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Science et techniques - Page 31

  • L’information scientifique sur l’obésité achetée par Coca-Cola

    L’affaire ne fait pas grand bruit en France, pourtant c’est un scandale de plus dans la communauté scientifique. Les chercheurs impliqués étaient tous des scientifiques influents, auteurs de travaux appuyant la fameuse thèse dans des revues médicales réputées, et intervenaient dans des conférences scientifiques prestigieuses. Un article de Francetvinfo à lire jusqu’au bout.

    Les scientifiques membre du Global Energy Balance Network (GEBN) l’affirmaient à qui voulait l’entendre : la consommation de boissons sucrées ne participe pas à l’épidémie d’obésité, celle-ci s’expliquant essentiellement par le manque d’activité sportive du citoyen flemmard. Durant l’été, la presse nord-américaine a révélé que ces experts étaient très largement subventionnés par l’entreprise Coca-Cola. L’ampleur de la fraude s’est révélée semaine après semaine. Le site du GEBN a fermé ce 30 novembre, et le réseau dissout dans la foulée.

    Le 9 août 2015, le New York Times révélait que le plus grand producteur de boissons sucrées au monde – The Coca-Cola Company – subventionnait de façon très discrète le Global Energy Balance Network (GEBN). Cette société savante, prétendument à but non lucratif, regroupait des experts de renom, défenseurs d’une thèse peu académique : à savoir que la prise de poids et le développement du diabète de type 2 ne trouvent pas leurs causes principales dans la nutrition, mais dans un déficit d’activité physique.

    Selon le vice-président du GEBN, le très respecté Steven Blair [1], il n’existait « pratiquement aucune preuve scientifique » du fait que la restauration rapide et les boissons sucrées « étaient à blâmer »dans la crise actuelle de l’obésité. Dans les communiqués d’information diffusés par le réseau, le message était tout aussi catégorique.

    Des soupçons rapidement éveillés

    L’immense majorité des nutritionnistes s’inscrivaient en faux contre ce discours. Deux universités employant des membres du GEBN ont entrepris des démarches administratives pour en savoir un peu plus sur le financement de l’étrange réseau.

    Les informations comptables qui leur ont été transmises révélaient que l’année précédant son lancement officiel, 1,5 million de dollars lui avait été baillés par The Coca Cola Company. En outre, depuis 2008, Coca Cola avait financé à hauteur de 4 millions de dollars divers travaux de deux fondateurs du réseau : Gregory Hand, doyen de l’École de santé publique de l’Université West Virginia, et Steven Blair.

    Financer sans faire de bruit

    Dès le 10 août, The Coca-Cola Company se défendit de toute malversation, expliquant par voie de communiqué que l’entreprise avait toujours « soutenu la recherche scientifique » sur les questions d’équilibre énergétique. De leur côté, les scientifiques affiliés au GEBN ont affirmé que l’entreprise n »avait jamais influencé leur discours ou leur message, et qu’ils n’avaient jamais cherché à dissimuler les financements.

    Il est vrai que l’article fondateur du British Journal of Sports (voir encadré) mentionnait que le réseau avait reçu une donation de Coca-Cola, sans précision du montant. Mais le site web du réseau avait pourtant omis de faire toute référence à cette « subvention » jusqu’à ce qu’un expert de l’obésité à l’Université d’Ottawa signale ce manquement aux administrateurs. Et sur les réseaux sociaux, où le GEBN cherchait à gagner de l’influence, aucune mention de Coca-Cola® n’avait non plus jamais été faite…

    Marchands de doute

    Les critiques de la communauté scientifique n’ont pas tardé. Dans les colonnes de plusieurs médias, certains n’ont pas hésité à comparer la stratégie de Coca-Cola à l’enrôlement d’experts par l’industrie du tabac « pour devenir des marchands de doute quant aux dangers du tabagisme sur la santé ».

    Dans le New York Times, 35 spécialistes en médecine et nutrition ont dénoncé mi-août le « non-sens scientifique » des thèses défendues par le GEBN.

    « L’ordre du jour de Coca-Cola ici est très clair », a ailleurs déclaré Marion Nestle, professeur en nutrition et en santé publique à l’Université de New York. « [Il s’agit] d’obtenir de ces chercheurs de créer de la confusion [sur l’état des connaissances scientifiques] et de détourner l’attention [sur le rôle] l’apport alimentaire ».

    CocaLeaks

    Des courriels révélés fin novembre par l’Associated Press donne une idée de l’implication de Coca-Cola dans le GEBN : choix des représentants du groupe, proposition d’articles ou de vidéos à diffuser…

    Ces échanges éléctroniques font remonter le projet de cette campagne de désinformation à octobre 2012. L’institution fantoche est entièrement imaginée par Coca-Cola. Le site web du GEBN, officiellement enregistré et administré par l’Université de Caroline du Sud, était une pure œuvre de la multinationale [2].

    L’une des interlocutrices privilégiées du GEBN – et vraisemblable initatrice du projet – n’était autre que la « directrice de la santé et de la science » chez The Coca-Cola Company. Dès les premiers messages, elle insiste sur le fait que « les personnes impliquées [dans le GEBN] devront être ouvert sur la collaboration avec le secteur privé ». Une clause « non négociable »… Elle donne même son avis sur le logo du réseau : « aucune couleur ne pose problème, excepté le bleu, vous comprendrez pourquoi. » Le bleu est proscrit de la communication de Coca-Cola, car il s’agit de la couleur de son concurrent, Pepsi !

