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  • Ce que révèlent certains termes à la mode

    Je n'apprendrai pas au lecteur qu'une des caractéristiques de la mode est justement de se démoder. Elle ne fait succès que dans le cadre du présent. Pas un hasard si la mode est si tendance de nos jours, sachant le présentéisme qui caractérise la postmodernité. Si au sujet de la mode, on songe en tout premier lieu à l'habillement, il y a aussi une mode consistant en la mise en exergue de certains expressions et mots.

    Ainsi aujourd'hui par exemple le terme de « République » que l'on conjugue à toutes les sauces. Alors même que les Français ignoraient ce terme voilà encore peu, les voici désormais très nombreux – mode oblige – à l'utiliser. Au même titre que pour certaines expressions ou tics de langage, « cela fait bien » de les utiliser. C'est ainsi que l'on se retrouve « in » ou « branché ». Comme d'habitude, c'est une question de frime qui, elle, contrairement au terme, durera.

    On évoque donc beaucoup aujourd'hui la République alors même qu'elle est morte et ce, depuis longtemps. La postmodernité qui implique individualisme et subjectivisme n'est pas compatible avec l'esprit de la République. Cette dernière promeut la citoyenneté avec donc un fort versant collectif et l'affirmation des devoirs nécessaires, ce que nos contemporains ne veulent. D'où le succès de la démocratie libérale dont l'état d'esprit séduit, y compris chez ceux qui disent – en toute honnêteté – combattre le Système.

    Ceux là mêmes qui n'ont de cesse de répéter le terme de « République » ont été les premiers à l'enterrer en reconnaissant une valeur certaine aux communautarismes, digne d'écoute dans leur desiderata. Et ces communautarismes ne manquent pas, qu'ils soient régionaux, sexuels, ethniques, religieux … Ces communautarismes sont à l'oeuvre depuis environ un quart de siècle et ses représentant souhaitent bien sur tirer la couverture à eux, ce évidemment au dépens de la globalité nationale, cette dernière se voyant donc alors affaiblie.

    C'est justement parce que la République n'est plus que l'on en parle autant.

    Le phénomène est similaire avec le terme de « laïcité ». C'est très mode, très tendance que de la vanter, alors même qu'elle n'est plus. On peut aussi s'interroger – subjectivisme oblige – si deux Français utilisant le terme, en ont la même définition. Ce qui a tué la laïcité en France, c' est justement l'apparition de communautarismes religieux très revendicatifs, que les gouvernement successifs ont malheureusement reconnus.

    Même l'identité – terme aussi à la mode – qui fait référence à l'essence de la France est sujet à débats. Cela signifie que l'identité ne va plus de soi comme c'est aussi le cas pour « république » et « laïcité ».

    C'est là phénomène inquiétant : la France perd son âme ...

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuFukZVFpAupwDyVmz.shtml

  • Calais « zone de guerre » : camions pris d’assaut par les clandestins

    Des touristes néo-zélandais ont filmé une scène choquante pour eux, hélas banale pour nous : les prise d’assaut de camions par des clandestins aux alentours de Calais.

    La diffusion de cette vidéo intervient au moment où justement, les responsables d’un syndicat de transporteurs, Freight Transport Association, tirent la sonnette d’alarme et parlent désormais de « zone de guerre » pour décrire Calais. la vidéo fait grand bruit outre-Manche. On se souvient du cri d’alarme poussé par des chauffeurs anglais, boycottant Calais de peur que quelqu’un finisse par se faire tuer par les clandestins (voir tweet ci-dessous). Dans le même temps, des motards de la police ont filmé leur intervention sur la rocade de Calais, pour montrer à quel point la situation est tendue.

    On ne peut interpeller personne, on les sort des camions et ils reviennent aussitôt. C’est sans fin…

    explique David Michaux, du syndicat UNSA-Police. Il précise : “On veut aussi montrer que de nombreux migrants sont pacifiques mais aussi que certains, notamment les passeurs, n’hésitent pas à s’en prendre à nous, à nous provoquer, à avoir des comportements très limites.”

    Crédit photo : capture d’écran de la vidéo de touristes montrant un camion pris d’assaut par les clandestins le 8 juin 2015

     

    http://fr.novopress.info/189293/calais-zone-de-guerre-camions-pris-dassaut-par-les-clandestins/#more-189293

  • Manuel Valls ivre de pouvoir et accro à l’article 49 alinéa 3

    Manuel Valls n’est pas un adepte du consensus et du dialogue. Il est enfermé dans sa tour d’ivoire, ivre de la puissance que lui accordent ses fonctions de Premier ministre. L’Assemblée nationale, et donc les Français, seront privés d’un débat en deuxième lecture sur la loi Macron. Ce texte est particulièrement controversé, et ce pour plusieurs raisons scandaleuses parfaitement objectives.

