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l'emploi - Page 99

  • Pierre Mauroy, cet ennemi des travailleurs français

    Écrit par Adrien Abauzit

    Un hommage a été rendu aux Invalides, mardi 11 juin, à Pierre Mauroy, Premier ministre de la France de 1981 à 1984. De Jean-François Copé à Jean-Louis Borloo, en passant par les divers notables de la gogôche, l’UMPS était au grand complet.

    Pierre Mauroy, semblerait-il, est en voie de se faire canoniser par le système médiatico-politique français. À y réfléchir, cette canonisation serait parfaitement cohérente.

    Explication.

    Qui était Pierre Mauroy ? L’homme des 39 heures, de la cinquième semaine de congés payés, de la retraite à 60 ans, certes… mais surtout l’homme qui a convaincu François Mitterrand, contre Jean-Pierre Chevènement, de maintenir le franc dans le Système monétaire européen en 1983. Le prix de ce maintien a été le fameux « tournant de la rigueur », qui s’est traduit notamment par une mesure scélérate, un coup de poignard dans le dos du peuple français. Depuis l’adoption de cette mesure, il est absolument indiscutable que la gogôche, malgré ses belles paroles, travaille contre les intérêts des travailleurs français.

    Cette fameuse mesure, c’est la désindexation des salaires sur les prix. L’indexation des salaires sur les prix était une mesure incroyablement bénéfique aux Français, puisqu’elle permettait que les salaires réels ne soient jamais impactés en mal par l’inflation. Bien au contraire, l’inflation devenait quelque chose de positif pour le peuple puisqu’elle était synonyme d’augmentation de salaire. C’est grâce à ce système que les générations de l’après-guerre ont pu si facilement devenir propriétaires. C’est aussi grâce à ce système que, sous les Trente Glorieuses, le salaire des Français a été en moyenne multiplié par trois. A contrario, c’est l’abandon de cette mesure qui empêche de fait les jeunes générations de devenir propriétaires de leurs logements et qui compresse, avec d’autres facteurs, les salaires de l’ensemble des travailleurs français.

    Ainsi, outre qu’il a mis un terme à une séquence historique d’augmentation des salaires, Pierre Mauroy a semé les graines du calvaire social français actuel et ce, on y revient toujours, au nom de la construction européenne. Alors, quand nos grands médias osent présenter l’ancien Premier ministre comme le défenseur des ouvriers, on se demande vraiment de qui on se moque…

    Les réformes de 1981, sur lesquelles l’UMPS est d’ailleurs revenu en quasi-totalité, pèsent peu, très peu, en comparaison de l’offensive néolibérale dont Pierre Mauroy s’est fait l’agent.

    À l’instar de son ministre de l’Économie de l’époque, saint Jacques Delors, Pierre Mauroy symbolise ce qu’est devenu un homme d’État français : un individu sacrifiant les intérêts de la France pour maintenir sous perfusion de notre sueur le délire européiste.

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi nos journalistes collabobos sanctifient cet homme de gogôche : il est remercié pour tout le mal qu’il a fait à la France.

    http://www.scriptoblog.com/

  • Chômage : Hollande parviendra-t-il à battre Sarkozy ?

    PARIS (NOVOpress Breizh) – Dans les sondages, Nicolas Sarkozy surclasse ses rivaux potentiels de 2017 auprès des électeurs UMP. C’est ainsi que l’ex-chef de l’Etat recueille 56% de leurs suffrages dans l’enquête Ifop pour le site Atlantico et 54% dans l’enquête BVA-I>Télé, contre 17% et 16% à François Fillon (Le Figaro, 07/03/13). Le candidat préféré des sympathisants UMP pour la présidentielle de 2017 gagne même 7 points dans le sondage Ifop réalisé pour Valeurs Actuelles du 2 au 5 avril 2013, en rassemblant 63% de préférences, tandis que François Fillon doit se contenter d’un petit 11%.

    Selon le principe qui veut qu’on ne change pas une équipe qui gagne, les électeurs de droite en feront leur champion à la présidentielle de 2017. Et ils ont raison car le bilan de leur chouchou est impressionnant : entre son arrivée au pouvoir en mai 2007 et son départ cinq ans plus tard, le nombre d’inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B et C a augmenté de 1.096.400 en métropole. Si l’on ajoute les chômeurs des catégories D et E, la progression atteint 1.485.000 (Le Figaro, 16/05/13).