    Dans les courriels, le président du GEBN, James Hill [3] déclare rapidement « vouloir aider » Coca-Cola à véhiculer une image positive… L’entreprise suggère en retour que le GEBN travaille à se positionner comme une référence « pour les médias » sur la question de l’obésité, et emploie les réseaux sociaux pour lutter contre les messages des « extrémistes de la santé publique »…

    Moins de quatre mois après le début de l’affaire, le Global Energy Balance Network a été dissout, officiellement « pour restrictions budgétaires ». La directrice de la santé et de la science a démissionné de son poste.

    [1] Professeur à l’Université de Caroline du Sud, ses travaux menés depuis le début des années 1990 ont servi de base à l’établissement de nombreuses préconisations sanitaires, au niveau fédéral, aux Etats-Unis.

    [2] Peu après ces révélations, le président du GEBN, le très respecté James Hill (voir note suivante), déclara que Coca-Cola« avait enregistré le site parce que les membres du réseau ne savent pas comment réaliser cette opération ». Il eut un peu plus de mal à expliquer pourquoi le site était hébergé sur les serveurs de l’entreprise.

    [3] Professeur à l’Université du Colorado, James Hill a longtemps siégé aux comités de l’Organisation mondiale de la santé et des National Institutes of Health (institutions gouvernementales étasuniennes pour la recherche médicale). Il est également co-fondateur du National Weight Control Registry, programme scientifique destiné à évaluer les conséquences sanitaires de la perte de poids.

    [4] Dans le corps d’étude analysée, cinq fois plus d’études financées par l’industrie concluaient à l’absence de lien, en comparaison avec les études indépendantes. Ce constat permet d’estimer qu’un tel mode de financement augmente la probabilité d’une conclusion négative « au moins de 30% ». Voir : Financial Conflicts of Interest and Reporting Bias Regarding the Association between Sugar-Sweetened Beverages and Weight Gain: A Systematic Review of Systematic Reviews. M. Bes-Rastrollo et coll. PlOS Medicine, 31 déc. 2013 doi:10.1371/journal.pmed.1001578

    http://www.contre-info.com/linformation-scientifique-sur-lobesite-achetee-coca-col#more-40145

  • « Quand la science se fait propagande », par Jean-Gérard Lapacherie

    « Les races n’existent pas ». C’est ce que, selon un journaliste du Point, démontrerait la Galerie de l’Homme, inaugurée en octobre 2015. Certes, mais les races ont existé, sinon dans la réalité, du moins dans la science, et la Galerie ne dit pas qui les a inventées ou dans quel but cela a été fait. Quoi qu’il en soit, si les races n’existent pas, la propagande en faveur de la non-existence des races, elle, existe, plus vivace que jamais, au point que l’on peut se demander si ce qui est montré est la non-existence des races ou leur banale existence, car la propagande a pour seule règle la dénégation, laquelle consiste à nier ce qui est avéré.

    Il est révélateur que ce lieu ait été nommé galerie. Une galerie, dans un palais ou un édifice d’importance, est un « lieu de promenade à couvert » et un lieu d’apparat, de montre, d‘ostension et d’ostentation, comme la Galerie des Glaces à Versailles ou d’autres galeries à Florence ou à Fontainebleau ou, dans un ordre scientifique, la Galerie de l’Evolution du Muséum d’Histoire Naturelle, le Musée de l’Homme étant justement un musée de ce Muséum prestigieux. De fait, les visiteurs sont invités à déambuler devant des vitrines ou des panneaux placés sur toute la longueur de l’aile ouest du Palais de Chaillot et sur trois niveaux, chaque niveau correspondant à une des trois questions qui organisent l’exposition : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Une admirable scénographie transforme l’exposition de fossiles, de moulages, d’artefacts anciens, de documents ethnographiques en spectacle pour le plaisir des yeux et de l’intelligence. Certaines vitrines sont exceptionnelles : ainsi la faune du paléolithique avec des animaux empaillés grandeur nature (rennes, cheval de Prjevalski, loup, crâne et défense de mammouth laineux) ; les outils ; les armes de chasse, l’utilisation qui en était faite et les techniques de fabrication ; les rites funéraires ; les moulages en cire de centaines de têtes humaines montrant la diversité des traits du visage, de la couleur des cheveux, du teint de la peau ; l’art pariétal. Si l’exposition s’en était tenue là, elle aurait été parfaite. Mais ses concepteurs ont cru bon d’y ajouter des discours, visant à distinguer le bien du mal. La déambulation à laquelle les visiteurs sont conviés se transforme en audition d’un grand sermon ou en lecture d’une épopée de l’Homme (avec un H majuscule, évidemment) des origines à nos jours. Tout est bavard, prolixe, hâbleur : la Galerie ne se contente pas de montrer ou de mettre en scène, elle patauge dans le verbiage. On se croirait sur les trottoirs des grands boulevards les jours de soldes.

    C’est que cette Galerie repose tout entière sur un impensé, qui est au cœur de la Science de l’Homme et de l’histoire des disciplines qui sont à l’origine du Musée de l’Homme : anthropologie et ethnographie. Dans le cadre de ces disciplines a été inventé le concept de race, signifiant « lignée » en français et n’ayant jamais eu de sens dangereux, et cela afin de rendre compte de l’infinie diversité des hommes. Les savants du XIXe siècle ont ouvert la boîte de Pandore du racisme, en classant les hommes, c’est-à-dire en les répartissant dans des « classes », en fonction de la forme de leur crâne, de la couleur de leurs cheveux, du teint de leur peau, de l’angle de leur sphénoïde. Tout classement est ambivalent. Il est typologie ou taxinomie, ce en quoi il est bénin, mais aussi mise en ordre dans une hiérarchie, des meilleurs ou moins bons. Classer n’est pas nécessairement criminel, mais a pu le devenir quand des peuples, armés ou non, se sont déplacés vers des territoires où, depuis la nuit des temps, s’étaient établis d’autres peuples (Australie, Nouvelle-Zélande, Arménie, Amérique, Yiddishland d‘Europe de l‘Est) qui ont été exterminés lentement ou brutalement, par exemple avec des moyens industriels. On comprend que les anthropologues, préhistoriens, ethnologues aient rompu avec les errements de leurs prédécesseurs. Ils auraient pu, pour montrer l’abîme qui les sépare des fondateurs de leurs disciplines, consacrer une ou deux vitrines à l’invention des races. Les discours qui scandent la déambulation couvrent ce passé sulfureux : surtout que personne ne le voie. Un même message est sans cesse répété : il y a une seule espèce ou « une seule humanité, une et indivisible », comme l’est la république ou, sous d’autres cieux, Allah. Le nom humanité, qui désigne une propriété, est employé dans un sens collectif. Par définition, l’humanité est une et indivisible. Ce n’est plus le vocabulaire de la science auquel recourent les concepteurs de la Galerie, mais celui de la politique ou de la religion : « Il y a deux millions d’années, les hommes sortent d’Afrique » (laquelle n’avait pas d’existence pour ces nomades). La métaphore de la sortie est tirée de l’Histoire Sainte : les hommes sortent d’Afrique, comme les Hébreux sont sortis d’Egypte.

    L’unité affirmée dans les discours est sans cesse démentie par ce qui est montré et par ce qui est dit. L’humanité est composée d’êtres humains divers. Comment nommer cette diversité ? Tantôt, c’est « cultures », tantôt « langues », tantôt « sociétés », tantôt « groupes humains ». Dans un discours, il est dit « notre lignée » pour désigner l’espèce humaine. Or, « lignée » est le sens premier du nom race. Le discours associe des contraires. Les hommes sont, est-il écrit sur un panneau, « si différents et si semblables », à la fois dans le temps et dans l’espace. Comment concilier différence et ressemblance ? Il suffit de placer la conjonction de coordination et entre les deux termes antithétiques et le tour est joué, d’autant plus qu’un sujet tragique est soigneusement évité, même s’il est nommé : la disparition des hommes de Neandertal sur le territoire de l’actuelle Europe. Une espèce qui était parfaitement adaptée à son environnement a disparu en quelques dizaines de milliers d’années. Disparition ou extermination ? Le fait est que la disparition est concomitante de l’arrivée sur ce territoire d’une nouvelle espèce, celle des Sapiens Sapiens. Mais la question est éludée. Les concepteurs de la Galerie qui ont réponse à tout sur des hommes ayant vécu il y deux millions d’années sont étrangement silencieux sur des faits qui, à l’échelle des temps de la préhistoire, sont nos contemporains : qu’est-ce que 40.000 ans pour une espèce qui est vieille de 4 ou 5 ou 7 millions d’années ?

    La propagande atteint son acmé dans la signification qui est donnée à la galerie et que résument les trois questions « Qui sommes-nous ? », « D’où venons-nous ? », « Où allons-nous ? », que l’on croyait réservées aux potaches s’initiant à la philosophie ou aux élucubrations d’un peintre tenté par une vague mystique occulte, d’autant plus que la réponse à la dernière des trois questions tient de la bouffonnerie. Si l’on en croit ce qui nous est montré, nous allons tous vers la COP21 en taxi brousse bariolé, un lourd véhicule qui doit consommer plus de 20 livres de carburant à l’heure. Que vient faire The 21st Conference of the Partiesau Musée de l’Homme ? Ce n’est pas la science qui parle, c’est la propagande : elle ne parle pas, elle s’égosille, quitte à transformer un « musée laboratoire » en caisse de résonance d’un gouvernement aux abois. Cette comédie est d’autant plus sinistre que la réalité est édulcorée. Soit la mondialisation. Elle a commencé, est-il expliqué sur des panneaux, au XVIe siècle et elle s’accélère depuis un demi-siècle. Cette affirmation relève de la profession de foi. La mondialisation suppose une diversité de mondes, de cultures, de civilisations, de sociétés, d’êtres humains. La « mondialisation » actuelle est une globalisation. Le monde n’est plus qu’un bloc homogène en passe de s’uniformiser. Avec la « globalisation », il n’y a plus qu’un seul marché, un et indivisible : tout se vend et tout s’achète au millionième de seconde et où que l’on soit. La globalisation, et les règles financières, commerciales, économiques élaborées grâce au « consensus de Paris » (Delors, Trichet, Camdessus, Lamy, Hollande, Chavransky, etc.) abolissent l’espace et le temps et, en fin de compte, rendent caduc ce qui est montré dans la Galerie de l’Homme. De même, il est à peine fait allusion à la « démographie galopante », qui, elle aussi, menace de rendre caduque la notion même d’Homme. Le nom homme au singulier n’a plus guère de sens quand les hommes se multiplient à l’infini, partout dans le monde, détruisant le cadre de vie dans lequel ils ont évolué pendant quatre ou cinq millions d’années. La population de la France a doublé en deux siècles, celle du monde a été multipliée par plus de 7. Si elle n’avait que doublé, la planète compterait deux milliards d’êtres humains. Le gaspillage des ressources, les déchets, la pollution des océans, les animaux transformés en réserves de protéines, tout cela n’existerait pas, du moins pas à un tel degré de virulence. Où allons-nous, sinon vers l’extinction des espèces animales, la raréfaction des ressources, la destruction de l’environnement ? Le destin de Neandertal menace Sapiens. Or tout cela est caché par des mises en garde dérisoires contre les douches et les bains qui consomment trop d’eau.

    Ce qui, plus encore que les discours, relève de l’idéologie, ce sont les formes. L’expression verbale se ramène à un enchaînement d’éléments de langage obligés, de formes sclérosées, des mêmes mots que l’on retrouve dans les devoirs d’élèves de classe de 3e ou les papiers bâclés de journalistes, de fautes de français (à propos de l’art pariétal, il est écrit en lettres lumineuses que des styles différents « se sont succédés » [au lieu de succédé] en 25000 ans). Ces indices sont éloquents. C’est l’idéologie (ou la propagande) qui parle. Le Musée de l’Homme est l’un des quatre ou cinq musées réunis dans l’immense Palais de Chaillot. Ce bâtiment, construit dans les années 1930, est classé. On en comprend les raisons : la rigueur des lignes, l’ampleur des masses et surtout la singularité de l’architecture. Il n’y a pas beaucoup d’édifices en France qui relèvent de ce style « moderne », et cela sur une colline qui domine Paris, ville qui, en 1937, était la capitale d’un empire colonial sur lequel le soleil ne se couchait jamais et d’une République qui se croyait universelle. En Italie ou en Russie, on qualifierait cette architecture de « mussolinienne », de « fasciste » ou de « communiste », La Galerie de l’Homme est à l’image de cette architecture : elle célèbre la parousie de l’Homme, son arrogance, sa supériorité sur le monde naturel qu’il a totalement « arraisonné », sa démesure. La Science de l’Homme n’est pas modeste ; le doute ne l’habite pas ; elle fait la propagande d’une idéologie, exactement comme à la fin du XIXe siècle cette même science a célébré la diversité des êtres humains en les répartissant en races.

    http://cerclearistote.com/quand-la-science-se-fait-propagande-par-jean-gerard-lapacherie/

  • Le véhicule électrique : panacée écologique ?

    Frédéric Malaval, essayiste, s’interroge sur les réelles performances des véhicules électriques.

    ♦ Diesel et SurEnvironnement

    Aujourd’hui, la singularité du diesel semble davantage préoccuper nos dirigeants que la vague migratoire. Sa taxation va augmenter. Les Verts veulent la suppression de ce carburant d’ici à 2025. La création de pastilles écologiques apposées sur les pare-brise des voitures est une des dernières mesures pour favoriser les véhicules « propres ». Aujourd’hui, le véhicule électrique est plébiscité. L’attribution de subventions importantes cherche à motiver l’acheteur.

    Or, nous verrons que, loin d’être écologiquement vertueux, ce type de véhicule est plus polluant qu’un véhicule thermique. Ce texte fournira quelques arguments issus d’une approche écologique, donc écosystémique. On y parlera de gaz carbonique (CO2), de rendement de conversion, de SurEnvironnement, de Valeur écosystémique, etc.

    En conclusion de ce texte, nous constaterons qu’en matière d’énergie, le chien ne cesse de se mordre la queue.

    Les pastilles Royal.

    En ouvrant la réunion du Conseil national de l’air, Ségolène Royal a présenté, le 2 juin 2015, un ensemble de mesures de lutte contre la pollution de l’air. Parmi elles, la mise en place de pastilles de couleur à apposer sur le pare-brise des voitures.

    En isolant les véhicules électriques des véhicules thermiques hiérarchisés selon leur degré de pollucivité, le but est de franchement favoriser les premiers dans des centres-villes à terme inaccessibles aux véhicules thermiques.

    Sur le fond, cette mesure paraît salutaire. En effet, il est plus agréable de se trouver à vélo derrière un véhicule électrique qu’au cul d’un bon vieux diesel rejetant de la suie dans les bronches. C’est un fait incontestable. Malgré cela, les arguments à l’origine de cette politique soulèvent de nombreuses interrogations que nous allons exposer ci-après.

    Parmi celles-ci : considérer les véhicules électriques comme éco-vertueux, assimiler le gaz carbonique (CO2) à un polluant, etc.

    Le CO2

    Avant d’avancer des arguments un peu plus techniques sur la pollucivité du véhicule électrique, intéressons-nous en préambule au CO2 accusé aujourd’hui d’être un polluant majeur.

    Rappelons d’emblée que toute substance est un polluant potentiel, un polluant étant défini comme une substance qui par sa nature ou par sa quantité perturbe les grands cycles écologiques ou se révèle inassimilable par eux, constituant ainsi un danger pour les humains en particulier et la Vie en général. Ainsi, l’oxygène est vital pour vivre, mais trop d’oxygène (hyperoxie) tue.

    La stigmatisation de CO2 est récente. Dans les années 1980, il était enseigné que tout devait être fait pour réaliser des combustions complètes dans les cycles thermiques, combustion aboutissant idéalement à de l’eau et à du… gaz carbonique. Par exemple, l’oxydation du méthane (CH4) donne du gaz carbonique et de l’eau (H2O) :

    CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O

    Paradoxalement, les filtres à particules (FAP) rendus obligatoires sur les véhicules diesel depuis 2011 ont un cycle de régénération pour brûler les suies piégées aboutissant à l’émission d’eau et de… gaz carbonique.

    Tout étudiant en biochimie apprend très vite que le CO2 est un composant fondamental, le carbone étant dans un état réduit ou oxydé dans les cycles biologiques. On apprend aussi très vite que la photosynthèse à l’origine des plantes, et donc de la productivité végétale des écosystèmes, repose sur le CO2. Or, les plantes sont à la base des chaînes trophiques. Donc, sans plantes, pas de philosophie possible. Et plus généralement, sans CO2, pas de vie car celle-ci repose sur le cycle du carbone.

    Si le véhicule diesel a été favorisé pendant ces dernières années, c’est parce que, justement, son cycle thermique reposant sur la compression est plus proche d’une combustion complète que celui d’un moteur à essence à explosion. Donc à performances similaires, il est plus efficace physico-chimiquement qu’un moteur à essence.

    De la difficulté de disposer d’indicateurs environnementaux incontestables.

    L’affaire du CO2 est révélatrice de la difficulté des environnementalistes à s’appuyer sur des certitudes incontestables. Il y a plus de trente ans, le CO2 était envisagé comme une substance vertueuse, mais aujourd’hui, au nom dont on ne sait quelle motivation, il est stigmatisé. Moins les voitures en émettraient, mieux ce serait. Sa contribution au réchauffement climatique est souvent invoquée pour justifier cette politique. Or, l’effet de serre, à l’origine du réchauffement de l’atmosphère, nous protège du rayonnement solaire direct délétère. Le seul débat envisageable ne concerne donc que l’effet de serre additionnel d’origine anthropique.

    D’autres substances ont eu la vedette comme polluants majeurs depuis que nous nous intéressons à cela. Dans les années 1970, les oxydes de souffre (SOx) ou d’azote (NOx) ne souffraient d’aucune concurrence. Puis, les pluies acides les ont remplacés. Mais celles-ci étaient dues à ces SOx et NOx, elles-mêmes écartées par les gaz fragilisant la couche d’ozone. D’autres substances ont eu la vedette puis, comme des artistes dépassés, ont disparu de la scène. A chaque fois, les médias ont amplifié jusqu’à la démesure des réflexions de scientifiques, généralement habitués à des affirmations très prudentes.

    Aussi, se focaliser sur l’une ou l’autre molécule comme nous le faisons aujourd’hui sur le CO2 limite la prise en compte d’autres substances, moins médiatiques, certes, mais potentiellement plus dangereuses.

    Face à ces incertitudes, les environnementalistes cherchent à établir des indicateurs d’impact environnementaux absolus lisibles par tous. Or, celui qui s’impose à tous aujourd’hui est le prix. Dans un monde financiarisé, tout est ramené à un prix. D’où la nécessité d’établir une relation entre prix et impact environnemental. Le recours à des approches reposant sur les acquis de l’Ecologie ouvre des pistes prometteuses.

    Dans cet esprit, considérer le CO2 comme un polluant est une hérésie. C’est le premier point relativisant les vertus du véhicule électrique. Le CO2 est le constituant pivot du cycle du carbone sur lequel repose la vie. Impossible de s’en passer, sauf à éliminer la biosphère.

    Les préliminaires sur le CO2 étant faits, et ayant permis d’introduire à la nécessité de disposer de grilles de lecture ne se focalisant pas sur telle ou telle molécule, quelques notions de thermodynamique vont permettre de comprendre pourquoi les véhicules électriques sont plus impactant environnementalement que les véhicules thermiques.

    Rendement de conversion.

    Le rendement de conversion d’une chaîne énergétique est un nombre positif défini comme le rapport de l’énergie exploitable sur l’énergie utilisée. Ce nombre est toujours inférieur à 1. Cela signifie qu’il existe une différence entre l’énergie introduite dans un système thermodynamique et l’énergie utilisée. Cette différence est formalisée dans le Premier Principe de la thermodynamique dissociant le travail (énergie utile) de la chaleur (énergie inutile) à évacuer pour optimiser le rendement du moteur. Le cycle de Carnot établit les concepts pour optimiser cela. Plus tard, cette énergie inutilisable a été qualifiée d’entropie dans le Second Principe de la thermodynamique.

    Tout système est l’association de parties reliées par des couplages modifiant les quantités et la nature de l’énergie y circulant. Le rendement de conversion global d’un système est le produit des rendements de conversion opérés en son sein. C’est sur le fondement de ces notions que le moteur électrique va se révéler plus impactant environnementalement que le moteur thermique, toutes choses étant égales par ailleurs.