    La loi Macron remet profondément en cause notre modèle économique et s’attaque à des secteurs qui n’étaient pas en crise. Cette loi fourre-tout, dont les sociétalistes font la promotion en expliquant qu’elle « modernisera l’activité économique », déréglementera des pans entiers de notre tissu socio-économique jusqu’alors préservés. Elle ne répond qu’à un objectif : préparer le terrain au traité transatlantique pour Bruxelles et Washington, et plaire aux marchés.

    Lire la suite

  • François Hollande en Algérie : entre realpolitik et auto humiliation

    Lundi 15 juin, durant quelques heures, François Hollande sera en Algérie, pays en état de pré-faillite, "dirigé" par un président moribond et gouverné par l’ "alliance des baïonnettes et des coffres-forts"[1].

     

    L’Algérie est en effet au bord du précipice économique, politique, social et moral. Elle est dévastée par des avalanches successives de scandales comme ceux des détournements de fonds du programme de l’autoroute trans-algérienne (5 milliards de dollars de dessous de table pour un chantier de 17 milliards...), de la Sonatrach ou encore de la banque Khalifa ; or, il ne s’agit là que des plus médiatisés.

    L’équilibre politique algérien repose sur un modus vivendi entre plusieurs clans régionaux et politiques qui se partagent les fruits du pouvoir au sein des deux piliers de l’Etat qui sont l’ANP (Armée nationale populaire) et la DRS (Département du renseignement et de la sécurité). Quant à l’ordre social national, il résulte d’un singulier consensus :

    - à l’intérieur, les dirigeants qui vivent de la corruption et des trafics en tous genres achètent le silence d’une population qui n’ignore rien de leurs agissements, par de multiples subventions,

    - à l’extérieur, ils entretiennent des mercenaires, journalistes et hommes politiques stipendiés, qui font fonctionner d’efficaces réseaux de communication permettant de donner une image rassurante du pays.

    Or, ce système qui fonctionnait grâce à la rente pétrogazière est aujourd’hui bloqué par l’effondrement des cours du pétrole. En un an, le prix du Sahara blend algérien est ainsi passé de 110 dollars le baril à moins de 60 ; or, selon le FMI ( mai 2015), dans l’état actuel de l’économie de l’Algérie, le prix d’équilibre budgétaire de son pétrole devrait être de 111 dollars le baril.

    Résultat : au premier trimestre 2015, les recettes cumulées du budget de l’Etat ont baissé de 13% par rapport à la même période de 2014 ; quant aux recettes de la fiscalité pétrolière, leur recul fut de 28%. Dans ces conditions, les 200 milliards de dollars de réserves de change dont disposait l’Algérie avant la chute des cours du pétrole fondent comme neige au soleil et le Fonds de régulation des recettes (FRR) alimenté par les ventes des hydrocarbures et dans lequel l’Etat puise pour tenter de prolonger la paix sociale n’est plus alimenté.

    La situation est donc gravissime[2]. D’autant plus que les parts de marché de la Sonatrach en Europe vont baisser en raison de la concurrence de Gazprom qui fournit le gaz russe entre 10 à 15% moins cher que celui produit par l’Algérie. Sans compter que depuis 2014, devenu autonome grâce à ses gisements non conventionnels, le client américain qui représentait entre 30 et 35% des recettes de la Sonatrach a disparu...

    Autre phénomène angoissant pour les autorités algériennes, le prix du gaz naturel liquéfié lié au prix du pétrole et des produits raffinés va de plus en plus être aligné sur le prix du gaz naturel américain, ce qui, selon les experts devrait mettre le GNL algérien entre 30 et 40% de ses prix antérieurs. L’Algérie est donc bien au bord du précipice. [....]

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Francois-Hollande-en-Algerie-entre

  • Les Gavroches : La mort s'invite au Sénat les 16 et 17 juin - Concert public le 21 juin à Paris

    Après l'Assemblée Nationale, la Mort est de retour. Le 16 et 17 juin, elle rôde au Sénat.

    Le Gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. 
    Il a libéré la parole des pro-euthanasie.
    les Gavroches dénoncent cette attaque contre la société.

     

    Les Gavroches organisent un grand concert pour la fête de la musique : dimanche à 20h00, sur le parvis de Notre Dame de Paris. 

