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France et politique française - Page 2087

  • Marine Le Pen veut que le Référendum d’Initiative Citoyenne soit valable sur «absolument tous les sujets», y compris la loi Taubira et l’avortement

    Marine Le Pen veut que le Référendum d’Initiative Citoyenne soit valable sur «absolument tous les sujets», y compris la loi Taubira et l’avortement

    Au moins nous pourrions en débattre, ce qui est préférable à la censure ambiante :

  • Quand les technocrates appellent à la réforme

    6a00d8341c715453ef022ad3b1ea27200d-320wi.jpgPour faire avancer son fameux grand débat, le gouvernement n'a pas seulement ouvert un site internet destiné à éclairer nos compatriotes. Il a fait rédiger par les services des ministères de l'Économie et des Finances, que l'on est convenu de nommer par son charmant petit nom de Bercy, un récapitulatif globalisant de la dépense publique. Le but de la manœuvre semble d'expliquer un certain nombre de réalités chiffrées. Celles-ci demeurent hélas oubliées des démagogies de toutes tendances. On peut de la sorte polluer impunément les raisonnements des commentateurs agréés. Et les mêmes mensonges donnent le ton dans les médias comme du grand public.

    Le quotidien L'Opinion, que les partisans des libertés économiques lisent habituellement avec plaisir, salue avec enthousiasme[1] une telle publication.

    Entrons quelques instants, sinon dans l'éloge, sans doute un peu trop dithyrambique, du moins dans la logique de cette présentation.

    Elle se propose de décomposer, à partir d'un panier de 1 000 euros les différents postes de subsides affectés par les budgets respectifs de l'État, proprement dit, de la loi de financement de la sécurité sociale, inventée par la réforme constitutionnelle de 1996, et de l'addition des collectivités locales.

    Or, une telle démarche agrège par là même, sans état d'âme, les différentes sortes de dépenses dites publiques. On ne peut en aucun cas qualifier cela de comptabilité. Un Proudhon saluait cette dernèrediscipline, de façon sans doute excessive, comme la seule véritable analyse économique. Or, elle ne saurait s'appuyer que sur du droit. À l'inverse, les impôts, locaux comme nationaux, d'une part et les charges sociales, d'autre part, ne relèvent pas des mêmes principes juridiques. Quant à l'hybride CSG, elle s'est toujours révélée, dès son invention par le technocrate Rocard et son amplification par Juppé, comme un monstre juridique contre-nature.

    On se rapproche par là même un peu plus des catégories de pensée de la défunte Union soviétique. Les gestionnaires en planifiaient et recensaient la production dans le cadre des ministères, en fonction d'une étatisation supposée totale. On rappellera à cet égard, dans l'appréciation des incertitudes statistiques, que la part réelle de l'économie administrée y occupait proportionnellement à peine plus de place que dans le malheureux dernier pays de l'Est, le nôtre. On doit en effet se souvenir qu'en dehors de l'activité contrôlée par le Plan, les insuffisances de l'économie de marché laissaient la place au développement de l'activité souterraine, ce que les régimes dictatoriaux prétendent fustiger sous le nom de corruption.

    Aujourd'hui hélas, l'État central parisien semble ainsi opérer, mais à l'envers, la fameuse réforme d'Evsei Liberman. Lancée jadis à Moscou, quelques années après le rapport Krouchtchev de 1956, par un article daté de septembre 1962, publié par Pravda, celui-ci osait le titre "la prime, le profit et le plan." Considérée comme pro-capitaliste, elle représentait une tentative de nouvelle impulsion donnée à un régime économiquement moribond. Elle était, à l'époque, dénoncée par les maoïstes et la plupart des gauchistes de l'époque comme trahissant le marxisme-léninisme, nom d'emprunt des méthodes de Staline. Elle ne pouvait aboutir qu'à un échec.

    On peut remarquer, ici et maintenant, que notre régime politique s'implique de plus en plus dans l'administration des prix. Ceci constitue l'exact contraire de ce que nos néomarxistes et leurs suiveurs, dénoncent tous, selon les jours, comme de l'ultralibéralisme ou du néolibéralisme mondialisé.

