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magouille et compagnie - Page 2427

  • De l'autisme judiciaire...

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

    De l'autisme judiciaire

    Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

    Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

    Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

    Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

    Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

    L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

    Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

    Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

    La preuve ? Voici, pour les dernières semaines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

    Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)

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  • Fabius gêné par la viande de cheval mais pas par le halal

    Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a qualifié dimanche « d'abominable et dégueulasse » l'affaire de la viande de cheval dans des plats censés contenir du bœuf, réclamant enquête et des « sanctions dures ».

    Que n’a-t-il ce genre de propos s’agissant de la viande halal que les consommateurs ingurgitent sans même le savoir et qui participent du financement des mosquées ! « Non seulement il faut une enquête mais il faut des sanctions », a déclaré Fabius-Tartarin interrogé sur BFMTV sur une éventuelle enquête au niveau européen. Diable !
    « C'est abominable. Si on en parlait autour d'une table de famille, on dirait: c'est dégueulasse. Les consommateurs achètent quelque chose et on leur donne de la viande de vieille carne d'après ce que j'ai compris », a-t-il ajouté. Diantre !
    « Il y a sûrement des gens qui là-dessus font du profit. Il faut de la traçabilité, c'est ce que propose le gouvernement français, et il faut des sanctions dures », a-t-il conclu. Ventre saint gris !
     
    Les retraits des rayons de plats surgelés à la viande de cheval en lieu et place de bœuf se sont multipliés, ont annoncé dimanche les distributeurs, et le gouvernement a convoqué lundi les professionnels de la filière pour étudier l'affaire.
    « Ah, ce Fabius… Quel homme ! », s’esbaudirait Jack Lang, la « tête » de l’IMA (Institut du Monde Arabe).
  • « Les Expulsés » de R. M. Douglas

    C’est une véritable tragédie occultée. Aussitôt après la Seconde Guerre mondiale, « les Alliés victorieux entreprirent le plus vaste transfert forcé de populations, peut-être la plus grande migration dans l’histoire de l’humanité» : au moins 12,6 millions d’Allemands d’Europe de l’Est – les Volksdeutsche –, « peut-être même 14 millions », furent déplacés et « des dizaines ou des centaines de milliers de civils trouvèrent la mort à cause des mauvais traitements, de la famine et de la maladie ». A l’heure où la justice allemande enquête officiellement sur les tristes événements d’Oradour-sur-Glane (642 victimes attribuées à la division SS Das Reich le 10 juin 1944), le gros livre de R. M. Douglas, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Colgate de New York, vient opportunément rompre l’omertà sur la gigantesque entreprise de purification ethnique menée – en temps de paix – par les vainqueurs de 1945. C.G.

    Preuve irréfutable que les « Trois Grands » étaient bien décidés, avant même la chute du IIIe Reich, à bouleverser la géographie de l’Europe orientale en modifiant les frontières, c’est dès 1943, établit R. M. Douglas, qu’ils étudièrent les modalités pratiques d’une éviction massive des Allemands des Sudètes, de la Prusse orientale, de la Silésie et de la Hongrie, pour faire accepter à Prague, à Varsovie et à Budapest les amputations non moins massives de territoires auxquelles l’URSS comptait procéder sur ses confins occidentaux. Cet expéditif « Drang nach Westen » résultait d’une « carte de la Pologne corrigée par Staline en personne » et transmise au premier ministre Churchill, qui y souscrivit, par le Judéo-Tchèque Edvard Benes, franc-maçon devenu « petit télégraphiste du Kremlin », pour reprendre l’apostrophe assassine adressée en 1981 par François Mitterrand au président Giscard d’Estaing.

    Solution finale

    Un enfant allemand aux pieds nus fouille une poubelle à la recherche de nourriture, Hambourg 1945

    Un enfant allemand aux pieds nus fouille une poubelle à la recherche de nourriture, Hambourg 1945

    Dans une Europe appauvrie et sinistrée après cinq ans de guerre, ce formidable transfert de populations posait des problèmes logistiques et sanitaires insolubles, qui ne pouvaient qu’aboutir à une effroyable mortalité parmi les millions de « rapatriés » dans une Allemagne elle-même exsangue et transformée en champ de ruines. Les futurs vainqueurs et surtout leurs obligés d’Europe centrale, auxquels reviendrait la responsabilité des opérations, ne l’ignoraient pas. D’autant moins que le Plan Morgenthau, du nom du secrétaire d’État au Trésor de Roosevelt (que, curieusement, Douglas ne cite jamais), avait préconisé entre autres le renoncement forcé par l’Allemagne aux Sudètes, à la Silésie et à la Prusse orientale ainsi que le déracinement des populations de souche germanique.

    Les chefs de la « Croisade des démocraties » envisagèrent-ils l’inéluctable hécatombe comme une « solution finale » au problème allemand ? Bien qu’antinazi de conviction ainsi qu’il l’exprime presque à chaque page, l’historien américain n’exclut pas cette hypothèse, répondant clairement au vœu de nettoyage ethnique, accompagné de scandaleuses spoliations, des dirigeants tchèques, polonais et surtout yougoslaves. En effet, les Slovaques et les Hongrois se montrèrent beaucoup moins hostiles aux Volksdeutsche, souvent installés depuis plusieurs siècles à l’est de l’Elbe et de la Theiss qu’ils avaient mis en valeur, et si intégrés que beaucoup d’entre eux n’étaient même plus germanophones.

    Trains de la mort et viols en série

    Volonté délibérée de supprimer le plus d’indésirables possible ou gabegie et indescriptible pagaille ? En tout cas, les transferts – prévus lors de la conférence de Potsdam comme devant être « organisés et humains » – vers les zones britannique, américaine et soviétique de l’Allemagne désormais totalement occupée se firent dans les pires conditions, surtout à l’hiver 1945-46. D’abord interminablement internés dans des camps (dont Auschwitz) bientôt submergés et ravagés par diverses épidémies, typhus notamment, les déportés devaient ensuite subir, par des températures de -20°, quatre à cinq jours de trajet dans des trains de marchandises où, du fait du gel et de la famine (« un hareng pour vingt-cinq personnes » !) s’amoncelaient bientôt les cadavres de vieillards, de femmes et d’enfants. Dans un convoi de 650 expulsés, les représentants de la Croix-Rouge en Bavière trouvèrent ainsi « 94 passagers morts, dont de nombreux enfants ».

    Car si Varsovie et Prague voulaient se débarrasser de leurs Volksdeutsche, elles déportaient en priorité « l’élément improductif de la population » et gardaient « les hommes sains pour le travail obligatoire », essentiellement dans les mines. Quant aux pères de famille qui voulaient absolument partir avec leur progéniture, ils étaient soumis à un implacable racket de la part des fonctionnaires locaux, souvent issus des maquis communistes.

