France et politique française - Page 3299
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JT du Vendredi 12 février 2016 : Politique / Le remaniement mirage
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À bout de souffle
Pour cela, il lui faut neutraliser une candidature écologiste et faire taire ceux qui pourraient lui savonner la planche par leurs critiques. D’où la distribution de pourboires à des écolos qui piaffaient d’impatience aux portes du gouvernement. D’où, également, le retour de Jean-Marc Ayrault, qui, toujours soutenu par une quarantaine de députés, commençait à élever la voix, critiquant les choix du pouvoir. Ne parlons pas de ce pauvre Baylet, des radicaux de gauche, qui espérait un grand ministère régalien et qui devra jouer les utilités dans un simple ministère.
Les chantres socialistes tentent d’expliquer que, ce faisant, le chef de l’État a élargi la base politique du futur candidat. Il n’a rien élargi du tout, il a débauché quelques individus dont l’ambition est plus forte que les convictions. Ainsi de la patronne des Verts, Emmanuelle Cosse, qui, aussitôt nommée ministre, est exclue de sa formation, ne représente plus qu’elle-même. En tant que ministre du Logement, elle reprend le portefeuille abandonné par Cécile Duflot, Manuel Valls ayant démonté ce qu’elle avait décidé et qui fut catastrophique pour le secteur du bâtiment.
Emmanuelle Cosse va donc continuer à piétiner ce que sa camarade avait bâti. Que ne faut-il pas faire pour l’amour d’un maroquin ! Quant à Ayrault, toute honte bue, il va se trouver sous la tutelle agressive de Valls qui n’a eu de cesse d’avoir sa peau pour le remplacer à Matignon puis de détruire ce qu’il avait fait dans le domaine fiscal, notamment. Bonjour l’ambiance au Conseil des ministres !François Hollande a donné trois consignes à ses ministres : « agir, réformer, avancer » autour de trois exigences, la sécurité, l’emploi et l’environnement. N’était-ce donc pas déjà la feuille de route des précédents gouvernements ? À quoi la satisfaction de l’ambition des uns, le retour d’un autre, le don de quelques hochets à des anonymes, sous forme de secrétariats d’État bidon, peut-il servir ? À amuser la galerie des commentateurs pendant 48 heures sans que cela serve le pays ni n’intéresse les Français en quoi que ce soit. C’est le gouvernement d’un Hollande à bout de souffle et d’imagination.
On notera que François Hollande, à défaut d’inverser la courbe du chômage, a enfin créé des emplois : le nombre des ministres passe de 32 à 38, certains postes n’ayant été créés que pour obtenir un gouvernement paritaire. Ainsi ce saugrenu secrétariat d’État « à l’égalité réelle », confiée à une certaine Ericka Bareigts, élue de la Réunion. Dans sa première interview, elle a tenu à préciser : « L’égalité réelle ne concerne pas que les Réunionnais, mais l’ensemble des Français. » Encore heureux ! On peut tout de suite l’inviter à se pencher sur ce cas qui bafoue « l’égalité réelle » : les millions d’électeurs du Front national ne sont toujours représentés que par deux députés. Au travail, Mme Bareigts !
Guy Rouvrais
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Mettre fin à ce régime décadent! (Béatrice Bourges)
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Propagande russe contre propagande française (suite)
Dans un reportage, France 2 a utilisé des images des frappes russe contre Daech en Syrie afin d'illustrer les succès de l'aviation française dans ce pays déchiré par la guerre. L'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a déclaré, bon prince :"Il est peu probable que la Russie adopte des mesures quelconques. C'est une question d'éthique journalistique. Dans ce cas particulier, nous avons fait face à une falsification".La chaîne française France 2 s'est approprié des vidéos russes montrant l'opération russe en Syrie. France 2 les a diffusées pour illustrer le sujet des frappes aériennes effectuées par la Coalition internationale menée par les Etats-Unis. Le reportage mettait en relief le fait que ces frappes ont été effectuées à l'aide d'armes modernes de précision qui excluent les pertes civiles. Ces armes ont été comparées à celles de la Russie.Mais en illustrant "les succès" de la lutte contre l'EI, des vidéos russes fournies par le ministère russe de la Défense ont été utilisées. Avant de les montrer, la chaîne a préalablement effacé tous les titres en russe, ce qui indique que cette démarche n'était pas fortuite.http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/propagande-russe-contre-propagande-fran%C3%A7aise-suite.html -
prière de SOS Touts-Petits à Paris ce samedi 13 février
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Ils touchent le fond ? Gardons le cap!
Décevante pour les plus aimables, pitoyable pour les plus sévères (lucides), la prestation télévisée de François Hollande jeudi soir restera d’ores et déjà, dans la forme comme dans le fond, l’une des pires de son quinquennat. Dans son communiqué publié hier soir, constatant le « conservatisme » mortifère du chef de l’Etat socialiste, Marine Le Pen a réitéré son appel «à ouvrir les vrais débats sur les sujets fondamentaux de la France aujourd’hui, et sur les conditions de sa souveraineté», tant il est vrai que l’effondrement de notre indépendance nationale dans tous les domaines est un drame pour la France et les Français. La présidente du FN a notamment relevé que «si François Hollande prétend avoir le goût du référendum, comme il l’a montré sur Notre Dame Des Landes, alors qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin et qu’il en organise nationalement sur les grands sujets, à commencer par Schengen et le TAFTA. Il est temps de mettre au placard la démagogie permanente du discours UMPS, qui consiste à faire croire qu’on pourra améliorer la situation des Français sans engager les changements radicaux qui s’imposent. »
Dans la foulée du départ de Christiane Taubira et de l’arrivée de l’arrivée de son successeur Jean-Jacques Urvoas, M. Hollande a dévoilé sa petite cuisine, pompeusement nommée «remaniement», pour tenter de fédérer dés le premier tour de la présidentielle les voix du peuple de gauche.
Au nombre des débarqués, figurent la très discrète Marylise Lebranchu qui quitte son ministère de la décentralisation et de la fonction publique – Annick Girardin (PRG) lui succède-, et le mauvais ministre de la culture Fleur Pellerin, remplacée par Audrey Azoulay, énarque de la même promotion que Mme Pellerin, fille du conseiller de l’actuel (mais aussi de l’ancien) roi du Maroc André Azoulay. L’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault, décrié lorsqu’il était à Matignon pour son immobilisme, succède à Laurent Fabius aux Affaires étrangères. Sera-t-il comme ce dernier le symbole du recul de l’influence française et de sa soumission à l’atlantisme ? Tout laisse le craindre.
Les écolo-mondialistes de stricte obédience bruxelloise font une entrée en force dans ce nouveau gouvernement. Certes Ségolène Royal reste à l’Environnement, récupérant au passage les relations internationales sur le climat, la COP 21 au sens large, mais Barbara Pompili (ex-EELV) est nommée secrétaire d’Etat chargée des relations internationales sur le climat. La girouette opportuniste Jean-Vincent Placé (ex-EELV) occupera lui le poste de secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification. Ennemie intime des deux premiers, la patronne d’EELV, Emmanuelle Cosse, plus connue pour ses tweets assassins contre François Hollande que réputée pour ses compétences, prend la place de Sylvia Pinel au ministère du Logement. François Hollande aura au moins réussi à faire imploser EELV, du moins ce qu’il en reste désormais autour de la «copine» (sic) de Mme Cosse, Cécile Duflot, sachant qu’en général les écolos sont passés maîtres dans l’art de se saborder sans l’aide de personne.
Outre Mme Girardin, la fraternelle (toute) petite boutique PRG, est toujours bien représentée au sein de l’équipe de Manuel Valls. Thierry Braillard reste secrétaire d’Etat aux Sports et leur inénarrable patron, Jean-Michel Baylet, devient ministre de l’aménagement du territoire. Une manière de le récompenser de son échec cuisant un échec aux élections sénatoriales et de n’avoir pas su conserver le conseil départemental de Tarn-et-Garonne ?
Bref, ce mauvais casting en témoigne, Marine dit l’évidence lorsqu’elle constate que «François Hollande n’est pas apparu disposé à la moindre réorientation de sa politique. Economie, sécurité, agriculture, immigration, il s’entête à suivre l’orthodoxie fixée par l’Union européenne.»
Le Front National incarne plus que jamais la première force d’opposition à la fuite en avant euromondialiste de la classe politicienne. Il n’échappe pas cependant aux critiques, non seulement sur son programme mais aussi sur sa stratégie, laquelle lui assurerait des scores remarquables aux premiers tours des élections mais l’empêcherait de gagner les seconds. Une idée développée par Paul-Marie Coûteaux dans sa dernière tribune sur le site boulevard voltaire. Il reproche ainsi ce qu’il considère comme un refus d’une «stratégie d’alliance», d’«un rassemblement plus large que le (Front National)».
« Où trouver des personnalités locales ou nationales propres à élargir le périmètre, constituer des relais et des équipes gouvernementales ? Certes pas à gauche, qui n’a plus que l’anti-lepénisme pour faire bloc ; mais à droite, autour de Nicolas Dupont-Aignan, de Philippe de Villiers, de la MPT, de nombre de cadres et de caciques de l’ex-RPR et ex-UMP que le couple Le Pen-Philippot a rejeté dans les ténèbres extérieures sous l’opprobre UMPS, slogan facile mais faux – un électeur de droite ressemble moins que jamais à un électeur de gauche.»
Affirmer cela, c’est aussi oublier notre main tendue, constante depuis l’émergence du FN, à toutes les formations, les personnalités de la mouvance patriotique se reconnaissant dans le souverainisme. Le slogan UMPS peut être en effet sujet à caution quand il amalgame des électorats aux préoccupations, aux idées souvent antagonistes. Pour autant, et les dirigeants frontistes ont toujours opéré la distinction entre les électeurs et les Etats-majors des partis, il est plus que jamais totalement fondé à considérer les politiques menées par la droite et la gauche de gouvernement depuis des décennies. Les Juppé, Fabius, Sarkozy, Valls, Hollande, les dirigeants des principaux partis du Système s’abreuvent aux mêmes sources, baignent dans les mêmes eaux supra ou anti nationales et sont le plus souvent parfaitement interchangeables. Difficile de croire que nous l’apprenons à M. Coûteaux…
Sur le site de Causeur, le blogueur David Desgouilles, membre du parti de Nicolas Dupont-Aignan, notait hier dans un article (« Finalement, le Front National n’est pas rentré dans le rang : la sortie de l’euro reste inscrite dans son programme») que «les arguments selon lesquels le FN n’aurait pris aucune région à cause de ses positions économiques résistent difficilement à l’examen, de même que l’idée que des marges n’existeraient aujourd’hui qu’à droite. En effet, à qui étaient opposées au second tour Marion et Marine Le Pen dans leurs régions respectives ? A des candidats LR. Ce n’était donc pas de voix de droite dont elles avaient besoin mais d’empêcher la mobilisation de la gauche contre elle. Croit-on sérieusement que c’est le sort de l’euro qui a permis cette mobilisation ? Rien n’est moins sûr. »
Il soulignait aussi la grande, la vraie ligne de fracture est celle qui oppose les tenants de l’identité et de la souveraineté nationales d’un côté et, pour faire court, les euromondialistes de l’autre. David Desgouilles rappelait ainsi cette déclaration, faite il y a quelques mois par Alain Minc , «le théoricien du cercle de la raison: Marine Le Pen entrerait dans l’arc républicain à une condition et une seule (…) . Ce qui (…) pourrait rendre fréquentable la candidate FN à l’élection présidentielle de 2017, c’était d’accepter la monnaie unique européenne. Minc n’était évidemment pas seul. Il y eut ceux qui, comme lui, voient dans la monnaie unique le tabou ultime, et son rejet le signe de l’incompétence économique. Mais il y eut aussi ceux qui, après les élections régionales, décrétèrent que le Front National avait atteint son plafond de verre en raison de ses positions économiques (…)».
«Or, l’ objectif (désigné comme tel par Marine et Florian Philippot, NDLR) est de rassembler la France du non, majoritaire il y a onze ans, faire de la présidente du FN la candidate anti-mondialisation en combattant les trois fameuses libertés de circulation: celle des hommes, celle des marchandises et celle des capitaux. Nicolas Sarkozy combat seulement la première (en parole surtout, NDLR). Le Front de gauche accepte seulement la première(…)».
Et d’avancer une hypothèse : «Comme l’agonie de Schengen a permis au FN de gagner des électeurs supplémentaires, la fin de l’euro subie et décidée par ses adversaires le désignerait comme celui qui l’avait prévu, annoncé, demandé. Et lui ouvrirait à coup sûr les portes du pouvoir. A l’inverse, imaginez la tête de Marine Le Pen assistant au retour du franc après y avoir elle-même renoncé sous la dictée d’Alain Minc et Jean-Michel Aphatie ? Avouez que c’eût été ballot.»
La cohérence nous invite en tout cas à ne rien lâcher sur les fondamentaux de notre programme, d’autant plus à l’heure ou même les européistes les plus acharnés font part de leur doute sur la pérennité de l’échafaudage bruxellois. Ce qui implique d’envisager toutes les hypothèses. Bruno Gollnisch l’a dit : «Je ne suis pas d’avis que l’on provoque notre sortie de la zone euro, mais qu’on la prépare.» Autant de raisons pour redoubler de pédagogie auprès de nos compatriotes pour expliquer que la défense de nos libertés et de notre prospérité passe par ce recouvrement de notre indépendance nationale, bradée à Washington, Bruxelles et Francfort, laquelle n’est pas seulement un plan b mais aussi la condition même de notre renaissance.
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Le Ministère de la vérité : Orwell l’a imaginé, Najat l’a créé !
Le gouvernement se lance dans la contre-réinformation
Le ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaut-Belkacem affirmait avec gravité le mois dernier « un jeune sur cinq adhère à la théorie du complot. ».
Elle a donc organisé mardi dernier une journée d’étude intitulée « Réagir face aux théories du complot », qui a réuni 300 chercheurs, professeurs, psychiatres et lycéens.
Plus fort encore, le service d’information du gouvernement a créé une page Internet « ontemanipule.fr » pour éduquer la jeunesse à l’esprit critique.Mais qu’entend le gouvernement par théorie du complot ?
De manière volontairement piquante, on pourrait dire qu’est taxé de relevant de la théorie du complot toute pensée qui n’est pas conforme à ce que les puissants souhaitent faire admettre comme vérité non discutable. Un doute, une question, un regard décalé par rapport à un événement, la mise en relation de faits pouvant remettre en question la « Vérité indiscutable », et nous sommes déjà dans la théorie du complot.Certes. Mais il y a bien des théories réellement grotesques ?
Bien sûr, mais cette offensive du gouvernement permet justement d’entretenir un ferme amalgame entre ces théories et des explications argumentées et critiques.
Posons-nous simplement la question : qui écrit et qui enseigne l’histoire ? Avec cette présentation très encadrée et partiale de l’histoire, les États ont depuis longtemps coupé les peuples des véritables questions existentielles. La liberté a un prix…Et cela commence par prendre le gouvernement au pied de la lettre, en passant au tamis critique l’information diffusée par les médias de propagande.
Pour conclure, faisons un petit clin d’œil à l’auteur du roman d’anticipation 1984 : « Le Ministère de la vérité : Orwell l’a imaginé, Najat l’a créé ! » -
Remaniement ministériel : on prend les mêmes gamelards et on recommence !
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre du gouvernement socialiste de mai 2012 à mai 2014, revient aux affaires… Il est bombardé ministre des affaires étrangères !
Quant à Emmanuelle Cosse, elle prend le portefeuille du logement. Ce ministère est désormais réservé aux gamélards de l’aile gauche du PS (d’abord Duflot – EELV, puis Sylvia Pinel – PRG).
Il faut reconnaître à Cosse un parcours presque parfait. Avant de devenir la Patronne d’EELV, elle commence par militer pour les extrémistes d’Act Up. Puis elle fait un séjour par le magazine sodomite Têtu, avant de collaborer au journal de gauche radicale, Regards. Il ne manque plus qu’une association antiraciste à son palmarès de gauchiste pour boucler la boucle. Lors des dernières régionales, elle a royalement rassemblé 8.03% en IDF. -
Samedi 9 avril : GRAND BANQUET DE RIVAROL
INVITÉ D’HONNEUR : JEAN-MARIE LE PEN
Outre Jean-Marie et Jany Le Pen, ont déjà confirmé leur présence (par ordre alphabétique) : Yvan BENEDETTI, Thibaut de CHASSEY, Eric DELCROIX, Claudine DUPONT-TINGAUD, Alain ESCADA, Alexandre GABRIAC, Roland HÉLIE, Roger HOLEINDRE, Thomas JOLY, Carl LANG, Henry de LESQUEN, Hervé RYSSEN, Pierre SIDOS, Pierre VIAL.
Seront également présents les collaborateurs de RIVAROL et des Ecrits de Paris (par ordre alphabétique) :Léon CAMUS, CHARD, Michelle FAVARD-JIRARD, Michel FROMENTOUX, Martin PELTIER, Arnaud RAFFARD DE BRIENNE, François-Xavier ROCHETTE, Scipion de SALM, Robert SPIELER, Nicolas TANDLER…
Chaque personnalité, chaque collaborateur présidera une table de sorte que, si vous arrivez à l’heure, vous pourrez choisir de vous asseoir à la table de la personnalité que vous êtes le plus désireux de rencontrer.
Des surprises, et non des moindres, sont prévues.
Venez très nombreux à ce grand banquet d’amitié française organisé conjointement par les Editions des Tuileries et l’Association des Amis de RIVAROL. Au menu il y aura champagne et amuse-bouche salés, entrée, viande et garniture, salade, fromage, dessert, café et mignardises, eaux minérales plates et gazeuses, Bordeaux blanc et rouge à discrétion.
Envoyez un chèque de 40 euros à l’ordre des Amis de RIVAROL, 19 avenue d’Italie, 75013 Paris. Nous vous donnerons, dès réception de votre règlement, l’adresse exacte de la salle retenue.Nous serons heureux de vous voir et d’échanger avec vous.
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Gaspillage d'argent public: la Cour des comptes adresse ses mises en gardes
Maintenance des centrales nucléaires, contrats de génération ou lutte contre la fraude dans les transports: la Cour des comptes a décerné mercredi ses traditionnels avertissements sur la gestion des deniers publics, formulant des « pistes de réforme » pour améliorer « l’efficience » de l’Etat.
« Il ne s’agit pas d’une collection d’anecdotes ni d’un florilège d’observations circonstancielles », a assuré le premier président de la Cour Didier Migaud, en dévoilant devant la presse le rapport annuel de la haute juridiction.
Ce travail « est guidé et structuré par une préoccupation centrale: formuler des pistes de réforme, contribuer à la modernisation des services publics, en expliquant ce qui fonctionne bien et ce qui pourrait progresser », a-t-il poursuivi.
Ce volumineux rapport, concentré sur une trentaine de thèmes, donne une fois de plus du grain à moudre à l’Etat et aux collectivités locales, appelés à faire preuve d’une « plus grande sélectivité » et « d’une plus grande efficacité » dans leur action.
Les magistrats s’attardent notamment sur le contrat de génération, l’un des principaux instruments de la politique de l’emploi du quinquennat de François Hollande, considéré comme un « échec ».
Ce dispositif, qui donne droit à une aide annuelle pour l’embauche en CDI (contrat à durée indéterminée) d’un jeune et le maintien d’un sénior, n’a pas trouvé son public et n’a eu qu’un effet marginal sur le chômage, explique la Cour, qui juge le système « hybride » et « peu lisible ».
Au chapitre environnemental, les Sages de la rue Cambon s’inquiètent de l’impact de la loi de transition énergétique, qui pourrait conduire EDF à fermer jusqu’à un tiers de ses réacteurs français, ou encore des failles dans le recyclage des déchets.
Les magistrats s’interrogent aussi sur la stratégie de La Poste face à la baisse constante du courrier: il faut des « adaptations profondes » pour réduire le coût de la distribution, estiment les Sages, qui s’inquiètent d’un fort taux d’absentéisme chez les facteurs.
La Cour égratigne enfin la politique de lutte contre la fraude dans les transports en Ile-de-France, dont le coût est estimé à 366 millions d’euros par an, faute d’action de l’Etat. Elle préconise par ailleurs une hausse des tarifs.
« Le prix du ticket de métro à Paris est plus bas que dans beaucoup de capitales en Europe ou dans le monde », alors que « les besoins sont considérables en matière d’infrastructures ferroviaires », a déclaré M. Migaud lors de sa conférence de presse.
Dans ce contexte, « la participation de l’usager (…) aura vraisemblablement vocation à augmenter », a-t-il ajouté.
– Progrès ou statu quo –
Côté finances publiques, la Cour des comptes se montre en revanche assez mesurée. La prévision du gouvernement, qui s’est engagé à ramener le déficit à 3,3% du PIB cette année, est ainsi jugée « atteignable » même si elle reste « incertaine », en raison d’un risque de dérapage des dépenses publiques.
La haute juridiction regrette une « sous-budgétisation chronique de certaines dépenses » et une « surestimation des économies attendues » de la nouvelle convention d’assurance chômage dans le budget 2016.
« En 2016, nous ferons preuve de la même gestion rigoureuse et réactive » qu’en 2015, a répondu le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert. « Les dépenses nouvelles, comme celles du plan emploi financé par l’Etat, seront compensées par des économies complémentaires », a-t-il assuré.
Outre ces appréciations thématiques, l’institution de la rue Cambon assortit son rapport d’un droit de suite sur les recommandations formulées les années précédentes.
Parmi les bons élèves de 2016 figurent les certificats d’économie d’énergie, qui se sont « améliorés », mais aussi le dispositif en faveur des biocarburants, qui a connu des « progrès », même si des plus fortes incitations fiscales sont nécessaires.
A l’inverse, des cartons orange ou rouge sont adressés à la lutte contre le tabagisme, qui « ne s’est pas donné tous les moyens d’atteindre ses objectifs » selon la Cour, ou au logiciel utilisé pour le calcul de la solde des 180.000 militaires, dont les dysfonctionnements ont conduit à des « trop-versés » de 350 millions d’euros.
Autre point noir: la piste de ski intérieure d’Amnéville, près de Metz, construite en 2005 pour 20 millions d’euros, dont les Sages demandent la fermeture « dans les plus brefs délais ». Cette piste, la seule de France et la plus longue au monde, est « structurellement déficitaire » et « sans perspectives de redressement », juge la Cour.Boulevard Voltaire :: lien
http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuVVkElZZkocsyTceh.shtml