Xavier Raufer, criminologue, auteur de « Le crime mondialisé » (Editions du Cerf), était l’invité d’Eric Morillot, accompagné de Philippe Pascot et Nicolas Vidal.
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Xavier Raufer, criminologue, auteur de « Le crime mondialisé » (Editions du Cerf), était l’invité d’Eric Morillot, accompagné de Philippe Pascot et Nicolas Vidal.
Notre confrère et ami le quotidien Présent est menacé de disparaitre en raison de la décision prise, sous un prétexte plus que discutable, de lui retirer sa subvention annuelle. Présent, depuis 1981, est le seul quotidien durable qui s'engage dans le combat national, catholique et identitaire. Voilà pourquoi il faut le sauver. C'est donc bien volontiers que nous donnons la parole à son directeur, Francis Bergeron, qui nous explique la situation telle qu'elle est.
S.N.
Présent privé des aides aux quotidiens d’information politique et générale...
Une nouvelle offensive qui vise le seul quotidien de réinformation...
Elle pourrait être mortelle !
Le quotidien catholique et identitaire Présent, qui entre dans sa 39e année d’existence, et qui est vendu en kiosques, a appris, par un courriel envoyé du ministère de la culture le 29 octobre à 18h30, qu’il était privé, au titre de l’année 2019, de « l’aide aux quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires ».
Au nom de quoi cette aide est-elle supprimée ? Est-ce que Présent ne serait plus un quotidien, mais serait subrepticement devenu un hebdomadaire ou un mensuel ? Est-ce que Présent ne traiterait plus d’informations politiques et générales, mais se consacrerait désormais au tiercé et aux mots croisés ? Est-ce que Présent croulerait actuellement sous les revenus publicitaires ?
Non, le Ministère de la Culture, par la voix de son « bureau du régime économique de la presse, direction générale des médias et des industries culturelles », a trouvé un autre argument, d’ordre technique, bien entendu, et pas d’ordre idéologique. Il nous explique en effet, aux termes d’un message très alambiqué, et légèrement gêné aux, entournures, que, ce qui est en l’occurrence reproché à Présent pour le priver de cette aide légale, dont bénéficient tous les autres quotidiens, c’est de n’être pas vendu assez cher.
Le Ministère de la Culture ne peut pas écrire noir sur blanc que Présent, par son soutien à Eric Zemmour, par ses campagnes en faveur des mairies « hors système », et en faveur des candidats qui vont bousculer en mars prochain l’entre-soi des « partis de l’arc républicain », par son refus des évolutions sociétales matérialistes, eugénistes, par sa dénonciation de l’islamisme et de l’Islam politique, par ses révélations sur les actes, voire les crimes antichrétiens, en France et dans le monde, par sa mise en valeur de toutes les manifestations patriotiques, par ses appels à la résistance au grand remplacement, ne fait pas partie du camp du bien. Présent doit être toujours plus marginalisé, et ne saurait donc bénéficier de quelque façon que ce soit des aides légales de l’Etat. Au nom des valeurs démocratiques, au nom des valeurs républicaines.
Francis Bergeron prenant la parole lors de la Journée de Synthèse nationale en novembre 2014
le prix de vente moyen des quotidiens : secret d’Etat !
Le ministère nous a expliqué, le 29 octobre 2019 qu’il a constaté que le prix de vente du journal, au 1er janvier 2019, à 1,80 euros, n’était pas assez cher, inférieur à « 80% du prix de vente moyen pondéré des quotidiens nationaux », pratiqué au 1er janvier 2019.
On veut bien le croire, mais, outre le fait que l’accusation d’un prix de vente trop faible est assez grotesque et misérable, nul ne sait à aujourd’hui quel est ce « prix de vente moyen pondéré des quotidiens nationaux ». Secret d’Etat ! Il ne figure d’ailleurs pas dans la réponse du ministère de la Culture. Nous n’avons toujours pas à ce jour la possibilité de vérifier si le ministère de la culture ne s’est pas trompé dans ses calculs, et à quel prix nous aurions dû vendre Présent à compter du 1erjanvier 2019.
Nous nous sommes tournés vers le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale pour connaitre ce fameux « prix de vente moyen pondéré des quotidiens nationaux » au 1er janvier 2019. Mais à ce jour nous n’avons aucune réponse : le syndicat nous réclame notre cotisation annuelle, mais il ne semble guère excité à l’idée de s’engager pour soutenir l’un de ses mandants.
Pourtant le calcul devrait être simple à faire : le texte dont il nous est fait une application punitive ne concerne pratiquement que neuf quotidiens : Le Figaro, Le Monde, Les Echos, Libération, Le Parisien/Aujourd’hui, La Croix, L’Humanité, L’Opinion et Présent, bien entendu.
Dan ces conditions, il ne doit pas être bien difficile de savoir quel était le prix de vente de ces titres au 1er janvier 2019, et de nous l’indiquer. Mais seul le ministre de la culture peut donner la liste des titres éligibles au regard des faibles ressources publicitaires, et peut expliquer les pondérations opérées pour éliminer Présent. Or aucune explication, aucun détail n’est donné sur ce calcul, dont les conséquences peuvent être la mort de Présent.
Assurer le pluralisme de la presse écrite, disent-ils
Dans le passé, Présent a déjà subi l’interruption du versement de ces aides à la presse, sous des prétextes divers, notamment à l’époque Mitterrand et sous Jospin pendant la cohabitation. Dans un cas Présent avait été éliminé au prétexte qu’il était vendu…trop cher, et dans l’autre, parce que qu’il ne paraissait que cinq jours par semaine au lieu de six. Les aides avaient été rétablies lors du changement de majorité. Dans ces différents cas du passé et à nouveau par la mesure qui nous est appliquée au titre de 2019, il est évident que nous avons affaire à une véritable lex presentiana, un décret ne visant en fait ou à dessein que Présent, les autres « quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires » appartenant, eux, à « l’arc républicain », et ayant donc naturellement droit à ces aides de l’Etat.
Ces aides ont officiellement pour but d’assurer le pluralisme de la presse écrite. Elles sont perçues par Le Monde comme par Le Figaro ou L’Humanité. Leurs règles conduisent pourtant à éliminer le seul quotidien non-conforme : huit quotidiens politiques et d’information pour le « camp du bien », aucun quotidien pour les millions de Français en révolte contre le système ? Et L’Humanité est même garantie de publication à vie, par la voix du président de l’Assemblée nationale. C’est cela leur pluralisme ? L’Humanité, dont chaque numéro papier est subventionné par le gouvernement à hauteur de 0,46 euros, ce qui constitue une sorte de record ?
Il nous est parfois objecté qu’accepter l’aide de l’Etat aux quotidiens à faible ressources publicitaires, c’est s’aliéner notre liberté d’écrire, et qu’il aurait été préférable de la refuser d’emblée. Mais dans le système économique français de la presse écrite, il est impossible d’éditer un quotidien papier sans les aides à la presse, et ceci alors même que la plupart des autres quotidiens politiques et d’information générale sont adossés à des groupes industriels puissants, détenus par des milliardaires internationaux (Drahi pour Libération, Niel pour Le Monde, Bernard Arnault, qui est son beau-père, pour Le Parisien et Les Echos, la famille Dassault pour Le Figaro ...). Chaque quotidien bénéficie de l’aide d’Etat à la presse, outre des renflouements réguliers de mécènes milliardaires. Présent n’a pas de mécènes milliardaires, il n’a que ses lecteurs. Quant à l’aide de l’Etat, elle nous est donc retirée, avec effet rétroactif au 1er janvier 2019, en quelque sorte.
Soutenir que l’attribution de cette aide nous priverait de notre liberté d’expression, est démenti par les faits : en nous la retirant (elle représente 12 à15% du budget annuel du journal), le gouvernement menace l’existence même du journal, et si Présent interrompt sa publication, le débat sur notre liberté de ton soi-disant amoindrie par ces aides, ne se pose plus, pour le coup.
Il suffit de lire Présent, ce que chacun peut faire chaque jour en allant à son kiosque, pour constater de visu si Présent s’autocensure à l’égard des puissants de l’époque. Si des artifices procéduriers sont utilisés pour priver le journal de cette aide, c’est bien que, quelque part, notre parole gêne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, actuellement, le mouvement national est confronté à la plus importante censure et répression jamais organisée depuis un bon demi-siècle : Zemmour et le contrôle préalable de ses émissions, les réseaux sociaux qui éliminent les sites et blogs qu’ils jugent politiquement incorrects, l’OJIM, observatoire objectif des médias, menacé de procès, les militants identitaires traqués comme des criminels, le RN, Jean-Marie Le Pen, Jacques Bompard et d’autres croulant sous les actions judiciaires, le site Boulevard Voltaire qui subit des attaques informatiques, la Nouvelle Librairie, au Quartier latin, périodiquement agressée etc.
Dans le passé, Présent avait contesté devant le tribunal administratif, les décisions qui l’avaient privé des aides de l’Etat mais le journal avait été débouté. Il est impossible en effet de prouver que le dispositif est fait pour n’éliminer que Présent, même si tout le monde comprend bien qu’avec neuf titres de presse correspondant à la définition ministérielle il est aisé de réaliser des simulations, de faire bouger le curseur, pour fixer des règles qui éliminent le seul titre que l’on veut éliminer.
Quels sont les autres indices qui nous font penser que cette décision d’élimination de Présent n’est pas technique, mais purement politique ?
Une stratégie globale d’offensive contre le mouvement national
A la vérité cette exclusion n’est pas le fruit de la malchance ou d’initiatives isolées. Elle s’inscrit dans une stratégie globale d’offensive contre le mouvement national. Le quotidien Le Monde a révélé l’existence d’une note technique gouvernementale pour torpiller l’élan patriotique et identitaire, qui se matérialisera en mars prochain par un « grand remplacement » au niveau de nombreuses mairies. Cette note technique met l’accent sur les approches juridiques, les obstacles d’ordre procédural à dresser face au mouvement national. Nous y sommes.
L’offensive est tout azimut : les censures pratiquées de plus en plus systématiquement par les réseaux sociaux, et dont Présent a déjà fait les frais à deux reprises, la mise en place d’un contrôle préalable des prises de parole d’Eric Zemmour, par la suppression de ses émissions en direct, l’indécente campagne contre le RN à l’occasion de l’affaire de Bayonne, les mensonges et les messages de haine alimentés et relayés par les médias, spécialement les médias du service public (sic !), sans parler des menaces et agressions physiques dont font l’objet élus et candidats nationaux, et pratiquement jamais relayés dans les médias…
Le rapport Libertex 2019, qui vient d’être publié, et qui compare la situation de la liberté d’expression dans neuf des principaux pays développés, place désormais la France en dernière position, derrière la Russie et la Hongrie, d’ailleurs, les USA, le Japon et le Danemark figurant, eux, en tête du classement. Cette dernière place de la France découle de l’absence d’une diversité d’agences de presse, des lois mémorielles, des lois « contre les propos haineux », de la censure instaurée sur Twitter et Facebook, et des pressions gouvernementales sur les applications des messageries instantanées. Sur chacun de ces points, la France a une mauvaise note.
Beaucoup de ces atteintes à la liberté d’expression concernent les réseaux sociaux et, du coup, cela doit attirer notre attention sur la nécessité de conserver une presse écrite, beaucoup plus coûteuse, certes, mais beaucoup plus difficile à censurer, également, car nécessitant obligatoirement une décision de justice.
Quelles sont les conséquences de cette privation d’aide, pour Présent ? Notre budget avait été établi en tenant compte de cette subvention. L’an dernier, elle avait été de 140 000 euros. Nous l’avions budgétée à hauteur de 130 000 euros, car nous constations chaque année une réduction de celle-ci, sans possibilité pour nous de savoir sur quels critères (nos budgets publicitaires, pourtant très maigres ? Notre diffusion, pourtant légèrement en hausse ?). Cette somme représente 12 à 15% de notre chiffre d’affaires annuel.
Notre ambition, pour cette fin d’année et pour 2020, était et reste d’être en pointe dans la campagne des municipales, de multiplier les rencontres avec nos lecteurs, comme à Orange en septembre dernier et à Nancy le 7 décembre prochain, de développer des partenariats radio et télévision (TVLibertés, Radio Courtoisie, Radio Libertés), de promouvoir le livre et la lecture grâce notamment au prix des Lecteurs et Amis de Présent, d’augmenter notre visibilité dans les kiosques etc.
Tous ces projets, nous devons les assurer, parce que c’est notre « devoir d’état », la raison d’être du quotidien Présent, qui n’est pas qu’un journal d’information. Néanmoins, nous avons été contraints de réduire immédiatement la voilure, pour faire des économies, d’utiliser par exemple un papier moins épais, et donc moins cher, pour la version papier de Présent, de réduire à douze pages au lieu de seize notre édition du samedi.
Une question de vie ou de mort
Mais en toute hypothèse, sans l’aide de nos lecteurs, sans un élargissement de notre lectorat, sans la possibilité de combler ce manque à gagner, Présent ne pourra pas assurer ces développements, et sans ces développements, Présent ne survivra pas, car se posera alors tout simplement la question de l’utilité de Présent. A l’heure du Grand Remplacement et de la subversion sociétale, Présentdemande à tous ceux qui sont attachés à une vraie liberté d’infirmation le courage de cet effort. Par les temps qui courent, chacun se doit d’ériger le courage politique, spirituel, culturel en vertu cardinale (1).
Pour beaucoup de lecteurs de Présent, - ils le disent -, l’abonnement, le soutien financier est déjà un effort. Mais pour la survie de Présent, alors que votre quotidien s’apprête à entrer dans sa 39e année d’existence (ce qui n’est pas rien pour un titre de la droite nationale), il faut aller plus loin. Et pour Présent, c’est une question de vie ou de mort. La formule « il vaut mieux allumer une bougie que de maudire l’obscurité » n’a jamais été autant d’actualité. Et cent bougies de la réinformation éclairent autant, sinon mieux, que les projecteurs aveuglants des gros médias.
Il nous est aussi parfois objecté par l’un ou l’autre que ce n’est pas la première fois que Présent crie misère et appelle ses lecteurs à la rescousse. Oui, c’est exact, et ce n’est sans doute pas la dernière fois non plus. Au cours de sa très longue existence, y compris au cours des toutes premières années ayant suivi son lancement, en janvier 1982, Présent a été menacé dans sa survie, mais a pu faire face, grâce à ses lecteurs, répondant aux appesl de Jean Madiran et de François Brigneau. Aujourd’hui le modèle économique des médias de la droite nationale, catholique, identitaire, passe nécessairement par des soutiens financiers exceptionnels de ses lecteurs. C’est vrai pour Présent, comme c’est vrai pour tous les autres médias de la réinformation. Mais ceci n’est pas nouveau : L’Action française, le grand quotidien de Charles Maurras, Léon Daudet et Jacques Bainville, malgré son influence intellectuelle, malgré le prestige de ses collaborateurs, malgré le dévouement ses militants, et le sang versé par les siens, lors de la Grande Guerre, ne survivait que grâce au coup de pouce financier de souscripteurs permanents. Rien n’a changé sur ce plan, ou plus exactement tout est même devenu plus difficile, malgré le sursaut patriotique actuel. Oui Présent a besoin d’une nouvelle mobilisation financière de ses lecteurs et de ses amis.
Francis Bergeron
Francis-bergeron@present.fr
Cf : l’essai de François Bousquet, Courage ! manuel de guérilla culturelle.
Le site de Présent cliquez ici
Ou Mélenchon à la manif contre l'islamophobie
Faut reconnaître que Mélenchon a eu un bel enterrement. Quasiment des funérailles nationales. Pas comme celles de Mitterrand qu’il admirait tant, mais pas loin. Il est vrai qu’on en avait peut-être fait un peu trop, pour le Président charentais. André Santini, à l’époque, avait même trouvé qu’on n’en avait pas fait autant pour Giscard ! Certes, entre la Bastille et la Nation, cela aurait eu plus de gueule – de sens, on sait pas, mais de gueule, c’est sûr. Le convoi funéraire avait quand même pour destination finale Nation, c’est déjà ça. Pas mal, comme endroit, pour se faire enterrer de son vivant.
Du monde ? Pas mal. On dit autour de 13.500 personnes. Ça ne serait pas entré dans Notre-Dame ou Saint-Sulpice, mais vu que Jean-Luc est un laïque de stricte observance, pas de regrets à avoir, du coup. À part les regrets éternels, évidemment. Et l’ambiance, pas trop lourde, l’ambiance ? Pas du tout. Un enterrement comme on aimerait en avoir un : pas compassé pour un sou, bon enfant, convivial, j’allais dire primesautier. On chantait, on tapait dans les mains, on rigolait. Pour paraphraser le délicieux Ludwig von Apfelstrudel, si, place de la Nation, ça n’a pas fini en farandole en chantant des tyroliennes (c’était pas trop le genre), faut reconnaître qu’on n’a pas dû regretter son après-midi. Clémentine n’avait même pas mis le voile noir qui sied pourtant si bien au chœur des pleureuses en ces tristes circonstances. Mais cela faisait ressortir d’autant la belle chevelure blonde d’Autain.
Et sinon, la gauche avait envoyé des délégations pour tenir les cordons du poêle et signer les registres à la fin des obsèques ? La gauche, c’est-à-dire ? Le Parti socialiste, par exemple. Euh, non. Personne. Faut dire, déjà, qu’ils ne sont plus très nombreux : entre les morts, les morts-vivants et ceux qui ont refait leur vie chez Macron. Certes, « mort, même l’ennemi a droit au respect », disait récemment Jean-Marie Le Pen à propos de Jacques Chirac, mais ils avaient peut-être bien compris qu’assister à l’enterrement de Mélenchon entouré d’une telle pompe funèbre, c’eût été finir de s’enterrer eux-mêmes. Cette lucidité des derniers instants !
Ce samedi 16 novembre, sur ordre de la Préfecture de police et en raison des manifestations de Gilets jaunes, certaines stations et gares de Métro/RER seront fermées au public. Ainsi, au moins 23 stations de métro et RER seront fermées et certaines lignes de bus sont susceptibles d’être également impactées.
OJIM – L’Observatoire du Journalisme avait déjà consacré un article à l’analyse de la loi Avia. Intitulée « loi contre la haine sur internet », elle a été votée à l’Assemblée Nationale le mardi 9 juillet 2019 par 434 voix pour et 33 contre. Elle avait été annoncée par le président Macron lors du dîner du CRIF en février 2019. Son objet est de bannir des grandes plateformes en ligne les discours dits « haineux ». La loi doit être examinée par le Sénat en février 2020.
ABANDON DE LA FONCTION RÉGALIENNE DE L’ÉTAT
La loi de 1881 sur la liberté de la presse donnait au juge et au juge seul les instruments de répression contre les abus : appels au meurtre ou à la violence contre les biens ou les personnes, diffamation etc. La loi veut compléter celle de 1881 pour « réguler » internet. Pour ce faire elle donne à la fois droit et obligation aux réseaux sociaux, de supprimer tous « discours haineux, violents, racistes » sous peine d’amende pouvant atteindre 4% de leur revenu mondial. Constitutionnellement, c’est je juge judiciaire qui est le garant des libertés individuelles, nous assistons ici à une privatisation du pouvoir judiciaire.
UNE LOI DE DÉNONCIATION
Par un simple clic les internautes pourront signaler au réseau social un contenu « illicite ». Les opérateurs auront alors obligation de supprimer, déréférencer le contenu dans les 24h sous peine d’amende. Quand on connaît un peu l’histoire de France et le goût pour la délation d’une part significative de nos concitoyens (remontons simplement à la période de l’occupation et celle de la libération), il va y avoir du monde au portillon. Pire, des groupes organisés pourront faire supprimer tout sujet qu’ils jugeraient « contraire à la loi ». L’opinion « L’immigration est un désastre pour les Européens » pourra être assimilée à un « discours de haine » par les groupes de pression. Elle sera pourchassée, réduite au silence, éradiquée. Ce qui est sans doute l’objectif majeur de la loi.
