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France et politique française - Page 2753

  • Courte réflexion sur l'effacement des partis politiques dans l'histoire de France, des socialistes aux royalistes.

    Le marché de Versailles bruissait des bruits ordinaires d'un dimanche matin, entre cloches de l'église Notre-Dame voisine et harangues des marchands, et il s'y rajoutait les annonces électorales des distributeurs de tracts qui, toujours, précédent le temps des urnes : j'ai, ainsi, récupéré quelques libelles de couleurs variées et quelques portraits des prétendants à un des 577 sièges du Palais-Bourbon, tous plus souriants et sérieux à la fois les uns que les autres. Évidemment, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, et toute campagne électorale a ses rituels : il m'arrive aussi d'y sacrifier parfois, en particulier lors des élections européennes, et j'aime ce contact direct avec des électeurs qui, malheureusement, ne se transforme pas toujours en voix sonnantes et trébuchantes au fond des urnes...

    S'il y avait bien de fortes délégations matinales du candidat de la droite conservatrice et de celui du mouvement présidentiel, ainsi que celles, moins nombreuses, de la gauche radicale, des Verts et de quelques « indépendants » (sans oublier les partisans asselinesques du Frexit), le Parti Socialiste brillait par son absence, et l'une des fidèles militantes de ce qu'elle nomme désormais « feu le Parti de Jaurès » affichait ostensiblement une grande indifférence à l'agitation politicienne voisine : il est juste de signaler aussi que, dans les rangs des « Marcheurs » comme ils se nomment, j'apercevais ceux qui, il y a encore moins de deux ans, me vantaient les mérites de la rose au poing... Autres temps, autres engagements, pourrait-on ironiser, mais c'est surtout la démonstration du bouleversement, non des idées ou du paysage idéologique en tant que tels, mais de l'offre politique partisane. En cinq ans, le PS est devenu une sorte de PASOK français (1), perdant en ce court laps de temps, tous les pouvoirs et toutes les positions qu'il occupait insolemment et complètement quand MM. Hollande et Ayrault assuraient, au sortir de la victoire présidentielle du premier nommé, la dyarchie républicaine en un attelage qui allait s'avérer maladroit et incertain.

    Cette « disparition » du PS n'est-elle qu'un « moment » de la vie du parti refondé au Congrès d'Epinay par François Mitterrand en 1971 ? Peut-être, mais qui sait vraiment ? Chez notre voisin italien, les partis qui ont organisé la vie politique nationale des années de l'après-guerre aux années 1990 ont purement et simplement quitté la scène électorale et gouvernementale, abandonnant aussi leurs noms historiques, que cela soit le Parti Communiste Italien, son homologue socialiste, mais aussi la Démocratie Chrétienne et, pour d'autres raisons mais avec le même résultat, le Mouvement Social Italien néo-fasciste.

    D'ailleurs, les royalistes eux-mêmes ont connu cet effacement à leur corps défendant, et les quelques groupes monarchistes qui militent encore et, heureusement, toujours pour l'établissement d'une Monarchie royale héréditaire et familiale, ont, en fait, tout à reconstruire, à se reconstruire : c'est aussi le cas au Portugal et en Italie, comme si le lien rompu d'un pays avec sa dynastie nationale avait privé ses partisans d'une sève précieuse pour, simplement, vivre et prospérer. Avouons que les Républiques n'ont pas cette difficulté, comme si leur nature, plus « nomade », les préservait d'un déracinement qui, de toutes les façons, ne les concernent pas, faute d'un enracinement véritable, filial...