    "Les Gavroches sortent dans la rue le 21 juin avec violon, cornemuse, piano et guitare, de la voix, du rythme et beaucoup d'ambiance !"
     Gavroches

    Marie Bethanie

  • Manuel de Poutine-bashing à l’attention des journalistes débutants

    L’article qui suit (d’un dénommé Krokodilopublié  sur Agoravox) m’a littéralement fait jubilé. Il traite avec une finesse bien senti et par la dérision de l’incroyable insanité de la presse « alignée » et de ses « petites mains » qui ne reculent devant rien pour salir l’image de la Russie en général et de Poutine en particulier. Je vous laisse savourer… (En guise de ponctuation finale, j’ai été un peu taquin, et je vous ai ajouté une petite vidéo 

    Mais avant – et si il y a des journalistes qui passent par là – je voudrais vous inviter très vivement à regarder cette vidéo (encore merci à Vincent Parlier)… où l’on y voit une cérémonie ukrainienne officiellement nazie à 100 %. Ce sont ces gens là que notre gouvernement supporte avec la crasse complicité des médias. Dites-moi un peu, quel dose de somnifères intellectuels (ou autres substances) faut-il avoir consommé pour nier les faits… qui s’entassent, qui s’entassent… jusqu’à donner la nausée ? Comment continuer à présenter ce régime de Kiev (dont l’AFP reprends presque systématiquement la « version des faits »)  comme étant le « camp du bien » ? Le camp des « valeurs de la démocratie » … contre l’infâme « bête Russe » ?

    Non mais Allô quoi ! 

    Manuel de Poutine-bashing à l’attention des journalistes débutants

    J’allais titrer « Manuel de lynchage de Poutine (ou de dénigrement) », mais autant entrer rapidement dans le vif du sujet : évitez d’écrire un français désuet, utilisez des anglicismes, vrais ou faux, afin de maintenir le cerveau du public dans une ambiance atlantiste et anglophone, la ligne éditoriale de la majorité de nos médias.

    (Et mettez beaucoup de Majuscules, ça fait très Américain et ça ne coûte pas plus cher.)

    Tout d’abord, le principe général : la neutralité n’existe pas. Tout, absolument tout, doit être orienté pour plaire à votre rédac’chef, ses patrons et leurs annonceurs.

    Oubliez vos cours de l’EFJ sur l’histoire etl’éthique du journalisme que de vieilles gloires vous ont assénés en rêvant au Pulitzer qu’ils ont failli avoir.

    On vous y a certainement rapporté les propos de Beuve-Mery : « L’objectivité n’existe pas. L’honnêteté, oui ! ». Ou sa boutade sur le fait qu’il recevait, pour le même article, des lettres de lecteurs le félicitant pour son objectivité et d’autres critiquant son manque d’objectivité !

    L’objectivitéest une chimère, une valeur ringarde abandonnée de tous.

    Le fait nouveau est que l’honnêteté n’est pas loin de prendre le même chemin !

    En tout cas si vous espérez une carrière rapide, avec de belles perspectives de reconversion, abandonnez toute idée d’honnêteté au profit d’une notion plus moderne, quoique ancienne : l’opportunisme. Souple comme la recharge d’un stylo Bic, vous saurez corriger rapidement un article sur l’ordinateur, dans le sens voulu.Surmonter sa tendance naturelle à l’honnêteté n’est pas facile, du moins au début, aussi allons-nous vous donner quelques trucs du métier et des exemples puisés à l’actualité de l’Ukraine, Poutine et la Russie.

    Le but étant le « Poutine-bashing », laissez tomber les cours d’histoire sur l’URSS, l’Ukraine ou la Crimée, compliqués et fastidieux : attaquez ad hominem.

    C’est plus simple et plus amusant.

    Tout le monde a vu au moins une fois une photo de Poutine en train de faire du sport, notamment celle-ci, torse nu dans la taïga, fusil à la main(2007)

    Ou en tenue de camouflage,muni d’un fusil qui fait plus tireur d’élite que chasseur– d’ailleurs reprise pour un jeu de tueur de zombies :

    En judoka. En 2006 il s’entraîne au tir dans le nouveau QG du GRU.

    En 2009 il nage dans de l’eau glacée, puis à cheval, en scooter, avec un tigre, à la chasse à la baleine (scientifique). Bref, la matière est vaste, mais comment l’utiliser au mieux ?

    Ne tombez pas dans la banalité, comme Wikipedia qui prétend qu’il fait du sport parce qu’il aime le sport !

    « Élève médiocre et bagarreur, Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l’âge de 11 ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s’est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, en 1975, de judo). Il aime jouer au tennis, faire du ski alpin, de l’équitation et de la natation. »

    Ce goût de la vérité peut être acceptable dans une encyclopédie, mais pas pour un journaliste !

    Un stagiaire peu inspiré dira qu’il est sportif mais qu’il en joue comme tout politicien, en se mettant en scène, comme les footings des présidents américains entourés de leurs « Secret Service », ou notre Sarkozy avec son teeshirt du NYPD, ou F. Hollande en.. . scooter.

    Mais on ne vous paie pas pour écrire que Poutine est un politicien comme les autres, c’est pas avec ça que vous vous ferez remarquer du boss. On vous paie pour montrer que les autres présidents ont de nobles raisons de se mettre en scène, comme Slate l’a bien compris : « Nicolas Sarkozy est un amoureux du sport. Outre son jogging quotidien, notre Président est également un cycliste émérite. Mais pas seulement. Supporter du PSG, il aime la compagnie des sportifs de haut niveau et ne perd pas une occasion de les encourager. »

    Prenez-en de la graine, celui qui a rédigé cette accroche ira loin.

    Les autres présidentsveulent être proches du peuple (VGE en campagne électorale, pas en safari africain…), honorer des vedettes du sport de leur présence (Tony Blair, Schroeder), honorer la mémoire d’anciens combattants(George Bush), courir par patriotisme, jouer avec une belle blonde (?) (Loukachenko), ou simplement aiment le sport (Evo Moralès). Tous ces président-sportifs dans leurs oeuvres, dans cet excellentdiaporama

    Alors comment faire du Poutine-bashing avec ce que tous les présidents pratiquent ? (Du moins ceux qui le peuvent…)

    Sur le mode ironique : en faisant remarquer qu’être torse nu au milieu des moustiques et des épineux n’est pas la tenue la plus pratique pour la chasse ou l’équitation. Mais cette ironie bon enfant tendrait à le rendre sympathique, sur le mode « il s’est mis en vedette mais c’est tellement évident que c’est un clin d’oeil ».

    Étudiez les pros :

    « Vladimir Poutine est passé maître dans l’art de se mettre en scène. Année après année, été comme hiver, il ne recule devant rien pour se débarrasser de son étiquette d’apparatchik moscovite. Un sportif amoureux de la nature et des nouvelles technologies, voilà l’image que l’ancien espion du KGB veut donner… »(Slate)

    (Attention : ne rappelez jamais que Bush père a dirigé la CIA)

    Si Poutine fait du sport et se met en scène, c’est par par démagogie, prétention, nationalisme, mégalomanie ou militarisme. Il se croit un surhomme, il est inquiétant, voire dangereux.

    Vous pouvez aussi faire preuve d’originalité : on pourrait le qualifier de voleur pour s’être emparé du « mens sana in corpore sano » de notre civilisation gréco-romaine !

    Si vraiment vous tenez à rappeler qu’il est authentiquement sportif (ce zeste d’honnêteté vous perdra), faites-le avec une ironie bien sentie, comme ici  :

    « La campagne de Vladimir Poutine pour les prochaines élections présidentielles russes est assez simple puisque l’actuel Premier ministre excelle dans tous les domaines. Après avoir montré ses talents de joueur de badminton, il a fait du judo avant de conduire une Formule 1, de tuer un tigre, d’escalader une paroi rocheuse des Alpes et d’endosser le costume de dentiste. Hier, il a même montré ses incroyables talents de hockeyeur sur glace (…) Vladimir Poutine qui slalomait dans une défense qui n’osait pas défendre et face à un gardien qui priait pour ne pas arrêter le tir. » Ça c’est un pro, coco !(Sa photo jouant au badminton ne doit pas être utilisée, trop pacifique. Si vous n’avez pas encore compris ça, je ne donne pas cher de votre avenir dans les médias. Au fait, le type qui l’a mise dans ce diaporama travaille-t-il encore à « 20 minutes » ? Étonnamment, on ne voit jamais cette photo…)

    Prenez exemple auprès d’un autre de nos experts en Poutine-bashing, l’ex-journal de référence, Le Monde. : « pays dont le maître aime mettre en scène sa virilité et sa force. L’objectif : sacraliser le corps du roi et affirmer sa toute-puissance. »

    Tapez fort, sans scrupules, les plus (ex)-grands s’y sont mis !

    Dans cet esprit, je vous propose un petit exercice pour vous faire la main :

    George Bush ou Clinton jouent au golf (même diaporama, photo 21 et 22). Imaginons que Poutine ait été photographié sur un green, quelle légende choisiriez-vous ?

    Poutine se détend avant une rencontre sur les accords de Minsk2

    Poutine joue au golf avec des oligarques.

    Si vous hésitez, envisagez un changement de carrière.

    Variez un peu en alternant sport et sexe. Vous pouvez rappeler ses problèmes conjugaux, mais en un temps où les stars se marient cinq ou six fois, où nos propres présidents ont des vies privées dignes de Hollywood, et maintenant que Poutine a officialisé sa séparation, c ‘est du réchauffé pour stagiaires.

    Cherchez un truc original, fût-il insignifiant, limite imaginaire, à la manière de l’Observateur : leur article sur « Poutine galant ».

    Et quand vous tenez un angle d’attaque (car il s’agit bien d’attaquer, j’espère que vous l’avez compris), utilisez-le sans relâche. Soyez comme un chien qui ne veut pas lâcher son os : six mois après les faits, L’Obs mettait toujours ce papier anecdotiqueà la une de son site !

    Bien sûr, sport ou sexe, on ne peut attaquer l’homme en permanence, même un journaliste moderne est obligé de mettre quelques infos de temps en temps ! C’est donc à la façon de les manipuler qu’on jugera de votre soumission.