    L’élève Hollande est bien parti pour copier le maître Sarkozy en la matière. Pendant les onze premiers mois de sa présidence (mai 2012/mars 2013), le nombre des chômeurs a explosé, progressant de 297.000 (catégorie A) et de 381.400 (catégories A, B etC). En cinq ans, rattraper les scores réalisés par M. Sarkozy semble donc possible pour l’ancien président du conseil général de Corrèze.

    Jeudi 16 mai : conférence de presse du président de la République. François Hollande rappelle son objectif concernant l’ « inversion de la courbe du chômage ». Pour y arriver, le chef de l’Etat s’est voulu réaliste : « La bataille ne sera gagnée dans la durée que si la croissance revient. » (Les Echos, 17-18/05/13).

    Mais il existe encore plus réaliste. C’est le cas de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, qui, interrogé sur la possibilité d’inverser la courbe du chômage à la fin de l’année, répond : « Oui, à condition de faire monter en puissance les emplois d’avenir et les contrats de génération. » (Le Monde, 24/05/13). Une phrase en or qui résume la situation.

    http://fr.novopress.info

  • La France, pays d’émigration

    Selon un sondage du cabinet Deloitte, 27 % de jeunes diplômés en recherche d’emploi estiment que leur avenir professionnel se situe hors de France contre 13 % il y a un an. Et selon un autre sondage ViaVoice, 50 % des 18-24 ans aimeraient quitter la France pour vivre dans un autre pays ! La France serait-elle ainsi en passe de devenir soudainement un pays d’émigration ?

    Par Phillipe Plassart

    Qu’ils l’abordent de façon fantasmé ou réaliste, bon nombre de jeunes Français ont désormais l’étranger comme nouvelle ligne d’horizon.

    Ces départs potentiels sont-ils une chance pour le pays qui pourrait ainsi gagner potentiellement en influence dans le monde, ou au contraire cette hémorragie humaine constitue-t-elle une menace irrémédiable de perte de substance pour la France ? C’est ici la question cruciale du retour ou de l’installation définitive qui est posée. Et derrière, celle de l’attractivité du pays car la partie se joue aussi sur la capacité de la France à attirer à son tour des jeunes étrangers pour compenser ces départs.

     

    Ils se sont autobaptisés les “expatriotes”. Un détournement d’appellation mi-ironique, mi-provocateur bien dans l’air du temps, choisi par un groupe informel de jeunes adultes.

    Leur choix ? Quitter l’Hexagone. Pour toujours ou temporairement ? Ils ne le savent sans doute pas eux-mêmes. Seule certitude, ils sont prêts à se mettre pour un temps au moins dans la peau de “l’émigré” dans le but d’aller travailler à l’étranger.

    Des comportements isolés ? Voire. Selon un sondage du cabinet Deloitte, 27 % de jeunes diplômés en recherche d’emploi estiment que leur avenir professionnel se situe hors de France, contre 13 % il y a un an.

    Et selon un autre sondage ViaVoice, 50 % des 18-24 ans aimeraient quitter la France pour vivre dans un autre pays ! La France serait-elle ainsi en passe de devenir soudainement un pays d’émigration ? La crise a pour effet de rebattre spectaculairement les cartes des migrations internationales à travers le monde ; pourquoi la France y échapperait-elle ? Ne voit-on pas par exemple des cohortes de jeunes Grecs ou Espagnols affluer vers l’Allemagne, ou bien encore des jeunes Portugais migrer vers l’ancienne colonie, l’Angola ? Un véritable exode. Pour la France, ce serait néanmoins une première.

    Questions sur des départs
    Notre pays est le seul, en Europe, à n’avoir jamais connu de grande vague d’émigration au cours de la période contemporaine. Tous les autres, presque sans exception – Allemands, Espagnols, Italiens, Irlandais, etc. – si, durant le XXe siècle. Il faut remonter aux siècles précédents pour voir des Français s’exiler en nombre, laissant derrière eux leur région d’origine souvent surpeuplée, par exemple les Basques ou les Savoyards en Amérique latine au XIXe siècle.

    Ou, plus loin encore, au XVIIe siècle, avec le départ massif des Huguenots. Mais aujourd’hui, combien seront-ils à faire effectivement le saut ? Et surtout, quelles sont leurs motivations ? “La grande migration française a lieu aujourd’hui”, se persuade Eric Brunet, polémiste auteur d’un retentissant Sauve qui peut. Le phénomène est très mal cerné statistiquement. Et plus encore, très peu étudié.

    Ce comportement exprime-t-il une simple “envie d’étranger”de la jeunesse française, comme celle qui saisit depuis bien longtemps ses homologues anglo-saxonnes à l’issue de leurs études,

    auquel cas l’alignement français pourrait être considéré bénin ? Ou bien, ces mouvements sont-ils dus principalement à la mauvaise conjoncture en France qui inciterait les jeunes à tenter leur chance à l’étranger, ce qui pourrait être vu alors comme une réaction plutôt saine au manque de débouchés et de perspectives ?

    Ou plus gravement, ces départs traduisent-ils un divorce plus profond de jeunes qui n’ont plus envie de vivre dans leur pays natal ?

    De là où l’on place le curseur dépend la vision que l’on peut avoir – positive ou négative – du phénomène. Ces départs sont-ils une chance pour le pays, qui pourrait ainsi gagner potentiellement en influence dans le monde, ou au contraire cette hémorragie humaine constitue-t-elle une menace irrémédiable de perte de substance pour la France ? C’est ici la question cruciale du retour ou de l’installation définitive qui est posée. En prenant la poudre d’escampette, la jeunesse a trouvé un bon moyen d’interpeller brutalement la société. Et peut-être aussi de reprendre en main son destin.

    L’appel d’air de l’étranger
    Combien sont-ils à partir ?

    Un seul chiffre à peu près sûr : d’après le ministère des Affaires étrangères, il y a en ce moment 1,6 million de Français inscrits sur les registres consulaires à l’étranger, 155 300 sont âgés de 18 à 25 ans et 270 000 ont entre 25 et 35 ans.

    Il n’est guère possible d’affiner la photographie. “Pour l’Insee, la catégorie “émigré” n’existe pas statistiquement, faute de moyen d’enregistrer les départs. Et en toute hypothèse, l’expatrié est supposé rentrer au pays un jour ou l’autre”, constate Hervé le Bras.

    Dans Les 4 Mystères de la population française, ce démographe s’est livré à une investigation à partir de l’évolution des pyramides des âges durant la décennie 90. Et il a découvert que la tranche d’âge des 18 à 25 ans était la seule à présenter un solde migratoire négatif, avec un nombre de départs plus élevé que d’entrées. D’après ses estimations, le flux de départs aurait été de l’ordre de 20 000 en rythme annuel entre 1980 et 1990.

    Et depuis ? Difficile à dire, on est condamné aux approximations ; selon la Conférence des grandes écoles, un étudiant en école de commerce sur cinq et un sur dix en école d’ingénieurs partent une fois leurs études terminées. Ce qui ferait pour ces filières environ 7 000 départs par an. Mais l’émigration ne concerne pas que ces diplômés.

    Selon un sondage Gallup repris par l’OCDE, 37 % des 15-24 ans français émigreraient de façon permanente s’ils en avaient la possibilité, ce qui donnerait plusieurs centaines de milliers de candidats au départ en valeurs absolues. Un chiffre à relativiser. “Il y a un grand décalage entre l’intention d’émigrer et la réalisation de ce projet. Pour concrétiser un projet d’émigration, il faut à la fois avoir une offre d’emploi et passer à travers le crible des politiques d’immigration”, avertit Jean-Christophe Dumont, responsable de la division migrations internationales à l’OCDE.

    Les migrations modernes présentent majoritairement le visage de la compétence, que celle-ci soit d’ordre technique – ouvriers ou employés à forte qualification professionnelles – ou d’ordre académique – diplômés de l’enseignement supérieur.

    Les “enfants naturels” de la mondialisation et de la crise
    Qu’ils l’abordent de façon fantasmée ou réaliste, bon nombre de jeunes Français ont désormais l’étranger comme nouvelle ligne d’horizon. Au minimum comme une option, loin de l’état d’esprit des générations précédentes, bien plus casanières.

    Une évolution qui reflète la rapide insertion de l’économie française dans la globalisation mondiale engagée au milieu des années 80. L’internationalisation des grandes entreprises françaises – les Carrefour et autres L’Oréal – a généré un appel d’air considérable de postes hors de France. 30 % d’une promotion d’HEC part à l’étranger et sur ces 30 %, 95 % rejoignent des groupes français.

    Parallèlement les grandes écoles se sont internationalisées à vitesse grand V. Stages obligatoires à l’étranger, pratiques des langues, diversité du corps enseignant et présence d’élèves étrangers : elles ont inoculé le virus de l’international à leurs élèves qui se sentent désormais “citoyens du monde”. “Le passage par la case “international” au cours de la scolarité est obligatoire”, explique Eloïc Peyrache, directeur délégué d’HEC. Ils y sont encouragés par la reconnaissance internationale de la qualité de leur formation.

    Le label HEC, qui est reconnu mondialement, rend leur CV attractif. “Le fait que ces jeunes Français parviennent à se faire recruter à l’étranger est la reconnaissance de la qualité de l’enseignement prodigué dans les grandes écoles françaises”, souligne Pierre Tapie, président de l’Essec et de la Conférence des grandes écoles. A cela s’ajoutent les effets du marasme économique.

    “En partant à l’étranger, les jeunes cherchent à éviter de prendre un job sous-qualifié en France par rapport à celui auquel ils pourraient aspirer. Car ce décalage a pour effet d’ancrer durablement leur CV à un niveau de carrière inférieur.

    Or l’expérience montre que cet écart sera long à combler par la suite”, explique Stéphane Curcillo, professeur à Sciences-Po. “Les jeunes qui ont le choix entre Paris, Shanghai ou Sao Paulo votent aussi avec leurs pieds. Aujourd’hui la France est moins “chaleureuse” avec les jeunes diplômés que d’autres pays dynamiques qui sont prêts à leur proposer des postes à responsabilité élevée”, observe Pierre Tapie.

    Pour Eric Brunet, le divorce est plus profond. “Il y a un hiatus culturel entre les jeunes, entreprenants et volontaires, et la France, un pays encroûté qui n’aime pas l’initiative”

    , pointe-il. Et avec des taux de croissance économique plus proches de 5 % que de 0 %, les pays émergents font vite la différence.

    La question cruciale du retour
    Ces départs sont-ils bénéfiques ou non pour le pays ? Tout dépend fondamentalement de la durée de cette émigration, de son caractère temporaire ou définitif. Un émigré qui rentre en France après quelques années seulement passées à l’étranger apporte au pays un plus : son expérience, son savoir-faire.

    Mais lorsque l’émigration se prolonge ou devient définitive, les aspects négatifs l’emportent. “L’individu parti a été formé gratuitement en France.

    Et il n’y aucun retour sur investissement pour le pays, sans compter les pertes de recettes fiscales”, analyse Stéphane Grégoir, directeur des études à l’Edhec. Il est impossible de connaître la proportion de ces non-retours mais les témoignages semblent attester d’un enracinement durable. “Je n’envisage absolument pas de rentrer, affirme Dorine Marceau, titulaire d’un master 2 en finance et contrôle installée à Miami depuis 5ans. J’ai un travail très intéressant dans lequel j’ai évolué très rapidement. Je reste persuadée que je n’aurais pas pu avoir la même ascension professionnelle en France et surtout bénéficier du même salaire.

    Et je dois avouer que je repars un peu déprimée à chaque passage en France.” Une vision largement partagée. C’est bien la question de l’attractivité de l’Hexagone que posent les jeunes Français à l’aube de leur vie professionnelle. La partie se joue aussi sur la capacité de la France à attirer à son tour des jeunes étrangers pour compenser ces départs. La France, quatrième pays d’accueil d’étudiants au monde selon l’OCDE, dispose d’indéniables atouts. Mais pour retenir les meilleurs de ces étudiants, dans un monde plein d’opportunités nouvelles pour les jeunes, l’Hexagone devra apprendre à se présenter sous son meilleur jour.

    lenouveleconomiste.fr  http://fortune.fdesouche.com/

  • Les fâcheux oublis de Marisol Touraine...

    La question des retraites va sans doute très largement animer les débats des mois prochains et cette semaine voit le début d’une vaste préparation d’artillerie médiatique et politique de la part d’un gouvernement et d’un Parti socialiste « godillot » oublieux de ses discours d’il y a trois ans, quand le Pouvoir de MM. Sarkozy et Fillon cherchait à réformer le système et reculait l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.

    Pour ceux qui ont cru en M. Hollande, le réveil est plutôt rude...

    Dimanche, c’est le ministre des Affaires sociales et de la Santé, Mme Marisol Touraine, qui tirait la première salve dans « Le Parisien » en expliquant doctement que « quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps », sans un mot sur le recul de l’espérance de vie en bonne santé observé depuis quelques années en France et développé de façon claire et complète dans le dernier numéro de « Science & Vie » (juin 2013). Il est tout de même surprenant que ce ministre, officiellement chargé de la Santé, « oublie » cet élément qui remet en cause quelques discours simplistes sur l’évolution de l’espérance de vie qui ne peut être limitée à une simple question quantitative (le nombre d’années de vie « espéré », toujours en progression) et qui doit, évidemment, être pensée aussi en termes qualitatifs (le nombre d’années de vie en bonne santé, désormais en repli) !