Un effet d’entraînement
Les opérateurs sont menacés d’une amende de 4% de leurs revenus mondiaux. A la louche Facebook réalisera un chiffre d’affaires de 100 milliards de dollars en 2019. 4% cela fait 4 milliards, pas loin du bénéfice d’un trimestre. Devant ce risque les réseaux sociaux vont se couvrir au maximum et faire du préventif. L’Observatoire a déjà été victime par deux fois des ciseaux des censeurs de Mark Zuckerberg. Et ce, alors que la loi n’est pas encore en application. Depuis 6 mois les réseaux sociaux « s’entraînent » et suppriment les posts ou les vidéos à tour de bras. On peut imaginer ce qui se passera lorsque la loi sera en vigueur.
Déséquilibre dénonciateur/dénoncé
L’article 6-2 III dans sa rédaction actuelle précise qu’en cas de dénonciation abusive une peine d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000€ peut être prononcée. Une disposition dénuée de toute force opératoire. Prenons un exemple : L’Observatoire publie un article jugé « illicite » par SOS Racisme, Conspiracy https://www.ojim.fr/conspiracy-watch-observatoire-objectif-complotisme-bras-arme-gauchisme/watch et un mouvement trotskiste. Ces derniers agitent leurs sympathisants. 200 dénonciations individuelles sont reçues et le réseau social supprime le post. Nous faisons appel, le post est rétabli. Nous voulons aller plus loin et attaquer les dénonciateurs. Le réseau social n’a aucune obligation de communiquer leurs coordonnées et même s’il le faisait on voit mal comment l’Ojim pourrait attaquer deux cents personnes. La loi est totalement déséquilibrée en ce sens et favorise/encourage les délateurs sans les dissuader de tout excès.
L’application de la loi (car elle sera votée, droite et gauche confondues, n’en doutons pas) ne conduit pas à 1984 comme certains l’ont dit mais au Meilleur des mondes d’Huxley. Bentham rêvait du panoptique pour surveiller les prisonniers. Laetitia Avia a dû lire Bentham et s’en inspirer. Nous lui conseillons plutôt la lecture de la Fabrication du consentement de Noam Chomsky.
https://www.tvlibertes.com/actus/loi-avia-la-repression-va-prendre-de-lampleur
La colère française n’est pas éteinte. Un an après l’acte I des Gilets jaunes, le 17 novembre, le pays vit toujours un temps révolutionnaire. En apparence, les révoltés ont regagné les villes éteintes et les campagnes silencieuses. Leur désorganisation et leur récupération par l’extrême gauche ont découragé beaucoup d’exaspérés. Mais le pouvoir n’a rien fait, depuis, pour se rapprocher des Oubliés. Les quelques milliards d’euros débloqués n’ont pas répondu aux enjeux existentiels.
La marée protestataire s’est provisoirement retirée, mais elle laisse voir les vraies fractures. La rupture n’est plus entre la droite et la gauche, ni même entre ceux d’en haut et ceux d’en bas. Elle oppose les déracinés aux enracinés. De fait, les cités “populaires”, produits de quarante ans de politiques universalistes, ne se sont jamais senties solidaires de la France profonde, en dépit d’une semblable paupérisation. C’est pourquoi les espoirs de convergence de luttes, relancés ces jours-ci par la gauche radicale, ne sauraient être durables. Le rejet de l’idéologie mondialiste annonce la fin d’un monde.
La nouvelle idée universelle est portée par ceux qui, paradoxalement, se réclament de leurs racines, de leurs lieux. D’autres peuples, également menacés par la mondialisation, font valoir de semblables protections. Une économie innovante s’élabore déjà, dans la France modeste et débrouillarde. Elle se construit autour des notions de proximité, de solidarité, de partage. “Il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires”, avait déclaré Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, en 2015.