        Opération Swallow : une femme allemande expulsée des Territoires reconquis (image extraite de l'ouvrage)

    Opération Swallow : une femme allemande expulsée des Territoires reconquis (image extraite de l’ouvrage)

    Mais si nombre d’hommes furent transformés en main-d’œuvre servile, les femmes et même les gamines ne furent pas mieux traitées. Évoquant le premier convoi parti du camp de Szczecin (Stettin) vers Lübeck, R. M. Douglas écrit : « Le plus troublant était les marques des mauvais traitements systématiques et prolongés qu’ils [les déportés] portaient sur leur corps, les cicatrices laissées par les abus physiques et sexuels. Comme ont pu le remarquer les officiers médicaux britanniques, la plupart des femmes ont été violées, notamment une enfant de dix ans et une jeune fille de seize ans. » Et les mêmes constatations – « au camp de transit de Pöppendorf, un officier britannique découvrit que « la plupart des femmes [arrivées de camps polonais] avaient été victimes de viols multiples, de même que certains des enfants » – furent faites au fil des innombrables convois.

    « Une caractéristique notable du système des camps d’après-guerre est l’importance des agressions sexuelles ainsi que des humiliations sexuelles ritualisées qui étaient infligées aux détenues », souligne ainsi R. M. Douglas en parlant de « supermarchés du sexe » réservés aux nouveaux maîtres des pays libérés et à leurs sbires, alors que, convient-il, dans les camps d’extermination nazis « le viol ou les mauvais traitements sexuels de la part des gardes étaient rarissimes et sévèrement punis par les autorités quand ils étaient découverts ».

    Camps d’extermination

    Peut-on parler de camps d’extermination à propos des Volksdeutsche bientôt rejoints par des Allemands antinazis à peine libérés des camps hitlériens, mais aussi (dans le cas de la Pologne et de la Yougoslavie) par des juifs, deux catégories dont le seul crime était leur origine ?

    Ex-secrétaire de Churchill, John Colville fit savoir au Foreign Office qu’en Pologne et en Tchécoslovaquie « les camps de concentration et tout ce qu’ils représentent n’ont pas disparu avec la défaite de l’Allemagne ». En Yougoslavie, un observateur de la Croix-Rouge conclut que dans les quatre camps de Backi Jarak, de Filipovo, de Gakowa-Krusevlje et de Sekic, « où les autres établissements envoyaient les détenus incapables de travailler, la ration était si faible qu’elle avait manifestement pour seul but d’entraîner une mort “naturelle” ». De fait, à Krusevlje, « le taux de mortalité, surtout parmi les enfants, atteignait jusqu’à 200 décès par jour », selon l’ambassade britannique à Belgrade.

    Dans le journal catholique tchèque Obzori, des lecteurs s’indignaient également du traitement réservé aux Sudetendeutsche : devant ces « scènes honteuses, nous nous taisons, comme la nation allemande se taisait », fulminait l’un d’eux, tandis qu’un survivant d’Auschwitz écrivait : « Face aux pires brutalités commises par les Allemands, nous nous consolions en nous disant “seuls les Allemands sont capables de faire des choses pareilles”. Pour rien au monde je ne voudrais qu’on pût parler ainsi de nous. »

    De même Ignacy Cedrowski, médecin du camp polonais de Potulice et lui aussi « survivant d’Auschwitz où « toute sa famille avait succombé à la Shoah », fut « pourtant stupéfait par l’exploitation meurtrière dont les travailleurs allemands étaient victimes dans les fermes d’État de la voïvodie de Poméranie en 1946-47 ». Et les conditions ne devaient guère être meilleures pour les 40.000 Volksdeutsche qui, au lieu d’être expulsés vers l’Allemagne, « furent déportés de Pologne vers les camps de travail en URSS » au printemps 1945.

    Crime contre l’humanité mais indulgence pour les bourreaux

    Le « crime contre l’humanité » dénoncé par certains hauts fonctionnaires britanniques et dirigeants de la Croix-Rouge est donc avéré mais « une infime minorité de criminels furent poursuivis », et ils « ne passèrent guère de temps en prison ». Bourreau du camp tchèque de Linzervorstadt, Wenzel Hrnecek fut bien arrêté et accusé en 1948 de haute trahison mais… « pour collaboration avec les États-Unis d’Amérique » (1) ! Le Slovaque Karol Pazur, auteur du massacre de Pierov (où il avait fusillé des Volksdeutsche puis froidement éliminé leurs enfants dont il ne savait que faire) fut condamné à douze ans de prison mais amnistié et libéré trois ans plus tard, etc…

    « En Pologne, les efforts visant à traîner les criminels devant les tribunaux furent encore moins couronnés de succès », déplore R. M. Douglas qui cite les cas emblématiques de Czezlaw Geborski qui, bien qu’« inculpé pour meurtre, torture et viol de prisonniers » en 2000 après la chute du communisme, mourut en 2006 sans avoir été jugé, et surtout de Salomon Morel. Ce chef du camp de Swietochlowice-Zgoda où, en cinq mois, avait péri le tiers des 5.000 prisonniers, en avait été récompensé par un rapide avancement mais, ayant pris sa retraite de colonel en 1968, il fut brièvement inquiété en 1990. Ce qui le poussa à émigrer en Israël où le gouvernement estima qu’il « n’y avait aucune raison d’accuser M. Morel de crimes sérieux ». D’ailleurs, trancha Edgar Bronfman, alors président du Congrès juif mondial, « son procès s’inscrivait dans le cadre d’un effort politique des révisionnistes et néo-nazis pour “relativiser” les crimes de l’Allemagne contre les juifs ».

    Mauvaise conscience et loi du silence

     R.M. Douglas, Les Expulsés, éditions Flammarion, 2012, 510 pages avec photos, notes et copieuse bibliographie, Traduction de Laurent Bury.Autant que la mauvaise conscience des Occidentaux complices de cette tragédie – non pas « méconnue », comme l’affirme la jaquette du livre, mais délibérément occultée –, la crainte de « relativiser » les persécutions allemandes et de donner ainsi des armes aux révisionnistes explique sans doute le silence assourdissant sur l’expulsion-exécution des Volksdeutsche, notamment en France. Pourtant, celle-ci, absente de la conférence de Potsdam, était foncièrement hostile à l’opération, pour des raisons du reste moins morales que politiques : Paris ne voulait pas d’un accroissement de la population allemande et d’un éventuel revanchisme sur ses frontières.

    N’ayant donc pris aucune part à ce qui demeurera comme l’une des pages les plus sombres de l’histoire européenne, pourquoi notre pays refuse-t-il de voir la réalité en face ? Car Les Expulsés n’est pas le premier livre consacré à la question. Or, les ouvrages publiés par la courageuse maison d’éditions Akribeia (2) ont été totalement boycottés et, bien que paru en 1997 à Londres, le livre majeur du Canadien James Bacque, Crimes and Mercies : The Fate of German Civilians under Allied Occupations, 1944-1950, n’a jamais eu chez nous l’honneur d’une traduction (3).

    Si, malgré son aridité et son style parfois lourd que fait d’ailleurs oublier la richesse de sa documentation, Les Expulsés connaît un réel succès de librairie, peut-on espérer qu’il se trouvera un éditeur assez téméraire pour braver la Pensée unique en publiant le livre de James Bacque ?

    Camille Galic
    3/02/2013

    R.M. Douglas, Les Expulsés, éditions Flammarion, 2012, 510 pages avec photos, notes et copieuse bibliographie, Traduction de Laurent Bury.

    Notes

    (1) Parfaitement bilingue, il se réfugia en Bavière où il parvint à se faire inscrire comme Sudetendeutsche. Identifié, il fut simplement expulsé par la RFA.
    (2) Tels Le Livre noir de l’expulsion par Heinz Nawratil, Martyre et héroïsme des femmes de l’Allemagne orientale par Johannes Kaps ou La Tragédie des Allemands des Sudètes, par Austin J. App. En vente à www.akribeia.fr qui diffuse aussi le livre de Douglas.
    (3) Bacque (qui, lui, incrimine Henry Morgenthau) évalue le nombre de Volksdeutsche morts au cours de leur expulsion entre 2,1 et 6 millions. On trouvera un commentaire en français de son livre sur le site library.flawlesslogic.com/cmrev_fr.htm

    Correspondance Polémia : 9/02/2013

  • Benoist Apparu vote pour le mariage gay et contre ses électeurs

    Benoist Apparu, député de la Marne, est un deux députés UMP ayant approuvé le mariage homosexuel. En février 2011, il s’était déjà fait remarquer en disant vouloir faciliter la construction de mosquées, y compris avec l’aide de l’État après modification de la loi de 1905.
    Franck Riester et Benoist Apparu à l'Assemblée
    Le 22 janvier, lorsqu’il se déclare favorable au mariage homosexuel, son copain Franck Riester, député de Seine-et-Marne, est soulagé. Il ne sera pas seul sur les bancs de la droite. « Il était content d’avoir un hétéro pour défendre cette cause », dit Benoist Apparu.
    « De très nombreux parlementaires de droite sont partagés sur cette question du mariage. En tout cas, ils ne reviendront jamais dessus, ça va se banaliser très rapidement », ajoute-t-il. Confirmant ainsi les propos de Christian Jacob qui, le 5 février sur France Inter, annonçait que si l’UMP revenait au pouvoir, le mariage homo et l’adoption ne serait pas remis en question.
    AVIS AUX MALHEUREUX ÉLECTEURS DE L’UMP QUI CROIRAIENT ENCORE AU PÈRE NOËL : LA « DROITE PARLEMENTAIRE » N’A JAMAIS ABOLI AUCUNE LOI ADOPTÉE PAR LA GAUCHE.
    MESSAGES HOSTILES DANS LA CIRCONSCRIPTION
    Au niveau local, en revanche, la pilule est très dure à avaler pour les électeurs de Benoist Apparu. Député d'une circonscription « rurale et militaire », où le Front National obtient 25 % des votes, il croule depuis sous les messages hostiles. « On n'a pas voté pour vous pour que vous votiez pour ça », lui disent, en substance, les Marnais scandalisés qui lui écrivent.
    « Je suis en décalage avec ma sociologie électorale », constate sans s’émouvoir l'ancien ministre (Ndlr. Le Gaulois : Alors pourquoi ne rentre-t-il pas au PS ?). Ce n'est pourtant pas la première fois. En effet, en février 2011, il s’était déjà fait lamentablement remarquer en affirmant vouloir faciliter la construction de mosquées, y compris avec l’aide de l’état après modification de la Loi de 1905.
    Si, aux prochaines élections, les électeurs de l’UMP votent encore pour lui, c’est qu’ils n’auront décidément rien compris !

  • Les adversaires du mariage pour tous bloquent les Champs Elysées

    Concert de klaxons, drapeaux bleus, blancs, roses et voiture de mariés : plus de 200 opposants au mariage homosexuel ont organisé dimanche un « happening » sur les Champs Elysées, a constaté une journaliste de l’AFP.

    Ils étaient environ 250 à bloquer momentanément la célèbre avenue de la capitale, a-t-on appris de source policière, la figure de proue des opposants au texte sur le mariage homosexuel Frigide Barjot, évoquant de son côté la présence de « plus de 400 voitures ».

    Rendez-vous avait été donné à la presse au petit matin devant le Conseil d’Etat, près du Palais-Royal.

    Frigide Barjot, vêtue de son désormais incontournable sweat-shirt rose, y a réclamé que le Conseil rende public son avis sur la question qu’elle juge « tenu secret » ce qui illustre, dit-elle, une « volonté de ne pas dire la vérité aux Français ».

    Selon elle, « la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire administratif a rendu un avis qui dit clairement les choses sur le fait que le mariage a été explosé par la volonté d’égaliser les couples de même sexe avec les couples de sexe différents ».

    Les membres de l’institution y « soulignent que cela crée une différenciation irréductible entre les mariages de personnes de sexe différent et les mariages de personnes de même sexe en faisant disparaître la présomption de paternité. C’est très grave », dit-elle.

    « Il va falloir le dire aux Français, cette loi (...) institue que la filiation est changée et que donc la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation par autrui) se trouvent inévitables », estime l’humoriste catholique, bien que ces questions ne figurent pas dans le texte.

    « Y a pas d’ovules dans les testicules »

    Après une escale au pied de l’obélisque de la place de la Concorde, où les militants ont notamment brandi devant ce symbole phallique une pancarte « Y a pas d’ovules dans les testicules », ils ont remonté la plus célèbre artère parisienne en chantant la Marseillaise ou des slogans comme « Les Français parlent au François » et « Hollande, ta loi, on n’en veut pas ».

    Un couple de mariés en tenue « Charlène et Etienne » a alors rejoint le cortège à bord d’une voiture décapotable, un jeune maire célébrant fictivement leur mariage en lisant les articles du code civil, qui sera amené à être modifié avec le projet.

    Le débat-marathon sur le projet de loi s’est achevé samedi après environ 110 heures de discussions. Le texte doit être adopté mardi par l’Assemblée nationale mais il devra ensuite franchir l’étape du Sénat, à partir du 18 mars.

    Les opposants, qui avaient rassemblé 340.000 personnes d’après la police, 800.000 à un million selon les organisateurs le 13 janvier, appellent de nouveau à descendre dans la rue le 24 mars, l’événement de dimanche constituant selon Frigide Barjot, un « teaser » de cette « grande manifestation ».

    Malgré le cheminement du texte au Parlement, les anti-mariage gay assurent qu’ils ne baissent pas les bras, leur figure de proue soulignant que « la marche parlementaire n’empêche pas la marche du peuple ».

    Ils ont de nouveau réclamé dimanche la tenue d’un référendum et indiqué qu’ils comptaient « interpeller toutes les institutions » du pays contre le projet. Ils prévoient notamment de se rendre devant l’Assemblée mardi pour y tenir « un bureau de vote » de 9 heures à 18 heures, invitant aussi les Français à se prononcer contre le texte sur leur site internet (lamanifpourtous.fr). Ils prévoient également de déposer le 15 février une pétition ayant recueilli « plus de 500.000 signatures » au Conseil économique, social et environnemental(Cese).

    Libération

    LIRE ÉGALEMENT : Pourquoi Barjot veut 500.000 signatures contre le mariage pour tous DECRYTPAGE - Les opposants au mariage pour tous ont lancé une pétition et espèrent recueillir 500.000 signatures pour saisir le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une manière, selon eux, de pousser le gouvernement à retarder le projet de loi, qui arrive mardi à l’Assemblée nationale. Sur Le JDD

    http://www.actionfrancaise.net

  • Du mariage gay à la G.P.A. en passant par la P.M.A., le spectacle du fétichisme marchand se révèle comme le triomphe universel de la vie inversée… par Gustave LEFRANÇAIS

    « Les enfants sont là transformés en simples articles de commerce… »

    Marx en 1847, rédacteur de l’« Adresse inaugurale » de l’Association internationale des travailleurs pour l’abolition de l’argent et de l’État

     

    « Le facteur déterminant, en dernier ressort, dans l’histoire,

    c’est la production et la reproduction de la vie immédiate »

     

    Engels en 1884, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État

     

    « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la P.M.A., la G.P.A. ou l’adoption… Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine,

    quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant…»

     

    Pierre Bergé en 2013, entrepreneur en confection de luxe, homme d’affaires et mécène de toutes les impostures du marché narcissique du faux triomphant

     

    Il y a bientôt près de deux siècles, les groupes maximalistes de la critique radicale qui défendaient une conception ontologique et émancipée de la famille humaine eurent l’intelligence et la profondeur de démontrer que la famille policée, progressivement domestiquée par la civilisation du profit ne pouvait déboucher, par la nécessité historique implacable des affaires, que sur la prostitution universelle dans l’artificiel illimité.

     

    Des vieilles insurrections paysannes de jadis aux soulèvements ouvriers qui ne cessèrent de s’ensuivre contre la modernité capitaliste de l’oppression, les solidarités vivantes de la filiation familiale ont toujours constitué des axes dynamiques et expressifs autour desquels l’indiscipline, la mutinerie et le soulèvement communautaire pouvaient durablement s’installer contre le travail d’atomisation des spéculations du négoce. Le Chouan de 1793, le Communard de 1871 et le Sidérurgiste de 1979 avaient la force et la volonté de se battre parce que leur lutte de classe contre l’ignominie économique et politique se charpentait d’emblée sur la détermination enracinée des relations affectives qui faisaient la solidité de la maisonnée et de la parentèle. Et ce parentage historique, vivace par delà les pesanteurs obscurantistes limitées de l’Ancien Régime qui avait dû composer avec la puissance établie des communaux ancestraux, conservait fondamentalement le sens de la tradition primordiale de la longue durée millénaire, là où la communauté organique, ignorant la loi de l’argent et de l’État, produisait pour le seul bien vivre humain.

     

    Avec la domination pleinement réalisée de la marchandise, les lignages d’avant le règne absolu de l’accaparement qui pouvaient être encore utilisés à contre-pied lors de la phase d’ascension du Capital, n’ont plus décidément aucune utilité puisqu’ils témoignent justement de ce temps révolu où la généalogie des hommes échappait encore pour une part au cannibalisme de l’appropriation. Par la dialectique de l’obscurantisme illimité de la démocratie du calcul et de l’avilissement, la séparation généralisée des hommes de leur propre existence exulte, et ainsi doit disparaître toute pratique unitaire de la réalité, toute communication personnelle directe entre les humains qui ne serait point préalablement médiée par la représentation narcissique des échanges. Selon le progrès moderniste de l’accumulation capitaliste d’une production obligatoirement séparée et séparante, l’unité et la communication deviennent l’attribut exclusif du fétichisme de la marchandise. La réussite du système historique de la séparation spectaculaire est alors la marchandisation exemplaire du monde de tous les comportements des humains asservis.

     

    Comme le dit Marx, dès ses premiers textes, et ce au total rebours de tous les idiots utiles du progressisme du mondialisme du bénéfice : dans la société de l’Avoir, la production ne produit pas seulement l’homme comme une marchandise, la marchandise humaine, l’homme destiné au seul rôle de marchandise, elle le produit conformément à cette destination, « comme un être déshumanisé aussi bien intellectuellement que physiquement… Immoralité, dégénérescence et ilotisme… »

     

    Le système du fétichisme marchand édifié sur l’isolement est une production circulaire de l’isolement narcissique. L’isolation spectaculaire assure la technique de développement de la marchandise et le développement technique de la marchandisation isole toujours et toujours plus en retour. Chaque pas en avant de la libération des mœurs telle que prônée par l’extrême gauche du Capital qui n’est là pas autre chose que l’avant-garde de la profitabilité générale, aboutit de fait à marchandiser toujours davantage les corps, les cœurs et les âmes, et tous les avancements sélectionnés par le système spectaculaire sont de la sorte ses armes nouvelles pour le renforcement constant des conditions d’isolement et d’esclavage des pitoyables et incommensurables foules solitaires.

     

    L’origine et le principe du spectacle de la marchandise c’est la perte d’unité du vivre authentique, et l’expansion gigantesque de la sexualisation marchande par la mercantilisation systémique du sexe exprime la totalité de cette corruption où la vraie jouissance radicale du qualitatif réfractaire est transmutée en vulgaire faux plaisir de la quantité commerciale. Le spectacle de la liberté des mœurs n’est que le langage commun de cette séparation où ce qui relie les spectateurs apprivoisés n’est finalement qu’un rapport irréversible à leur propre vie fausse laquelle maintient leur isolement infini dans ce spectacle de schizophrénie mégapolitaine où l’orgasme illusoire réunit des errances humaines séparées mais en ne les réunissant toujours qu’en tant qu’épaves séparées dans la grande déambulation égarée des braderies lamentables.

     

    Par delà la ridicule comédie théâtrale du mariage gay qui ne concerne d’ailleurs pas la masse des spectateurs homosexuels mais plus exactement la nomenklatura étatique et médiatique de ceux qui entendent en contrôler le marché, il faut, en premier lieu, rappeler qu’il est dans la logique du Capital de dissoudre tout ce qui lui était antérieur après en avoir épuisé toutes les ressources possibles puis de le refaçonner à l’image du parcours totalitaire de la pure démocratie de la mesure mercantile à la page.

     

    Désormais, le spectacle du fétichisme marchand s’est emparé de la totalité du monde et la liberté despotique de l’argent est enfin parvenue à élaborer la fabrique démocratique universelle de cette marchandise si originale qu’est l’être humain chosifié jusqu’en son intimité sexuelle et émotionnelle la plus profonde. Tout s’achète et tout se vend dans le procès réalisé de la mondialisation capitaliste flamboyante qui a digéré toutes les manifestations du vivre humain pour les réécrire adéquatement au marché totalitaire des échanges narcissiques du commerce de l’aliénation consommatoire.

     

    Ainsi, le sexe est d’abord une transaction affairiste et son commerce accru depuis la libéralisation des marchés du désir machinique tant prônée par l’extrême gauche du Capital à partir de la mystification libéralo-libertaire de 68 qui est venue cacher la colère ouvrière radicale qui fit alors si peur, se montre essentiellement comme croissance et mobilité ininterrompues des innovations aliénatoires nécessaires à l’ajustement structurel du despotisme de la possession. La libération sexuelle est le mouvement par lequel la marchandise se libère des traditions de l’avant-marchandise pour imposer la pure domination du marché de l’offre et de la demande qui permet dès lors le trafic des hommes, des femmes et des enfants conformément à tous les désirs réifiés de la logique du marché des sexualités mécaniques librement circulantes.

     

    Quel esprit lucide doté d’un tant soit peu de vivacité intellectuelle pourrait s’étonner que l’économie politique du mariage gay et l’ensemble de ses conséquences, la P.M.A. (procréation médicalement assistée) et la G.P.A. (gestation pour autrui) correspondent impeccablement à une époque qui veut que nous cessions de ressembler à la souche subversive de notre provenance en la vieille communauté de l’Être qui fit tout à la fois, nos jacqueries incessantes, la Commune de Paris et les grèves séditieuses du siècle dernier, pour nous amener à devenir la stricte duplication conforme de l’industrie moderne de la misère généralisée de tous les marchés narcissiques concevables où il est tout à fait normal de louer ou d’acheter un utérus puisque l’enfant est bien entendu une fourniture comme une autre.

     

    L’argent qui possède la spécificité de pouvoir tout s’approprier est par son universalité advenue la toute-puissance spectaculaire d’un pouvoir sans bornes, celui du cosmopolitisme de la marchandise démocratique qui peut tout commercialiser ; les rêves, les peurs, le sang, le sperme, la vie et la mort. Ceux qui s’en étonnent ou s’en effraient et qui sont encore tellement aveuglés qu’ils croient qu’il pourrait en être autrement n’ont décidément rien compris et sont finalement les meilleurs alliés de ce à quoi ils prétendent s’opposer. La perversion et la confusion de toutes les qualités humaines et naturelles sont inhérentes à la nature déterministe de ce qu’est l’argent en son mouvement historique incœrcible. Et le fétichisme de la marchandise en tant que nature générique aliénée et aliénante de l’humain n’est rien d’autre que la puissance aliénée de l’humanité.

     

    Ceux qui espèrent pouvoir arrêter la folie de l’argent en demeurant sur le terrain de l’argent et en prétendant le contenir ne voient précisément pas que son identité est d’être expressément irrépressible et ingouvernable. Il n’y a pas d’argent propre car celui-ci est par essence la puissance de corruption qui déporte l’être dans une abjection générale qui confond et échange tout dans une dégradation absolue où toute activité se voit emprisonnée dans les infections du paraître et de l’avoir. Par là même, on en revient au vieux et seul vrai débat qui compte; celui de Misère de la philosophie rédigé en 1847 qui nous a clairement montré que l’argent n’a pas « un bon et un mauvais côté » et que la pensée défectueuse et rudimentaire qui récuse les effets abominables de la loi du fétichisme marchand tout en entendant préserver les catégories capitalistes du système des objets fait montre d’un cynisme d’emmuré.

     

    Que certains qui entendent pourtant demeurer dans la civilisation du travail du profit bougonnent contre la réforme capitaliste du mariage en s’alarmant que l’enfant y deviendra assurément une marchandise, illustre merveilleusement toute la perfidie d’un univers où le citoyen est constitutionnellement un consommateur d’illusions. La marchandise est cette illusion en tout lieu effectivement réalisée et le spectacle du monde de l’argent inéluctable sa manifestation générale. En effet, il y a bien longtemps que le spectacle du pécule est devenu l’autre face de la vie arraisonnée par l’artifice : l’équivalent général abstrait de toutes nos existences monétisables.

     

    On ne peut à la fois vouloir sauvegarder l’argent et préserver l’humain… Il faut choisir et il convient de se défaire de ce mythe qui nous conditionne à pouvoir envisager d’accepter l’absurdité d’une économie et d’une politique qui ne seraient pas ce qu’elles ont toujours été par nature et non point par accident; le long et douloureux arrachement des hommes à la vie cosmique et sacrale de la communauté d’antan, jetés dans des sociétés de profanation croissante dont le monothéisme de la marchandise est le stade suprême dorénavant accompli pendant que le temps des monarchies fut, lui, cette longue étape de transition indispensable qui permit aux spéculations du sacré de liquider graduellement les traces résistantes de l’immonayable sacral à proportion du profane qui s’étendait de plus belle.

     

    La théorie vraiment critique est ennemie de toute idéologie de l’argent amendé, épuré, purgé, purifié ou réaménagé, et elle sait qu’elle l’est parce qu’elle est avertie que la réalisation toujours plus poussée du fétichisme de la marchandise à tous les niveaux, en rendant toujours plus difficile aux humains de reconnaître et de nommer l’in-humanité de leur propre abaissement, les place dans l’alternative de refuser la totalité de ce déchoir, ou rien. La pensée qui pense en vérité a dû dès lors apprendre que l’on ne peut pas combattre l’aliénation de la monnaie et ses aboutissements sous des formes monnayant encore l’aliénation.

     

    Pour l’inter-collectif L’Internationale, Gustave Lefrançais http://www.europemaxima.com/

  • Pour les retraites, le changement c’est maintenant

    Des efforts seront demandés aux Français lors de la prochaine réforme des retraites et seront modulés selon les carrières professionnelles, a déclaré dimanche la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.

    Elle a cependant précisé qu'aucune piste n'était privilégiée pour l'instant et que toutes les options étaient sur la table. "Il y aura des efforts, je le dis", a-t-elle déclaré lors de l'émission "Tous politiques" France Inter-Le Monde-AFP.
    "Il y aura des efforts nécessaires, et dans le même temps, il faut évidemment que ces efforts soient différenciés selon les carrières professionnelles", a-t-elle ajouté.
    Le déficit du régime des retraites devrait dépasser 21 milliards d'euros en 2017, selon le Conseil d'orientation des retraites, alors que la réforme de 2010 prévoyait l'équilibre en 2018.
    Un comité d'experts doit être constitué "dans quelques jours ou quelques semaines" pour faire des propositions, a confirmé Marisol Touraine, et le gouvernement engagera ensuite une concertation avec les organisations syndicales.
    Selon un sondage CSA, 60% des Français considèrent que le report à 65 ans de l'âge légal de départ à la retraite, contre 62 ans prévu par la réforme de 2010, sera à terme nécessaire.
  • Le « mariage » pour quelques uns est en fait une menace « pour tous »

    Dans le concert des arguments développés par les « pour » et les « anti » mariage gay, il est une voix qu’on n’a jamais entendue : celle de la langue française.

    Au cours de mes 40 années d’enseignement (collège et lycée) en qualité de professeur de Lettres Classiques, j’ai toujours attaché une grande importance à la valeur des mots. Choisir le mot exact, le « polir sans cesse » comme disait Boileau, c’est à la fois s’assurer qu’il exprime parfaitement ce que l’on veut dire mais c’est aussi s’assurer que l’on sera bien compris de son auditoire.

