Autrefois, les pieuses dames patronnesses se retrouvaient à l’heure du thé, et devisaient un peu tristement en secouant la tête sur les péchés du temps – le sujet du dernier prêche du curé – les turpitudes dans lesquelles tombaient leurs pauvres, bien qu’elles les exhortassent à la vertu. C’était parfois décourageant.
Aujourd’hui, ce n’est plus dans un fauteuil Napoléon III mais au micro rouge – au propre comme au figuré – de France Inter que les mêmes, aux allures un peu plus punk, 2020 oblige, se lamentent. Leur curé à elles, c’est Daniel Schneidermann ou autre figure longue comme un vendredi Saint de la gauche morale, et Dieu sait s’il y a du monde qui se bouscule depuis des dizaines d’années dans ces séminaires. Léa Salamé et Sonia Devillers – journaliste de France Inter dont la passion est la « fachosphère », elle en collectionne les déclarations, les saillies, les bad buzz, les pensées et les arrière-pensées… à chacun ses hobbies, mais il y en a qui ont été invités à dîner un mercredi pour moins que ça – cherchent une solution pour retenir leurs gens, ceux que leurs certitudes hautaines, leur mépris bienveillant (ou pas), et tous leurs discours déconnectés poussent vers… CNEWS. Elles s’imaginaient peut-être naïvement qu’ils leur appartenaient de droit, qu’ils avaient signé – d’une croix – quelque-part, ou qu’ils leur devaient une reconnaissance éternelle pour leur apporter tous les matins, dans les médias du service public, leur petit panier plein d’idées toutes faites, mitonnées par leur soin, de politiquement correct tricoté tout l’hiver de leurs blanches mains pour tenir chaud au cerveau.