lobby - Page 2512
-
Pierre Hillard "Les progressions du Nouvel Ordre Mondial", interview Eurrasianfinance
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Anne-Marie Le Pourhiet : le mariage homosexuel ? « Drôle de progrès ! »
Après son analyse du pacte budgétaire, Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’Université Rennes 1 et vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel, nous explique les raisons de son opposition au mariage homosexuel.
La légalisation du mariage homosexuel, de l’euthanasie ... Ce sont autant de sujets de type libéral-libertaire qui reviennent sur la scène médiatico-politique. N’est-ce-pas le signe de l’effondrement d’une société où les repères et la transmission existaient ?
C’est ce que le doyen Jean Carbonnier, civiliste et sociologue du droit, appelait « la pulvérisation du droit objectif en droits subjectifs », c’est-à-dire que l’on ne raisonne plus en termes d’intérêt général à long terme et de cohésion de la société, mais en termes de droits particuliers immédiats d’individus et de groupes. Ceux-ci présentent tous leurs caprices et exigences tyranniques sous forme de « droits » illimités et ne supportent plus qu’on leur oppose la moindre borne, exactement comme des enfants. C’est sans doute la forme la plus sophistiquée de l’incivisme et le symptôme de l’immaturité de l’homme contemporain qui annonce peut-être la chute de la civilisation occidentale.
Vous avez déclaré que le mariage est l’institutionnalisation « d’un lien naturel et charnel - avec l’intérêt social qui en découle » entre un homme et une femme. Mais il existe des couples hétérosexuels avec enfants qui ne sont pas mariés et inversement …
Le mariage a été créé en droit religieux comme en droit laïque pour sceller et protéger un accouplement c’est-à-dire l’union sexuelle d’un homme et d’une femme. Il ne se conçoit pas autrement, c’est sa définition même. L’idée de marier deux hommes ou deux femmes est une pure aberration. Les Grecs et les Romains n’étaient pas homophobes mais vous ne trouverez évidemment pas de trace de « mariage homosexuel » en droit romain, cette notion n’a pas de sens.
Pour autant, l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels constituerait-t-elle une boîte de Pandore comme on l’entend beaucoup ? Le risque de mariage à plusieurs, par exemple, est-il sérieux ? [...]
La suite sur Liberté politique http://www.actionfrancaise.net
-
Pierre HILLARD : Comprendre le Nouvel Ordre Mondial
-
Comment la C I A prépare les révolutions colorées
-
L’implication de l’OTAN dans le conflit syrien est évidente
Le déploiement de missiles sol-air Patriot-II MIM-104 PAC-3 à la frontière turco-syrienne témoigne du début de l’implication de l’OTAN dans le conflit syrien, comme l’a indiqué vendredi Alexandre Grouchko, délégué permanent russe auprès de l’Alliance.
« Ce déploiement est un premier pas qui montre que l’OTAN s’implique finalement dans le conflit, et il n’est pas à exclure que cette implication s’accentue, suite à un incident ou une provocation quelconque », a déclaré le diplomate lors d’un duplex Moscou-Bruxelles organisé par RIA Novosti.
Membre de l’OTAN, la Turquie a officiellement demandé à l’Alliance le 21 novembre dernier de lui fournir des missiles sol-air Patriot pour protéger sa frontière de 900 km avec la Syrie. La décision de déployer des Patriot-II à la frontière turco-syrienne a, de fait, été adoptée le 4 décembre par le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance. Conformément à cette décision, deux batteries de Patriot-II seront fournies à la Turquie par l’Allemagne, et la troisième par les Pays-Bas.
Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, insécurité, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Petite histoire des campagnes de diabolisation (arch 2010)
La « diabolisation » est une technique de manipulation des esprits. Elle vise à interdire la description des faits ou l’expression de certaines idées en disqualifiant celui qui les rapporte, en l’accusant d’ « extrémisme », de « dérapage » ou de « provocation ». La diabolisation est l’arme majeure du terrorisme intellectuel. Arme régulièrement utilisée en France depuis quarante ans mais qui a aussi été employée avec succès ailleurs.
