Le Covid-19 est l’examinateur d’un concours : en posant une question vitale, il permet d’établir entre les Etats un classement. Il y a ceux dont la stratégie est efficace par le faible nombre de décès et par la courbe de la propagation vite inversée. Comme dans tout examen, il y a l’intelligence du candidat, ses connaissances, son potentiel, et son honnêteté intellectuelle. Il y a des tricheurs. Il y a des cerveaux peu aptes à se concentrer, Il a ceux qui ont déjà passé l’épreuve ou d’autres analogues.
Les pays asiatiques, qui ont connu des épidémies, en ont tiré une expérience salutaire qui sous-tend la logique de leur riposte : isoler par le masque plus que par le confinement qui ruine l’économie, dépister par des tests massifs, circonscrire les voies de la propagation, et traiter les malades. Cette stratégie suppose une grande discipline de la population et des moyens humains et matériels importants. Elle peut réussir dans des pays totalitaires, notamment ceux qui ont fait des efforts pour la santé. Cuba exporte ses médecins alors que les Etats-Unis vont battre tous les records de mortalité liée au Covid-19. Ce serait aller trop vite en besogne que de voir dans cette crise la grande revanche du socialisme contre le monde libre. D’une part, il est trop facile de dissimuler la vérité dans un pays où l’information est strictement contrôlée et d’autre part, que vaut une vie lorsqu’elle ne peut jouir d’une part d’autonomie et quand elle subit la pauvreté inhérente au socialisme, comme au Vénézuela ? La Corée du Sud est un modèle : elle additionne son expérience, les moyens d’une économie dynamique, et l’homogénéité d’une population qui compense, par la rigueur des individus, l’individualisme que génèrent la démocratie libérale et le règne du marché.