    On doit donc se satisfaire, à défaut d'une pensée claire dans la description comptable, de la fourniture par la citadelle de notre actuelle technocratie, d'une série d'ordres de grandeur qui pourraient permettre de tirer certaines leçons si l'on acceptait de les recevoir.

    Première réalité en effet : les dépenses publiques dites sociales accaparent désormais 55 % des prélèvements obligatoires, eux-mêmes les pplus élevés d'Europe.

    Deuxième réalité en revanche, les 3 vraies missions régaliennes, la justice, la sécurité, la défense sont dotées, toutes ensemble, de ressources dix fois moindres de l'ordre de 6 %.

    Les pistes considérables de libération progressive de l'économie se situent donc dans la différence entre 100 et 6 = 94% des actuelles dépenses gérées par l'État d'une manière généralement chaotique et calamiteuse.

    Troisième réalité : chaque année 5 % de ces dépenses sont financées par l’émissions d’emprunts. On parle du rétablissement de l'équilibre des comptes. Mais en dépit de ce discours trompeur, nos gouvernements successifs aggravent un peu plus, d'année en année, l'endettement du pays, imposé aux générations futures.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. article "Mais qu’est-ce que vous faites du pognon?: l’incroyable note de Bercy sur l’état des finances publiques"

    https://www.insolent.fr/

  • Soumission? Extension du domaine de la lutte? : la possibilité d’une Thill

    soumission-300x229.jpgSur son blogue hébergé par Le Figaro, Ivan Rioufol  doute comme beaucoup de la sincérité du Grand débat cornaqué par Emmanuel Macron :  « N’y-a-t-il pas danger à laisser le peuple s’exprimer librement ?, interrogeait la journaliste Audrey Crespo-Mara, (le 7 janvier) sur Europe 1, en recevant Chantal Jouanno, avant que la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) ne démissionne le lendemain de son rôle d’organisatrice. De fait, le pouvoir semble redouter les effets d’une libération des opinions, actuellement entravées par la pensée conforme et le politiquement correct. (Le 8 janvier) le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a rappelé l’exigence d’un encadrement, en excluant par exemple la remise en cause du mariage homosexuel (revendication prioritaire qui ressort de la consultation en ligne lancée par le Conseil économique, social et environnemental), mais aussi l’immigration ou la PMA pour toutes. Ce carcan idéologique ne peut qu’être rejeté par des Gilets jaunes, qui remettent justement en cause le jacobinisme, le pouvoir vertical et le fait du prince. »

    L’instauration de la PMA (Procréation médicalement assistée) pour toutes était une promesse de campagne  du candidat Macron, qui devrait être votée cet été ou à l’automne. En septembre dernier, la très grande majorité  de la quarantaine de membres  du  Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a  donné un avis favorable  à l’extension de la PMA  aux couples de femmes et aux femmes seules «  pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles». Deux  membres du CCNE  y étaient cependant opposés  arguant des  « conséquences pour l’enfant d’une institutionnalisation de l’absence de père, donc de l’absence de l’altérité masculin-féminin dans la diversité de sa construction psychique».

    Cette question de la PMA n’est pas anodine si sa généralisation a pour effet demain d’accentuer encore un peu plus  la déconstruction du modèle familial traditionnel, sur lequel  s’est largement bâtie  notre civilisation,  destruction d’un pilier essentiel  que les sociétés occidentales payent  déjà aux prix fort. Nous le rappelions sur ce blogue,  73% des   adhérents du Front National  étaient opposés à l’extension de la PMA, selon le résultat du  questionnaire qui leur avait été  envoyé dans le cadre du XVIe congrès du FN.   Nicolas Bay, le co-président du groupe ENL au parlement européen    soulignait que  «Si demain on accepte la PMA, dans la foulée, au nom de l’égalité des droits on va nous expliquer que ce qu’on donne à des couples de femmes, il faut le donner aux hommes et demain on aura la GPA. » Et  Marie-Christine Arnautu d’ajouter  que «si la France tarde, la Cour européenne des Droits de l’Homme l’y forcera en vertu du principe de non-discrimination. » Bruno Gollnisch a maint fois rappelé  pareillement que «l’enfant n’est pas objet de droits, il en est le sujet. L’enfant  a droit à un père et une mère. Lui refuser cette double et fondamentale référence pour la satisfaction de personnes dont le mode de vie, librement choisi, exclut la procréation, serait en quelque sorte lui imposer une double peine. Ce serait une grave dérive de notre civilisation.»

    Dérive qui n’a pas l’assentiment d’Agnés Thill, député LREM de  l’Oise, elle qui  en novembre dernier,  dénonçait l’existence d’un « lobby LGBT à l’Assemblée nationale. » Elle a récidivé hier  dans son  refus de la PMA, constate Le Monde par   une lettre adressée  aux élus LREM   en « (critiquant) le rapport parlementaire, présenté mardi, qui recommande la procréation médicalement assistée pour toutes.» Pour sa faire entendre de ses collègues, Mme Thill a choisi des exemples aptes à les interpeller. Du moins devait elle le penser. Elle estime notamment que l’extension  de la PMA à toutes   « permet la multiplication des parents , et que le mot  parent   n’a alors plus aucun sens .  Il en découle politiquement, que cette absence de sens de genre dans le mot “parent” favorise l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci.»

    « Nos amis musulmans, que nous savons opposés à cet éloignement progressif des concepts de père-mère, homme-femme (…) ne vont point dans la rue, ni dans les urnes, pour exprimer leur conception, avance-t-elle. Mais ils vivent en créant un monde parallèle dans la République, où les choses sont comme ils veulent (…). Il n’y a pas chez nos amis musulmans de parent 1 et de parent 2, ajoute Mme Thill, qui cite dans sa lettre, parmi les experts qui se sont prononcés sur l’extension de la PMA, des juristes , des  scientifiques , des associations  mais aussi des francs-maçons». Bigre ! Elle pourra toujours plaider pour sa défense qu’Alain Minc  himself explique dans Le Point que le Système n’existe pas, que  l’influence des  Soros, Rothschild, Bilderberg  sont des fantasmes de complotistes bas de plafond,  mais que les Francs-maçons  eux, sont une force enfouie toujours puissante , bref  que « les francs-maçons, ce n’est pas un fantasme. C’est une réalité, y compris dans le monde économique. »

    Pour  le reste de ses propos, Mme Thill  aura du mal à trouver des oreilles compatissantes à gauche,  chez les libéraux progressistes et chez les lâches de droite mais qui n’en pensent  pas moins. Porte-parole du groupe LRM, Marie Lebec «dénonce une lettre  caricaturale, comme Agnès Thill peut l’être ». « Les gens ont besoin de mettre leurs convictions sur la table. Ça va être un point de crispation au sein du groupe. Pour peu que ça arrive dans un moment de tensions… » Le socialo-macroniste et très immigrationniste  Aurélien Taché a de nouveau exigé la démission de Mme Thill exigeant qu’elle  soit exclue du groupe LREM  « sans plus attendre » : « Stop. Homophobie, islamophobie (…) », écrit-il sur Twitter. Sa collègue Laurence Vanceunebrock-Mialon,  millitante LGBT assumée a crié elle, aussi au blasphème :  « Marre qu’une députée LRM puisse prononcer des propos homophobes et islamophobes aussi librement… Le courrier reçu par mes collègues et moi-même est un tapis de sottises qui stigmatise inutilement deux minorités. En France, il n’y a pas de parallèle à la République. »

    Mme Vanceunebrock-Mialon  n’est pas très informée ou confond  son vœu pieu et  la France telle qu’elle dérive, ce qui n’est pas plus rassurant. En France, oui, hélas, une contre-société  s’est installée dans de très nombreux quartiers pluriels, vit  en parallèle à la République, est nourrie par une immigration massive, développe des  revendications ethnico-religieuses, communautaristes.  Mme Thill craint à l’évidence que soit atteint le point de non retour, estime que l’adoption de la PMA   comporte  un   risque supplémentaire de fracture, voire même  de « partition » avec les populations issues de l’immigration musulmane comme le disait François Hollande. Pour autant,  Agnès Thill qui à notre connaissance n’est pas musulmane, oublie curieusement  de citer tous les Français  non mahométans, chrétiens ou non, qui  comme elle, sont également opposés à la PMA. Et ils sont, en terme non pas statistique mais  purement comptable, plus nombreux que  les musulmans vivant en France. Oui, ils sont même de plus en plus  nombreux ceux  qui refusent de se soumettre aux  propagandistes du sens de  l’histoire, des sociétés liquides  sans frontières, sans repères,   sans identités;  tous ceux  qui ne se cachent  pas non plus   derrière le risque islamiste pour dénoncer les mots d’ordre  frelatés de  la  pseudo modernité, le militantisme sociétal des lobbies qui ont (aussi) contribué à l’élection de M Macron.

