France et politique française - Page 3616
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L'Hebdo Conversano : l'amitié, à la base du nationalisme
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La démocratie sociale force l'intégration des étrangers
A lire pour armer la discussion dans un débat sur l'intégration forcée en Europe de populations exogènes peu ou pas adaptées en l'état, dans l’optique de Hans-Hermann Hoppe, anarcho-capitaliste tendance monarchiste, qui devrait inspirer l’avenir du royalisme en France. Ces arguments sont autrement mieux fondés que les anciennes lois fondamentales du royaume disparu.
L'article va de l'argument productif jusqu'au démontage des motifs du personnel politique éphémère à capter revenus et ressources sans protéger le capital. On peut conclure avec Hoppe que par essence nos régimes démocratiques font le commerce des voix pour se survivre. On peut lire ce pavé en plusieurs fois, à mâcher lentement. Voir l'avertissement en note de bas de page.I. Le flux migratoire est une valeur productiviste
L’argument classique en faveur de l’immigration sans frein se présente comme suit : toutes choses égales par ailleurs, les entreprises vont là où le travail coûte moins cher, réalisant ainsi une approximation du principe à travail égal, salaire égal, de même que la meilleure affectation du capital possible. Un influx d’immigrants dans une région à salaires élevés abaissera les salaires nominaux. Cependant, il ne réduira pas les salaires réels si la population se trouve en-deçà de sa taille optimum (et il est certain que les États-Unis, dans leur ensemble, ont bien moins de population que leur taille optimale). Si c’est le cas, en fait la production augmentera tellement que les revenus réels augmenteront. De sorte que les restrictions à l’immigration feront plus de mal aux travailleurs protégés en tant que consommateurs qu’elles ne leur feront gagner en tant que producteurs. En outre, des restrictions à l’immigration accroîtront la fuite de l’épargne à l’étranger (l’exportation des capitaux qui seraient restés autrement), provoquant une égalisation des taux de salaire (quoique plus lentement), mais conduisant à un gaspillage du capital, détériorant ainsi les niveaux de vie dans le monde.
II. État-providence et immigration sont des problèmes distincts
Tel que présenté plus haut, l’argument en faveur de l’immigration sans frein est irréfutable et exact. Il serait aussi stupide de le contester que de nier que la liberté des échanges conduit à des niveaux de vie plus élevés que le protectionnisme. Ce serait aussi une erreur de contester l’argumentaire immigrationniste en faisant remarquer que, du fait de l’existence d’un État-providence, l’immigration concerne désormais dans une large mesure des parasites des systèmes sociaux qui, alors même que la population des États-Unis est en-deçà du niveau optimum, n’accroissent pas le niveau de vie général mais le diminuent.
En effet, il ne s’agit pas d’un argument contre l’immigration mais contre l’État-providence. Bien sûr, celui-ci doit être détruit, éradiqué. Mais les problèmes de l’immigration et de l’État-providence sont des problèmes analytiquement distincts, et on doit les traiter en conséquence. Le problème de l’argumentaire qui précède est qu’il souffre de deux défauts connexes qui invalident sa conclusion d’immigrationnisme inconditionnel, ou qui limitent son applicabilité à une situation hautement irréaliste, depuis longtemps évanouie dans l’histoire humaine. On ne mentionnera qu’en passant le premier défaut :
Pour les libéraux conséquents de l’École autrichienne d’économie politique, il est évident que ce qui constitue le bien-être est un jugement de l’esprit, et les ressources matérielles ne forment qu’une part de ses considérations. Même si les revenus réels augmentent du fait de l’immigration, il ne s’ensuit pas que l’immigration doive en être automatiquement tenue pour bonne, car on pourrait préférer un niveau de vie plus bas et une plus faible population à une plus grande richesse matérielle dans un peuplement plus dense.
