Les interrogations d'une pharmacienne
« La critique est aisée, mais l’art est difficile. » J’essaye toujours d’appliquer cette citation de Philippe Néricault quand je tente de peser le quoi et le pourquoi de l’action publique. Je sais la tâche de nos dirigeants particulièrement ardue en ces temps de crise sanitaire sans précédent et évite d’habitude de juger de sa pertinence.
Je ne peux, toutefois, contenir ma désillusion et mes interrogations quant à la gestion de la distribution des masques chirurgicaux qui ont si cruellement manqué pour protéger des soignants, et qui font encore aujourd’hui défaut à des personnes particulièrement exposées comme les aidants et résidents des EHPAD, les malades chroniques, les immunodéprimés. Pharmacienne en officine, j’ai dû faire face à leurs questions, leur expliquer tant bien que mal que les masques que je détenais étaient réservés aux professionnels de santé (dont même mes préparateurs ne faisaient pas partie), rendre compte de manière pointilleuse de ma distribution à l’État.