    https://gollnisch.com/2019/01/18/soumission-extension-du-domaine-de-la-lutte-la-possibilite-dune-thill/

  • Sondage: Marine Le Pen toujours en hausse

    marine-le-pen-candidate-fn-a-la-presidentielle-le-26-fevrier-2017-a-saint-herblain-pres-de-nantes_5807921.jpgLa crise des «gilets jaunes» profite à la présidente du RN qui engrange de bons scores dans un sondage Ifop-Fiducial.
    Bon début d'année pour Marine Le Pen. La crise des «gilets jaunes» lui profite: elle engrange de bons scores dans les sondages sans même prendre la parole.Après avoir gagné deux points début janvier, sa popularité progresse de cinq points supplémentaires dans l'enquête de l'Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio, pour atteindre 33% d'opinions favorables.
    La présidente du Rassemblement national gagne des points dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Elle séduit les ouvriers en gagnant 12 points dans cette catégorie socioprofessionnelle (52%). Elle progresse dans les mêmes proportions chez les personnes sans diplômes (55%), gagne 6 points chez les employés (40%), 10 points chez les professions intermédiaires (27%) mais également auprès des électeurs de communes rurales (34%, +7) et les électeurs de François Fillon (25%, +11). Elle fait jeu égal en terme de popularité avec Jean-Luc Mélenchon (33%) et devance Laurent Wauquiez (31%, +2) et Emmanuel Macron (30%, +4). Elle sort gagnante de la séquence avec un gain de six points en deux mois contre zéro pour Jean-Luc Mélenchon et deux de perdus pour Laurent Wauquiez.
     
    [...]
     
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  • Européennes : les vieux partis en mal de leader – Journal du jeudi 17 janvier 2019

     

    Politique / Européennes : les vieux partis en mal de leader

    Le monde d’après pique les yeux pour les partis historiques de l’échiquier politique français. Les Républicains et le Parti Socialiste cherchent désespérément des têtes de listes pour se refaire une santé…

    Économie / Renault : l’exécutif lâche Carlos Ghosn et place son homme

    Carlos Ghosn lâché par l’exécutif ! Le président de Renault a fait les frais du système judiciaire japonais… à Paris, le ministre de l’économie semble déjà lui avoir trouvé un successeur !

    International / Le territoire du Kosovo veut une armée

    Le territoire du Kosovo revendique la création d’une armée… une nouvelle provocation à l’égard de la Serbie qui pourrait provoquer des étincelles dans la poudrière balkanique.

    Actu en bref

    https://www.tvlibertes.com/europeennes-les-vieux-partis-en-mal-de-leader-journal-du-jeudi-17-janvier-2019

  • Violences policières : cela commence à sortir

    Violences policières : cela commence à sortir

    Suite aux nombreux témoignages de violences policières gratuites, France Info a enfin décidé de se pencher sur ce sujet, malgré les dénégations de Christophe Castaner.

    France Info a recensé 40 blessés graves à la suite d’un tir de lanceur de balles de défense (LBD) depuis le début le 17 novembre.

    La base de données du collectif contre les violences d’Etat, Désarmons-les !, recense, semaine après semaine, les cas de blessures qui sont signalés sur les réseaux sociaux avec quelques brèves informations sur les victimes. En s’appuyant sur ses membres présents à différentes manifestations, le collectif prend ensuite contact avec au moins un intermédiaire, un proche de la victime repéré sur les réseaux sociaux pouvant donner des précisions sur le contexte et le profil de la personne blessée. Mardi 15 janvier, cette liste comptabilisait 97 blessés. 

    Parmi les 40 personnes recensées, Franceinfo a dénombré 9 mineurs sérieusement blessés et 12 personnes éborgnées. 