Petit rappel historique en forme d’explications :
1968 : Enoch Powell
Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.
http://www.youtube.com/watch?v=7wGtcloE0i8&feature=related1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »
Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine, tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.
http://www.polemia.com/article.php?id=27371980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic
Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes du Figaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’ « extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981.
http://www.polemia.com/article.php?id=27351980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry
Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’ « il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».
Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Etre allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré.
http://www.dailymotion.com/video/xctabd_le-communisme-a-la-papa_news1983 : Dreux et le Front national
Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXe arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.
1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental
En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.
Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »
Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.
1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen
Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :
- - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
- - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.
1990 : la profanation de Carpentras
Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.
A l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.
L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).
L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique. http://www.polemia.com/article.php?id=1573
2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie
Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »
Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’ « homophobie ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Vanneste
2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI
Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :
- - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
- - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.
Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.
Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Eglise catholique).
Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Eglise s’est éloignée à la suite de Vatican II. http://www.polemia.com/article.php?id=2002
Les diabolisés : les nouveaux dissidents
Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.
Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Eglise. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».
Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !
Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !
Comment combattre la diabolisation ?
Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.
Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.
Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.
Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?
Polémia
20/12/2010Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Étienne Chouard - Sommes-nous en démocratie ?
-
Budget européen : la ruine annoncée
Le budget européen souligne que l’Europe est devenue de plus en plus une machine à fabriquer du cash au profit des Eurocrates.
Les chamailleries sur le projet de budget européen remplissent abondamment les journaux. Chacun des pays veut tirer la couverture à lui tout en accusant bruyamment les autres de faire de même. La Grande-Bretagne et la France se signalent particulièrement à cet égard. La première réclame le maintien du chèque obtenu de haute lutte il y a longtemps par la baronne Thatcher. La deuxième veut la poursuite de la politique agricole commune ou PAC, laquelle est un instrument précieux pour les gouvernements successifs puisqu’elle asservit le monde rural à leur bon plaisir.
Le budget qu’il est si difficile de mettre sur pied a une particularité : c’est un budget pluriannuel allant de 2014 à 2020. On comprend que la mafia des Eurocrates qui est au centre du projet y trouve son intérêt. Refusant les économies absolument nécessaires, tout en les saluant distraitement, ils rêvent d’une autorisation de dépenser sur plusieurs années. De ce fait les eurosceptiques en Grande-Bretagne deviennent de plus en plus nombreux. David Cameron osera-t-il sauter le pas et sortir de la CEE ? Cela serait un coup de tonnerre et un bienfait pour tous les Européens étant donné que l’édifice de la CEE est carrément nocif comme nous allons le voir.
Les faits sont brutaux. L’Europe est devenue de plus en plus une machine à fabriquer du cash au profit des Eurocrates. La fortune des Commissaires européens est célèbre dans le monde entier. Un seul exemple : quand un Commissaire quitte ses fonctions il touche son traitement pendant trois ans pour lui donner le temps de se recaser. Ils sont « combinards » et se recasent tous très vite et le masquent de diverses façons. Les chômeurs qui le sont à cause de l’Europe et ne reçoivent rien pour se recaser apprécieront. Le poste de député européen est un « fromage » dont les multiples saveurs se lisent dans tous les journaux. La richesse des dirigeants s’étend selon l’usage jusqu’aux échelons les plus bas.
Cette richesse des eurocrates est un des moteurs de l’accroissement de la dictature européenne ; c’est un principe absolu que plus les unités publiques s’agrandissent, plus la richesse des acteurs s’accroît et moins il existe de contrôles !
La dictature
Sur le plan économique, la CEE court vers la ruine qui s’inscrit dans les chiffres officiellement publiés. Le chômage atteint des niveaux insupportables dans la plupart des pays. La croissance est désespérément plate. Par ondes successives cette situation délétère se propage dans le monde entier et jusqu’en Chine.
La raison principale de ces faits est que la CEE est une dictature à 27 têtes. Les 27 Commissaires, une fois nommés, exercent leur pouvoir pratiquement sans contrôle. Par ailleurs, le parlement, théoriquement chargé d’un certain contrôle, est lui-même élu d’une façon extrêmement douteuse. Les votes ont lieu à mains levées, leur convergence étant laissée au « jugement » du président de séance ! Les gouvernements exercent en principe une surveillance, par l’intermédiaire de fonctionnaires non élus, mais ce n’est qu’une gentille parodie de contrôle.
Pourquoi et comment la ruine
Au premier chef des explications, se trouve la gigantesque ponction fiscale nécessaire pour alimenter la fabuleuse machinerie. Une autre cause de ruine est le flot ininterrompu de directives et autres réglementations déversées par la CEE ; un Commissaire ne saurait exister sans créer des directives ; la dictature européenne s’occupe de tous les détails de la vie d’un immense continent : cela va de la pêche au thon rouge, aux ascenseurs, et jusqu’au choix des ampoules. Par cette vision socialiste de la politique, elle met le désordre dans une foule d’industries et de consommations.
La Cour de justice aggrave l’effet du déluge : de son fait personne n’est vraiment sûr du droit et cette incertitude est meurtrière pour la richesse générale. La fraude généralisée s’ajoute : la très coûteuse Cour des comptes européenne refuse depuis plusieurs exercices de certifier les comptes de la CEE ; les dictateurs vivent sur des comptes pourris.
L’égalitarisme mène également à la ruine. Pour mettre soi-disant à niveau les nouveaux membres, de l’argent est volé aux anciens pour investir chez ces nouveaux et il y a beaucoup de fuites. A cette fausse idéologie peuvent se rattacher des idées folles comme la convergence fiscale franco-allemande ; messieurs les Eurocrates, il faut supprimer les impôts au lieu de chercher des convergences impossibles.
Actuellement la seule prétendue riposte imaginée à la crise est de demander plus de gouvernance européenne, c’est-à-dire d’accroissement de la dictature ! Pour leur défense, les Eurocrates prétendent que la construction européenne était nécessaire au marché commun : c’est une erreur. La libération des échanges, chemin nécessaire à l’accroissement de la richesse générale, pouvait se faire sans la création de la formidable et ruineuse bureaucratie européenne.
La construction européenne s’est faite en partie contre la volonté affirmée des peuples. Le projet insensé de budget pluriannuel est un effort pour consolider, malgré les disputes, un édifice branlant. Ira-t-il jusqu’au bout ? Le proche avenir nous le dira.
Michel de Poncins dans contrepoints
-
Billet du jour : Cécile Duflot a des idées... dévastatrices !
Les français sont désormais habitués à cet anti-cléricalisme à géométrie variable, aussi féroce contre l’Eglise Catholique que soumis à Israël. La République maçonnique, dans sa tradition anti religieuse et anti-goys (non-juifs), maintient son hostilité à toute forme de contrôle de l’immigration, et persiste à classer à l’extrême droite, tout organisme ou parti politique qui affirme qu’un clandestin doit être reconduit à la frontière sans conditions.Rappelons au passage que le Parti Solidaire Français qualifie d'extrême droite l'extrême du capitalisme. En effet, si dans une logique parlementaire la droite est la famille du capital, l'extrême droite ne peut alors être que l'extrême de cette logique financière. L'extrême droite c'était Nicolas Sarkozy, la droite aujourd'hui, c'est François Hollande! Bienvenue dans cette France ou le socialisme du P.S est pro sioniste, capitaliste et se laisse pousser par la tempête mondialiste sans opposer de résistance, bien au contraire.
