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l'emploi - Page 94

  • En économie aussi, le pays réel se réveille

     

    C'est du moins ce que semble indiquer le site Infoguerre, qui relate d'intéressants épisodes de la dernière université d'été du MEDEF. Partant notamment du constat que

     

    "La surreprésentation des fonctionnaires à l’Assemblée Nationale et l’empreinte de la technostructure dans les cabinets ministériels constituent un blocage majeur. La fonction publique est déconnectée de la mondialisation des échanges et vit dans un mode de perception hexagonal, coupé de la perception des enjeux économiques et surtout incapables de se projeter dans la définition des choix industriels à prendre pour sauver le positionnement à long terme de la France."

     

    l'article salue notamment la prise de conscience de la nécessité "d'une autre vision pour gagner des marchés et créer des emplois." L'équipe d'infoguerre entrevoit donc, avec intérêt mais prudence des développements inédits:

     

    "Une nouvelle génération de chefs d’entreprise serait-elle en train de comprendre qu’il faut changer de modèle ? Ce serait une très bonne nouvelle. En revanche, ni la haute administration, ni la classe politique ne sont prêts à un tel changement de posture mentale. Trop ancrés dans la préservation de leurs intérêts personnels et rétifs à toute forme de prise de risque, ces élites bureaucratiques se contentent de gérer les affaires courantes."

     

    Au final est soulignée que

     

    "la nécessité d’inventer des réponses hors du système est désormais une évidence. L’appareil est incapable de se réformer pour se mettre en ordre de marche afin de relever les défis des nouvelles puissances économiques et se mettre au service de l’intérêt collectif pour nous permettre d’affronter les économies de combat (...) que sont les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et qui ne dissocient pas la finalité de l’intérêt privé de l’intérêt national."

     

    Ce réveil, qui touche d'abord les jeunes chefs d'entreprise, s'il n'est pas écrasé dans l'oeuf par les apparatchiks du système, peut et doit participer à la sortie de la France de sa léthargie, de son état de "dormition", évoquée dimanche dernier par Aymeric Chauprade sur Radio Courtoisie.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Relocaliser en France, c’est possible

    Les délocalisations ont fortement frappé la France depuis 1990. Cependant certaines entreprises font marche arrière et installent à nouveau, en partie, leur production dans l’Hexagone, à l’instar d’Easybike, propriétaire de la marque Solex.

    Qui a dit que la France manquait de compétitivité ? Certes le coût de la main-d’œuvre y est plus élevé que chez la plupart de ses voisins européens, mais il ne constitue plus un frein à la relocalisation d’entreprises. Easybike est la dernière d’entre-elles. Propriétaire de Solex, la fameuse marque de cyclomoteur reconverti dans le vélo à assistance électrique (VAE), l’entreprise va transférer 30 % de sa production en France d’ici 2014. Trois mille VAE devraient être créés à Saint-Lô dans la Manche, sous l’égide de son patron Gregory Trebaold.

    Ce phénomène de relocalisation n’a rien d’une vague, ni d’un long fleuve tranquille. Restructuration, automatisation des chaînes de production, gains de productivité sont le versant de ces stratégies dont certaines obtiennent des résultats probants dès leur retour, à l’instar de Rossignol. Rachetée en 2008 au groupe Quicksilver par la société Chartreuse et Mont-Blanc, l’entreprise perd deux cent milles euros par jour.

    Quatre mois après, la nouvelle direction continue les licenciements engagés précédemment et annonce vouloir se séparer de 30 % de ses salariés. Dès lors, la société se recentre sur son cœur de métier, le ski. Dans un premier temps, elle conserve ses usines à l’étranger. En septembre 2010, Rossignol fait connaître son intention de faire revenir la production de 75.000 paires de ski à Sallanches et crée 40 nouveaux emplois. En 2012, plus de la moitié des employés se situaient en France, soit 694 sur 1224. L’entreprise renoue avec les bénéfices. Ils atteignent cinq millions d’euros pour l’exercice 2012. En 2013, dix millions d’euros devraient être investis pour moderniser les différents sites, selon la direction.

    Pour Jean-Yves Hepp, le fondateur de Unowhy, l’aventure a été un peu différente. Dès le départ, le fabricant de tablette numérique culinaire décide de produire en Chine à Shenzhen. Et en 2009, la tablette Qooq investit le marché français. Mais au bout de deux ans Jean-Yves Hepp décide d’installer sa production en France. « J’en avais raz le bol d’entendre dire qu’on ne pouvait rien faire en France. C’est vrai que ce n’a pas été facile. Pour y arriver, il a fallu faire des investissements très lourds dans la recherche et le développement. Nous avons redessiné la tablette. »

    Résultat : la production est réalisée par un sous-traitant, Eolane. Une chaîne de montage automatisée au possible où deux à trois fois moins d’ouvriers travaillent. Des vis ont été enlevées et le processus de construction est raccourci. L’installation en France a permis de réduire les temps de livraison.

    « Aujourd’hui, lorsqu’une entreprise fait une commande le lundi, la marchandise peut être livrée le mercredi dans son entrepôt. En Chine, ce n’était pas possible il y avait de une à quatre semaines de délais », confie Jean-Yves Hepp. « C’était un enfer de gérer une production à des milliers de kilomètres. Dès qu’il y avait un problème, je perdais pendant une semaine mon directeur technique. » Baisse des charges de transports, optimisation du produits, gain de productivité et de flexibilité. Tous ces éléments permettent aujourd’hui à l’entreprise Unowhy de vendre au même prix sa tablette numérique pour la cuisine que lorsqu’elle était fabriquée en Chine.

    Toutes les relocalisations ne se terminent pas aussi bien. Sullair avait ramené de Chine la fabrication de compresseurs pour l’industrie à Montbrison (Loire) en 2005. Les mêmes arguments que pour Rossignol ou Unowhy ont poussé le groupe américain à installer une usine en France : baisse des délais, gain de qualité, maîtrise du produit du début à la fin de sa production. Cinq ans plus tard l’idylle prend fin pour les cent douze salariés. Un manque de commandes qui a conduit l’entreprise à fermer.

    D’autres facteurs expliquent cependant ces relocalisations improbables. Ainsi les multinationales ne rencontrent-elles pas les mêmes problèmes de logistique que les petites et moyennes entreprises et ont donc un intérêt moindre à revenir en France. Mais le consommateur a lui aussi sa part de responsabilité en désirant acheter toujours moins cher. Une logique de bas coûts, au détriment de la qualité.

    Marianne

    http://fortune.fdesouche.com/321107-relocaliser-en-france-cest-possible

  • L'échec de la mondialisation et du mondialisme

    La mondialisation se comprend comme l'ouverture des économies des états du monde, jusqu'à former une forme d'économie à peu près unifiée, ou du moins étroitement communicante d'un point à l'autre de la planète. Les marchés mondialisés seraient les plus efficaces possibles, c'est-à-dire proposant les prix les moins chers possibles pour l'ensemble de l'humanité, qui y gagnerait. Telle est la théorie du libre-échange, doublée de la complète mobilité des moyens de production - qui aboutissent aux fameuses délocalisations frappant depuis quelques décennies l'Europe -, étendue au monde entier dans le cadre de l'OMC - Organisation Mondiale du Commerce - , qui s'applique à tous les États, membres ou non. En pratique, le système ne fonctionne pas, ou fort mal, même si les marchandises circulent en des volumes toujours croissants, flux réels doublés plusieurs fois par des flux financiers, pour l'essentiel purement spéculatifs. Tous les États ou groupes d’États associés trichent plus ou moins, en suivant le plus souvent des clauses légales pour l'OMC, mais en multipliant leur usage au point de fausser l'esprit général, car l'avantage le plus évident consiste à exporter au maximum, profiter de l'ouverture de l'autre, et importer au minimum, en se fermant plus ou moins de facto. On en arrive ainsi au protectionnisme, qui, s'il était pratiqué par tous, ralentirait considérablement le volume des échanges au niveau mondial. Ce ne serait pas en soi un mal, cela éviterait probablement des volumes considérables de gaspillage et de consommation d'énergie pour les transports, et permettrait à chaque État de veiller au mieux à ses intérêts. Les seuls États qui ne peuvent absolument pas se passer du libre-échange sont assez artificiels le plus souvent, ou des micro-États, comme Singapour, Monaco, les nombreuses îles-États des Caraïbes ou du Pacifique... Les plus grands États, comme dans une certaine mesure les États-Unis ou le Japon, très nettement la Chine ou l'Inde, entendent imposer un libre-échange effectif aux autres Nations, tout en protégeant souvent leurs propres marchés, particulièrement ceux réputés stratégiques - du textile indien aux terres rares chinoises -. L'OMC a désigné quelques boucs-émissaires, jugés à la fois significatifs et pas assez puissants à l'échelle mondiale : le plus célèbre est l'ensemble de mesures protectionnistes de l'industrie nationale adoptée en Argentine par la présidente néopéroniste Kirchner, à la politique économique souvent discutable, à la politique sociétale détestable, mais sur ce point précis elle a raison.
    Il existe un vaste ensemble politique qui applique honnêtement les règles de l'OMC, seul au monde, ce qui aboutit donc à un désastre - puisque tous trichent sauf lui -, l'Union Européenne. Pour défendre, en principe, les intérêts de l'Union, à défaut des États constituants qui ont renoncé par les traités successifs à toute politique autonome, il existe un quasi-gouvernement de fait, la Commission Européenne : or, elle a pour habitude de sacrifier systématiquement les intérêts européens, en œuvrant en particulier à la destruction de tout le secteur productif - agricole et industriel -, rêvant d'une mythique économie dématérialisée, ne polluant pour le coup plus du tout faute de production ; l'homme n'étant pas pur esprit, on perçoit immédiatement l'absurdité de la chose. Les négociateurs officiels de l'OMC ou des Nations étrangères, en particulier les États-uniens ou les Chinois, sont d'ailleurs surpris de ce bradage systématique alors qu'ils sont entraînés pour des conflits commerciaux durs. En ce moment, la Commission est en train de céder sur toutes les barrières invoquées jusque-là pour des raisons sanitaires, le plus souvent valables, au sujet des importations alimentaires américaines - bœuf aux hormones, poulet au chlore, maïs-OGM -, et ne se montre en apparence ferme que sur un détail face à la totalité de nos marchés envahis, celui des panneaux solaires, dont ceux importés de Chine ont tué leurs concurrents européens par un clair dumping - vente à perte pour éliminer la concurrence, procédé évidemment interdit -. L’euro, qui se situe à un niveau trop élevé, ou les règlements coûteux ajoutés - comme les fameuses « taxes carbones » que seules ou quasiment les entreprises européennes paient -, ajoutent aux handicaps. Il reste, il est vrai, dans certains secteurs, comme le textile, le coût de la main d'œuvre et des charges sociales ; mais il ne faut pas considérer les travailleurs européens trop payés ou l'assurance sociale pour les autochtones trop généreuse, il faut d'autant plus protéger l'économie par des barrières douanières au nom de « normes sociales et environnementales », paradoxalement en théorie admissibles par l'idéologie dominante. Or, les pays d'Europe du Sud, du Portugal à la Grèce, en passant par l'Espagne et l'Italie, organisent l'effondrement du niveau des salaires pour retrouver en compétitivité : ce n'est qu'un cercle vicieux qui accroît la pauvreté générale et n'atteindra jamais en bas le niveau de misère humaine de bien des pays d'Asie ou d'Afrique. Le prétendu modèle allemand n'en est pas un : il se caractérise par 7 millions de travailleurs très précaires, gagnant quelques centaines d'euros par mois, une croissance en 2013 à moins de 1 %, donc tout sauf une réussite à imiter, même si la structure économique ultra-rhénane comprend des éléments plus sains qu'en France, dont une base industrielle spécialisée dans le haut de gamme largement préservée.
    Bruxelles veut 100 À 200 millions d'immigrés en plus d'ici 2050 en Europe !
    La Commission Européenne pousse aussi à un immigrationnisme forcené, souhaitant, d'accord avec les conseils des "experts" de l'ONU, l'entrée de dizaines de millions d'allochtones sur le territoire de l'Union pour les décennies à venir, dans ses idéaux de 100 à 200 millions d'ici 2050, dont 10% pour la France... Le pire est que sur ce point, l'objectif de la Commission risquerait d'être atteint. Le tout en plein accord d'ailleurs avec le Parlement européen, hémicycle de névrosés dans leur monde à eux, persuadés de représenter une Nation européenne imaginaire. La France devrait vraiment quitter d'urgence ce syndicat de destruction du Vieux Continent qu'est l'Union Européenne. À ce degré de folie collective à Bruxelles, cette obstination sur des décennies, il y a lieu de croire que les actions sont délibérées, bien au-delà de l'incompétence de telle ou telle équipe ; on observe nettement la volonté de réaliser une utopie maçonnique, et cela malgré l'échec total évident.
    La mondialisation détruit donc l'économie de l'Union Européenne. Toutefois les autres États en profiteraient-ils vraiment, c'est-à-dire avec un total d'avantages clairement supérieur aux inconvénients ? Il est probable que non, comme en témoignent les très récentes fluctuations, monétaires d'importance, avec des conséquences sur les entreprises et consommateurs des pays concernés. En cet été 2013, la Réserve Fédérale Américaine, la Banque Centrale des seuls États-Unis, a envisagé de remonter de manière significative les taux d'intérêt aux États-Unis, extrêmement bas, sinon négatifs en termes réels depuis de nombreuses années. Constatons qu'il ne s'agit que d'une possibilité, pas d'un programme certain, et d'une ampleur impossible a fortiori à chiffrer, même s'il y a lieu de croire en fait la hausse éventuelle prudente, progressive et modérée - suivant la tradition désormais établie de la Réserve Fédérale -. Or, les conséquences ont été très importantes de par le monde : les monnaies de pays très significatifs, comme l'Inde ou le Brésil s'effondrent - plus de 30 % pour la roupie de la Nouvelle-Delhi -, suivies par celle de la plupart des pays dits "émergents". Il en résulte une perturbation immédiate des marchés locaux avec une hausse importante des prix des produits importés - répercutant, voire davantage, les variations des changes -, en particulier des carburants importés, subie par les consommateurs locaux ; le phénomène toujours pénible, peut en outre devenir dramatique à l'occasion, pour la nourriture, ou des médicaments par exemple ; à terme, la baisse de la valeur internationale de la monnaie favorise certes les entreprises nationales, avec un temps nécessaire de réaction, contrairement à la hausse des prix, immédiate. Surtout, l'instabilité structurelle perturbe gravement les acteurs économiques : la fameuse remontée des taux américains peut être non significative, et les parités monétaires atteintes se stabiliser, repartir en sens inverse, ou en cas de remontée significative, continuer dans le sens de la réévaluation du dollar, par ailleurs trop faible face aux autres grandes monnaies de référence, dont l'euro, depuis deux décennies.
    Face à ces perturbations connues, depuis des années, en prétendant les corriger ou les annuler, se développe l'idéologie mondialiste : elle soutient la nécessité d'une direction centralisée de la mondialisation, pour un contrôle contraignant par institutions existantes, autour de l’ONU, comme dans les années 1920-30 son précurseur direct la SDN, et ses multiples organisations-satellites, dont l’UNESCO, qui prétend promouvoir une culture mondialisée, siégeant à Paris, ou l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé, qui organisent le militantisme dans cette direction. Les institutions économiques internationales, l'OMC, la Banque Mondiale, le FMI (Fonds Monétaire International), aux prêts léonins, devraient contribuer à une croissance et un développement économique mondiaux harmonieux. Il faut constater l'échec. Ce mondialisme entend s'accompagner d'un bras armé. Il en est de deux types. Le premier type, pour les conflits de basse intensité, est composé des « casques bleus », avec des contributions théoriques des armées de tous les États membres de FONU, en pratique surtout des pays les plus pauvres disposant d'armées relativement importantes et professionnelles, qui se spécialisent comme mercenaires de la prétendue communauté internationale, comme les Iles Fidji, le Népal, le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan, le Nigeria. Le second type pour des conflits de haute intensité correspond au recours au « gendarme dû monde », les États-Unis. Le sommet de popularité, toujours relatif, de cette théorie du recours à la guerre pour le bien supérieur du monde et de toutes les populations, y compris du pays visé, avait eu lieu il y a dix ans avec l'invasion de l'Irak, qui aurait été suivie de celles de l'Iran et de la Syrie, annulées pour cause de désastre en Irak. Elle s'appuie sur le point de vue optimiste de l'homme universel de la philosophie des droits de l'homme du XVIIIe siècle, d'essence maçonnique, qui serait universellement semblable, aux aspirations identiques. Or, ce n'est pas le cas : le monde arabo-musulman en particulier raisonne encore aujourd'hui de manière différente des libéraux occidentaux ; il aspire à un gouvernement "moral", selon les critères de l'Arabie du VIIe siècle, avec une infinité de nuances très significatives, beaucoup d'hypocrisie, mais s'oppose certainement à l'hédonisme occidental, repoussoir absolu. Ce qu'il y a d'universel, en l'homme, ce sont ses vices, et l'on trouve certainement des corrompus dans le monde entier, du Maroc à la Chine ou au Brésil. Par contre, une diffusion de ces règles onusiennes s'accomplit malgré des résistances passées ou présentes dans l'Amérique latine, partiellement dans le Sud-Est asiatique, avec un très fort mélange des cultures locales en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande, désormais en Birmanie aussi.
    Scipion de Salm. RIVAROL 5 septembre 2013