    Mardi 15 janvier, le journaliste indépendant David Dufresne en était à son 298e signalement adressé au ministère de l’Intérieurvia Twitter, compilant tous types de blessures lors des défilés.

    Libération, via Checknews, avance le chiffre de 94 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 69 par des tirs de lanceur de balle de défense.

    Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a été interpellé lundi lors d’un déplacement à Carcassonne au sujet des violences policières. Il a nié :

    “Je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des ‘gilets jaunes’. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense.

    Pourtant, l’utilisation des lanceurs de balles a été particulièrement importante depuis le début du mouvement. Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a envoyé mardi 15 janvier un message aux policiers rappelant les conditions d’utilisation des LBD, en insistant notamment sur le respect des “intervalles de distance” et de l’obligation de “viser exclusivement le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs”. Eric Morvan exige également le “respect très strict des dispositions contenues dans ce message”.

    Selon les informations recueillies par franceinfo, les tirs de LBD 40 – un modèle muni d’un viseur, à la portée plus élevée, avec une crosse à la manière d’un fusil – sont dix fois moins élevés du côté des gendarmes que du côté des policiers, alors que ces derniers sont pourtant moins nombreux sur le terrain depuis le début du mouvement (sur les 89 000 forces de l’ordre mobilisées au plus fort du dispositif le 8 décembre, 65 000 étaient des gendarmes).

    L’IPGN, la police des polices, a fait l’objet de 243 signalements, 81 saisines judiciaires et deux administratives (réclamées par le préfet), toutes violences policières présumées confondues.

    Selon un gradé de la gendarmerie contacté par franceinfo, cette différence s’explique par l’usage qui est fait du LBD40. Côté gendarmerie, ce sont prioritairement les gendarmes mobiles qui l’utilisent. Côté police, des fonctionnaires de la BAC et de la BRI, qui ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre, sont également habilités, à l’instar des CRS, à en faire usage lors des manifestations. Ce qui peut expliquer l’inflation des tirs, comme le regrette un représentant des CRS au sein du syndicat Unsa-Police sur Arte.

    https://www.lesalonbeige.fr/violences-policieres-cela-commence-a-sortir/

  • Gilets jaunes : et s’ils faisaient aussi remonter la natalité

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    Conseil pédagogique avec mes collègues pour préparer la rentrée prochaine. Je suis le seul homme au milieu de quatre femmes. Morosité. Elles ne sont pas « stylos rouges » mais l’inquiétude transpire : la dotation horaire globale (DGH) en berne, la baisse des effectifs, un poste menacé, et « T’as vu la démographie ? » Traduisez : notre établissement de Réseau d’éducation prioritaire (REP) n’attire guère, ni notre ville, qui perd des habitants. Et, en plus, tous ces couples qui ont de moins en moins d’enfants. D’ailleurs, en la matière, mes collègues, qui ont entre 38 et 47 ans, suivent de façon exemplaire le mouvement général. Du coup, c’est des heures, des postes qui sont menacés par les enfants qu’ils n’ont pas eus. Comme leurs retraites.

    Démographie ? Les chiffres de 2018 viennent de tomber et ils ne sont pas bons : 10.000 naissances en moins. Quatrième année de baisse consécutive. Les démographes soulignent que, depuis 2015, toute une série de mesures touchant les prestations familiales (plafonnement, revalorisation des montants et des seuils inférieure à l’inflation pour les allocations, suppression du dispositif de retraites anticipées pour les femmes fonctionnaires mères de trois enfants, etc.) ont contribué à cette baisse de fécondité. Les économistes nous disent que ce n’est bon ni pour les retraites, ni pour la croissance, ni pour les déficits.

    Il faut mettre cette question à l’ordre du jour du grand débat. Les Français ne veulent pas de la solution d’Yves Cochet (moins de bébés mais plein de migrants) qui, de fait, est déjà en marche. Car si les chiffres des naissances et des décès sont mauvais, ceux de l’immigration sont bien trop hauts.

    Dans Le Figaro, le démographe Gérard-François Dumont fait un lien avec la crise des gilets jaunes : « Dans les cahiers de doléances, certains ont déjà demandé que les allocations familiales soient revalorisées à hauteur de l’inflation ! Il faut aussi voir les “gilets jaunes” comme un mouvement créateur de liens sociaux. Des Français qui vivaient seuls se sont rencontrés, les ronds-points sont devenus de nouveaux lieux de sociabilité. Il n’est pas exclu que ce mouvement favorise la création de nouveaux couples et de nouveaux bébés ! »

    Le géographe Laurent Chalard, lui, toujours dans Le Figaro, a pointé une autre conséquence néfaste de cette baisse de la fécondité et de la natalité : la désertification de certains territoires, comme le Cantal. Pour y remédier, il propose une prime de naissance territorialisée ciblant ces communes de la France périphérique. Chiche !

    Notre Président sans enfant vient de dire qu’il n’y avait pas de tabou. Il est donc temps de mettre sur la table et dans les cahiers de doléances la question de l’aide à la natalité pour la France rurale et périphérique.

    Et je suis sûr que mes collègues seront très contentes de voir arriver, dans quelques années, ces petits de la France périphérique au lieu de se transformer tous les jours en professeurs de français langue étrangère (FLE) pour migrants mineurs non accompagnés.

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-et-sils-faisaient-aussi-remonter-la-natalite/

  • La réponse aux « gilets jaunes » ? L’impératif d’une même règle pour tous

    731007968.jpgChantal Delsol*

    On a l’impression de ne pas comprendre au juste ce que veulent les gilets jaunes, ni pourquoi le mouvement continue alors que le gouvernement a déjà concédé beaucoup et fait des efforts en termes de concertation. Pourtant, un mouvement de cette ampleur, aussi durable, aussi profond (appuyé par une majorité de la population), ne doit rien au hasard ni au caprice. Il vient de loin, et Emmanuel Macron hérite probablement aussi des négligences de ses prédécesseurs. Il est alarmant, parce que c’est un drame social qui révèle des fractures de longue date, bien installées dans le paysage, et mortifères. On peut s’étonner de voir les occupants des ronds-points réclamer la justice sociale, le partage, davantage d’égalité entre les plus riches et les plus pauvres. La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de redistribution.

    Plus de la moitié de la population (ce qui est énorme) n’y paye pas d’impôts sur le revenu. Tous les habitants, citoyens ou non, y bénéficient de l’école gratuite, de la santé gratuite et de toutes sortes d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer. Beaucoup de citoyens du monde rêveraient d’être français. Alors on pense au syndrome de Tocqueville: plus votre société est égalitaire, plus vous ressentez la moindre inégalité comme insupportable.

    Il faut pourtant aller plus loin. L’inégalité qui engendre la révolte n’est pas seulement celle du porte-monnaie, mais celle des statuts. Des avantages. Des sécurités. Des préséances. Disons-le : des privilèges. On dirait bien que la société des réseaux sociaux a révélé l’ampleur des corporatismes. C’est là que s’incarne le mépris de classe. C’est là que surgissent le malaise et les revendications. Car la France n’est pas seulement un pays monarchiste, où le présidentialisme ne cesse de s’accroître au détriment du gouvernement et des assemblées, et où le président vient d’arracher aux collectivités locales la dernière autonomie qui leur restait : la possibilité de lever un impôt, en l’occurrence la taxe d’habitation. La France est de surcroît un pays dans lequel un quart des habitants bénéficient de régimes corporatistes obtenus au fil des 75 ans qui nous déparent de la guerre et grâce notamment aux Trente Glorieuses. Les avantages de ces systèmes sont parfois exorbitants toujours intéressants, en tout cas intouchables et dissimulés. Le premier avantage, et non le moindre, étant l’emploi garanti.

    Les bénéficiaires des corporations travaillent souvent moins, voire beaucoup moins que les autres, ne risquent pas le licenciement et bénéficient de protections de tous ordres. Le sommet de ce système étant la classe mandarinale, qui, ayant réussi un concours vers l’âge de 25 ans, reçoit de l’État un salaire à vie avec tous les avantages attenants, même hors périodes de travail. Depuis le tournant du XXe au XXIe siècle, cette classe est devenue une caste – les chiffres montrent depuis cette période que contrairement à ce qui se passait auparavant, il faut désormais être fils de mandarin pour avoir vraiment des chances de le devenir soi-même. La révolte des « gilets jaunes » face au salaire de Mme Jouanno était la partie émergée d’un iceberg.

