Nul ne peut complètement échapper au flux des nouvelles propagées par les signaux de fumée de la sphère des communicants zélés.
Je n’ai pas écouté les « vœux » du Président. Il a tant prononcé de paroles incantatoires demeurées dans la nasse des projets oubliés, voire reniés, que comme l’an dernier, je n’ai eu aucun regret à vaquer à d’autres occupations.
Cependant, dans notre société hyper médiatisée bien que souvent mal informée, nul ne peut complètement échapper au flux des nouvelles propagées par les signaux de fumée de la sphère des communicants zélés.
Je lis à la une du premier quotidien d’opinion de France (par le tirage) que « François Hollande veut se poser en président protecteur ». Non, me dis-je ! Mais s’agirait-il d’une blague ?
Lui en gardien de la nation ? Défenseur de qui et de quoi ? De l’emploi ? Galéjade, comme on dit en Provence. Défenseur des Français ? Mauvaise plaisanterie au regard de l’année écoulée et des traumatismes non anticipés et mal corrigés par ce tuteur inconséquent et grotesque, dont la France a souffert. Gardien des institutions ? Immense canular… Il manque tellement de conviction et ses décisions, prises toujours en dépit de la volonté du peuple, sont-elles de nature à insuffler le vent de la nécessaire réforme ?
magouille et compagnie - Page 1900
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La presse ne fait-elle pas que « servir la soupe » à nos élites politiques ?
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Triploïde : enquête sur les huîtres génétiquement trafiquées
Enquête sur l’huître triploïde qui représente plus de 50% du marché français. Au menu : hécatombe dans les parcs ostréicoles depuis 2008. Aperçu du rôle trouble de l’Ifremer, censé contrôler la production ostréicole, et qui détient pourtant le monopole de la vente des huîtres génétiquement trafiquées en France. Enfin, grand angle sur des ostréiculteurs qui se battent pour commercialiser (et le signaler aux clients) des huitres « naturelles ».
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La France Hollando-vallsienne : Titanic ou radeau de La Méduse ?
Dr Bernard Plouvier
Pour fêter le passage du cru 2015 (celui des attentats les plus meurtriers jamais provoqués en Europe par des musulmans) à celui de 2016 (où l’on peut craindre pis encore, du fait de l’extrême mollesse de la réaction gouvernementale), l’on a assisté aux traditionnels incendies volontaires de poubelles et de véhicules à moteur… mais aussi, et c’est de l’inédit, au sabotage délibéré des installations électriques d’un hôpital.
Du côté de chez Cazeneuve, l’on joue les glorieux : SEULS 804 véhicules auraient été brûlés volontairement par la racaille dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier ! Mais l’on sait que les chiffres du ministère sont parfois « légèrement » minorés, pour éviter tout désagrément, tout grincement de dents du côté du bon peuple.
Et l’on se gargarise : cela fait 15% de véhicules détruits - par l’effet de la haine, de la bêtise, du vandalisme gratuit - en moins qu’au réveillon de l’an 2014. Pour obtenir ce grandiose résultat, il aura fallu mobiliser 110 000 policiers, gendarmes et militaires, en plus de 34 000 pompiers, soit des effectifs bien supérieurs à ceux de l’année précédente. À ce train là, si l’on veut passer en dessous de la barre des 500 véhicules incendiés, il faudra mobiliser un demi-million de membres des forces de l’ordre dans 12 mois. Il y a réellement de quoi pavoiser.
Mais il y a pire. Pour la première fois dans l’histoire de France – hors temps de guerre – un hôpital a été délibérément visé, par le sabotage de ses installations électriques de façon à ce que se déclenche un incendie. Ce type d’attentat, qui avait pour finalité de tuer ou de meurtrir davantage encore des malades et des invalides, est une véritable profanation civique. Seuls des fanatiques, des fous dangereux, des bêtes nuisibles peuvent oser s’en prendre à nos malades, hospitalisés alors que le reste de la population fête en famille la fin d’une année pénible entre toutes.