    La polémique que suscite le projet de loi sur le mariage gay offre un bel exemple de cette dilution de la pensée dans le brouillard d’une terminologie approximative. A force de triturer les mots dans tous les sens, les mots n’ont plus de sens et l’opinion déboussolée y perd son latin. Les slogans réducteurs répercutés par les médias ne font qu’entretenir la confusion au point qu’on a parfois l’impression d’avoir perdu le sens commun.  Prenons quelques exemples.

    Premier exemple : La notion de « couple » homosexuel est-elle adaptée ? La réponse est non.

    Si l’on se réfère à la terminologie du « Bon Usage », l’assemblage de deux éléments de même nature ne constitue pas un « couple » mais une « paire ». Ainsi, on dira une paire de ciseaux, une paire de lunettes et non un couple de ciseaux ou un couple de lunettes. Il en est de même pour les êtres vivants. Deux bœufs assemblés sous le même joug forment une paire de bœufs et non un couple de bœufs. Deux jumeaux de même sexe constituent une paire de jumeaux et non un couple de jumeaux. On pourrait multiplier les exemples.

    La langue française nous indique clairement que la notion de « couple » repose sur un principe de différenciation et d’altérité. Le couple, c’est « un homme et une femme unis par des relations affectives, physiques » (Robert 2012). La prise en compte de la fin de la définition ne doit pas faire oublier le début. La distorsion sémantique à laquelle on s’adonne chaque fois qu’on évoque un « couple » homosexuel crée une confusion dommageable que rien ne peut justifier, pas même une évolution des mœurs. Il s’agit bien ici d’appeler un chat « un chat ».

    Deuxième exemple : qu’est-ce qu’un parent ?

    La reconnaissance officielle du « couple » homosexuel entraîne nécessairement – tout le monde le sait – une modification du Code Civil. La disparition des mots « père » et « mère » au profit de la notion de « parent 1 » et « parent 2 » n’est en fait qu’une supercherie linguistique doublée d’un mensonge puisque le mot désigne étymologiquement les deux personnes (père et mère) qui conjointement sont à l’origine de toute naissance. En latin, le verbe parere veut dire « engendrer » pour le père, et « enfanter » pour la mère. Comment peut-on expliquer à un enfant que ce mot de « parent » (quel que soit son numéro) s’applique à une personne qui est totalement étrangère à sa naissance, un clandestin en quelque sorte ? La loi peut-elle cautionner ce mensonge ?

    Ces deux exemples suffisent à démontrer que la terminologie avancée par les partisans de la loi n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer une stratégie plus sournoise que les récentes manifestations viennent d’ailleurs de confirmer. Il semble en effet que les partisans du « mariage pour tous » se soient déjà engouffrés dans une brèche : l’incohérence du projet de loi :

    Une incohérence interne à la loi : un « couple » homosexuel est par définition stérile. Il est donc logique que les homosexuels aient recours à des artifices s’ils veulent avoir des enfants. C’est le sens de leur revendication première : le droit à l’adoption, baptisé outrageusement « droit à l’enfant ». Le projet de loi prévoit cette disposition mais interdit la PMA (procréation médicalement assistée pour les femmes) et la GPA (gestation pour autrui pour les hommes c’est-à-dire le recours possible à une mère porteuse).

    Comment justifier cette contradiction alors que la loi du « mariage pour tous » est présentée comme une extension des droits ?

    Les récentes manifestations des partisans du mariage ont clairement démontré que les homosexuels entendaient s’appuyer sur cette contradiction pour pousser plus loin leurs exigences. Sur cette question, on note les premiers signes d’un fléchissement de la part des promoteurs de la loi. Le recours à la PMA, exclue dans un premier temps, pourrait faire l’objet d’un amendement présenté par les députés de la majorité. Cette concession, logique en elle-même, met à nu la vraie nature du débat.

    Le « mariage pour tous », présenté au départ comme l’objectif essentiel, apparaît de plus en plus clairement comme un simple point de passage, une étape transitoire pour obtenir « in fine » une égalité de droit pleine et entière avec les couples hétérosexuels stériles.

    Comme le droit à l’adoption ne changera pas grand-chose à la situation des homosexuels, vu les réticences de la plupart des états à confier des enfants à des homosexuels, c’est bien sur la PMA et la GPA que se concentre toute la pression. Une fois acquis le droit à la PMA pour les femmes homosexuelles, comment interdire aux hommes, au nom de ce même principe d’égalité, d’avoir recours à la GPA ? Si c’était le cas, il y aurait là une discrimination incompréhensible, voire une injustice, tout à fait contraire à l’esprit même du projet de loi.

    Le piège des slogans

    Il est une autre supercherie linguistique qu’il convient de dénoncer et qui tient au discours même des homosexuels.

    Pendant longtemps, leur combat a été placé sous le signe du « droit à la différence », droit qui leur a été reconnu par l’ensemble de la communauté nationale avec la création du PACS. Aujourd’hui, le thème du « droit à la différence » a totalement disparu du glossaire homosexuel. Bizarre !

    Ce virage à 180 degrés a quelque chose de surprenant et pourtant personne ne s’en étonne. Il est vrai que le slogan « le mariage pour tous » est plus rassurant et plus rassembleur que « le droit à la différence » jugé sans doute trop « clivant » pour employer un terme à la mode, un concept dépassé en tout cas que l’on range sans complexe au rayon des accessoires.

    Au contraire, « le mariage pour tous » sonne comme un appel à la fête, à la fusion universelle de toute l’humanité, un remake d’ « Embrassons-nous, Folleville », en somme une préfiguration du « paradis pour tous ». Qui peut résister à un tel programme ?

    Malheureusement, cette vision édénique du mariage est en décalage complet avec la réalité des faits.

    Il est d’abord étrange que le PACS ait eu si peu de succès auprès de la communauté homosexuelle alors que cet aménagement de la législation était notamment prévu pour elle. Et si le mariage présente tant d’attraits, comment expliquer que tant d’hommes et de femmes, de la base jusqu’au sommet de l’Etat, choisissent l’union libre c’est-à-dire le non-mariage ?

    Il est notable également que nombre d’homosexuels vivent leur vie le plus naturellement du monde sans réclamer nécessairement le passage devant Monsieur le Maire. Certains même s’étonnent de ce déchaînement médiatique sur une question qui leur est totalement étrangère. Alors, au bout du compte, que penser de tout ce tapage, de tout ce galimatias ?

    Pas grand chose, sinon que derrière ces acrobaties sémantiques ou stylistiques, il y a la volonté de nier une évidence.

    La négation d’une évidence

    Quel que soit le mode de procréation choisi, la naissance d’un enfant est nécessairement le résultat de la rencontre de deux cellules, masculine et féminine. La différenciation sexuelle est constitutive de l’être humain, même si les choix de vie peuvent ensuite amener certains individus à la vivre différemment. De ce fait, on ne peut admettre qu’une simple évolution des moeurs soit un argument suffisant pour modifier le statut du couple et celui de la famille, tels qu’ils nous ont été transmis depuis les origines de notre civilisation.

    Les Romains eux-mêmes, qui pratiquaient librement et indifféremment les deux formes de sexualité, n’ont jamais songé à remettre en question ce mode d’organisation de la famille pour une raison très simple mais essentielle : cette structure de la cellule familiale est la seule à garantir la filiation. Grands législateurs (ne pas oublier au passage que notre Code Civil découle directement du Droit Romain), ils ont toujours tenu à préserver ce socle de l’organisation sociale.

    Quant à l’adoption, très courante à Rome, elle a toujours été soigneusement encadrée par tout un arsenal juridique de manière à préserver l’intégrité des liens du sang. De ce fait, l’adoption n’était juridiquement admise que dans le cadre d’une famille déjà constituée et sur le modèle du couple hétérosexuel.

    Jamais deux sans trois

    Mais il y a plus grave : la stérilité naturelle du « couple homosexuel » induit nécessairement l’intervention d’un tiers de l’autre sexe pour le rendre fécond. Dès lors, l’accès à la PMA ou à la GPA (quelle que soit la procédure adoptée, c’est-à-dire avec ou sans rapport sexuel) conduit à s’interroger sur la nature de ce prétendu « couple » qui ne peut assurer à lui seul son désir d’enfant. Ce qui revient à dire que le contrat de mariage que signeraient deux personnes de même sexe inclut nécessairement l’intervention prévisible d’une troisième personne. Il ne s’agit donc plus d’un « couple » mais d’une « triade », une forme d’adultère biologique accepté et reconnu par la loi. Sans parler des inévitables dérives financières qu’entraînera nécessairement la recherche effrénée de donneurs et de mères porteuses. Dans certains pays, on assiste déjà à des combinaisons multiples où les homosexuels s’adjoignent – pour un temps ou pour longtemps et moyennant finances – le concours d’une ou plusieurs personnes pour mener à bien leur projet. Nous sommes là devant le risque majeur d’une marchandisation de l’enfant et par extension de la vie humaine. L’embryon devient un objet de convoitise assimilable à n’importe quel produit de consommation. Dans un proche avenir, on peut même imaginer l’achat en pharmacie de paillettes de sperme ou d’ovules congelées qu’on pourrait se procurer aussi facilement que la pilule contraceptive ou le Viagra, le tout remboursé par la Sécurité Sociale, au nom de ce « droit à l’enfant » brandi comme un dogme par les partisans de la loi.

    Au terme de cet argumentaire, une conclusion s’impose

    Le « mariage » pour quelques-uns est en fait une menace « pour tous » :

    A l’évidence, l’adoption de ce projet de loi fait courir à notre société un danger d’autant plus grand qu’il est paré de toutes les vertus aux yeux du plus grand nombre.

    Pour employer le langage des internautes, c’est un dangereux « cheval de Troie » qu’on introduit dans la législation française. « Malheureux citoyens, quelle folie est la vôtre ! » s’écriait Laocon en voyant les Troyens disposés à introduire ce cheval maudit dans les murs de leur ville (Enéide, II, 42).

    Abandonné sur la plage, ce cheval imaginé par Homère avait tous les attraits d’un cadeau des dieux. Les Troyens sont restés sourds à l’avertissement de Laocoon. Ils ont fait mieux. Pour faciliter l’entrée du cheval dans la ville, ils n’ont pas hésité à abattre une partie de leurs murailles. On connaît la suite ! …

    Il est vain d’imaginer qu’on puisse contenir toutes les dérives inhérentes au projet de loi tel qu’il est présenté aujourd’hui. C’est bien sur la notion même de « mariage pour tous » qu’il faut se battre et résister. Si cette digue saute, le risque de submersion est hors de tout contrôle.

    Daniel Godard
    Professeur de Lettres Classiques
    Nephtar et Nephtali
    28/01/2013  http://www.polemia.com

  • la fraude des mots et l'extention du domaine du marché

    Comme les lecteurs de Polémia le savent, « la perversion de la Cité commence par la fraude des mots » (Platon). « Mariage pour tous », « homoparentalité », mais aussi « gestation pour autrui », « don de gamètes » : autant que les mots « sans-papiers », « migrants », « jeunes » ou « incivilités », ces termes sont biaisés et mensongers. Certes, l’euphémisme trompeur n’est pas nouveau dans le domaine de la sexualité et de l’intime, l’IVG (et l’IMG ou interruption médicale de grossesse) ayant depuis longtemps remplacé le vilain « avortement ». Mais, parce que « la pensée est impuissante sans parole et qu’un certain vocabulaire condamne non seulement au mensonge exprimé mais au raisonnement tordu » (*), il nous faut refuser les mots du politiquement correct et dénommer clairement ce dont il s’agit.


    Le mariage pour tous existe déjà. Tous les célibataires peuvent se marier, mais pas avec n’importe qui : on n’épouse pas un parent proche, plusieurs personnes, une personne de même sexe ou une personne déjà mariée. Le prétendu « mariage pour tous » est donc en fait un mariage entre personnes de même sexe et c’est comme cela qu’il doit être nommé (ce que les Anglo-Saxons ont l’honnêteté d’admettre puisqu’ils parlent de same-sex marriage). Le terme de « mariage pour tous » est destiné à nous sidérer et à désarmer la critique. Car comment peut-on être contre le mariage « pour tous » ? Une si jolie expression qui évoque la culture pour tous, la santé pour tous, ou encore une manif sympa, « Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais ».

    De même, le terme homoparentalité est-il tout sauf neutre. Ce néologisme a été forgé en 1997 par l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens – un lobby s’il en est. Le fait qu’il soit largement admis et repris aujourd’hui est une victoire sur les cerveaux. On impose le mot afin de banaliser la chose. Et l’ouverture de l’adoption aux couples homosexuels va faire monter les enchères sur le marché de l’adoption internationale, en augmentant la demande pour une offre stable ou en baisse du produit le plus convoité : un enfant en bas âge et en bonne santé (prix dans les agences américaines : 30.000 dollars). Bien sûr, là encore, on joue sur les mots en parlant de frais d’agence, de compensation des frais de grossesse, de donation (obligatoire) à l’orphelinat, ou autres euphémismes destinés à masquer la réalité de ce qui est un business.

    Penchons-nous à présent plus avant sur les questions autour de la procréation médicalement assistée (PMA), puisque le débat est en train d’émerger et que beaucoup moins de choses ont été dites sur ce point pour le moment.

    La Gestation pour autrui (GPA) d’abord : quelle jolie expression, n’est-ce pas ? Et ils y tiennent, à ce qu’on l’utilise, et font les gros yeux à ceux qui parlent de « mère porteuse » (les lecteurs qui auraient eu le courage de regarder Interdits d’enfants, le téléfilm de propagande diffusé sur France 2 le 9 janvier, comprendront de quoi je parle). Elle est si jolie, cette expression, se terminant par un mot français un peu désuet – autrui. Dans « autrui », on entend altruisme. « Autrui » nous rappelle aussi les Évangiles : « Fais à autrui ce que tu voudrais qu’il te fasse ».

    Pourtant si l’on examine la chose, où est l’altruisme ? Les mères porteuses sont rémunérées. Elles sont rémunérées parce que si elles ne l’étaient pas, il n’y aurait pas de mères porteuses. C’est aussi simple que cela. Au pays phare de cette innovation, les USA, le prix de la location d’un ventre est de 40.000 euros en passant par une agence (et beaucoup moins si les parties se mettent d’accord directement). L’autorisation de cette pratique dans d’autres pays a permis de casser les prix : c’est 10.000 euros en Inde et 20.000 en Ukraine. Seule une petite partie de ces sommes va aux mères porteuses elles-mêmes.

    Quant à la réciprocité (« Fais à autrui… ») qui est au fondement de la règle d’or de l’éthique et des Évangiles, parlons-en. On n’a encore jamais vu une Américaine de la classe moyenne supérieure louer son ventre à une Ukrainienne pauvre ! Les femmes qui louent leur ventre pour neuf mois ont toujours moins d’argent que celles qui ont recours à ce service. Comme souvent, ce rapport économique a aussi une dimension raciale. Ce sont souvent des femmes de couleur qui louent leur ventre pour la gestation de bébés le plus souvent blancs : des Noires américaines et maintenant, avec le développement du tourisme procréatif, des femmes indiennes ou thaïes. Il y a aussi, bien sûr, aussi des femmes blanches : des Américaines blanches de la petite classe moyenne qui ont besoin d’argent, par exemple pour payer la scolarité de leurs propres enfants, et aussi des Ukrainiennes et des Géorgiennes depuis 1997, c’est-à-dire depuis l’effondrement économique des pays ex-soviétiques.

    La « gestation pour autrui » est donc bien mal nommée. Sans doute est-ce volontaire. C’est un slogan publicitaire qui masque la violence du rapport de force économique. Il serait plus honnête de parler de mères porteuses et de maternité de substitution, comme le font les Anglo-Saxons, avec les termes surrogate mothers (opportunément abrégé en surrogates) et surrogacy. Mais ce qui gêne les tenants de la dite « GPA » dans le terme de « maternité de substitution », c’est qu’on nomme « mère » celle qui n’est pour eux que la gestatrice et en aucun cas la mère de l’enfant. La dite « GPA » a d’ailleurs explosé depuis que, après avoir séparé maternité sociale et maternité biologique, les évolutions de la médecine ont permis de diviser la maternité biologique elle-même en deux. En effet, les mères porteuses étaient rarissimes du temps où il fallait en passer par un rapport sexuel, et rares encore avec l’insémination artificielle car peu de femmes sont prêtes psychologiquement à abandonner ainsi leur enfant et à affronter le stigmate social qui va avec. Mais depuis que la fécondation in vitro (FIV) est maîtrisée, la porteuse ne fournit souvent que l’utérus (et tout son environnement évidemment), l’ovule ayant été fourni par une autre femme, laquelle peut être ou pas la mère d’intention ou mère sociale. Les Anglo-Saxons parlent alors de gestational surrogacy. Il faut toujours un ovule fécondé par du sperme et qui grandit dans un utérus pour faire un enfant, mais si l’ovule et l’utérus n’appartiennent plus à la même personne, alors la situation change du tout au tout et la « GPA » peut sortir de la marginalité. En effet, le lien de l’enfant avec la gestatrice est affaibli si celle-ci n’est pas aussi la mère génétique et surtout la situation juridique devient plus sécurisante pour les parents sociaux (le couple qui paye), en particulier si la mère sociale est aussi celle qui a fourni l’ovule. Dans ces conditions, la meilleure mère porteuse sera simplement celle qui a déjà des enfants, besoin d’argent, un mode de vie sain et qui présente le moins de risques de changer d’avis par la suite – finalement des conditions assez faciles à remplir, d’où l’explosion de la pratique.

    Et la meilleure « donneuse » d’ovules sera celle qui a le meilleur patrimoine génétique.

    Ceci nous amène à notre dernier point : le « don de gamètes » (ovules et spermatozoïdes).

    La rémunération des donneurs de gamètes est interdite en France. Il s’agit donc bien d’un don, mais malheureusement, du coup, il n’y a pas assez de donneurs. Et surtout il n’y a presque pas de donneuses d’ovules – leur extraction étant autrement plus compliquée et médicalement contraignante que celle du sperme. Donc les gamètes se vendent et s’achètent sur un marché procréatif mondialisé. Le sperme danois s’exporte dans le monde entier. Alors, combien ça coûte ? En Europe, le prix d’une FIV avec « don » d’ovules frais va de 4 500 à 6 500 euros, selon les pays et les cliniques, plus le voyage et le séjour dans les pays où cela se fait (Espagne, Grèce, certains pays de l’Est). De cette somme rondelette la donneuse reçoit au maximum 1.000 euros. C’est bien le moins pour un « don » qui implique des piqûres et des médicaments tous les jours pendant un mois, puis une opération avec anesthésie locale ou générale pour recueillir les ovules. Sans parler des conséquences à long terme sur la santé, que l’on ne connaît pas vraiment. A la différence de l’Europe, les tarifs aux États-Unis sont beaucoup plus différenciés car ils dépendent de la qualité génétique présumée de la donneuse. Des agences spécialisées présentent des catalogues de donneuses, avec antécédents médicaux et familiaux, mensurations, niveau d’étude et bien entendu photos (de la donneuse adulte et enfant). Une étudiante de Harvard de haute taille peut vendre ses ovules dans les 50.000 dollars, alors que les ovules les moins chers coûtent dans les 3.000 dollars. La loi du marché n’opère pas avec une telle brutalité en Europe dans la mesure où les receveurs (en général des couples) n’ont accès à pratiquement aucune information sur les donneuses.

    Finalement, quelle attitude adopter face à tout cela ? D’abord, lutter pour redonner aux mots leur sens. Ensuite, informer sur la réalité de ces pratiques complexes, sans juger à l’emporte-pièce les personnes en situation d’avoir à payer pour ce que les autres ont gratuitement. Enfin, prendre le pouvoir, au moins sur les esprits, et éduquer les jeunes générations pour les détourner de la marchandisation de l’humain. Sinon, de FIV en GPA et d’IVG en DPI (diagnostic pré-implantatoire), nous allons tout droit vers une nouvelle humanité inhumaine. Les publicitaires trouveront bien un sigle désincarné pour masquer le clonage vers lequel nous allons à brève échéance (les pratiques les plus en pointe de la FIV touchent d’ores et déjà au clonage) ou l’utérus artificiel qui, lui, est un horizon plus lointain.

    Catherine Cardaillac
    23/01/2013

    (*) Vladimir Volkoff, Petite Histoire de la désinformation. Du Cheval de Troie à Internet, Editions du Rocher, 1999, 314 pages

    Bibliographie et webliographie

    Deborah Spar, The Baby Business, Harvard Business School Press, 2006 (les chiffres sont datés mais les idées et les tendances y sont).

    Les agences spécialisées sont légion. A titre d’exemple :

    Correspondance Polémia – 10/02/2013

  • La tuerie de Sandy Hook

    Analyse critique de la tuerie de Sandy Hook du 14 décembre 2012 aux Etats-Unis officiellement perpétrée par Adam Lanza.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr