France et politique française - Page 2364
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Élément n°172 : la trahison du général de Villiers
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Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [6]
Par Rémi Hugues
Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.
Les mouvements gauchistes, pourtant dʼinspiration marxiste, étaient infiltrés par des personnes agissant à la solde des Américains. Le cas le plus emblématique étant celui de la « lambertiste » O.C.I., lʼune des trois factions du trotskisme français, avec le « franckisme » et le « pablisme ».
Le terme « pablisme » vient de Pablo, le pseudonyme de Michel Raptis. Son « mouvement » Voix ouvrière était lʼhéritier dʼune organisation fondée au début de la Seconde Guerre mondiale par des militants trotskistes, dont de nombreux juifs roumains. Au moment de sa réorganisation, dans les années 50, beaucoup de ses militants avaient été dʼanciens membres des jeunesses socialistes sionistes, essentiellement issus du Hashomer Hatsaïr. Après sa dissolution et sa réorganisation consécutive aux événements de Mai 68, il prit le nom de Lutte ouvrière »[1] (L.O.), parti que le grand public connaît à travers la figure dʼArlette Laguiller, première femme à sʼêtre présentée à une élection présidentielle. Le rôle des « pablistes » a été mineur en Mai 68, mouvement quʼà la base ils rejetèrent car, selon leur point de vue, dʼessence étudiante et petite-bourgeoise.
Au contraire des « franckistes », qui participèrent pleinement au lancement de la révolte. Lors de lʼattaque de lʼAmerican Express, rue Auber, le 21 mars, est présent parmi le commando le responsable du service dʼordre de la J.C.R., Xavier Langlade. Le lendemain est fondé le Mouvement-du-22-mars à Nanterre. « Des anars, des lecteurs assidus des situationnistes, des trotsko-guévaristes de la JCR, des anarcho-communistes, des libertaires »[2] forment le gros des troupes. Ce nʼest pas un parti politique mais « une mouvance, un creuset, sans programme, sans héirarchie officielle, sans dirigeants élus. »[3] Daniel Bensaïd, un « toulousain volubile, normalien de Saint-Cloud et philosophe à Nanterre, représente la JCR au sein du 22-Mars. »[4]
Le 3 mai C.R.S. et étudiants sʼaffrontent autour de la Sorbonne. On y retrouve des militants J.C.R., qui font partie des milliers dʼenragés qui se mesurent aux gardiens de la paix. « La plupart des leaders arrêtés dans la cour de la Sorbonne ont été conduits au commissariat qui occupe les sous-sols de lʼOpéra. Bouclés dans des cages grillagées, ils ont tout loisir dʼanalyser la conjoncture. Sauvageot découvre Cohn-Bendit, quʼil ne connaît guère, et entame avec lui une longue conversation. En aparté, Alain Krivine et Henri Weber, les dirigeants de la JCR, planifient les mobilisations futures. […] Le pouvoir vient dʼoffrir aux révolutionnaires sans révolution une chance inespérée, inouïe. »[5] Durant « cette nuit du 3 au 4 mai se met en place un état-major, un cartel qui parle désormais au nom du ʽʽmouvementʼʼ »[6] : y appartiennent le S.N.ESup (un syndicat dʼenseignants représenté par Alain Geismar), lʼU.N.E.F., le 22-Mars, et une seule formation véritablement politique, avec un programme précis, une idéologie définie et une structure hiérarchique, la J.C.R.
Ce courant du trotskisme est désigné par le vocable « franckisme » car il a pour fondateur Pierre Franck (1905-1971), membre de la direction de lʼInternationale trotskiste, la IVème Internationale, qui est né dans « une famille juive […] de Vilna »[7].