    Pourquoi cette remarque sur les royalistes, dont je suis, comme chacun sait ? Sans doute parce que j'aspire à voir renaître un royalisme vif, visible et fort, un royalisme politique et d'abord politique, crédible et réfléchi, qui s'inscrive dans une tradition vivante et critique pour ne pas être nostalgique et stérile. Il n'y a pas de fatalité : l'effacement du royalisme comme réalité politique, qui s'est sans doute fait en quatre temps (2), ne signifie pas que la Monarchie soit moins nécessaire mais seulement que le chemin est plus ardu pour la faire advenir. Les récents événements politiques tendent néanmoins à prouver que rien n'est jamais complètement écrit ni, peut-être, définitif : que certains adversaires républicains de M. Macron le qualifient (à tort ou à raison, qui sait ?) de « président monarque » ou de « régent » peut nous surprendre mais cela doit-il seulement nous indigner ? Et, d'ailleurs, n'est-il pas trop tôt pour trancher, malgré les sympathies oligarchiques trop certaines du locataire nouveau de l’Élysée ? Et ne peut-on y discerner l'annonce symbolique d'une sorte de « retour du futur » ? Ou d'une reconnaissance inconsciente d'une « absence » que, là encore, l'actuel président, encore loin de sa candidature et de sa victoire de mai 2017, signalait dans son fameux entretien de juillet 2015 (3) ? Certes, il n'y a plus de Pierre Boutang pour murmurer à l'oreille du « Prince » (et là, je parle, dans le sens de Machiavel, de celui qui siège à l’Élysée) (4), mais ne peut-on pas travailler à forger un « appareil » royaliste susceptible de faire entendre « la voix du Roi », y compris jusqu'au sommet de l’État ?

    (à suivre, forcément !)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1420:courte-reflexion-sur-leffacement-des-partis-politiques-dans-lhistoire-de-france-des-royalistes-aux-socialistes&catid=51:2017&Itemid=62

  • Une communauté patriote s'est créée près de Narbonne ! Présentation du projet (juin 2017)

  • Chanas sans migrants : Génération Identitaire a occupé le futur centre d’accueil !

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    L’hôtel Formule 1 de Chanas, en Isère, n’accueillera pas de demandeurs d’asile pour le moment. Le projet d’hébergement a reçu un avis défavorable de la Préfecture vendredi “pour des raisons de sécurité”.

    Les militants de Génération identitaire, qui ont occupé le toit de l’hôtel de F1 de Chanas samedi, assurent que leurs revendications ont été entendues.

    Voici les revendications de Génération identitaire formulées dans un communiqué de presse publié samedi :

    L’État a récemment racheté l’hôtel Formule 1 de Chanas au groupe Accor, et s’apprête à y installer plus de 200 « migrants » durant l’été. Cette opération a été menée sans que le maire ni les habitants de la commune ne soit consultés. L’État poursuit sa politique scandaleuse de dissémination des « migrants » dans les communes françaises, alors que toutes les enquêtes d’opinion montrent qu’une large majorité de la population y est opposée et que des Français meurent encore régulièrement dans la rue faute d’aide et de logement. Pour eux pas d’achat d’hôtel ni de réquisition d’urgence.
    Génération Identitaire réclame à travers cette occupation, l’arrêt pur et simple de l’accueil systématique des « migrants », ainsi que leur répartition dans les petites communes, dont les habitants aspirent à vivre sereinement et en sécurité. La France est confrontée à une profonde fracture identitaire, et la fuite en avant du gouvernement vers toujours plus d’immigration aggrave de manière irresponsable cette situation.

  • Radio Libertés/TVLibertés : Jean-Marie Le Pen : L’immigration reste le problème n°1 !

  • Emmanuelle Duverger-Ménard : « Je suis venue à l’Assemblée défendre des convictions ! »

    Emmanuelle Ménard, élue députée grâce à une véritable union des droites, vient de faire sa rentrée à l’Assemblée nationale.

    Elle réaffirme sa volonté d’être « un pont entre le FN et la droite plus classique ».

    Venue défendre des sujets rattachés au territoire biterrois, elle entend aussi agir, sur le plan national, pour la protection des plus faibles, des retraités menacés par l’augmentation de la CSG, pour la sécurité, l’éducation et les valeurs familiales.

    Hier, c’était la rentrée à l’Assemblée nationale. Vous étiez assise sur les bancs à côté de Jean-Luc Mélenchon, l’ordre alphabétique aidant. Comment s’est passée cette rentrée ?

    Ça c’est très bien passé. C’était impressionnant. C’était émouvant. C’était dans un lieu chargé d’Histoire et d’âme. Monsieur Mélenchon a été très courtois avec moi.

    On parle beaucoup de l’immense majorité qu’a obtenue Emmanuel Macron à l’Assemblée. Des gens sont aussi dans l’opposition, vous en faites partie. Sur quel sujet vous apprêtez-vous à agir et à parler à l’Assemblée nationale ?

    Les sujets sont multiples. Certains sujets sont d’ordre national et d’autres sont plus rattachés au territoire biterrois que je défends et dont je serai la porte-parole.
    Sur les questions nationales, qui intéresseront plus particulièrement les lecteurs et les auditeurs de Boulevard Voltaire, je serai évidemment très attentive à la protection des retraités. Monsieur Macron veut mettre en place cette augmentation de la CSG. Elle va toucher les retraités soi-disant aisés. Je pense qu’en touchant 1200 euros par mois, on ne se dit pas très aisé. Monsieur Macron n’a jamais dû toucher 1200 euros par mois dans sa vie.
    Évidemment la protection des retraités sera une de mes priorités, mais il y aura également la lutte contre l’insécurité. J’y suis très sensible. Cela a aussi été un de mes chevaux de bataille pendant cette campagne électorale. J’ai déjà commencé à rencontrer plusieurs interlocuteurs sur le territoire biterrois.

    Une autre question se pose, celle des alliances. Nous avons un peu de mal à y voir clair. Vous avez été élue sur une liste d’alliance des droites. Qu’en est-il à l’Assemblée ? Allez-vous réussir à vous entendre avec d’autres députés ?

    C’est effectivement ce qui a motivé la fin de semaine dernière et le début de cette semaine. Beaucoup de rencontres, de nombreux contacts téléphoniques pour pouvoir constituer un groupe. Malheureusement, nous n’y sommes pas arrivés, mais je ne me déclare pas vaincue.
    J’ai été élue sur une liste d’union des droites soutenue par six partis politiques. Pour moi, c’est très important. J’espère que je pourrai être le pont entre cette droite représentée par le Front national et la droite plus classique. J’y suis très attachée. Les contacts que j’ai pris sont bons. Il est peut-être encore un peu trop tôt, mais je pense que lorsqu’on se sera tous mis au travail, les différents députés verront que l’on connaît nos dossiers, que l’on est vigilant sur des sujets comme la sécurité, la protection des personnes les plus faibles ou les plus défavorisées.
    C’est cette capacité de travail qui nous permettra de gagner en crédibilité. Les œillères et les a priori que certains ont à notre égard tomberont alors petit à petit. On pourra alors travailler tous ensemble.

    Vous étiez ce matin en face de Léa Salamé. Elle vous a posé une question étonnante. Elle vous a demandé si vous étiez venue défendre les idées de votre mari, ici à Paris au palais Bourbon. C’est cela que vous êtes venue faire ?

    Évidemment, non. J’ai été très surprise de la question. Je pense que cela s’est entendu, parce que je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire à l’énoncé de sa question.
    Je ne suis pas là pour défendre les idées de mon mari, Robert Ménard, que tout le monde connaît à Boulevard Voltaire.
    Je suis là pour défendre le territoire biterrois, mais le mandat de député, c’est aussi un mandat national.
    Je suis là aussi pour défendre des convictions sur lesquelles les électeurs biterrois m’ont fait confiance. Ces convictions, vous les connaissez. Elles concernent la sécurité, l’éducation, les valeurs familiales… C’est cela que je défendrai à l’Assemblée, pas les idées de mon mari.
    http://www.bvoltaire.fr/suis-venue-a-lassemblee-defendre-convictions/

  • Thierry Bouclier : pensez printemps français !

    6a00d83451619c69e201b8d290a4c2970c-250wi.pngEntretien du Salon Beige avec Thierry Bouclier à l’occasion de la réédition de son dernier ouvrage, La République amnésique, aux éditions TerraMare, préfacé par le professeur Frédéric Rouvillois.

    Le nouveau monarque Macron nous demande de « penser Printemps ». Votre ouvrage va-t-il aider les Français à « penser Printemps » ?

    S’il pouvait les aider, non pas à « penser Printemps » comme Alain en 1935 mais à « penser Printemps français » comme des millions de manifestants en 2013, cela serait une très bonne nouvelle ! Le grand mouvement qui s’est levé en 2013 était un mouvement décomplexé. L’objectif du livre est précisément de décomplexer les Français sur de très nombreux thèmes – le contrôle des flux migratoires, la famille, l’Europe ou l’histoire de la colonisation – sur lesquels pèse une véritable chape de plomb idéologique.

    L’opération de sidération qui a permis l’élection de Macron et cette victoire paradoxale aux dernières élections législatives prouve que non seulement la république est amnésique, mais que les Français semblent l’être tout autant ?

    Assurément. Il est à craindre que les Français vont rapidement oublier – si ce n’est déjà fait – qu’ils se sont levés en masse pour défendre la famille en 2013 comme ils l’avaient fait en 1984 pour défendre l’école. Ce que les parents supportent désormais dans les écoles privées sous contrat démontrent qu’ils n’ont plus aucun souvenir de ce que fut le combat contre la loi Savary. Ils ont pareillement oublié les raisons pour lesquelles ils votaient De Gaulle, Pompidou et même Chirac (celui de l’appel de Cochin en 1978) et Marchais (celui de 1980 et de l’arrêt des flux migratoires).

    Comment en est-on arrivé à cette dérive incroyable des idées, des concepts, de l’intelligence. Sommes-nous rentrés dans l’hiver de l’intelligence avec Macron ?

    Mai 68 voulait interdire d’interdire. Mais la société issue de Mai 68 ne repose que sur des interdits. Il ne se passe pas une journée sans qu’un homme politique, un journaliste, un sportif ou un artiste, ne se voit reprocher d’avoir « dérapé ». Celui qui dérape est celui qui a prononcé le mot interdit ou défendu une idée désormais taboue. Tous les grands thèmes sont désormais contaminés. La famille. L ’avortement. Le mariage. L’immigration. La colonisation. La sécurité. L’école. Une ligne jaune a été tracée. Il est interdit de la franchir. Celui qui la franchit dérape et sort du cadre républicain. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au vu de la doxa dominante, la classe politique, de gauche et de droite, a dérapé en toute sérénité pendant les 80 premières années du vingtième siècle. De Gaulle a dérapé. Mais aussi l’abbé Pierre, Marchais ou Jean Moulin. Même Simone Veil a dérapé.

    Comment sortir de ce carcan idéologique anesthésiant voire débilitant ?

    En se décomplexant. Cela demande un effort considérable tant l’anesthésie est puissante, mais ce n’est pas impossible. Le souffle qui s’était levé en 2013 est retombé. Mais il peut repartir.  

    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, pourquoi cette amnésie collective changerait-elle ? et donc pourquoi avoir réédité ce livre aux éditions TerraMare ?

    La réédition, la mise à jour et l’augmentation étaient nécessaires car les choses ne se sont pas arrangées depuis 2008, année de la première édition. J’ai ajouté de nombreux développement sur le mariage –  il faut relire Elisabeth Guigou et Alain Juppé –, l’islam, l’immigration et ses nouveaux tabous, l’école et sa dérive.

    Thierry Bouclier est avocat et auteur de nombreux ouvrages, notamment d’une biographie de l’abbé Denis Coiffet, zélé serviteur d’une Église meurtrie, mais qu’il servit toute sa vie avec le même amour filial.

    Michel Janva

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  • Il n’y aura pas de refondation politique de la droite sans refondation idéologique

    Dans un entretien au Figaro, l’essayiste québécois Mathieu Bock-Côté déclare :

    "Dans Le JDD, Xavier Bertrand a dénoncé la «dérive identitaire» de la droite et de Laurent Wauquiez. Le débat s’est trop concentré sur «la France identitaire», affirme-t-il. Partagez-vous ce constat?

    Il fallait s’y attendre: la pression idéologique et médiatique contre ce qu’on pourrait appeler la question identitaire n’a jamais cessé, et ceux qui veulent avoir une place avantageuse dans le système médiatique ont tout avantage à partager cette vision des choses. Qui dénonce la dérive identitaire s’assure d’une place enviable dans la grande famille des respectables. Il faut faire attention au vocabulaire: qu’est-ce qu’une dérive identitaire, sinon la manière qu’a la gauche de parler de toute tentative de renouer avec une définition un peu substantielle de la nation française en réintroduisant dans la citoyenneté les mœurs, la culture, le mode de vie, la mémoire? On réduit alors la question identitaire à une forme de xénophobie ne disant pas son nom. Le terme même de dérive est porteur: il présuppose un éloignement du courant central de la démocratie. Il y aurait quelque chose de fondamentalement suspect avec le désir de réenracinement des peuples: on ne veut y voir qu’un repli sur soi, une fermeture à l’autre, une crispation frileuse devant une époque qui nous invite plutôt à embrasser la mondialisation.

    Xavier Bertrand, qui n’est pas un homme sans valeur, et qui revendique sa filiation avec Philippe Séguin, tombe ici dans un piège idéologique. C’est celui dans lequel la droite tombe régulièrement depuis plusieurs décennies, soit la tentation de se soumettre aux critères de respectabilité idéologique qui viennent du camp d’en face. On accepte à l’avance qu’il y aurait des sujets sulfureux: alors on s’en éloigne et on les concède à ceux qui voudront bien s’en emparer. Mais qui détermine si un sujet est sulfureux ou non? D’une génération à l’autre, on cède toujours plus de terrain. C’est une erreur: jamais la droite ne sera assez respectable pour la gauche. Toujours, elle devra donner de nouveaux gages. Mais jamais, elle n’en fera assez. Et toujours, elle s’inhibera un peu plus. À terme, elle se coupe de ses électeurs qui eux résistent plus spontanément au politiquement correct. Ils seront tentés d’aller voir ailleurs si on s’intéresse à eux. C’est une histoire que nous connaissons bien.

    La question de l’identité est-elle un «faux débat» comme le suggère Bertrand ou une angoisse réelle qui traverse la société française?

    Il faut un certain culot pour décréter que la question identitaire est un faux débat, alors qu’elle canalise une angoisse de dépossession partout présente en Occident, et qui transforme en profondeur la vie politique. Qu’on le veuille ou non, la peur de devenir étranger chez soi hante notre époque et elle n’a rien d’une panique identitaire, pour reprendre le dernier slogan à la mode qu’on veut nous faire prendre pour un concept. Elle est fondée. Une certaine sociologie militante entend pourtant faire barrage au réel: pour elle, la question identitaire ne serait qu’une thématique propre à l’extrême droite, comme on le dit dans la novlangue progressiste. Autrement dit, celui qui aborde cette question ne s’intéresse pas aux inquiétudes qui façonnent la société contemporaine non plus qu’aux effets terribles de la décomposition culturelle d’une communauté politique: il signe son allégeance au camp des proscrits, ceux dont on ne parle qu’en nous mettant en garde contre eux. Il faut pourtant revenir aux choses simples: une société qui voit ses grands symboles historiques discrédités, qui pousse l’hétérogénéité identitaire jusqu’à l’éclatement culturel, qui voit ses mœurs moquées et même agressées, qui connaît une mutation démographique significative, qui voit ses frontières moquées, qui voit sa souveraineté de plus en plus corsetée, est en droit de se questionner sur son identité et sur les transformations de ce qu’on appellera son être historique. Le système médiatique est parvenu à neutraliser politiquement cette question ces derniers mois, à la chasser de la présidentielle, mais elle resurgira. En fait, elle resurgit déjà.

    Xavier Bertrand s’en prend également à Sens commun. Est-ce la droite conservatrice qui est visée?

    À chaque défaite, il faut un bouc émissaire. En 2012, c’était Patrick Buisson. On l’a pendu sur la place publique. On l’a transformé en théoricien méphistophélique qui se serait infiltré au cœur du pouvoir pour faire basculer la France du mauvais côté de la force, en libérant les puissances obscures de l’identité. Il suffisait de le bannir pour que la droite lave sa réputation, à condition de ne plus recommencer. C’est ce qu’on pourrait appeler la théorie du complot vu de gauche. En 2017, c’était le tour de Sens commun, qu’on a caricaturé en mafia intégriste catholique prenant d’assaut la droite pour la soumettre à une entreprise de reconfessionnalisation de la France. Il fallait lui faire porter la responsabilité de la défaite. C’était même le bouc émissaire idéal: c’était une force militante jeune et sans leaders connus. Encore une fois, c’est la tentation de la purge qui s’exprime. On veut éliminer de la droite sa part médiatiquement infréquentable. Sauf qu’il suffit de porter attention à Sens commun pour constater que cette caricature est grossière et je me demande si ceux qui se livrent à de telles accusations y croient vraiment. On peut parfaitement être en désaccord avec Sens commun ou du moins, avec certaines parties de son programme, sans sentir le besoin de diaboliser ce mouvement, qui est aussi un vecteur de mobilisation politique pour la jeune génération. Cette jeune génération entre en politique en contestant le matérialisme ambiant et l’économicisme des générations précédentes. Elle souhaite investir des préoccupations nouvelles dans la démocratie française. Il semble bien que pour certains, ce soit impardonnable.

    À travers ce mouvement, est-ce la droite conservatrice qui est visée?

    Naturellement. On ne la laisse plus se définir elle-même: on la caricature, on lui prête des idées qui ne sont pas les siennes. On croit aussi lui déceler des arrière-pensées inavouables. S’il faut liquider le conservatisme et le priver de toute légitimité politique, c’est qu’on souhaite ramener la droite dans le périmètre de la respectabilité médiatique: on la souhaite gestionnaire, modérément libérale, passionnément comptable. Elle ne doit jamais remettre en question les finalités de la gauche mais seulement marcher moins vite qu’elle, comme si elle réclamait seulement le droit d’être progressiste à son propre rythme. Une bonne partie de la droite, et probablement une part dominante de ses élites, adhère à l’imaginaire du progressisme et souhaite y adhérer officiellement, d’autant qu’avec Macron il s’est affranchi, du moins pour un temps, du folklore socialiste.

    Cet entretien annonce le retour de la guerre des chefs à la veille de l’élection du nouveau président des Républicains. La refondation idéologique doit-elle précéder cette élection?

    Alors disons-le clairement: il n’y aura pas de refondation politique de la droite sans refondation idéologique. Le travail intellectuel des dernières années n’a connu qu’une traduction politique bien partielle – évidemment, ce travail intellectuel, qui est bien amorcé philosophiquement, devra tenir compte des nouvelles circonstances, la macronie n’est pas la hollandie. Cela dit, il n’est pas certain qu’on puisse dissocier la refondation idéologique de la droite du renouveau de son leadership: en politique, les idées s’incarnent, elles doivent être portées par ceux qui sont à la conquête du pouvoir. On imagine mal un parti décider d’une doctrine pour ensuite demander à celui qui portera ses couleurs de simplement s’en emparer.

    Quels doivent être les principaux chantiers d’éventuels futurs «états généraux» de la droite?

    La droite doit manifestement, à chaque élection, se questionner sur l’essentiel: qui est-elle? A-t-elle une identité politique propre ou n’est-elle qu’une non-gauche? A-t-elle son propre imaginaire, son propre univers de référence? A-t-elle sa propre idée de l’homme? Elle devra répondre à ces questions. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le « street pooling », un inquiétant gaspillage d’eau

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    Arnaud Raffard de Brienne

    Alors que, faute de précipitations suffisantes l’hiver dernier, s’allonge de semaine en semaine la liste des départements et régions en alerte sécheresse, les citoyens sont priés d’oublier leur piscine et d’éviter de laver leur voiture ou d’arroser leur jardin. Les habitants de certaines communes et banlieues semblent à mille lieues de ces considérations écologiques et pratiquent allègrement le « street pooling », ce jeu de rue né à New-York, consistant à ouvrir les bouches et poteaux à incendie pour admirer les geysers qui en jaillissent et prendre de coûteuses douches aux frais des contribuables.

    Loin d’être anecdotique, cette pratique, émanant le plus souvent de quartiers et banlieues enrichis par la « diversité » atteint des records de gaspillage d’eau potable, au point que Veolia, producteur et distributeur pour le compte du Syndicats des eaux d’Ile-de-France, constatait, dans un communiqué paru le 21 juin dernier, une augmentation du volume d’eau distribué de près de 50%. Ainsi, en une seule journée de canicule, la consommation francilienne d’eau passait de 300 000 à 450 000 m3, soit l’équivalent du contenu de 60 piscines olympiques dilapidé en un jour et pour une région, par jeu stupide.

    Dans les Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais), les services spécialisés déplorent 600 ouvertures sauvages de bouches à incendie et la perte de 100 000 m3 d’eau potable, principalement dans les communes de Lille, Roubaix, Tourcoing. Placidement, Veolia en appelle au civisme mais sera-t-il entendu par les accrocs du « street pooling » ?

    On remarquera au passage le notable silence des écologistes, toujours si prompts à dénoncer le quidam astiquant sa berline le dimanche et le mutisme de Nicolas Hulot, notre fringant ministre de la Transition écologique et solidaire, visiblement davantage accaparé et motivé en ce moment par les ors de la république.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • L’escroquerie de la déradicalisation des islamistes, nouvel épisode

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    8892-20170630.jpgEmplois fictifs, argent public détourné sur des comptes privés et même financement indirect de l’islamo-terrorisme : depuis leur mise en place au lendemain des attentats de 2015, les associations de « lutte contre la déradicalisation » et leurs responsables, grassement subventionnés par l’Etat, n’en finissent plus de hanter les tribunaux. Ainsi, après Dounia Bouzar, épinglée parce qu’elle travaillait avec l’ex-mentor des Kouachi, et Sonia Imloul, condamnée pour détournement de fonds publics, ce sont trois parents de djhadistes partis pour la Syrie qui ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes, financement du terrorisme et abus de confiance en relation avec une entreprise terroriste ».

    Pas moins de 90 000 euros détournés

    Responsables de « Syrie Prévention Familles », organisme censé prévenir la « radicalisation » des « jeunes », [ces trois parents] sont en effet soupçonnés d’avoir envoyé les quelque 90 000 euros de subventions perçus par leur association à leurs enfants partis mener le djihad en Syrie. Placés en garde à vue en début de semaine dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte fin 2016 faisant suite à un signalement de Tracfin, alerté par ces transferts de fonds via la Turquie ou le Liban, Anne et Raymond Duong auraient notamment effectué des virements pour un total de 13 000 euros, tandis que Valérie de Boisrolin aurait, quant à elle, fait passer 1 200 euros à sa fille et plus de 4 000 euros à la mère d’un djihadiste souhaitant revenir en France.

    « Un fiasco complet »

    Un nouveau scandale qui inquiète certains parents d’enfants partis pour la Syrie, qui s’interrogent aujourd’hui sérieusement sur la manière dont ces associations sont gérées. Avec raison. Car, comme le soulignait déjà, en février dernier, le rapport d’étape de la mission d’information sénatoriale intitulée « Désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en France et en Europe », les politiques mises en place depuis trois ans en la matière s’avèrent être « un fiasco complet », marqué notamment par le « manque d’évaluation des dispositifs », « l’amateurisme » et un « vaste gâchis financier ».

    Mieux : selon un membre du Renseignement, cité récemment par Le Figaro,« dans la panique des attentats de 2015 et 2016, l’Etat et certains exécutifs locaux ont débloqué d’importants crédits pour cette mission mal définie et mal contrôlée. Des associations se sont précipitées pour récupérer cette manne. Et l’argent a servi bien souvent à autre chose, si ce n’est exactement au contraire, de ce pour quoi il avait été distribué ».

    Franck Deletraz

    Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 27 juin 2017
    sous le titre « L’escroquerie de la “déradicalisation“ »

    https://fr.novopress.info/page/2/