Or ce monde-là, individualiste et matérialiste, ne fait pas rêver. L’erreur du chef de l’État a été de s’accrocher à un idéal postnational plébiscité par les seuls “winners”, soucieux de leurs intérêts financiers. Les injures que Macron et son parti de l’Ordre ont déversées sur les bouseux du 17 novembre ont révélé leur incompréhension des mutations sociétales. La guerre menée par le président contre les populistes a abouti à leur victoire. Pour preuve : le pouvoir n’ose plus bouger de peur d’enflammer le pays. En marche ! est à l’arrêt.
Le nouveau monde, que le chef de l’État croit encore symboliser en promettant de “réconcilier les Français avec la mondialisation”, s’est révélé être la mascarade annoncée ici dès les premiers pas du macronisme.
Ivan Rioufol
Texte daté du 14 novembre 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol
https://fr.novopress.info/216023/la-colere-francaise-revele-la-fin-dun-monde-par-ivan-rioufol/
Pour fêter leur premier anniversaire, les Gilets Jaunes ont appelé aux rassemblements samedi et dimanche partout en France. Un retour en force pris très au sérieux par les pouvoirs publics qui s’attendent à des manifestations sous haute tension.
Dimanche, le mouvement de contestation sociale aura un an. Pour fêter l’événement comme il se doit, plusieurs appels à la manifestation ont été lancés sur les réseaux sociaux. Si, depuis quelque temps, le mouvement Gilets Jaunes se montre plus discret, il a néanmoins repris des couleurs dernièrement en annonçant son ralliement à la grève générale du 5 décembre prochain, confirmant ainsi un virage à gauche entrepris depuis plusieurs mois et qui s’explique notamment par le désintérêt de la question sociale par une partie de la droite focalisée sur les questions sécuritaires et identitaires.
Si des mobilisations sont prévues partout en France, c’est bien à Paris que se concentreront les principales actions. Si l’on ne connaît pas la capacité des Gilets jaunes à remobiliser leurs troupes, la préfecture de police de la Capitale prend l’appel très au sérieux. Elle a annoncé le déploiement d’un dispositif de sécurité « important », avec « une mobilisation exceptionnelle » des policiers pour samedi et dimanche. Car dans leurs appels à manifester pour cet acte 53, les Gilets jaunes annoncent deux jours de mobilisation.
Dans le détail, la préfecture de police demande à l’ensemble de ses services de terrain un taux de présence à « 100 % », les services de renseignement redoutent que certains des manifestants les plus radicaux ne soient tentés de durcir les actions et de mener « une guérilla urbaine » à Paris.
Preuve de l’inquiétude également : la préfecture de police a déjà refusé un parcours proposé par Priscilla Ludosky, l’une des figures initiales du mouvement. Ce parcours devait relier le parvis de la gare Saint-Lazare à l’esplanade des Invalides.
De son côté, Eric Drouet, autre figure des Gilets jaunes, a lancé dans une vidéo diffusée lundi sur sa page Facebook un appel à une «opération escargot» sur le boulevard périphérique à partir de 10h00 puis sur les Champs-Élysées à partir de 14h00, à partir de samedi. Une opération également évoquée pour le 5 décembre prochain. En effet ces manifestations de novembre pourraient constituer une sorte de répétition générale avant un possible feu d’artifice au début du mois prochain.
Malgré les inconnues qui entourent ce 53ème acte des Gilets jaunes, celui-ci pourrait être de taille et se dérouler dans un climat extrêmement tendu. Et si les pouvoirs publics ont annoncé un dispositif de sécurité exceptionnel à Paris, c’est bien en région que le mouvement des gilets jaunes pourrait faire le plus de bruit. A Toulouse, Bordeaux ou encore à Lille, des bastions particulièrement sensibles.
Une chose est sûre, si le mouvement reprend du poil de la bête et se lie aux mouvements sociaux de décembre, le gouvernement a de quoi s’inquiéter.
Photo : Twitter
https://www.tvlibertes.com/actus/les-gilets-jaunes-fetent-leur-premier-anniversaire
Les Echos reprennent des chiffres d’une enquête de Pew Research. L’originale de cette enquête est à retrouver ici.