À Saint-Denis, deux policiers ont été filmés tenant des propos racistes contre un délinquant qu’ils venaient d’interpeller. Ils ont été immédiatement suspendus. Les médias repassent en boucle la vidéo impliquant les deux impétrants. Sans vouloir excuser les paroles imbéciles des agents, il faut quand même constater qu’il y a deux poids deux mesures. Dans cette période dure, tendue, les forces de l’ordre sont soumises quotidiennement à la violence, aux diatribes, aux quolibets.
Hier soir, à Colombes, des policiers municipaux ont été visés par une voiture folle, conduite par un « déséquilibré » qui a foncé sur eux, expliquant qu’il voulait venger les malheurs de la Palestine et la débâcle de Daech. Bilan : deux agents dans un état grave. Les policiers ont de quoi être tendus, au vu des risques qu’ils prennent. On leur demande de faire preuve de maîtrise, c’est-à-dire de se laisser insulter, cracher dessus, parfois brutaliser, pour éviter d’enflammer les banlieues. Et quand deux d’entre eux sont pris en faute, les voila brûlés en place publique sur le bûcher médiatique. N’y aurait-il donc que la racaille et les « déséquilibrés » pour mériter des circonstances atténuantes ? Seuls les délinquants des quartiers ont droit à pléthore d’avocats sur tous les plateaux, qui plaident sans rire la victimisation sociale dans le pays qui dépense le plus pour l’assistanat et les aides en tous genres ?