Pendant que la France coule, nos brillantissimes politiciens disputent d’une possible, éventuelle – si « antidémocratique » qu’elle fait pleurer les margots de gauche et hurler de rage les chevaliers du renoncement national (selon l’expression gaullienne) – déchéance de nationalité pour les auteurs d’attentats terroristes et leurs très nombreux complices actifs et passifs.
Ce n’est pas de la suppression d’une nationalité, que rejettent ipso facto les immondes assassins en souillant le territoire national de leurs crimes, qu’il faut discuter, mais de la suppression physique des assassins et de tous leurs complices, qu’ils agissent par fanatisme religieux ou politique, ou par l’effet de la bêtise la plus crasse jointe à la joie de nuire à autrui.
La France coule et nos élus discutent du nouveau sexe des anges : doit-on on non amputer du bénéfice de la double nationalité et de l’immense honneur d’être citoyen français des personnages ignobles ? Byzantinisme ridicule et abject. C’est le Salut Public qui est en jeu. Il n’est plus question de querelles d’esthètes. Il faut rétablir immédiatement la peine de mort et mettre le pays en état de loi martiale. Ce qui commence par la réduction immédiate des deux milliers de cités de non-droit établies en France métropolitaine par la racaille issue de l’immigration.
Si notre ventru Président ne s’en sent pas capable, qu’il cède sa sinécure élyséenne. Quant à la fraction non aveulie du peuple français de souche européenne, il doit être prêt à répondre à un ordre de mobilisation. Bien dirigé le Titanic n’eût pas coulé. Bien gouvernés, les Français peuvent redevenir dignes de leurs ancêtres et préparer un avenir meilleur pour leurs enfants et leurs petits-enfants, tout en protégeant efficacement leurs vieillards et leurs malades.
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Les grands projets inutiles - Orages d'acier - 22/11/15
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Cette élection présidentielle au suffrage universel de 1965 que la République oublie...
Un anniversaire est passé totalement inaperçu cette année, et pourtant, il aurait mérité commémoration et réflexion, car il était le cinquantième de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, masculin et féminin, ce qui n’avait pas été le cas lors de celle qui avait menée le prince Louis-Napoléon Bonaparte à la magistrature suprême en décembre 1848, les hommes étant alors seuls admis aux urnes. Cette discrétion, autant officielle que médiatique, sur l’élection de 1965, première d’une série pas encore achevée (hélas ?), ne laisse pas de surprendre, surtout à moins d’un an et demi de la prochaine, seul horizon des débats du pays légal de la République.
Et pourtant ! Cette élection de 1965 a été majeure dans l’enracinement de la Cinquième Républiqueet il est difficile de comprendre sa popularité si l’on en oublie cette particularité qui rompt avec le rite parlementaire qui voyait les chambres réunies élire le Chef de l’Etat sous les IIIème et IVème Républiques, parfois après d’âpres négociations et manœuvres en tout genre : du coup, les présidents n’apparaissaient que comme de simples commis ou représentants symboliques d’une République qui, selon le mot du général de Gaulle à propos d’Albert Lebrun (président de 1932 à 1940), manquait d’hommes et d’Etat dignes de ces noms…
L’élection du président de la République au suffrage universel direct a changé la donne, a privé les parlementaires, principaux acteurs institutionnels du pays légal jusque là, de ce droit de regard sur la nomination du Chef de l’Etat et a préservé celle-ci de leur jalousie, de ce ressentiment qui avait privé Clemenceau de l’accès, qui n’était pas totalement illégitime, à la magistrature suprême de l’Etat en 1920. Dans le même temps, elle semble donner au président l’onction populaire qui lui permet de légitimer son pouvoir et de revendiquer un rapport direct au peuple : en somme, le souverain serait directement sacré par le suffrage de tous, ou plutôt par la majorité des suffrages exprimés, ce qui peut apparaître comme le mode le plus directement démocratique de désignation du Chef de l’Etat. Le comte de Paris, qui était pressenti pour succéder au général de Gaulle, avait été informé par celui-ci en 1962 (et avant que la question ne soit posée au peuple par voie de référendum) de ce nouveau mode de désignation et il l’avait approuvé, se croyant appelé à affronter lui-même l’élection de 1965, susceptible d’être la première étape institutionnelle d’une « instauration monarchique ». Cruelle, l’histoire a démenti cet espoir et le général de Gaulle, persuadé d’être irremplaçable, se retrouva en ballotage au soir du 5 décembre, ce qui le surprit désagréablement : ainsi, le pays légal reprenait ses (mauvaises) habitudes, et la magistrature suprême de l’Etat n’était pas aussi bien préservée des appétits politiciens que l’homme du 18 juin l’escomptait avec ce mode d’élection présidentielle non-parlementaire… Si tout n’était pas à refaire, la grande question de l’Etat restait encore posée et, donc, pas aussi bien résolue que les partisans du général et ce dernier auraient pu le penser encore un mois avant l’échéance présidentielle.
Les élections suivantes n’ont pu que confirmer les craintes que les royalistes, même, pour certains, partisans du général et attachés aux institutions de cette « monarchie républicaine » née dans les années 1958-1962, pouvaient légitimement avoir : l’exercice gaullien de la politique, quand il se manifeste (de plus en plus rarement, d’ailleurs) ne suffit plus à redonner durablement à la magistrature suprême de l’Etat son indépendance et son autorité, l’une et l’autre pourtant indispensables face aux défis contemporains. Quand MM. De Gaulle, Pompidou et Mitterrand, malgré leurs défauts et leurs erreurs, pouvaient encore « incarner » l’Etat le temps de leur « règne », au point que de Gaulle est parfois qualifié de « dernier roi de France » et Mitterrand de « dernier capétien », rien de tel ne paraît crédible pour les derniers locataires de l’Elysée, MM. Sarkozy et Hollande, et cela malgré quelques postures plus souvent liées aux événements et à la « communication » qu’à leur politique même…
Certes, l’élection présidentielle est « la reine des élections », expression qui, en elle-même, apparaît comme un hommage du vice à la vertu, mais elle n’a plus cette sacralité qui pouvait encore être la sienne dans les années 1980-1990, et elle semble abaisser à chaque fois un peu plus une magistrature suprême de l’Etat soumise désormais à un jeu politicien « d’élimination » et non plus « d’élection » au sens fort du terme… Là où il faudrait de la hauteur, il n’y a plus que querelles d’ambitieux et crocs-en-jambe ! Spectacle lamentable et qui déshonore trop souvent la politique et l’Etat…
La République est ainsi prisonnière de sa propre logique électorale présidentielle, et il faudra bien poser, à nouveau et avant que l’Etat ne soit complètement dissous par les poisons du temps, la question de la magistrature suprême de l’Etat et de sa légitimité, mais aussi celle de sa pérennisation et, pourquoi pas, de sa perpétuité…
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Gilles Kepel : des municipalités délèguent aux salafistes « un certain nombre de fonctions pour gérer la paix sociale »
Gilles Kepel pointe du doigt une rupture de certaines personnes avec le reste de la société. Certains adoptent ainsi « une conception du religieux qui s’inscrit dans une logique qu’on appelle salafiste, explique le politologue. C’est-à-dire qu’au départ on n’est pas nécessairement violent, mais on fait une sorte de rupture culturelle avec l’environnement. »
« Dans un certain nombre de cas, ces salafistes sont bien considérés, y compris par les autorités municipales, parce qu’ils sont contre la drogue, contre la violence, poursuit le chercheur. Et donc on leur délègue un certain nombre de fonctions pour gérer la paix sociale. Mais lorsqu’un imam radical arrive, ou que l’un d’entre eux bascule parce qu’il a lu des choses sur internet, cette rupture qui a été faite va permettre le basculement dans la violence. »
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Les ingérences du régime dans le contrôle des chaines d'information
Lu dans le JDD :
"A 17 mois de l'élection présidentielle, François Hollande effectue une vaste refonte du PAF. Après la série nominations à France Télévisions (Delphine Ernotte en a pris la direction, Michel Field va piloter l'information), le chef d'Etat serait en train de s'accorder avec… Martin Bouygues, propriétaire réputé "sarkozyste" du groupe éponyme et donc de TF1.
En effet, Le Canard enchaîné révèle mercredi qu'Orange, l'opérateur dont l'Etat français détient 23%, étudie la possibilité de prendre une participation de 10% de la chaîne privée. Ce qui permettrait à l'Etat de s'inviter à la table des actionnaires de la Une.
Toujours selon l'hebdomadaire satirique, François Hollande est à la manœuvre pour permettre à LCI, la chaîne d'informations en continu affiliée à TF1, d'être présente sur la TNT gratuitement.Pourtant, en juillet 2014, Martin Bouygues n'avait pas obtenu gain de cause : le Conseil supérieur audiovisuel (CSA) avait refusé d'accorder un créneau TNT à LCI, plaçant la chaîne dans une situation financière délicate. Le 17 novembre dernier, le CSA est officiellement revenu sur sa décision.
Le Canard enchaîné évoque même une vente de TF1 à Orange. En contrepartie, le groupe Bouygues pourrait bientôt sceller un accord pour monter au capital d'Orange - à hauteur de 10 à 12%. Cela fait un an que des spéculations circulent autour de Bouygues Télécom, poussé à la fusion avec l'un de ses trois concurrents, Orange, SFR-Numericable ou Free.
Pourquoi de telles manœuvres? Pour Le Canard enchaîné, la raison est avant tout politique : "avoir la main" sur TF1 et LCI avant 2017… pour mieux "contrer BFMTV, que François Hollande juge 'hostile' à son action politique"."
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Double crime de Rouen : si l’on avait respecté la décision du jury populaire…
Le jury populaire avait prononcé une interdiction définitive du territoire français, mais cette décision n’a pas été exécutée.
Nous connaissons l’assassin mais qui sont les complices de ce double meurtre ?
Élise Fauvel, 24 ans, assistante de direction en recherche d’emploi, et Julien Tesquet, 31 ans, infirmier au CHU de Rouen, ont été assassinés dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 décembre 2015.
Élise a été violée avant d’être tuée.
L’auteur de ce double meurtre, et du viol, vient d’être arrêté. L’ADN retrouvé sur les lieux du double crime (l’appartement d’Élise Fauvel, à deux pas de la place du Vieux-Marché à Rouen) prouve sa culpabilité sans le moindre doute.
Les deux corps dénudés étaient allongés côte à côte sur le sol.
Le « tueur présumé » : il s’agit d’un Rwandais de 34 ans, Jean-Claude Nsengumukiza, en situation irrégulière en France depuis 2001.
Condamné en 2011 à 8 ans de prison par la cour d’assises de la Seine-Maritime pour avoir (déjà) violé une jeune Rouennaise dans la nuit du 4 au 5 août 2009. -
Rappel : Au cœur du clan des Hauts-de-Seine
French corruption, l'ouvrage de nos collaborateurs Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à paraître mercredi 9 octobre 2013 (Stock, 310 p., 19 euros) et dont nous publions ici en exclusivité les bonnes feuilles, constitue une plongée vertigineuse dans les coulisses de la vie politique française de ces cinquante dernières années. Au cœur de ce récit, le coming out d'un témoin de choix, Didier Schuller, dont les confessions font office de fil rouge. L'ancien conseiller général (RPR) de Clichy-la-Garenne, qui s'est longtemps tu, y compris devant la justice, raconte les malversations dont il fut le témoin ou l'acteur : conflits d'intérêts, financements illicites, enrichissement personnel...
De Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy en passant par Patrick Balkany, les personnalités mises en cause sont nombreuses, essentiellement de droite. Les auteurs ont invité ces dernières à réagir et, après enquête, font d'autres révélations. En voici quatre extraits.
"J'ai fait revenir de Suisse 2 millions de francs..."
Nous sommes en 1990. La droite se prépare déjà à revenir au pouvoir, ce qu'elle fera en emportant haut la main les élections régionales de 1992 puis, surtout, les législatives de 1993. Didier Schuller est alors un membre influent de ce fameux "clan des Hauts-de-Seine" du RPR, parti qui se déchirera entre balladuriens et chiraquiens avant la présidentielle de 1995. Mais pour l'heure, la concorde règne encore au sein du mouvement gaulliste, uni derrière son champion, à la fois maire de Paris et président du RPR, Jacques Chirac. Le "clan du 92", c'est celui qui compte, celui qui apporte le sel de la politique, depuis toujours : l'argent.
Figure du RPR 92, le député et maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, contacte son grand ami Didier Schuller, qui se trouve dans sa première propriété alsacienne, tout occupé – déjà – à traquer le gibier. Il a la jouissance, depuis 1979, d'une magnifique chasse de près de 2 000 hectares où il vient se changer les idées dès qu'il en a le loisir, avec ses amis chefs d'entreprise. S'y pressent notamment Henri Antona, Francis Poullain, Christian Curtet...
Tous fournisseurs de l'office HLM des Hauts-de-Seine... et sponsors officieux du RPR. On y croise même Patrice de Maistre, le futur gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. (...)
D'après Schuller, son vieux copain lui téléphone ce jour-là : "Balkany m'a dit : 'Il faut que je donne du fric à Chirac'. J'ai compris que Jacques Chirac avait besoin d'argent, sans doute dans la perspective des prochaines échéances électorales."Apparemment, c'est un besoin pressant, il faut trouver plusieurs millions de francs. A quelles fins exactement ? Schuller se garde bien de poser la question. Il y a des choses qui ne se font pas, dans ce milieu.
"Donc, poursuit-il, j'ai fait revenir de Suisse 2 millions de francs, provenant d'un compte dont le véritable objet social, c'était l'argent pour les élections !" Basée à Zurich, cette caisse noire était "alimentée par l'argent des entreprises". "On ressortait le fric en liquide et on le ramenait en France quand on en avait besoin. Entre-temps, il produisait des intérêts. Au moins il n'était pas caché dans une cave ou dans le coffre-fort de Chirac à la Mairie de Paris !" (...)
Pour récupérer les 2 millions réclamés par Balkany pour Chirac, il faut trouver un intermédiaire prêt à aller chercher les fonds à Zurich. Schuller, comme souvent, sollicite son homme de confiance, le chef d'entreprise Jean-Paul Schimpf, qui sera plus tard mis en cause lui aussi dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine. Sur procès-verbal, Schimpf (qui n'a pas souhaité répondre à nos questions) qualifiera d'ailleurs Schuller de "porte-serviettes" de Balkany...
"C'est Schimpf qui a ramené l'argent chez moi, en Alsace", poursuit Schuller, qui décide, en attendant son retour à Paris, prévu deux jours plus tard, de le stocker... dans des boîtes en plastique : "Deux millions, ça fait deux gros Tupperware remplis de billets de 500 francs." Reste à dénicher une bonne cachette, on ne sait jamais...
Schuller a son idée. "J'ai pris une pelle, et je suis allé dans la forêt. A cent mètres de la maison à peu près, j'ai repéré un arbre, je l'ai marqué avec un rond de peinture verte et j'ai enterré les boîtes au pied de l'arbre, à cinquante centimètres de profondeur environ."
Quarante-huit heures plus tard, Didier Schuller retourne chercher l'argent, qu'il doit convoyer le jour même à Paris. En arrivant devant l'interminable épicéa siglé d'un cercle vert, une mauvaise surprise l'attend. "La terre était toute retournée autour de l'arbre et il n'y avait plus les boîtes, ni bien sûr l'argent !" Schuller, incrédule, réfléchit à toute vitesse. "Quand je vois la manière dont la terre a été retournée, je comprends rapidement que c'est un sanglier", rapporte-t-il.
A la stupéfaction succède rapidement la panique. "J'étais comme un fou ! Doublement dingue parce que, si je n'avais pas retrouvé l'argent, j'aurais été obligé de le rembourser. Ces billets ne m'appartenaient pas." Et voilà Didier Schuller sur la piste du sanglier-maraudeur, dans une scène de chasse pour le moins inhabituelle. Des heures durant, transi de froid, le coeur battant, il arpente, avec sa première femme, Catherine, et l'incontournable Heicko , ces bois qu'il connaît par coeur, priant pour qu'un chasseur du coin ne soit pas tombé sur son trésor malencontreusement déterré...
"Après trois ou quatre heures de recherche, j'ai enfin retrouvé les Tupperware, avec tout l'argent dedans, à une cinquantaine de mètres de l'arbre devant lequel je les avais enfouis. Les deux boîtes étaient en bon état. Les sangliers les avaient poussées puis réenterrées à moitié, c'est pour ça que nous avions eu du mal à les retrouver."
Début 1996, le couple Schuller-Delaval reçoit six passeports vierges
Après quatre jours à Londres, Didier Schuller met donc, fin février 1995, le cap, via les Etats-Unis, sur les Bahamas et leurs décors féeriques. "Je finance moi-même, à 100 %, mon début de fuite. Jacques Heyer n'a pas encore dilapidé ma fortune, j'ai les moyens." (...)
Pour tromper leur ennui, Schuller et sa compagne voyagent beaucoup durant les deux ans qu'ils passent aux Bahamas. Aussi surprenant que cela puisse paraître, s'agissant d'un couple recherché par la justice française... "J'ai visité toute l'Amérique latine et toute l'Amérique centrale. Sans difficulté puisqu'on m'avait procuré des 'vrais-faux' passeports. Ce n'est bien sûr pas Charles Pasqua lui-même qui me les a apportés, c'est un simple militant RPR, proche du député Alain Marsaud. Et là, Francis Szpiner n'est pas dans le coup, même si j'étais passé par lui pour demander des faux papiers d'identité. C'est le clan des Hauts-de-Seine, cette fois."
Et voilà comment le couple Schuller-Delaval reçoit, début 1996, "six passeports belges totalement vierges, avec les tampons officiels. On n'avait plus qu'à les remplir à la main et à coller nos photos. Le militant RPR avait amené des cachets pour tamponner et un poinçon spécial, parce qu'on m'avait apporté aussi des permis de conduire. Il me semble qu'il y en avait six également".
Didier Schuller n'a plus qu'à choisir les noms d'emprunt qu'il souhaite, ce qui l'amuse beaucoup. "Christel est devenue Marie-Astrid Lambert. Moi, j'ai décidé de m'appeler Jean Wiser. Pourquoi Wiser ? Parce que c'était le nom du directeur général du groupe du père de Christel. Il était belge et mon beau-père ne pouvait pas le blairer, donc j'avais eu cette idée !" Autre identité, assez transparente, utilisée par le couple : Delavallée.
"Je n'ai pas financé la cavale de Schuller, pas plus que je ne lui ai fourni de faux passeports, proteste Charles Pasqua. Quel aurait été mon intérêt ? Je n'avais aucun contact avec Szpiner. Cet avocat, en liaison avec les chiraquiens, a monté toute une histoire pour accréditer l'idée que Schuller était menacé. Je me demande bien du coup qui a payé tout ça."
"Cette personne a dit à Balkany : 'Si tu ne sors pas l'argent, dans une heure, Didier crache tout'"Le 5 mai 2002, Jacques Chirac est réélu dans un fauteuil face à Le Pen. Didier Schuller, lui, se retrouve dans l'impasse politiquement. Et financièrement. Ce qui va le contraindre, du coup, à replonger dans le bain électoral... pour aider Patrick Balkany, quitte à mettre son orgueil dans sa poche.
"J'ai accepté, pour des raisons financières : j'ai quand même une ardoise de 150 000 euros d'amende à payer au Trésor public suite à ma condamnation et pas d'argent. Sans compter une caution de 120 000 euros. En échange de la promesse du paiement de la plus grande partie des fonds que je dois à la justice, j'ai donc filé un coup de main à Balkany pour qu'il soit élu député. Je vais faire campagne pour lui à Clichy, à l'occasion des législatives de 2002, et je vais lui permettre d'être élu, parce qu'il n'a gagné qu'avec quelques centaines de voix d'avance. Concrètement, on peut dire que j'ai fait le tapin à Clichy pour lui !"
Patrick Balkany s'impose d'extrême justesse à l'issue d'une triangulaire au couteau (il obtient 34,47 % des voix, contre 32,80 % pour Gilles Catoire et 32,72 % pour Olivier de Chazeaux, alors investi par l'UMP).
Seul souci : à en croire Schuller, le maire de Levallois-Perret ne tient pas son engagement. "Certes, il me filait de temps en temps 2 000 euros en liquide, pour que je ferme ma gueule, car c'est comme ça qu'il tient les gens. Mais il n'a pas réglé ma caution , alors que ça avait toujours été convenu comme ça. J'ai appris cette année seulement, par un avocat, que ce n'était pas un oubli de sa part. Il voulait me faire payer, c'est le cas de le dire, mon attitude durant la confrontation organisée entre nous deux par le juge. Il avait estimé que je ne l'avais pas assez protégé, un comble..."
En tout cas, en novembre 2003, le juge Jean-Paul Albert, qui a succédé quelques mois plus tôt à Philippe Vandingenen, ordonne la réincarcération de Schuller à la Santé, pour non-paiement de caution.
"Je n'avais pu payer que 30 000 euros environ sur les 120 000 prévus. J'ai retrouvé Alfred Sirven à la Santé, il était aussi surpris que moi !" Cette fois, Schuller ne va rester incarcéré que six jours. Car il a immédiatement envoyé un émissaire auprès de Balkany : "Cette personne lui a dit : 'Si tu ne payes pas, Didier parle. Si tu sors pas l'argent dans une heure, il crache tout.' Au moins, c'était clair."
Il assume aujourd'hui ce chantage. Il est vrai que Schuller connaît tous les secrets du clan Balkany. (...) L'ultimatum fonctionne. "Balkany a sorti environ 100 000 euros en espèces pour me permettre d'être en règle avec la justice. Pour justifier l'existence du cash, des amis communs, des particuliers, ont fait des chèques à l'administration, compensés par l'argent que leur a remis Balkany en liquide. Les gendarmes ont même fait une enquête car ils ont trouvé ça suspect, mais heureusement, ils n'ont rien trouvé."
"Sarkozy m'a dit : "Je connais un type très bien en Suisse...""Pour la première fois, Didier Schuller a consenti, début 2013, à nous révéler l'identité de celui qui lui présenta Jacques Heyer, au milieu des années 1990, pour remplacer le gestionnaire de fortune historique de sa mère, en Suisse. Il s'agit tout simplement de... Nicolas Sarkozy.
"Oui, c'est Sarkozy qui me parle de Heyer, lors d'un dîner chez moi, confesse-t-il.C'est bien Sarko qui me l'a présenté. Ce devait être début 1994, lorsqu'il était venu à Clichy dédicacer son bouquin sur Georges Mandel. Je lui ai indiqué que je ne savais pas à qui confier mon argent en étant à l'abri du fisc, et il m'a dit : 'Je connais un type très bien en Suisse'. Il ne m'a pas dit si lui-même lui avait confié ses sous, mais il m'a donné les références de Jacques Heyer, m'a précisé qu'il avait été président de la Banque populaire suisse, qu'il était très discret et qu'en plus son frère pouvait le protéger, puisque c'était un haut magistrat, ce que j'ai effectivement pu vérifier. Je me rappelle qu'il a ajouté : 'D'ailleurs, il s'est toujours occupé de l'argent des gens du RPR puisque le premier mari de sa femme était l'un des trésoriers du parti'. Ce qui est exact. Chez Heyer, il y avait d'ailleurs une photo dédicacée de Chirac. Et l'ex-femme de Heyer était bien la compagne d'un ancien trésorier de l'UDR."
Me Herzog dément que son client ait pu recommander les services de Jacques Heyer à Didier Schuller : "Lui conseiller un gestionnaire en Suisse alors qu'il était ministre du budget est une absurdité."