    Déjà, soignez les titres, car certains lecteurs pressés ne liront que ça… Et pour les titres, retenez un bon truc : la forme interrogative, élégante méthode qui permet de décliner suppositions, exagérations, ou mensonges éhontés (qui ne sont finalement que des hypothèses) : « Ukraine : la Russie amasse-t-elle du matériel militaire à la frontière ? »(L’Express)

    « UKRAINE. Après Debaltseve, les séparatistes veulent-ils prendre Marioupol ? »

    (L’Obs)

    C’est une technique qui en outre laisse libre cours à votre imagination, par exemple : « Poutine mange-t-il des enfants au petit-déjeuner ? » (j’exagère volontairement pour être plus clair)

    Bien sûr, l’interrogation n’est pas limitée au titre. Comme nous l’avons appris en philo (qui a dit que la philo en terminale ne servait à rien ?) il faut souvent finir par un questionnement plus vaste :

    « Mais s’arrêteront-ils là ou continueront-ils de gagner du terrain vers le sud et le grand port de Marioupol ? »

    « Poutine veut-il reconstituer l’URSS ? »

    Soyez bref. Et ne gardez que les infos favorables à votre camp. Par exemple récemment, le Parisienet BFM-TV ont fait ça très bien en omettant les civils tués à Donetsk et dans les villages alentour (citez-les quand même de temps à autres pour faire objectif). Laissez tomber les 6000 victimes civiles estimées, ou les mines placées par les milices.

    Pareil pour les violations des accords de Minsk-2 : si vous tenez à votre job, n’allez pas dire que tirs et bombardements sont autant le fait de l’armée ukrainienne que des rebelles, ou que la présence de mercenaires américains et les livraisons d’armes sont contraires à ces accords ! Ou que Kiev ne veut pas en appliquer le volet politique. Faites simple à la manière des vieux westerns : les bons et les méchants.

    Pour faire bref, simple et rapide, il y a une méthode journalistique très utilisée : recopier les dépêches de l’AFP ou de Reuters – libre à vous de les citer comme dépêches, ou de les utiliser pour « rédiger » un papier. Vos patrons paient déjà un abonnement à l’année à ces agences, alors pour qu’ils vous engagent, il faut leur montrer que vous en voulez !

    Autre truc du métier : une « erreur » de traduction peut rendre bien des services…

    « Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes ». C’est ce qu’a assuré ce mercredi Vladimir Poutine en interview sur Europe 1 et TF1 mercredi soir, selon la traduction proposée par les chaînes. Le chef d’État russe réagissait aux propos d’Hillary Clinton comparant l’attitude de la Russie à celle de l’Allemagne des années 30. Quelques secondes plus tard, il a aussi estimé que « pour une femme, la faiblesse n’est pas tellement un défaut ».

    L’AFP propose une traduction des mots du président russe plus nuancée. « Il vaut mieux ne pas se disputer avec les femmes », aurait-il déclare. Poursuivant : « Mais Mme Clinton n’a jamais été très élégante dans ses déclarations. »(Le Figaro)

    Renseignements pris, une traduction fidèle, non littérale, serait qu’il ne faut pas contredire les femmes, une phrase courante en russe, un adage populaire ironique, devenu par la grâce des médias une affaire internationale !

    Et là encore, lorsque vous tenez un truc, répétez-vous, renforcez l’effet par des commentaires de peoples, comme celui de l’ancienne compagne de François Hollande qui s’est dite sur Tweeter « heureuse de ne pas avoir à serrer la main de Poutine » !

    Si vous voulez vraiment montrer votre dévotion à la cause atlantiste, écrivez de temps en temps Poutine à l’américaine, « Putin », comme si c’était plus fort que vous : on finira par vous remarquer, votre boss ou même des lobbys, des « think tanks » subventionnés par les USA, qui vous contacteront comme ils l’ont fait pour beaucoup d’autres journalistes…

    Une panne d’inspiration ? Sortez les liens financiers de la Russie avec l’extrême-droite française(L’Obs)

    Reposez-vous de temps en temps en faisant parler un invité pro-Kiev(L’Obs)

    Puis en le réinvitant…(L’Obs)

    Ou un autre écrivain(L’Obs)

    Évitez les métaphores complexes, les raisonnements trop subtils, simplifiez, simplifiez, simplifiez. Un seul exemple : lorsque Poutine a dit « Celui qui ne regrette pas la fin de l’Union soviétique n’a pas de coeur. celui qui pense que l’on peut recréer l’Union soviétique n’a pas de tête. »

    Vous devez résumer par une phrase choc : Poutine regrette l’Union soviétique ! De regretter à vouloir, il n’y a qu’un pas, que le lecteur franchira de lui-même, en se sentant flatté que vous lui ayez permis de faire preuve d’intelligence plutôt que de l’obliger à réfléchir sur une phrase subtile.

    Un petit coup de fatigue ? Restez dans le flou : indiquez des bombardements sans vraiment dire qui tire sur qui(Le FIgaro)

    Vous pouvez aussi étudier ce qu’il ne faut pas faire :

    de longs articles qui analysent en profondeur des problèmes complexes

    Article de Stephen F.Cohen, traduit par le siteLes crises

    Des tribunes de personnalités contestant le dogme (le Monde diplomatique)

    Ou un article par une invitée duPoint(payant)

    Abandonnez vos rêves de grand Reporter et de Pulitzer : les journaux sont subventionnés, ils survivent grâce aux pubs et ne peuvent presque plus investir dans de longues et coûteuses enquêtes sur le terrain.

    L’Expresset Courrier international ont bien fait un papier sur la vague de « suicides » et d’assassinats à Kiev, ainsi que le second une enquête auprès des réfugiés ukrainiens accueillis jusqu’au fin fond de la Russie, mais c’est l’exception. La télé ? Pareil.

    Enfin, cerise sur le gâteau, il n’est pas interdit à un journaliste moderne d’avoir quelques notions de français. Vous pourrez ainsi doser la force des qualificatifs ou user à volonté d’ironie et d’euphémismes.

    Par exemple, il n’y a pas de guerre civile en Ukraine : il y a une crise ukrainienne, une agression russe voire, selon Kiev, une guerre avec la Russie… (Kiev est souvent repris tel quel par l’AFP, avec des guillemets lorsqu’ils ont une crise de conscience).

    La métaphore et l’outrance : comme le nouveau magazineSocietyde mai qui titre à la une « Comment faire plier Poutine ? Dans les secrets des négociations entre la France et la bête russe. » ! Ça c’est des vrais pros.

    Plus c’est gros(sier), plus ça passe dans le journalisme2.0 !

    Nota : pour plus de détails sur la bataille de l’information, très intéressant numéro de Courrier international (21-27/05 2015) : Le retour de la propagande.

    Reprendre les exagérations des autres permet de se reposer tout en se donnant une image d’objectivité, d’autant plus que Kiev se montre très généreux en déclarations délirantes :

    « Ukraine : plus de 9000 soldats russes déployés, selon Kiev »(Le Parisien)

    « Poutine se bat contre vous, les Européens ! »(L’express)

    « Une vingtaine de chars russes et dix systèmes de missiles ont par ailleurs franchi la frontière pour pénétrer en Ukraine et se dirigeraient vers la ville de Novoazovsk, à l’est de Marioupol, selon l’armée ukrainienne citée par Reuters. »(L’Obs)

    Donnez souvent la parole aux opposants ; d’une part ça vous évite la peine d’écrire un article, de l’autre ça va dans le sens du vent(L’Obs)

    L’Otan, la Pologne, la Lituanie et les sénateurs néocons américains sont aussi une source inépuisable de divagations russophobes sur lesquelles vous pouvez broder : « L’Otan appelle la Russie à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et à ne pas intervenir sous couvert de maintien de la paix. » (La Russie ne doit pas placer ses troupes sur son propre territoire !)(L’Obs).

    «  »Fortes probabilités » d’une attaque russe en Baltique (Rasmussen) »(France-info)

    En fait, plutôt que de faire une école de journalisme, vous auriez dû faire vos armes dans la pub, dont les techniques sont plus en phase avec le journalisme numérique. Mais bon, tout n’est pas perdu. Avec un peu d’application, vous devriez pouvoir oublier tout ce qu’on vous a appris sur la séparation des faits et de l’analyse, l’éthique, la vérification, le recoupement des sources, et tout ce fourbi d’un autre temps qui prend un temps fou et vous fera coiffer au poteau par vos concurrents : c’est le soir même qu’on attend votre papier, pas dans une semaine ! Laissez ces vielles lunes aux services secrets qui informent le gouvernement. Vous, vous informez le public, le formez, le déformez !

    Par contre, montrez-vous capable de faire du Poutine-bashing à la demande, de pondre à la chaîne des titres-choc, bien dans la ligne et avec un calembour ou un jeu de mot en prime, et le poste de rédac’chef sera à votre portée !

    Source : Agoravox

    VIDEO BONUS  (english sorry ! but les images sont éloquentes quand même) :

     

     

     
     
  • Claude Bartolone accueille personnellement les clandestins à Paris

    L’actualité parisienne de ces derniers jours est émaillée d’incidents de clandestins. Les médias préfèrent utiliser le terme vague de « migrants », mais ne nous y trompons pas, il s’agit bien de délinquants entrés illégalement sur le sol français. Il y a d’abord eu l’évacuation du bidonville du métro La Chapelle le 2 juin, pour des raisons sanitaires. La pression de ces clandestins est telle que pendant même l’évacuation une centaine d’autres clandestins attendait la place de pied ferme. Mais les 350 personnes évacuées n’ont pas à s’en faire. L’État est généreux. La majorité d’entre eux est alors accueillie dans un centre d’hébergement d’urgence tandis que 74 sont relogés dans des hôtels, en particulier les mineurs.