Le Canard Enchaîné qui n’en est pas encore à militer ouvertement pour le contrôle de l'immigration, publie deux articles qui ont toute leur places dans Minute ou Riposte Laïque, en jouant la carte de la « stigmatisation des populations déjà victimes du racisme et de la discrimination » !Dans le premier, le « journaliste », Didier Hassoux, nous apprend que l’arrivée massive de « nouveaux étrangers en situation irrégulière » dans le langage Canard Enchaîné (en clair, des clandestins sans autorisation de circuler sur le territoire) risque de mettre, cet hiver, la politique d’hébergement d’urgence dans l’impossibilité de fonctionner en région parisienne!Selon l’auteur de l’article, il y aurait en Seine-Saint-Denis, plus de 7.000 sans-papiers recensés au 31 juillet 2011, et 1000 de plus en 2012, soit une progression de 15 % en un anLes malheureux nouveaux venus, sous les conseils judicieux d'élus qui trahissent le Peuple, avaient occupés, non pas une mosquée (comme cela aurait du être le cas pour des musulmans), mais la basilique de Saint-Denis. Matignon, ne voulant pas froisser l’Union européenne, il n'était pas question de les expulser.Le premier ministre, J.M.Ayrault a donc demandé à Cécile Duflot de trouver des solutions. Un lieu d’hébergement leur était proposé dans le Val d’Oise, mais là encore, les clandestins défendus par toutes le officines antiracistes (financées par nos impôts), se sont octroyés le luxe de le refuser, expliquant que ce lieu était trop loin de Paris. Ces derniers ont d’autre part imposés l'exigence de demeurer tous ensemble.C'est alors que la République trouve la solution ; un hôtel trois étoiles, à 150 euros la nuit, près du Stade de France à Saint-Denis. Toujours selon l’article, l’hébergement d’urgence, dans la seule Ile-de-France, serait réservé entre 80 et 95 % à des étrangers en situation irrégulière. Ce qui coûte annuellement 410 millions d’euros au contribuable français, en plus du plan d’urgence supplémentaire de 50 millions d’euros réclamé par Cécile Duflot... Car la ministre du Logement à d'autres tours dans son sac à main en nous pondant la douce suggestion de régulariser les 8000 clandestins! Ce qui, d'après elle, leur donnerait accès plus facilement aux logements sociaux...Premier article décoiffant, mais, à côté de lui, dans le même esprit, un dénommé I.B. nous suggère un papier intitulé : « Allah santé de l’Etat ». On y apprend qu’un ancien « imam » d’Argenteuil, kurde irakien, Yashar Ali, est assigné à résidence, dans une petite ville bretonne, Arostrenen, depuis cinq années et demi. Pour le garder à l’œil, la République lui offre le gite et le couvert, à hauteur de 1.500 euros par mois. Mais avant d’être envoyé en Côtes d’Armor, le sympathique imam avait été logé, durant trois ans, dans un hôtel trois étoiles, en Lozère, à Mende. Depuis huit ans, ce brave disciple du salafisme en France, nous a donc coûté la bagatelle de 155.000 euros.On est en droit de s’interroger, à la lecture de tels articles, sur la réaction de nos compatriotes, qui, en région parisienne, fréquentent tous les jours les transports en commun, avec ses heures d'attentes interminables, dans des conditions de confort difficiles, avec des retards de plus en plus fréquents. Les clandestins exigent la proximité parisienne, et ils l’obtiennent !Dans un contexte où le gouvernement Hollande-Ayrault demande 33 milliards d’économies en 2013! Après le serrage de ceinture de 7 milliards pour cette année 2012, quel va être l'avenir des millions de retraités, qui ont cotisé toute leur vie, lorsqu'ils apprendront ce à quoi vont servir leurs futurs prélèvements, souvent sur de petites retraites, eux qui, déjà en grand nombre ne peuvent plus se soigner, quand les clandestins bénéficient de l’AME ou de l’ASPA! Bien entendu, sans avoir jamais donné un centime à la France.Ceux qui ont des logements précaires ou qui dorment dans leur voiture, faute de pouvoir se payer un toit, apprécieront également les largesses de la ministre du logement. La France déjà victime des banques et de la diaspora de ses richesses, les classes moyennes, qui subissent un véritable holocauste fiscal, et qui doivent s'acquitter des loyers astronomiques, savoureront également ces quelques chiffresL’explication est pourtant fort simple : le Parti Socialiste ose parler de justice sociale, quand les Français modestes sont victimes de sa préférence immigrée… Tout est dit...Le Parti Solidaire Français, demande au gouvernement de suspendre toutes les aides au logement aux non français et de répondre défavorablement à la demande de régularisation de ces clandestins qui n'ont aucun passe droit sur la population française en règle! Population française qui je le rappel détient le droit à disposer comme il l'entend de l'entière surface de son territoire selon les principes bancales de la démocratie moderne (normalement souveraineté du peuple) et de la République (historiquement, cause de la plèbe et plaidée par le tribun). Toute personne qui prend la décision de quitter sa Patrie pour venir « squatter » celle des autres, se met ouvertement au service du capital apatride, et devient par conséquent un traître Pour nous le combat de la gauche, la véritable gauche, celle des français qui aiment la France, se situe en premier lieu contre ceux qui exploitent nos travailleurs et ceux qui participent à la destruction de leur outil de travail ainsi qu'à leur droit à disposer d'eux mêmes. La Vraie gauche, reste consciente que « l'immigration est l'arme du capital » et que cette phrase de Karl Marx devrait être inscrite à la porte de tous les grands syndicats nationaux. Sans cela, démagogie, mensonges et spoliations resteront l'avenir des enfants de France!Défendez la France face au mondialisme, rejoignez la Révolution Nationale et Socialiste!Thomas WERLET http://partisolidaire.blogspot.fr -
Réponse à la gauche anti-anti-guerre
Tribune libreDepuis les années 1990 et en particulier depuis la guerre du Kosovo en 1999, les adversaires des interventions occidentales et de l’OTAN ont dû faire face à ce qu’on pourrait appeler une gauche (et une extrême-gauche) anti-anti-guerre, qui regroupe la social-démocratie, les Verts, et le plus gros de la gauche « radicale » (le Nouveau Parti Anticapitaliste (1), divers groupes antifascistes etc.) (2). Celle-ci ne se déclare pas ouvertement en faveur des interventions militaires occidentales et est parfois critique de celles-ci (en général, uniquement par rapport aux tactiques suivies et aux intentions, pétrolières ou géo-stratégiques, attribuées aux puissances occidentales), mais elle dépense le plus gros de son énergie à « mettre en garde » contre les dérives supposées de la partie de la gauche qui reste fermement opposée à ces interventions.
Elle nous appelle à soutenir les « victimes » contre les « bourreaux », à être « solidaires des peuples contre les tyrans », à ne pas céder à un « anti-impérialisme », un « anti-américanisme », ou un « anti-sionisme » simplistes, et, surtout, à ne pas s’allier à l’extrême-droite. Après les Albano-Kosovars en 1999 on a eu droit aux femmes afghanes, aux Kurdes irakiens, et plus récemment aux peuples libyen et syrien, que « nous » devons protéger.
On ne peut pas nier que la gauche anti-anti-guerre ait été extrêmement efficace. La guerre en Irak, qui était présentée sous forme d’une lutte contre une menace imaginaire, a bien suscité une opposition passagère, mais il n’y a eu qu’une très faible opposition à gauche aux interventions présentées comme « humanitaires », telles que celle du Kosovo, le bombardement de la Libye, ou l’ingérence en Syrie aujourd’hui. Toute réflexion sur la paix ou l’impérialisme a simplement été balayée devant l’invocation du « droit d’ingérence », de la « responsabilité de protéger », ou du « devoir d’assistance à peuple en danger ».
Une extrême-gauche nostalgique des révolutions et des luttes de libération nationale tend à analyser tout conflit à l’intérieur d’un pays donné comme une agression d’un dictateur contre son peuple opprimé aspirant à la démocratie. L’interprétation, commune à la gauche et à la droite, de la victoire de l’Occident dans la lutte contre le communisme, a eu un effet semblable.
L’ambiguité fondamentale du discours de la gauche anti-anti-guerre porte sur la question de savoir qui est le « nous » qui doit protéger, intervenir etc. S’il s’agit de la gauche occidentale, des mouvements sociaux ou des organisations de défense des droits de l’homme, on doit leur poser la question que posait Staline à propos du Vatican : « combien de divisions avez-vous ? » En effet, tous les conflits dans lesquels « nous » sommes supposés intervenir sont des conflits armés. Intervenir signifie intervenir militairement et pour cela, il faut avoir les moyens militaires de le faire. Manifestement, la gauche européenne n’a pas ces moyens. Elle pourrait faire appel aux armées européennes pour qu’elles interviennent, au lieu de celles des Etats-Unis ; mais celles-ci ne l’ont jamais fait sans un appui massif des Etats-Unis, ce qui fait que le message réel de la gauche anti-anti-guerre est : « Messieurs les Américains, faites la guerre, pas l’amour ! ». Mieux : comme, après leur débâcle en Afghanistan et en Irak, les Américains ne vont plus se risquer à envoyer des troupes au sol, on demande à l’US Air Force, et à elle seule, d’aller bombarder les pays violateurs des droits de l’homme.
On peut évidemment soutenir que l’avenir des droits de l’homme doit être confié aux bons soins et à la bonne volonté du gouvernement américain, de ses bombardiers et de ses drones. Mais il est important de comprendre que c’est cela que signifient concrètement tous les appels à la « solidarité » et au « soutien » aux mouvements sécessionnistes ou rebelles engagés dans des luttes armées. En effet, ces mouvements n’ont nul besoin de slogans criés dans des « manifestations de solidarité » à Bruxelles ou Paris, et ce n’est pas cela qu’ils demandent. Ils veulent des armes lourdes et le bombardement de leurs ennemis et, cela, seuls les Etats-Unis peuvent le leur fournir.
La gauche anti-anti-guerre devrait, si elle était honnête, assumer ce choix, et appeler ouvertement les Etats-Unis à bombarder là où les droits de l’homme sont violés ; mais elle devrait alors assumer ce choix jusqu’au bout. En effet, c’est la même classe politique et militaire qui est supposée sauver les populations « victimes de leur tyrans » et qui a fait la guerre du Vietnam, l’embargo et les guerres contre l’Irak, qui impose des sanctions arbitraires contre Cuba, l’Iran et tous les pays qui leur déplaisent, qui soutient à bout de bras Israël, qui s’oppose par tous les moyens, y compris les coups d’état, à tous les réformateurs en Amérique Latine, d’Arbenz à Chavez en passant par Allende, Goulart et d’autres, et qui exploite de façon éhontée les ressources et les travailleurs un peu partout dans le monde. Il faut beaucoup de bonne volonté pour voir dans cette classe politique et militaire l’instrument du salut des « victimes », mais c’est, en pratique, ce que la gauche anti-anti-guerre prône, parce que, étant donné les rapports de force dans le monde, il n’existe aucune autre instance capable d’imposer sa volonté par des moyens militaires.
Evidemment, le gouvernement américain sait à peine que la gauche anti-anti-guerre européenne existe ; les Etats-Unis décident de faire ou non la guerre en fonction de ses chances de succès, de leurs intérêts, de l’opposition interne et externe à celle-ci etc. Et, une fois la guerre déclenchée, ils veulent la gagner par tous les moyens. Cela n’a aucun sens de leur demander de ne faire que de bonnes interventions, seulement contre les vrais méchants, et avec des gentils moyens qui épargnent les civils et les innocents.
Ceux qui ont appelé l’OTAN à « maintenir les progrès pour les femmes afghanes », comme Amnesty International (USA) l’a fait lors du meeting de l’OTAN à Chicago (3), appellent de fait les EU à intervenir militairement et, entre autres, à bombarder des civils afghans et à envoyer des drones sur le Pakistan. Cela n’a aucun sens de leur demander de protéger et pas de bombarder, parce que c’est ainsi que les armées fonctionnent.
Un des thèmes favoris de la gauche anti-anti-guerre est d’appeler les opposants aux guerres à ne pas « soutenir le tyran », en tout cas pas celui dont le pays est attaqué. Le problème est que toute guerre nécessite un effort massif de propagande ; et que celle-ci repose sur la diabolisation de l’ennemi et, surtout, de son dirigeant. Pour s’opposer efficacement à cette propagande, il faut nécessairement dénoncer les mensonges de la propagande, contextualiser les crimes de l’ennemi, et les comparer à ceux de notre propre camp. Cette tâche est nécessaire mais ingrate et risquée : on vous reprochera éternellement la moindre erreur, alors que tous les mensonges de la propagande de guerre sont oubliés une fois les opérations terminées.