Tous les barons du mouvement gaulliste n'avaient pas forcément confié leurs économies à M. Heyer. A l'exception peut-être, selon Schuller, de Nicolas Sarkozy lui-même. Il est établi que ce dernier fréquenta Heyer à la fin des années 1980, mais en qualité d'avocat du tennisman Henri Leconte, lui aussi floué par le gestionnaire de fortune genevois. Dans son livre Sarko et Cie (L'Archipel, 2011), le journaliste Ian Hamel écrit que Patrick Balkany était un visiteur régulier de la société Heyer Management, où il se rendait "de préférence le samedi, jour de congé des employés".
"Balkany n'avait pas d'argent chez Heyer, conteste Schuller. Heureusement pour lui ! Chirac non plus. Mais, d'après Heyer, Sarkozy, oui. Sarko, lui, ne m'a jamais dit qu'il lui avait confié son fric, mais après tout, il n'avait pas de raison de s'en vanter. En tout cas, Heyer me disait : 'Je connais très bien Sarkozy, je m'occupe de ses affaires.' D'ailleurs, quand Heyer venait en France, il allait voir Sarkozy à la mairie de Neuilly puis, entre 1993 et 1995, au ministère du budget. Ça, j'en ai été le témoin direct. Courant 1994, j'ai accompagné moi-même Heyer un jour à Bercy, où il avait rendez-vous avec le ministre. Sur le chemin, il me disait : 'Je vais voir Sarko parce qu'il est comme toi, il a un compte que je gère.' Il s'est vanté cent fois devant moi de gérer l'argent de Sarko, il m'a même montré un jour un papier censé prouver qu'il avait placé son fric chez lui. Je ne sais pas s'il se faisait mousser, mais je n'avais pas de raison de douter de sa parole. D'autant qu'un jour, en allant chez Heyer à Genève, j'ai croisé Sarko. Il est vrai qu'il était accompagné d'Henri Leconte, son client. Le juge Renaud Van Ruymbeke lui-même y a cru, à ce compte. Je pense d'ailleurs que Van Ruymbeke a signé son arrêt de mort le jour où il a interrogé Heyer dans le dossier des frégates de Taïwan. Sarko a compris que c'était une attaque contre lui."
Source -
Nouvelle preuve de l’incurie des médias
Dimanche soir, France 3 a invité un certain Rachid Birbach, présenté comme le président de l’Assemblée des musulmans de Corse, pour évoquer les tensions à Ajaccio. Seulement voilà, l’homme est un mythomane avéré qui ne représente personne à l’exception de lui-même. En 2014, Rachid Birbach avait déjà trompé son monde en intervenant comme imam d’Auxerre où il prônait « l’amitié judéo-musulmane ». L’association Avicenne qui gère une mosquée d’Auxerre répliqua pour dénoncer l’imposture : « Monsieur Birbach n’est pas notre imam, ni l’imam d’aucune mosquée à Auxerre ».
L’homme avait berné les médias une fois, le voilà qu’il recommence quelques mois plus tard en se faisant passer pour le président de l’Assemblée des musulmans de Corse. Et France 3 de l’interroger, le 27 décembre, au sujet des tensions raciales dans le quartier colonisé des Jardins de l’Empereur à Ajaccio. (voir la vidéo ci-dessous)
L’imposteur avait été coopté à FR3 par Hassen Chalgoumi, imam de Drancy et grand admirateur d’Israël. Pour Pascal Boniface, le directeur de l’IRIS, tous deux font partie de « ces figures qui occupent la parole d’une communauté dont ils n’ont pas le soutien, mais qui tirent leur légitimité des médias et des milieux politiques dominants ».
Même la chaîne France 3 a été obligée de publier un communiqué de presse cinglant à l’égard de Birbach :
« Rachid Birbach, pseudo imam… Vous êtes nombreux a avoir réagi à la présence de Rachid Birbach sur le plateau du Soir 3. Le titre dont il se revendique « Président de l’Assemblée des Musulmans de Corse » est en effet une invention. Ses propos à l’encontre du CFCM n’engagent que lui, comme l’a souligné la journaliste Catherine Gonier-Cléon. »
http://www.contre-info.com/nouvelle-preuve-de-lincurie-des-medias