À l'horloge de la mondialisation, les heures ne sonnent pas pareil au même endroit. Une entreprise, afin d'être efficace, se doit de posséder une direction cohérente, qui ne soit pas tiraillée entre deux univers par trop distants. Cette nécessité est niée, du moins en public, par les "managers" globaux. Lesquels se gardent bien d'appliquer dans leurs affaires les axiomes du métissage des cultures de gestion, car ils savent que cela mène à la catastrophe. Chez Alcatel-Lucent, il n'y a pas si longtemps, en tant qu'Alcatel tout court, une gloire de l'industrie française, on a décidé de marier carpe française et lapin américain. Le résultat s'avère aberrant. Au grand dam de notre économie et des emplois.
Des marques françaises qui réussissent aux États-Unis, il en existe dès lors qu'elles restent dans leurs traditions nationales. Idem pour les « compagnies » américaines en France. Le mixage forcé des deux modes de gestion et de fabrication produit des hybrides chaotiques, à double commande. En décembre 2006 surgissait, après de longues et laborieuses négociations, Alcatel-Lucent, couple franco-américain équipementier de la télécommunication. Le champagne coula à flots. Aujourd'hui, on observe un champ de ruines.
Le mariage de la carpe et du lapin
La nouvelle société fonctionne à double commande. À l' Américaine Pat Russo la direction générale, au Français Serge Tchuruk, président, la direction stratégique. Deux fonctions qui se recoupent, et supposent une harmonie permanente. Il n'en a rien été. Chacun agit, ou n'agit pas, dans son coin. La coordination figure sur le papier. Affaire de personnalités ? Entre l'Amérique et la France, il y a plus que l'Atlantique. On attendait de grands choix. On n'a vu que 14000 "dégraissages", et une perte de 3,5 milliards d'euros. Pour qui se souvient d'Alcatel et de ses 325 000 salariés de 1995, la chute est vertigineuse. Il ne subsiste que 70 000 salariés. Certes, toute la dégringolade ne provient pas de la fusion. Mais celle-ci devait l'arrêter. Il n'en a rien été.
Les mauvaises langues disent que l'attelage Russo-Tchuruk est celui d'une nulle et d'un malfaisant. Pat Russo a contre elle Wall Street, qui l'accuse d'incompétence. Elle ne chercherait à briller que dans les médias! Serge Tchuruk est réputé pour sa vision d'une entreprise sans salariés et sans usines. Pas de quoi enthousiasmer le personnel de ce côté-ci de la Grande Mare. Dès le départ, on démarra mal. Le prix payé par Alcatel pour Lucent fut démesuré.
Cours boursier divisé par trois
Des achats malheureux se succédèrent. L'incapacité à diversifier les technologies a coûté cher. Le cours boursier a été divisé par trois, passant de € à 3,50 €. Le conseil d'administration est cassé en deux, les pro Russo d'un côté, les pro Tchuruk, de l'autre. La langue de l’entreprise - 40 nationalités différentes ! - est devenue l'anglais, ce qui n'a pas vraiment dynamisé le personnel.
Aujourd'hui, Alcatel-Lucent est une bombe à retardement. Devant le malaise qui enfle, Serge Tchuruk a sorti sa recette magique : licencier, licencier. Le gouvernement s'inquiète, il ne tient pas à voir la crise s' accroître, quand Sarkozy lance des tirades sur l'industrie, nécessaire au pays. Des syndicalistes de la société réclament une entrée de l'Etat au capital. Les réalistes savent que le seul remède consiste à remercier et Pat Russo, et Serge Tchuruk, et à bien compartimenter domaines américain et français. Vaste programme, urgent et indispensable, certes, mais difficile à concrétiser. En attendant, la situation se détériore. Il est urgent d'agir !
Alexandre MARTIN National Hebdo du 10 au 16 avril 2008
l'emploi - Page 99
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ALCATEL-LUCENT, UN ÉCHEC DE LA MONDIALISATION (arch 2008)
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Résorber le chômage ? D'abord l'immigration (arch 2009)
Les deux chiffres officiels sont tombés le même jour, 25 février. L'un concernait un chômage en plein boom - + 90 200 demandeurs d'emploi en janvier, avec une augmentation de 23 % pour les jeunes de moins de 25 ans -, l'autre l'immigration, elle aussi exponentielle : 119 965 titres de séjour de plus d'un an délivrés en 2008 à des étrangers par la seule préfecture de police de Paris, 185 150 premiers titres de séjour pour toute la France, également submergée de clandestins, Africains et Chinois notamment, si coûteux en terme de santé et de sécurité publiques.
On nous dira que le rapprochement est simpliste. Mais comment oublier que depuis l'instauration en 1976 du regroupement familial, qui a donné lieu à tant de dérives, la France n'a jamais renoué avec le plein emploi, même en période faste ?
Pour remédier à la hausse record du chômage, le Premier ministre a aussitôt organisé une « réunion de suivi des mesures du sommet social » et annoncé que le Fonds d'investissement social sera « abondé par l'État autant que nécessaire », Mais comment l'État, dont Sarkozy nous prévenait dès janvier 2008 que « les caisses sont vides » - et le sont toujours plus puisque, selon le cabinet du ministre du Budget Eric Woerth, « la crise économique a conduit à des moins-values fiscales de plus de 11,5 milliards d'euros en 2008 » -, pourra-t-il continuer à jouer les cornes d'abondance, sous peine d'accroître encore le déficit public, qui a dépassé l'an dernier le cap des 56 milliards d'euros ?
Soit 3,2 % du Produit Intérieur brut, avec une prévision de 5,5 % cette année de l'aveu même du Premier ministre confirmant le 3 mars que « toute l'année 2009 sera une année de crise ».
Il est vrai que comme nous l'a aussi dit François Fillon, se voulant rassurant, « le gouvernement n'a pas encore utilisé tous les outils des politiques classiques de traitement social du chômage » et qu'il s'y emploiera avec « sang-froid et courage », Pourrait-on dès lors lui suggérer aussi, alors que s'effondrent - toujours en raison de la crise - les industries du bâtiment, de l'automobile, du textile et de l'hôtellerie, d'organiser d'urgence le retour chez eux de tous les allogènes si nombreux dans ces secteurs ? C'est ce que font actuellement la Chine, les Émirats, la Thaïlande et même la République tchèque qui préside l'Union européenne. Un excellent exemple à suivre.
D'AILLEURS, n'est-ce pas un certain Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, qui affirmait le 3 avril 2007 que « la maîtrise de l'immigration est une obligation pour sauvegarder notre pacte social, sinon il va exploser » ? « Depuis 30 ou 40 ans, déclarait-il à Paris ce jour-là, on a subi une immigration familiale qui a fait venir en France des gens qui n'avaient pas de formation, pas d'emploi et qui a créé des ghettos... Qui ne voit qu'il y a un lien évident entre la politique d'immigration non maîtrisée depuis 30 ou 40 ans et l'explosion sociale dans nos quartiers ? Si on laisse venir tout le monde, comment on va financer notre politique sociale, comment le pacte social va-t-il y résister ? C'est sans doute très généreux de dire qu'il faut que tout le monde vienne mais c'est totalement irresponsable. »
ON NE le lui fait pas dire. Le candidat est devenu président, et même hyper-président. Qu'attend-il pour se montrer enfin "responsable" et tenir ses promesses d'avril 2007 ? Inverser la courbe de l'immigration est le seul moyen d'inverser celle du chômage, dont on ne redira jamais assez qu'il est certes une catastrophe économique et sociale, mais surtout humaine, qui détruit les individus comme les familles. Or, qu'il y réfléchisse bien, c'est de sa capacité à faire respecter le droit au travail des Français, et des Français d'abord, et non de ses incessantes prises de parole (une trentaine de discours en deux mois) et de ses auto-invitations sur le petit écran, que dépendront sa popularité, et donc ses chances de reconduction à l’Élysée alors qu'après une brève accalmie, les sondages sont pour lui désastreux. Mais non, c'est dans la direction contraire qu'il s'obstine. Le 13 février, à l'occasion de la remise des Médailles de la Famille française, on apprenait que la législation en vigueur, instaurée en 1920 et nécessitant donc un "dépoussiérage", un décret venait d'être soumis au Conseil d’État : il vise à supprimer la condition de nationalité pour les mères "méritantes".
Le chômage a de beaux jours devant lui.
Camille Gallic, RIVAROL -
Bravo aux entreprises qui luttent
Ce 29 septembre restera peut-être dans les annales de la résistance aux oukases socialistes. Malgré la menace d'une astreinte de 120 000 euros Castorama et Leroy Merlin ont ouvert leurs magasins en Ile-de-France.
Condamnés à fermer 14 magasins le dimanche les deux enseignes ont donc décidé, ce jour-là, de passer outre. Mieux encore : elles ont installé devant leurs entrées des petits étals de propagande civique leur permettant d'expliquer le geste volontaire de leurs vendeurs et de leurs caissières et de solliciter de leurs clients la signature de pétitions et protestations contre les entraves ainsi apportées par les pouvoirs publics à la Libre entreprise.
À noter, au moment où nous écrivons ces lignes, au matin du 30 septembre, que le gouvernement se concerte. Il n'annonce pas, au départ, une volonté sanctionner. Il dit envisager de modifier une réglementation, datant de 2009 et gouvernement Fillon. Tout le monde s'accorde à la trouver trop complexe et inapplicable, transférant à la magistrature syndiquée le soin d'en démêler l'écheveau. Cela, convient-on, ne peut plus durer : par conséquent la lutte paye et commence à porter ses fruits.
La veille de la transgression, donc 28 septembre, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire Benoît Hamon avait pourtant déclaré en Gascogne : "Il y a le respect de la loi, dire que l'on n'appliquera pas une décision de justice est insupportable (...). Il est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice". Cette virile affirmation est datée du Vieux-Boucau où son propre mouvement, courant interne au parti socialiste curieusement intitulé "Un monde d'avance", tenait son université d'été.
On doit retenir incidemment que la justice avait été saisie de la plainte d'une chaîne comparable estimant que de telles ouvertures constituent autant de "distorsions de concurrence."
Or, il semble que donner raison à une telle attitude, quels que soient les motifs invoqués, ouvre toute grande la porte à une réduction en cascade des plages horaires pendant lesquelles les consommateurs pourront faire leur course. Supposons par exemple que, sur la pression syndicale, tel magasin accepte d'aligner ses horaires sur ceux des bureaux de poste, ouverts le samedi matin, – mais pour combien de temps ? – et fermés l'après-midi. La jurisprudence par laquelle on prétend interdire l'ouverture dominicale risquerait de permettre d'obliger tous ses confrères à pratiquer la même restriction, en l'appliquant donc au samedi après-midi. Pourquoi ne pas intervenir aussi sur l'heure matinale d'ouverture ?
Soulignons aussi que nous nous trouvons en présence d'enseignes spécialisées dans le bricolage et l'équipement de la maison. Or, soit que la première activité se situe préférentiellement le dimanche, soit que la décision d'achat étant le fait du couple, dans ce second cas ce jour constitue un moment privilégié de déplacement, la fermeture que l'on cherche à imposer, coûte que coûte, relève ici de l'absurde.
Elle ne témoigne pas de "un monde d'avance" mais de deux siècles de retard.
On peut mettre ce refus d'obtempérer, assez inhabituel dans les grandes entreprises, en parallèle avec une autre nouveauté, encore plus étonnante encore en regard de la doxa du "modèle social" : la plainte déposée par les salariés de Séphora contre leurs syndicats prétendument représentatifs.
On rappellera que la qualité de ceux-ci s'appuie notamment sur la fameuse circulaire ministérielle de 1966, préjugeant "irréfragable" la présomption de représentativité des centrales dès lors que leurs militants avaient participé à la résistance entre 1941 (1)⇓ et 1944, il y a donc 70 ans.
On éprouve furieusement la tentation de dire par conséquent : à résistant, résistant et demi, à continuateurs supposés de la résistance d'hier, acteurs bien réels des résistances d'aujourd'hui. Oui, la lutte se révèle payante. Bravo par conséquent aux entreprises qui osent.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles- Il faut retenir la date du 22 juin 1941, parce que jusque-là le parti communiste reprochait surtout au gouvernement de l'amiral Darlan de ne pas collaborer suffisamment avec l'allié d'alors de l'URSS stalinienne cf. à ce sujet "L'Alliance Staline Hitler".⇑
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Et paf pour Hollande! Les chiffres du chômage en août étaient faux
"Pôle emploi vient de faire savoir que les chiffres du chômage pour le mois d'août étaient faux. Ce ne sont pas 50.000 chômeurs de moins qu'il fallait comptabliser.
"On peut estimer que l'impact à la baisse de ce dysfonctionnement sur le nombre d'inscrits en catégories ABC est compris dans une fourchette de 32 000 à 41 000, dont 21 000 à 28 000 en catégorie A. Ainsi, en l'absence de ce dysfonctionnement, on peut estimer que le nombre de demandeurs d'emploi en catégories ABC aurait connu en août 2013 une diminution comprise entre 22 000 et 31 000 (soit entre -0,4 % et -0,6 %) ; pour la catégorie A, la diminution aurait été comprise entre 22 000 et 29 000 (soit entre -0,7 % et -0,9 %)" explique le communiqué paru ce jour.
Tant chez SRF que chez Pôle emploi on se renvoie la faute. dans le communiqué de Pôle emploi, il est expliqué que l'opérateur a été victime "d'une grave défaillance dans l'acheminement d'une partie des messages de relance (SMS et messages vocaux) aux demandeurs d'emploi lors de la campagne d'actualisation du mois d'août». -
Bordeaux : La filière viticole va-t-elle entrer en guerre contre le gouvernement socialiste ?
BORDEAUX (NOVOpress via Infos Bordeaux) – Le monde viticole (vignerons, producteurs, négociants) s’inquiète de mesures envisagées en France comme la taxation sur le vin, discutée en octobre dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale (PLFSS), et interpelle avec vigueur le gouvernement.
En cause, des projets de réglementation que préparerait le gouvernement. Selon le site internet de l’association Vin et société, cinq mesures « contre le vin » sont envisagées par le gouvernement socialiste : « Interdiction de parler du vin sur internet, interdiction de parler positivement du vin dans les médias, taxation du vin au nom de la santé publique, radicalisation du message sanitaire et durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes« .
L’association Vin et société, qui regroupe tous les acteurs de la filière, a lancé jeudi une campagne de mobilisation sur internet, cequivavraimentsaoulerlesfrancais, reprenant notamment un visuel de François Hollande, verre de vin en bouche, avec un message : « Merci, monsieur le président, de soutenir la 2e activité exportatrice de notre pays ».
A Bordeaux, les professionnels menacent le gouvernement : « Nous ne pouvons accepter d’être considérés comme des dealers. La stratégie des Bisounours, c’est fini », lançaient jeudi le président, Bernard Farges, et le vice-président, Allan Sichel du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) à l’occasion de leur conférence de presse de rentrée.
Selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la polémique n’aurait pas lieu d’être : « Toute cette affaire est partie d’une coquille qui s’est glissée dans la version finale que nous avons publiée sur notre site. Il n’a jamais été question d’interdire la promotion en ligne du vin, c’est une erreur de notre part ».
Deuxième activité exportatrice du pays, la filière viticole est un des poids lourds de l’économie française. De juillet 2012 à fin juillet 2013, 2,36 millions d’hectolitres de vins de Bordeaux ont été exportés, soit près de 314 millions de bouteilles.
Crédit photo en Une : DR. Crédit photo dans le texte : la campagne cequivavraimentsaoulerlesfrancais
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En Espagne, du miracle à la misère
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A quand une politique au service des Français et des Européens d’abord ?
Il y a des annonces qui sonnent comme des surprises, d’autres comme des confirmations. Les médias ont ainsi relaté les accusations portées contre une des personnalités (paraît-il) préférées des Français si l’on en croit les sondages, à savoir le socialiste Yannick Noah. Selon Le Figaro, Rabra Bendjebbour, l’ancienne nounou des Noah qui s’est occupée du plus jeune fils du couple, estime que ses patrons l’ont exploitée comme une esclave. Ils l’auraient fait travailler nuit et jour pour un salaire de misère. « Je suis arrivée chez eux dès la naissance du bébé, et dès lors je me suis retrouvée prise dans un tourbillon », explique-t-elle. Jusqu’au jour où elle a demandé moins d’heures de travail : « J’expliquais juste à Isabelle Camus (la compagne de M. Noah, NDLR) que je n’étais plus prête à travailler jour et nuit ! Elle m’a dit : Dans ce cas-là, dégage ! ».
Les syndicats aux ordres aimeraient bien eux aussi que le FN dégage ,et que ce système d’essorage, d’exploitation de la France et des Français par la caste UMPS perdure. Et avec elle, la belle la rente de situation dont jouissent les dirigeants syndicaux et politiciens dont François Hollande, qui, toute honte bue, a même l’audace de se rendre demain comme le fit son complice bruxellois Nicolas Sarkozy, sur le site Arcelor Mittal de Florange (Moselle)…
A six mois des élections municipales, explique l’Afp, «les syndicats se mettent en ordre de bataille pour contrer l’influence grandissante du Front National et trois d’entre eux, la CGT, la FSU et Solidaires, ont déjà prévu une réunion publique en janvier pour démonter les thématiques de l’extrême droite ».
«Il s’agit de donner des armes aux militants pour combattre la propagation des idées d’extrême droite et du FN en cette année électorale», précise Frédéric Bodin, secrétaire national de Solidaires. Au-delà de la perspective électorale, «il est temps de prendre le flambeau de l’anti-discrimination et contre la banalisation des idées de l’extrême droite», souligne Francine Blanche membre de la direction de la CGT.
Lui aussi en plein calcul boutiquier et électoraliste, le très immigrationniste Manuel Valls après avoir insulté Marine Le Pen et le FN , a affirmé hier comme preuve de sa fermeté qu’il était « illusoire de penser qu’on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion(…). Les solutions d’intégration ne peuvent concerner que quelques familles et il n’y a pas d’autre solution » que le démantèlement des campements et les reconduites à la frontière.
A croire que le ministre de l’Intérieur s’est inspiré des propos de Bruno Gollnisch devant le parlement européen sur le dossier rom il y a quelques années que nous rappelions fin août. « On parle de minorité opprimée expliquait Bruno, mais est-ce que vous pensez sérieusement, que si les Roms ne se sont pas intégrés depuis six siècles dans les pays d’Europe centrale ou orientale, où ils résident, c’est simplement parce que les Roumains, les Bulgares, les Hongrois, sont méchants, c’est parce les Slovaques, les Tchèques, les Slovènes, les Serbes les persécutent ? »
«Votre angélisme en réalité est une autre forme de racisme, un racisme qui s’applique en fait aux populations indigènes, celles qui, comme dans mon pays, ne souhaitent pas que 12 millions de Roms viennent s’y installer et la seule solution, c’est de sortir de cette Europe-là ! ».
Bien sûr pleureuses professionnelles ont joué leur rôle de diversion, chargées d’accréditer, de mettre en relief la pseudo fermeté de M. Valls en s’attachant à condamner son simple constat.
Des propos « excessifs » et méritant d’être « corrigés » selon Arnaud Montebourg ; Valls a « franchi la ligne rouge de l’acceptable » (SOS Racisme) ; « (stigmatisé) une population) » (LDH) ; montré « une méconnaissance complète » du mode de vie des Roms qui « sont sédentaires quand ils le peuvent » ( le sénateur PS Jean-Yves Leconte) ; « Les coups de menton à travers le micro, ça ne fait pas avancer le débat », a encore estimé le député PS Pouria Amirshahi…
Au 74e congrès de l’Union sociale de l’habitat à Lille, en présence de la ministre du logement Cécile Duflot, le maire de la capitale du Nord, Martine Aubry a déclaré hier que « La responsabilité de l’Etat, ce n’est pas de vider les terrains pour les mettre (les Roms, NDLR) dans la rue, c’est de trouver d’autres solutions. Nous sommes un pays où nous pouvons, tant que la situation n’est pas réglée en Roumanie et en Bulgarie, trouver des solutions pour accueillir les 20 000 Roms qui sont sur notre territoire. Ce qui n’est pas acceptable, c’est que Lyon, Lille et la Seine-Saint-Denis en accueillent 90% ». faudrait-il disperser géographiquement le problème pour le résoudre ?!
Ce qui n’est pas acceptable surtout, ce sont les traités de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice, de Lisbonne, tous avalisés par l’UMPS qui ont ouvert sciemment nos frontières à tous ceux qui souhaitaient s’y installer. Ce qui est inacceptable c’est aussi la tromperie entretenue par les caciques socialistes, UMP et le ministère de l’intérieur sur le nombre réel de Roms installés dans notre pays
Nicolas Dupont-Aignan (DLR) reprenait quasiment mot pour, mot en mars dernier le constat du FN en expliquant que « Nous sommes face à une déferlante. Les chiffres officiels, données en janvier dernier par le ministère de l’Intérieur, estimaient la population rom à 15 000 personnes, mais nous sommes au moins à 100 000 personnes présentes sur le territoire national. Il n’y a qu’une seule solution, c’est le rétablissement des contrôles aux frontières », alors que la Roumanie et la Bulgarie devraient faire leur entrée dans l’espace Schengen en janvier 2014…
«Nous sommes face à de véritables mafias, très organisées poursuivait-il. La circulaire Valls ralentit tout actuellement. Imaginez les services préfectoraux qui viennent dans ces camps et qui demandent aux parents s’ils ont un emploi, aux enfants s’ils sont scolarisés, etc… alors que le plus souvent ces fonctionnaires se retrouvent face à des personnes qui ne parlent pas notre langue… Tout cela est indigne de notre République. »
A Lyon notamment, la campagne municipale menée par le secrétaire départemental et conseiller régional frontiste Christophe Boudot ne fait pas l’impasse sur cette question. Une affiche a d’ailleurs été éditée sur ce thème (« Camps sauvages, immigration illégale, ça suffit ! »).
Oui, si l’arbre rom est l’arbre qui cache la forêt de l’immigration massive notait Jean-Marie Le Pen, ce dossier est révélateur du climat malsain généré par les instances bruxelloises. En mars 2010, Bruno Gollnisch tenait des propos dans l’hémicycle qui restent d’une brûlante actualité.
Il dénonçait la mise en place par les instances européistes d’ « une hiérarchie des hommes qui place désormais au sommet la minorité Rom -10 ou 12 millions de Roms de l’UE-, puis les migrants extra-européens, puis les Européens d’origine non-européenne et enfin, tout en bas, les Européens de souche. «
« Si l’on ajoute encore la dimension de genre et le jeunisme ambiant, on en conclut qu’il ne fait pas bon, dans votre Union prétendue européenne, être un homme d’âge moyen, Européen et d’origine Européenne ne faisant partie d’aucune minorité ethnique, culturelle, religieuse ou sexuelle identifiée comme telle par vos soins ».
« A quand, enfin, une politique au service des Européens d’abord ? A quand la priorité à ces travailleurs pauvres, à ces classes moyennes écrasées de taxes, à ces chômeurs, à ces familles simplement européennes qui sont l’immense majorité des habitants de l’Union et des citoyens dont nous avons la charge, et auxquels vous ne pensez qu’à la veille des élections ? ».
Gageons que les Français se saisiront des élections municipales et européennes de 2014 pour répondre à cette question.
http://www.gollnisch.com/2013/09/25/politique-au-service-francais-europeens-dabord/
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Comment le lobby militaro-industriel américain ruine Renault après PSA
« Le “diktat” du président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. » La Tribune, 26 juillet 2013.
« Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran. On n’a pas le choix. » Carlos Tavares, directeur de Renault.
L’année dernière, par le biais de General Motors, qui avait pris une participation de 5 % dans PSA, le lobby militaro-industriel américain provoquait une très nette chute du chiffre d’affaires de Peugeot (plus d’un milliard d’euros), lui interdisant tout commerce et toute relation avec l’Iran, où la marque occupait pourtant la première place du marché automobile. Bien évidemment, en dehors de Faits & Documents n° 339 (et de quelques publications altermondialistes), aucun média ni aucun responsable, en particulier socialiste, ne révélait les vraies raisons des problèmes du groupe PSA, obligé de multiplier les plans sociaux et de fermer divers sites. Rebelote cette année avec le même traitement infligé à Renault. Une fois de plus, la supposée défense de la démocratie en Iran est la couverture utilisée par l’impérialisme industriel américain pour mettre ses concurrents en difficulté.
« Le “diktat” du président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. »
La Tribune, 26 juillet 2013.
« Le président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran. On n’a pas le choix. »
Carlos Tavares, directeur de Renault.
« Les conséquences de ces sanctions pourraient être dévastatrices pour la filière automobile (française). Plusieurs dizaines d’équipementiers ou fabricants de pièces automobiles risquent de ne plus pouvoir exporter ou fournir leurs produits ou services. Une telle baisse d’activité pourrait entraîner des fermetures de site appartenant à des entreprises contrôlées par des groupes étrangers avec des effets redoutables à très court terme sur l’emploi. »
Philippe Marini, président de la Commission des Finances du Sénat.
En mars 2007, Capital publiait un article sur la Logan (de Dacia, détenue par Renault) qui faisait un véritable carton en Iran. Plus de 100.000 Iraniens avaient réservé leur véhicule en dépit d’une attente de plusieurs mois. 70% des véhicules étaient commandés avec toutes les options. Il s’agissait d’un véritable succès puisque Renault avait échoué à lancer ce véhicule en Inde.
Le 10 janvier 2013, La Tribune annonçait que Renault prospérait en Iran, avec notamment 84.000 Logan (rebaptisées localement Tondar) commandées entre janvier et novembre 2012. La Tribune (26 juillet 2013) indique que « Renault (avait vendu plus de 100.000 véhicules l’an dernier et 38.000 encore, au premier semestre, pour l’essentiel des Tondar. » Tout comme Peugeot, Renault travaillait avec ses partenaires locaux, Iran Khodro et Pars Khodro, à qui il livrait des pièces détachées montées ensuite sur place. Peugeot ayant dû cesser ses activités en février 2012 sous les pressions américaines, avec « un manque à gagner (pour Peugeot) de plus de 313.000 véhicules en 2012, et, potentiellement, de plus de 400.000 unités environ en 2013 », Renault récupérait alors la mise et voyait ses ventes augmenter. On rappellera que PSA était implanté́ en Iran depuis 1978. Il y détenait 30% du marché et vendait en 2011 458.000 véhicules en Iran (soit 22% de sa production) contre 441.790 en France!
Le Point (4 juin 2013) indiquait que l’Iran représentait déjà en 2011 9,8% de ses ventes (24,2% en France, 6,3% en Italie, 10,7% en Espagne ou 6,6% au Brésil. Mais un pourcentage totalement négligeable aux Etats-Unis). Tous les espoirs paraissaient permis en cette période de crise d’autant que le 23 juillet 2013, Iran Khodro annonçait un nouvel accord pour la construction de Clio en Iran.
Pourtant, trois jours après à peine, Renault publiait ses chiffres semestriels, avec une grosse surprise à la clé. Le bénéfice net était divisé par vingt, passant de 746 millions au premier semestre 2012 à 39 millions d’euros pour la même période 2013. Raison: la nécessité de passer une provision de 512 millions d’euros… liée à l’arrêt des activités de Renault en Iran : « Le système des sanctions a été durci au mois de juin puisque l’inactivité automobile a été incluse dans ce régime par les Etats-Unis (NDA: le 3 juin, onze jours avant l’élection présidentielle en Iran, qui vit la victoire du conservateur le plus modéré, Hassan Rohani). La provision qu’on passe aujourd’hui dans nos comptes correspond à la valeur des actifs que nous avons, essentiellement de l’argent qu’on ne peut pas (NDA: en fait « plus ») rapatrier (NDA: en raison de la rupture sans préavis. Exactement ce qui était déjà arrivé à Peugeot). Il y a une situation de fait d’interruption de l’activité dans ce pays.
Sans que cela soit clairement dit, Renault renonçait sous les pressions du lobby militaro-industriel américain à̀ son marché iranien. Le décret 13645 de Barack Obama du 3 juin indique la multiplication des sanctions contre toute organisation ou entreprise effectuant des « transactions importantes d’achat ou de vente de rials, ou qui détiennent des comptes (bancaires) en rials, en dehors de l’Iran ». Est directement visé le secteur automobile avec des sanctions « contre ceux qui s’engagent en connaissance de cause dans des transactions financières ou autres liées au secteur automobile iranien ». Sont cités « la vente, la fourniture ou le transfert de biens ou de services importants liés à la construction ou l’assemblage en Iran de véhicules légers et lourds, dont des voitures particulières, des camions, des bus, des minibus, des camionnettes et des motocyclettes, ainsi que les machines servant à fabriquer (ces véhicules) et des pièces détachées ».
Les raisons fournies sont doubles: d’une part, le secteur automobile iranien est « une source majeure de revenus pour l’Iran ». Le secteur automobile est le deuxième employeur après le secteur énergétique. Seconde raison, délirante, l’importation de véhicules automobiles serait un moyen de se procurer… l’arme nucléaire. Notamment par le biais « de la fibre de carbone qui peut être utilisée pour fabriquer des voitures, mais aussi des centrifugeuses ». Une véritable manipulation qui rappelle l’inclusion des brosses à dents dans l’embargo contre l’Irak car le plastique entrait dans la composition des fameuses (et inexistantes) « armes de destruction massives ».
La vraie raison est fournie par La Tribune (26 juillet 2013) : Renault et PSA « détenaient tous les deux une part très importante du marché local… contrairement aux multinationales de Détroit, General Motors ou Ford, qui en étaient absentes ! »
Car en réalité, derrière ce diktat américain pseudo-humanitariste (non-respect des droits de l’homme en Iran, volonté d’interdire le développement du nucléaire iranien pour préserver Israël) se dissimule une organisation, officiellement « non gouvernementale », plus qu’active auprès des industriels américains. Une organisation truffée d’anciens dirigeants politiques et de militaires néoconservateurs américains ou étrangers (cette organisation a été dévoilée par le remarquable site indépendant Gestion des Risques Interculturels.com ou GRI, à qui cet article doit l’essentiel), l’UANI ou United Against Nuclear Iran, qui avait été à l’origine du départ de Peugeot. Pour le GRI, on a affaire à un « redoutable lobby américain, à une véritable puissance nucléaire du lobbying et des relations publiques, avec en prime des connexions extrêmement étroite avec le monde du renseignement.
Pour résumer, l’UANI est le lobby le plus influent, le plus actif et le plus offensif pour obliger les entreprises étrangères à quitter l’Iran.
On trouve à̀ son conseil d’administration ou à son comité consultatif des personnalités comme :
- Mark Wallace (directeur). Fondateur de l’UANI avec l’ancien directeur de la CIA James Woolsey (membre du comité consultatif), Richard Holbrooke (décédé), qui fut notamment envoyé spécial des Etats-Unis en Afghanistan, et Dennis Ross, à la fois proche des Démocrates et des Républicains. La femme de Wallace a été la directrice de la communication de George W. Bush et la principale conseillère de John McCain durant sa campagne de 2008.
- August Hanning, conseiller principal de l’UANI pour l’Europe, ancien chef du BND, les services secrets allemands de 1998 à 2005.
- Gary Samore, ancien membre du Conseil national de sécurité (1995-2001) puis assistant spécial de George W. Bush.
- Meir Dagan (membre du comité́ consultatif), ancien directeur du Mossad, les services secrets israéliens.
- France Townsend (membre du comité consultatif), ancienne conseillère pour la sécurité ́intérieure de George W. Bush (2000- 2007).
- Richard Billing Dearlove (membre du comité consultatif), ancien directeur du MI6, les services secrets britanniques (1999- 2004).
- Charles Guthrie (membre du comité consultatif), ancien général britannique, ancien chef d’état-major (1997-2001).
- Henri Sokolski (membre du comité consultatif), spécialiste des questions de prolifération nucléaire, conseiller de la CIA en 1995-1996.
- Wolfgang Schussel (membre du comité consultatif), ancien chancelier d’Autriche (2000-2007).
- Pauline Neville-Jones (membre du comité consultatif), ancien ministre britannique de la sécurité (2010-2011).
- Ana Palacio (membre du comité consultatif), ancien ministre espagnol des affaires étrangères, directrice internationale et marketing d’Areva, membre du Groupe de Bilderberg et du club d’influence Le Siècle.
Comme l’écrit le GRI, « pour résumer, nous avons là des anciens de l’administration Bush, des services de renseignement américains, britanniques, allemands et israéliens, et d’anciens hauts responsables européens pro-Bush. Peut-on imaginer la puissance de lobbying de l’UANI lorsque se conjuguent toutes ces influences ? »
Le 4 avril 2012, une première lettre de l’UANI est envoyée à Carlos Ghosn. Ce courrier, truffé́ de références juridiques et de décisions du gouvernement américain, rappelle le contexte des sanctions contre l’Iran, l’implication de Renault dans ce pays, ses partenaires locaux et leurs liens avec le gouvernement iranien, afin d’inciter le groupe automobile à suivre l’exemple d’autres sociétés menacées par l’UANI comme Caterpillar ou Komatsu. L’UANI se montre clairement menaçant en rappelant que son partenaire japonais Nissan a gagné un contrat d’un milliard de dollars pour la fourniture de 26.000 taxis à New York : « Comme vous le savez, l’UANI et ses soutiens trouvent très dérangeantes les affaires de Nissan en Iran à la lumière du fait que Nissan s’attend à recevoir 1 milliard de dollars en contrepartie du programme de la ville de New York Taxi of Tomorrow. [...] les dollars des contribuables de New York ne devraient pas bénéficier à̀ une entreprise, telle que Nissan, qui est en partenariat avec un régime qui est l’Etat musulman numéro un dans le monde pour le soutien au terrorisme et qui a formé une alliance avec Al-Qaeda. »
Plus c’est gros… Etant partenaire de Nissan (qui n’a rien à̀ voir dans le dossier iranien), Renault devient un financier de Al-Qaeda… Afin de mieux faire pression, le courrier est évidemment envoyé en copie au maire de New York et au gouverneur de l’Etat de New York. Le courrier, dont on ne sait s’il obtiendra réponse, se termine par cette phrase : « Il est temps pour Renault de mettre fin à ses affaires en Iran. »
La seconde salve intervient le 16 juillet, quelques jours après la décision de Barack Obama. Le courrier rappelle que Renault a pour actionnaire l’Etat français et qu’il serait inconcevable que le groupe français n’agisse pas conformément aux directives du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, visant à interdire à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Le courrier est envoyé en copie à Barack Obama et John Kerry, entre autres, mais aussi au responsable du gouvernement américain pour les liens terrorisme-financement, David S. Cohen. Très clairement menaçante, la lettre se termine par une formule condescendante à l’égard des valets de l’impérialisme américain: « Merci de nous faire savoir d’ici le 22 juillet 2013 si oui ou non vous allez agir pour mettre fin aux affaires de Renault en Iran. »
On connaît la réponse : céder au diktat américain sans se préoccuper de l’emploi français.
Faits & Documents, avec l’aimable autorisation d’Emmanuel Ratier.
1er au 15/09/2013
http://www.polemia.com/comment-le-lobby-militaro-industriel-americain-ruine-renault-apres-psa/ -
Le suicide des hommes : L’autre effet de la crise de 2008
Après la crise économique de 2008, le nombre de suicidés a augmenté de 40% en Grèce. Un phénomène similaire avait été observé après la crise asiatique de 1997, explique le British Medical Journal. Le site de recherche révèle que la crise économique de 2008 a eu un impact global sur le taux de suicide.
Après avoir étudié les données de 54 pays (27 Européens et 27 non-Européens) concernant les personnes âgés de 15 ans et plus, le BMJ a constaté un «excédant» de 4.884 suicides en 2009. En Europe, ce sont les jeunes hommes, âgés de 15 à 24 ans, qui ont connu la plus forte augmentation (+11,7%).
Aux Etats-Unis, les hommes se sont également suicidés davantage, mais le plus gros changement s’est opéré chez ceux âgés de 45 ans à 64 ans (+5,2%).
A contrario, le taux de suicide chez les femmes n’a pas du tout été impacté en Europe et très peu aux Etats-Unis (+2,3%).
«Les augmentations dans le taux de suicide à l’échelle nationale chez les hommes semble être associé avec l’ampleur de l’augmentation du chômage, particulièrement dans des pays avec de faibles taux de chômage avant la crise», note le BMJ. Une conclusion que Slate avait déjà relayé après la crise de 2001.
http://fortune.fdesouche.com/323371-le-suicide-des-hommes-lautre-effet-de-la-crise-de-2008
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Malaise à Pôle emploi après le suicide d’un cadre
Jacques Potelet, 55 ans, cadre de Pôle emploi, s’est suicidé en se jetant sous le TGV qui devait le mener au siège national de l’organisme, à Paris, lundi 9 septembre. Ce suicide, le troisième d’un cadre à Pôle emploi depuis le début de l’année, mais le premier qui se produit dans un cadre professionnel, a profondément choqué au sein de l’organisme.
Les syndicats, jusqu’ici très prudents, ont en effet tous convenu de demander l’ouverture d’une enquête du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur les circonstances de ce drame. Une demande acceptée par la direction, mardi 17 septembre. L’enquête devrait aboutir d’ici fin octobre.
“Cette série de drames doit conduire à interpeller sévèrement et profondément notre institution dans toutes ses composantes”,(…) Il y a actuellement une ambiance délétère à la direction générale”,
assure Frédéric-Paul Martin, de la section CFE-CGC de la direction générale. “S’il faut s’interdire de tirer des considérations hâtives sur ce drame, (…) Pôle emploi doit à minima investiguer sur la situation”, a également écrit la CFDT, premier syndicat de l’organisme, à la direction.
Réorganisations internes
Les syndicats estiment notamment que les profondes restructurations que connaît l’organisme depuis l’arrivée du directeur actuel, en janvier 2012, a déstabilisé en interne. Après avoir géré la fusion entre l’ANPE et les Assedics, les cadres doivent en effet mener le déploiement du plan stratégique 2015 de Jean Bassères, qui prévoit de revoir en profondeur le fonctionnement de Pôle emploi.
“L’encadrement est véritablement entre le marteau et l’enclume, en devant gérer simultanément la mise en œuvre de changements toujours plus urgents et les difficultés vécues quotidiennement par les agents placés sous leur responsabilité”,
dénonce la CFE-CGC.
Tout cela dans un contexte où les cadres, plutôt nombreux à Pôle emploi, ont dû subir des réorganisations. Le premier cadre qui s’est suicidé, en mars à Montpellier, avait récemment vécu une mutation, tout comme M. Potelet.
“Après avoir tout donné à l’établissement pendant des années, de nombreux cadres se trouvent déclassés, voire mis au placard, sans explication, sans accompagnement”,
“Mon mari n’a pas été placardisé”
Le malaise est d’autant plus grand au sein de l’organisme, que M. Potelet était largement reconnu pour ses qualités professionnelles dans le Rhône, où il assurait jusqu’à juillet la direction territoriale. Les syndicats de la région ont d’ailleurs rendu hommage à son travail. Début août, M. Potelet avait été muté à la direction générale.
“Cette mutation était volontaire, il voulait en effet progresser dans la hiérarchie et un passage au siège était nécessaire dans cette logique”,
assure la veuve de M. Potelet, jointe par Le Monde. “Mais il l’a mal vécu”, explique Monique Potelet, qui est persuadée que le geste de son mari est dû à des raisons professionnelles, tout en assurant que “Pôle emploi n’est pas responsable”. “Je n’en veux pas aux syndicats de réagir, mais je refuse de mettre de l’huile sur le feu. Mon mari n’a pas été placardisé”, assure-t-elle.
Depuis début août et sa mutation, ce cadre de l’organisme quittait tous les lundis son domicile à Bourg-en-Bresse pour la direction générale de l’organisme, d’où il revenait seulement le vendredi soir.
Après avoir piloté une équipe de plusieurs dizaines de personnes, M. Potelet avait hérité d’un poste de “correspondant réseau”. Bien que situé à la direction générale,ce poste n’était pas un travail de manager, mais plutôt de coordinateur avec les directions régionales de Pôle emploi.
Relations difficiles avec la hiérarchie
“Ce profil de poste ne correspondait pas à celui qu’il espérait et l’équipe de Paris ne l’attendait visiblement pas”, explique Mme Potelet, qui a vu la déception de son mari grossir en quelques semaines. En plus, les relations avec sa hiérarchie directe sont difficiles : M. Potelet s’était publiquement fâché avec sa supérieure, le vendredi précédant son suicide. A cela s’ajoute le lourd sacrifice financier consenti pour obtenir ce poste :
M. Potelet n’était pas indemnisé pour les nuits d’hôtel passées à Paris et n’avait pas obtenu d’augmentation de salaire, selon sa veuve.
M. Potelet n’a toutefois laissé aucun message et n’a prévenu personne de son geste. Mais les circonstances de son suicide, sur le chemin du travail, laissent penser que son malaise professionnel était réel, estiment les syndicats et Mme Potelet. “Je ne veux nullement accuser qui que ce soit, prévient toutefois Mme Potelet, je pense que le geste qu’il a accompli n’est pas propre à Pôle emploi, mais au monde actuel du travail.
Cela aurait pu se produire dans n’importe quelle entreprise.
Je n’en veux à personne en particulier.” “Sa vie était simplement basée sur sa réussite professionnelle. Aider les chômeurs le passionnait”, explique Mme Potelet, en laissant entendre que son mari n’aurait pas supporté de se retrouver en situation d’échec.
La direction de Pôle emploi n’a pas donné suite aux demandes d’entretien du Monde.
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