C’est sur la seconde impasse que nous allons nous concentrer ici : c’est sur un territoire particulier que les gens immigrent. Or, l’analyse présentée au départ ne traite absolument pas la question de savoir qui, s’il existe, possède (maîtrise) le territoire en question. En fait, pour rendre l’analyse applicable, on suppose, implicitement, que le territoire en question n’appartient à personne, et que les immigrants arrivent sur un espace vierge (la frontière ouverte de l’histoire américaine). Il est évident que cette hypothèse, on ne peut plus la faire. Or, si ce postulat est abandonné, le problème de l’immigration acquiert un sens fondamentalement différent, et exige d’être repensé de fond en comble.
III. Dans le village global l’on immigre forcément chez quelqu’un
Pour illustrer ce que j’entends, imaginons une société anarcho-capitaliste : quoique je sois persuadé qu’une telle société est le seul ordre politique que l’on puisse défendre comme juste, je n’essaierai pas d’expliquer ici pourquoi c’est le cas. Je vais plutôt l’utiliser ici comme un point de départ conceptuel, pour contribuer à faire comprendre l’erreur fondamentale de la plupart des apôtres contemporains de l’immigration illimitée.
Supposons donc que toute la terre soit propriété privée : cela inclut toutes les rues, routes, aéroports, ports, etc. Pour certains terrains, le titre de propriété n’est soumis à aucune servitude : c’est-à-dire que le propriétaire est libre de faire tout ce qui lui plaît aussi longtemps qu’il ne porte pas atteinte à la propriété des autres. Pour d’autres, l’usage peut être plus ou moins étroitement restreint. Comme c’est aujourd’hui le cas dans certains lotissements, le propriétaire peut être soumis à des limites contractuelles à ce qu’il peut faire de sa propriété (des règles d’urbanisme librement acceptées) telles que : usage résidentiel (occupation bourgeoise) et non usage commercial, hauteur des immeubles limitée à trois étages, pas de vente ni de location aux Juifs, Allemands, Catholiques, homosexuels, Haïtiens, aux familles avec ou sans enfants, ou aux fumeurs, entre autres exemples. Il est clair que dans cette société strictement libérale, il n’existe absolument aucun droit à l’immigration.
Ce qui existe, à la place, c’est le Droit de multiples propriétaires indépendants d’inviter ou de ne pas inviter les autres chez eux, conformément à leurs titres de propriété illimités ou limités. L’accès à certains terrains pourra être facile, et à d’autres quasiment impossible ; dans tous les cas, être accepté sur la propriété de celui qui vous invite n’implique aucun droit de se promener dans les environs, à moins que les autres propriétaires n’acceptent de telles déambulations. Il y aura sur chaque terrain exactement autant d’immigration et de non-immigration, d’exclusion et de non-exclusion, d’intégration ou de ségrégation, de non-discrimination ou de discrimination fondée sur des critères raciaux, ethniques, linguistiques, religieux, culturels ou (n’importe quels) autres, que l’auront décidé les propriétaires privés et associations de propriétaires privés.
Remarquez que rien de tout cela, même pas la forme la plus extrême du ségrégationnisme, n’a le moindre rapport avec le refus du libre échange et l’adoption du protectionnisme. Du fait qu’on ne désire pas fréquenter des Noirs, des Turcs, des Catholiques, des Hindous, etc. ou vivre dans leur voisinage, il ne s’ensuit pas qu’on ne souhaite pas échanger à distance avec eux.
Bien au contraire, c’est précisément le caractère absolument volontaire de l’association et de la séparation — l’absence de toute forme d’intégration forcée — qui rend possible les relations pacifiques — le libre échange — entre des gens culturellement, ethniquement, ou confessionnellement différents.
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JT du jeudi 07-05-2015 TVL
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Mauvais anniversaire Monsieur le président
Trois ans après sa victoire, ou plus précisément après la défaite de son adversaire, l'homme de l'Élysée pourrait mesurer les désastres d'un règne jusqu'ici miteux et calamiteux : les uns auront été provoqués, sur les dossiers sérieux, par son aboulie ; les autres par sa volonté sournoise de diviser les Français.
