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lobby - Page 2122

  • « Contre la pensée unique » par Claude Hagège

    hagège

    « Contre la pensée unique »  est le dernier ouvrage de Claude Hagège, linguiste, professeur au Collège de France, qui a publié de nombreux livres sur les langues et qui veut dans celui-ci souligner l’importance de penser, écrire et publier dans sa propre langue. 

    En excellent professeur qu’il est, Claude Hagège commence par distinguer trois catégories générales dans les langues.

    Tout d’abord la « langue de culture » qui a pour propriété de s’être diffusée au delà de son territoire d’origine à travers les siècles et par l’intermédiaire de « monuments littéraires ». Comme exemple on pourrait citer le Grec.

    Vient ensuite la « langue vernaculaire » qui est celle d’une communauté ou d’un groupe. Comme exemple on pourrait citer l’allemand qui est la langue vernaculaire de l’Allemagne, de l’Autriche et d’une partie de la Suisse.

    Enfin arrive la « langue véhiculaire », langue de communication et qui sert de lien à des groupes ne partageant pas la même langue vernaculaire. A titre d’exemple, on peut citer l’anglais aujourd’hui et le latin hier.

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  • En France, mieux vaut être immigré illégal qu’handicapé français

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Une récente affaire vient démontrer qu’il vaut mieux être un immigré illégal qu’un Français handicapé, aux yeux du pouvoir.

    Jugez plutôt. Une jeune femme lourdement handicapée, âgée de 19 ans, s’est retrouvée dans une situation hélas bien connue des familles d’enfants ou adultes handicapés : elle devait rester chez ses parents qui, physiquement, ne pouvaient pas seuls la prendre en charge. Il n’y avait pas assez de places dans les structures institutionnelles adaptées pour l’accueillir. Il est vrai que l’Etat préfère souvent envoyer les Français handicapés à l’étranger, en Belgique notamment, plutôt que d’assumer son rôle en la matière…

     

    Lassés, les parents ont saisi les juridictions administratives. Le Tribunal administratif de Pontoise a ordonné à l’État de prendre toutes dispositions pour qu’une place en hébergement spécialisé soit trouvée à la jeune fille. Le tout sous peine d’astreinte.

    Mais le gouvernement n’a pas apprécié…
    Le ministre Marie‑Arlette Carlotti (photo) a décidé de contester cette décision devant le Conseil d’état. Elle souhaitait éviter la judiciarisation de ce genre d’affaires. Sans doute consciente du scandale que l’indécence d’un tel appel déclencherait dans la population, elle a fini par renoncer quelques jours plus tard.

    Le traitement de cette affaire est bien différent de celui de l’affaire Leonarda ?
    Les immigrés illégaux en situation d’urgence bénéficient de protections légales renforcées, de budgets supplémentaires, d’accompagnement par des associations subventionnées, de soutien médiatique d’envergure.

    Mais pour Amélie la jeune handicapée, pas de discours larmoyant du président de la République, pas d’indignation médiatique des pseudo‑artistes engagés, pas de scandale monté en sauce par les médias, pas de lycéens hirsutes manifestant pour défendre la République…

    La compassion républicaine est à géographie variable, à nationalité variable et, somme toute, à validité variable. Et pour cause : on voit mal des handicapés moteurs cérébraux mettre à feu et à sang des zones de non‑droit…

    http://fr.novopress.info/143228/en-france-mieux-vaut-etre-immigre-illegal-quhandicape-francais/

  • Communautarisme LGBT au sein de la police et de la gendarmerie

    La revue professionnelle « L’Essor de la gendarmerie » relève que la gendarmerie pourrait être confrontée à une situation inattendue : « peut-être plus rapidement qu’on ne l’imagine (…), des couples de deux gendarmes masculins ou de deux gendarmes féminins ».

    Il existe d’ailleurs un site de rencontres, « Deltagay », destiné aux militaires, gendarmes, policiers, CRS et pompiers homosexuels, preuve que le communautarisme est sans limite.

    Et, depuis, 2001, il existe une association de policiers et gendarmes homosexuels dénommée FLAG en référence au « Rainbow Flag », drapeau homosexuel. Cette association – qui participe à la gay pride – est à l’origine de la fondation en 2004 à Amsterdam de l’ « European Gaycop Network », réseau européen de policiers et gendarmes homosexuels, bisexuels et transsexuels, qui est devenu ensuite l’ « European Gay Police Association ».

    Pour la petite histoire, FLAG tenait ses permanences au « Banana Café », bar homosexuel parisien fréquenté régulièrement par Frigide Barjot qui en portait le blouson durant toutes les conférences de presse de La Manif Pour Tous…

    Au fait, il serait intéressant de connaître l’affectation de ces gendarmes, policiers et CRS homosexuels durant les manifestations contre la loi Taubira et d’évaluer leur éventuel zèle à appliquer quelques ordres « musclés » de Manuel Valls…

    lire la suite sur http://medias-presse.info/communautarisme-lgbt-au-sein-de-la-police-et-de-la-gendarmerie/

  • La publicité élément clé de l’idéologie dominante (5/5)

    E) La publicité, une désinformation ludique au service de l’idéologie dominante
    C’est une désinformation cool au service d’une idéologie dure.
    E.1. L’idéologie publicitaire ne se contente pas de véhiculer trois messages subliminaux qui renvoient à l’idéologie dominante :
    1) L’idée qu’il serait socialement et moralement légitime de céder à ses envies (devenues besoins pour la circonstance) ; c’est une reformulation de l’antienne libérale : les vices privés font les vertus publiques. Valorisation aussi de la « liberté » réduite à la consommation. Ex. « Obéis à ta soif », pub de Sprite. La thématique de l’envie est une constante du discours publicitaire (« Avec le TGV cédez à l’envie de partir plus souvent »). Le sur-emploi des termes « envie » et « passion » est d’ailleurs significatif du discours publicitaire.
    Car la publicité joue non pas sur le registre des besoins, qui sont atteignables et donc limités, mais sur celui des envies et des passions, qui sont compulsives et sans limites.
    2) L’idée que toutes les questions existentielles seraient solubles dans l’achat et la vente d’un produit ou d’un service sur le marché (et donc implicitement que tout ce qui est gratuit n’a pas de valeur) ; et que c’est l’achat commercial qui permet d’exister (cf. la publicité : « En Devernois, je suis moi » ou « Elle assure en Rodier »). A contrario, une journée sans achat est considérée comme pauvre ou inutile, car les loisirs ont été assimilés aux achats (le « temps libre » comme le « sport » ne sont pas gratuits !).
    3) La publicité instille une néoténie permanente, car elle vise en permanence à abaisser le seuil psychologique à partir duquel on préfère renoncer à l’ancien pour acheter du neuf. Elle prétend donc en permanence que tout ce qui arrive de nouveau est mieux ou meilleur et que cela reflèterait une normalité.
    Ces caractéristiques rejoignent les fondements intellectuels de l’idéologie dominante :
    l’individualisme narcissique, mesure de toute chose (la société « moitrinaire », disait Léon Daudet !) et le dépassement voire la destruction des communautés naturelles ;
    le culte du progrès infini (nouveau = mieux) ;
    la réduction égalitaire de l’homme à l’avoir et non plus à l’être.
    E.2. La publicité nous montre surtout un monde inaccessible : celui de la mondialisation heureuse (pour paraphraser DSK) : c’est la vitrine de la mondialisation, destinée à appâter le chaland.
    E.2.1. La publicité a pour mission de faire désirer ce que nous n’avons pas et de nous faire mépriser ce dont nous jouissons déjà, comme l’écrit Serge Latouche (Bon pour la casse, 2012). Le publicitaire Frédéric Beigbeder déclare « Dans mon métier personne ne désire votre bonheur parce que les gens heureux ne consomment pas » (S. Latouche, op. cit., page 23). « Ce système fragile perdure seulement par le culte de l’envie », d’après Jacques Séguéla (S. Latouche, op. cit., page 23).
    La publicité sert à créer en permanence de l’obsolescence psychologique. Les publicitaires américains cités par V. Packard se définissaient déjà comme des « marchands de mécontentement » : « Ce qui fait la grandeur de ce pays, c’est la création de besoins et de désirs, la création du dégoût pour tout ce qui est vieux et démodé » (op. cit., page 25). C’est la fonction de ce que l’on appelle la mode de véhiculer cette obsolescence. A côté, bien sûr, de l’obsolescence programmée des produits. La peur de la panne fatale est aussi un profond soutien publicitaire (on préfère acheter un nouveau produit pour ne pas avoir à faire face à une panne).
    Vance Packard identifiait pour sa part différents moyens de provoquer l’obsolescence psychologique :
    - rendre le public conscient de la mode (Packard prend l’exemple de la création d’une mode vestimentaire masculine qui n’existait pas auparavant aux Etats-Unis) ;
    - la changer fréquemment (notamment un simple changement de couleur des produits comme dans le cas de l’automobile) ;
    - rendre les gens honteux des biens qu’ils possèdent déjà ;
    - surmonter le sentiment de culpabilité d’acheter des biens inutiles ou superfétatoires (ex. un véhicule surpuissant pour l’usage qu’on en fera : on justifie cela par la « sécurité » supérieure qu’il offrirait).
    D’où l’utilisation systématique d’images renvoyant à un type idéalisé, qui jouent un rôle central dans la publicité : le top model, le nouveau mâle, les symboles de la richesse, la nostalgie d’un monde rural disparu, la famille unie et heureuse, etc., associés à un produit ou une marque.
    C’est notamment un ressort majeur de la vente des « produits de beauté » ou des « régimes amaigrissants» : on persuade le consommateur qu’il ne correspond pas aux canons de la beauté ou de la santé, afin de l’amener à acheter des produits censés le faire entrer dans cette « norme » (en fait, des mannequins anorexiques !…). Ernest Dichter, conseil en publicité cité par V. Packard, déclarait « aux femmes ne vendez pas des souliers ; vendez-leur de jolis pieds » (op. cit., page 35).
    Il en va de même des images publicitaires reposant sur la nostalgie d’un passé révolu (ex. pub Ricoré mettant en scène une famille au complet, avec grands-parents, petit-déjeunant dans une ferme, image d’une France blanche et rurale révolue).
    La publicité crée la frustration en vendant un monde qui n’existe plus (et qui est au surplus justement détruit par le système marchand et la modernité) ou qui est hors la portée de la majorité de la population (le monde du luxe et de la jet-set), comme les médias nous vendent de l’info recadrée qui ne correspond pas au monde réel.
    E.2.2. Ce faisant la publicité nous montre donc la mondialisation heureuse. Elle nous montre en permanence des gens heureux de consommer (c’est-à-dire rendus heureux par la consommation au sein du marché mondial). Dans la publicité tout le monde arbore le sourire de circonstance, équivalent publicitaire du « happy end » des films américains.
    La publicité, en surfant sur la diversité, contribue aussi à la présenter comme une normalité heureuse : c’est l’équivalent commercial de « l’immigration est une chance pour la France ». Elle met ainsi toujours en scène des familles métissées évidemment heureuses et joviales.
    Elle produit donc une dissonance cognitive majeure avec la population, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation économique et de l’idéologie libre-échangiste : désindustrialisation, précarité, chômage, baisse de statut social, baisse de revenus, sans parler du taux de divorce ou de la consommation d’antidépresseurs et des victimes de l’insécurité, etc.
    Mais c’est justement cette dissonance cognitive qui produit le résultat escompté : pousser à l’achat compulsif.
     La création de la frustration comme ressort de la consommation repose, bien sûr, aussi sur l’analyse des différents besoins humains selon la pyramide de Maslow : besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance, d’estime de soi, d’accomplissement. Exemples :
    - le désir de reconnaissance mimétique : en possédant ce produit je serai (beau, riche, heureux, souriant, aimé et admiré) comme les personnages du spot publicitaire. Ce levier est aussi à l’origine des phénomènes de mode : il faut acheter du nouveau pour « rester dans le coup » et faire comme tout le monde (« A quoi allez-vous ressembler cet été ? », publicité La Redoute de juin 2013) ;
    - ou, au contraire, le désir de se distinguer (vecteur de la publicité des produits de luxe notamment) ou de puissance (posséder une machine puissante et rapide, les « sports extrêmes »), mais qui est un levier plus restreint (mais économiquement très rentable dans le secteur du luxe) ;
    - l’appétit sexuel (de jolies filles sont associées à la promotion des voitures, donc, si j’achète cette voiture je serai un séducteur à mon tour) ; voir aussi l’association des déodorants masculins (ex. Rexona) à des images d’hommes virils, comme des joueurs de rugby (si j’utilise ce déodorant je serai viril : ce qui est un comble puisque le déodorant était plutôt un produit de beauté féminin à l’origine).
    Sur ce plan la publicité est donc démagogique par construction ; elle s’efforce de capitaliser sur certains mauvais penchants humains, qui sont autant de ressorts de l’idéologie dominante (comme l’envie est un puissant ressort de l’égalitarisme) pour nous faire croire que la solution au mal-être occidental réside dans l’acte d’achat.
    E.3. La publicité met en scène l’idéologie dominante sur un mode ludique
    La publicité est beaucoup plus ludique que les médias ou la classe politique. La publicité est donc une désinformation et une rééducation ludique. Comme vecteur idéologique, un spot publicitaire sera toujours plus drôle et donc plus séduisant que David Pujadas au Journal de 20 heures !
    La publicité nous présente ainsi l’idéologie dominante sous un jour attrayant (cool), ce qui est précieux au moment même où la coupure entre le peuple autochtone et l’oligarchie ne cesse de s’approfondir. C’est d’autant plus précieux que l’idéologie dominante prétend faire violence à la société. La publicité est d’autant plus dangereuse qu’elle se veut une coercition séduisante. Et même si elle instille la frustration elle remplit toujours son office, qui est de pousser à l’achat compulsif.
    Il est donc difficile de lutter contre l’idéologie publicitaire dans le cadre du système économique mondialisé actuel, puisque son efficacité se nourrit justement du décalage entre le monde virtuel et le monde réel.
    Quelques exemples de cette présentation cool d’une idéologie dure :
    1)   la valorisation du mode de vie américain, c’est-à-dire la tendance la plus ancienne de la publicité (très nombreuses références visuelles à l’Amérique dans les publicités ; voir notamment le drapeau américain très largement utilisé, et dans une moindre mesure le drapeau anglais) comme image symbolique de la société mondialisée (melting pot). Se rattache à cette tendance l’utilisation de mots ou d’expressions en langue anglaise/américaine (ex. publicité Renault : « Découvrez le concept-car Initiale Paris au salon de Francfort, participez au jeu French Touch et réservez vos places pour les World Series by Renault »). Voir aussi l’omniprésence de la musique anglo-saxonne dans les spots publicitaires.
    Voir aussi la promotion d’un style relax, cool, censé être celui des Etats-Unis (voir, par exemple, le slogan de McDonald’s : « Venez comme vous êtes ») par opposition aux contraintes rances de la Vieille Europe.
    2)  La promotion du communautarisme : en particulier vis-à-vis de la clientèle musulmane qui est effectivement en croissance numérique. Par exemple, cette année, Yoplait a offert le calendrier du mois de ramadan qui n’est rien d’autre que le calendrier des horaires des cinq prières quotidiennes et obligatoires que doit observer tout musulman.
    On n’oubliera pas non plus le développement des publicités spécifiques aux populations d’origine africaine ou antillaise (pub dite « ethnique » en novlangue).
    Il ne faut pas oublier que les modes de consommation sont aussi un vecteur identitaire, en particulier les modes vestimentaires qui sont visibles par essence. Notamment parce que les marques ont consciemment investi le champ identitaire. L’orientation publicitaire sur le style adolescent/cool a d’ailleurs un positionnement afro-américain à l’origine, puis est devenue le signe de reconnaissance de la culture des « banlieues » : en fait la chasse au style cool a été une chasse commerciale au « black » au début (cette clientèle achetant des produits de marque chers pour affirmer son statut social).
    D’où la promotion d’un look masculin black des ghettos et banlieues mais pas uniquement. Ainsi la médiatisation de la mort de Clément Méric a permis de mettre en lumière que certaines marques de vêtements (Fred Perry, Ben Sherman, Londsdale) étaient signe d’appartenance pour des mouvements extrémistes de gauche ou droite ou bien skinhead !
    Les messages publicitaires répétés ont ainsi contribué à l’émergence d’une identité jeune internationale (portrait-robot du « jeune » : jeans, sweatshirt avec logos sportifs ou chemise ouverte, casquette à l’endroit ou non, chaussures de sport de marque non lacées, sac à dos, coca-cola, consommation de sucreries, portable, écouteurs [à la différence des années 1960/1970 on ne joue plus de la guitare : on écoute de la musique fabriquée et donc vendue]).
    3)  la modification de l’image de l’homme et de la femme :
    - la promotion du travail féminin et la dévalorisation de la femme au foyer (la « femme active » par opposition à la féminité-maternité ou à la femme objet, cible des féministes), l’émaciation comme idéal de beauté (voir TV Lobotomie) ;
    - la mise en scène des pères avec moins d’image d’autorité et plus de fragilité (par exemple un père maladroit, ce qui permet de mettre l’accent sur la facilité d’utilisation d’un produit). L’agence V Omnicum classe ainsi l’image des pères dans la publicité (cf. Les Echos du 11 juin 2012) :
    -père complice (Ikéa, McDonald’s, Volkswagen…) ;-papa gamin (Renault Shop, magasins Buts, Herta…) ;
    -papa moderne (Canalsat, Renault Scenic…) ;
    -papa protecteur (Société Générale…) ;
    -papa modèle : limité au luxe (ex. Azzaro) ;
    -papa conservateur (Crédit Mutuel…).
    Ces deux dernières catégories sont en diminution dans la représentation publicitaire.
    Voir aussi les catalogues de jouets « dégenrés » : les petits garçons jouent à la poupée, comme dans le catalogue de Noël 2012 des magasins U ou de La Grande Récré (LeMonde.fr du 14/12/2012). On notera que les catalogues de jouets ont fait l’objet d’une attention particulière de la part des associations féministes depuis des années (LeFigaro.fr du 5/11/2012), ce qui tend à montrer que cette évolution publicitaire n’est pas spontanée et ne répond pas à la demande des parents comme le prétendent ces magasins.
    Voir aussi la nouvelle figure de la masculinité dans la publicité (l’homme sans cravate et mal rasé nouvel archétype masculin dans la publicité, sauf chez Armani !).
    4)  la déconstruction /provocation des valeurs morales traditionnelles. C’est un genre risqué (ex. Benetton) mais toujours tentant car il constitue une excellente « accroche ». La publicité de Benetton mise en scène par le photographe Oliviero Toscani est intéressante car c’est une des premières à ne pas parler des produits, mais seulement à promouvoir une marque pour elle-même, dans un style provoquant (mère noire allaitant un bébé blanc en 1989, prêtre et none s’embrassant en 1992, séropositif sur son lit de mort en forme de pietà 1992, tatouage HIV Positive sur des corps nus en 1993, etc.). A noter que ce style provocateur a fini par se retourner contre la marque (notamment en se mettant à dos les associations de défense des malades du sida) ; voir aussi la campagne d’affichage dans le métro du site Internet Gleeden, « premier site de rencontres extra-conjugales » en 2011.
    E.4. Comme désinformation cool, la publicité peut même se permettre d’anticiper sur l’idéologie ou du moins sa mise en pratique sociale. Car la publicité ne reflète pas la société : elle sert au contraire à la formater.
    Mercedes Erra, présidente de l’agence de publicité BETC Euro-RSCG, déclarait que « les publicitaires testent auprès des femmes la représentation qu’elles ont d’elles-mêmes … La publicité montre les aspirations des femmes et non la réalité de leur vie » (LeFigaro.fr du 29/2/2008). La publicité diffuse donc un modèle auquel les consommateurs sont incités à adhérer : elle sert alors à formater les consommateurs plutôt que de traduire leurs attentes. Comme il se trouve que ce modèle de consommation renvoie aux non-valeurs de l’idéologie dominante, celle-ci se trouve amplifiée en retour.
    - On l’a vu par exemple avec la promotion du créneau homosexuel dans la publicité (cf. publicité Diesel représentant deux marins s’embrassant, publicité Renault mettant en scène un mariage homosexuel, le positionnement de Nike en faveur des athlètes faisant leur coming out : ex. « Nous admirons le courage de Jason Collins et nous sommes fiers qu’il soit un athlète Nike », ce qui permet de capitaliser une image de tolérance car « un joueur gay est une mine d’or marketing », selon Mark Cuban, propriétaire de l’équipe de basket des Mavericks de Dallas (LeFigaro.fr du 30 avril 2013). Voir aussi la publicité Eram (« Comme disent mes deux mamans, la famille c’est sacré » : publicité de 2011, donc bien avant la loi Taubira…) ; publicité de McDonald’s de 2010 conçue par BETC Euro-RSCG ; campagne de Thalys de 2013.
    Il ne faut pas oublier que le ciblage du milieu homosexuel est porteur, ce type de population n’étant pas désargenté. En clair, dans ce domaine la publicité a joué un rôle précurseur en contribuant à normaliser l’homosexualité, anticipant les évolutions législatives.
    - Il en va de même avec la promotion du métissage qui est encore plus ancienne et qui a été lancée bien avant la mise en œuvre du grand remplacement des peuples européens (promotion des couples mixtes, des femmes de couleur, des enfants métis – cf. publicités Orange), de « l’antiracisme » (ex. J.-P. Goude qui déclarait, lors du Bicentenaire de la Révolution de 1789 : « Moi je célèbre la révolution des temps modernes, c’est-à-dire le métissage des genres. La vraie révolution c’est la naissance d’une sonorité mondiale, synthèse plus ou moins bâtarde des rythmes africains » – Identité n° 4, novembre/décembre 1989).
    Car la publicité suppose le découpage de la population en autant de créneaux et segments (ex. segments ethniques) : cf. publicité Baby Life présentant un enfant noir avec des ailes d’ange à côté d’un enfant blanc avec des cornes ; publicité Orangina reposant sur la lambada, spot de la publicité de la CX GTI Turbo Citroën avec Grace Jones (publicité J.-P. Goude), publicité Dry de Schweppes de l’agence FCB célébrant « la boisson tropicale et urbaine de l’adolescence émancipée » (Identité n° 4, novembre/décembre 1989) ; « le 100% pur jus du consommateur nomade », publicité du jus de fruit Tropicana.
     * * *
    Conclusion
    La publicité occupe une place centrale dans le Système occidental contemporain à la fois parce qu’elle est :
    -un instrument de survie du régime économique consumériste ;
    -un levier de diffusion de l’idéologie dominante ;
    -un instrument de formatage de la population ;
    -un moyen de domestication des médias.
    La publicité est trompeuse car, sous le discours et l’image de la diversité cool et branchée et de la mondialisation heureuse, c’est une logique de consolidation économique mondiale qui règne en dessous : ex. la domination croissante des grandes chaînes qui éliminent le commerce indépendant (« tueurs par catégories ») ; la limitation des choix réels (ex. l’élimination des opinions « contraires aux valeurs » de la marque) ; la privatisation des espaces publics ; la délocalisation de la production (et le remplacement de l’emploi industriel par de l’emploi commercial précaire ou intérimaire : le Macjob) ; la fin programmée des magasins multimarques et, au contraire, la prolifération des magasins dédiés à une seule marque ; le formatage des médias (clause de non-dénigrement ou, au contraire, de valorisation) ; la mise au pas des critiques au travers d’une approche offensive du droit d’auteur et du droit des marques.
    La publicité est donc la technique qui sert aujourd’hui en Occident à présenter sous un jour sympathique les intérêts égoïstes de l’oligarchie marchande et financière à ceux qui en sont en réalité les victimes. C’est pourquoi elle est une composante essentielle du système post-démocratique occidental.
    Se libérer de l’emprise publicitaire, qui est de nature totalitaire, est donc aussi nécessaire que de se libérer de l’emprise médiatique. Il est d’ailleurs curieux que l’on tolère les techniques d’ahurisssement publicitaire (en particulier le ciblage des enfants et l’espionnage des communications Internet) alors que, si elles étaient appliquées à des fins politiques, on crierait à la dictature et au Big Brother !
    C’est d’ailleurs pourquoi la défiance à son égard progresse à mesure de l’emprise publicitaire.
    L’étude Publicité et Société de TNS-Sofres parue en octobre 2012 (La Correspondance de la presse du 10 octobre 2012) montre ainsi que 76% des personnes interrogées jugeraient la publicité « envahissante », ou que 65% estiment que la publicité n’incite pas les gens à être plus responsables dans leur vie quotidienne. La même étude réalisée en 2011 montrait que 69% des personnes interrogées déclaraient croire de moins en moins à ce que disent les marques (Les Echos du 3/10/2011).
    Selon l’étude Adyoulike/IFOP, 90% des Français trouvent la publicité sur Internet omniprésente, 84% chronophage et 80% intrusive (La Correspondance de la presse du 1er juillet 2013). Selon la même étude, 85% des personnes interrogées refuseraient que leurs données Internet personnelles soient utilisées à des fins publicitaires.
    Selon un sondage de TNS-Sofres/Australie, il y aurait aujourd’hui trois fois plus de publiphobes (37%) que de publiphiles (Le Monde du 28/9/2011).
    Il y a donc plus que jamais besoin d’une réinformation publicitaire également, en particulier pour se désintoxiquer du processus d’obsolescence psychologique qu’elle génère artificiellement.
     Michel Geoffroy,6e Journée de la réinformation, 26/10/2013
    http://www.polemia.com/polemia-6e-journee-de-la-reinformation-la-publicite-element-cle-de-lideologie-dominante-55/

  • Mariage pour tous : premier divorce entre un couple de même sexe

    INFO FRANCETV INFO. Six mois après l'adoption de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, un premier divorce entre deux femmes va être prononcé à Paris. Lire la suite »

  • Désintox : le directeur d'Angersmag est chargé de mission pour la mairie PS

    Communiqué de LMPT 49 :

    "Une information circule selon laquelle une jeune fille aurait eu à l'égard de Mme Christiane Taubira, Ministre de la Justice, des paroles insultantes. Cet acte isolé n'est pas représentatif de la mobilisation pacifique des angevins. Éminemment attachés au respect de toutes les personnes, comme ils l'ont démontré depuis près d'un an lors de tous leurs rassemblements, les responsables de La Manif Pour tous 49 condamnent fermement de tels propos contraires à la charte publique et officielle de La Manif Pour tous. S'ils en avaient été directement témoins, ils auraient bien entendu réagit immédiatement et empêchant la tenue de tels propos."

    La question est de savoir si cette injure a été réellement prononcée. Il est permis d'en douter sérieusement. Ce fait a été relaté par Yannick Sourisseau, chargé de mission pour la mairie socialiste d’Angers et directeur du journal AngersMag, le seul papier à en avoir parlé… Témoin objectif, impartial et irréprochable ?...

    L’information est relayée sur le blog de Jean-Yves Lignel, journaliste au Courrier de l’Ouest qui relate:

    « Mon ami Yannick est passé parmi eux. Il a vu une jeune fille d’une dizaine d’années qui agitait une peau de banane. Et la gamine criait : « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ! ». »

    Le même journaliste publiait juste avant un panégyrique du Garde des Sceaux très objectif:

    « je n’aurai pas le temps ; pas le temps de vous dire toute l’admiration que j’ai pour vous. Réelle, sincère. »

    Pensez-vous que si un journaliste avait vu une telle scène, il ne se serait pas jeté sur son smartphone pour l’enregistrer, la diffuser et décrédibiliser la Manif Pour Tous ? Pas une seule preuve, pas une photo...

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les portiques de l'injustice fiscale en Bretagne.

    Les cafés rennais résonnaient dimanche et encore ce lundi matin des échos de la colère des agriculteurs bretons et de la bataille autour du portique de Pont-de-Buis destiné au prélèvement automatique de la fameuse écotaxe : les télévisions d’information passaient en boucle les mêmes images des fumées, des bonnets rouges défiant les gardes casqués ou des manifestants blessés, à terre… Et cela discutait sec en lisant « Le journal du Dimanche » ou « Ouest-France-dimanche » qui faisaient chacun leur couverture sur « Les révoltés de l’écotaxe » ou « Vent de fronde en Bretagne ». Sur le comptoir d’un bistrot, comme une sorte d’intersigne, il y avait aussi le numéro « hors-série histoire » du magazine « Bretons » qui titrait, insolemment, « La Bretagne contre la Révolution ? », un chouan montant la garde en couverture…
    Ce qui a mis le feu aux poudres en Bretagne, c’est cette taxe supplémentaire qui doit entrer en application au 1er janvier prochain, au moment même où la Bretagne affronte une de ses plus graves crises de l’emploi, entre les licenciements dans l’industrie automobile (usine PSA de Rennes-La Janais), dans celle des télécommunications (Alcatel-Lucent, là encore à Rennes mais aussi à Lannion), et, surtout, dans ce qui constitue encore l’un des principaux réservoirs de métiers et d’emplois de la province, le secteur agroalimentaire, avec la fermeture de nombreux abattoirs et d’entreprises de transformation de la viande et du poisson, en particulier dans le Finistère, là où la tension sociale est désormais la plus palpable et la plus explosive comme les jours derniers l’ont bien montré.
    Cette écotaxe est donc bien mal venue : ce n’est ni le moment ni le lieu, si l’on peut dire, de l’appliquer, alors que la Bretagne subit de plein fouet les effets délétères d’une mondialisation qui respecte si peu (voire pas du tout…) les règles d’équité économique, de justice sociale et de souci environnemental ! Quelques exemples de cette folle et terrible mondialisation sans freins ni entraves : la concurrence déloyale des abattoirs allemands qui exploitent une population d’ouvriers misérables venus de l’Europe orientale et centrale, certains d’entre eux étant payés moins de 400 euros mensuels (!), et cela dans la première puissance économique de l’Union européenne, au cœur de celle-ci, sans que cela émeuve beaucoup la Commission européenne ; les multiples violations par les grandes multinationales de l’agroalimentaire des milieux naturels (destruction des forêts brésilienne ou africaine pour produire de l’huile de palme ou des agro-carburants, saccage des littoraux ou des fonds marins pour en tirer à moindre frais le maximum de ressources monnayables, etc.) et l’indifférence totale de celles-ci pour le bien-être animal ou la diversité des espèces végétales, etc.
    Soyons clair : le système agroalimentaire dominant breton n’est pas exempt de reproches, loin de là, qui a, au nom de la modernisation (depuis les années 50-60 en particulier) et de la compétitivité, trop souvent pris les traits d’un productivisme agro-industriel polluant et de moins en moins « paysan »… Les mises en garde de quelques paysans traditionalistes de l’époque, comme ceux de la revue « Le Paysan biologiste », n’ont pas été entendues. D’ailleurs, comment auraient-elles pu l’être quand l’heure était dans les milieux économiques, les médias, mais aussi à travers les manuels scolaires de géographie par exemple, à vanter « l’adaptation de l’agriculture bretonne à la mondialisation », et se félicitant, au nom de la nécessaire modernité et « pour sortir de l’archaïsme » (termes mille fois entendus et lus depuis mes années de lycée et d’université), de la mise en place d’un système de production vu sous le seul angle économique et oublieux des conditions mêmes de production : il fallait produire, disait-on, coûte que coûte, pour exporter hors de Bretagne et « nourrir le pays », et les arguments développés par les milieux économiques dominants étaient les mêmes que ceux aujourd’hui utilisés pour pousser à la rapide modernisation des agricultures de l’Europe centrale et orientale, avec la bénédiction d’une Commission européenne là encore aveuglée par les seules finalités financières et économiques, mais aussi pour, dit-on, permettre le développement des pays d’Asie et d’Afrique ! Il suffit de parcourir la presse économique mais aussi et surtout les manuels de géographie de Seconde par exemple (les pages sur la question alimentaire…) pour s’en rendre compte ! Belle hypocrisie de ceux qui, de Paris ou de Bruxelles, des quartiers bobos ou des milieux « Verts », viennent désormais faire la leçon à des Bretons qui auraient, sans doute par facilité plus que par discernement, mais aussi souvent de bonne foi (qui n’est pas toujours la vérité…), adopté ce modèle agro-industriel hier vanté et aujourd’hui décrié en France mais toujours prôné pour les pays en développement, au nom de ce même « développement »…
    Dans cette affaire, quoi qu’il en soit, les Bretons sont les principales victimes, certes parfois consentantes hier, mais aujourd’hui sacrifiées sur l’autel des grands principes et des petites vertus qui fondent la République centrale. Et, au lieu d’impulser en Bretagne (et ailleurs !) une politique nouvelle de redéploiement agricole plus respectueuse de l’environnement, la République fiscalise un peu plus une province fragilisée par la mondialisation et un secteur agricole menacé dans sa survie même : politique de Gribouille quand on pourrait espérer de l’État une véritable stratégie sur le long terme pour « réparer et préparer » ! Mais nous sommes en République, malheureusement, et le seul horizon semble être celui des élections : un horizon bien étroit, en somme, quand il faudrait regarder au loin, au-delà du calendrier électoral, et penser en terme de générations et de transmission…
    Cette écotaxe, de plus, n’a rien de très écologiste : elle est d’abord une taxe qui profitera, entre autres, au consortium privé Ecomouv qui gère les fameux portiques et la perception de la taxe, consortium qui touchera, sur 1,2 milliard d’euros prévus par an, environ 250 millions (soit, pour l’ensemble de la France, plus de 8 fois ce qui sera prélevé par les portiques en Bretagne !). On aurait pu attendre, au moins, que la République évite de rétablir ce qui a, d’ailleurs, coûté si cher à la Monarchie d’Ancien Régime, c’est-à-dire le système des « fermiers généraux » chargés de récupérer taxes et impôts dans le royaume.
    De plus, cette taxe si mal nommée « éco » doit, paraît-il, financer des projets d’aménagements ferroviaires, en particulier de ferroutage, alors même que la SNCF, elle, semble négliger dans sa propre stratégie le secteur fret, et qu’elle ne prévoit pas vraiment de recréer des voies de chemin de fer là où elles seraient bienvenues et nécessaires pour le transport de marchandises agricoles à moindre coût environnemental… De qui se moque-t-on, alors ?
    Doit-on rappeler, aussi, que cette écotaxe ne sera pas perçue là où elle aurait pu avoir le plus de sens et de rapport, c’est-à-dire sur les autoroutes, aujourd’hui privatisées (à déraison, d’ailleurs) ? Du coup, les multinationales du Transport routier comme de l’agro-alimentaire seront indéniablement favorisées, favorisant en retour les principes si peu vertueux sur le plan écologique d’une mondialisation « carbonée » à grande échelle ! Où est l’écologie là-dedans ?
    La colère de la Bretagne, cette chouannerie agricole et industrielle, est donc plus que légitime : mais elle ne doit pas être qu’une colère, elle doit penser les sources de la crise et remonter à celles-ci, dans un exercice de « tradition critique », autant sur le plan économique, environnemental aussi, que politique… « Les Bretons contre la Révolution ? » : oui, deux siècles après, contre les conséquences de ses principes républicains, ceux d’un libéralisme économique mêlé de centralisme administratif et politique, et contre les attitudes d’un « pays légal et central », contre cette arrogance des maîtres de Bercy et des chantres d’une mondialisation qui pensent en chiffres et oublient les femmes et les hommes de chair et de sang !
    Il est encore des portiques de l’injustice fiscale à faire tomber…
    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1099:les-portiques-de-linjustice-fiscale-en-bretagne&catid=47:2013&Itemid=58

  • Rappel : qui est Pierre Moscovici ?

    Suite aux propos de Pierre Moscovici concernant le dernier livre d’Alain Soral, coécrit avec Éric Naulleau, sur le plateau de l’émission Salut les Terriens (Canal+) le 19 octobre dernier, il convient de rappeler brièvement le parcours et les positions du ministre, et ce afin d’éclairer ses (réelles) allégeances.

    Extrait de la revue Faits & Documents n°337 du 1er au 15 juin 2012 :

    Pierre Moscovici. Ministre de l’Économie, des Finances et du commerce extérieur.

    Issu de la haute bourgeoisie cosmopolite parisienne. Fils de la psychanalyste Marie Bromberg, signataire de l’Appel des 121 contre la guerre d’Algérie et porteur de valises du FLN, et du sociologue Serge Moscovici, d’origine juive roumaine, ancien militant communiste (son propre père, qui ne parlait que le yiddish, fut un responsable du Parti communiste roumain). Son oncle, Mandy Moscovici, fut conseiller PS et une personnalité de la communauté juive d’Ivry. Assure avoir milité dès ses 10 ans et demi (!) au Comité d’action lycéen de Condorcet en mai 1968.

    Membre des Cercles rouges et de la Ligue communiste révolutionnaire. Adhère au PS en 1984 pour faire carrière. Incarnation du bobo parisien :

    « Rarement un homme aura autant personnalisé les travers nationaux habituellement prêtés aux Français : arrogant, suffisant, méprisant, cassant et on en passe. »

    Libération, 9 décembre 2000

    Favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Membre du Siècle et Young Leader de la French American Foundation 1996. Vice-président du Cercle de l’Industrie, qui regroupe les grands patrons favorables à la gauche libérale.

    Ce strauss-kahnien pur jus a été directeur de la campagne de François Hollande lors de l’élection présidentielle. Il visait Matignon ou le Quai d’Orsay, se positionnant déjà pour les élections présidentielles futures, et n’était nullement le favori pour Bercy. Ce caméléon adoptera une ligne libérale si le Président de la République (avec lequel il a donné un cours à Sciences Po au début des années 90) le lui demande.

    Pierre Moscovici lors du colloque organisé par le Cercle Léon Blum le 23 novembre 2003 :

    « Si jai adhéré au Parti socialiste, moi qui suis juif, français et socialiste, c’est aussi en pensant à Léon Blum. »

    Biographie détaillée dans l’Encyclopédie politique française d’Emmanuel Ratier (tome II), Au cœur du pouvoir et dans Faits & Documents n° 157.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Rappel-qui-est-Pierre-Moscovici-20931.html

  • La publicité élément clé de l’idéologie dominante (4/5)

    D) La publicité, une propagande intrusive au service du système économique
    La publicité fait office de caisse de résonnance de l’idéologie dominante.
    D.1. Car la suggestion publicitaire est, avec le crédit à la consommation, un élément essentiel du système capitaliste contemporain.
    Le ressort de ce système capitaliste est la fuite en avant dans la consommation et l’inversion des relations entre la consommation et la production : c’est la production qui dirige la consommation et non l’inverse.
    Cette fonction de la publicité a aussi été la première théorisée aux Etats-Unis dans les années 1940 et 1950 (acheter c’était soutenir le système capitaliste et empêcher le développement du communisme ; « Nos emplettes sont nos emplois », slogan des chambres de commerce françaises de 1993 : en fait une reprise des slogans américains des années 1950).
    C’est notamment pourquoi la répression judiciaire des mouvements anti-pub est impitoyable en Occident comme portant atteinte aux fondements du système économique voire du système social. Le terme « publiphobe » a d’ailleurs été inventé par les publicitaires à la fin des années 1970 pour diaboliser ceux qui craignaient les abus de la publicité en France ; cette référence aux phobies pour diaboliser toute pensée critique a été promise à une riche descendance pour les mêmes raisons : diaboliser les opinions contraires (europhobie, islamophobie, homophobie, etc.).
    Comme le déclarait Jack Myers pour le compte des entreprises publicitaires américaines en 1993, « en tant qu’industrie nous devons reconnaître que l’antipub est une menace qui pèse sur le capitalisme, sur la liberté de presse, sur nos formes de loisirs fondamentales et sur l’avenir de nos enfants » ! (cité par N. Klein, No Logo, page 45).
    Cette formulation peut paraître excessive et très… américaine. C’est néanmoins le credo de tous les publicitaires. Voici ce qu’écrivait par exemple Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, dans sa préface au livre célèbre de Vance Packard en 1958 : les publicitaires « façonnent un monde meilleur, à mon sens, puisque la finalité de leurs travaux est d’élever le niveau de vie des hommes ». Et il ajoutait même : « la publicité interdit la supercherie » !
    D.2. L’idéologie publicitaire sert à justifier le mode de production aujourd’hui dominant en Occident.
    D.2.1. L’idéologie publicitaire correspond au nouveau paradigme des entreprises mondiales qui sont le principal soutien de l’idéologie dominante.
    La promotion des marques plutôt que des produits correspond au mode de production actuel : les grandes entreprises mondiales produisent de moins en moins par elles-mêmes : ce sont une ribambelle de sous-traitants mondiaux –souvent implantés en Asie – qui le font et qui produisent souvent des produits interchangeables.
    Dans ce système le vainqueur économique est celui qui produit le moins directement par lui-même (pas d’usines mais des « entrepôts de main-d’œuvre »), qui possède peu, qui emploie le moins et de façon la plus « flexible » (qui se désengage au maximum du monde du travail : du fardeau de la main-d’œuvre : c’est pourquoi ces entreprises sont des « créateurs de richesses » mais plus des créateurs d’emplois) et qui vend le maximum d’images les plus convaincantes, grâce au design et à la publicité, plutôt que des produits, qui sont en réalité standardisés.
    La publicité a pour fonction justement de masquer le caractère de plus en plus standardisé, voire la médiocrité, des produits qu’on nous vend.
    Le branding des marques a aussi pour effet de transformer les consommateurs en autant d’annonceurs bénévoles, parfaite illustration du processus de marchandisation de l’homme. Avec la publicité de marques la population n’est pas seulement une ressource humaine, elle est aussi une ressource commerciale.
    D.2.2. L’orientation de la publicité sur des messages jeunes et adolescents et le style cool, d’une part, et sur la « diversité », d’autre part, qui sont les deux caractéristiques principales des messages publicitaires actuels, date des années 1980. Cette orientation correspond avant tout à l’ouverture des marchés mondiaux et à la stratégie des grandes entreprises pour s’y adapter :
    • En effet, la majorité de la population mondiale est désormais composée d’adolescents (sauf chez les Européens de souche) : le créneau adolescents correspond donc au plus gros segment de clientèle mondial potentiel. En outre, il est le plus ouvert aux messages publicitaires véhiculés par les médias et au premier chef la télévision, et à la promotion du style de vie qui les accompagne. Dans la plupart des cultures les familles se sacrifient pour les jeunes. Gagner les jeunes revient donc à entraîner les familles dans des habitudes de consommation.
    La cible « jeune » s’est donc imposée dans la publicité.
    • La promotion de la « diversité » est aussi le créneau commercial le plus rentable pour une entreprise mondialisée. Les stratégies commerciales mondiales ont en effet évolué dans le temps au fur et à mesure de l’ouverture des marchés :
    - d’abord la promotion d’un style unique : en fait, le style de vie américain : le Mac Monde. Mais cette stratégie trouve ses limites (ex. réactions contre le « coca-colonialisme », contre le cow-boy faisant la publicité des cigarettes Marlboro : le Marlboro man) ;
    - ensuite la tentative d’adapter les produits à chaque segment national ou culturel (tenté par McDonald’s), mais cette stratégie est coûteuse ;
    - la meilleure stratégie consiste à promouvoir dès le début des produits adaptés à tous les consommateurs potentiels des différents marchés en même temps ; c’est ce qui explique le positionnement croissant du branding sur la diversité (la promotion du « pour tous »), comme en témoigne par exemple la campagne de McDonald’s « Venez comme vous êtes » (ce qui signifie que le produit est adapté à tous et que la marque ne porte aucun jugement sur le consommateur : elle accepte tous les clients).
    Un positionnement identique a d’ailleurs été adopté par les blockbusters cinématographiques américains pour les mêmes raisons : les films sont conçus pour pouvoir être vendus sur tous les continents ; ils ne comportent donc aucun « stéréotype » susceptible de heurter le public, quels que soient sa culture, son ethnie ou sa religion. Ce sont donc en général des intrigues simplifiées au maximum dont la pauvreté est compensée par une profusion d’effets spéciaux spectaculaires, comme l’illustre la saga Guerre des Etoiles. La publicité fait de même : les effets spéciaux publicitaires masquent la pauvreté intrinsèque des produits (et notamment leur obsolescence rapide ou leur faible différenciation d’avec la concurrence).
    • Enfin la « diversité » ethnique, religieuse ou sexuelle correspond à l’état réel du marché dans les pays occidentaux, compte tenu de l’évolution démographique différentielle, de l’immigration de peuplement, de la révolution des mœurs et de l’implosion individualiste des communautés autochtones.
    Comme le déclarait le styliste J.-P. Goude, « quand je suis parti de France pour les Etats-Unis, tous les jeunes étaient blancs. Quand je suis revenu, j’ai vu tous ces groupes ethniques qui avaient émergé … Je quittais un pays grisâtre, je l’ai retrouvé de toutes les couleurs » (Le Monde du 11/2/2012). Donc la diversité devient un marché !
    Le styliste Kenzo se présente comme « célébrant le multiculturalisme » avec des lignes inspirées de la diversité de la rue (Le Monde du 4 juin 2013). Car dans les sociétés occidentales implosées il y a de plus en plus de minorités conscientes de leur identité, qui constituent autant de segments de clientèle à prendre en compte.
    Ainsi selon l’analyse de Yankelovich Partners, cabinet américain de recherche sur la consommation (Rocking the Ages, 1997, cité par N. Klein, No Logo, page 183), le définisseur idéologique des générations a évolué dans le temps :
    – les baby boomers étaient marqués par « l’individualité » ;
    – leurs parents par « le devoir » ;
    – la génération X par « la diversité » : « La diversité est le fait dominant de la génération X, le centre de la perspective qu’elle apporte au marché » (cité par N. Klein, op. cit., page 184).
    Selon d’autres études, la génération Y (née entre 1978 et 1994) se situerait dans l’immédiateté et le « tout tout de suite » et serait « très émotionnelle » : assurément d’intéressantes dispositions pour les promoteurs de l’achat compulsif ! (Les Echos du 25 janvier 2013).
    D.3. La publicité veille à créer un environnement psychologique favorable aux intérêts de ses commanditaires, c’est-à-dire les grandes entreprises mondialisées.
    D.3.1. Les grandes entreprises de « marques », qui sont souvent transnationales, ont en effet intérêt à diffuser un environnement intellectuel conforme, donc une idéologie de nature « libérale » favorable à réduire les entraves pesant sur les grandes entreprises et la circulation de l’argent, défavorable aux valeurs traditionnelles et d’autorité, hostile à l’Etat et à ses symboles, encourageant l’individualisme, etc. Nike a ainsi repris comme logo « Just do it », c’est-à-dire le slogan des révoltes étudiantes américaines des années 1960 (do it), puisque l’idéologie actuelle est un mixte d’individualisme libertaire et de néo-capitalisme : la publicité transforme le « Jouissons sans entraves » des hippies en « Consommons sans retenue ».
    De même l’idéologie des droits de l’homme favorise le commerce ; c’est pourquoi les entreprises mondialisées sont favorables à cette idéologie ainsi qu’à la promotion du libre-échange (l’abolition des frontières nationales comme levier pour diminuer les entraves au commerce mondial et aux délocalisations). Après les attentats du 11 septembre le (libre) commerce a aussi été présenté comme un moyen de combattre le terrorisme en diffusant les valeurs de liberté individuelle.
    D.3.2. Comment la publicité s’y prend-elle pour créer cet environnement favorable ?
    Parce que la publicité et les médias doivent diffuser des messages similaires ou non contradictoires en direction de l’opinion. Le formatage sera d’autant plus efficient, en effet, qu’il n’y aura pas de dissonance cognitive entre ces différents vecteurs de manipulation.
    Il est intéressant de relever sur ce plan que V. Packard affirmait que les publicitaires s’efforcent de réaliser le groupthink (penser en groupe) qu’avait prophétisé Orwell : ils fabriquent du consensus et de la grégarité « aussi bien pour favoriser l’acceptation des produits que pour créer un état d’esprit favorable à l’égard des compagnies qui les fabriquent », pour reprendre les termes d’un manuel de public-relations publié par E.L. Bernays (Public Relations, page 197).
    Concrètement cela implique que les annonceurs publicitaires aient aussi des exigences sur le contenu des médias supports (cf. No logo, de Naomi Klein, qui cite des cas où les annonceurs exigent que les publicités n’avoisinent pas des articles au contenu jugé indésirable pour la marque ou les clauses de « non-dénigrement » de la marque qui s’imposent aux sponsorisés ; voir aussi les magasins qui cherchent à éliminer les contenus et produits « contraires aux valeurs de la marque »). C’est d’autant plus facile qu’ils sont devenus des poids lourds économiques et médiatiques.
    Cette approche n’est pas théorique, comme l’illustre l’affaire du prix du musée de l’Elysée suisse-Lacoste en 2011, la marque ayant été accusée d’avoir demandé le retrait d’une finaliste palestinienne Larissa Sanssour, au motif que le thème de son œuvre était « trop propalestinien » (Le Monde du 26/12/11). Voir aussi le rappeur Akhenaton expliquant que « les radios de France ne jouent pas de rap parce que leurs annonceurs publicitaires ne le veulent pas … Dès qu’une radio passe du rap les annonceurs ne veulent plus payer les mêmes sommes », car l’image commerciale des banlieues n’est pas bonne (Le Monde du 27 septembre 2013).
    A contrario, les annonceurs souhaitent encourager des analyses favorables portant sur des productions d’autres composantes de la marque ou du conglomérat. De même le « climat » instauré par l’information ne doit pas être défavorable à la perfusion publicitaire. Cela explique que les agences de publicité aient tendance à fuir les médias diffusant des messages « politiquement incorrects ».
    D.3.3. Donc si la publicité use parfois de formules choquantes pour attirer l’attention des consommateurs dans un monde saturé d’images (ex. Benetton), elle ne véhicule quasiment jamais de messages politiquement incorrects par rapport à l’idéologie dominante. La vigilance politiquement correcte fait que même l’humour au second degré n’est pas toléré dès que l’idéologie dominante est en cause, alors que la dérision est souvent utilisée comme accroche publicitaire (comme le montre l’affaire de la campagne publicitaire de la mutuelle étudiante Smerep, fustigée par le Jury de déontologie publicitaire suite à une dénonciation des Chiennes de garde – LeFigaro.fr du 23 septembre 2013 ; voir aussi le début de campagne contre la publicité Aoste pour le jambon, jugée trop franchouillarde – Le Nouvel Observateur du 12 septembre 2013).
    Et quand il y a de la publicité vraiment politiquement incorrecte elle est sanctionnée : ex. l’affiche du FN « Immigration : ouvrez les yeux » ; certaines campagnes de Benetton mettant en images des malades du sida ; la publicité « pro-vie » de la Fondation Jérôme Lejeune dans Le Nouvel Observateur condamnée en février 2013 pour avoir présenté l’image d’un embryon in utero.
    D.3.4. La publicité reflète avant tout l’image d’un monde transformé par les grandes entreprises mondialisées et conforme à leurs intérêts.
    Elle n’hésite pas à donner un vernis idéologique à ses messages, transformant ainsi des intérêts économiques en autant de « valeurs » (exemple « Nike a toujours eu le sentiment que les sports ne doivent pas avoir de frontières » : une autre façon de dire que Nike veut vendre ses produits au monde entier ! cité par N. Klein, No Logo, page 100).
    Il se passe la même chose avec le discours écologique des distributeurs et des commerçants : l’écologie (« sauver la planète ») est un prétexte à la réduction des coûts (ex. l’emballage, le conditionnement) mais pas des prix ! Mais il contribue en retour à propager l’écologisme.
    Comme déclarait le publicitaire Oliviero Toscani (Benetton), « La publicité est faite pour être le support des grands débats de société » (Les Echos du 5/8/2010) : en clair, véhiculer un message destiné à changer la société. Car la publicité est au service d’un système économique qui a vocation à changer le monde (et notamment à détruire tous les obstacles à la libre circulation du commerce et de l’argent).
    Michel Geoffroy, 6e Journée de la réinformation, 26/10/2013
    http://www.polemia.com/polemia-6e-journee-de-la-reinformation-la-publicite-element-cle-de-lideologie-dominante-45/