
La France révèle avec une évidence accrue de jour en jour une fracture entre sa caste dirigeante et la nation. Le centralisme parisien, la place excessive de la haute fonction publique, formée dans le même moule et protégée durant une vie entière des aléas auxquels sont exposés la plupart des Français, expliquent cette situation que les luttes idéologiques et la concurrence pour s’emparer du pouvoir rendent plus dangereuse encore pour le pays. Avec le temps, le bilan s’assombrit. La France est mal gouvernée et court d’échec en échec notamment depuis 1981. Sa chute dans le classement des puissances économiques, l’effondrement de son école, le désastre sanitaire récent en portent témoignage. Les manifestations de 2018 lorsque les Gilets Jaunes n’étaient pas infestés par l’extrême-gauche traduisaient ce désaveu d’un pouvoir inopérant et injuste par un peuple indigné. Mais, de manière plus sourde, la montée de l’abstention est un autre signe du retrait de la Plèbe, cette sécession par laquelle à Rome les plébéiens manifestaient leur réprobation à l’encontre des patriciens en se retirant de la Cité. Or, ce qui frappe le plus dans le fossé qui se creuse entre l’oligarchie et la nation, c’est que la première ne se contente pas d’une mauvaise gouvernance, elle peut être accusée de trahison. Certes, cela s’est déjà produit lorsque la France était occupée, mais elle ne l’est plus, à moins qu’il faille donner raison aux thèses de Renaud Camus sur le remplacement de population, l’occupation par les immigrés, et la colonisation inversée qui en découle….
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