  • La Garantie Jeunes, c’est d’abord pour les « djeunes » ! Par Yves Theurin

    Casier judiciaire recommandé.

    Le gouvernement Ayrault lance en cette rentrée la « Garantie Jeunes » : 483 euros versés aux moins de vingt-cinq ans sans travail. En d’autres termes, le RSA étendu à toute une classe d’âge. Pour l’instant, à titre « expérimental ». A défaut d’être triés sur le volet, les cobayes seront, pour beaucoup, choisis sur casier. Une prime à la « probation » chère à Taubira ? Même pas. Ordre de Bruxelles.

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    On avait fini par l’oublier, coucou le revoilou ! A la manoeuvre de cette nouvelle charge sociale (pour les contribuables qui bossent) se trouve le tout nouveau « Monsieur Pauvreté » du gouvernement, François Chérèque, qui a présidé pendant dix ans aux destinées de la CFDT et s’est métamorphosé en haut fonctionnaire par la grâce du conseil des ministres.

    Depuis trente ans, les gouvernements, dont les décisions détruisent les emplois, dépensent une partie de leurs emprunts pour financer une politique de communication. Objectif : faire croire qu’ils luttent contre le chômage. En d’autres termes, balader des générations de jeunes chômeurs de sigles en sigles. Stages d’initiation à la Vie professionnelle (SIVP), Préparation active à la qualification et l’emploi (Paque), Trajets d’accès à l’Emploi (Trace), Contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis), Contrat d’autonomie, Revenu contractualisé d’autonomie (RCA)… La liste est longue de ces « dispositifs » qui, tous, ont échoué.

    On ne change pas une formule qui perd

    Jugement sévère de méchant libéral ? Non, aveu du premier ministre dans son courrier du 6 février 2013 à la Directrice générale de l’emploi et de la formation professionnelle. Aucun de ces dispositifs n’a « jamais résolu la double problématique : sortir de la pauvreté et bénéficier d’un accompagnement intensif jusqu’à l’emploi durable ».

    Moyennant quoi, depuis un an, le gouvernement socialiste persévère dans la même voie : Emplois d’avenir, Contrats de génération, développement des contrats aidés… Autant de projets financés par l’argent public. Tous promis à la même absence de résultats durables.

    C’est dans ce contexte qu’est apparu l’ancien secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. A peine démissionnaire de son syndicat, il a été nommé par François Hollande, le 7 janvier 2013, Inspecteur général des Affaires sociales. Avant lui, Fadela Amara avait bénéficié de ce coup de baguette magique républicaine qui permet de toucher 7 250 euros net par mois. Une belle augmentation par rapport aux 4 500 euros versés par la CDFT.

    Un bonheur n’arrivant jamais seul, François Chérèque est devenu, cinq jours plus tard, président du « think tank » socialiste Terra Nova. Les financiers de Terra Nova ? Areva, le groupe Casino, EADS, Sanofi, EDF, Suez, Microsoft, Vivendi… De vrais socialistes !

    Depuis sa nomination, François Chérèque n’a eu de cesse de consciencieusement œuvrer à concrétiser un projet qui ne doit rien à l’Etat français et à peu près tout à Bruxelles : l’extension du RSA aux moins de vingt-cinq ans sous le nom sympatoche de « Garantie Jeunes ».

    C’est en effet suite au Conseil européen de juin 2012 et à ses préconisations écrites que le Conseil interministériel de lutte contre les exclusions a avalisé cette garantie. En d’autres termes, si la France socialiste crée ce dispositif, financé en partie par emprunt auprès des banques internationales, c’est sur instruction supranationale. Le pauvre doit rapporter aux riches.

    La Garantie Jeunes n’est rien d’autre, en fait, que le RSA étendu aux moins de vingt-cinq ans. En contrepartie de quoi, le bénéficiaire s’engage à venir aux convocations d’un travailleur social (qui lui doit son emploi) et d’accepter la formation ou le stage proposé. Bref, rien de nouveau sous le soleil des Missions locales.

    Au gouvernement, on cause engliche

    Ce qui est plus singulier, en revanche, c’est le public visé. Il s’agit des « NEETs ». Kesako ? Un terme anglo-saxon, très en vogue en ce moment dans l’administration française, et qui signifie : « Not in Education, Employement or Training ».

    En Français courant, il désigne ceux qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni au travail. Et qui perçoivent, eux ou leur famille, moins de 483 euros par mois.

    Cet acronyme est couramment utilisé dans les textes de l’Union européenne et a été pieusement repris par le rapport gouvernemental, co-signé d’un certain Marc Gurgand, Paris School of Economics ! Welcome in Paris, France !

    Et ce rapport tient à souligner nommément quel public, parmi ces « NEETs », devra bénéficier de la manne étatique. On vous le donne en mille : les jeunes en « sortie de mesure judiciaire ». Une sorte de Garantie « Djeune » en quelque sorte…

    Le dispositif sera testé dès cette rentrée dans dix départements qui se sont portés volontaires. Il s’agit généralement de départements comme la Dordogne ou le Vaucluse, dont les exécutifs socialistes, bien incapables de créer le moindre développement économique réel, se précipitent à chaque nouvelle occasion sur les subventions.

    En 2014, dix autres départements rejoindront les heureux gagnants. Côté « jeunes », ils devraient être 100 000, fin 2014, à percevoir cette garantie. 100 000 sur un public total de 850 000. Même pas 12 %… C’est dire l’intérêt d’une mesure qui va quand même coûter aux Français une somme que le gouvernement affirme ne pas pouvoir estimer pour l’heure. C’est bien la peine d’avoir fait l’ENA ! On va les aider : 100 000 jeunes à 483 euros par mois, cela fait un coût maximal annuel de 580 millions d’euros.

    Certes, tous les jeunes ne percevront pas le maximum de la garantie, mais l’addition devrait quand même dépasser les 300 millions par an. Seulement 2 % du déficit de la Sécurité sociale. Pourquoi se priver…

    Yves Theurin

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 28 août 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    La Garantie Jeunes, c’est d’abord pour les « djeunes » !

    http://fr.novopress.info/141085/la-garantie-jeunes-cest-dabord-pour-les-djeunes-par-yves-theurin/

  • Tesla, la dernière coqueluche de la Silicon Valley

    C’est la surprise du chef : on vient voir comment fonctionne Tesla, le constructeur californien de véhicules électriques devenu la coqueluche des milieux financiers et technologiques américains, et on tombe sur deux Français.

    Le premier, Jérôme Guillen, 41 ans, est né à Avignon. Parti de France à 20 ans, après un doctorat d’ingénierie mécanique aux Etats-Unis, un passage chez McKinsey et DaimlerBenz, il est l’actuel directeur commercial de Tesla. Quand il dit : “Elon m’a appelé” (c’était en 2010, pour l’embaucher), vous comprenez qu’il fait partie des proches d’Elon Musk, le PDG et fondateur.

    Le second se nomme Gilbert Passin, le vice-président de la production. Centralien, 52 ans, il est passé par Renault, Volvo puis Toyota, où il fut patron d’une usine Lexus. Recruté en 2009, c’est lui qui a lancé l’usine d’assemblage. “Une proposition pareille, tout bâtir à partir de rien, tout repenser différemment, ça vous arrive une fois dans la vie.”

    On est à Fremont, en pleine Silicon Valley. Racheté par Tesla, cet ancien site du japonais Toyota semble démesuré pour l’activité de la PME innovante, dont le nom fut choisi pour honorer la mémoire de Nikola Tesla, “découvreur” américain d’origine serbe du XIXe siècle, dont le génie fit beaucoup pour promouvoir celui de l’industriel Thomas Edison.

    SEULEMENT DEUX MODÈLES DE VÉHICULES PRODUITS

    D’ici, au temps du constructeur nippon, sortaient 450 000 véhicules par an. Aujourd’hui, Tesla ne peut en produire que 30 000. Pas si mal quand on sait qu’au démarrage des chaînes, le 22 juin 2012, la production était de… 5 par semaine !

    La marque ne produit que deux types de véhicules. Le premier, le Roadster, est un modèle sport à 109 000 dollars (81 800 euros) pour “manageurs écolos californiens”. Le second est une berline de qualité, la Model S, proposée à 69 900 dollars – 62 400 dollars après le crédit d’impôt alloué pour aide à l’énergie propre !

    A Fremont, on est très loin de l’ambiance du Michigan, le coeur historique de l’automobile américaine. Première explication : le management n’est pas issu de l’automobile, mais de la haute technologie. C’est parce qu’il pensait “électricité”, et non pas “véhicule”, que la solution pour des batteries de voiture à la puissance inédite a été trouvée.

    “Nous ne sommes pas un constructeur, mais une société de technologie de pointe qui s’intéresse à l’automobile”, vous répète-t-on à l’envi. Ensuite, “c’est une aventure collective, dit M. Passin, on veut des gens qui travaillent par passion”. Il faut ajouter “l’environnement innovant généralisé de la Silicon Valley. On n’aurait pas pu se lancer ailleurs”, assure le communicant Esben Pedersen.

    UNE ORGANISATION DU TRAVAIL ORIGINALE

    La Silicon Valley, c’est une ambiance “cool” et ultracompétitive. Les ouvriers de Tesla, qui viennent tous de la “vieille industrie“, semblent s’en être accommodés. Et leurs dirigeants ont fait quelques entorses à l’esprit entrepreneurial : ils ont accepté les syndicats. Le reste est vraiment détendu : “Alors, ça boume, boss ?”, lancent les employés quand passe M. Passin, le “patron”.

