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lobby - Page 2510

  • Brussels Business - Qui dirige vraiment l'Union Européenne

    La Table ronde des Industriels européens (European Round Table, ERT) est un groupe de lobbying créé en 1983 par Étienne Davignon auprès de la Commission européenne, le Conseil des ministres ou encore le Parlement européen. Il rassemble les 45 plus grandes entreprises européennes, situées dans 18 pays de l’UE.

    L’ERT s’est donnée pour objectif de « stimuler la compétitivité mondiale de l’industrie européenne », notamment en prônant la baisse du salaire minimum, la réduction des dépenses de sécurité sociale et la privatisation de services publics.


    Brussels Business - Qui dirige vraiment l'Union... par non-merci

    http://www.actionfrancaise.net

  • Europe : la tentation fédéraliste

    En dépit de l'échec du dernier sommet européen sur le budget, le mythe de la gouvernance européenne continue d'être présenté comme la panacée contre la crise. Et l'Allemagne, maîtresse du jeu, pousse au fédéralisme.
    Recevant Jean-Marc Ayrault à Berlin, Angela Merkel s'est prononcée en faveur d'une « France forte ». Cette expression, plus sarkozyste qu'hollandienne, est loin de signifier, comme a voulu le croire son homologue, que le chancelier allemand donnait son satisfecit aux positions françaises sur l'Europe. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire ce que, au même moment, Volker Kauder, président du groupe parlementaire et proche d'Angela Merkel, confiait à l'hebdomadaire Der Spiegel sur notre pays : « Ce serait bien si les socialistes engageaient maintenant vraiment des réformes structurelles. Cela ferait du bien au pays et à l'Europe. »
    Les Allemands ne feignent évidemment pas de croire que François Hollande ne fait rien. Non ! ils critiquent son action. Reprenant une idée gaullienne, Volker Kauder précise en effet que « l'Europe ne va pas avancer sans un axe franco-allemand qui fonctionne » ; ce qui signifie clairement pour lui « que le président François Hollande se rapproche du chancelier ». Pas l'inverse !
    Et Angela Merkel l'a clairement signifié, qui n'a de cesse de critiquer les positions affichées par le président de la République, à commencer par sa volonté d'obtenir de Bruxelles une mutualisation de la dette au sein de l'Europe.
    Cette idée, et sa détermination à maintenir, contre ses partenaires, le niveau actuel de la PAC, loin de le différencier des autres politiques européens, soulignent au contraire l'espèce de sauve-qui-peut généralisé qui prévaut aujourd'hui dans l'Union européenne : chacun essaye de sauvegarder pour lui ce qu'il dénonce chez le voisin comme un égoïsme national.
    Berlin a une position sensiblement différente. Elle pointe le manque de compétitivité de certains pays, et l'excès de dettes publiques. Et, pour y remédier, invite ses partenaires à entreprendre les réformes nécessaires, en renforçant en outre l'intégration européenne. Car si tous appellent de leurs vœux une gouvernance économique européenne, l'Allemagne est sans doute un des rares pays encore en mesure de s'y atteler. D'où son leitmotiv sur la discipline budgétaire, que ses partenaires feignent de ne point entendre.
    Parce que, ils le démontrent tous les jours, ils ne sont plus capables, pour la plupart, de contenir les effets catastrophiques de leur dette.
    Parce que, en conséquence, et sans se l'avouer, ils comptent aussi sur Berlin pour compenser leur faiblesse.
    Tutelle allemande
    De ce fait, et paradoxalement puisque ce n'est pas le but recherché, la mutualisation des dettes chère à François Hollande renforcerait la mise sous tutelle allemande de l'Europe, et singulièrement de la France. Car son adoption serait le signe que l'Allemagne est reconnue comme le dernier garant de cette dette. Notamment parce que chacun de ses partenaires demande à Berlin ce qu'il est incapable de faire, ni d'accepter. Mais ce jour-là, rien ni personne ne pourrait plus empêcher l'Allemagne d'imposer cette discipline budgétaire tant redoutée... Ce qui confirmerait la critique renouvelée de certains eurosceptiques, qui considèrent que la monnaie unique, conçue comme un outil idéologique censé, à lui tout seul, construire l'Europe, n'a, de fait, profité qu'à la seule Allemagne.
    Dès lors, Jean-Luc Mélenchon n'a pas tort d'évoquer une arrogance allemande. Mais celle-ci, aujourd'hui, n'est d'abord, pour les Allemands, qu'un moyen de se préserver, autant que faire se peut, de la contagion de la crise actuelle.
    Une crise qui, quoi qu'en disent nos dirigeants, frappe particulièrement notre pays. Au point que divers média allemands n'ont pas hésité à qualifier la France de nouvel « homme malade de l'Europe ». Et que l'hebdomadaire britannique The Economist qualifiait la France, le 17 novembre dernier, de « bombe à retardement au cœur de l'Europe ».
    Cette défiance universelle de tous envers chacun explique, partiellement, le raté du dernier sommet européen sur le budget, qui, après avoir commencé avec plusieurs heures de retard, s'est soldé, au bout de deux petites heures, par un constat d'échec - constat, malgré de nouvelles discussions, réitéré dès le lendemain.
    En cause, bien sûr, certaines « lignes rouges » nationales ; mais aussi l'horizon 2020 jusqu' auquel doit tenir le prochain budget, et qui, à l'heure de la crise, paraît bien lointain. Tout le monde admet qu'il faut faire des économies... mais, évidemment, dans la poche du voisin.
    Ce n'est d'ailleurs pas l'Allemande Angela Merkel qui a cristallisé le refus européen d'un accord, fût-il un compromis, mais le Britannique David Cameron, qui a défendu bec et ongles son rabais, faisant résonner, à plus de trente ans de distance, la formule thatchérienne : « I want my money back ! »(1)
    Herman Van Rompuy y aura pourtant mis toute sa force, manifestement insuffisante, de persuasion. Il ne suffit pas que le « dogme » impose l'Europe aux européens des pays qui la composent, pour que nos dirigeants, d'où qu'ils viennent, oublient qu'ils ne sauraient aller indéfiniment à rebours de leurs opinions publiques. Surtout pour défendre une Europe qui n'est, selon l'expression de François Hollande, qu'un compromis. Tu parles d'un idéal ! Un compromis qui fait d'ailleurs fi, aujourd'hui, des particularismes mis en place par chacun depuis la fin de la guerre. En bref, on en est arrivé au point où les nationalismes n'entrent plus dans le cadre européen...
    Prix Nobel de la paix, l'Europe paraît aujourd'hui incapable de la faire chez elle.
    On a donc suspendu la discussion, pour la remettre au mois de janvier prochain. Rompuy espère que les « replis nationaux » feront alors place à un esprit européen. Et peut-être même à l'Europe fédérale, que l'Allemagne appelle de ses vœux.
    Il faudra, pour y parvenir, supprimer les derniers pans de souveraineté qui restent en chaque État-membre. Et dans l'esprit de leurs habitants.
    Olivier Figueras monde & vie 4 décembre 2012
    1. Rendez-moi mon argent !

  • Immense succès des manifestations en province contre la dénaturation du mariage et de la filiation

    Le succès a été au rendez-vous dans les différentes villes de France où le pays réel était appelé à manifester contre le projet de François Hollande de dénaturer le mariage et l’adoption pour plaire à un lobby aussi totalitaire que groupusculaire. Gagner, c’est possible ! TOUS DANS LA RUE LE 13 JANVIER 2013 À PARIS !

    15h00 : le cortège est lancé.

    Nanc1

    LE REPORTAGE SUR LE SALON BEIGE


    Streaming by Ustreamhttp://lesalonbeige.blogs.com

  • « Comprendre l'Empire » Entretien avec Alain Soral (arch 2011)

    Fut un temps où l'on voyait régulièrement Alain Soral à la télévision. On ne l'y voit quasiment plus. L'affaire Dieudonné est passée par là. Il s'est réfugié sur Internet et à Egalité & Réconciliation, l'association qu'il anime. Dans son dernier opus, qui rencontre un public assez large, il s'efforce de « comprendre l'Empire ». Ou comment on est passé de l'universalisme républicain, égalitaire et national, au cosmopolitisme impérial, inégalitaire et déraciné. C'est un succès de librairie d'autant plus inattendu que le livre s'est heurté à une conspiration du silence de la presse mainstream. C'est pour nous l'occasion de lui donner la parole.

    Le Choc du mois : Votre ouvrage représente une sorte « d'histoire de France et du monde de 1789 à nos jours » vue au travers de votre grille d'analyse politique, économique et sociale. Pour atteindre ce but ambitieux tout en restant dans le format d'un ouvrage grand public, vous avez recours à une multitude de courts paragraphes, condensés et incisifs. Cette formule donne une grande densité et une indéniable facilité d'accès à l'ouvrage, mais ne vous a-t-elle pas parfois contraint à un excès de « simplification » des problématiques traitées qui peut être « frustrant » pour un auteur ?
    Alain Soral : Je ne pense pas que le synthétique soit simplificateur. Je pense même que mes chapitres, additionnés les uns aux autres, produisent une analyse des plus complexe de la réalité. Mais l'habitude de la lourdeur universitaire et de sa poudre aux yeux bibliographique peut donner, c'est vrai, cette impression de légèreté au lecteur influençable...

    Dans votre évocation du processus d'imposition progressive du pouvoir de l'Empire, c'est-à-dire, pour vous, de la Banque, vous évoquez notamment l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy que vous attribuez de façon assez affirmative aux milieux bancaires dont il aurait contrarié les projets. Ne craignez-vous pas d'être taxé de « complotisme » ?
    L'assassinat de Kennedy résulte bien d'un complot. Je me permets juste de faire remarquer que la théorie du complot officielle, attribuée à un individu mu par un mobile psychologique, est infiniment moins crédible que la mienne, validée par toute l'histoire cachée des États-Unis d'Amérique...

    Face à « l'empire bancaire », vous excipez comme modèle de « résistance » la finance islamique. N'est-ce pas une vision un peu naïve de ce qu'est réellement cette finance dont la pratique réelle est assez éloignée des beaux fondements théoriques comme le montrent, par exemple, la faillite de l'Amlak et la Tamweel, deux banques islamiques des Emirats Arabes Unis, lors de l'effondrement de la bulle immobilière au Moyen-Orient ou les difficultés de Banque islamique de Malaisie, « symbole de la finance islamique en Malaisie », qui a avoué, en 2005, des pertes massives sur des créances douteuses et de mauvais investissements et qui n'a été sauvée de la faillite que grâce à une recapitalisation ?
    Il me semble que ce que j'écris est un peu plus subtil. Je fais juste remarquer que le rouleau compresseur libéral s'agace, par définition, de tout sacré qui lui résiste en théorie, et que la finance islamique lui résiste encore théoriquement. Une raison suffisante pour que l'islam soit mis au pas définitivement par l'Empire, comme ce fut le cas de notre chrétienté, qui n'était pourtant pas plus exemplaire en la matière...

    Dans votre évocation des tentatives de résistance à l'Empire, vous semblez avoir une certaine indulgence pour l'URSS présentée comme une sorte de tentative judéo-chrétienne maladroite de rupture avec le monde de la Banque. Mais l'URSS, maintenue en survie à bout de bras par la finance occidentale, n'a-t-elle pas plutôt été un « partenaire » et un formidable accélérateur du développement de la domination bancaire en décrédibilisant pour longtemps, notamment par l'étendue de ses crimes, toute solution socialiste susceptible de s'opposer au modèle capitalisto-affairiste ?
    Réduire l'épopée  soviétique  à cette simple ruse de l'Histoire, voilà le complotisme ! Ne pas croire au roman communiste russe n'implique pas qu'on tombe dans l'excès inverse. Ce serait comme réduire le rôle historique du FN, sous Jean-Marie Le Pen, à une délégitimation orchestrée de la cause nationale. Par respect pour les hommes qui font l'Histoire en combattant, je refuse de tomber dans cette simplification-là...

    L’islam spirituel, antibourgeois, patriote, dont vous vous faites l'avocat, les Français ne le discernent pas forcément aussi clairement que vous, eux étant plutôt confrontés dans leur vie quotidienne à une sorte d'islamo-racaillisme, où le Coran se résume souvent à un marqueur identitaire couvrant les agissements d'un lumpenprolétariat de voyous totalement intégrés aux codes de l'Empire.
    Concrètement, quelles sont en France les personnalités et les organismes ou mouvements qui incarnent cet « islam français » que vous considérez comme un élément de la résistance nationale face à la puissance de la Banque mondialisée ?
    Concrètement, ce sont ces milliers de musulmans du quotidien qui vivent et travaillent discrètement en France et dont vous n'entendez jamais parler. J'en rencontre à chacune des réunions d'Egalité & Réconciliation, et eux, contrairement à certains nationalistes, stupides ou lâches, savent très bien quel est l'ennemi principal de la Nation française. Contrairement aussi à nos gauchistes de souche, ces musulmans français ne trouvent non plus aucune excuse à la délinquance ethnique...
    Vous insistez à plusieurs reprises dans votre ouvrage sur la rupture fondamentale que représente la logique de l'Empire avec la pensée et la morale chrétiennes. Cela signifie-t-il pour vous qu'une « sortie » de l'Empire ne peut passer que par une redécouverte et une réappropriation par les Français de leurs racines chrétiennes et de leur héritage catholique ? Redécouvrir le sens du « nous », du don et de la transcendance est une absolue nécessité pour sortir de la domination impériale bancaire sur les esprits. Pour ça, ici, nous avons les Evangiles et leur message. Un message d'amour et de combat que je trouve très éloigné de celui, fait de lâcheté et de soumission, que diffuse l’Église actuelle. Une Église que Jean, prophétiquement, qualifiait déjà de « putain de Babylone »...

    Selon vous, les récents soulèvements populaires au Maghreb sont-ils plutôt un signe d'ébranlement de l'Empire ou une nouvelle manipulation de celui-ci ?
    Dans le cas libyen, partagez-vous la défense de Mouammar Kadhafi exprimée par votre ami Dieudonné ?
    Un des principes de la domination impériale est la manipulation et la récupération des colères légitimes. Donc difficile de savoir, pour l'instant, qui va sortir gagnant de cet ébranlement, des peuples ou de l'Empire. Ça peut être aussi bien demain « la gouvernance globale ou la révolte des nations » que la gouvernance globale par la révolte des nations, habilement récupérée...Quant à Kadhafi, c'est un personnage complexe qui a beaucoup fluctué durant ses quarante années au pouvoir, mais il suffit que Bernard-Henri Lévy me dise d'aller l'abattre pour que je sache, comme Dieudonné, qu'en ce moment, c'est plutôt l'homme à soutenir !

    Bien que ne bénéficiant que de très peu de relais médiatiques et publicitaires, votre ouvrage est un véritable succès en termes de vente. Au-delà des qualités intrinsèques du livre, comment expliquez-vous cet attrait du public et par quels biais êtes-vous parvenu à le toucher ?
    Sans modestie aucune, par mon charisme, mon courage et mon talent. Je sais que c'est agaçant, mais c'est comme ça ! Être présent sur Internet ne suffit pas.
    Propos recueillis par Xavier Eman Le Choc du Mois mai 2011
    Alain Soral, Comprendre l'Empire, Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ?, éditions Blanches, 237 p., 15 €.

  • Clash Frigide Barjot / Caroline Fourest sur Paris Première (Cactus) Mars 2009

  • L’Évangile s'adresse aussi aux musulmans !

    Est-il possible d'évangéliser les musulmans ? le Goliath islamique pourrait avoir les pieds plus fragiles qu'il ne le croit.
    D'un côté, une population vieillissante, accroupie dans le matérialisme, confite en laïcisme et oublieuse de la religion qui a largement contribué à construire sa civilisation : selon les statistiques de l'Eglise catholique, entre 1999 et 2009, le nombre des baptêmes a chuté de 33 %, celui des confirmations de plus de la moitié, celui des mariages catholiques de 47%.
    De l'autre, une religion musulmane portée par une population jeune, dont la fécondité est supérieure à celle des Françaises et dont l'identité collective se construit autour de l'islam.
    Sur 5 à 6 millions de musulmans en France (selon les chiffres du ministère de l'intérieur), 2 millions se disent pratiquants, mais selon un sondage CSA La Vie publié en 2006,88 % d'entre eux jeûnent pendant le Ramadan (contre 60 % en 1989).

    Qui gagnera le match ?
    Comme l'écrivait la démographe Michèle Tribalat dans un article publié sur le site du Monde le 13 octobre 2011, « L'islam bénéficie d'une dynamique démographique plus favorable que le catholicisme : un taux de rétention élevé de la religion parentale, une endogamie religieuse forte, une fécondité plus élevée et une immigration qui va sans doute perdurer. Il reste à l'écart du grand mouvement de sécularisation qui touche le catholicisme et le protestantisme, l'essor des évangéliques ne compensant pas chez ces derniers les défections. »
    Le titre de cet article avertit : « L'islam reste une menace ».
    D'autant plus que son expansion, écrit encore Michèle Tribalat, « se produit dans une France en état de déchristianisation avancé. » Ainsi, en 2008, 60 % des jeunes « autochtones » - autrement dit des Français d'origine - nés dans les années 1980, déclaraient n'avoir aucune religion ; tandis que 14 % seulement des personnes de la même classe d'âge nées de deux parents immigrés d'Algérie se disaient sans religion. Pis encore : chez les Français de souche, la tendance va s'accroissant; tandis que chez les enfants d'immigrés musulmans, la proportion d'incroyants s'est réduite de moitié entre 1992 et 2008 (passant de 30 % à 14 %).
    Une étude de l'Insee et de l'Ined, publiée en octobre 2010 sous le titre Trajectoires et origines, Enquête sur la diversité des populations en France, dresse un constat similaire : « Parmi la population âgée de 18 à 50 ans et résidant en France métropolitaine, près de 45 % de personnes se déclarent agnostiques ou athées. Cette prise de distance vis-à-vis de la religion se rencontre surtout dans la population majoritaire et chez les descendants de couple mixte. En revanche, plus des trois-quarts des immigrés et de leurs descendants déclarent avoir une religion. (...) D'une façon générale, on observe un clivage entre les groupes en lien avec des régions où l'islam est dominant et les autres. Non seulement les proportions de "sans religion " sont plus faibles chez les immigrés qui viennent des régions islamisées, mais leurs descendants déclarent plus souvent une référence religieuse que les autres. » Ainsi, « L'abandon de la religion apparaît plus fréquent pour les personnes ayant été élevées dans une famille bouddhiste (30 % d'abandon), chrétienne ou juive (26 %) que pour ceux ayant eu des parents musulmans (11 %). »

    La tentation du repli
    Pour résumer, l'islam a le vent en poupe quand le christianisme reste dans le pot-au-noir. Dans un pareil contexte, les catholiques, menacés à la fois par la sécularisation de plus en plus rapide d'une société française parfois hostile et la concurrence d'un islam qui tend à se radicaliser, peuvent être tentés par le repli communautaire et le retrait sur une ligne « défensive ». Or cette (fausse) solution aboutirait à la fois à abandonner le terrain aux adversaires du christianisme et à renoncer à la mission apostolique à laquelle le Christ et l’Église appellent les chrétiens. Le catholicisme français serait d'autant plus vite marginalisé, et menacé à terme de disparaître.
    La tentation du repli communautaire est cependant d'autant plus forte qu'au-delà de la question religieuse, les nombreux effets pervers de l'immigration de masse y conduisent non seulement les chrétiens, mais l'ensemble de notre société dont la cohésion est fragilisée. La responsabilité première de cet ébranlement profond n'incombe pourtant pas aux immigrés, mais aux Français. Les peuples qui refusent les enfants meurent de vieillesse et programment eux-mêmes leur remplacement. Le remboursement intégral de l’avortement, décidé par le pouvoir socialiste, n'est pas moins symbolique de cette mentalité mortifère que l'octroi du droit de vote aux immigrés extra-européens, qui est « dans les cartons ». Cette politique se situe dans la continuité de celle qu'ont conduite tous les gouvernements au cours des dernières décennies; mais qui les a élus ?

    Un vivier d'âmes a convertir
    Les catholiques doivent eux aussi se mettre en question : pendant ces mêmes décennies, ils se sont cantonnés aux œuvres sociales en négligeant de témoigner de leur foi. Certains ont développé un discours sur la « petite Église » catholique, une parmi d'autres, qui n'était plus Epouse et Corps mystique du Christ. Dans cette optique, les « nécessités » du dialogue inter-religieux l'ont aussi emporté sur l'urgence de l'Evangélisation.
    Il semble que l'Eglise de France ait aujourd'hui tourné cette page, comme le montrent actuellement l'engagement des évêques contre le mariage homosexuel et les appels à la mobilisation des chrétiens en vue de la « nouvelle évangélisation ». Or, dans le champ de cette nouvelle évangélisation, la présence de millions de musulmans en France doit-elle être regardée par les chrétiens seulement comme une menace (liée au déracinement, au communautarisme allogène et à l'islam), ou aussi comme une opportunité, un vivier d'âmes à convertir pour les conduire au Christ ?
    Ces conversions au christianisme, beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, qui se produisent dans les pays musulmans, montrent que ce n'est pas impossible.
    Eric Letty monde & vie 4 décembre 2012

  • Les Grecs, l'Europe et l'Islam

    Le Figaro Magazine - 12/09/2009

    Au printemps 2008, Sylvain Gouguenheim, qui enseigne l'histoire médiévale à l'Ecole normale supérieure de Lyon, publiait Aristote au Mont-Saint-Michel (1). Il y montrait que l'Occident, au Moyen Age, n'avait jamais été coupé de ses sources philosophiques helléniques, que ce soit à travers les liens entretenus entre le monde latin et Byzance, ou à travers l'oeuvre des traducteurs européens qui n'ont cessé de se confronter aux textes originaux. Sans minimiser l'apport des commentateurs musulmans, d'Avicenne à Averroès, l'historien soulignait donc que les pays d'islam ne peuvent être considérés comme l'unique canal de la transmission du savoir antique.
    À peine paru, ce livre savant déclenchait une polémique qui, traversant la presse et l'université, allait durer plusieurs mois. Pendant que des historiens prenaient la défense de son auteur (Jacques Le Goff, Rémi Brague, Jacques Heers), d'autres l'incriminaient d'«islamophobie». Une accusation reprise aujourd'hui par un livre collectif signé d'une dizaine d'universitaires (2). Rédigé sur un ton extrêmement offensif, ce volume met en cause, pêle-mêle, « la philosophie de l'histoire sarkoziste», les «racines chrétiennes de l'Europe», Benoît XVI et Sylvain Gouguenheim... Nous donnons la parole à ce dernier : la controverse continue.
    J.S.

    1) Seuil.
    2) Les Grecs, les Arabes et nous, essai sur l'islamophobie savante, sous la direction de Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed et Irène Rosier-Catach, Fayard.
     
    Le Figaro Magazine - La polémique suscitée par votre livre était-elle de nature scientifique ou de nature idéologique ?
    Sylvain Gouguneheim - Mes détracteurs me reprochent d'avoir inventé l'idée selon laquelle notre univers culturel majore le rôle de l'islam médiéval dans la transmission des savoirs antiques, mais c'est pourtant bien la thèse qu'ils assènent, en la parant d'atours scientifiques, niant ou minorant le rôle des chrétiens d'Orient, ou exposant le rapport des Européens du Moyen Age à la culture de façon caricaturale, moqueuse ou sarcastique. Cette vision de l'histoire est idéologique.

    Que vaut l'accusation d'islamophobie ?
    Le terme n'est pas scientifique. Il a été forgé pour discréditer celui à qui on colle cette étiquette : l'islamophobe, saisi d'une peur irrationnelle devant ce tout qui est musulman, n'aurait pas toute sa raison, et serait habité par des arrière-pensées racistes. Comme si l'islam était une race, et non une religion… Dès lors que l'accusation est lancée, il n'y a plus de débat possible. L'expression est donc une arme d'intimidation massive.

    Comme historien, quelle lecture faites-vous de l'ouvrage qui paraît contre vous ?
    À l'exception de deux contributions qui restent dans le registre de la discussion savante - celle de Christian Förstel sur « les Grecs sans Byzance » et celle Marwan Rashed sur « les Débuts de la philosophie moderne » -, les auteurs semblent avoir perdu le sens de la mesure, recourant à un ton, au mieux, moqueur, au pire, agressif, violent ou même haineux. Ce procédé est indigne. L'article « Avicenne à Ratisbonne » (!) part en guerre contre Benoît XVI, ce qui est manifestement hors-sujet. Les attaques contre l'historien Fernand Braudel - incriminé de racisme et d'islamophobie - sont dérisoires. Une universitaire ose écrire (p. 278) qu' « il est plus que discutable d'utiliser le Nouveau Testament pour documenter (sic) la vie du Christ, ou le Coran pour retracer la vie de Muhammad ». Et avec quoi pourrait-on écrire, en historien, la vie du Christ en dehors du Nouveau Testament ? L'ouvrage a dû être relu et corrigé, avant parution, par des avocats. Moi, j'écris des livres d'histoire, et mon éditeur n'a pas besoin d'avocats pour me relire.

    Un des axes de ce livre est de contester la notion de civilisation…
    Nombre d'historiens, d'anthropologues et d'ethnologues ont réfléchi à cette notion. Il est possible d'hésiter sur les frontières qui délimitent une civilisation, ou de se demander quelles différences on peut établir entre civilisation et culture. Il reste que les civilisations sont des créations de l'espèce humaine à travers l'histoire. Si vous allez au Japon, vous voyez bien que vous n'êtes pas en Europe, et que ce n'est pas qu'une simple question de culture, de langue ou d'écriture : vous êtes confronté à des différences qui ne sont pas de l'ordre du quotidien, mais relèvent de phénomènes de très longue durée. Les civilisations échangent entre elles, mais parfois se ferment : une civilisation se marque par ses emprunts, mais aussi par ses refus. Je comprends que l'on discute sur la définition d'une civilisation, parce que ce n'est pas un être biologique et que sa définition est subtile, mais pas que l'on conteste cette notion en soi, qui est un fait.

    Pourquoi, chez beaucoup d'intellectuels occidentaux, ce mépris de l'Occident ?
    Mettons en avant, comme vertu, le fait d'être capables de nous critiquer nous-même, et d'examiner notre passé. On va cependant trop loin, au point de ne plus voir que des aspects négatifs dans notre histoire. Cette perspective est destructrice : à quoi bon l'avenir, si l'Occident ne produit que du mauvais ?

    Est-ce que la liberté de recherche vous paraît compromise à l'Université ?
    Quand on se souvient du déchaînement de Sartre contre Camus, dans les années 1950, ou de l'ostracisme qui frappa le sinologue Simon Leys, dans les années 1970, parce qu'il avait compris avant tout le monde ce qu'était le maoïsme, on constate que la chape de plomb n'est pas nouvelle. Ces gens qui prétendent défendre la liberté la menacent en réalité. Malheureusement, c'est une spécificité française : en Europe, l'accueil réservé à mon livre a été équilibré.
    Propos recueillis par Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com

  • “Le Siècle” : Un bien étrange club

    Documentaire de Pierre Carles à la sortie du livre d’Emmanuel Ratier ” Au cœur du pouvoir ” consacré au club d’influence ” Le Siècle “.

     partie 1 :

    partie 2 :

    partie 3 :

  • Lobbying intensif pro gaz de schiste en France et en Europe

    C’est la crise, c’est l’austérité, la rigueur, le « coût du travail » devient LA préoccupation, et voilà qu’on commence à nous sensibiliser aux bienfaits du gaz de schiste. Qui permettrait aux Etats Unis de devenir bientôt exportateur de pétrole. Autant dire que ce sera le Pérou. Faisons le point sur le sujet, sans idéologie, alors que le lobbying auprès des institutions européennes et même françaises n’a jamais été aussi important.

    D’abord, on nous dit qu’aux Etats Unis le gaz de schiste fait des merveilles. Le magazine Challenges titre par exemple « Le gaz de schiste, sauveur des Etats Unis ». Alors qu’Obama parlait d’énergies vertes il y a quatre ans, voilà que le pays a décidé de laisser faire la « puissance industrielle ».

    Le gaz de schiste, on le sait, se trouve en profondeur, et pour le faire sortir on envoie de l’eau à très haute pression dans le sol, accompagnée d’un cocktail de produits chimiques. On le récupère sous forme de gaz, ou de pétrole mais dans une moindre mesure. Alors évidemment, les très puissantes compagnies gazières et pétrolières sont au taquet pour récupérer le marché.

    En quatre ans, les USA sont passés de 5 à 6,2 millions de barils de pétrole produits chaque jour. Les USA sont donc indépendants au niveau de leur fourniture de gaz et l’Agence internationale de l’énergie révèle dans une étude récente que les Etats Unis seront « le plus gros producteur de pétrole en 2017 et exportateur net de brut autour de 2030 ». Et 600.000 nouveaux emplois sont attendus dans le secteur du gaz de schiste et du pétrole d’ici 2020. Et le cabinet PricewaterhouseCoopers surenchérit : ce sont même un millions d’emplois qui seront crées d’ici 2025.
    Challenges explique « Selon l’institut IHS Global Insight, l’accès à un gaz bon marché produit localement pourrait accroître la production industrielle de 2,9% en 2017 et de 4,7% d’ici à 2035. Cette année-là, la contribution du gaz non conventionnel au PIB devrait atteindre pas moins de 332 milliards de dollars. »

    Autrement dit, l’ensemble du monde économique applaudit cette invention. On parle de « renaissance industrielle ». Mais à quel prix ? .

    On nous vante les mérites du gaz de schiste car il diminue les gaz à effets de serre, et en plus ça ferait baisser les prix de l’énergie en général (nucléaire, pétrole, gaz, charbon…). Et surtout parce qu’il promet une belle rentabilité dans les 10 ou 15 ans à venir.

    Mais déjà, on s’aperçoit que le gaz de schiste créé des gaz à effets de serrecar du méthane ou du benzène s’échappent lors du forage des puits.

    shale gas3Du gaz s’échappe aussi lors du transport, dans des gazoducs parfois centenaires, et chaque année des explosions surviennent pour cette raison. Ainsi, « Au total, en intégrant toutes ces phases, résume le biogéochimiste Robert Howarth, on estime qu'entre 3,6 et 7,9 % du gaz extrait sur toute la durée de production des sites de gaz de schiste s'échappent. Les recherches menées depuis un an confirment cet ordre de grandeur." Les promoteurs du gaz de schiste avancent qu'en se substituant au charbon dans les centrales électriques, il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une assertion fausse, selon le chercheur, si l'on prend en compte tous les éléments de la chaîne », explique Le Monde.

    D’après Environmental Health Perspectives du mois de juillet, plus de 20 000 puits devraient être creusés chaque année aux USA d'ici à 2035, ainsi que 10 000 puits pour le pétrole de schiste.

    Quant à la consommation d’eau, elle va exploser également et son  prix avec. Et il faut de l’eau potable pour envoyer dans le sol avec tous ces produits chimiques ! Dans le Nord Dakota, la dernière source d’eau potable dans toute une zone est justement la seule dans laquelle pompent les industries du gaz de schiste, si bien que les paysans n’ont plus d’eau. Dans cet Etat, il faudra bientôt 23 millions de gallons (87 millions de litres) d’eau potable par jour pour exploiter les puits. Et tout vient par camion….

    L’option de recycler l’eau semble assez lointaine car cela augmenterait le coût d’extraction de 75%, nous dit une entreprise du secteur. Et recycler quoi ? Plusieurs centaines de produits chimiques sont injectés dans le sol avec l’eau et le sable, et on ne sait même pas lesquels : la composition de la mixture est couverte par la loi US sur les brevets.

    Aux Etats Unis, plus de 1.000 cas de contamination de l’eau aux abords de sites de forage ont été dénoncés auprès des tribunaux[1]. Des familles doivent être approvisionnées en eau potable car celle du robinet n’est plus propre à la consommation. Ces transports d’eau ont coûté 10 millions de dollars à la Pennsylvanie en 2010.

    Il y a en fait tellement de méthane dans l’eau de certaines zones que l’eau en devient même explosive, comme le montre le film Gasland. Mais, on y trouve aussi du baryum (14 fois la dose normale), du benzène (373 fois la dose standard) et tout un tas d’autres produits, selon une étude de 2010 du Center for Healthy Environments and Communities (CHEC) de l’université de Pittsburgh. En décembre 2007, une maison de Cleveland dans l’Ohio a carrément explosé à cause des infiltrations de méthane..
    GASLAND

    En outre, on ne sait pas jusqu’à quand l’exploitation du gaz de schiste sera rentable. Une fois que le territoire aura été bien saccagé, il est probable que les industries s’en aillent, laissant des nappes phréatiques polluées et un pays qui ressemble à un véritable gruyère.

    Aux Etats Unis où on nous dit que le gaz de schiste, c’est génial, certains Etats comme le Michigan demandent un moratoire sur leur exploitation.

    Lobbying

    gas week 2012L’Agence Internationale de l’Energie vient de publier un rapport extrêmement favorable à l’exploitation du gaz de schiste, montrant en exemple les Etats-Unis, qui « deviendront le 1er producteur de pétrole de la planète vers 2017, et même exportateur net de brut autour de 2030, selon la grande étude prospective annuelle de l'Agence mondiale de l'Energie », nous dit L’Express-l’Expansion. L’AIE ajoute qu’on peut exploiter le gaz de schiste « proprement », ce qui est réellement une blague.

    Loin de toute préoccupation environnementale, l’AIE explique que « Les développements dans l'énergie aux Etats-Unis sont profonds et leurs effets vont se faire ressentir bien au-delà de l'Amérique du Nord et du secteur ». Plantée, l’Arabie Saoudite, aux USA le retour de la puissance : en 2017 les USA seront les premiers producteurs de pétrole, devant l’Arabie Saoudite, et en 2025 ils seront « numéro un mondial incontesté de la production gazière mondiale », devant la Russie. A lire de telles envolée lyriques, on se croirait presque dans une foire, avec un type en train de nous dire que son produit lave plus blanc.

    Les industriels estiment qu’en Europe, c’est en France et en Pologne qu’on a le plus de gaz de schiste. Et en Europe, il n’y a aucune législation cohérente pour encadrer les forages.

    Les technocrates de Bruxelles sont évidemment dans les petits papiers des lobbies gaziers et pétroliers.  ExxonMobil, Halliburton, Statoil, Shell, PGNiG, Total, OMV et toute la clique sont sur le pont. Cela a l’air de marcher puisqu’on prend le chemin d’une législation extrêmement laxiste.  L’industrie chimique est également dans la course, rêvant déjà à l’explosion de ses ventes.

    Selon les industriels, la « viabilité économique » du gaz de schiste est conditionnée à une réglementation minimaliste.

    Mais pourquoi se gêner ? Les peuples européens, qui reviennent sur un siècle d’acquis sociaux, en sont à demander eux-mêmes toujours plus d’austérité, alors qu’on sait parfaitement que c’est contre productif et sans limites.

    Bref, bien que plusieurs rapports européens soulignent les risques environnementaux de l’exploitation des gaz de schiste, les lobbies continuent à travailler. Et c’est ainsi qu’au printemps 2012, deux projets de textes ont été déposés par les commissions de l’Environnement et de l’Industrie du parlement européen. Et les deux étaient favorables à l’industrie, précise le Corporate Europe Observatory (CEO). Le vote est prévu fon novembre.

    Et puis, l’industrie a des relais chez les parlementaires via d’anciens députés européens ou attachés de cabinet de députées européens. Des cabinets de lobbying comme Burson-Marsteller (qui représente par exemple Shell), FTI Consulting (représentant Halliburton) ou Fleishman-Hillard (qui bosse notamment pour ExxonMobil ou pour l’American Petroleum Institute) organisent avec leur centaine de lobbyistes des événements, par exemple Lors d’une rencontre avec la DG Environnement, un représentant de Shell affirmait que « Les gaz de schistes représentent un secteur marginal pour les (grandes) firmes et des coûts trop élevés chasseraient ces entreprises des gaz de schistes dans l’UE », selon le CEO.

    gaz4En Autriche, la firme locale OMV[2] qui avait des projets de forage a tout cessé après que le pays ait imposé des études environnementales préalables.

     

    La firme US Talisman Energy, spécialisée dans le forage des gaz de schistes, ainsi que Marathon Oil, qui travaille sur la mise en valeur des gaz de schistes aux Etats-Unis, font appel à Hill+Knowlton Strategies pour communiquer avec la Commission.

    Hill+Knowlton soutient aussi l’America’s Natural Gas Alliance (ANGA), qui est l’association professionnelle du gaz aux Etats-Unis et cherche à rendre le gaz de schiste écologique aux yeux du public et des institutions.

    Le CEO écrit que « Des documents obtenus par le biais de la loi sur la liberté de l’information montrent que des représentants des Directions Energie, Environnement et Climat rencontrent tous de nombreux lobbyistes de l’industrie, à propos de la mise en valeur des gaz de schiste en Europe. Entre janvier et août 2012, treize réunions formelles avec pour thème les gaz de schistes ont eu lieu entre la Commission et des représentants d’ExxonMobil, Talisman Energy, Shell, Statoil, Halliburton, Chevron et GDF Suez ». 

    L’ANGA promet ainsi des millions d’emplois aux Etats Unis avec le développement du gaz de schiste et estimait qu’en 2008, 2,8 millions d’emplois avaient été créés par le secteur du gaz de schiste. Mais combien ont été détruits dans le même temps, l’histoire ne le dit pas. En tout cas, le chômage ne baisse pas aux Etats Unis.

    Les lobbyistes ont même inventé la « gaz week », avec une soirée au Ralph’s Bar, place du Luxembourg à Bruxelles. Organisée fin avril 2012, sur quatre jours, cette « semaine du gaz » était le prétexte à quelques causeries entre lobbyistes du gaz et représentants européens.

    La veille du vote du rapport portant sur les gaz de schistes au Comité Environnement du Parlement, le rapporteur, le député Boguslaw Sonik et son compatriote Bogdan Marcinkiewicz (députés du Parti populaire européen) donnaient un banquet débat sur les gaz de schistes, co-organisé avec Lewiathan, la Confédération polonaise des employeurs privés. Accessoirement, Marcinkiewicz est aussi président du conseil d’administration de deux compagnies de gaz (CETUS Energyka et LNG-SILESIA).

    Nos députés européens peuvent aussi adhérer au Forum Européen de l’Energie, destiné à organiser des événements avec les acteurs du secteur de l’énergie, y compris, donc, les parlementaires. Parmi les membres, on retrouve sans surprise e-on, EDF, Shell, Siemens, Statoil, Enel, Areva, Chevron, ENI, ERDF, Exxon, Lujoil, OMV, GDF Suez ou encore Total. On a aussi, parmi les parlementaires en question, on a Corinne Lepage, vice présidente de la Commission Environnement  et de la Santé publique, mais aussi tout un tas d’autres parlementaires membres de diverses commissions.

    Et chez nous ?

    333708En France, où nous disposerions de « 5 100 milliards de mètres cubes exploitables sur son territoire, selon l’organisation américaine Energy Information Administration », flamby vient de dire qu’il « prendrait ses responsabilités » si on trouve une technique « propre » pour extraire les gaz de schiste, ce qui a fortement rassuré nos industriels. Mais en parallèle, il  promeut le nucléaire et le gaz de schiste en Pologne », nous dit Le Figaro. Probablement parce que nos multinationales ont à y gagner et que faire des tests sur le forage « propre » là-bas c’est moins grave puisque la Pologne, c’est loin…

    De fait, l’heure est aujourd’hui à nous démontrer que l’extraction de ces gaz de schiste ne va pas ravager notre territoire qui est aussi, n’en déplaise à certains une zone touristique et agricole.

    On va nous sortir des études bidons soi-disant indépendantes, comme ce fut le cas aux Etats Unis, pour nous dire que le gaz de schiste, ça va être super. Comme pour les OGM, les pesticides, les antennes téléphoniques, les vaccins etc.
    Et pour faire passer cela dans la presse, rien de tel qu’un petit voyage tous frais payés pour deux ou trois « journalistes » du Monde : Total a payé un voyage de presse aux Etats-Unis à des journalistes français, y compris trois journalistes du Monde. Cet investissement a été rentabilisé, puisque les journaux ont appelé à repenser l’interdiction de la fracturation hydraulique. Le fait que Jean-Michel Bezat n’ait pas mentionné que le voyage de ce reportage avait été payé par Total provoqua quelques débats au sein de la rédaction.

    En réalité, « Pour effectuer une fracturation hydraulique, chaque puits nécessite 20 millions de litres d’eau mélangés à du sable et à un cocktail d’environ 500 produits chimiques », nous dit-on sur un blog de Rue 89, « On peut admirer au Texas des files de camion de plus de trois kilomètres de long qui attendent consciencieusement d’injecter leurs marchandises dans le sous-sol. Le processus de fracturation en lui-même dure environ cinq jours, et le puits doit être alimenté toutes les douze minutes par un nouveau camion. Au final, 80% de l’eau injectée – soit seize millions de litres de cette mixture, stagnent dans le sol, et personne n’est en capacité aujourd’hui d’indiquer le devenir de cette « potion magique ».

    Bientôt, ce seront pas moins de 450 000 puits qui seront forés dans le sol des Etats-Unis. Pour évaluer le désastre, le calcul est simple : environ 7 200 milliards de litres d’eaux polluées, soit l’équivalent de 2,4 millions de piscines olympiques stagneront dans le sous-sol américain. Et puis le mieux de toute manière est d’attendre, au cas où effectivement on trouverait une méthode d’extraction non polluante, les prix du gaz continueront à augmenter ».

    natural-gas-drilling-cartoon_20110216072921_400Et mystérieusement, alors que tout le monde fait ses petites études pour nous vanter les bienfaits du gaz de schiste, personne ne sait aujourd’hui dire de combien le prix de l’eau va augmenter avec ce nouveau délire.

    La biodiversité aussi serait touchée par cette industrie. Les auteurs d’un rapport de l’Europe sur les risques de cette exploitation évoquent la dégradation ou la disparition totale du milieu naturel autour des puits, en raison de prélèvements excessifs d’eau et aussi de la pollution importante autour de ces sites. Un autre rapport explique que le risque de contamination des eaux souterraines est «élevé», à cause des accidents et des défauts des structures des puits. Le rapport évoque aussi la possibilité de fractures naturelles dans le sous-sol qui favorisent le contact entre les zones fracturées par l'industrie et les nappes d'eau potable. Mais dans ce rapport également, les risques sont sous évalués.

    La question est très simple : comme il n’y a pas d’autre méthode d’extraction, on doit simplement se demander si c’est bien ce que l’on veut chez nous ?

    C’est ce que semblent dire des gens tels que Rocard ou Louis Gallois qui décidément feraient mieux d’aller se reposer.

    En France un permis d’exploration permet à une entreprise d’accéder à la ressource découverte, c’est-à-dire de l’exploiter. Du coup, quand un permis d’exploration est refusé par l’Etat, les firmes introduisent des recours en Justice. Et apparemment, les industriels n’annoncent même pas la couleur lorsqu’ils demandent un permis d’exploration d’hydrocarbures dans une zone précise : l’Etat en a annulé sept en septembre parce qu’il estimait qu’en réalité, il s’agissait d’explorations visant à exploiter du gaz de schiste.

    Mais, de nombreuses demandes de permis sont en cours d’étude dans nos administrations, et des permis d’exploration ont déjà été attribués dans plus de la moitié des départements de France,d’après une carte interactive du ministère de l’Environnement.

    Libération nous apprend aussi que « la contre-offensive progaz de schiste est même devenue un cas d’école, puisque des étudiants en master d’intelligence économique ont planché sur une campagne, fictivement commanditée par Total, visant à démonter les arguments des anti. Leur document conseille de viser «politiques, médias, scientifiques et populations», de créer une commission «scientifique indépendante», d’inviter les médias sur place, voire de recruter un ambassadeur qui soit à la fois «scientifique et populaire», avant de suggérer le nom de l’ex-animateur de télé Jérôme Bonaldi. Total dément catégoriquement - et pour la seconde fois en un an - avoir commandé une telle étude, laquelle circule en boucle sur le Net ».

    En mai 2012, le groupement des entreprises et professionnels de la filière des hydrocarbures (GEP-AFTP), a annoncé le lancement d'un comité de réflexion sur l'extraction du gaz de schiste constitué de professionnels (géologies, ingénieurs etc.). Et qui « a pour objectif d'apporter des réponses factuelles, techniques et dépassionnées aux principales questions soulevées par l'exploitation de cette source d'énergie non conventionnelle». Autant dire qu’il s’agira de propagande pure et dure…

    Bref, la bataille fait rage et les industries mettent le paquet, de manière coordonnée et aussi individuellement, pour faire plier les récalcitrants tout en imposant des réglementations favorables au niveau européen.

    On va nous inonder d’études bidons, d’interviews d’experts à la solde des industries, pendant que les lobbyistes inviteront nos élus à des repas dans des restos gastronomiques. Au final, comme à chaque fois, l’intérêt des citoyens va être sacrifié pour des intérêts particuliers, pour un bénéfice privé à court terme.

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    [1] En 2010, une famille a ainsi touché 4,1 millions de dollars de la part de la firme Cabot Oil and Gas Corp, qui préfère un arrangement plutôt qu’un procès et une jurisprudence retsrictive.

    [2] Leader en Europe centrale dons le gaz et le pétrole, qui travaille beaucoup avec le russe Gazprom.