Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France et politique française - Page 2005

  • Immigration. Quel impact sur le marché du travail ?

    immigration-marche-travail-impact-588x330.jpg

    L’immigration que la France connait de façon croissante n’a pas que des conséquences sur son peuplement et sa composition culturelle. Elle a des impacts concrets sur le marché du travail.

    Alors que l’économie du pays stagne depuis plusieurs années, le recours massif aux travailleurs étrangers, qu’ils soient issus de l’Union européenne ou de pays tiers, aboutit à restreindre le nombre de postes accessibles aux autochtones et tire à la baisse les rémunérations. L’augmentation du nombre d’expatriations de français pourrait bien être le symptôme de la substitution d’une partie croissante de travailleurs français par des travailleurs étrangers.
    Le travail détaché : le dumping social organisé

    Le principe de libre circulation des biens et des personnes dans les pays de l’union européenne concerne aussi le monde du travail. Il trouve une traduction dans la possibilité pour les entreprises de détacher temporairement des salariés pour travailler dans un autre pays européen que celui où elles sont basées. Destiné à faciliter la mobilité des travailleurs, le détachement est devenu une véritable aubaine dans certains pays.

    Un des intérêts du recours au travail détaché – outre des formalités allégées par rapport à l’expatriation – vient du fait que les cotisations sociales continuent à être payées dans le pays d’origine. Un récent rapport parlementaire parlait pudiquement à ce sujet d’un « avantage économique réel » (1). La France figurant parmi les pays ayant les cotisations sociales les plus élevées en Europe (2), le travail détaché y est en plein essor. La Cour des comptes constatait en 2016 (3) que « la France apparaît comme le deuxième pays d’accueil de travailleurs détachés (..), largement après l’Allemagne ». L’augmentation du nombre de travailleurs détachés en France est vertigineuse : de 7 500 en 2000, ils sont passés à 517 000 en 2017 (chiffres 2018 non connus à ce jour) (4).

    Outre le manque à gagner en termes de cotisations sociales, c’est tout un tissu de petites et moyennes entreprises qui est menacé, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (5). Ce sont autant d’emplois qui ne pourront pas être pourvus par des artisans et des salariés français.

    Le phénomène a pris une telle ampleur qu’en 2016, le gouvernement Valls a menacé de ne plus appliquer la directive sur les travailleurs détachés (6). Le Premier ministre de l’époque n’avait pas de mots assez durs pour fustiger le dumping social « insupportable » et le fait que les cotisations sociales des travailleurs détachés n’abondaient pas les caisses de la sécurité sociale.

    Résultat d’un compromis entre pays européens, une nouvelle directive sur le travail détaché a été adoptée en juin 2018. Elle vient d’être transposée en France par ordonnance (7). La « victoire » du président Macron dans la négociation de cette directive, annoncée par certains organes de presse à l’époque (8), a un goût amer : les mesures concernant la rémunération versée aux salariés et la limitation de la durée du détachement devraient avoir peu d’impact. D’une part, car elles ne correspondent pas à la réalité du travail détaché (en terme de salaire versé et de durée moyenne des prestations)(9). D’autre part car elles ne mettront pas un terme à l’intérêt économique de recourir à ce type d’emplois.

    Pire, sous la pression de pays d’où sont issus de nombreux travailleurs détachés exerçant en France, le projet de taxe que devaient payer les entreprises ayant recours à ce type de prestation a été abandonné en rase campagne (10). Le dumping social a encore de beaux jours en France, avec son corollaire, la destruction d’emplois…
    L’immigration de travail extra-européenne : braconnage de compétences et rémunération en berne

    En dépit du chômage de masse que connait la France, de plus en plus de travailleurs extra européens viennent travailler en France. Le nombre de premiers titres de séjour délivrés pour le travail a en effet triplé depuis 2007 (11). De 11 000 nouveaux titres de travail délivrés cette année-là, on passe à 32 800 en 2018. Le gouvernement Philippe accompagne, voire accélère, la tendance à la hausse que l’on observe depuis plusieurs années.

    La Loi asile et immigration adoptée en 2018 par les députés En marche en est un exemple. Elle élargit de façon significative les critères d’accès au marché du travail français aux extra-européens(12). Des titres de travail peuvent notamment être octroyés aux étrangers « participant au développement économique, à l’aménagement du territoire et au rayonnement de la France » et aux demandeurs d’asile.

    Le marché du travail des cadres est particulièrement concerné par la concurrence entre salariés nationaux et étrangers. Si une tension sur ce marché a été observée ces derniers temps (13), la volonté « d’attirer des talents étrangers en France » pour y faire face n’est pas sans conséquence. Elle se traduit par :

    – La chasse aux compétences à l’étranger, notamment au Maghreb. Cette pratique amène un journaliste marocain à parler de braconnage (14). L’afflux d’ingénieurs maghrébins, en particulier dans le secteur informatique, pourrait bien être la conséquence de la politique salariale des entreprises françaises, qui s’adaptent aux nouvelles « règles du jeux » posées par les pouvoirs publics.

    Face à des rémunérations peu attractives, on trouve d’un côté des cadres et des jeunes diplômés français qui ne veulent pas dévaloriser leurs qualifications, et de l’autre, des jeunes étrangers, moins regardants sur le salaire, dont le travail en France est autorisé pour certains métiers. On vous laisse deviner l’issue de cette concurrence. Les conséquences sont tangibles au Maghreb, avec une fuite des cerveaux vers l’Europe, qui ruine l’effort de formation fait par ces pays.

    On trouve là une illustration de ce que développe Paul Collier, un universitaire anglais (15) dans un ouvrage récemment traduit en France : l’immigration, « loin d’être une chance, (…) fragilise l’Europe et appauvrit l’Afrique ».

    – Une tension à la baisse sur les salaires. La possibilité de recruter des salariés peu exigeants en termes de rémunération a un impact sur les salaires « proposés » en France. Des baisses des rémunérations des postes les plus qualifiés sont même observées depuis plusieurs années (16). Les postes moins qualifiés ne sont pas en reste.