    Ce dernier dispose d’un local au milieu des chaînes de fabrication, “pas un bureau fermé au 5e étage, comme n’importe où ailleurs”, lance-t-il en riant. Une cafétéria est à la disposition de tous, avec de la nourriture gratuite. Un gymnase aussi, où des “coachs” sont là dès le matin pour qui souhaite une mise en forme.

    Surtout, l’organisation du travail diffère fondamentalement des pratiques du secteur. A Fremont, les chercheurs travaillent dans un vaste espace ouvert, près des autres activités. “Entre ingénieurs, techniciens et ouvriers, il y a un constant aller-retour, qu’avantage la production en petites quantités”, indique M. Passin.

    Autre originalité de Tesla : le niveau d’intégration et de production en propre y est bien plus important que chez les grands constructeurs automobiles. La plupart des composants d’un véhicule rempli de matériels high-tech sont fabriqués sur place. C’est “un élément primordial pour favoriser l’innovation”, souligne le directeur, M. Guillen.

    “LA VOITURE ÉLECTRIQUE PEUT ÊTRE RENTABLE”

    Du design aux batteries, coeur de la révolution Tesla, en passant par les pièces (80 % d’aluminium et une grosse utilisation de la fibre de carbone), 80 % du véhicule est fabriqué ici. La robotisation équivaut à celle des meilleurs constructeurs, mais une attention très importante est accordée aux finitions. Jusqu’ici, vous explique-t-on chez Tesla, “la vision dominante voulait que la voiture électrique soit une merveilleuse idée… pour perdre de l’argent. Nous avons montré qu’elle peut être rentable”.

    Certes, elle reste chère, mais, entre moindre maintenance et absence de frais de carburant, le gain de l’utilisateur peut atteindre 2 000 dollars par an. Gratuites, les stations de chargement ultrarapides et révolutionnaires de Tesla, garantissent 500 km d’autonomie en une heure de chargement, plus de 150 en vingt minutes, cinq fois plus que les connecteurs pour véhicules existants. Et les batteries au lithium ont amélioré leurs performances de 50 % en deux ans. Les chercheurs de Tesla travaillent sur une batterie qui garantira jusqu’à 1 000 km d’autonomie pour un coût énergétique dérisoire. Les pétroliers n’ont qu’à bien se tenir !

    Bien sûr, le constructeur reste une – importante – “niche” industrielle, dont l’action a bondi de plus de 300 % depuis le début de l’année. Mais, avec 25 000 véhicules produits à ce jour, est-il logique que sa capitalisation atteigne celle du japonais Mazda, qui en vend 1,3 million par an ? Bref, on y croit ou pas. Mais la société jouit désormais d’une aura qui lui autorise bien des espoirs : “Pourquoi tout le monde adore Tesla”, titrait Bloomberg Businessweek, le 18 juillet.

    “LE PDG, ELON MUSK, VEUT CHANGER LES MODES DE VIE”

    La start-up emploie désormais 4 500 personnes, dont 2 600 sur ses chaînes de montage (150 il y a dix-huit mois…) et 1 000 ingénieurs et techniciens.

    Sa réussite a déjà poussé la concurrence à multiplier les investissements dans l’électrique. Pas seulement Toyota et Mercedes, qui détiennent 7 % de participation dans Tesla et des accords technologiques avec elle. Ford et GM ont aussi embauché à tout-va dans la recherche électrique. M. Guillen se montre modeste et prophétique à la fois : “Nous ne sommes en concurrence avec personne : ce que veut Elon Musk, c’est changer les modes de vie, amener tout le monde au véhicule électrique.”

    La Model S est désormais vendue à 40 % à l’étranger. Premier acquéreur : la Norvège. Mais les dirigeants de la société lorgnent surtout vers la Chine. Prochaine étape, prévue pour la fin de 2014 : la sortie d’un véhicule utilitaire de moyenne gamme, le Model X, vendu à partir de 40 000 dollars.

    Les chercheurs travaillent à la phase d’après : une voiture électrique “abordable”, à 30 000 dollars. Nom de code : BlueStar. Ce sera, promet M. Guillen, “un véhicule encore plus technologique mais moins sophistiqué. Un jour, nous aussi, ici, nous fabriquerons 400 000 voitures”.

    Le Monde   http://fortune.fdesouche.com/319311-tesla-la-derniere-coqueluche-de-la-silicon-valley

  • « ÉGALITÉ DES CHANCES » (arc 2006)