Comme pour la « pabliste » Voix Ouvrière, son mouvement comprend un « grand nombre de militants dʼorigine juive. »[8] Ils sont généralement issus du socialisme sioniste plutôt que du socialisme juif, ou Bund. « Certains militants ont dʼabord appartenu à une organisation sioniste socialiste, lʼHachomer Hatzaïr, avant de rejoindre la Ligue. Cʼest le cas dʼH. Weber, inscrit à cette organisation par ses parents dès lʼâge de 9 ans. »[9] Cʼest pourquoi ils entretiennent des liens privilégiés avec lʼun des alliés les plus proches des États-Unis, si ce nʼest le plus proche, si lʼon en croit Wladimir Rabi, qui insiste, concernant les États-Unis, sur « la puissance de lʼestablishment et le lobby juif »[10], et comme en atteste cette conversation tenue entre de Gaulle et Nixon en 1969 :
Le président américain tient surtout à apporter une précision à son homologue français : ʽʽÀ propos dʼIsraël, je voudrais vous éclairer sur deux aspects. Dʼabord il y en a qui pensent quʼaucun président des États-Unis ne peut prendre une décision quelconque au sujet dʼIsraël sans tenir compte du vote juif. Ce nʼest pas mon cas.ʼʼ
Je le sais, lʼinterrompit le Général. »[11]
Au sein du trotskisme franckiste, « les rapports de certains militants à lʼÉtat dʼIsraël sont étroits. Ainsi, R. Prager, après avoir été déchu de la nationalité française au début de lʼannée 1950, pour avoir déserté en 1939, sʼinstalle en Israël, de mars 1950 à décembre 1952. […] De même, des militants israéliens dʼextrême gauche prennent contact avec la JCR en 1966. »[12]
Ce qui fera dire à Michel Warschawski[13] que grâce au canal trotskiste « les idées de Mai 68 circulaient jusque dans les banlieues dʼHaïfa »[14].
La J.C.R est créée par « deux ou trois cents militants »[15] après lʼélection présidentielle de 1965, durant laquelle Alain Krivine et ses amis ne soutiennent pas François Mitterrand, candidat unique de la gauche et notamment du P.C.F. « Elle recrute des néophytes épris de communisme originel, épouvantés par lʼhorreur stalinienne. Ils ne sʼaperçoivent pas que les ronds-de-cuir de la IVèmeInternationale leur débitent en tranches le Talmud trotskiste. »[16] Cette organisation transnationale, dont les ramifications vont de New York jusquʼà Amsterdam et Bruxelles en passant par Londres, semble être de mèche avec ceux qui en veulent à de Gaulle, et qui pour lʼaffaiblir tentent dʼinsuffler un esprit de révolte parmi les étudiants français afin que se levât une mouvement massif de contestation.
Sinon pourquoi Pierre Franck fut-il capable de prophétiser Mai 68 ? Comment pouvait-il deviner lʼimminence de lʼirruption de la crise ? Une source indique quʼil était persuadé que des émeutes, des grèves et des manifestations – un nouveau « 36 », en plus grand – se produiraient : « Seul Pierre Franck, le grand-papa des trotskistes de la JCR, sʼobstine à répéter que quelque chose dʼénorme se prépare, que ce sera plus important quʼen 1936. Il a même bousculé ses horaires de repas – un comble ! Irrespectueusement, Krivine se dit que le Vieux déconne. »[17] (Dossier à suivre) •
[1]Yaïr Auron, Les juifs dʼextrême-gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 270.
[2]Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 431.
[3]Idem.
[4]Ibid., p. 432.
[5]Ibid., p. 456.
[6]Ibid., P. 459.
[7]Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981). Instrument du Grand Soir ou lieu dʼapprentissage, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, p. 307.
[8]Ibid., p. 307.
[9]Ibid., p. 308.
[10]Wladimir Rabi, « LʼEstablishment juif. Structures et idéologie », Catalogue pour des juifs de maintenant, n° 38, septembre 1979.
[11]Vincent Nouzille, op. cit., p. 235.
[12]Jean-Paul Salles, op. cit., p. 310.
[13]Lui, le « fils du grand rabbin de Strasbourg, ayant réalisé son aliya avant 1968 et militant antisioniste, tout en expliquant le rôle quʼont eu les militants trotskystes dʼIsraël dans son évolution intellectuelle, insiste sur lʼimportance des liens étroits entretenus notamment avec la JCR », ibid., p. 310.
[14]Idem.
[15]Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 302.
[16]Idem.
[17]Ibid., p. 508.
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MAI 68 : 50 ANS APRÈS, LA RÉVOLTE DE LA GÉNÉRATION SACRIFIÉE
Vincent Vauclin à l'émission Synthèse avec Roland Hélie sur Radio Libertés la semaine dernière
Vincent Vauclin
Président de la Dissidence française
Cinquante ans après, les utopies hallucinées de Mai 68 se dissipent et dévoilent le terrible visage du totalitarisme idéologique façonné par leurs subversions successives. Aux slogans juvéniles et rebelles lancés à la face d’une France hébétée, ont succédé les incantations autoritaires d’un individualisme forcené et d’un mondialisme béat. Le basculement de Mai 68 fut le catalyseur de l’ultime mutation du monde moderne qui accoucha du libéralisme-libertaire qui préside aujourd’hui aux destinées du monde occidental et précipite l’effacement de tout ce qui, des siècles durant, constitua l’architecture sociale, politique et traditionnelle des nations européennes. Ce processus d’érosion méthodique des structures fondamentales de notre civilisation semble aujourd’hui entrer dans sa phase terminale, où des minorités bruyantes rivalisent d’ingéniosité pour repousser au-delà de l’imaginable les limites de l’entendement.