    Cette situation aboutit à ce que de plus en plus de français s’expatrient, attirés par un meilleur salaire à l’étranger. Selon les dernières estimations, ils seraient 2,5 millions à vivre en dehors de nos frontières. Un chiffre en augmentation de 5% par an(17).

    Sous la pression à la baisse du coût du travail, c’est une substitution partielle de salariés sur le marché du travail qui a lieu sous nos yeux, accompagnée, voire promue, par les politiques libérales et « progressistes ». C’est aussi un changement de population et de culture.

    Le travail clandestin : des régularisations facilitées

    Une autre forme de concurrence avec les travailleurs français vient du travail non déclaré réalisé par des étrangers. Les effets sur le marché du travail sont là encore négatifs : les entreprises françaises employant régulièrement leurs salariés et payant leurs cotisations sociales subissent une concurrence déloyale. C’est également un manque à gagner en termes de recettes fiscales, sociales, etc.

    Si le travail réalisé par les étrangers sans titre organise une concurrence déloyale, c’est aussi un moyen pour les étrangers en situation irrégulière… d’être régularisés ! « L’admission exceptionnelle au séjour » est ainsi accordée chaque année à plusieurs milliers d’étrangers sur la base d’une activité professionnelle réelle mais non déclarée (18). Ce type de mesure, comme le travail détaché et l’ouverture toujours plus grande du marché du travail aux étrangers, est prise sous la pression des institutions européennes (19).

    Pendant ce temps, le chômage en France reste à un niveau très élevé(20). Le nombre de chômeurs de longue durée continue sa progression. Comme si ceux-ci étaient désormais considérés comme un stock incompressible composé d’individus inemployables. La population jeune n’est pas en reste : l’OCDE estime à 2,8 millions le nombre de jeunes en France qui ne sont ni en emploi, ni en formation. Parmi eux, 40% seraient issus de l’immigration (21). Dans ces conditions, l’ouverture toujours plus grande du marché du travail français et la pression à la baisse sur les rémunérations ne sont pas sans risque. La révolte des gilets jaunes et la montée des partis dits populistes pourraient bien en être une illustration.

    Paul Tormenen

    Texte repris du site Polémia

    (1) « Rapport d’information sur le détachement des travailleurs au sein de l’Union européenne ». Assemblée nationale. 19 octobre 2017.

    (2) « Salaires et coût du travail en Europe ». Insee. 2017.

    (3) « La lutte contre la fraude au travail détaché ». Cour des comptes. 2019.

    (4) « Travailleurs détachés, combien sont-ils ?». Le Figaro, 12 février 2017.

    (5) « Rapport d’information sur la proposition de directive relative à l’exécution de la directive sur le détachement des travailleurs ». Assemblée nationale. 29 mai 2013.

    (6) « La France menace de plus appliquer la directive sur le travail détachés ». Challenge. 4 juillet 2016.

    (7) Ordonnance 2019-116 du 20 février 2019 concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services.

    (8) « Travailleurs détachés, la victoire de Macron ». Libération. 24 octobre 2017.

    (9) « Ordonnance Travail de transposition de la directive du 28 juin 2018 sur le détachement du salarié ». Hervé Guichaoua. 23 février 2019.

    (10) « Le gouvernement abandonne la taxe sur le travail détaché ». BFM TV. 20 décembre 2017.

    (11) « L’admission au séjour. Les titres de séjour ». Ministère de l’intérieur. 15 janvier 2019.

    (12) « Etude d’impact de la loi asile et immigration ». Assemblée nationale. 20 février 2018.

    (13) « 2019, vers un nouveau record pour l’emploi des cadres ». La Tribune. 20 février 2019.

    (14) « Pénurie d’informaticiens en France : la chasse aux compétences maghrébines tourne au braconnage ».Chankou.overblog. 22 février 2019.

    (15) « ‘L’émigration permanente vers l’Europe prive l’Afrique de ses jeunes les plus brillants’. » Le Figaro. 15 février 2019. Voir également l’article sur le livre « Exodus » sur le site de Michèle Tribalat.

    (16) « Emplois, rémunérations, les diplômés des grandes écoles moins bien lotis qu’on le croit ». Capital. 16 juin 2015.

    (17) « L’expatriation des ingénieurs, un phénomène croissant ». Jobingénieur.« Hausse du nombre d’expatriés français ». RFI. 10 mars 2017.

    (18) « Plan caché de régularisation de sans-papiers : de quoi s’agit-il ? ». Le Figaro. 19 avril 2018.

    (19) « Le recrutement des travailleurs immigrés. France 2017 ». Page 300. OCDE.

    (20) « Chômage: Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 1,1% au quatrième trimestre ». 20 minutes. 25 janvier 2019.

    (21) « En France, 40% des jeunes sans emploi sont issus de l’immigration ». Valeurs actuelles. 21 janvier 2019.

    https://fr.novopress.info/213878/immigration-quel-impact-sur-le-marche-du-travail/

  • La gauche, l'islamisme et leur mystère

    6a00d8341c715453ef0240a4438b17200c-320wi.jpgLa dernière édition de Valeurs actuelles,[1] titrait la semaine écoulée, sur les islamo-gauchistes. L'hebdomadaire conservateur enquête en effet "chez les anti Finkielkraut au cœur d'une dérive française".  Et il mettait en exergue trois représentants emblématiques de cet islamo-gauchisme : Hamon, Plenel et Ramadan. Une telle plongée devrait ouvrir les yeux de tous ceux qui, en toutes circonstances, mettent en accusation et désignent pour méchants du film, les populistes (pouah !), les nationalistes, coupables de tous les maux.

    Le mariage de la gauche et de l’islamisme ne produit pas seulement des attitudes absolument indignes, il relève de l’absurdité.

    Absurde en effet, du moins en apparence, ce paradoxe, l'un des plus surprenants du spectre politique européen. Il peut être appelé à juste titre l'islamo-gauchisme. L'expression ne détonne même plus.

    Sans appartenir en rien à la vieille gauche, on peut sans trop de polémique la créditer d'un complexe à la fois laïc, égalitaire, à prétention scientifique, tourné vers ce que les réactionnaires considèrent comme une illusion : le progrès.

    L'islamisme au contraire, sous aucun de ces aspects, n'adhère à de telles références.

    La sacro-sainte laïcité devrait naturellement s'opposer à tout ce qu'enseignent les différentes écoles théologiques et jurisprudentielles coraniques. La religion y inspire chaque chose. Elle se mêle de chaque action, s'insinue dans la moindre pratique, si possible en imitant le comportement supposé du fondateur, il y a quelque quatorze siècles[2]. Les hiérarchies sociales, familiales, conjugales, lui paraissent immuables, dictées par des lois divines.

    Tous ceux qui voudraient, à l'instar des Occidentaux, faire de la Science ou bien un absolu, ou bien une réalité que les écritures sacrées ne sauraient préempter, paraissent, au musulman pieux, des chiens d'infidèles. Quant à l'évolution du monde vers une sorte d'aimable un point oméga, téléologie implicite et optimiste de toutes les gauches, voilà qui paraît, là aussi, aux croyants de l'islam au mieux une billevesée, au pire un blasphème. La fin des temps ne se révélera pas au terme de jours meilleurs mais au contraire dans le chaos et la douleur.

    L'incompatibilité des deux visions du monde paraît totale.

    Et pourtant, tous les jours, ce sont bien des gens classés à gauche qui font mine de prendre parti, en Europe, pour accorder plus de places aux adeptes de l'islam.

    À divers égards, on peut penser qu'il s'agit d'une simple tactique électorale. Dans la politologie américaine, le parti démocrate fédère les voix des minorités ethniques.

    Cela s'est progressivement installé aussi bien en France.

    Le progrès économique a privé les partis marxistes de leur clientèle prolétarienne d'autrefois. Le parti communiste en est réduit en France à des pourcentages de misère, y compris dans ses vieux bastions rouges. Quant aux socialistes, il y a bien longtemps que son problème a pu être dénoncé comme un complexe de "prolophobie". L'expression semble avoir été inventée par un conseiller en communication de l'équipe Hollande[3]. Sa clientèle ne se situe même plus dans les fiefs résiduels de la CGT, chez les personnels à statut, mais dans les couches moyennes de la fonction publique. Le mythe, le soupçon antiraciste, a pu bénéficier au second tour, pendant un quart de siècle aux politiciens socialistes. Ce fut toute l'habileté d'un Mitterrand de dessiner un échiquier à partir des années 1980, puis de la campagne de SOS Racisme.

    Depuis, la pratique quotidienne a sans doute détruit, au bout de quelque 30 ans, une part de cette mythologie antiraciste auprès des populations qu'elle ne parvient plus à rassembler que du bout des lèvres, au second tour.

    Mais la gauche du nouveau monde, de plus en plus, est bel et bien devenue le parti des complaisances pour l'islamisme et pour tous ses corollaires, les bandes voyoucratiques de casseurs et de pillards, les trafics de drogue, l'antisémitisme des banlieues mais aussi les profanations quotidiennes, impunies et ignorées des médias, des églises et des cimetières chrétiens.

    Cette gauche du nouveau monde est ainsi devenue le parti de la destruction méthodique du pays et de l'Europe.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Numéro 4298 du 28 février au 6 mars
    6a00d8341c715453ef0240a490dc9a200b-120wi.jpg[2] cf. "Qui était Mahomet" par Henri Lammens.
    [3] cf. article "Il faut chasser des instances du PS les réflexes de prolophobie". François Kalfon, secrétaire national du PS aux études d'opinion, retrace la relation du parti aux électeurs populaires et analyse la situation actuelle.

    https://www.insolent.fr/2019/03/la-gauche-lislamisme-et-leur-mystere.html

  • Pour Nicolas Gauthier, de Boulevard Voltaire, Jean-Pierre Stirbois était le précurseur du RN actuel...

    2018 12 JPS FLYER.jpg

    Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire cliquez ici

    Il y a maintenant plus de trente ans, un funeste 5 novembre 1988, Jean-Pierre Stirbois perdait la vie dans un accident de voiture. Même si le statut de numéro deux n’a jamais officiellement existé au Front national, il l’était de fait, en sus d’être la cheville ouvrière historique du mouvement lepéniste. Poursuivant leur travail de remise à l’honneur des divers courants dissidents du siècle dernier, les Cahiers d’histoire du nationalisme ont consacré un essai des plus fouillés à cette figure politique aujourd’hui un peu oubliée.

    Si l’intérêt de cet ouvrage consiste évidemment à avoir été rédigé par des témoins de l’époque, compagnons de militantisme pour la plupart, il réside aussi en ce fait voulant que l’on puisse, une fois encore, constater que l’Histoire n’est souvent rien d’autre qu’un éternel recommencement. Ainsi, l’homme qui contribue largement à professionnaliser l’ancêtre de l’actuel Rassemblement national met-il déjà l’accent sur ces deux axes majeurs que sont l’implantation locale et la nécessaire dédiabolisation de la formation en question. Nous sommes en 1983 ; comme quoi, rien de bien neuf sous le soleil.

    L’implantation, c’était banal. Mais la dédiabolisation, ça l’était moins, ce, d’autant plus que Jean-Pierre Stirbois n’a rien d’un bourgeois soucieux de sa bonne réputation : il vient de la droite activiste et non point de celle des salons. L’Histoire est ironique, puisque ce sont généralement ses anciens fidèles qui reprocheront ensuite à une Marine Le Pen de mettre en œuvre cette même dédiabolisation. Autre paradoxe : cet homme, on l’a vu, issu de la radicalité, est le premier à chercher des alliances vers une droite plus traditionnelle. Ce qu’il fait avec succès à la mairie de Dreux, en 1983, en concluant une alliance de circonstance avec le RPR. Trois ans plus tard, il est encore l’un des maîtres d’œuvre du Rassemblement national première manière ; soit cette union avec les droites centriste et gaulliste ayant permis au Front national de constituer un groupe parlementaire de trente-cinq députés élus à la proportionnelle.

    Pareillement, il a souvent été fait grief à Marine Le Pen de se « gauchiser » avec un programme économique dont la coloration serait à la fois trop sociale et étatique. Pourtant, elle ne fait ici que revenir aux fondamentaux historiques du Front national. Ainsi Jean-Pierre Stirbois vient-il du Mouvement jeune révolution ; mouvement qui prône une doctrine solidariste dont le maître mot, « Ni banques ni soviets », laisse augurer d’une feuille de route n’ayant que peu à voir avec le « thatchero-reaganisme » de ce mouvement, à l’orée des années 80.

    Le journaliste Francis Bergeron, du quotidien Présent, et qui fit partie de la très méconnue aventure solidariste, rappelle ainsi : « Historiquement, le solidarisme développait un discours au fond assez centriste ou social-chrétien, bâti notamment par les réformistes russes et antisoviétiques, dans les années trente, une troisième voie. […] En France, le politicien radical et franc-maçon Léon Bourgeois avait posé les bases d’un solidarisme. […] Il est considéré comme le précurseur de la théorie de l’État-providence, qui fit les beaux jours des pays scandinaves, même s’ils furent atteints de fiscalisme confiscatoire, avant qu’ils ne soient noyés sous la déferlante migratoire. »

    De même, on se souviendra que, lorsque Marine Le Pen accéda à la présidence du Front national, il lui a aussi été fait reproche de « bazarder » certains « fondamentaux » d’ordre moral, la « remise en cause de l’IVG » au premier chef. On constatera que ces thèmes sociétaux brillaient par leur absence dans le programme lepéniste d’alors. Invoquer la tradition d’une formation politique, c’est bien ; la connaître, c’est mieux encore.

    Alors, Marine Le Pen, fille spirituelle de Jean-Pierre Stirbois ? Les auteurs de ce passionnant ouvrage ne vont certes pas jusque-là. Il n’empêche que certains parallèles, à quelques décennies de distance, demeurent pour le moins troublants.

    Pour acheter ce Cahier d'Histoire du nationalisme sur Jean-Pierre Stirbois cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/03/11/pour-nicolas-gauthier-de-boulevard-voltaire-jean-pierre-stir-6134906.html

  • “Leur” Europe et celle de Guillaume Faye

    europe-tableau-Delecluze.jpgL’agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA) entend prendre toute sa part dans cette nouvelle mission sacrée consistant à lutter contre les fakes newsfausses nouvelles et autres infox qui menaceraient la pérénité de la doxa progressiste et bruxelloise et qui seraient de nature à entacher la validité des scrutins électoraux. Dans cette optique, l’ENISA a appelé à la mise en place de législations dans chacun des pays de l’UE. Une préoccupation relayée par l’ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, qui préside au parlement européen l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE). «Notre démocratie et l’intégrité des prochaines élections sont en jeu. Une régulation est indispensable » a déclaré ce dernier. Propos approuvés par Stanislas Guerini, patron de LREM, pour qui le RN est un vecteur « fausses informations sur le sujet européen», et qui voit dans l’ALDE « un allié naturel ». On a certes les amis qu’on mérite… Infox qui étaient au coeur des préoccupations des Assises du journalisme dont la 12e édition se déroulait à Tours cette fin de semaine, en présence du ministre de la Culture, ex LR rallié au macronisme Frank Riester.

    A cette occasion un sondage Viavoice a été diffusé et relayé par le JDD sur la perception des médias par nos compatriotes. Une enquête qui pointe l’incertitude des Français sur la fiabilité des informations auxquelles ils ont accès avec la montée en puissance continue des réseaux sociaux et d’internet comme vecteurs de diffusion de nouvelles et d’analyses. «85% des sondés pensent qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de rumeurs ou de fausses informations sur Internet et les réseaux sociaux ; 72% qu’il est de plus en plus difficile de distinguer le site d’un média sérieux relayant de vraies informations, et des sites relayant toutes sortes d’informations non vérifiées. » Ils sont 66% à «(attendre) en priorité des médias qu’ils vérifient les informations fausses, les rumeurs, la désinformation (+5 points par rapport à 2018)», 56% estiment que « le journalisme doit être en priorité un intermédiaire entre pouvoir et contre-pouvoir »

    Pour autant, les critiques sur les gros médias institutionnels pleuvent : «63% des Français, médias et journalistes disent tous la même chose ou presque (…).  Pour 77% des sondés, les médias privilégient toujours les informations sensationnelles ou la violence quand 72% pensent que les médias ne donnent pas la parole à tous les points de vue de manière équitable. 70% estiment que les contenus des médias sont influencés par leurs actionnaires qui les financent tandis que 66% pensent que les contenus des médias sont influencés par les personnalités politiques au pouvoir puisque c’est en partie l’Etat qui les finance. 64% disent que les journalistes sont trop proches du pouvoir et des élites politiques et économiques. »   Ce constat, ce sentiment,  a-t-il  poussé certains Gilets jaunes très remontés  à s’introduire samedi à Tarbes dans un temple maçonnique appartenant à la secte  du Grand Orient de France (GODF)Une effraction qui a donné l’occasion à Christophe Castaner, lui aussi expert en fake news, de se livrer à son triste numéro d’amalgame habituel sur twitter avec sa finesse légendaire : «Après les juifs, les francs-maçons… Quand la bêtise rivalise avec l’intolérance la plus crasse.»

    En fait d’intolérance, Jérôme Bouvier, président de Journalisme & Citoyenneté et organisateur de ses Assises du journalisme faisait part de ses inquiétudes: «Les médias :tous les mêmes? Si l’on accepte l’idée que 35.000 journalistes parlent d’une même voix, que des milliers de médias disent la même chose, comment s’étonner que l’on puisse ensuite faire siffler le parti des médias dans les meetings politiques? ». Il est vrai que cette même enquête relève que «72% des Français pensent que certains responsables politiques ont une part de responsabilité dans cette violence à l’égard des journalistes, en instrumentalisant la colère des gens, ils sont même 15% (et 8% des sondés ne se prononcent pas) à  comprendre les agressions de journalistes. »

    La fronde des Gilets Jaunes est bien évidemment passée par là, sachant que «53% des Français estiment que la plupart des médias ont mal couvert le mouvement des Gilets jaunes» (35% des sondés estiment les médias ont davantage donné la parole à l’exécutif ). Les violences ont été encore nombreuses lors de cet Acte XVII de la mobilisation et elles n’ont pas toujours retenu l’attention des JT. C’est là où l’utilité des réseaux sociaux, des sites alternatifs se révèle: ils obligent au moins les gros médias à ne pas faire totalement l’impasse sur une réalité que les bailleurs de fonds et les soutiens de la macronie ne souhaiteraient pas forcément voir étaler au grand jour.

    C’est d’ailleurs un lanceur d’alerte qui ne craignait pas d’exposer une critique radicale du Système qui nous a quittés la semaine dernière en la personne de Guillaume Faye. Paix à son âme, Sit tibi terra levis. Né en 1949, essayiste, intellectuel de la Nouvelle droite, membre du GRECE jusqu’au milieu des années 80, célébré ces dernières années par le mouvance identitaire dont il était une référence,  son poids dans   le débat des idées a été souligné aussi bien par le politologue Stéphane François dans un article publié sur le site d’extrême gauche antifa La Horde,  que sur celui en toute logique de novopress.

    Nous ne partagions pas, note Bruno Gollnisch,  toutes les vues et analyses de Guillaume Faye, héraut de la nation européenne, mais le FN l’avait reçu dans le cadre d’un colloque au début des années 2000. Les préoccupations qui étaient celles de l’auteur de L’Archéofuturisme et de La colonisation de l’Europe sur les conséquences de l’invasion migratoire ne nous étaient pas totalement étrangères. Nous l’avions cité à plusieurs reprises sur notre blogue et nous partagions notamment son procès du « réalisme » des politiciens de l’Etablissement, qu’il opposaitil y a quarante ans, dans son  Nouveau discours à la nation européenne , au volontarisme de ceux qui luttent contre le déclin de notre pays, de notre civilisation. La défense du réel, n’est pas en effet le réalisme des démagogues …

    « La fausse sagesse des réalistes écrivait-il, habillée d’une compétence et d’un savoir imaginaires, est bien la plaie de notre époque. Rien de plus pratique pour ne pas agir et ne pas exercer sa décision, sa volonté, son choix que d’évoquer la sagesse, la prudence, la compétence, que de laisser faire le temps. Or le temps joue toujours contre l’homme (…). Le réalisme : grand argument des irréalistes et des faussaires (…). Seuls les vaincus sont réalistes, mais au fond d’eux-mêmes, ils savent bien que le réalisme en politique, ce n’est que le mot poli pour lâcheté. »

    Il disait vrai quand il rappelait que « le risque majeur qui pèse sur l’Europe » provient de la conjonction de  «deux facteurs»: «une pression migratoire gigantesque en provenance majoritaire d’Afrique corrélée à une dénatalité et à un vieillissement démographique considérables de l’Europe (…). S’il se poursuit, ce déclin démographique de l’Europe sera synonyme de déclassement économique, de paupérisation, de perte d’influence et de puissance.» « La démographie détermine l’histoire et oriente le destin des peuples et des États. Plus encore que les évolutions politiques, idéologiques, religieuses. La démographie est l’infrastructure principale et non pas l’économie (position marxiste et libérale). Les menaces catastrophiques sur l’identité européenne, par exemple, avec l’immigration et l’islamisation incontrôlées, relèvent de la démographie.»

    Il parlait d’or également, quand il s’inquiétait du soft génocide en cours en France et dans nos nations européennes, par l’utilisation d’agents corrosifs  qu’il exposait en les détaillant : «Encourager l’immigration», «Favoriser l’islamisation», «Appauvrir et taxer les classes populaires et moyennes autochtones», «Mener une politique antifamiliale et antinataliste», «Pratiquer la discrimination positive», «Assurer l’impunité judiciaire des délinquants d’origine étrangère», «Détruire la transmission culturelle dans l’Éducation nationale», «Réprimer et punir tous les résistants à l’idéologie dominante»…

    Dans  L’Archéofuturisme, paru il y a 21 ans, Guillaume Faye expliquait aussi  en quelques lignes les vraies raisons de l’hostilité des partis du Système au FN.

    Le FN expliquait-il, « est un empêcheur de tourner en rond. Il brise en la dévoilant et en ne la pratiquant pas la règle du jeu de la classe politique, c’est-à-dire le carriérisme appuyé sur le pacte gauche-droite. Il fait de la politique là où il était convenu qu’on fit des affaires. Il a des idées et pousse au débat, là où est entendu que les idées sont dangereuses (parce qu’elles divisent et réveillent l’esprit du peuple) et qu’on ne remet pas impunément en cause un système fondé sur la décérébration du peuple par les élites de la société du spectacle. Il exige du pouvoir des solutions concrètes aux difficultés pratiques, là où il semblait évident qu’un gouvernement doit communiquer et manœuvrer pour être réélu et non pas  réussir pour convaincre. Il rompt la loi du silence en osant révéler une vérité sociale et politique catastrophique ».

    Bref, « le FN est diabolisé, non point pour d’hypocrites raisons morales, mais parce qu’il est trop démocratique et trop politique, parce qu’il menace directement la carrière de politiciens influents, de partis institués, de lobbies les plus divers, par le danger permanent qu’il fait peser de convaincre le peuple ».

    Propos qui n’ont rien perdu de leur pertinence et que certains seraient bien inspirés de méditer, quand bien même, comme tout outil humain, le FN/RN n’est pas parfait.

    https://gollnisch.com/2019/03/11/leur-europe-et-celle-de-guillaume-faye/

  • Mathieu Bock-Côté : « Vive la France de Luchini ! »

    3589888957.jpg

    CHRONIQUE - Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. [Le Figaro, 8.03]. Mais Bock-Côté va plus loin lorsqu'il dénonce « la bêtise des modernes » et plaide pour la redécouverte de la beauté. N'oublions pas qu'au fond de notre engagement politique, il y a cette motivation et cette quête. LFAR 

    « La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement. »

    Fabrice Luchini est de retour au cinéma. C'est une bonne occasion de parler de lui.

    Je le confesse sans gêne: j'en suis un admirateur passionné et je tolère bien mal qu'on cherche à nuancer mon enthousiasme. Cela arrive très rarement d'ailleurs. Ceux qui n'ont pas le cœur froid aiment cette figure d'exception. Luchini rappelle que la culture ne se confond pas avec les produits engendrés par l'industrie du divertissement. Les gens qui se présentent à ses spectacles ne vont pas voir qu'un performeur, comme on le dit chez les Américains. Ils cherchent à se mettre en contact avec ce que la société contemporaine leur dérobe, c'est-à-dire la grande culture, qui a été progressivement chassée de l'espace public, au nom d'une lutte contre l'élitisme dont elle devenait l'affreux symbole. Ceux qui se présentent aux spectacles de Luchini ne sont-ils pas à la recherche d'un héritage qu'on leur a dérobé, et même du monde auquel il était associé ?

    L'homme contemporain sent bien la sécheresse spirituelle de son époque mais, si on lui offre l'occasion de renouer avec les grandes œuvres sans que l'exercice ne soit péniblement scolaire, il peut soudainement s'animer comme un assoiffé dans le désert qui vient enfin de trouver une oasis. La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement, pour peu qu'on le place devant une représentation ou une autre de la beauté, et plus encore s'il s'agit de la beauté de la langue. On a beau proscrire la mélancolie et la nostalgie, en expliquant que rien n'était mieux avant, il n'en demeure pas moins que le sentiment de la perte hante notre temps. Arrive un jour où la chose devient intolérable même au commun des mortels. Il commence alors à chercher à tâtons. Il vient de découvrir la question du sens et devine qu'il ne trouvera pas une réponse satisfaisante en s'enfermant dans le présent.

    Il vaut la peine de méditer sur le parcours de Luchini. C'est en embrassant sans nuance son pays qu'il l'a conquis. Voilà un fils d'immigré, parti d'à peu près rien, et qui a gravi les échelons de l'ascension sociale en s'appropriant la part la plus intime et la plus universelle de la culture française. La plus intime, car la France entretient un rapport absolument unique à la littérature. Elle y voit une manière privilégiée d'aborder l'expérience humaine, mille fois plus riche que le savoir construit par les «sciences sociales». La France est ce pays où la littérature n'est pas qu'un divertissement sophistiqué mais une manière d'aborder l'existence. La plus universelle, car c'est ainsi que la France parle au monde. Rendu au sommet, Luchini rend à son peuple son héritage littéraire. Comme on dit platement, il démocratise un savoir essentiel, il éveille peut-être même quelques vocations littéraires. On imagine très facilement un spectateur rentrer chez lui après Poésie ? et chercher dans sa bibliothèque un grand livre qu'il regrette de ne pas avoir terminé.

    Luchini incarne la France comme patrie littéraire. Il est inimaginable ailleurs dans le monde, comme quoi les cultures ne sont pas interchangeables. La France est ce pays tout à fait singulier qui a fait de la maîtrise de la langue le plus grand des arts. Plus encore, elle a su lier ceux qui la composent par l'art de la conversation. Luchini joue avec son public. Il se moque gentiment de son inculture mais, au même moment, il lui montre que les grands textes ne sont pas inaccessibles, pour peu qu'on s'y plonge. Plus encore, il montre, sans jamais verser dans la lourdeur pédagogique, comment ces textes éclairent nos vies. C'est justement pour cela qu'il s'agit de textes classiques. Il sait incarner la part éternellement vivante des grands textes. Au fil des ans, Luchini a lu devant public La Fontaine, Molière, Rimbaud, Céline, Muray, Labiche, et, dans son plus récent spectacle, il croise de nombreux auteurs pour penser notre rapport à l'argent.

    Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. Évidemment, à la télévision, il fait un spectacle, mais ce spectacle est admirable. Le comédien retourne à son avantage les codes médiatiques de l'époque. Même quand il fait le pitre, il éduque. Ce n'est pas donné à tous de délirer avec tant d'esprit. À travers cela, Luchini se permet de nommer la bêtise des Modernes en se moquant de leur instinct grégaire, qui les pousse à se rassembler en troupeau pour sentir qu'ils existent un peu. On sent bien qu'il parle un peu de nous, et pourtant, on applaudit. Comme quoi la vraie culture demeure irrésistible et sait dire aux hommes ce qu'ils doivent entendre. Luchini, plus qu'un acteur, est peut-être le dernier des moralistes.    

    Mathieu Bock-Côté 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Agnès Thill : traquer sans relâche la dissidence

    Agnès-Thill-@ThillAgnes-Twitter-Google-Chrome-854x480-845x475.jpg

    Les apparatchiks socialistes qui ont quitté le radeau en perdition pour rejoindre Emmanuel Macron en 2017 n’ont pas oublié d’emporter dans leurs besaces les quelques réflexes qui en font, malgré leurs élections éventuelles ou leurs maroquins, des zombies en sursis. Parmi ces réflexes, deux ont été mis en évidence par la tribune publiée par Têtu le 8 mars 2019. Tribune ? Plutôt un réquisitoire en bonne et due forme, appelant à l’éviction d’Agnès Thill, qui ose ne pas démordre de son opposition à la PMA sans père. « Sachez refuser les compromis avec l’ensemble des comportements discriminants. Sachez exclure. »

    Le premier réflexe, c’est bien sûr ce sectarisme qui s’observe si souvent chez les personnes classifiées à gauche. L’opinion divergente devient dissidence, les procès d’intention sont suivis d’insultes, les reductio ad homophobium entre autres. La méthode (même si c’est un apocryphe de Staline) est toujours la même : « Traitez votre adversaire de fasciste, pendant qu’il se disculpera, il n’argumentera pas. » Le débat ne doit avoir lieu qu’entre personnes d’accord entre elles, les autres n’ayant pas droit de cité du fait de leurs opinions. Bientôt des hôpitaux psychiatriques ?

    Le deuxième réflexe, c’est le communautarisme. L’échec de la gauche à défendre le peuple ces cinquante dernières années l’a conduite à inventer des prolétariats de substitution comme les LGBT ou les immigrés, et à les servir avec tout le clientélisme zélé dont elle était capable. Il est cocasse de voir les parlementaires signataires de cette tribune dénoncer la rhétorique d’Agnès Thill évoquant le « puissant lobby LGBT » et de la faire publier chez Têtu, et inviter à la signer sur un site dont l’URL est lgbtenmarche.fr (1). Sans doute une nouvelle instance du « en même temps ».

    Ceux qui se présentent comme « des militants intransigeants de l’égalité et de la bienveillance »sont bien un avatar de Saint-Just et de son « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Bref, des totalitaires.

    Agnès Thill répond brièvement à cette tribune par un tweet sage mais ferme :

    « Tiens, 14 #députés signent une pétition dans laquelle je suis citée, à tort. Décidément ils ont tout compris du débat apaisé. Mais de quoi ont-ils peur dans l’échange, la pensée différente de l’Autre, puisqu’ils sont si nombreux ? La vérité n’a pas besoin de la violence médiatique. »

    Bien sûr, cette tribune continue de réclamer la PMA sans père en disqualifiant d’emblée toute opposition, qui sera étiquetée « discriminante ». Elle est passée par pertes et profits, la décision du Conseil d’État qui refuse de voir une telle discrimination dans la législation actuelle. Il faut les comprendre, le lobby LGBT n’a pas d’argument de rechange !

    Une conclusion ? Il faudra bien, un jour, se rendre compte que le discours ambiant sur l’égalité a ses limites. Vouloir la liberté, et en même temps l’égalité, et en même temps la fraternité c’est très compliqué, c’est même très incohérent dès qu’on se frotte à la vraie vie. Y compris dans ce nouveau monde politique inauguré par En Marche ! Si l’on me pose la question, je dirai sans hésiter une seule seconde que celle qu’il faut sacrifier en premier, c’est l’égalité. Mais ce n’est que mon opinion.

    (1) URL qui serait détenue par un certain Ano Nymous ! Sans doute un zélateur de la levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux.

    Rémy Mahoudeaux

    http://www.bvoltaire.fr/agnes-thill-traquer-sans-relache-la-dissidence/

  • Éric Zemmour: «Ces prénoms qui disent l’avenir de la France»

    Dans L'Archipel français, Jérôme Fourquet livre une analyse documentée, chiffrée et précise de l'état de la société française. Un travail remarquable et hardi, qui porte un coup très rude aux partisans des dénis de réalité. https://bit.ly/2NMvs3b

    Lire la suite

  • Au-delà du vote blanc, de l’abstention et de la nullité des suffrages

    dimanche_vote.jpg

    Georges Feltin-Tracol

    Dans le cadre du fameux « Grand Débat national », vaste fumisterie propice à tous les exercices d’enfumage et bel exemple de jacasseries démocratiques futiles, les Français qui y participent suggèrent à défaut du « référendum d’initiative citoyenne » une meilleure prise en compte du vote blanc. On distingue depuis 2014 les suffrages nuls des votes blancs.

    Au second tour de la dernière présidentielle, tandis que l’abstention atteignait 25,44 %, le nombre de suffrages blancs s’éleva à 8,52 % et les votes nuls à 3 %. Comparés à 2012, ces chiffres en hausse expriment paradoxalement par leur non reconnaissance officielle un refus implicite de choisir entre les deux finalistes. Le système électoral hexagonal ignore la pertinence du vote blanc au nom de la fable de la majorité. Cette fiction s’achève enfin.

    Certains « Gilets jaunes » proposent que la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés permette, le cas échéant, d’annuler l’élection si les bulletins blancs dépassent les 50 %. Ne s’agit-il pas d’une confusion regrettable entre le refus d’entériner le choix (biaisée) proposé et le rejet compréhensible des candidats ? Ne faudrait-il pas plutôt instaurer au côté du vote blanc et du suffrage nul le « vote contre tous les candidats » ? Existe à l’Académie Française une procédure similaire. Les « Immortels » peuvent refuser un candidat en marquant leur bulletin d’une croix noire.

    Appliqué en Russie entre 1993 et 2006, réintroduit en 2014 pour les élections locales, ce « vote contre tous » en vigueur aussi en Ukraine témoigne de la détermination d’une partie de l’électorat qui se méfie de tous les candidats. À l’élection présidentielle ukrainienne de 2010, le vote contre tous les candidats au second tour obtenait 4 %. Viktor Ianoukovitch était élu avec 48,95 % face à Ioula Tymochenko (45,47 %).

    Plus que l’abstention qui révèle un réel apolitisme/a-civisme, que le suffrage nul qui marque une certaine désinvolture à l’encontre des institutions et que le vote blanc qui exprime un véritable mécontentement impuissant, le « vote contre tous les candidats » représente une indéniable motion de censure populaire aux conséquences considérables. Dans l’hypothèse où ce vote égalerait ou dépasserait la majorité absolue, non seulement la consultation serait annulée, mais les candidats ainsi défiés ne pourraient plus se représenter à la même fonction pour une durée précise. Introduire le « vote contre tous les candidats » correspond en fait à l’ostracisme de la démocratie antique athénienne.

    La reconnaissance du vote blanc, voire du « vote contre tous les candidats », ne suffira pas à déstabiliser la partitocratie. Deux autres mesures électorales affranchiraient mieux l’électeur des pressions partisanes : généraliser pour tous les scrutins de listes le panachage et le vote préférentiel. N’est-il pas temps en effet de rendre la parole au peuple, une parole depuis trop longtemps confisquée par les politicards, les médiats officiels, les partis, les lobbies et les banksters ?

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°115, mise en ligne sur TV Libertés, le 4 mars 2019.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Nicolas Bay en déplacement au Centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (61)

  • La BCE ouvre les vannes pour retarder l’explosion à venir

    798304_64dc02253e_z-640x475.jpg

    L’économie mondiale va tout droit dans le mur car elle ralentit en dépit du laxisme monétaire des banques centrales, de l’hyper-endettement et des déficits publics des États. Au terme de sa réunion du 7 mars 2019, la BCE vient de laisser ses taux directeurs inchangés à 0 % jusqu’à la fin de 2019, au lieu de l’été 2019, et même très probablement jusqu’à 2020. Elle s’engage également à réinvestir sur le marché obligataire l’intégralité des remboursements de titres arrivant à l’échéance déjà à l’actif de son bilan, « pendant une période prolongée après la date à laquelle elle commencera à rehausser ses taux » , ce qui, en langage clair, signifie : pas avant 2021 ! Il est même précisé : « aussi longtemps que nécessaire pour maintenir les liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire », ce que l’on pourrait traduire par : « pour l’éternité ».

    Et, cerise sur le gâteau, pressentant l’explosion à venir du côté des banques et de l’État italien, la BCE va encore beaucoup plus loin que la Fed américaine. Elle s’engage à perpétuer, de septembre 2019 jusqu’à mars 2021, une série d’opérations de refinancement exceptionnels TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) à taux zéro, voire négatifs, pour sauver les banques européennes, et plus particulièrement italiennes, menacées de faillite immédiate. La BCE nous assure qu’elle n’est pas à court d’instruments, mais ses digues semblent bien fragiles face à l’endettement public et privé qui continue d’augmenter tandis que la croissance économique ralentit de la zone euro jusqu’à la Chine et au Japon.

    En réalité, la crise économique a déjà commencé depuis 2015, date du premier ralentissement de la Chine. La situation se dégrade lentement d’une façon inexorable, tout comme la grenouille dans la casserole d’eau froide qui ne prend pas conscience de la mort qui approche lorsque l’on augmente d’une façon faible mais continuelle la température. Suite au surendettement mondial, le cygne noir déclencheur peut apparaître n’importe où. L’OCDE vient de constater, par exemple, que la dette obligataire des entreprises dans le monde a doublé en dix ans et met en doute leur capacité à rembourser les obligations. Le ratio d’endettement mondial est de 318 % du PIB, soit 49 % de plus qu’avant le pic de la faillite de Lehman Brothers. Selon certains experts, l’épargne mondiale serait en train de s’assécher.

    Bruxelles presse Rome de redresser la barre « avec des perspectives économiques qui s’assombrissent » et « une dette publique qui ne devrait pas diminuer dans les années à venir », tandis que le revenu citoyen démagogique du Mouvement 5 étoiles est lancé. La mesure devrait profiter à 1,3 million de personnes pour un revenu de 421 euros. Le risque est de détourner du travail de nombreux bénéficiaires, d’alimenter le travail au noir et d’enrichir la mafia, très impliquée dans des activités de main-d’œuvre pas chère. Quant à la banque Carige, elle supprime un quart de ses effectifs, souhaite réaliser une augmentation de capital de 630 millions d’euros, mais a échoué à lever 400 millions.

    Les États-Unis, malgré la hausse de droits de douanes, affichent un déséquilibre commercial, en 2018, de 621 milliards de dollars tandis que le déficit commercial avec la Chine s’est aggravé à 419,2 milliards de dollars. La croissance chinoise, qui était de 14,2 % en 1992, sera de seulement 6,2 % en 2019. Le montant des prêts intérieurs chinois dépasse les 230 % du PIB. Les États-Unis ralentissent tandis que l’empire du Milieu s’essouffle et empile les dettes, avec 50 millions d’appartements inoccupés, soit 22 % du parc immobilier national. Les exportations japonaises de composants et robots vers la Chine ont diminué de 17,4 %, nonobstant les menaces douanières de Donald Trump aux États-Unis.

    Le monde entier est tombé dans le piège des taux bas et de l’argent gratuit. Quand l’argent n’a plus de prix, tout le monde s’endette ! La croissance ne repose plus que sur la dette et l’émission laxiste de monnaie par les banques centrales pour injecter des liquidités. Sans les banques centrales, l’épargne ne pourrait pas financer les déficits publics des États et les besoins d’investissement des entreprises. Les taux d’intérêt devraient être aujourd’hui à 20 % et non pas à 0 % ! Avec 250.000 milliards de dollars de dettes à travers la planète, 1 % d’augmentation des taux d’intérêt correspond au PIB de la France ; le remboursement devient donc impossible.

    Le monde et la zone euro sont entrés dans une période où les banques centrales ne peuvent plus remonter les taux, ce qui prendra fin par l’explosion du Système, l’hyper-inflation vénézuélienne et la perte totale de la valeur des monnaies, avec un seul survivant : l’or.

    Marc Rousset

    http://www.bvoltaire.fr/la-bce-ouvre-les-vannes-pour-retarder-lexplosion-a-venir/