Il pourrait, certes, comprendre l'effet de sa misérable nullité, si seulement il partageait la vie quotidienne des gens.
Mais ce citoyen, au succès duquel avaient concouru au second tour l'étrange attelage formé de François Bayrou, Sue Ellen Ewing et Jean-Luc Mélenchon, vit désormais dans le petit nuage des palais nationaux où tout semble aller bien, tant que les chauffeurs de maîtres y astiquent les voitures de fonction.
Ne croyons pas cependant qu'aucune "réforme" ne serait intervenue.
Ne parlons même pas des choses qui fâchent comme la loi Taubira.
On a, par exemple réformé l'article 515-14 du Code civil en disposant désormais que les animaux cessent d'être considéré comme des "biens meubles”. Les voici promus au rang “d'êtres vivants doués de sensibilité”. Absente des 60 engagements du candidat Hollande cette promesse de campagne faite à la Fondation 30 millions d’amis, a bien été tenue. Et en attendant que cela se retrouve dans les urnes, elle a dû faire chaud au cœur des bénéficiaires des Restaurants du même nom.
On est également presque revenu, grâce à une contre réforme Cuvillier, au statut Fiterman de 1982, de cette SNCF de culture monopoliste, vouée à la subvention et à la grève, en attendant le dépôt de bilan.
On a encore rajouté quelques pages au Code du Travail. Mais cela n'a même pas créé d'emploi dans les imprimeries.
On a voté, validé, promulgué, aggravé d'une nouvelle version, une énorme loi pétrie de démagogie, dite "Duflot Alur".
Ce texte fleuve de plus de 300 pages se donnait pour objectif de "réguler les dysfonctionnements du marché, à protéger les propriétaires et les locataires, et à permettre l’accroissement de l’offre de logements dans des conditions respectueuses des équilibres des territoires." Ouf.
Hélas, selon les statistiques les plus officielles, la construction de logements a persisté à stagner.
Au cours du premier trimestre 2015, le nombre de logements autorisés à la construction a encore diminué en France de 1,3 % par rapport aux trois mois précédents.
Le nombre de logements dont la construction a effectivement commencé s'élève à 351 400, en baisse de 8,9 % par rapport à l'année précédente.
Observons simplement la série quantitative du nombre de logements autorisés à construire des quatre dernières années :
- en 2011 : 516 000,
- en 2012 : 478 000 (- 7,4 %),
- en 2013 : 420 000 (- 12,2 %),
- en 2014 : 375 000 (- 10,8 %).Tout le monde a entendu parler de la fameuse courbe du chômage. Catastrophique. Personne ou presque ne parle dans les gros moyens de désinformation des petits entrepreneurs individuels ou familiaux et autres travailleurs indépendants. Étranglés, foulés aux pieds, interdits même de contester les monopoles archaïques de leur régime prétendument "social".
"Le peuple est roi, remarquait déjà Louis-Ferdinand Céline, mais le roi la saute."
Le président de la république, lui, semble manger à sa faim.
Que le parti communiste reste électoralement son allié… que le discours prononcé au nom de Jeanne d'Arc le Premier Mai, persiste à ne rajouter dans la démagogie qu'à la gloire des fonctionnaires et des services publics à d'amusants pastiches des tracts du même PCF des années 1970… la seule chose vraie dite par le chef de l'État depuis 3 ans… personne ne semble s'en offusquer au nom du bon sens.
Le parti plagié ne proteste guère qu'au nom de la Mémoire, qu'il entretient lui-même … au nom de la Résistance, comprise comme une marque déposée… et sans doute aussi de l'honneur de Marcel Paul, le grand témoin bien connu… ou de la présomption patriotique "irréfragable" du parti de Maurice Thorez.
On peut constater combien ces choses très contemporaines demeurent appelées à créer beaucoup d'emplois.
Oui, Monsieur le Président, les Français vous souhaitent aujourd'hui un très mauvais anniversaire.
