
Ce 14 avril 1912 à 23h40, l'officier de quart n’aperçoit l’iceberg que trop tard : le calme plat régnant cette nuit-là sur l'Atlantique Nord l'a privé de la frange blanche des vagues qui se brisent usuellement sur ses flancs et, pour des raisons inexplicables, les veilleurs ne disposent pas de jumelles ! De surcroît, il s’agit d’un « iceberg bleu », un bloc de glace qui, en se détachant de la banquise, s'est retourné et présente à l'air libre son fond bleuâtre, peu visible. Il est à moins de 500 mètres sur la route directe du navire de 46.000 tonnes lancé à plus de 22 nœuds. Pour prendre une décision rationnelle, il manque à l'officier deux informations essentielles : la distance précise le séparant encore de l’iceberg ainsi que la distance nécessaire pour stopper le géant des mers.