    Il y a autre chose que semble oublier ce ministre, c’est qu’une partie de la résolution de la question des retraites passe par la baisse du chômage, en particulier par celui des actifs les plus âgés, aujourd’hui de plus en plus délaissés par un marché de l’emploi qui semble vouloir, d’une façon un peu triviale, de « la chair fraîche » ou, en tout cas, plus malléable et moins marquée par le passé « revendicatif » des générations du « baby boom ». Or, aujourd’hui, la mondialisation, qui prend en France le double aspect des délocalisations spéculatives et de la désindustrialisation accélérée, entraîne la destruction de nombreux emplois, considérés comme « trop coûteux » en France, pas tant à cause des charges sociales (effectivement trop lourdes pour de nombreuses entreprises, en particulier petites et moyennes) qu’à cause des salaires des travailleurs et cadres eux-mêmes, évidemment et heureusement plus élevés qu’au Bengladesh ou qu’en Chine…

    Pour régler, autant que faire se peut, la question des retraites, ce n’est pas un simple discours sur l’âge de départ ou sur la durée de cotisations qu’il faudra mais une véritable réflexion, argumentée et constructive, imaginative surtout et consolidée par une véritable pensée sociale et politique sur ce que l’on veut pour notre pays et sa société : il est à craindre que le gouvernement, dans cette urgence qu’il théâtralise pour mieux faire passer ce que ses membres actuels refusaient quand ils étaient dans l’Opposition, ne commette le péché d’injustice et de forfaiture sociale !

    En tout cas, avant de faire quelques propositions réalistes dans les temps qui viennent, je m’emploierai à développer les éléments évoqués plus haut pour montrer que la question des retraites est plus complexe que notre ministre n’essaye de le faire croire et qu’il ne sera pas possible de négliger la réflexion de fond sur la question sociale en France et sur les moyens politiques et institutionnels de la maîtriser, sinon de la résoudre…

    http://www.nouvelle-chouannerie.com/

  • L’industrie française au régime grec

    Les chiffres sont cruels, l’activité des entreprises n’est guère brillante dans le monde, mais c’est en Europe et en France que l’on touche le fond. Eurostat a confirmé ses estimations: au premier trimestre, le PIB de la zone a encore reculé, de 0,2%, et celui de la France a suivi exactement le même chemin. Et les chiffres du deuxième trimestre s’annoncent encore médiocre, si l’on en croit les réponses faites par les entreprises aux enquêtes de conjoncture.

    Les économistes de la société d’investissement Aurel BGC ont eu l’idée de de rassembler les différentes enquêtes PMI (pour Purchasing Managers Index, indices des directeurs des achats) réalisées dans l’industrie de 28 pays au mois de mai. Cette rapide étude comporte deux enseignements majeurs: une confirmation et une information particulièrement désagréable pour nous.

    La confirmation, c’est que l’économie mondiale est en petite forme. Dans ces enquêtes menées par différents organismes (ISM pour les États-Unis, Markit pour l’Europe, etc.), les différentes informations recueillies sur la production, l’emploi, les carnets de commandes et les prix sont synthétisées par un indicateur unique selon la même méthodologie: à 50, l’indicateur signale une stabilité de l’activité, au-dessus de 50 une activité en expansion et en dessous de 50 une activité en repli.

    Pour ces 28 pays, on constate au mois de mai un indice global de 50,6, ce qui indique une expansion très modérée. Les grands pays émergents ne tirent pas beaucoup la croissance mondiale: 51 pour l’Inde, 50,8 pour la Chine, 50,4 pour le Brésil et la Russie. Ce mois de mai a apporté de surcroît une petite déception, avec le recul de l’indice ISM manufacturier aux États-Unis à seulement 49.

    Et l’Europe ?

    L’information désagréable, c’est ce qui se passe en Europe. Prenons le classement par ordre de performance décroissant: l’Allemagne est en tête à 49,4 (ce qui n’est pas merveilleux, même si c’est mieux qu’aux États-Unis), suivie par les Pays-Bas à 48,7, l’Autriche à 48,2, l’Espagne à 48,1 et l’Italie à 47,3. Où est à la France? Elle arrive ensuite à 46,4, malgré un net rebond par rapport à avril, juste devant la Grèce, à 45,3 selon Markit (et non 43,1 comme indiqué sur le graphique).

    Laissons à Chris Williamson, chef économiste à Markit, le soin de commenter ces chiffres, avec une petite note d’espoir et une autre plus inquiétante:

    «Bien que l’industrie manufacturière de l’eurozone continue de se détériorer, l’ampleur du ralentissement de la contraction constaté en mai est de nature à rassurer. (…) Les regards restent tournés vers la France où, depuis le début de l’année, la contraction est plus rapide qu’en Italie ou en Espagne.»

    Ceux qui manifestent publiquement leur inquiétude concernant l’industrie française n’ont malheureusement pas tort.

    Slate  http://fortune.fdesouche.com

  • La conscience sociale de Pierre Mauroy

     Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Pierre Mauroy, qui vient de mourir à l’âge de 84 ans, aura été, sur le plan national, le Premier ministre de la « rupture avec le capitalisme », mettant en œuvre le « programme commun de la gauche » avec des ministres communistes, sous la présidence de François Mitterrand.

    Il fut donc le chef du gouvernement responsable d’une politique de destruction de l’économie française, en 1981-82, qui conduisait le pays très rapidement à la faillite. Sous la pression internationale et notamment européenne, et aussi des électeurs qui aux municipales avaient (dès 1983) rejeté la gauche, il changea de politique in extremis, avec Delors aux finances. Mais si la catastrophe fut évitée, le chômage continuait de grimper, l’inflation aussi, et l’attaque contre les libertés scolaires, vigoureusement repoussée par les Français, sonna le glas du gouvernement Mauroy.

    Il faut se souvenir au moins de cela, qui est un strict minimum, pour goûter toute la saveur surréaliste du communiqué par lequel Steeve Briois, au nom du Front national, fait le panégyrique du grand homme. (Quant à Marine Le Pen, elle envoie ses condoléances à la famille, sans autre commentaire…)

    Le communiqué de Steeve Briois (texte intégral)

    "Suite à l'annonce ce matin du décès de Pierre Mauroy, Steeve Briois, Secrétaire Général du Front National, Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais et Conseiller municipal d'Hénin-Beaumont, tient à rendre hommage, au nom du Front National, à un acteur politique majeur de la Vème République.

    "
Il a fait partie de ces authentiques hommes de gauche dont la conscience sociale n'a jamais été feinte. On ne peut que saluer aujourd'hui un engagement réel et sincère pour la défense des travailleurs français. Homme des 39 heures, de la retraite à 60 ans, des nationalisations dans des secteurs stratégiques tels que l'énergie et le secteur bancaire, Pierre Mauroy n'était pas soumis à l'ultralibéralisme et à la financiarisation à outrance. Il avait par ailleurs une profonde et salutaire estime de la notion d'Etat.

    "
Si les désaccords politiques étaient évidents et nombreux tant au niveau national que local, notamment sur l'Europe et l'immigration, il convient de saluer l’opiniâtreté et le courage de l'ancien Premier ministre, député, sénateur, Président du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais et président de la Communauté urbaine de Lille Métropole."

    En février 2011, Pierre Mauroy avait été condamné pour "abus de confiance" dans une affaire d'emploi fictif à la communauté urbaine de Lille en 1992.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • C’est au sein de l’UE que les risques de troubles sociaux sont les plus importants

    Le potentiel de troubles sociaux est plus élevé en Europe qu’il ne l’est dans le reste du monde, et les écarts grandissants entre les riches et les pauvres pourraient en être le déclencheur, affirme un rapport annuel de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

    Emeute en Grèce, 2012

    Dans son « World of Work Report » annuel, l’OIT explique que l’agitation sociale, c’est-à-dire les grèves, les arrêts de travail et les manifestations, ont augmenté dans la plupart des pays depuis le début de la crise économique et financière en 2008. Mais au sein de l’UE, ces phénomènes ont augmenté plus qu’ailleurs, passant de 34% à 46% en 2011-2012.

    Toutefois, les risques ne sont pas les mêmes dans tous les pays, et le rapport indique qu’ils se sont en fait réduits en Belgique, en Allemagne, en Finlande, en Slovaquie et en Suède depuis le début de la décennie. Le risque de troubles sociaux « est probablement lié aux réactions suscitées par la politique pour gérer la crise de la dette souveraine et son impact sur la vie des gens et leur perception du bien-être », indiquent les Nations Unies. « Les conditions économiques difficiles ont créé un environnement social fragile, alors que de moins en moins de gens entrevoient des opportunités pour obtenir un emploi satisfaisant et améliorer leur niveau de vie », ajoute le rapport.

    La menace de troubles sociaux a également augmenté en Russie et dans les autres pays satellites de l’ex-Union soviétique qui ne sont pas membres de l’UE, en Asie du Sud et dans les autres pays développés hors UE. Mais elle a diminué en Amérique latine, en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique.

    L’OIT note que les politiques d’austérité de ces dernières années se sont accompagnées d’une augmentation des inégalités en termes de salaires. Les revenus de la classe moyenne se sont érodés, alors que les salaires plus élevés ont augmenté. Dans les pays les plus riches, les plus grandes compagnies ont amélioré leurs marges bénéficiaires. Mais « plutôt que de faire bénéficier ces profits au travail dans l’économie réelle au travers d’investissements productifs, les recettes supplémentaires ont plus souvent été utilisées à augmenter les encaisses de liquidités », commente le rapport.

    L’organisation souligne également que les taux de chômage records au sein de l’UE n’arrangent rien, et que le chômage de longue durée augmente le découragement des chômeurs. Elle recommande une politique davantage orientée vers la création d’emplois pour favoriser la croissance. « Cela implique de s’attaquer aux vulnérabilités structurelles derrière la crise, telles que les problèmes systémiques dans le secteur financier », comme « débloquer les flux de crédit pour les entreprises productives, de telle sorte qu’elles puissent stimuler la croissance ». Le rapport salue au passage les « programmes pour le marché du travail bien conçus » de l’Allemagne et de la Belgique qui favorisent cette relance basée sur la création d’emplois.

    Express.be  http://fortune.fdesouche.com

  • Délocalisations : Comment l’auto a mis le cap à l’Est

    L’Europe de l’Est et la Turquie représentent 25 % de la production auto européenne.C’est un cap symbolique. Au premier trimestre, les pays d’Europe de l’Est (hors Russie) et la Turquie ont concentré plus du quart (25,6 %) de la production européenne automobile (voitures et utilitaires), une proportion jamais atteinte.

    La République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Turquie et autres Pologne ou Hongrie ont ainsi assemblé quelque 1,086 million de véhicules, contre 3,58 millions produits en Europe de l’Ouest, indiquent les données du cabinet IHS. Certes, la production dans les pays de l’Est n’est pas épargnée par la crise et a baissé de 5 % sur les trois premiers mois de l’année. Mais la chute est bien moindre que celle des pays de l’Europe de l’Ouest (- 12 %). Un record qui est l’aboutissement d’une montée en puissance régulière depuis le début des années 2000. « La crise actuelle n’a pas forcément accéléré le mouvement, mais l’a plutôt accompagné », indique Denis Schemoul, analyste chez IHS.

    Le coup d’oeil dans le rétroviseur est en tout cas impressionnant : il y a dix ans, en 2002, les pays d’Europe de l’Est et la Turquie pesaient environ 8,9 % de la production automobile européenne. Aujourd’hui, une voiture sur quatre en Europe sort d’usines implantées à l’Est.

    Ces performances ont en partie été tirées par l’implantation de groupes à forte croissance, comme le coréen Hyundai-Kia, avec 619.700 véhicules en République tchèque, Slovaquie et Turquie rien qu’en 2012, alors que le groupe était absent d’Europe il y a dix ans. Mais elles révèlent aussi le vaste mouvement de délocalisation entrepris par les constructeurs, fermant ou « compactant » une série d’usines à l’Ouest et ouvrant ou augmentant les capacités à l’Est (voir graphique). L’objectif : sauvegarder les marges, notamment sur les petits véhicules à prix serré - de segments A et B - en bénéficiant d’une main d’oeuvre bien moins chère et des avantages fiscaux proposés par les pays concernés.

    Sans surprise, ce sont les généralistes qui ont le plus recouru à ces délocalisations. En 2002, seuls 2,6 % de la production européenne de Ford se faisaient dans les pays de l’Est. Dix ans plus tard, la part est passée à 26,3 %, avec notamment la montée en puissance de son usine de véhicules utilitaires en Turquie et son implantation en Pologne (2008) et Roumanie (2009). Cela combiné à une série de restructurations en Europe de l’Ouest, comme la fermeture de l’usine belge de Genk ou celle du site d’assemblage de Southampton, et de l’usine d’emboutissage à Dagenham (Royaume-Uni).

    Les groupes allemands moins concernés

    Même tendance du côté de chez Fiat, dont 47 % de la production sur le Vieux Continent se sont faits dans les pays de l’Est ou en Turquie l’an dernier, une proportion plus que triplée par rapport à 2002 (15,67 %). Les français n’ont pas dérogé au mouvement, qu’il s’agisse de Renault ou même PSA, qui a réduit ses capacités en Europe de l’Ouest, mais a, dans le même temps, commencé à produire en République tchèque - avec Toyota pour les citadines - et en Slovaquie - pour les C3 Picasso, 207 et 208. Cela représente désormais 20,6 % de sa production européenne.

    Au final, seuls les constructeurs allemands, axés sur le haut de gamme, ont eu les moyens de conserver leur production majoritairement en Allemagne. Si Volkswagen est naturellement très présent en République tchèque, via sa filiale Skoda, ou en Slovaquie (production doublée en 2012), BMW est toujours absent de cette zone, tandis que seuls 3 % de la production européenne de Daimler y sont localisés. « Les allemands ont avant tout privilégié l’ex-Allemagne de l’Est, qui conserve des conditions sociales très avantageuses », rappelle Bernard Jullien, du cercle d’études Gerpisa.

    Reste que le mouvement pourrait aller plus loin : Daimler a inauguré en 2012 une usine en Hongrie d’une capacité de 120.000 véhicules en rythme annuel, où il produit désormais son nouveau coupé CLA, tandis que BMW songerait à s’implanter en Slovaquie.

    « A horizon 2017, l’Europe de l’Est et la Turquie devraient représenter 30 % de la production européenne. Mais on arrivera alors à une forme de plateau, vu que l’Europe de l’Ouest devrait regagner en compétitivité via les accords sociaux actuellement en négociation », juge Denis Schemoul. L’avenir le dira.

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  • Chômage : “Bug” à l’Insee, seules des estimations seront publiées : taux de chômage record

    Le taux de chômage a bondi à 10,4 % au premier trimestre 2013, soit 0,3 point de plus qu’au trimestre précédent, atteignant un niveau inégalé depuis 1998, a annoncé jeudi l’Insee.

    Le chômage, en hausse depuis mi-2011, atteint 10,8 % (+0,3 point) avec les départements d’outre-mer (Dom).

    Lesoir.be


    L’Insee “ne sera pas en mesure de publier l’ensemble des indicateurs” du taux de chômage pour le premier trimestre, le 6 juin comme prévu. L’institut de statistiques ne communiquera qu’”une estimation” du taux de chômage.

    Des chiffres partiels seront publiés jeudi matin par l’Insee. “Un communiqué explicitant les difficultés rencontrées est prévu. Les équipes en charge de ces indicateurs concentrent tous leurs efforts pour publier néanmoins à cette date une estimation du taux de chômage au sens du BIT (Bureau international du travail, ndlr) au premier trimestre“, annonce l’Institut de la statistique et des études économiques.

    LCI

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  • Effet Hollande ? Net recul des investissements étrangers en France

    PARIS (NOVOpres) – L’attractivité de la France est en nette perte de vitesse et l’Hexagone a accusé un important recul de 13 % des implantations internationales en 2012, contre une moyenne de seulement 3 % dans l’ensemble des pays d’Europe, selon un baromètre du cabinet d’audit Ernst and Young.

     

    Le déclin est encore plus marqué en terme d’emplois, avec une baisse de 20 %, selon les résultat de cette 12ème édition intitulée “France : dernier rappel”.

    L’étude recense 471 implantations internationales l’an dernier contre 597 l’année précédente, laissant la France à la troisième place européenne, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ces résultats “indiquent clairement que les investisseurs étrangers adressent un dernier appel à la France pour qu’elle devienne un acteur à part entière de l’économie mondiale”, écrivent le président d’Ernst et Young en France, Jean-Pierre Letartre, et l’auteur du baromètre, Marc Lhermitte, associé Ernst and Young.

    “Le rendez-vous manqué de la France avec les économies à croissance rapide expliquerait-il un tel décalage ?”, s’interrogent les auteurs de l’étude, en constatant que 14 projets sont venus des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) l’an dernier, contre 23 projets en 2011. Le pire concerne les implantations industrielles, qui accusent un recul de 25 % à 127 projets en 2012 et n’ont créé que 3.605 postes, plaçant l’Hexagone en 13ème place.

    Pour rebondir, “la France doit, selon les investisseurs interrogés, lever les freins à son attractivité, que constituent la fiscalité et l’environnement administratif, juridique et réglementaire”, affirme Ernst and Young.

    Hollande joue sur une ambivalence indéchiffrable, et malsaine vis-à-vis des investisseurs, qui semble être davantage la preuve de l’incompétence que de la fine stratégie. Pro-mondialisation un jour, il s’affiche en “défenseurs des opprimés” le lendemain… mais aurait plutôt tout intérêt à se méfier des effets d’annonce faciles, au risque de ressentir très fortement l’effet boomerang.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info/