    Cette évacuation a pourtant donné lieu à d’autres rebondissements
    À l’initiative des associations de soutien, la halle Pajol dans le XVIIIe arrondissement de la capitale a été squattée quelques heures par plusieurs dizaines de clandestins. Ils ont finalement été évacués par la police. Le défenseur des droits a déjà été saisi pour qu’il se prononce sur les conditions de cette évacuation. C’est à cette occasion qu’Olivier Besancenot s’est fait bousculer par la police, alors qu’il tentait de s’interposer contre l’évacuation.

    Quelle est la réaction des autorités face à cette situation ?
    Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, accompagné du maire de Paris est allé jusqu’à saluer personnellement les clandestins dans un centre d’accueil. Il estime que la mise en place d’accueil décent ne crée pas d’appel d’air. Il plaide donc pour un accueil d’urgence pour tous les migrants ainsi que pour une répartition sur tout le territoire, manière de lisser le problème et de le rendre plus supportable pour la population française. Gageons qu’il verrait les choses d’une tout autre manière s’il habitait Calais ou le XVIII arrondissement.

    Le maire de Paris s’est également exprimé
    Anne Hidalgo estime de son côté que les clandestins ne peuvent pas dormir dehors

    Face à l’afflux de migrants auquel nous sommes confrontés, il faut ouvrir un centre qui permette de s’occuper des migrants qui ne savent pas où ils vont demander asile. Accompagnés par les associations, il faut un lieu où ils puissent se poser et réfléchir

    a demandé la maire de Paris. Elle avait l’air moins gênée lorsqu’il ne s’agissait que de SDF français.

    Une autre solution est pourtant possible 
    Bien sûr. L’Australie nous en a donné un exemple flagrant, il y a un an en interdisant drastiquement l’immigration clandestine. Plus récemment et plus près de nous, l’Autriche a gelé en fin de semaine dernière l’examen des demandes d’asiles. Elle souhaite ainsi inciter les autres pays européens à faire de même. Espérons qu’elle fasse des émules.

    http://fr.novopress.info/

  • Le président syrien, El Assad, fait le lien entre la guerre en Syrie et la guerre en Ukraine

    Bachar el Assad
    Principaux extraits de l’interview du Président syrien,  Bachar el Assad, devant la presse russe au mois de mai 2015.

    Allemand traduit en français

  • Quelles règles géopolitiques ont joué dans le conflit du Kosovo?