    L’autre caractéristique de ces corporatismes, c’est le secret : ils sont entourés de silences et de ténèbres. Il est probable qu’une sorte de honte saisit Bercy à l’idée de dévoiler le coût énorme de ces emplois à vie, tous avantages additionnés. C’est si peu démocratique. C’est si digne d’une oligarchie bananière. Le secret  évidemment encourage toutes les fausses informations : chaque avantage qu’on révèle en suppose mille autres qu’on ignore et mille autre qu’on invente – ce qui alimente les « fakes news », c’est moins la sottise populaire que l’opacités des privilèges. Les gilets jaunes savent, en tout cas, qu’au moment où l’Etat est surendetté et ruiné, un groupe de chanceux dont on peut discuter l’ampleur, vit confortablement sans crainte du chômage ni du lendemain, peut demander un emprunt à la banque ou aller chez le dentiste sans état d’âme. C’est sans doute d’un mouvement salutaire qu’Emmanuel Macron s’était saisi de la question du statut des cheminots, lequel représente l’un des exemples du corporatisme français. L’idée était bonne, mais il aurait fallu commencer par le haut ! L’autorité ne peut pas décider de priver le système de certains avantages indus, sans commencer par s’en priver elle-même. C’est le b.a.-ba du commandement. Faute de quoi, on court à l’échec. Et dans le cas précis, s’étend encore la guerre des classes. Certaines mesures ont été prises dans ce sens, traduisant bien la volonté du pouvoir en place. J’ai constaté personnellement, à ma grande satisfaction, que dans les premiers mois après l’élection présidentielle il avait été donné ordre de supprimer l’abonnement SNCF gratuit à vie (en première classe, naturellement) pour les parlementaires honoraires – exemple d’un avantage injustifié et injuste qui ne doit pas être indolore à la nation. Encore un effort, Monsieur le Président !

    Les samedis à la figure révolutionnaire auxquels nous assistons depuis deux mois racontent la fureur d’une population qui voit lever d’énormes impôts pour financer des corporatismes. Alors que les impôts devraient servir, comme dans tous les pays alentour, à financer les services publics, ici devenus indigents à force de surendettement. La revendication de démocratie n’est pas seulement liée au référendum d’initiative citoyenne, mais à la suppression des privilèges.

    C’est probablement en partie pour cette raison que l’élite française est si réservée devant cette révolte – et en privé, si méprisante. Elle commence à comprendre que c’est elle-même qui est mise en cause, non dans son autorité, mais dans ses passe-droits. Tu trembles, carcasse ! Aux premiers jours du conflit, et pour l’enterrer dans l’œuf, elle avait commencé à proposer quelques allocations supplémentaires : on se rappelle un responsable politique annonçant que dans certaines écoles on servirait un petit déjeuner aux enfants... pathétique ! Les occupants des ronds-points sont des gens qui travaillent et ne veulent pas mendier. Ils demandent juste que l’argent des impôts soit utilisé au bon endroit.

    Notre élite, depuis qu’elle a abandonné le marxisme, ne porte plus le peuple aux nues et même ne le défend plus guère. Elle ne voit plus en lui une foule d’opprimés portant l’avenir du monde, mais une population de « petits Blancs », de poujadistes revanchards et frustes, plus proches de l’électorat Le Pen que du glorieux prolétariat d’antan. D’où sa réserve. Il est aujourd’hui savoureux de voir les médias les plus à gauche prendre le parti de l’Ordre. Les clivages idéologiques périmés ont été remplacés par des antagonismes de classe. Le malheur est que si les premiers portent au moins des convictions, les seconds sont carrément répugnants. Il nous faudrait au plus tôt une nuit du 4 Août.  Ce serait la vraie réponse aux « gilets jaunes ».

    Philosophe, professeur des universités, membre de l’Institut.

    Source : le Figaro 16/01/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/16/la-reponse-aux-gilets-jaunes-l-imperatif-d-une-meme-regle-6121190.html