    Jean-Louis Borloo et Azouz Begag ont présenté la semaine dernière, en conseil des ministres, le projet de loi qui reprend les mesures annoncées par le gouvernement après les émeutes de novembre, visant à « mettre fin aux situations d'inégalité des chances et aux discriminations dont sont victimes les populations des quartiers difficiles, particulièrement les jeunes ».
    Cette formulation n'est pas seulement d'une parfaite langue de bois idéologique, elle établit que ceux que Sarkozy appelait des voyous et des racailles sont en réalité des "victimes" , selon le vieux schéma gauchard selon lequel les délinquants sont d'abord des victimes de la société. Ce recours, d'emblée, à l'idéologie, est caractéristique de l'ensemble.
    Fourre-tout
    Le projet de loi énumère donc, d'un seul jet, les mesures disparates annoncées ; l'apprentissage à partir de 14 ans, un accès «privilégié» (sic : on croyait que la République avait aboli les privilèges) au contrat "jeunes en entreprise" pour les « jeunes issus de zones urbaines sensibles », la création de 15 nouvelles zones franches urbaines « afin de promouvoir l'emploi au bénéfice des habitants des quartiers en difficulté », la création d'une agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, le renforcement des pouvoirs de la Halde (Haute autorité contre le discriminations et pour l'égalité), qui pourra prononcer des sanctions administratives, la légalisation du testing de SOS Racisme, la mission donnée au CSA de « renforcer la diversité au sein de l'audiovisuel », l'institution d'un "contrat de responsabilité parentale" dans certaines situations familiales, avec une très éventuelle possibilité de suspendre certaines allocations si le contrat n'est pas respecté, le renforcement des pouvoirs des maires « face aux incivilités », la création d'un service civil volontaire.
    L'énumération qu'on vient de lire suit scrupuleusement l'ordre (si l'on peut dire) du texte du conseil des ministres. C'est un véritable fatras auquel il faut encore ajouter la nomination, par anticipation de la loi de six « préfets pour l'égalité des chances » ; pour les régions PACA, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, et pour trois départements d'Ile-de-France ; Essonne, Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise. Les habitants des autres régions et départements sont donc exclus de cette action de l’État pour l'égalité.
    Ce nouveau projet fourre-tout semble défier la logique la plus élémentaire. Mais c'est sciemment que l'on y mélange, comme le remarque Jean-Marie Le Pen, des dispositions sur l'apprentissage et des dispositions de police de la pensée, elles-mêmes mélangées à la discrimination positive.
    C'est « caractéristique de la méthode désastreuse d'une fausse droite fascinée par la gauche », souligne le président du Front national : « Pour tenter de faire passer une mesure de bon sens, on la plonge dans un bain idéologique propre à satisfaire les lobbies du soi-disant antiracisme. » Enlever les adolescents des bancs des écoles où ils n'ont rien à faire et leur permettre l'apprentissage d'un métier c'est du simple bon sens. Très nombreux sont les adolescents pour lesquels cette perspective est une véritable libération. Mais la gauche et les lobbies de l’Éducation nationale ne l'acceptent pas. Alors on l'environne de toute une série de mesures qui n'ont rien à voir mais qui sont des revendications de la gauche et des lobbies idéologiques. Ce que le gouvernement fait sans peine, tant il a adopté le principe énoncé par Léon Daudet selon lequel le libéral est celui qui pense que son adversaire a raison, au point d'être désormais imprégné jusqu'à l'os par la même idéologie.
    Cela n'empêche en rien la gauche et les lobbies de dénoncer la bonne mesure, tandis que dans le même temps et le même mouvement, comme le constate Jean-Marie Le Pen, « s'aggrave la dictature camouflée sous le nom de "lutte contre les discriminations" qui, par le pouvoir exorbitant de "sanctions" attribué à la Halde, en vient à court-circuiter la Justice ! »
    Le communiqué du conseil des ministres soulignait que ce projet de loi, sur lequel viennent en outre se greffer les mesures pour l'emploi énumérées lundi par Villepin (tout cela est à l'évidence improvisé au jour le jour), s'ajoute au plan de cohésion sociale, au plan d'urgence pour les banlieues, et aux mesures spécifiques à l’Éducation nationale, pour que l'année 2006 soit « celle de la grande cause nationale de l'égalité des chances ».
    Mais cette expression d'égalité des chances, à strictement parler, ne veut rien dire. Sauf si on lui donne un contenu idéologique, à savoir subversif.
    Concrètement, dans la société, comme dans la nature, l'égalité des chances n'existe pas. La gazelle dans la savane n'a pas les mêmes chances face au lion que celle qui vit dans un parc animalier. L'enfant idiot de parents illettrés et alcooliques n'a pas les mêmes chances pour ses études que l'enfant intelligent de bourgeois instruits.
    Il est humain de vouloir corriger, autant que faire se peut, les inégalités de départ. C'est le rôle qui fut assigné à l'école de la République. Une fois entrés à l'école, tous les enfants étaient égaux, comme le manifestait leur blouse unique, et ils bénéficiaient du même enseignement. Ce qui n'était d'ailleurs pas une invention de la République, car nombre d'écoles religieuses procédaient de la même façon.
    Et ce n'est pas un vain mot. Chacun sait que d'innombrables enfants de miséreux ont pu accéder ainsi à des positions enviables. Quoi que l'on en dise, et quelle que soit la faillite de l’Éducation nationale, il en est toujours globalement ainsi, et chacun voit des enfants d'immigrés indigents (puisque les « jeunes issus » mobilisent l'attention) devenir chefs d'entreprise, journalistes ou... ministres.
    Une monstruosité
    Si c'était cela, l'égalité des chances, il n'y aurait rien à en dire. Aussi ce n'est pas de cela que l'on parle. L'« égalité des chances » se confond avec la discrimination dite positive, comme le projet de loi en donne du reste quelques exemples frappants. il s'agit de fabriquer artificiellement une égalité arithmétique entre les citoyens, en « donnant plus à ceux qui ont moins », comme le dit exactement Nicolas Sarkozy.
    Si l'on veut vraiment obtenir cette égalité, il n'y a qu'une solution : supprimer la famille, et élever tous les enfants de la même manière dans des établissements d’État. C'est la vieille utopie socialiste totalitaire, jamais réalisée (du moins à grande échelle), mais jamais abandonnée non plus. Le problème est qu'une telle société est rigoureusement impossible à créer, comme ont dû le constater tous les révolutionnaires. Parce que la société n'existe que par les familles, Or les familles sont forcément dissemblables, inégales. L'égalité des chances, vue de façon idéologique, est une chimère. À savoir une monstruosité. Mais nous y (re )voilà en plein.
    Y. Daoudal National Hebdo du 19 au 25 janvier 2006

  • 1974, la droite impose l'immigration (MZn°139)

    http://www.youtube.com/watch?v=oHW2p-RYX_Y

  • LA FAUSSE SOLUTION DES BIOCARBURANTS (arch 2005)

    En décembre, la conférence de l'Organisation Mondiale du Commerce va confirmer la fin programmée du «tout export» chiraquien de nos produits agricoles. Depuis trois décennies, Chirac, à ses divers postes, a engagé l'agriculture de notre pays dans cette voie fatale, qui a profité aux financiers de l'exportation et à une minorité d'exploitants, les plus importants, tout en dépeuplant les campagnes. Aujourd'hui, le gouvernement présente un plan de sauvetage grâce aux biocarburants. Il ne s'agit là que d'un expédient, dont les limites seront vite atteintes.
    Qui profite de la politique que Chirac, qualifié de « nouveau Sully» quand il était ministre de l'Agriculture, il y a plus de trente ans, a constamment privilégiée, livrant nos paysans au palliatif des aides communautaires de Bruxelles ? Même en 2005, c'est un secret d'Etat. Mais on commence à avoir une idée de quelques uns de ces privilégiés. Jusqu'ici, on évoquait, sans trop de précisions, de « gros céréaliers» anonymes. Enfin, un organe économique, La Tribune, a publié une liste de 24 bénéficiaires des fameuses aides. Une liste étonnante, car elle ne comporte ni noms, ni localisations! Il paraît que la loi «Informatique et Libertés» s'y oppose. Or, chez nos voisins, on ne prend pas autant de précautions.
    Des paysans couronnés
    En 2004, une poignée de très gros propriétaires de terres agricoles ont touché des sommes de 800 000, 700 000, 600 000 €, pour des produits en général exportés massivement. Vu la taille de leurs domaines, ils n'exploitent évidemment pas eux-mêmes. Leur identité est masquée. Une seule s'est fait connaître, il s'agit du prince Albert de Monaco qui, en tant qu'agriculteur, a perçu 300 000 € de Bruxelles. Il fait pâle figure à côté de la reine Elisabeth, avec 1,1 million. A ces exemples, qui ne sont pas les seuls, on constate que les bénéficiaires sont de curieux paysans qui jouissent d'un système mortel pour l'agriculture européenne.
    Au-delà des personnalités du gotha, l'opacité est totale. Tout au plus. sait-on que 10 % des agriculteurs empochent la moitié des subventions de la Politique Agricole Commune. Mais la volonté américaine, répercutée par l'OMC, de diminuer drastiquement, voire de supprimer complètement, les exportations de produits européens, sonne le glas de la manne bruxelloise. Par quoi ! la remplacer? Chirac a trouvé : cherté des carburants minéraliers aidant, les biocarburants, tirés de végétaux sont tout indiqués. Le cas du Brésil est cité en permanence à ce sujet.
    153 000 € par emploi!
    Toutefois, le Brésil n'est pas l'Europe, la canne à sucre n'est pas le diester ou l'éthanol. En pleine opération promotion de Chirac et du gouvernement sur le sujet, un rapport "pavé dans la mare" a éclaboussé les officiels et leurs promesses de subventions. D'ici 2010 Matignon veut multiplier par dix la production de biocarburants en France. Il en résulterait, nous dit-on, 26 000 créations d'emplois. Le rapport, rédigé par trois organismes (le Conseil général des Mines, l'Inspection des Finances, le Conseil du Génie rural), a dévoilé que, dans le meilleur des cas, les emplois en question seraient maintenus, et non pas créés. La charge pour le contribuable atteindrait un montant fabuleux, par emploi maintenu, de 153 000 € (!) par le biais d'une taxe spéciale et d'une mesure dite de «défiscalisation», fiscalisant en fait l'ensemble des contribuables.
    Ce n'est pas tout. Les biocarburants coûtent environ 250 à 300 % plus cher que les produits pétroliers. Il faudrait une hausse rapide et carabinée de l'or noir pour que l' affaire commence à devenir intéressante. Or, le pétrole a tendance à se stabiliser ces derniers temps, et nul ne sait de quoi l'avenir sera fait. Par ailleurs, l'emploi des biocarburants suppose l'adaptation des véhicules, la coopération des compagnies de distribution, etc .. Le «pétrole vert» est censé couvrir 2 millions d'hectares en 2010.
    L'opération est lancée, sans que les garanties techniques de sa réussite aient été prises. Enfin, et là le silence est total, rien, au contraire, n'interdit aux pays du tiers monde d'exporter massivement vers la France des biocarburants que, système européo-mondialiste aidant, nous serons obligés d'accepter, et qui rendront très aléatoire la vente du pétrole· vert national, même hypersubventionné.
    Alexandre MARTIN National Hebdo novembre 2005

  • Les bâillons et la course à l’abîme

    Les chômeurs – qu’une politique avisée pourrait remettre au travail – pèsent lourd sur divers Etats. Ainsi, selon Eurostat, l’Espagne en compte 26,2%, ou 55,5% chez les moins de 25 ans, particulièrement touchés. Suit le Portugal avec 17,6% et 38,6%. Pour la France: 10,6% et 26,9%.

    Voilà le résultat d’une politique néo-keynésienne, que Keynes eût désavouée. Une politique d’inflations "modérées" (de quelques pour-cent par année), mais qui, à la longue, rejoindront celles des années 1929 et suivantes. En fait, le chaos économique se combine avec le chaos politique, culturel et moral comme facteur de la décadence et du déclin.

    En outre, les organisateurs de ce désordre répriment férocement certaines opinions. Réclamer le retour des Africains en Afrique ou contester le point de l’histoire appelé "holocauste" mène en prison dans divers pays – jusqu’à 10 ans en Autriche. La Suisse, avec son article 261 bis du Code pénal, la France, avec les lois Gayssot et suivantes, d’autres pays avec de semblables tabous imposent le silence par la terreur, car certaines assertions ou même certains termes conduisent en prison. Par ces moyens, les forces du déclin cherchent à perdurer.

    Les tribunaux suisses poursuivent non seulement la négation de ce que les médias appellent "l’holocauste", mais jusqu’à la mise en doute, ce qui conduit à quelques conséquences curieuses. Aujourd’hui, faute de pouvoir demander le rapatriement des Africains, divers politiciens réclament l’interdiction des minarets qui, non seulement n’en peuvent rien, mais prennent beaucoup moins de place que les envahisseurs… Notons ici que les deux groupes parlementaires UDC (parti de Blocher) et Démocrates suisses voient parfois tel de leurs membres se permettre des propos hérétiques au sens de la loi; mais, ces derniers temps, les tribunaux n’ont pas bougé; en revanche, il y a eu des contrecoups professionnels pour certains imprudents (on semble en revenir à la bonne vieille méthode: le fautif perd miraculeusement son emploi, l’Etat n’y étant pour rien…).

    Ce procédé ne se limite pas à la Suisse. Il existe partout en Europe, à moins de faire place à la répression judiciaire. Les démocraties modernes ont pu se permettre de supprimer l’esclavage: elles avaient le salariat. Un  père de famille réfléchira et s’abstiendra de propos imprudents… En Suisse, les délais de résiliation d’un emploi sont probablement les plus courts d’Europe occidentale; d’où les perspectives accrues de perdre son poste. Ainsi, une répression masquée permet de proclamer que le pays est une terre de liberté. Vous êtes libre de chercher du travail ailleurs, puisque votre employeur était libre de se passer de vos services!

    Notre dernier numéro, en page 9, rendait compte d’un texte posthume du Divisionnaire Hans Bachofner, mort en 2012, un des auteurs de la doctrine militaire suisse. A l’heure où, pour la plupart, les médias s’alignent sur les Etats-Unis, Bachofner constate que la principale puissance mondiale a perdu ses dernières guerres et se trouve sur le déclin, tandis que l’Europe s’affaiblit; or il pose une bonne question: qui aura le dernier mot dans l’Etat? Oser discuter la suprématie américaine, peu de responsables auraient pu se le permettre. Mais les morts ont sur les vivants l’avantage de la libre parole. Bachofner nous le prouve.

    Les puissances éphémères pratiquent volontiers l’arbitraire, la répression, la terreur. Elles semblent l’emporter: les rebelles deviennent des inexistants – d’autant plus dangereux qu’ils échappent au contrôle. Parfois même, l’opposition semble disparaître: même invisible, elle restera redoutable. Certes, on fera taire un homme; mais l’idée juste circulera toute seule pour resurgir aux endroits les plus surprenants; et elle puisera sa force dans les problèmes non résolus. Les hommes passent, le problème reste et, non résolu, s’aggrave.

    Ici, Ernst Indlekofer nous rejoint: "La liberté de parole est un droit qui inclut aussi la liberté d’expression. Celle-ci est foulée aux pieds dans notre pays depuis la promulgation de l’article pénal 261 bis en 1995; et il en va de même dans presque tous les pays d’Europe. Or, dans sa 102e séance en juillet 2011, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a clairement précisé que des lois limitant la liberté d’opinion et d’expression sont contraires à la convention et contreviennent aux droits de l’homme."

    Illusionnistes, les responsables du désordre mondial croient résoudre les problèmes par l’inflation néo-keynésienne. La réalité, qui exige le respect des lois naturelles et, en économie, la stabilité des prix pour les produits de première nécessité, l’emportera sur les rêves mondialistes actuels. Leur recours à la terreur hâtera leur perte, car il les empêchera de résoudre les problèmes en voie d’aggravation: chaos des forces aux prises à l’intérieur des Etats, chaos par le brassage mondial des populations, lequel, en outre, débouche sur le chaos racial: Etats toujours plus ingouvernables, individus toujours plus désorientés et dé­sespérés.

    En ce moment, à la veille de catastrophes possibles, même probables, il incombe à chacun d’agir d’abord sur le plan local, puis d’augmenter son audience. Ce modeste travail de base est la condition première de salut pour l’humanité. 

    G.-A. Amaudruz

    http://www.europaeische-aktion.org/Artikel/fr/Les-baillons-et-la-course-a-labime_50.html
    Sources:  tiré du Courrier du Continent N°548 (mars 2013), p. 12 (éditoriale).

  • Boursier de Carbon : « DES FRONTIERES POUR PROTEGER L'EMPLOI » (arch 1994)

    Alain Madelin, le ministre des entreprises, vient de faire dans Le Monde un plaidoyer pour le libre-échange intégral, en s'attaquant à l'illusion que constitue selon lui le protectionnisme.
    ❏ Philippe Boursier de Carbon, polytechnicien et économiste éminent, ami personnel de Maurice Allais, prix Nobel d'économie, lui répond point par point. Le libre-échange intégral nuit à la prospérité et à l'équilibre social.
    ❍ Le ministre affirme que le protectionnisme repose sur une illusion d'optique et donne l'exemple d'une paire de chaussures importée et payée 100 francs en France au lieu des 250 F que propose un producteur autochtone pour ce même produit.
    ❐ Les pays développés importent aujourd'hui des produits à faible valeur ajoutée et fabriqués avec une main-d'œuvre non qualifiée et ils exportent au contraire des produits de haute technicité, requérant un personnel moins nombreux mais bien formé. Équilibré en francs, un tel échange est déséquilibré en termes d'emplois.
    Affirmer que les 100 francs reçus par le producteur étranger de chaussures constituent une créance sur la production française car elle reviendra inévitablement sous forme d'achat de biens ou de services est une affirmation insuffisante en termes d'effets sur l'emploi national : la demande extérieure procure bien moins d'emplois en France que la demande nationale en raison de la forte productivité des entreprises exportatrices.
    Ce peut être un marché de dupes car le TGV vendu à la Corée du Sud ne donnera jamais autant de travail que les millions de paires de chaussures qui auront servi à le payer.
    ❍ Alain Madelin estime que rien ne justifie la peur des délocalisations, en premier lieu parce qu'elles sont une manifestation de l'Internationalisation croissante de l'économie et des entreprises. Que vous en semble ?
    ❐ Problème gravissime en effet.  Actuellement, il existe entre les pays développés et les pays moins développés des taux de change qui compensent les effets des différences moyennes des productivités locales en égalisant les niveaux moyens des prix. Si l'équilibre entre deux pays s'est établi avec une différence de charges salariales de 1 à 4 ou 5 au cours du change, différence égale à celle des productivités, la délocalisation d'une industrie de pays développé permet la même productivité que dans son cadre national.  Mais dans ce cas, la production nationale périclite fatalement !
    Le développement des délocalisations a pour résultat d'aggraver le chômage en même temps qu'elle accroît les inégalités dans nos pays.
    Si vous voulez un exemple de la malfaisance des délocalisations, je citerai le rapport du sénateur Arthuis à propos de l'histoire des survêtements de l'armée de terre.
    Un marché de 90 000 d'entre eux fut passé par l'armée à une société domiciliée en France qui fit fabriquer ces survêtements à l'île Maurice pour 9,6 millions de francs.
    Le ministère de la Défense a réalisé une économie de 540 000 francs sur ce marché mais cette délocalisation de production implique pour la France un coût de chômage évalué à 6 millions de francs, soit une perte nette de 5,7 millions pour la collectivité nationale. Le marché a en fait été adjugé à la société MPH pour un prix unitaire de 107 francs contre 113 francs pour deux sociétés françaises concurrentes, soit une différence qui ne se monte qu'à 6 francs par survêtement. Aux taux de change actuel les salaires de l'île Maurice sont 8 fois moins élevés qu'en France. Ainsi le prix d'adjudication de 107 francs aura permis à cette société de réaliser un magnifique sur-profit.
    ❍ Estimez-vous que le libre-échange est aussi néfaste à l'Intérieur de l'Union européenne ?
    ❐ Non. L'Union européenne peut et doit pratiquer un libre-échange total. Elle doit se fonder sur le principe de la préférence communautaire ce qui entraîne une protection contre les importations génératrices de chômage.
    ❍ Vous vous séparez donc de l'assertion du ministre selon laquelle le libre-échange n'exige pas l'égalité des conditions de concurrence.
    ❐ Oui. Si l'on mène une politique sans limite de libre-échange mondial, le fossé des inégalités sociales ne fera que s'élargir chez nous et le taux de chômage s'élèvera encore.
    La seule solution ou au moins e palliatif à appliquer dans le cas d'un libre-échangisme illimité consisterait à créer des taxes compensatoires sur les produits importés ou bien à contingenter les marchandises. .
    Pourquoi ne pas adopter pour l'Union européenne un système comparable à celui de la « clause de la nation la plus favorisée » actuellement en vigueur aux USA ? Ce type de protection n'est pas un isolement de la Communauté européenne mais on ne voit tout de même pas comment on pourrait fonder une politique raisonnable à l'égard de pays peu développés en appauvrissant des pays développés.
    ❍ Alain Madelin admet volontiers qu'il ne peut y avoir de fonctionnement normal du libre échange que si les États s'abstiennent de manipuler les monnaies. Qu'en pensez-vous ?
    ❐ En ce qui concerne l'Union européenne, c'est tout à fait exact. Pour que la théorie du libre-échange puisse s'appliquer, il faut impérativement que les monnaies reflètent correctement les niveaux des productivités moyennes réelles. Pour remplacer les monnaies nationales par une monnaie unique, il est nécessaire que tous les ajustements économiques correspondant à la fixité des taux de change en son sein aient pu être réalisés. Cependant, l'instauration à marche forcée d'une monnaie unique et non commune prévue par le Traité de l'Union risque fort d'aggraver la crise européenne.
    ✍ Propos recueillis par Raphaël TRIGAL National hebdo du 11 au 17 août 1994