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Le nécessaire sacrifice du Menhir
La droite nationale doit maintenant se regarder en face et se poser la seule question qui vaille : son objectif est-il réellement d'accéder au pouvoir pour appliquer ses idées ?
Même si l’on peut regretter les conditions dans lesquelles elle a été prise, la décision du bureau exécutif du Front national de suspendre Jean-Marie Le Pen, pour douloureuse qu’elle soit, est le sacrifice que ce parti devait accomplir pour accéder au pouvoir.
Il fait peu de doute que cette décision sera avalisée par l’assemblée générale des adhérents, étant donné que 87 % des sympathisants y sont favorables (sondage Odoxa Le Parisien/Aujourd’hui en France/i>Télé du 10 avril 2015). Plus largement, c’est le rôle même du FN qu’il convient de préciser, question que viennent nourrir les rumeurs sur le changement de nom du parti.
« Marine Le Pen a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de “témoigner” ou de rassembler une “famille”. Je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues », rappelait Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire. Ce faisant, le philosophe réaffirmait que l’objet premier d’un parti politique n’est ni la morale, l’honneur ou encore le style (on songe aux remarques hautement constructives du rédacteur en chef de Rivarol Jérôme Bourbon sur les jeans de Marine Le Pen), mais l’action concrète par la loi positive.
La droite nationale doit maintenant se regarder en face et se poser la seule question qui vaille : son objectif est-il réellement d’accéder au pouvoir pour appliquer ses idées, ou de rejouer un énième remake du Dernier des Mohicans tout aussi fécond littérairement que politiquement stérile ? Dans le premier cas, ce dont elle a besoin n’est pas Don Quichotte ou Cyrano de Bergerac, mais des stratèges raisonnant froidement. La condamnation de Marine Le Pen au nom du Décalogue par un Jean-Claude Martinez dont la bonhomie et l’intelligence universitaire n’ont d’égale que l’inefficacité politique est à cet égard édifiante de cet esprit de bon vivant incapable dont la droite nationale doit impérativement se débarrasser si elle veut parvenir au pouvoir.
Jean-Louis de Morcourt
http://www.bvoltaire.fr/jeanlouisdemorcourt/le-necessaire-sacrifice-du-menhir,175061
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Jean-Marie Le Pen sur France TV info
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Vincent en sursis
Alors qu’est attendue la sentence de la Cour européenne des droits de l’homme, les amis de Vincent Lambert lancent un appel sur Internet :www.jesoutiensvincent.com .
Vincent, accidenté en 2008, est-il un vivant de trop ? Ses amis d’enfance ne le pensent pas.
Leur protégé, confiné dans sa chambre de soins palliatifs, est l’un des quelque 1 600 patients « EVC-EPR » (pour états végétatifs chroniques et pauci-relationnels) qui vivent en France avec les graves séquelles d’accidents cérébraux. Ne devrait-il pas bénéficier d’une unité spécialisée ?
« Certaines ont proposé en vain une place à Vincent », expliquent ses amis sur le site de l’appel, « pour lui prodiguer les soins adaptés à son état et des petits gestes simples : l’asseoir dans un fauteuil, des séances de kiné, le promener dans un parc, lui faire ressentir la fraîcheur du soir qui tombe ». Lorsque l’affaire Lambert a éclaté, la plupart des soignants de ces unités se sont tus, mais on trouve désormais de nombreux professionnels de santé spécialisés parmi les signataires de l’appel. Beaucoup se savent incompris d’une société prompte à assimiler les vies cassées dont ils prennent soin au monde végétal. Les mots légume ou plante verte leur font mal. Pour de nombreux bien portants, le constat de « lésions cérébrales irréversibles » font d’un être humain un « mort-vivant » éligible à l’euthanasie. La mission Claeys-Leonetti n’a d’ailleurs pas voulu recevoir les représentants des associations de proches de patients traumatisés crâniens alertés par la notion d’« arrêts de traitements maintenant artificiellement en vie ». […]
La suite sur France Catholique
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Meaux : la loi anti-burqa n’est pas appliquée dans la ville de Jean-François Copé
La loi anti-voile intégral, entrée en vigueur en avril 2011 et promulguée par Jean-François Copé, député-maire de Meaux, fête ses 4 ans.
