Le 14 mai 2018 dernier, Bernard Lugan intervenait dans l’émission “André Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio pour évoquer son ouvrage : Mai 68 vu d’en face.
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Bernard Lugan déconstruit le mythe de « Mai 68 » sur Sud Radio
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Éric Zemmour : “On détruit un peuple avec l’immigration et on détruit une Nation avec le multiculturalisme
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Demain, la grande expropriation
Georges Feltin-Tracol
Voir Macron. 8 scénarios pour un quinquennat (NDLR : Michel Drac, Le retour aux sources, 17 € cliquez ici) comporte une terrifiante hypothèse pour les contribuables français qui viennent de remplir leur déclaration annuelle. Dans un troisième scénario intitulé « La grande spolation », Michel Drac envisage qu’à la suite de conflits locaux et de coups d’État financiaristes, des « ajustements financiers sont opérés dans tous les pays de la zone [Euro] par confiscation pure et simple des propriétés, via le plus souvent des moyens insidieux et indirects. En France, par exemple, l’État est maintenant copropriétaire de toutes les propriétés immobilières. Il perçoit donc une redevance de copropriété (p. 144) ». « Fumisterie ! Exagération anxiogène ! Complotisme ! » réagit le Système.
Pourtant, l’ISF transformé en Impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne concerne plus les valeurs mobilières. Typiquement bougiste, ce nouvel impôt convient bien à la finance anonyme et vagabonde. Pendant la crise de l’euro, les Grecs ont vu leurs retraits bancaires hebdomadaires limités tandis que les comptes courants des Chypriotes subissaient une forte ponction de la part des organismes financiers. L’Union pseudo-européenne prévoit la généralisation de ce prélèvement non consenti à l’ensemble des titulaires des comptes courants de l’Eurolande en cas de situation grave.
La chronique dans Libération du 15 mai 2018 d’Iona Marinescu, enseignante en économie à l’Université de Pennsylvanie, évoque Radical Markets, un ouvrage d’Eric Posner et Glen Weyl. Les deux universitaires de Chicago dénoncent la propriété privée qu’ils jugent criminelle parce que monopolistique. Ils suggèrent de fiscaliser toutes les formes de propriété, « sauf peut-être, précise la chroniqueuse, les effets personnels ». Cette proposition obligerait ainsi les propriétaires à vendre leur bien si une tierce personne souhaite l’acquérir. Par exemple, une personne déclare au fisc la valeur de sa maison, soit 70 000 €. Si un acquéreur souhaite l’acheter à ce prix, il l’obtiendra sans aucune discussion possible.
Iona Marinescu pense que les rentrées fiscales qui en découleront pourraient alimenter un revenu universel. Bref, cet impôt sur la propriété « est radical, parce qu’il transforme la notion de propriété privée en une notion de propriété collective qu’on loue au plus offrant ». Déjà les cartes bancaires de retrait et les cartes magnétiques de transports tels Navigo en Île-de-France sont la propriété des banques et du STIF… Une nouvelle fois se manifeste un « communisme de marché », titre de l’ouvrage prémonitoire de Flora Montcorbier paru en 2000. Eric Posner et Glen Weyl confirment l’inquiétante convergence entre certains pans de la pensée libertarienne et un gauchisme économique le plus égalitariste, soit l’immense marchandisation de la vie, de la nature et du monde.
Financiers, banquiers et autres cloportes du Capital planétaire nous préparent vraiment un monde affreux. Faisons donc cesser leurs manigances infernales, de gré ou de force !
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°80, diffusée sur Radio-Libertés, le 25 mai 2018.
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Michel Geoffroy : « Pour s’affranchir de la super-classe mondiale, il faut être une puissance »
Jeudi 24 mai 2018, Michel Geoffroy était invité par la radio Sputnik à présenter son dernier ouvrage : La Super-classe mondiale contre les peuples. Interrogé pendant près d’une demi-heure par Edouard Chanot, Michel Geoffroy a présenté ses travaux et répondu aux questions du journaliste.
Peut-on évoquer l’élite mondiale et son action sans être taxé de complotisme ? C’est le pari de Michel Geoffroy, ancien haut fonctionnaire, auteur de l’essai La Super-classe mondiale contre les peuples. Entretien.
Source : Sputnik
https://www.polemia.com/michel-geoffroy-super-classe-mondiale-puissance/
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MARYAM POUGETOUX ET LE VOILE ISLAMIQUE À LA FAC : POUR LES FRANÇAIS, C’EST NON, NON ET NON !
On ne remerciera jamais assez l’UNEF – ce syndicat étudiant qui a du mal à se remettre de ses accointances avec un PS lui-même moribond, et surtout de ses affaires de harcèlement – d’avoir fait la promotion subliminale du voile islamique par le truchement de sa présidente à la Sorbonne : Maryam Pougetoux. Grâce à ladite dame, l’IFOP a eu l’idée d’aller reprendre la température au sujet du port du voile à l’université qui est, rappelons-le, autorisé. Et le résultat de ce sondage réalisé pour CNews et Sud Radio est sans appel : 77 % des Français considèrent justifiées les critiques à l’égard de cette responsable syndicale voilée, et 71 % sont opposés au port du voile islamique à l’université.
71 % ? Voilà les deux Français sur trois que nos futurs candidats à la présidence de la République devraient écouter. Mieux que les 66 % du Président Macron… Ce n’est pas rien. Et sur une question précise et sur une ligne claire, car le voile – n’en déplaise à certains – n’est pas qu’une question de mode ni une simple option religieuse. Pour les Français, le voile est perçu comme l’un des nombreux chevaux de Troie de l’islam politique qui noyaute la société et les institutions françaises.
Comme toujours dans les sondages, il est bon d’analyser le chiffre dans les détails. D’abord, il est relativement stable puisqu’en quelques années, il est passé de 78 % en 2013 (sondage du Figaro) à 71 %. Cette érosion traduit-elle une acclimatation de la société française au voile ? Comment en irait-il autrement puisque les médias – hier « The Voice », aujourd’hui les caméras braquées sur Maryam Pougetoux – cherchent à le promouvoir et que la communauté musulmane, en pleine expansion, cherche à l’imposer dans tous les espaces publics. Mais cette légère érosion, justement révélatrice du prosélytisme musulman, ne fera que conforter cette majorité des deux tiers qui s’y oppose mordicus. Elle leur donne paradoxalement raison.
Ensuite, l’analyse de ce refus selon les sympathies politiques est révélatrice d’un phénomène qui devrait, là encore, retenir l’attention des potentiels successeurs d’Emmanuel Macron. En effet, s’il n’y a rien d’étonnant à trouver une opposition massive au voile dans les rangs du Front national et de la droite (89 et 87 %), on constate aussi une forte opposition au sein du parti présidentiel : 76 % des électeurs d’En marche ! Ce n’est vraiment que quand on passe à gauche, au PS ou chez La France insoumise, qu’on est plus partagé et plus ouvert au voile. Plus complaisant. Des chiffres qui montrent que l’islamo-gauchisme est peut-être plus qu’un fantasme, mais bien une réalité politique en train de prendre corps. Des chiffres qui valident aussi l’existence d’un « en même temps » nouveau : qu’ils soient Front national, LR ou LREM, les Français s’accordent sur une chose : l’opposition au voile islamique, y compris à l’université, où il est actuellement autorisé. D’autres sondages disent qu’Emmanuel Macron est majoritairement perçu comme étant « de droite ». Lui-même, au sujet de sa sympathie pour Philippe de Villiers, a parlé de son « ethos de droite ». Sur la question du voile, ses électeurs le sont visiblement aussi. Et plus encore que lui.
Emmanuel Macron a voulu recomposer la vie politique française autour du libéralisme économique. Il semble qu’il y ait un autre créneau d’avenir pour une autre recomposition : celui de la résistance à l’islamisation de la société française. Emmanuel Macron sera-t-il aussi l’homme de cette recomposition? Dans ce cas, entre Yassine Belattar et Philippe de Villiers, il lui faudra choisir.
http://www.bvoltaire.fr/maryam-pougetoux-voile-islamique-a-fac-francais-cest-non-non-non/
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Daniel Conversano face au tribunal du mépris
Par Paul Fortune, écrivain
Daniel Conversano est une figure de la mouvance nationaliste, notamment chez les jeunes. Producteur de contenus en ligne parfois fantasques, radical assumé, ses positions et ses propos peuvent choquer. Le 23 mai dernier, il comparaissait devant la XVIIe chambre pour des propos tenus en 2015. Paul Fortune, spectateur de ce procès, a rédigé un texte sur ce moment judiciaire qui l’a marqué. Indépendamment de la personne et des propos de Daniel Conversano, il nous a semblé important de partager ce compte rendu qui démontre bien que le gouvernement des juges est un drame pour la liberté d’opinion et d’expression.
PolémiaDès que les juges sont entrés, j’ai compris : trois femmes entre 40 et 60 ans, bien peignées comme on imagine des lectrices de Elle, mais avec l’air sévère de ces institutrices que tous les gamins redoutent. J’étais tombé dans la classe de la maîtresse qu’il ne faut pas avoir, et elles étaient trois. Heureusement pour moi j’étais assis au fond de la classe, entre deux journalistes bien mis, dont l’un passa par-dessus moi un petit papier à son collègue pour communiquer, exactement comme le font deux élèves pour ne pas se faire remarquer. Sur le petit papier auquel j’ai jeté un œil indiscret, le plumitif expliquait à son collègue qu’il ne venait que pour Conversano, le reste des audiences ne l’intéressant pas.
En effet, c’était au procès de Daniel Conversano que j’étais venu assister, curieux de toute chose comme à mon habitude. Figure du microcosme nationaliste dissident sur Internet, Conversano était venu contester un verdict rendu en son absence pour des propos déjà anciens qui, surpris par la Licra (tiens donc !), lui avaient valu une condamnation pour le traditionnel chef d’inculpation d’incitation à la haine raciale. Il contestait le verdict. La Licra n’avait pour le coup pas daigné être représentée.
La proverbiale impartialité de la justice ne semblait pas de mise. La juge en charge du dossier a d’emblée intimé à Conversano de se taire sur un ton d’hostilité déclarée alors qu’il essayait juste de parler, ignorant qu’il était de la procédure. Avec le même ton hostile, elle a lu les outrances verbales mises en cause, ce qui en chargeait la signification dans un sens éminemment défavorable. Le grotesque des propos cités par la juge ont déclenché quelques rires discrets, provoquant aussitôt l’intervention colérique de la présidente du tribunal. Elle menaça de faire évacuer la salle si cela se reproduisait, car « on n’est pas au cirque ici ». Une fois de plus, impression de se retrouver devant une maîtresse d’école aigrie et mauvaise.
Tout dans le ton et le visage des juges m’a frappé par cette hostilité permanente, cette condescendance, cette certitude de dire ce qui se fait et ne se fait pas. Quand ce fut au tour du procureur de s’exprimer, il incarnait à lui seul le mot de mépris. Condescendant, presque moqueur, il affirma que, si la procédure le lui avait permis (ce qui n’était pas le cas), il aurait réclamé non pas les 2000 euros d’amende que contestait Conversano, mais bien de la prison. Frime intimidatrice, sachant qu’il n’avait justement pas les moyens de le faire ? En tout cas, je venais d’entendre un tribunal parler de prison pour sanctionner l’expression d’une opinion ! Cela vous fait tout drôle quand vous le vivez en personne.