Bertrand Russell et les pacifistes britanniques étaient déjà, lors de la première Guerre mondiale, accusés de « soutenir l’ennemi » ; mais, s’ils démontaient la propagande des alliés, ce n’était pas par amour du Kaiser, mais par attachement à la paix. La gauche anti-anti-guerre adore dénoncer « les deux poids deux mesures » des pacifistes cohérents qui critiquent les crimes de leur propre camp mais contextualisent ou réfutent ceux qui sont attribués à l’ennemi du moment (Milosevic, Kadhafi, Assad etc.), mais ces « deux poids deux mesures » ne sont jamais que la conséquence d’un choix délibéré et légitime : contrer la propagande de guerre là où l’on se trouve (c’est-à-dire en Occident), propagande qui elle-même repose sur une diabolisation constante de l’ennemi attaqué ainsi que sur une idéalisation de ceux qui l’attaquent.
La gauche anti-anti-guerre n’a aucune influence sur la politique américaine, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’effets. D’une part, sa rhétorique insidieuse a permis de neutraliser tout mouvement pacifiste ou anti-guerre, mais elle a aussi rendu impossible toute position indépendante d’un pays européen, comme ce fut le cas pour la France sous De Gaulle, et même, dans une moindre mesure, sous Chirac, ou pour la Suède d’Olof Palme. Aujourd’hui, une telle position serait immédiatement attaquée par la gauche anti-anti-guerre, qui possède une caisse de résonance médiatique considérable, comme un « soutien au tyran », une politique « munichoise », coupable du « crime d’indifférence ».
Ce que la gauche anti-anti-guerre a accompli, c’est de détruire la souveraineté des Européens face aux Etats-Unis et d’éliminer toute position de gauche indépendante face aux guerres et à l’impérialisme. Elle a aussi mené la majorité de la gauche européenne à adopter des positions en totale contradiction avec celles de la gauche latino-américaine et à s’ériger en adversaires de pays comme la Chine ou la Russie qui cherchent à défendre le droit international (et ont parfaitement raison de le faire).
Un aspect bizarre de la gauche anti-anti-guerre c’est qu’elle est la première à dénoncer les révolutions du passé comme ayant mené au totalitarisme (Staline, Mao, Pol Pot etc.) et qu’elle nous met sans cesse en garde contre la répétition des « erreurs » du soutien aux dictateurs faite par la gauche de l’époque. Mais maintenant que la révolution est menée par des islamistes nous sommes supposés croire que tout va aller bien et applaudir. Et si la « leçon à tirer du passé » était que les révolutions violentes, la militarisation et les ingérences étrangères n’étaient pas la seule ou la meilleure façon de réaliser des changements sociaux ?
On nous répond parfois qu’il faut agir « dans l’urgence » (pour sauver les victimes). Même si on admettait ce point de vue, le fait est qu’après chaque crise, aucune réflexion n’est menée à gauche sur ce que pourrait être une politique autre que l’appui aux interventions militaires. Une telle politique devrait opérer un virage à 180° par rapport à celle qui est prônée actuellement par la gauche anti-anti-guerre. Au lieu de demander plus d’interventions, nous devrions exiger de nos gouvernements le strict respect du droit international, la non ingérence dans les affaires intérieures des autres états et le remplacement des confrontations par la coopération. La non ingérence n’est pas seulement la non intervention sur le plan militaire, mais aussi sur les plans diplomatique et économique : pas de sanctions unilatérales, pas de menaces lors de négociations et le traitement de tous les états sur un pied d’égalité. Au lieu de « dénoncer » sans arrêt les méchants dirigeants de pays comme la Russie, la Chine, l’Iran, Cuba, au nom des droits de l’homme, ce que la gauche anti-anti-guerre adore faire, nous devrions les écouter, dialoguer avec eux, et faire comprendre leurs points de vue politiques à nos concitoyens.
Evidemment, une telle politique ne résoudrait pas les problèmes des droits de l’homme, en Syrie, ou Libye ou ailleurs. Mais qu’est-ce qui les résout ? La politique d’ingérence augmente les tensions et la militarisation dans le monde. Les pays qui se sentent visés par cette politique, et ils sont nombreux, se défendent comme ils peuvent ; les campagnes de diabolisation empêchent les relations pacifiques entre états, les échanges culturels entre leurs citoyens et, indirectement, le développement des idées libérales que les partisans de l’ingérence prétendent promouvoir. A partir du moment où la gauche anti-anti-guerre a abandonné tout programme alternatif face à cette politique, elle a de fait renoncé à avoir la moindre influence sur les affaires du monde. Il n’est pas vrai qu’elle « aide les victimes » comme elle le prétend. A part détruire toute résistance ici à l’impérialisme et à la guerre, elle ne fait rien, les seuls qui agissent réellement étant, en fin de compte, les gouvernements américains. Leur confier le bien-être des peuples est une attitude de désespoir absolu.
Cette attitude est un aspect de la façon dont la majorité de la gauche a réagi à la « chute du communisme », en soutenant l’exact contrepied des politiques suivies par les communistes, en particulier dans les affaires internationales, où toute opposition à l’impérialisme et toute défense de la souveraineté nationale est vue à gauche comme une forme d’archéo-stalinisme.
La politique d’ingérence, comme d’ailleurs la construction européenne, autre attaque majeure contre la souveraineté nationale, sont deux politiques de droite, l’une appuyant les tentatives américaines d’hégémonie, l’autre le néo-libéralisme et la destruction des droits sociaux, qui ont été justifiées en grande partie par des discours « de gauche » : les droits de l’homme, l’internationalisme, l’antiracisme et l’anti-nationalisme. Dans les deux cas, une gauche désorientée par la fin du communisme a cherché une bouée de secours dans un discours « humanitaire » et « généreux », auquel manquait totalement une analyse réaliste des rapports de force dans le monde. Avec une gauche pareille, la droite n’a presque plus besoin d’idéologie, celle des droits de l’homme lui suffit.
Néanmoins, ces deux politiques, l’ingérence et la construction européenne, se trouvent aujourd’hui dans une impasse : l’impérialisme américain fait face à des difficultés énormes, à la fois sur le plan économique et diplomatique ; la politique d’ingérence a réussi à unir une bonne partie du monde contre elle. Presque plus personne ne croit à une autre Europe, à une Europe sociale, et l’Europe réellement existante, néo-libérale (la seule possible) ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme parmi les travailleurs. Bien sûr, ces échecs profitent à la droite et à l’extrême-droite, mais cela uniquement parce que le plus gros de la gauche a abandonné la défense de la paix, du droit international et de la souveraineté nationale, comme condition de possibilité de la démocratie.Jean Bricmont http://www.voxnr.comnotes : version française du texte publié sur Counterpunch http://www.counterpunch.org/2012/12/04/beware-the-anti-anti-...
(1) Sur cette organisation, voir Ahmed Halfaoui, Colonialiste d’« extrême gauche » ? Voir http://www.legrandsoir.info/colonialiste-d-extreme-gauche.ht....
(2) Par exemple, en février 2011, un tract distribué à Toulouse demandait, à propos de la Libye et des menaces de “génocide” de la part de Kadhafi : “Où est l’Europe ? Où est la France ? Où est l’Amérique ? Où sont les ONG ? » et : « Est-ce que la valeur du pétrole et de l’uranium est plus importante que le peuple libyen ? ». C’est-à-dire que les auteurs du tract, signé entre autres par Alternative Libertaire, Europe Écologie-Les Verts, Gauche Unitaire, LDH, Lutte Ouvrière, Mouvement de la Paix (Comité 31), MRAP, NPA31, OCML-Voie Prolétarienne Toulouse, PCF31, Parti Communiste Tunisien, Parti de Gauche31, reprochaient aux Occidentaux de ne pas intervenir, en raison d’intérêts économiques. On se demande ce qu’ont du penser ces auteurs lorsque le CNT libyen a promis de vendre 35% du pétrole libyen à la France (et cela, indépendamment du fait que cette promesse soit ou non tenue ou que le pétrole soit ou non la cause de la guerre).
(3) Voir par exemple : Jodie Evans, Why I Had to Challenge Amnesty International-USA’s Claim That NATO’s Presence Benefits Afghan Women. http://www.alternet.org/story/156303/why_i_had_to_challenge_... ;s_claim_that_nato’s_presence_benefits_afghan_women.