
    À l’origine (novembre 2012) le texte applicable au secteur marchand était le suivant :
    Art. R. 5134-164.-I. ― Est éligible à l’aide à l’emploi d’avenir l’employeur relevant du huitième alinéa de l’article L. 5134-111 qui :
        « 1° Propose au titulaire d’un emploi d’avenir une perspective de qualification et d’insertion professionnelle durable ;
        « 2° Appartient à un secteur d’activité présentant un fort potentiel de création d’emplois ou offrant des perspectives de développement d’activités nouvelles.
        « II. ― Les secteurs mentionnés au 2° du I sont fixés par arrêté du préfet de région, compte tenu des secteurs prioritaires définis au schéma d’orientation régional en application de l’article R. 5134-162.
    Se rendant compte de l’inefficacité de la mesure (pas plus de 33.000 emplois ont été créés en 8 mois), le gouvernement vient d’assouplir le régime. Mais là encore, avec quelles restrictions ! Depuis juin de cette année, les emplois d’avenir ont été étendus au secteur marchand, mais à condition qu’il s’agisse de CDI à temps plein s’adressant aux jeunes de 16 à 25 ans, de niveau CAP/BEP ou sans diplôme (les jeunes résidant en Zone de Revitalisation Rurale pouvant quant à eux aller jusqu’à un niveau BAC + 3 s’ils sont inscrits comme demandeurs d’emploi depuis au moins 18 mois). Ces CDI ne peuvent concerner QUE des entreprises dont le code NAF appartient à certains secteurs (action sociale, santé, construction, énergie, transports, environnement, arts et spectacles, luxe et agriculture) ou des structures ayant signé des conventions avec l’État au niveau national (La Poste, la SNCF et VVF Village). L’aide mensuelle est fixée à 35% du SMIC horaire brut pendant 3 ans. Dans le secteur non marchand, aucune restriction ne s’applique, il peut s’agir de CDD et la subvention est de 75% du Smic !

    Une étude du CAE (Conseil d’Analyse Economique) d’avril 20136, est d’ailleurs très critique à l’égard des emplois d’avenir, soulignant que « la solution n’est pas de les [les jeunes] placer dans des emplois du secteur public ou associatif dont toutes les études démontrent l’inefficacité du point de vue du retour à l’emploi ». Les emplois d’avenir « doivent être réorientés vers le privé » pour y financer 120.000 contrats (aidés à 50%), avec une formation « exigeante » à mi-temps.
    Comme on l’a vu dans l’encadré ci-dessus, cette étude présentée au Premier ministre en avril dernier n’a pas suffi, malgré le prestige de ses signataires, pour convaincre ce dernier de la nécessité de réformer vraiment le dispositif des emplois d’avenir. En effet, la modification intervenue en juin est extrêmement restrictive des secteurs marchands ouverts, exclut les CDD et l’aide reste limitée à 35% du Smic, contre 75% dans le secteur non marchand.

    Conclusion, il n’y a pas grand-chose à attendre pour la politique de l’emploi dans le régime actuel des emplois d’avenir, dont l’utilisation par le secteur marchand est rendue en pratique quasi impossible ou sans intérêt.
    Alors, plutôt que de multiplier les contrats dont la plupart sont du type « vitrier », mieux vaut utiliser 3 milliards de ressources exclusivement dans le secteur marchand, soit dans le cadre de contrats aidés qui leur seraient réservés, soit mieux encore en consacrant les ressources en question à l’amélioration de l’apprentissage.

    Bertrand Nouel,  Ifrap 5/07/2013 http://www.polemia.com
    Notes :
    [1] De la même façon que toute augmentation des salaires des fonctionnaires et en général des salariés du secteur non marchand se traduit par une hausse du PIB puisque la contribution des acteurs du secteur non marchand ne peut être calculée qu’au coût des facteurs.
    [2] Une récente étude montre que même dans les entreprises cotées, la rémunération annuelle moyenne des dirigeants du compartiment C d’Euronext (capitalisation boursière inférieure à 150 millions d’euros) ne se situe pas à plus de 268.000 euros.

  • La pêche ou les paysans de la mer :

     

    Comment ne pas voir une volonté de destruction de la pêcherie Française lorsque l’on voit l’abandon des iles des Minquier-Ecrehous aux anglais en 1953…L’Intérêt géopolitique semble avoir été oublié !!! Alors que cette zone alimentait quelques 600 familles entre Cherbourg et Pimpol…Comment ne pas comprendre le désespoir du capitaine de pêche, voyant sa cargaison de poisson partir à 3,50 euros le kilo et revendu à l’étal autour de 15 euros…
    Pour les Marins-pêcheurs, paysans de la mer, où chaque sortie demeure une aventure pouvant être mortelle, il faut aller plus loin, toujours plus loin, pour trouver de quoi gagner son pain. Comment tolérer que la pêche Française soit soumise aux diktats européens ?
    Comment continuer d’accepter que les produits de la mer Français soient concurrencés sur les étals par des produits pêchés je ne sais où ?
    Comment accepter, que dans l’indifférence générale, des usines flottantes, venues d’Asie, raclent imperturbablement les fonds marins, pillant et détruisant toute la faune avec les conséquences catastrophiques qui en découlent ?
    Comment accepter le désespoir de ces hommes qui affrontent la mort pour gagner leur vie, regarder diminuer leur salaire d’un tiers depuis quelques temps…
    Comment accepter qu’au large des côtes d’Afrique, des pêcheurs coupent les ailerons des requins vivants et les rejettent à la mer pour le plus grand profit culinaire des asiatiques ?

    Quand cela cessera-t-il ?

    Alors que la République ferme l’histoire en devenant la fossoyeuse des spécificités Françaises. Après une décentralisation d’opérette, les métiers deviendront des attractions touristiques dans une France devenue un immense Disneyland… Aujourd’hui, on interdit la pêche au Cabillaud, demain un autre…
    On condamne le saumon sauvage, résistant difficilement à l’injection de saumons d’élevages…
    Comme pour l’agriculture, dont on arrache des vignes et demain on tue les vaches… Tout cela, sous le contrôle de la police et des agents du fisc avides de subsides pour engraisser les politiques qui nous gouvernent ou plutôt qui nous exploitent...

    http://www.actionroyaliste.com

  • PAC 2014 : accélération de la désintégration de l'agriculture européenne

    La prochaine PAC de l'UE 27 annoncée pour 2014 et qui démarrerait en 2020 obéira à deux mots d'ordre : haro sur la productivité et respect de l'environnement. L'Europe citadine n'aura qu'à se nourrir à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Faut-il s'étonner de la collusion enfin flagrante entre la Confédération Paysanne de Bové et la FNSEA, à la remorque des Jeunes Agriculteurs, plus progressistes et plus à gauche que jamais, et pendant un demi-siècle moteurs de l'éradication de notre agriculture paysanne avec expulsion de 90 % des agriculteurs ? La Conf', au-delà d'un discours trompeur et mensonger, dressée elle aussi depuis des décennies contre l'agriculture traditionnelle, n'étant intéressée que par la révolution dans le Tiers-Monde. Comme la FNSEA et son CNJA, les gauchistes de la Confédération Paysanne se sont acharnés à faire disparaître les ultimes structures ancestrales rurales, résidus de pétainisme, paraît-il. Lequel serait de nature à pérenniser une « idéologie française » qui n'en finit pas de terroriser les nouvelles élites gavées de modernisme.
    La Confédération perçoit dans la communication du Commissaire à l'Agriculture Dacien Ciolos, « des objectifs louables » et y voit comme une porte entrouverte sur « la réflexion vers un changement des systèmes de production agricole ». Considérant comme des orientations importantes « le rééquilibrage des aides entre États membres et entre producteurs, le développement de l'emploi, le soutien aux petites fermes et le plafonnement des aides que le Commissaire appelle de ses vœux ». Elle se sent d'autant plus confortée dans ses vieux discours faisandés, que ce qu'annonce la Commission y ressemble fort et lui semble aller dans la bonne direction : « Les grands objectifs que sont une production alimentaire durable, une gestion durable des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, l'atténuation des effets du changement climatique et un développement territorial équilibrée sont pertinents ». Catalogue à peu près complet de la vacuité intellectuelle d'extrême gauche qui, depuis une trentaine d'années n'a cessé d'exercer ses ravages dans des milieux qui à défaut d'avoir accès aux grandes écoles, conserva pendant des générations le bon sens lui permettant de résister à toutes les sottises du temps. Pour ne s'en tenir qu'à cette seule observation, faut-il être à ce point ignorant des réalités de la nature pour s'imaginer capable d'atténuer en quoi que ce soit « les effets du changement climatique » !
    Les Jeunes Agriculteurs, adeptes de l'humanisme à deux balles et plus naïfs que jamais, ont décelé une "avancée" réjouissante dans « la volonté de replacer l'homme au centre de la future PAC et de maintenir une agriculture forte dans toute l'Europe ». Pataquès auquel on nous aura familiarisés depuis le Traité de Rome. Il est vrai qu'on leur aura jeté un os alléchant sous forme d'une mission de grande confiance : réaliser « l'adaptation au changement climatique et le développement des énergies renouvelables ». Comme il y a quarante ans leurs pères avaient été chargés de nourrir à tout prix la population en voie d'urbanisation. Ce qu'on ne cesse de leur reprocher depuis. Inconscients, semble-t-il, que la seule interrogation qu'il faille soulever est de savoir comment cette Europe-là envisage-t-elle, justement, de nourrir 700 millions d'Européens. Certainement pas en étranglant brutalement l'agriculture productiviste et, sacrifiant au mantra écologiste, subventionnant l'autre agriculture, certes bien sympathique, mais peu productive et menacée par les multinationales de l'agro-industrie. Lesquelles, outre leur puissance de frappes, sont protégées par les lois de libre-échange et n'ont à se soucier ni de biodiversité, ni de durabilité et encore moins de changement climatique.
    LA COORDINATION RURALE : LA PAC EST UN ÉCHEC TOTAL
    Quant à Jean-Michel Lemétayer, président du syndicat croupion FNSEA, il est ravi. « Les orientations de ce document vont dans le bon sens », s'enthousiasme-t-il. « Il y a deux ans, beaucoup ne donnaient pas cher de la PAC mais la situation de crise, la volatilité des prix, et le travail syndical font qu'aujourd'hui nous avons un document qui a l'ambition de conforter une politique agricole européenne ». Et de mentionner les trois objectifs poursuivis par la Commission : une production alimentaire "viable", une gestion "durable" des ressources naturelles, et l'action en faveur du climat. C'est sûrement ainsi que l'on préservera ce qu'il reste d'agriculture et que l'on sauvera les derniers agriculteurs rescapés de quarante années de massacres. À se demander si ce Lemétayer est un imbécile ou s'il fait semblant.
    Seule la Coordination Rurale a vu dans ce projet tout ce qu'il renferme de menaces pour les agriculteurs résiduels, notamment à l'Ouest de l'Europe. Des trois scenarii imaginés, celui qui possède les faveurs de la Commission et sera l'objet de toutes les préférences est « axé sur une surenchère environnementale (qui) punira ceux qui ne pourront pas y faire face en réduisant leurs aides ». Mais les autres ne seront pas mieux lotis, « ils verront certes l'aumône de l'Europe augmenter, mais sans pouvoir compter couvrir leurs coûts de revient, puisque aucune régulation des productions et des marchés ne viendra les protéger de la concurrence du marché mondial ». Un tel projet risque donc « d'hypothéquer le potentiel de production agricole européen, de poursuivre l'élimination des agriculteurs, d'accroître le déficit camouflé de la production agricole européenne, donc sa dépendance alimentaire, et de léser les intérêts des consommateurs ». Insistant sur le mensonge manifeste qui tend à convaincre les populations que l'Europe serait en situation de surproduction alimentaire alors qu'elle est importatrice - la quasi-totalité de ses protéines végétales par exemple - en volume comme en prix, la Coordination Rurale attire l'attention sur le fait que l'abandon de la préférence européenne a eu pour conséquence une disparition massive des agriculteurs et un effondrement de la qualité de produits de plus en plus importés de régions qui ont des instruments de contrôle infiniment moins pointilleux que l'Europe. Alors même que selon l'INSEE, depuis 1992, les prix à la production ont augmenté de 5 % et de 32 % à la consommation.
    La Coordination Rurale juge donc avec sévérité le projet de nouvelle PAC tel que l'a présenté le Commissaire Dacien Ciolos, observant que, « alors que la sécurité alimentaire est annoncée comme un défi majeur, les options envisagées ne résoudront en rien l'échec unanimement reconnu d'une PAC qui ne respecte plus les objectifs des traités de Rome et de Lisbonne ». La seule réussite de l'Europe "verte" aura été, pendant un demi siècle, de mettre en place un productivisme certes parfaitement efficace, basé sur une modernisation acharnée des techniques, des méthodes et de l'idéologie, mais qui aura eu pour conséquences la disparition de 90 % des agriculteurs et la destruction irrévocable de la structure des sols et de la configuration des terres.
    La Commission Européenne a fait le pari de revenir brutalement sur cette situation qu'elle avait elle-même créée. Laissant l'agro-chimie industrielle se débrouiller toute seule avec des charges prohibitives et des prix très inférieurs aux coûts de production. Depuis 1957 les crânes d'œuf de Bruxelles ont patiemment détruit l'agriculture européenne. Soutenus par la FNSEA/CNJA et par la Confédération Paysanne ils entendent dans les prochaines années lui asséner le coup de grâce.
    Petrus AGRICOLA. RIVAROL du 3 décembre 2010

  • 1 millions d’emplois tout de suite, les solidaristes ont des solutions à la crise

    1 millions d’emplois tout de suite, les solidaristes ont des solutions à la crise
    Le solidarisme est la doctrine du bon sens et de l’action concrète au service de notre peuple. Aujourd’hui, notre pays traverse une crise sans précèdent, qui dépasse dans ses effets à venir la sinistrement célèbre crise de 1929. Comme à cette époque, les forces vives de la France sont touchées. Les entreprises ferment et les rangs de chômeurs s’allongent. Notre objectif est de répondre en solidariste à la grave crise que nous subissons, c'est-à-dire de trouver une solution concrète, immédiate et de bon sens au malheur qui nous touche. Les raisons du cataclysme économique mondial qui nous submerge entrent peu dans cette réflexion immédiate. Elles ont été développées succinctement lors d’un article précédent. Nos entreprises ferment et nos chômeurs augmentent : notre unique sujet est ici : « comment endiguer cette catastrophe ? »

    Les grandes entreprises en France délocalisent dans les pays du tiers monde parce qu’elles y ont un intérêt immédiat. Pour remédier à cette saignée des emplois, nos gouvernants n’ont songé qu’à solliciter les grands groupes étrangers afin de s’installer dans notre pays. Dans ce but ils échangent des subventions d’installations énormes et des défiscalisations contre la création d’emplois. À la fin du moratoire sur les taxes et impôts, et après avoir empoché les subventions, ces mêmes groupes plient boutique avec armes et bagages, laissant le goût amer du vol et de l’abandon. Ces grandes sociétés sont d’un cynisme insoutenable mais prévisible. En effet, quels sont leurs intérêts ou raisons de rester en France après avoir bien profité de nous ? Aucun. On ne peut pas demander à un loup d’être berger. Alors les réponses pour empêcher les délocalisations, les fermetures d’usines et pour préserver ou même créer des emplois ne se feront pas avec ces partenaires-là. Tout au contraire, et c’est du bon sens, la réponse ne pourra être que locale, nationale. En effet, qu’elles sont les entreprises qui n’ont aucun intérêt à délocaliser ? Les petites et moyennes entreprises, les commerces et les artisans. Étrangement, cette classe la plus sollicitée fiscalement, la plus nombreuse aussi (93% des entreprises en France ont moins de 10 salariés et elles représentent à elles seules 67% de la masse salariale) est la grande oubliée de nos dirigeants, énarques français et eurocrates de Bruxelles. Alors, en solidaristes, nous allons nous servir de ce levier pour remettre sur les rails notre économie.

    Nous souffrons, à l’heure actuelle, d’avoir autour de 4 millions de demandeurs d’emplois. Cela représente près d’un quart de la masse salariale de notre pays ! D’un autre coté, près de 70% des entreprises françaises n’ont pas de salariés, soit plus de 2 millions d’entreprises. Il est étonnant qu’aucun énarque ou ministre n’ait eu l’idée de confronter ces deux chiffres. S’ils y avaient pensé, ils se seraient demandé quelle était la raison de cette spécificité entrepreneuriale française. Les raisons sont simples, la première est le coût trop élevé des charges salariales pour l’entreprise et la seconde, surtout en temps de crise, est la peur le cas échéant, si le carnet de commande baissait brusquement, de ne plus pouvoir payer leurs employés. En effet, il faut se rappeler que les charges salariales représentent plus de 60% du coût d’un salaire avec une répartition d’un tiers pour le salarié et de deux tiers pour l’entreprise (à l’exception des salariés qui sont au SMIC).

    Alors, comme aux grands maux, les grands remèdes, nous, solidaristes, préconisons, pour remettre notre pays en ordre de marche, de créer un grand pacte de solidarité national, ayant pour effet d’allier dans une union sacrée contre la crise l’État, les patrons et les travailleurs. Ce grand pacte doit donner du travail. Il s’accompagnera de grandes réformes institutionnelles et non de vœux pieux ou de promesses. La solidarité en est le maître mot, tous les acteurs sociaux, et notamment l’État seront mis à contribution. Ce grand pacte doit agir immédiatement sur le monde du travail par une embauche massive et une série de réformes des institutions qui gèrent et régulent ce travail, notamment les tribunaux de commerces et les URSAFF. En effet, nous proposons un grand plan pour sauver un million de chômeurs. Ils seraient embauchés dès demain, dans un nouveau contrat de travail sans charges sociales, et cela sur une durée maximum de deux ans. Cela créerait un ballon d’oxygène pour notre économie asphyxiée par les quatre millions de demandeurs d’emplois de courte et longue durée qui, pour la plupart ne peuvent être embauchés compte tenu des charges sociales trop élevées et de la législation actuelle du code du travail.

    Le premier résultat concret de cette proposition est une économie substantielle pour notre pays qui n’aura plus à payer les indemnités de chômage. Le second est le retour à l’emploi de ces chômeurs et par voie de conséquence la relance de la consommation. Un million de contribuables en plus, cela n’est pas négligeable ! Il est important de souligner que l’exonération des charges sociales ne peut, en aucun cas, être un coût supplémentaire pour l’État puisque ces chômeurs étaient déjà bénéficiaires de la protection sociale payée par l’assurance chômage.

    Naturellement ce contrat de solidarité nationale de deux ans sans charges doit être soumis à quelques obligations : il sera réservé aux chômeurs et non pas aux simples demandeurs d’emplois. Le salaire proposé devra être supérieur au SMIC d’au moins 15%. Ce contrat ne peut concerner, par entreprise, plus de 20% des salariés (cela pour les entreprises ayant au moins cinq employés). Il ne peut être interrompu que par accord mutuel des deux partis. Mais il peut être interrompu si les fluctuations économiques de l’entreprise l’imposent. C'est-à-dire si l’entreprise est dans l’impossibilité comptable de payer ce salaire. Si licenciement économique il doit y avoir ce sont les bénéficiaires de ce contrat de solidarité nationale qui seront les premiers visées, pour deux raisons : d’abord afin d’éviter de créer un dumping social sur les autres contrats de travail, ensuite pour dissuader les fraudes « au turn-over » Toute rupture se règlera sans indemnités car le salarié retrouvera aussitôt son statut de chômeur et les allocations correspondantes.

    Pour être complet, ce grand pacte de solidarité nationale doit s’étendre de la création d’emplois à la préservation de ceux-ci. Dans le cadre de la préservation des emplois existants, une autre mesure urgente à mettre en chantier sera la mise en place d’un moratoire social et fiscal pour les entreprises en difficultés, comme cela a été plusieurs fois le cas dans notre histoire lorsque des conditions exceptionnelles l’ont imposé. Cette mesure nécessaire enrayerait une grande partie des liquidations actuelles et à venir des entreprises existantes. La très grande majorité des liquidations et du chômage qui en découle est causée par le défaut de règlement des charges sociales. En effet, il faut savoir que nous avons, à ce jour, des tribunaux de commerce qui remplissent leurs audiences uniquement par des affaires d’URSAFF, avec la particularité de demander chaque fois la cessation des paiements et la mise en liquidation.
    Dans ce cadre, le grand pacte de solidarité nationale assurera la création d’une commission de surveillance des entreprises qui évaluera le coût de la liquidation d’une entreprise en retard de ses charges sociales et fiscales par rapport au coût qu’engendrerait la mise au chômage de son personnel. Il faut comprendre que toute liquidation a notamment un coup social. En effet, les employés mis au chômage sont non seulement un drame social en soi mais aussi une ruine pour la dépense publique. Souvent les dettes qui motivent une liquidation sont bien moindres que le coût social de la mise au chômage des employés de l’entreprise liquidée. Le seul bénéficiaire de cette justice expéditive est l’URSAFF qui touche ainsi les cotisations qu’elle réclame. Il est à noter que la commission de surveillance des entreprises, lors de certains retards dans le paiement des charges sociales ou fiscales, pourrait prendre partiellement en charge leur coût lorsque cela représenterait une économie importante par rapport à la liquidation de l’entreprise par un fond de solidarité.

    Terminons le dernier volet de la réforme : celle des URSAFF. Il faut en effet analyser leur rôle dans la crise sociale qui nous accable. Cette association à but non lucratif gère un budget une fois et demi supérieur à celui de l’État et cela dans la plus grande opacité. Cet organisme collecteur pour le compte du Régime Général, si intraitable avec nos entrepreneurs, ne se refuse rien. D’abord, il se permet, sur nos cotisations d’entretenir une centaine d’antennes d’URSAFF qui ont toutes un conseil d’administration et un budget de fonctionnement propre. Les URSSAF ont de surcroît un budget de fonctionnement général et plus particulièrement de formation à la hauteur de 10% de celui-ci ! C'est-à-dire 10% d’une fois et demi le budget de la France !

    Alors, parce que cette association de la loi de 1901 est un vrai gouffre pour nos cotisations, pour cet argent que nous n’avons plus, parce que ses pouvoirs sont totalement disproportionnés, et que l’URSAFF, par son attitude intraitable, est responsable de la majeure partie des mises en liquidation de nos entreprises, nous demandons sa dissolution et le rattachement de son activité au ministère des finances. Cette décision permettrait de faire des économies incalculables, de retrouver une trésorerie claire et une administration fluidifiée.

    Création d’un contrat de travail solidaire, moratoire des dettes sociales et fiscales, réformes des tribunaux de commerces et dissolution des URSSAF, voilà le grand pacte de solidarité nationale. Par ces réformes radicales, qui feraient agir de front, dans une union sacrée contre la crise, l’État, les petits patrons et les travailleurs, nous pourrions, tous ensemble, remettre notre pays sur les rails. Cette solution qui prône l’action concrète, le bon sens et la solidarité, c’est le solidarisme.

  • Espagne : Le FMI réclame une nouvelle baisse des salaires

    Le Fonds monétaire international demande à l’Espagne de réduire les salaires pour faire baisser le chômage qui atteint 27%. Il préconise de poursuivre la cure d’austérité mais à un rythme assoupli.

    L’Espagne doit baisser les salaires et flexibiliser son marché du travail pour favoriser l’emploi. La principale conclusion du Fonds monétaire international (FMI), après sa mission à Madrid, Valence et Séville, est également la plus polémique, dans un pays ou le smic dépasse à peine les 750 euros mensuels. L’institution internationale appelle le gouvernement de Mariano Rajoy à préparer une deuxième réforme du marché du travail, après celle adoptée en février 2012, qui baissait déjà les coûts de l’embauche et du licenciement et avait suscité une grève générale.

    «D’autres pays en crise ont opté pour un équilibre différent entre emploi et modération salariale. En Espagne, l’emploi s’est réduit, mais les salaires sont à peu près les mêmes qu’en 2007, a déclaré James Daniel, le chef de la mission du FMI en Espagne. Nous croyons qu’il peut y avoir plus d’ajustement sur les salaires et moins de destruction d’emplois.»

    Retour de la croissance au deuxième trimestre

    Dans ses conclusions écrites, le Fonds déplore le niveau «inacceptable» du chômage, qui dépasse 27% de la population active. «La croissance sera probablement positive au deuxième semestre 2013. Mais la question est de savoir si cette croissance sera suffisamment forte pour créer de l’emploi

    Le FMI relève toutefois les efforts de Madrid pour lancer des réformes structurelles et réduire les déficits. Il encourage l’Espagne à poursuivre la politique d’austérité, mais à en réduire la cadence. «L’ajustement budgétaire effectué l’an dernier était nécessaire. L’Espagne avait un grand déficit et un problème de crédibilité. La confiance dont jouit le gouvernement aurait pu être remise en cause. Il faut continuer à un rythme graduel», a estimé Daniel.

    Une manière d’entériner le changement de cap de Madrid, qui avait déjà annoncé en avril dernier son intention d’allonger de deux ans sa cure de rigueur. Le gouvernement compte faire passer son déficit de 7% (10,6% si l’on inclut l’aide aux banques) fin 2012 à 6,3% fin 2013 – au lieu des 4,5% initialement promis à Bruxelles – pour retomber à 2,7% en 2016.

    Le rapport est le fruit de deux visites en Espagne, la première en janvier et la seconde en juin. La délégation du FMI a rencontré des membres du gouvernement espagnol et de l’opposition, ainsi que des représentants des communautés autonomes et différents «acteurs économiques indépendants».

    Le Figaro  http://fortune.fdesouche.com/

  • Le marché français coulé par les technocrates !

    Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, analyse les conséquences pour les entreprises françaises du projet de création d’un marché transatlantique.

  • Gare au prochain tsunami financier

    “Toutes les grandes défaites se résument en deux mots : trop tard”, affirmait le général MacArthur. Allons-nous attendre qu’il soit trop tard pour comprendre la gravité de la situation ? Allons-nous attendre qu’il soit trop tard pour rompre avec des stratégies qui nous mènent dans le mur ?

    Officiellement, il y a eu 40 000 chômeurs supplémentaires en France en avril. Mais le ministère indique qu’en un mois, il y a eu 534 000 nouveaux inscrits à Pôle emploi. Si le chômage augmente de 40 000 personnes “seulement” c’est que, dans le même temps, 494 000 personnes quittaient les fichiers de Pôle emploi. “Presque la moitié ont repris un emploi”, indique le ministère. On en conclut qu’une moitié n’en a pas retrouvé : certains sont en stage, d’autres ont des problèmes administratifs mais, chaque mois, 80 000 ou 100 000 personnes arrivent en fin de droit.

    Dans le Sud de l’Europe, c’est pire encore : en Italie, le chômage touche près de 3 millions d’adultes mais il y a trois millions de “découragés” qui ont abandonné leur recherche d’emploi. “On organise une boucherie sociale”, affirme le patronat italien. En Espagne, il y a 6 200 000 chômeurs et combien de pauvres ? “A Madrid, plus aucun fils d’ouvrier ne va à la faculté, témoigne une jeune espagnole. Quelque chose est en train de se casser. Si rien ne change, l’Espagne va perdre la maîtrise de son avenir.”

    La situation est-elle meilleure dans le reste du monde ? Aux Etats-Unis, malgré des déficits colossaux (la dette publique a augmenté de 1 100 milliards en un an), malgré le soutien de la Réserve fédérale qui crée chaque mois 85 milliards ex nihilo pour financer ces déficits, le taux d’activité est tombé à un plus bas historique : 63,3 %. Les chiffres du chômage sont stables mais, en un mois, 495 000 chômeurs ont renoncé à chercher un emploi et sont sortis des statistiques. Même avec des politiques budgétaires et monétaires ultra-accommodantes, les Etats-Unis n’arrivent pas à sortir du chômage. En mai, l’activité industrielle a commencé à reculer.

    Au Japon, le gouverneur de la banque centrale a démissionné il y a trois mois, refusant de cautionner plus longtemps une politique qui, en vingt ans, a poussé la dette publique à 230 % du produit intérieur brut (PIB) : malgré des plans de relance pharaoniques, malgré une politique de recherche très ambitieuse, le Japon n’a que 0,7 % de croissance en moyenne depuis qu’a éclaté sa bulle, au début des années 1990. Et encore, ces 0,7 % viennent des exportations vers les Etats-Unis et l’Europe…

    Le gouverneur de la Banque centrale du Japon a démissionné mais, au lieu de réfléchir à une politique alternative, son successeur a décidé de continuer comme avant mais en pire. Peut-on soigner une gueule de bois en buvant tous les matins une grande bouteille de Saké ? Le 30 mai, le Fonds monétaire international (FMI) a publiquement averti que, en poussant son déficit public à 9,8 % du PIB, le Japon prenait des “risques considérables”.

    EN CHINE, LA BULLE IMMOBILIÈRE VIENT D’ÉCLATER 

    Les deux moteurs de la croissance chinoise ont calé en même temps : les ventes de logement ont baissé de 25 % en un an et les exportations vers l’Europe ont reculé de 9,8 %. Officiellement, la Chine ne traverse qu’un “petit ralentissement” mais si l’on observe la consommation d’électricité (indicateur plus difficile à enjoliver que le PIB), la Chine est plus proche de la récession que d’une croissance de 6 %. En mai, l’activité industrielle a reculé : il ne s’agit pas d’un ralentissement dans la croissance mais bien d’un recul.

    On a vu en Espagne ce que donne l’éclatement d’un bulle immobilière : le chômage a triplé et José Luis Zapatero a dû démissionner. En Chine, la bulle est plus grosse qu’elle ne l’était en Espagne. Et son explosion risque d’avoir des conséquences sociales nettement plus graves car il n’y a pas de couverture sociale pour les chômeurs, ni de solidarité familiale pour des millions d’hommes déracinés. Mais les dirigeants chinois n’ont aucune envie d’abandonner le pouvoir : ils ont annoncé qu’ils vont doubler le budget militaire d’ici à 2015 afin d’avoir quatre fois le budget de l’armée du Japon, l’ennemi héréditaire.

    Début mars, alors que le FMI indiquait que la dette privée de la Chine a augmenté de 30 % PIB en un an, sans que cela suffise à relancer l’activité, Taïwan annonçait avoir installé cinquant missiles tournés vers des bases militaires chinoises… Comme le dit le gouverneur de la Banque d’Angleterre, “la prochaine crise risque d’être plus grave que celle de 1930″.

    C’est dans ce contexte que s’ouvre en France la conférence sociale des 20 et 21 juin. Elle doit lancer un nouveau cycle de négociation sur l’emploi. L’un des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor chargé de préparer une “note de cadrage” pour cette conférence affirmait récemment que la France est retombée dans une “petite récession”. Du point de vue comptable et si l’on pense que la France est seule au monde, il a raison. Mais peut-on en rester au point de vue comptable ? Non ! Ceci n’est pas une “petite récession”. Une banale récession comme nous en avons déjà connu quatre en quarante ans. Edgar Morin a raison : nous sommes face à une crise de civilisation. Comme celle de 1929, cette crise peut conduire à la barbarie : guerre aux frontières de la Chine, guerres pour l’eau ou pour l’énergie, émeutes urbaines et montée de l’extrême droite en Europe…

    Si nous continuons à laisser pourrir la situation, si nous continuons à mettre quelques rustines en misant sur un miraculeux retour de la croissance (auquel plus personne ne croit) tout cela peut, en quelques années, finir dans un fracas terrifiant.

    CHANGER L’ENSEMBLE DE NOTRE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT

    Et, dès aujourd’hui, nous sommes nombreux à ressentir un malaise plus intime : qui donc est l’homme pour être traité ainsi ? Qui donc est l’homme pour accepter que des millions d’hommes et de femmes vivent dans la plus grande pauvreté alors que, globalement, nous n’avons jamais été aussi riches ? Qui sommes-nous, femmes et hommes, pour être incapables de garder la maîtrise de notre avenir, ballotés comme des fétus de paille, d’une crise à l’autre ? Homo Sapiens Sapiens ou Homo Nullus Nullus ?

    Crise sociale, crise financière, crise climatique, crise démocratique, crise du sens… dans tous ces domaines, nous sommes proches d’un point de non-retour. L’humanité risque une sortie de route. C’est l’ensemble de notre modèle de développement qu’il faut changer, de toute urgence.

    Pour éviter qu’un tsunami sur les marchés financiers ait un impact direct sur l’économie réelle, pour lutter radicalement contre la spéculation et contre les risques liés au surendettement des Etats, la France doit demander que soit organisé au plus vite un nouveau Bretton Woods – accords pour réorganiser le système financier international après la seconde guerre mondiale, en 1944.

    Pour sortir l’Europe de l’austérité et de la récession, il faut mettre fin aux privilèges incroyables des banques privées dans le financement de la dette publique et financer à 1 % la vieille dette publique, lutter frontalement contre les paradis fiscaux (le code des marchés publics doit interdire de commande publique les entreprises qui se soustraient à l’impôt) et négocier la création d’un impôt européen sur les dividendes (en vingt ans, le taux moyen d’impôt sur les bénéfices est passé de 37 % à 25 % en Europe !). Si l’on fait cela, nous pourrons retrouver l’équilibre des finances publiques sans austérité.

    Il faut aussi agir avec force contre le chômage et la précarité en fixant à la négociation sociale qui débute les 20 et 21 juin un objectif très ambitieux : au Pays-Bas et au Danemark, les partenaires sociaux ont été capables d’élaborer en quelques semaines un nouveau contrat social assurant un meilleur partage des gains de productivité, qui a permis de diviser par deux le chômage tout en restaurant l’équilibre de la balance commerciale. Pourquoi n’en serions-nous pas capables nous aussi ?

    Petite récession ou crise de civilisation ? La réponse est évidente. Politiques et partenaires sociaux doivent absolument se laisser bousculer par la crise. Personne ne leur en voudra de tenir un discours de vérité. Au contraire ! “L’immobilisme et la pusillanimité sont toujours plus dangereux que l’audace, écrivait Pierre Mendes France. Les problèmes sont si difficiles et d’une si grande ampleur, la résistance des égoïsmes est si forte, que c’est avant tout de l’audace qu’il nous faut aujourd’hui. De l’audace intellectuelle et politique, plus rare de nos jours hélas ! que le courage physique.”

    Dire la vérité et décider de construire, tous ensemble, un nouveau contrat social adapté aux contraintes et aux désirs de ce temps est sans doute la meilleure façon de renforcer la cohésion et la résilience de notre société.

    Le Monde http://fortune.fdesouche.com/

  • Le chômage, sinistre réalité de la France contemporaine.

    Le chômage est une réalité qui, chaque mois, touche de plus en plus de personnes, de familles, ce qui ne semble guère émouvoir outre mesure les élites qui nous gouvernent, plus soucieuses ces derniers temps de légiférer sur des questions de société, voire de civilisation, au risque de diviser un peu plus notre pays quand il aurait tant besoin de calme et d’unité : il est vrai que le laboratoire de pensée du Parti socialiste, « Terra nova », conseillait dès 2011 aux dirigeants de la Gauche social-démocrate de renoncer à défendre les ouvriers, devenus politiquement infréquentables et stratégiquement peu rentables, pour privilégier les « minorités », c’est-à-dire, concrètement, les groupes de pression communautaristes qui, à l’imitation de ce qui se passe aux Etats-Unis, revendique droits et prébendes sans forcément beaucoup d’égards pour le Bien commun et la société en tant que telle.

    Ce choix stratégique des socialistes indique néanmoins nettement que le Parti jadis dirigé par M. Hollande a changé de paradigme et que, désormais, il entend garder les ouvriers à bonne distance des instances du Pouvoir, quitte à les désespérer en ne répondant plus à leurs attentes : l’affaire de Florange, si mal vécue par les salariés de Mittal, a démontré que les promesses électorales ne survivaient pas à l’accession au Pouvoir de ceux qui l’ont tant attendu depuis l’échec de Lionel Jospin… Des discours du candidat Hollande contre la Finance, il ne reste que l’impression, amère pour beaucoup, d’une vaste fumisterie avec effets de manche, juste bonne à attirer quelques naïfs électeurs, d’une escroquerie politicienne qui a parfaitement fonctionné, par le simple jeu de la démocratie représentative, celle-là même qui stérilise trop souvent la parole des électeurs en l’encadrant prudemment mais fermement, et en la livrant aux partis et à leurs féodaux.

    Ainsi, les ouvriers ne doivent rien attendre de M. Hollande et de son gouvernement, même s’il paraît utile et honnête de reconnaître les efforts de M. Montebourg et de Mme Bricq (au Commerce extérieur) pour sauver ce qui peut l’être en France, mais avec des résultats pour le moins mitigés ! Or, c’est bien d’une véritable politique de réindustrialisation (qui tienne compte du nécessaire « souci environnemental ») et de promotion du travail français dont notre pays a besoin : les potentialités territoriales, valorisées par une stratégie audacieuse d’aménagement des territoires, sont multiples, que cela soit sur terre comme sur mer. Si l’Etat n’a pas vocation à tout faire et à tout imposer, il doit néanmoins organiser les efforts et soutenir les initiatives les plus prometteuses dans les domaines de la production, de la transformation et de la distribution, sans céder à la tentation d’un étatisme facile mais foncièrement stérile au plan économique comme l’histoire économique de la France le démontre à l’envi.

    Jusqu'où descendra-t-on, dans cet enfer du chômage de masse ?

    Il y a véritablement « urgence sociale » : les 43.300 nouveaux chômeurs annoncés par le ministère du travail pour le seul mois d’avril ne font que précéder ceux des mois suivants, au risque d’entraîner de multiples conséquences collatérales sur les finances publiques et les aides sociales déjà bien malmenées ces dernières années. Recréer de l’emploi, c’est aussi améliorer le financement des retraites, soulager les caisses sociales, et diminuer l’endettement public. 

    Reste à faire preuve d’imagination et d’inventivité, mais aussi de courage et de décision, en particulier à la tête de l’Etat ! Il est à craindre, néanmoins, que la République ne soit guère à la hauteur de ces ambitions que nous souhaitons pour la France, et pour laquelle nous militons si vivement, avec le soutien de l’espérance...

    http://www.actionroyaliste.com