Dans sa défense, l’avocat m’a laissé une impression étrange. Il a présenté Conversano comme un pauvre type, un « semi-clochard » (ce sont ses mots exacts), comme s’il ne valait même pas la peine d’être jugé. Il a désigné les soutiens de Conversano, présents dans la salle, comme des « petits Blancs », avec un geste méprisant de la main, histoire de bien montrer que ces gens étaient, au fond, de la merde. Et c’est vrai que ces soutiens de Conversano faisaient pâles figures : jeunes pour la plupart, mal fagotés, rien en eux n’évoquait la prestance ; c’étaient juste de petits Blancs face à des bourgeois, et, à ce jeu, on sait qui gagne. En appeler à ce mépris de classe était peut-être une stratégie de l’avocat, et si elle peut éviter à Conversano de payer 2000 euros, pourquoi pas ? Mais elle m’a laissé une sale impression. Il s’agissait au fond de dénier à Conversano et à ses soutiens toute responsabilité, et, partant, toute dignité. Ces gens sont des pauvres types idiots sans avenir, des pouilleux, des manants, pas de quoi perdre du temps avec eux, Madame la Présidente. Ils ne seront jamais rien. Et peut-être, dans cette envolée un peu convenue, avait-il un peu raison. Puis il a eu l’intelligence aussi de mettre en avant les outrances racialistes des Indigènes de la République ; il a même cité les propos récents de Macron sur les mâles blancs. Il n’était pas si mauvais.
De la défense de Conversano, je ne dirai rien, sinon qu’on le sentait peu habitué à l’exercice : une fois de plus, la position de l’élève pris en flagrant délit qui essaye de s’en sortir tant bien que mal, sachant qu’il n’a presque aucune chance.
C’est cela qui m’a frappé : cette sensation de se trouver face à des gens hostiles, tout-puissants, dont il ne fallait rien attendre sinon de la sévérité et, peut-être, de la détestation. Tous communiaient en un même mépris pour le prolo blanc. J’ai compris qu’il y avait, ici aussi, eux et nous. J’ai assisté à la rencontre de deux mondes absolument irréconciliables. J’ai compris qu’il n’y avait rien à attendre de ces magistrats imbus de leur personne, tout ivres de leur pouvoir de dire le Bien. Je me suis souvenu de ce que me confiait Xavier Raufer : ce sont des bourges qui n’aiment rien tant que les honneurs.
Je suis sorti du tribunal. Tout cela avait l’air d’une pièce de théâtre bien rodée dont le but était de faire sentir au petit Blanc qu’il avait juste le droit de fermer sa gueule. J’ai repensé à la devise de la République française, au mot trop souvent négligé de Fraternité qui y figure : j’en ai ressenti l’absence totale. Du haut de leur piédestal, ces gens continueront leur œuvre. Le système est tout-puissant et fonctionnera à plein régime jusqu’à ce qu’il cause sa propre destruction. Ce monde sera un jour emporté par le chaos. Ce n’est peut-être pas si mal, finalement.Paul Fortune 24/05/2018
Source : Au tribunal du mépris
Crédit photo : US Air Force [CC BY 2.0]
https://www.polemia.com/daniel-conversano-face-tribunal-mepris/
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Le militant immigrationniste Cédric Herrou contesté à Saint-Malo
FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
Selon notre confrère de Breizh-Info le fameux délinquant passeur de migrants qui était l’invité d’ « Étonnants voyageurs », pensait retrouver à Saint-Malo le soutien enthousiaste qui lui fut réservé à Cannes par le ban et l’arrière ban du « Chaud-Bise ».En effet, tout comme le festival de Cannes qui fait, si besoin en était, la promotion de l’immigration, le festival « Étonnant Voyageurs » appelle par la plume de son directeur, le militant historique d’extrême gauche Michel Le Bris, à la mise en place d’une « gouvernance mondiale » pour « accompagner les migrations ».
Cette fois, des militants du Front national s’étaient rassemblés devant l’entrée du Palais du Grand Large à Saint-Malo, arborant une banderole sur laquelle on pouvait lire « Herrou délinquant, immigrationniste, dehors ! ». Ceci provoqua immanquablement la colère, presque hystérique, de quelques festivaliers à têtes grises de la génération humanitaire !
https://fr.novopress.info/210911/le-militant-immigrationniste-cedric-herrou-conteste-a-saint-malo/
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Justice. L’étrange humanisme pénal des Lumières
Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain
Xavier Martin, professeur émérite d’histoire du droit à l’Université d’Angers vient de publier un nouvel essai, Beccaria, Voltaire et Napoléon ou l’étrange humanisme pénal des Lumières*. L’ouvrage ré-explore le bouillonnement des Lumières, de la Révolution et du bonapartisme quant au droit pénal en pointant les contradictions qu’il voit chez les uns et les autres.
Le professeur Martin critique la traduction sollicitée par l’abbé Morellet (Lausanne, 1766) du Traité des délits et des peines (Milan, 1764) du rénovateur du droit pénal que fut Beccaria et recommande une nouvelle édition bilingue**. Il oublie toutefois celle de Chaillou de Lisy (Paris, 1773), semble-t-il fidèle, que j’ai faite mienne.
Le lecteur trouvera dans l’ouvrage du professeur Martin de très intéressants rappels sur les errements des acteurs des Lumières et de la Révolution, comme une mise en garde contre les passions idéologiques. Il est bon de rappeler en effet que Robespierre était, jusque courant 1792, contre la peine de mort, avant de s’abandonner à la passion qui fera de lui le Puceau sanguinaire que l’on sait.
Mais, pour intéressant qu’il soit pour l’honnête homme, l’exercice a ses limites, celles de l’esprit réactionnaire (attention aux passions…). Même « vues de droite », les Lumières ne sont pas réductibles à la Révolution et réciproquement.
Au-delà de ses principes faux, les Lumières, au contraire de la Révolution, ont adouci les mœurs judiciaires, aussi est-ce sous leur influence que Louis XVI mit fin à la question préparatoire (1780), c’est-à-dire de la torture judiciaire. Parfois, dit la sagesse populaire, le diable porte pierre…
Droit pénal et éthique de l’intention
Le professeur Martin accorde, à juste titre, une grande importance à l’intention, mais ses choix philosophiques le font peut-être passer, pour le juriste, à côté de la question.
Il ne suffit pas d’être choqué par l’acquittement de Turreau par le Tribunal révolutionnaire, parce que ses intentions étaient révolutionnaires, et constater que, de son côté Carrier a été condamné et exécuté, parce que ses intentions étaient jugées mauvaises… Car, que condamne-t-on : l’assassinat des civils innocents ou l’intention qui préside au massacre ? Les communistes ont longtemps dit que celle de Staline, irénique s’il en fut, l’innocentait de ses pires méfaits.
En présence d’un acte criminel, la question est-elle l’auteur a-t-il voulu l’acte (ce que l’on appelle le dol) ou pourquoi a-t-il voulu l’acte ? Bref, l’intégration du mobile, gros de partialité, dans la constitution formelle de l’infraction ou l’acte simplement voulu.
Grâce au Traité de Beccaria et à l’utilitarisme de Bentham (presque du positivisme avant la lettre), Napoléon nous a doté d’un code pénal (1810) exceptionnel, qui fit école, aspirant à l’impartialité par son refus de l’inquisition des consciences. Pourtant l’utilitarisme et le positivisme, si décriés de nos jours, portent en droit pénal la vieille image populaire : la carotte ou la bâton. S’agissant de l’Empereur, « la transcendance est absente évidemment » se désole Xavier Martin. Je dirais plutôt heureusement !
Intention et neutralité axiologique du juge
A partir de 1810 l’intention criminelle est objectivée et répond à la question susmentionnée, l’auteur a-t-il voulu l’acte (le dol) et non pourquoi l’a-t-il voulu, sauf en matière de trahison où le mobile de servir l’ennemi est incontournable (ce qui relève du politique et non de la politique pénale). Le système a fonctionné jusqu’en 1972, si l’on met entre parenthèses les lois dites « scélérates » de 1894, précisément car elles incluaient formellement le mobile anarchiste dans la définition de l’infraction.
En 1972, la loi Pleven, dite antiraciste, va inclure le mobile discriminatoire dans certains délits. Un acte en soi licite (refus d’une prestation par exemple) va devenir un délit au regard du mobile discriminatoire. Depuis les lois Lellouche (2002) et Perben II (2004) on a généralisé ce procédé d’inquisition des consciences, faisant du mobile discriminatoire un cas d’aggravation des crimes et délits. Auparavant, et depuis 1810, seuls des éléments objectifs, matérialisés, pouvaient constituer de tels cas.
Nos arrières pensées relèvent de nouveau de la justice et le souvenir de Beccaria s’efface. Pour le nouvel ordre moral, il en va des crimes et délits comme des péchés qui changent la nature de l’acte selon la disposition d’esprit du sujet (cf. les sept vices capitaux). Le juge Beaupère avait demandé à Jeanne d’Arc si elle était en « état de grâce »… Tout plaideur maintenant doit justifier de son état de grâce antiraciste. La transcendance, si opportunément absente de l’esprit de Napoléon, est de retour au Prétoire…
Issue de l’utilitarisme matérialiste et du positivisme, la neutralité axiologique du juge a mauvaise presse. Même, et peut-être d’abord, chez Xavier Martin, mais a-t-on une autre garantie contre les passions néo-révolutionnaires de nos contemporains perdus de moralisme anti-discriminatoire ? D’un côté les méchants (vous et moi professeur !), dont on condamne la « haine », de l’autre les parangons de l’ordre moral, procureurs, militants de la LICRA ou des droits de l’homme. Professeur, malgré l’intérêt intellectuel et historique de votre livre, que peut-on faire contre le Bien auto-proclamé ?
Le nouvel ordre moral a rouvert les portes de l’enfer et ce n’est pas la faute à Voltaire.
Éric Delcroix 23/05/2018
Auteur du Théâtre de Satan, éditions de l’Ӕncre, 2002 et 2010.
* Éditions Dominique Martin Morin, Poitiers, 2018.
** ENS Éditions, 2009.
Crédit photo : Domaine public, via Max Pixel
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HIDALGO, LE MAIRE QUI RIT DANS LES CIMETIÈRES
En 1917, éblouit par le soleil lors d’une cérémonie en hommage aux morts d’une récente bataille, Raymond Poincaré, président de la République, fut immortalisé par un photographe alors qu’il grimaçait, laissant penser qu’il souriait.
Ce fut un énorme tollé et l’expression de « l’homme qui rit dans les cimetières » lui colla à la peau. On était déjà en pleine « fake news ».
Sauf qu’en l’an de disgrâce 2018, quatrième année de l’ère hidalgo-parisienne qui n’en comptera que six, espérons-le, c’est tout à fait sciemment que la municipalité organise ce samedi des promenades et des concerts dans ces lieux de recueillement, pour faire découvrir « ces espaces de biodiversité ».
Ne faites pas grise mine ! Balade gourmande au Père-Lachaise, promenade chantée à la découverte des artistes inhumés dans le cimetière de Montmartre ou lecture dans une bibliothèque éphémère installée au cimetière de Belleville … le « Printemps des cimetières» vous emmènera loin du recueillement qui sied d’ordinaire à ces endroits.
Mais d’où leur vient donc ce besoin irrépressible de désacraliser, d’abaisser au prétexte de démocratiser ? Ce nivellement par le bas qui, au motif de distraire ou éduquer, tente de transformer des lieux de médiation silencieuse, de retour sur soi-même et sur la vanité des choses et des désordres humains en autant de prétextes à « teufs delanoesques »? Qu’il repose en paix : c’est ce qu’on lit sur tant de tombes ! En paix, mais avec fanfare et flonflons en bruit de fond. Bientôt Père-Lachaise-Plage ?
On peut sans exagérer parler d’avilissement.
C’est qu’ils prennent le problème à l’envers tous ces animateurs de Club Med transformés en édiles ! Prenons l’exemple de l’achat récent et à grand frais d’un « ready-made » de Marcel Duchamp par le musée de Chicago, un porte-bouteille promu icône de l’art du vingtième siècle.
On peut ne pas être convaincu par l’oeuvre de ce pionnier du déconstructivisme esthétique. Au moins Duchamp, et tous ceux qui l’ont suivi, essayaient-ils de nous montrer que tout peut être art, que le statut d’oeuvre était dans le regard plus que dans l’objet. Et s’il affublait la Joconde de moustaches, ce n’était que sur une reproduction, pas sur l’original !
Avec Hidalgo et sa bande, c’est tout le contraire : on tire vers le bas les lieux et les choses sublimes ou exceptionnelles pour faire croire qu’elles n’en sont pas. On abaisse l’oeuvre pour, démagogiquement, mettre le spectateur sur un piédestal qu’il ne mérite en rien et qui d’ailleurs ne fera qu’accroître sa frustration puisqu’il sentira que son nouveau statut est en toc et qu’il n’est acquis que par le nivellement. Bref, du socialisme culture…
L’explication de l’installation de ce Barnum est aussi que cela ne coûte pas cher et qu’avec des caisses municipales vides on cherche à amuser à bas prix. Il faut bien payer les « anneries » d’Hidalgo.
Décidément, c’est dans les moindres détails de son action que cette maire accidentelle nous montre sa médiocrité.
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Loi fakes news et ministère de la vérité
De Guy Rouvrais dans Présent :
"Les députés ont examiné en commission la proposition de loi voulue par le gouvernement sur les fake news, lequel gouvernement toutefois n’a pas voulu en avoir l’initiative, ce sont donc les élus LREM qui l’ont proposée. [...]
La commission des lois, avant la discussion du texte en séance le 7 juin, a donc dû définir ce qu’est une fausse nouvelle. Ce qui, en effet, est un préalable et c’est là que gît le lièvre. Apparemment, le sens de « fausse nouvelle » est obvie, c’est une nouvelle… fausse. Naïma Moutchou, rapporteur LREM de la proposition, la distingue toutefois de la fausse information, rien n’est simple… En effet, selon elle, « plus large que la notion de “fausse nouvelle”, la “fausse information” vise les informations dépourvues de tout élément de fait contrôlable de nature à les rendre vraisemblables ». C’est cette définition que la commission a retenue.
Le rapporteur précise que l’enjeu est d’« éviter qu’une atteinte disproportionnée puisse être portée à la liberté d’expression », sachant que « la lutte contre les fausses informations serait circonscrite aux cas dans lesquels il est établi que la diffusion de telles informations procède de la mauvaise foi ». Enregistrons l’aveu : il s’agit bien d’une atteinte à la liberté d’expression mais que le législateur entend limiter selon la bonne ou la « mauvaise foi » de celui qui la diffuse. Une notion éminemment subjective, seul Dieu pouvant sonder le cœur et les reins. Plus prosaïquement, cela revient à décider en fonction de la tête du client…
En outre, pendant les trois mois précédant une élection, des obligations de transparence renforcées seront imposées aux plateformes numériques. L’auteur d’une fausse information sera passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Seuls les candidats et les formations politiques pourront saisir le juge des référés, qui devra prendre dans les 48 heures « les mesures proportionnées et nécessaires » pour faire cesser la diffusion de la fausse information, comme si dans ce laps de temps la justice avait les moyens de vérifier son authenticité et d’apprécier la bonne ou mauvaise foi du diffuseur !"
Toujours dans cette proposition de loi, obligation est faite aux plateformes et moteurs de recherche de "promouvoir les contenus d'information produits par les entreprises de presse".
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