
Léopold Sédar Senghor est mort il y a 22 ans, jour pour jour, le 20 décembre 2001. C’était un grand poète, un homme politique plein de convictions, un ami de Pompidou. Ils avaient en partage l’amour de la langue française et de la grammaire. Leur échange, lors de la visite de Pompidou, était, de l’avis même des commentateurs, un exercice de style entre agrégés. Senghor, l’inventeur de la négritude, était le premier agrégé de grammaire français qui fût originaire d’Afrique. Pompidou, lui, était un normalien à la culture vertigineuse, qui cita Éluard (Comprenne qui voudra) de mémoire, en conférence de presse, ému aux larmes, au moment de l’affaire Russier. On n’imagine pas ça aujourd’hui.