La profanation systématique des sanctuaires les plus élémentaires de la civilisation est devenue une injonction quotidienne à l’encontre de laquelle la plupart des partis politiques, quand ils n’en sont pas ouvertement complices, se refusent à émettre la moindre critique, terrorisés qu’ils sont par cette nouvelle inquisition médiatique qui déverse à longueur d’antenne les commandements de sa doxa hégémonique et hors-sol. Épicentre de cette pensée unique, la “lutte contre les discriminations” est devenue l’incantation totémique, et jamais questionnée, qui justifie toutes les offensives et autorise tous les outrages. Ce qui demeure doit être souillé, ce qui résiste doit plier, et pas une citadelle de l’ordre ancien ne doit échapper à la corruption et au nivellement de l’égalité républicaine. Ainsi en est-il des institutions, de la famille, de la nationalité, du langage même. Car du “mariage pour tous” à la gestation pour autrui, de la théorie du genre à l’écriture inclusive, de l’ouverture des frontières au droit du sol, de la repentance au multiculturalisme, c’est bien une même trame qui se noue et enchaîne les nations européennes acculées aux fers de la déraison.
Mais les chimères ont vécu et les générations passent. La caste vieillissante des idéologues soixante-huitards ne peut pas grand chose contre l’inévitable ressac des eaux furieuses de la vitalité européenne. Une nouvelle génération émerge, qui n’a connu ni les affres de la guerre ni l’insouciance des Trente Glorieuses, et chez qui les incantations moralistes des prescripteurs mondains ne rencontrent qu’un écho désabusé. Première victime de la mondialisation, du multiculturalisme et de la faillite républicaine, une part croissante de la jeunesse d’aujourd’hui crève d’impatience de clore cette parenthèse désastreuse qui, en multipliant les coups toujours plus rudes contre les forces morales de nos nations, l’a mené au déclassement et à l’effacement. Aussi le terme de révolution conservatrice n’est pas trop fort pour qualifier le mouvement d’une génération qui ne tardera pas à balayer les illusions du progrès et son cortège d’infamies, pour peu qu’elle parvienne à la fois à s’organiser en avant-gardes opératives et à formaliser une nouvelle vision du monde, au carrefour de son héritage millénaire et de ses espérances renouvelées. Ce n’est qu’à ces conditions que la reconquête pourra cesser de n’être qu’un mot d’ordre d’agitation médiatique pour s’incarner dans une réalité sensible et esquisser les contours du monde à venir.
L’enjeu aujourd’hui est donc celui de l’organisation d’une forme nouvelle d’aristocratie militante, fer de lance de cette nouvelle génération dont la nécessaire radicalité brusquera le conformisme ambiant de la société liquide pour y opposer la puissance évocatrice et enthousiasmante de nouveaux mythes mobilisateurs comme pourrait l’être l’idée impériale européenne. Loin d’être démonétisée, poussiéreuse et obsolète – comme l’est, par exemple, l’idée royaliste – l’idée d’une Europe-puissance héritière de la tradition gibeline, érigée sur les ruines de la technocratie bruxelloise en s’appuyant sur les principes de subsidiarité et de concentricité pour sanctuariser sans les nier les identités nationales et régionales, et réconciliant tradition et modernité pour forger une alternative conquérante et enracinée à l’occidentalisation nihiliste et décadente du monde, cette idée impériale européenne est non seulement fidèle à une tradition historique millénaire mais elle est surtout d’une actualité et d’une nécessité brûlante. Quelle autre force digne de ce nom pourrait en effet résister à la puissance hégémonique des multinationales et des tendances centrifuges du libéralisme planétaire et de la thalassocratie marchande ? Assurément, l’échelon national se trouve de facto dépassé à un tel degré de lecture, et soutenir l’inverse relève au mieux de l’aveuglement le plus naïf, au pire d’un passéisme incapacitant et arriéré.
Un demi-siècle après l’épisode de subversion majeur que fut Mai 68, le slogan des nationalistes d’alors « Europe, Jeunesse, Révolution » résonne aujourd’hui comme un défi lancé à notre génération, à rebours des dissipations individualistes et auquel nous ne pouvons nous dérober : celui de réaliser cette communauté de destin capable de se projeter en avant, non simplement par des slogans abstraits ou des conférences hermétiques, mais bien plutôt dans un élan commun et fédérateur pour brusquer l’Histoire, forger une espérance nouvelle et doter notre génération d’une avant-garde formée, disciplinée et aguerrie, d’une communauté d’idées et d’action à la hauteur des enjeux et capable de s’extraire des schémas qui lui sont imposés pour se rassembler autour d’un mot d’ordre : l’Europe contre l’Occident.
Source EurHope cliquez ici
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Le fardeau du mâle blanc, par Alain Sanders
Guy Rouvrais a bien fait (d’autant qu’il aura été à peu près le seul), dans Présent du 24 mai dernier, de faire un sort à l’incroyable déclaration de Macron sur les « mâles blancs ». Cautionnant du même coup le Grand Remplacement opéré (pour commencer) dans les banlieues ethniques. Naguère, sur le marché d’Évry dont il était maire, Valls avait remarqué que ça manquait de « blancos ». En semblant le regretter. Macron, lui, prend acte. C’est comme ça, faut faire avec.
Du coup, on a un Conseil présidentiel des Villes où la discrimination – pour ne pas dire le racisme – à l’égard des « mâles (et des femelles) blancs » s’affiche jusqu’à en être caricaturale : dix-sept rombiers et rombières issus de l’immigration contre neuf alibis-cautions d’origine européenne, comme devenus minoritaires dans leur propre pays !
Ivan Rioufol, qui sert, lui, de caution droitière au tiédasse Figaro, écrit : « Jamais la France ne s’était jusqu’alors reconnue par une couleur de peau. La Constitution assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. C’est pourquoi Macron commet une faute politique grave en flattant les mouvements différentialistes qui n’entendent pas se plier aux exigences de l’assimilation. Dénier au mâle blanc – c’est-à-dire au Français de culture européenne – sa place dans les nouvelles banlieues musulmanes et sa compétence pour en parler est, pour Macron, une capitulation devant cette contre-société qui se consolide. »
Non seulement elle se consolide cette contre-société, mais elle œuvre à remplacer la société d’accueil (à raison puisque ladite société d’accueil se vautre dans la dhimmitude et la veulerie). « Banlieues musulmanes », dit Rioufol. Là est tout le problème, en effet. Et le seul énoncé des membres extra-européens du Conseil présidentiel des Villes donne la mesure dudit problème : Saïd Hammouche, Mejda Naddari, Sarah Ourahmoune, Zahia Ziouani, Yassine Bellatar (je vais dire un mot particulier de cette engeance), Adile Farquane, Mohamed Mechmache, Majid el Jarroudi, Souad Belhaddad, Samia Chabbani, Nawel Amiri, Abdelkader Haroune, Allaoui Guenni, Fayçal Karoui, Sabri Boumjri, Aïsseta Cissé. Non, ce n’est pas un appel dans des classes de Rabat, Tunis ou Alger, mais bel et bien le choix de Macron…
Un mot de Yassine Bellatar qui, sur Twitter, s’exhibe avec la racialiste Rokhaya Diallo. Profession : humoriste (sic), animateur de radio et de télé. Autres activités : producteur de radio, producteur de spectacles, patron de bar. Ses prises de position équivoques – litote – sur l’islamisme lui ont valu l’annulation de plusieurs de ses spectacles. Et un article très étayé de Marianne : « Yasssine Bellatar, faux clown et vrai danger ». Le 20 février dernier, il était placé en garde-à-vue pour avoir insulté une policière. Bref, j’en passe et de pires encore. Croyez-vous que ça a arrêté Macron. Tout au contraire ! Yassine Bellatar n’a-t-il pas été un de ses soutiens lors de la dernière présidentielle ?
Alors disons-le simplement : ras-le-bol de ces banlieues que l’on gave de fric et qui nous crachent à la gueule ! Ras-le-bol de ce refrain sur les habitants de ces banlieues qui seraient « les premières victimes » de ce qui s’y passe à longueur de jours et de nuits ! Qu’ils arrêtent de geindre et qu’ils se prennent en main en commençant par contrôler leurs rejetons ! D’autant que quand ils ne sont pas au moins complices (par leur silence) des exactions, des trafics, des magouilles de l’économie souterraine, nombre d’entre eux en profitent à différents niveaux.
Alain Sanders
Article paru dans Présent daté du 30 mai 2018
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Une géopolitique pour la France, par Ivan Blot
Emmanuel Macron était en visite en Russie. Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples avait d’ailleurs rédigé un article sur cet épisode diplomatique.
Aujourd’hui, Ivan Blot nous rappelle ce qu’Emmanuel Macron semble avoir du mal à comprendre : la géopolitique avant tout !La géographie conditionne l’histoire
La géographie conditionne l’histoire et donc la politique depuis toujours. Cette réalité explique les réactions parfois hystériques de la diplomatie américaine.
L’Amérique doit sa position dominante aux suites catastrophiques des conflits sur l’ancien continent européen. Deux guerres mondiales, la prise du pouvoir par les communistes en Russie puis par les nazis en Allemagne ont permis la domination de l’Amérique sur l’Europe pendant un demi-siècle.Mais les fondamentaux demeurent. La Russie et l’Europe forment un bloc de 520 millions d’habitants contre 330 millions pour les Etats-Unis. Le PIB européen global a vocation à dépasser celui de l’Amérique du Nord.
L’héritage culturel européen demeure écrasant.
L’intérêt des européens et des russes est donc de mettre leurs puissances en synergie.La place de la France ? Elle est au centre de l’Europe et non outre-atlantique. La politique diplomatique de la France a donc une grande carte à jouer.
Religieusement, les capitales du Christianisme demeurent Rome et Moscou.
Le christianisme américain est éclaté en sectes, influencé par le matérialisme et l’utilitarisme.Politiquement, la disparition de l’URSS a changé la donne. Le pôle des valeurs conservatrices américaines s’affaiblit. En Europe, c’est l’inverse, à l’Est bien sûr avec la Russie mais aussi la Pologne, la Hongrie par exemple.
L’avenir est-il à l’est ?
Économiquement, l’Amérique est rongée par l’endettement. L’Europe s’éloigne enfin du socialisme étatique inefficace.
Socialement, la démographie reprend à l’Est, pas à l’Ouest.
Enfin, l’Eurasie peut passer des accords importants avec la Chine, l’Inde notamment. L’Amérique n’a pas cette ressource. Les matières premières feront plus défaut à l’Ouest qu’à l’Est.
La courbe de l’innovation s’infléchit. L’Amérique reste très brillante mais le redressement à l’Est se fait de plus en plus sentir.Bref, l’avenir à long terme est à l’Est. La France doit se situer dans ce vaste courant mondial. Elle ferait une grave erreur en s’alignant sur les USA même s’il faut ménager des transitions et des compromis avec Washington.
La classe politique ouest-européenne comprend-elle ce changement ?
Le Brexit est un signe avant coureur. La montée des mouvements populistes conservateurs et patriotes aussi.La France a son avenir plus dans le peuple que dans ses élites, plus dans les vieilles nations eurasiennes que dans les sociétés cosmopolites fragiles qui apparaissent à l’Ouest. Le choix est clair. Il ne faut pas ignorer la Russie ! Moins que jamais !
Ivan Blot 30/05/2018
Crédit photo : Novopress [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons
Ivan Blot
Ivan Blot, ENA, docteur ès sciences économiques, inspecteur général honoraire de l’administration, ancien député du Pas-de-Calais et ancien député européen, auteur de nombreux ouvrages dont « La démocratie directe », « L’oligarchie au pouvoir », « La Russie de Poutine, « L’homme défiguré ». Il est membre de l’Académie catholique de France. Il est aussi membre du comité des experts de Rethinking Russia et du Club d’experts de Valdaï, proches de la présidence de la Fédération de Russie. -
La Villette : nouveau démantèlement sans expulsion - Journal du Mercredi 30 Mai 2018
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Jérôme Bourbon Rivarol ou la Presse indépendante de droite
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Editorial de la 1ère UDT du Pays Réel, par le Père Joseph, O.F.M
« Pour la reconstruction d’une France catholique et française »
Chers amis,
Nous sommes très heureux de vous inviter à la première université du Pays réel, organisée par Civitas, qui se tiendra du 16 au 18 août 2018 près de Poitiers. Nous vous convions à ne pas manquer ce rendez-vous qui sera d’une haute importance pour tous ceux qui aiment la France, qui sont décidés à ne pas la laisser aux mains des bradeurs et des liquidateurs, pour tous ceux qui ont déjà retrouvé des raisons d’espérer ou qui désirent en retrouver.
Si nous nous adressons d’abord aux jeunes, nous souhaitons la présence de tous ceux qui sont résolus de combattre avec nous la secte maçonnique dont le but immuable est de sectionner définitivement les racines chrétiennes de la France.
Aussi notre université d’été, aux antipodes d’un langage convenu, s’emploiera à démontrer comment et pourquoi l’idéologie au pouvoir des droits de l’homme constitue un poison mortel. Sous couvert de liberté, elle a fabriqué un peuple d’esclaves manœuvré par une poignée d’oligarques, imbéciles ou pervers, pour qui la France n’est pas une terre mais une idée que l’on triture à sa guise.
Loin de nous contenter de stigmatiser la guerre que mène le pays légal contre le pays réel (1), nous vous exposerons aussi le programme de nos réponses théoriques et pratiques pour la reconstruction d’une France catholique et française.
Nous ne vous dissimulons pas notre espérance de persuader ceux qui nous ferons l’honneur de leur présence que nous disposons des réponses vraies. Ce n’est point là une prétention exorbitante mais c’est au contraire l’affirmation humble de ceux qui savent que « la civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a , elle est, c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et de la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété ». (2)
Connaître, enseigner les principes de l’ordre naturel et surnaturel, nous soumettre et les mettre en pratique : tel est notre programme et telle est aussi notre force. Là se trouve l’explication de la surprenante dynamique d’un mouvement privé de tous les moyens humains pour réussir mais qui progresse peu à peu sur l’échiquier politique. Rejoindre le pays qui ne veut pas mourir et découvrir le Catholicisme vrai, c’est aujourd’hui bien possible par l’intermédiaire de Civitas.
Nous nous adressons aux patriotes, aux catholiques, aux hommes de bonne volonté. Nous misons sur notre langage de vérité pour convaincre vos intelligences, sur notre enthousiasme pour stimuler les vôtres et sur la grâce de Dieu pour toucher vos cœurs.
Quiconque a l’espérance du redressement de notre pays et est fermement disposé à y apporter sa quote-part est le bienvenu à notre université d’été pour nous y entendre et, s’il le veut, s’associer à notre œuvre de reconstruction que nous confions au Coeur Douloureux et Immaculé de Marie.
Père Joseph (3), O.F.M.
Morgon, le 5 mai 2018, en la fête de saint Pie V, Pape et Confesseur.
(1) Thème de cette première UDT : « Les droits de l’homme contre le Pays Réel »
(2)Saint Pie X in « Notre charge apostolique »
(3)Ex-abbé Régis de Cacqueray-Valménier
Toutes les informations pratiques sont sur le site de la 1ère UDT du Pays Réel : www.udt-du-pays-reel.com
. Vous inscrire à la 1ère UDT du Pays Réel : http://udt-du-pays-reel.com/?page_id=6
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Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [5]
Par Rémi Hugues
Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.
LʼU.N.E.F.
La grande centrale du syndicalisme étudiant français, lʼU.N.E.F., entretenait des « relations bilatérales continues et cordiales »[1]avec lʼUnited National Student Association (U.S.N.S.A.), un syndicat étudiant américain né en août 1947 à Madison, dans le Wisconsin. Ses fondateurs, Alice Horton et Bill Ellis, lʼont créé en vue dʼen faire la branche américaine de lʼUnion internationale étudiante (U.I.E.), première organisation internationale étudiante à voir le jour, le 17 novembre 1946 à Prague, notamment sous lʼimpulsion de lʼU.N.E.F.
Or, suite au coup de Prague de 1948, Al Lovenstein, président de lʼU.S.N.S.A., organise à Stockholm une conférence qui amène à la création de la Conférence internationale étudiante (C.I.E.). Celle-ci devient ainsi lʼinternationale étudiante pro-américaine quand lʼU.I.E. tend à être son pendant pro-soviétique. À partir de ce moment-là lʼU.S.N.S.A. devient une antenne de la C.I.A., qui sʼen sert pour « obtenir des informations sur les activités internationales des syndicats étudiants »[2] LʼU.S.N.S.A. reçoit de généreux subsides de la part de la C.I.A. Le service de sécurité extérieure américain « finance secrètement une partie du programme de sa commission internationale. »[3] Son soutien financier sʼélève à 200 000 $ annuels.
Grâce à cette collaboration, lʼU.S.N.S.A et la C.I.E. disposent de « ressources financières importantes qui leur permettent dʼêtre omniprésentes sur la scène internationale »[4]. Mais cette collaboration suscite un scandale quand elle est révélée publiquement. Jean Lamarre évoque « la divulgation en 1967 par la revue Ramparts du soutien financier que la Central Intelligence Agency (CIA) accordait à lʼU.S.N.S.A depuis le début des années 1950 »[5].
Dans les années 1960, lʼU.N.E.F., en situation de crise aiguë, avait précisément besoin dʼargent. Ses effectifs avaient fondu, ce qui avait provoqué une situation de banqueroute. Elle était en outre minée par des jeux dʼappareil, entre une aile modérée – lʼentrisme du Parti socialiste unifié (P.S.U.) – et une aile radicale – lʼentrisme trotskiste –.
La Fédération des étudiants révolutionnaires (F.E.R.) sʼingénia à « provoquer une certaine terreur dans la direction, en faisant, de temps à autre irruption à son siège, 15, rue Soufflot, pour menacer, et parfois molester, ses dirigeants. Peu avant Pâques, la situation est telle que la direction de lʼU.N.E.F. est obligée de se réunir à Bois-Colombes, cité universitaire et à municipalité communiste. Venus saboter la réunion et prendre de force la direction de lʼU.N.E.F., les militants de la F.E.R. tombèrent à la fois sur un service dʼordre policier classique et les ʽʽgros brasʼʼ du P.C.F. La F.E.R. bat en retraite […]. Quelques jours plus tard, à Pâques, la F.E.R. se venge à la Sorbonne, en contraignant Perraud, président de lʼU.N.E.F., à démissionner, ʽʽà cause de sa mollesse, de son incapacité et de ses échecs.ʼʼ À cette occasion, Jacques Sauvageot, vice-président, prend la tête de lʼU.N.E.F., en attendant le prochain congrès prévu alors pour juillet à Caen. »[6]
Entre temps eurent lieu les événements de Mai 1968, où Sauvageot occupa un rôle majeur puisquʼil fit partie du groupe assurant la direction du mouvement. Il avait obtenu son poste à la tête de lʼU.N.E.F. suite à un coup de pression des trotskistes de la F.E.R., le mouvement de jeunesse de lʼOrganisation communiste internationaliste (O.C.I.), fondé et dirigé par lʼouvrier du livre encarté à F.O. Pierre Lambert (son vrai nom étant Boussel).
À la fin du mois de mai, la veille du meeting du stade Charléty, F.O., ce syndicat piloté par les Américains, avait participé à la coalition qui avait tendu la main aux trotskistes de la direction du mouvement de contestation dans le but de soutenir le projet de remplacer de Gaulle par lʼ « atlantiste »[7] Pierre Mendès France. Le 27 mai « des ambassadeurs du PSU, de la CFDT, de FO, des ʽʽpersonnalitésʼʼ se sont rencontrés en présence de Mendès. Krivine aurait reçu un carton dʼinvitation. À lʼordre du jour : un gouvernement de transition qui accorderait sa place au ʽʽcourant de maiʼʼ. »[8]
Alain Krivine appartenait à une autre obédience du trotskisme français que lʼO.C.I. Il animait la Jeunesse communiste révolutionnaire (J.C.R.), « quʼon prononce en Sorbonne la ʽʽJcreuʼʼ »[9], qui avait été fondée le 2 avril 1966. Dans une logique dʼouverture, la J.C.R. incitait ses militants à adhérer également au sein de lʼU.N.E.F. À Nanterre, dʼoù est parti Mai 68 avec le Mouvement-du-22-mars, son représentant est aussi membre de la J.C.R. : « Lʼannexe nanterroise du syndicat étudiant est à peu près aussi déliquescente que le bureau national et nʼattire que les mandataires de factions rivales qui sʼétripent en dʼinterminables assemblées générales où la victoire revient au plus endurant. Le bureau est ʽʽtenuʼʼ par un trotskiste mélomane, Jean-François Godchau, membre de la JCR dʼAlain Krivine. »[10]
En réalité, comme lʼaffirme Claude Paillat, durant la crise de Mai, celle-ci a occupé la fonction dʼinfrastructure organisationnelle de lʼU.N.E.F. « Il est évident quʼau cours des événements de mai-juin, lʼU.N.E.F. était tellement désorganisée, affaiblie par ses dissensions, ses dettes, son recul aux élections de facultés, quʼelle nʼétait plus capable dʼassurer la moindre action. Cʼest donc principalement la J.C.R. qui soutient, conseille, prépare le travail de lʼU.N.E.F. »[11] Lors de la création du Mouvement-du-22-mars, puis lors de la première émeute de grande ampleur, le 3 mai à la Sorbonne, J.C.R. et U.N.E.F. étaient effectivement présents.
On peut noter, enfin, quʼun syndicat étudiant américain autre que lʼU.S.N.S.A, le Students for a Democratic Society (S.D.S.), fondé par Tom Hayden, a concouru à lʼexaltation de la colère étudiante contre le gouvernement quand elle nʼétait quʼà ses prémices. Le 28 mars 1968, le doyen Grappin, à cause de lʼoccupation la tour de la faculté de lettres de Nanterre, décide de suspendre les cours et de fermer pour quelques jours lʼuniversité. Quand Nanterre est rouverte, ils sont mille deux cents jeunes à se rassembler pour écouter Karl Wolf, président de la branche allemande S.D.S., venu soutenir la contestation étudiante.
Les « enragés » de Mai 1968, qui se réclament du communisme le plus intransigeant, nʼeffrayent en rien les autorités américaines. Ce qui est pour le moins paradoxal. Au contraire elles voient dʼun bon œil cette révolte estudiantine contre le pouvoir gaulliste.
Vincent Nouzille écrit que « lʼambassadeur Shriver donne pour consigne à ses équipes dʼaller au contact de ce mouvement étudiant imprévisible. Lui-même, un libéral passionné par les courants de protestation aux États-Unis, se rend plusieurs fois rive gauche afin de prendre la mesure des manifestations. La résidence de lʼambassadeur, près de lʼÉlysée, se transforme en lieu de rencontres informelles, ouvert du matin au soir à de longues discussions entre professeurs, étudiants, fonctionnaires du ministère de lʼÉducation et diplomates. Un de ses conseillers, Robert Oakley, est chargé de monter un ʽʽcomité de jeunesseʼʼ parallèle à lʼambassade pour dialoguer avec des leaders étudiants ou politiques »[12]. En quelque sorte un comité de parrainage destiné à la jeunesse contestataire de France, si utile aux Américains, que de Gaulle exaspère au plus haut point.
Lʼextrême-gauche
Lʼalliance entre U.N.E.F. et révolutionnaires professionnels est visible durant la crise de mai-juin 1968. Par exemple, à lʼintérieur du Mouvement-du-22-mars ou lors de la première nuit dʼémeute dans le Quartier latin. Également, lorsque le mouvement sʼessouffle, suite à lʼannonce de la dissolution de lʼAssemblée nationale entraînant la tenue dʼélections législatives ainsi quʼà la grande marche pro-de Gaulle du 30 mai, le syndicat étudiant et les gauchistes entendent continuer les manifestations, dénonçant le principe du vote comme étant le moyen le plus efficace de museler les réelles aspirations populaires, un piège à cons en somme. « LʼUNEF est seule, le 1er juin, à organiser un défilé de Montparnasse vers Austerlitz. La CGT désavoue, le PC aussi, la CFDT sʼexcuse, le PSU se divise. Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot, Krivine, suivis de vingt mille obstinés, traversent le quartier Latin, drapeaux rouges et noirs en tête, et rodent leur nouveau slogan. ʽʽÉlections, tahisons !ʼʼ »[13] (Dossier à suivre) •
[1] Jean Lamarre, « Les relations entre les mouvements étudiants américain et français dans les années 1960. Une méfiance cordiale », Vingtième siècle, n° 129, janvier-mars 2016, p. 130.
[2] Ibid., p. 129.
[3] Idem.
[4] Idem.
[5] Ibid., p. 127.
[6] Claude Paillat, Archives secrètes. 1968/1969 : les coulisses dʼune année terrible, Paris, Denoël, 1969, p. 67.
[7] Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêves, Paris, Seuil, 1987, p. 555.
[8] Ibid., p. 554.
[9] Ibid., p. 302.
[10] Ibid., p. 389.
[11] Claude Paillat, op. cit., p. 59-60.
[12] Vincent Nouzille, Des secrets si bien gardés. Les dossiers de la Maison-Blanche et de la CIA sur la France et ses présidents (1958-1981), Paris, Fayard, 2009, p. 199-200.
[13] Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 560.
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