    Intervention de Robert Steuckers au Colloque de " Synergon-Deutschland ", 24-25 avril 1999 &  à la Conférence sur la Guerre en Yougoslavie de la " Lega Nord ", Milan, 6 mai 1999.  
    Avec le déclenchement du conflit en Yougoslavie, le 25 mars 1999, toute géopolitique européenne, russe, euro-russe, eurasienne ou germano-russe (peu importe désormais les adjectifs!), doit :  
    Premièrement : être une réponse au projet de Zbigniew Brzezinski, esquissé dans son livre The Grand Chessboard.
    Deuxièmement : organiser une riposte à la stratégie pratique et réelle qui découle de la lecture par les états-majors de ces thèses de Brzezinski. Cette stratégie s’appelle " New Silk Road Land Bridge Project ", comme vient de le rappeler Michael Wiesberg dans l’éditorial de Junge Freiheit, la semaine dernière. Le Projet " New Silk Road Land Bridge " (= Pont Terrestre sur le Nouvelle Route de la Soie) repose cependant sur des réflexions géopolitiques et géostratégiques très anciennes. Elle est une réactualisation de la stratégie du “containment” appliquée pen-dant la guerre froide. Le “containment” dérive des théories géopolitiques  
    1. d’Homer Lea, dont Jean-Jacques Langendorf, expert militaire suisse, a réédité le maître-ouvrage en allemand au début des années 80. Dans The Day of the Saxons, Lea fixait la stratégie britannique du “containment” de l’Empire russe, du Bosphore à l’Indus. Lea expliquait que les Russes ne pouvaient pas s’emparer des Dardanelles ou les contrôler indirectement (on se souvient de la Guerre de Crimée et des clauses très dures imposées à l’Empire russe par le Traité de Paris de 1856), qu’ils ne pouvaient pas franchir le Caucase ni dépasser la ligne Téhéran-Kaboul.   
    2. d’Halford John Mackinder, pour qui les puissances maritimes, dont l’Angleterre, devaient contrôler les " rimlands ", pour que ceux-ci ne tombent pas sous l’hégémonie du " heartland ", des puissances du milieu, des puissances continentales. La dynamique de l’histoire russe, plus précisément de la Principauté de Moscovie, est centripète, dans la mesure où la capitale russe est idéalement située : au départ de Moscou, on peut aisément contrôler le cours de tous les fleuves russes, comme, au dé-part de Paris, on peut aisément contrôler tous les fleuves français et les régions qu’ils baignent. Moscou et Paris exercent une attraction sur leur périphérie grâce à la configuration hydrographique du pays qu’elles contrôlent.
    La dynamique centrifuge de l’histoire allemande
    Au contraire, la dynamique de l’histoire allemande est centrifuge parce que les bassins fluviaux qui innervent le territoire germanique sont parallèles les uns aux autres et ne permettent pas une dynamique centripète comme en Russie d’Europe et en France. Un pays dont les fleuves sont parallèles ne peut être aisément centralisé. Les bassins fluviaux restent bien séparés les uns des autres, ce qui sépare également les populations qui se fixent dans les zones très oecuméniques que sont les vallées. 
    L’unification politique des pays à fleuves parallèles est très difficile. Face à cet inconvénient du territoire allemand, plus spécialement de la plaine nord-européenne de l’Yser au Niémen et, plus particulièrement encore, au territoire du Royaume de Prusse (du Rhin à la Vistule), l’économiste Friedrich List préconisera la construction de chemins de fer et le creusement de canaux d’une vallée parallèle à l’autre, de façon à les désenclaver les unes par rapport aux autres. 
    Outre l’Allemagne (et la Prusse), d’autres régions du monde connaissent ce parallélisme problématique des fleuves et des vallées.  
    1. La Belgique, dont la configuration hydrographique consiste en une juxtaposition des bassins de l’Yser, de l’Escaut et de la Meuse, avec un quasi parallélisme de leurs affluents (pour l’Escaut : la Lys, la Dendre ; puis la Senne, la Dyle et le De-mer), connaît en petit ce que la grande plaine nord-européenne connaît en grand. Au début de l’histoire de la Belgique indépendante, le Roi Léopold I a fait appel à List, qui lui a conseillé une politique de chemin de fer et le creusement de canaux permettant de relier les bassins de l’Escaut et de la Meuse, puis de la Meuse et du Rhin, en connexion avec le système allemand. De ce projet, discuté très tôt entre Léopold I et F. List, sont nés le Canal Albert en 1928 seulement (d’Anvers à Liège) et le Canal du Centre (reliant la Haine, affluent de l’Escaut, à la Sambre, principal affluent de la Meuse). Ensuite, autre épine dorsale du système politico-économique belge, le Canal ABC (Anvers-Bruxelles-Charleroi). L’unité belge, pourtant très contestée politiquement, doit sa survie à ce système de canaux. Sans eux, les habitants de ces multiples microrégions flamandes ou wallonnes, auraient continué à s’ignorer et n’auraient jamais vu ni compris l’utilité d’une certaine forme d’unité politique. L’idée belge est vivace à Charleroi parce qu’elle repose, consciemment ou inconsciemment, sur le Canal ABC, lien majeur de la ville avec le large (les ports de mer de Bruxelles et d’Anvers) (le Ministre-Président flamand,  Luc Van den Brande, confronté récemment à de jeunes étudiants wallons de Charleroi, dans un débat sur la confédéralisation des régions de Belgique, a entendu de vibrants plaidoyers unitaristes, que l’on n’entend plus ailleurs en Wallonie ; dans leur subconscient, ces jeunes savent ou croient encore que leur avenir dépend de la fluidité du trafic sur le Canal ABC).  
    2. . La Sibérie, comme " Ergänzungsraum "  [espace complémentaire] de la Russie moscovienne, connaît également un parallélisme des grands fleuves (Ob, Iénisséï, Léna). Si la Russie semble être, par son hydrographie, une unité géographique et politique inébranlable, en dépit d’un certain particularisme ukrainien, les immenses prolongements territoriaux de Sibérie, eux, semblent avoir, sur le plan hydrographique, les mêmes difficultés que l’Allemagne et la Belgique en plus petit ou en très petit. Raison pour laquelle le Ministre du Tsar Sergueï Witte, au début de ce siècle, a réalisé au forceps le Transsibérien, qui alarmait les Anglais car les armées russes acquéraient, grâce à cette voie ferroviaire transcontinentale, une mobilité et une vélocité inégalées. La réalisation du Transsibérien donne l’occasion à Mackinder de formuler sa géopolitique, qui repose essentiellement sur la dynamique et l’opposition Terre/Mer. Parce que les voies ferrées et les canaux donnent aux puissances continen-tales une forte mobilité, comparable à celle des navires des thalassocraties, Mackinder théorise le containment, bien avant la guerre froide, au moment où la moindre mobilité habituelle de la puissance continentale russe cesse d’être véritablement un handicap.