A cette occasion, Le Parisien a souhaité dresser un bilan de l’application de cette loi à Meaux.
Or, il s’avère que loi anti-burqa n’est pas appliquée dans la ville de Jean-François Copé.
La loi anti-burqa est-elle appliquée à Meaux ? par leparisienLien permanent Catégories : actualité, France et politique française, immigration, lobby 0 commentaire -
Les limites de l'utopie multiculturelle
Le projet d'instauration d'une société multiculturelle où les cultures, les religions, entreraient en dialogue, s'enrichissant mutuellement de leur diversité, a paru de nature à remplacer avec bonheur l'ancienne recherche d'assimilation de ceux qui venaient d'ailleurs. Les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et quelques autres ont été en pointe dans ce domaine. Et voilà que le vent tourne. Comment comprendre la montée d'un populisme xénophobe dans une bonne partie de l'Europe ? Réaction de populations déstabilisées par la crise économique mondiale et en quête d'un bouc émissaire ? Ou effet des limites d'une utopie ?
Les exemples vivants de sociétés multiculturelles dotées d'une certaine pérennité ne manquent pas : l'ancien empire turc, la grande époque d'El Andalus ; de nos jours, le Liban, l'Inde, les Etats-Unis. Qu'ont-elles de commun ? Une forte ségrégation entre les diverses communautés qui les composent et de grandes inégalités. De leur côté, les sociétés que l'on célèbre pour leur aspect égalitaire, tels les sociétés d'Europe du Nord ou le Japon, sont traditionnellement marquées par une grande homogénéité culturelle. Et, là où, comme en Europe du Nord, cette homogénéité disparaît, le populisme xénophobe est en pleine expansion.
Deux raisons au moins rendent plus que difficile d'incarner le rêve d'une société multiculturelle qui serait peu ségrégée et égalitaire.
Pas de lois neutres au regard de la diversité des cultures
Il n'existe pas d'institutions, de lois (le système politique, le fonctionnement de la justice, le droit du travail, etc.), qui soient neutres à l'égard de la diversité des cultures. Dans les sociétés pleinement multiculturelles, le cadre légal et institutionnel (en particulier la législation de la famille) est fonction de l'appartenance communautaire de chacun. Fidèles à cette logique, certains proposent que, dans les pays européens, la charia régisse l'existence des populations d'origine musulmane. On est vite conduit, dans cette voie, à la coexistence de communautés dont chacune fournit un cadre à l'existence de ses membres et exerce un strict contrôle sur cette existence. L'enfermement communautaire qui en résulte paraît bien peu compatible avec l'idéal d'une société de citoyens vivant dans un espace public commun et dont chacun est libre de ses choix culturels dans une vie privée qu'il mène à l'abri de toute pression.
Société multiculturelle et forte ségrégation
De plus, dans une société à la fois multiculturelle et peu ségrégée, où aucun territoire spécifique n'est assigné à chaque communauté, une rencontre des cultures s'opère au quotidien au sein d'une large sphère sociale : dans l'habitat, à l'école, dans le monde du travail. La manière dont chacun mène son existence, le monde d'images, de sons, d'odeurs qu'il contribue ainsi à produire, affecte l'environnement matériel et symbolique où baignent ses concitoyens. Comme l'a montré Pierre Bourdieu dans La Misère du monde, la coexistence, dans un même espace, de populations dont les manières de vivre se heurtent (par exemple parce qu'elles ont des conceptions très différentes de la frontière entre l'univers des sons qui font partie d'une existence normale et celui des bruits qui insupportent) est source de vives tensions. Quelles que soient les politiques de mixité sociale et ethnique dans l'habitat, la liberté que conserve chacun de choisir son lieu de résidence dans la mesure de ces moyens conduit de fait toute société multiculturelle à une forte ségrégation. En France, même si on est encore loin de la logique de ghetto américaine, on a déjà des zones où plus des trois quarts des jeunes sont issus de l'immigration. Pendant ce temps, dans un monde du travail où le « savoir être » est l'objet d'exigences croissantes, où il s'agit de plus en plus de s'engager dans des collectifs au sein desquels il importe de s'entendre à demi-mot, où des formes contraignantes de hiérarchie s'imposent, le fait que certains ne soient pas prêts à se conformer aux attentes de la culture malgré tout dominante rend leur intégration problématique.
Ne pas mentir aux nouveaux venus
En fin de compte, l'utopie d'une société multiculturelle dissuade de tenir un discours de vérité aux nouveaux venus et à ceux qui en sont issus, de leur dire, en toute franchise, à quelles conditions ils pourront être reconnus comme membres à part entière de leur nouvelle patrie, de les aider à découvrir ses codes. L'ouverture à l'Autre doit inciter à accompagner avec humanité ceux qui doivent emprunter le chemin difficile de l'adaptation à un autre monde, non à leur mentir.
Philippe d'Iribarne
directeur de recherche au CNRS
Les Echos.fr
17/11/2010
Voir aussi : « Le renversement du monde –politique de la crise » -
Le nom "Les Patriotes" déposé par le directeur de cabinet de Florian Philippot
Jean-Marie Le Pen vient tout juste d'être suspendu de sa qualité d'adhérent du Front national. Mais le changement est en marche depuis un peu plus longtemps au sein du parti de Marine Le Pen. Et cela ne concerne pas uniquement le rôle du probable-futur-ex président d'honneur mais bien le mouvement frontiste dans son intégralité, ou du moins son nom.Depuis longtemps, Marine Le Pen souhaite modifier le nom du Front national. Maintenant que son mouvement s'apprête à tourner la page Jean-Marie Le Pen, l'heure semble venue pour exaucer ce souhait. Selon Le Canard Enchaîné, qui se base sur les données de l'Institut national de la propriété industrielle, le directeur de cabinet de Florian Philippot, Joffrey Bollée, a déposé le 7 avril dernier le nom "Les Patriotes". L'hebdomadaire écrit :Ce jour-là [cinq jours après l'interview de Jean-Marie Le Pen à BFMTV, ndlr], Florian Philippot, le numéro 2 du FN, décide de tourner la page Jean-Marie. Non seulement le président d'honneur sera écarté, mais le FN en profitera pour faire une grande lessive.La grande lessive, c'est donc - en partie - le changement de nom. Et Joffrey Bollée dépose le jour-même le nom auprès de l'Inpi.Ce mardi 5 mai, le directeur de cabinet de Florian Philippot se défend d'avoir déposé le futur nom du Front national, expliquant que le nom "Les Patriotes" ne concerne que le réseau social du FN, LesPatriotes.net.Ce réseau a été lancé le 8 mai 2014 pour fermer (temporairement) une semaine plus tard. Le nom de domaine LesPatriotes.net a été déposé le 3 avril 2014 et renouvelé le 26 mars 2015, comme le précise le site spécialisé WHOis.Reste que le changement de nom du FN semble à nouveau être d'actualité. Interrogé par le Huffington Post à ce sujet, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just explique : La question du changement de nom est sur la table mais ce n'est pas encore tranché. Tout cela reste à déterminer.En octobre 2014, France Inter affirmait que Marine Le Pen envisageait de consulter les militants sur le changement de nom du FN après le congrès du parti, fin novembre. De son côté, Jean-Marie Le Pen s'est toujours dit opposé à toute évolution sémantique. "Tant que je serai vivant, le Front national ne changera pas de nom", jurait-il par exemple en mai 2012.Rebelote en décembre 2013. Dans son Journal de bord, le président d'honneur du FN jugeait cette hypothèse "complètement débile", "scandaleuse et indécente".