    Ainsi, dans un moteur thermique, le pétrole, après avoir été plus ou moins raffiné, est mis en l’état dans les cylindres, eux-mêmes à l’origine du mouvement mécanique. Sur cette base, nous obtenons un rendement de conversion donné. Dans le cas du moteur électrique, et toujours en utilisant du pétrole, ce dernier est mis dans une centrale, converti en électricité transportée dans le réseau de distribution jusqu’à l’endroit servant à recharger les batteries dont le contenu sera transformé en énergie mécanique. Sans entrer dans les détails, il apparaît que le nombre de conversions énergétiques à réaliser dans le second processus est très supérieur à celui du premier centré sur le recours à un moteur thermique. Or, ce qui a été perdu est : de la chaleur, selon le Premier Principe de la thermodynamique ; de l’entropie, selon le Second Principe de la thermodynamique.

    Sur le fondement que l’impact environnemental est assimilé aux conséquences d’une production d’entropie, l’usage d’un véhicule électrique est donc plus impactant qu’un véhicule thermique.

    Alors que la première partie de la démonstration est triviale, la seconde bien évidemment soulève des interrogations. En effet, en refusant l’identification de l’impact environnemental aux conséquences d’une production d’entropie, il est difficile de relativiser les bienfaits du véhicule électrique. Or, ce principe de fonctionnement des écosystèmes est admis désormais, mais uniquement dans des cercles restreints. Ce point est donc en discussion et nécessite, d’une part, de le faire connaître et, d’autre part, de recourir à des éléments plus hermétiques pour le démontrer.

    Comment comparer l’impact environnemental des énergies fossiles, du nucléaire et des énergies renouvelables ?

    Un autre point litigieux est que, dans le modèle exposé, il est comparé deux types de moteur fonctionnant à partir de la même énergie primaire, à savoir une énergie fossile : charbon, pétrole, gaz. Qu’en est-il de l’électricité issue du nucléaire ou des énergies renouvelables : eau, air, soleil ? Pour résoudre cette interrogation, nous sommes alors obligés de raisonner à partir de catégories éligibles à toutes les formes d’énergie. C’est ainsi que procèdent les thermodynamiciens pour qui les notions d’énergie, de chaleur, de travail, d’enthalpie, d’exergy, d’entropie, etc. sont communes à tous les systèmes. Les environnementalistes, eux, travaillent à partir de la notion d’impact environnemental. Celui-ci est envisagé comme la conséquence d’une artificialisation. Or, le modèle politique ayant poussé à son paroxysme la création d’artefacts est la société industrielle désignée responsable de la crise écologique actuelle. Mais tout cela est très récent. Ces interrogations associant connaissances scientifiques, philosophie et tout ce qui contribue à clarifier les enjeux écologiques contemporains animent les spécialistes de ces domaines depuis seulement une cinquantaine d’années.

    De tout ceci est cependant issue la relation entre production d’entropie et impact environnemental avec comme constat concernant le véhicule électrique qu’une fois de plus la campagne, ou mieux encore, la nature est envisagée comme l’exutoire naturel de ce qu’il faut évacuer de ces écosystèmes hyper-artificialisés que sont les villes pour garantir leur pérennité. Pour preuve, les filtres à particules sont conçus pour se régénérer en dehors des villes.

    Se pose alors une question fondamentale à l’origine du modèle philosophique reposant sur la notion de SurEnvironnement. Que se passera-t-il lorsque l’écosphère entière aura été artificialisée ? Or, c’est prévu pour demain.

    La ville a besoin d’un SurEnvironnement pour exister.

    Comme exposé dans d’autres écrits, le fondement essentiel de la Modernité est de recourir à des SurEnvironnements pour fonctionner. Le SurEnvironnement fondamental que la Modernité a créé est la Nature conçue comme l’ensemble des biens inappropriés ou res nullius (choses nulles ou choses de personne). Là sont extraites les ressources nécessaires aux systèmes dont la Modernité est la référence idéologique ultime, que ce soit dans des versions religieuses ou profanes ; là est l’espace où l’entropie sera rejetée. Comme déjà écrit, le défi actuel de nos sociétés contemporaines est d’intégrer les SurEnvironnements dans nos pratiques sociales. L’artificialisation de l’écosphère faisant que le SurEnvironnement fondamental s’étiole de jour en jour, il n’y aura bientôt plus de SurEnvironnement sur l’écosphère.

    Or, retenir le véhicule électrique comme moyen de lutter contre la pollution en centre-ville consiste à déplacer les pollutions dans d’autres espaces. Cela revient à recourir à un SurEnvironnement pour favoriser la pérennité du système fragilisé par son activité. Là est l’essence de la crise écologique actuelle contrevenant ainsi à ce qu’il faudrait faire pour réaliser une véritable politique écovertueuse.

    Dans la littérature anglo-saxone, ce phénomène est résumé par l’expression d’effet Nimby (Not in my back yard – pas dans mon dos). Cela revient à rejeter les pollutions issues d’une activité donnée dans un autre espace, loin et inconnu, pollutions pouvant mettre en péril l’activité. Nous avons formalisé cette situation en distinguant l’Environnement du SurEnvironnement dans un modèle philosophique associant d’autres termes.

    Or, une véritable politique environnementale exclut de recourir au lointain et à l’inconnu pour évacuer ses miasmes. Ce principe constitue un des fondements d’une politique écologique sincère. Les spécialistes parlent d’économie bouclée, de localisme, etc., pour résumer cela à l’origine de l’écoconception, de l’écologie industrielle, etc., toutes constitutives d’une approche écosystémique de nos sociétés. Cela impose un profond changement de paradigme.

    Vision holiste versus vision réductionniste.

    Beaucoup des éléments à charge concernant le véhicule électrique ne sont envisageables que dans un cadre écosystémique. Cela illustre la différence fondamentale entre une approche écologique, fondamentalement holiste, et les méthodes d’analyse en cours aujourd’hui d’essence réductionniste. En effet, la promotion du véhicule électrique est justifiée par la volonté de diminuer la pollution dans le centre des grandes villes. C’est tout à fait louable pour les personnes y vivant. Le véhicule électrique leur garantira un air débarrassé des produits de combustion des moteurs thermiques. Mais comme le rendement thermodynamique des moteurs électriques, ainsi que la complexité de leur cycle de vie produisent plus d’entropie, cela signifie qu’ils génèrent plus d’impacts environnementaux que les véhicules thermiques, mais en les externalisant des lieux de circulation auxquels ils sont destinés. Cela revient à surpolluer la banlieue, la campagne et la nature pour la diminuer dans les centres-villes. Les ours polaires vont en souffrir.

    Seule une approche holiste permet d’entrevoir ce paradoxe entretenu au nom de la protection de l’environnement. Evidemment cela est dénoncé par les environnementalistes sincères considérant que la diminution d’un impact local ne doit pas être fait au prix de l’augmentation ailleurs. Ce raisonnement est à l’origine de la définition résumant les enjeux actuels par la nécessité d’intégrer les SurEnvironnements dans nos pratiques sociales. Or, le véhicule électrique est, au contraire, la manifestation de postures à l’origine de la crise écologique actuelle ; une forme d’égoïsme, alors qu’il faudrait être écoïste.

    Prix et impact environnemental.

    Le véhicule électrique, en effet, est vendu à un prix très largement supérieur à celui des véhicules thermiques. Et encore, le service offert est loin d’être égalé. L’autonomie est très faible. L’espace disponible dans le véhicule l’est aussi car au lieu de passagers ou de bagages, on transporte des batteries. Donc, toutes choses étant égales par ailleurs, le véhicule électrique est beaucoup moins utile et efficace qu’un véhicule thermique.

    Le prix d’un véhicule électrique étant plus élevé, cela signifie que l’impact écologique de son cycle de vie est lui aussi plus élevé. Le cycle de vie intègre tout ce qui contribue à l’existence, à la vie et à l’obsolescence de l’artefact dans le temps et dans l’espace. Ceci n’est envisageable que par référence à une approche économique reposant sur la notion de valeur écosystémique, subsumant toutes les autres conceptions de la valeur : valeur-travail, valeur d’échange, valeur d’utilité, valeur symbolique, etc.

    Cette affirmation repose sur la proportionnalité entre prix et impact écologique. Celle-ci est issue d’une mise en perspective du prix d’un artefact selon une approche écosystémique reposant sur l’identification de l’écosystème à une structure dissipative. Schématiquement, le maintien en non-équilibre thermodynamique d’une structure passe par la dissipation de flux d’informations, d’énergie et de matières. Plus le système considéré est complexe, plus la quantité et la nature des flux est importante et diversifiée. Dans les écosystèmes artificiels, la circulation monétaire correspond à ces transferts d’énergie, de matières et d’informations entre les composantes de l’écosystème. Or, la dissipation de ces flux est à l’origine d’une production d’entropie qui, comme mentionné ailleurs, est proportionnelle à l’impact environnemental d’une chose pendant son cycle de vie. Là est un principe de fonctionnement des écosystèmes fondamental: la proportionnalité entre production d’entropie et complexité du système dissipatif en référence.

    Or, à valeur d’utilité égale, à ce jour, un véhicule électrique est plus cher qu’un véhicule thermique, obligeant les Etats à les subventionner pour déclencher leurs achats. Cela signifie donc que nonobstant la démonstration purement thermodynamique du faible rendement énergétique de ces véhicules, leur cycle de vie est lui aussi à l’origine d’une production d’entropie supérieure à celle d’un véhicule thermique.

    En conclusion sur le véhicule électrique.

    Ces quelques arguments liminaires obligent à des raccourcis incompatibles avec l’ampleur du sujet. Dont acte. Ils ont cependant le mérite d’appeler l’attention sur ces arguments relativisant des certitudes incontestables dorénavant. Qui ose montrer du doigt un véhicule électrique ? C’est le but de cet article appelant à relativiser leurs vertus écologiques. A charge au lecteur voulant aller plus loin de se rapprocher d’une littérature plus élaborée.

    Celle-ci aboutira à la conclusion que le cycle de vie d’un véhicule automobile mû par un moteur électrique est plus « entropique » que, toutes choses étant égales par ailleurs, celui d’un véhicule mû par un moteur thermique. Certains aspects seront améliorés dans le temps par des effets d’échelle ou des améliorations technologiques. En revanche, sauf à changer les lois de la Thermodynamique et les principes de fonctionnement des écosystèmes, il est et restera plus impactant environnementalement.

    Un bon indicateur sera l’évolution de son prix de vente débarrassé de toutes les subventions et avantages divers pour créer le marché.

    D’autres arguments à charge ou à décharge sur la pollucivité du véhicule électrique sont envisageables. Néanmoins, ces quelques arguments ont pour but de montrer qu’en changeant de paradigme et en s’appuyant sur des connaissances peu diffusées, certes, mais validées, paradoxalement, le véhicule électrique apparaît comme un véhicule plus polluant que le véhicule thermique. Faisant fi des arguments bio-physico-chimiques, le seul argument du prix suffit à s’en convaincre dès lors que sa proportionnalité aux impacts environnementaux générés dans son cycle de vie s’impose. Mettre le nez à la sortie d’un pot d’échappement qui n’existe plus dans un véhicule électrique ne suffit pas pour évaluer correctement ses vertus écologiques. Un peu de recul est nécessaire.

    Encore faut-il s’extraire des modèles dominants en en adoptant d’autres plus pertinents au regard des défis que nos sociétés globalisées du troisième millénaire ap.JC doivent relever. L’Ecologie envisagée comme la science de référence permettra alors de subsumer toutes les conceptions contemporaines issues du paradigme classique.

    Une certitude en conclusion.

    Le véhicule électrique est bien une création de la Modernité car sa justification repose sur le recours à un SurEnvironnement pour exister. Or, la PostModernité devra se construire sans recourir à des SurEnvironnements. Ceci pour une raison simple : il n’y en aura plus dans un monde saturé d’humains et sur-artificialisé.

    Frédéric Malaval, 6/11/ 2015

    http://www.polemia.com/le-vehicule-electrique-panacee-ecologique/

  • Centenaire de la relativité : Poincaré génie de la physique, Einstein génie de la com ! (édito 02-03/05)

    C’est l’une des photos les plus célèbres du monde : l’homme qui incarne aux yeux du grand public le génie scientifique, Einstein, vieillissant et moustachu, tire une longue langue râpeuse.

    Chacun est prié d’y trouver le symbole de l’excentricité et de l’indépendance du super héros scientifique vis-à-vis des pouvoirs établis.

    Et si en réalité c’était à la vérité et à l’honnêteté intellectuelle qu’Einstein tirait la langue ? Car aujourd’hui, scientifiques et historiens savent que si c’est Albert Einstein qui a mis en scène la relativité, c’est Henri Poincaré qui l’a découverte.

    Explications.
    Einstein est largement reconnu comme « le père de la relativité» ; pourtant, lorsqu’il obtint le prix Nobel en 1921, ce fut pour l’explication de l’effet photo électrique, point de départ de ce qui allait devenir la mécanique quantique, et non pour la relativité que le Comité Nobel se refusa de citer dans les raisons de couronner Einstein. A juste titre. C’est en effet Henri Poincaré, polytechnicien et membre de l’Académie des sciences, qui fut l’inventeur de la relativité restreinte qui se trouve déjà présentée dans une série de publications écrites de 1898 à 1905 - série de publications qui s’appuient sur des travaux antérieurs de Poincaré lui-même, remontant à 1885 et d’Hendrik Lorentz que Poincaré a l’honnêteté de fréquemment citer.
    De même l’inventeur de la relativité générale n’est pas davantage Einstein, mais David Hilbert en 1915.
    Tous ces faits sont aujourd’hui à la disposition du grand public cultivé et critique à travers d’une série d’ouvrages en français dont celui de Jean Hladik « Comment le jeune et ambitieux Einstein s’est approprié la relativité restreinte de Poincaré » (Ellipses). Cet ouvrage - comme ceux de Jules Leveugle et de Jean-Paul Auffray - démontrent en se basant sur une analyse chronologique des textes - qu’Einstein a davantage été un plagiaire qu’un créateur. Ces travaux en Français confirment d’ailleurs le point de vue d’auteurs anglo-saxons antérieurs et notamment ceux d’Edmund Whittaker dont les ouvrages publiés en 1951 rendent déjà à Poincaré et Lorentz ce qui leur revient…c'est-à-dire beaucoup plus qu’à Einstein.
    A partir de ces constats deux questions se posent :
    Einstein a-t-il réellement plagié ou a-t-il découvert la relativité en même temps que d’autres auteurs ?
    Et pourquoi tout le succès médiatique de cette découverte lui revient-il ?
    La réponse à ces deux questions est liée : Einstein est bien un plagiaire… et c’est justement ce qui explique son succès médiatique.
    Il est fréquent qu’en sciences, plusieurs personnes convergent vers la même découverte au même moment. Pour une raison simple : les découvertes n’arrivent pas ex abrupto, elles sont la suite, elles sont la conséquence de travaux antérieurs que les scientifiques honnêtes ne manquent pas de citer. Et c’est bien là, la preuve du plagiat d’Einstein. Les travaux de Poincaré, sur la relativité restreinte comme ceux de David Hilbert sur la relativité générale, fourmillent de références. Pas ceux d’Einstein. Or, Einstein qui était chroniqueur scientifique aux « Annales de la Physique » ne pouvait pas ignorer les travaux des autres puisqu’il en était le destinataire régulier justement pour les présenter et les commenter !
    Ne pas citer les auteurs qui l’avaient précédé, c’était manquer à la déontologie scientifique, c’était plagier, mais c’était aussi réussir un coup de génie médiatique.
    Attribuer à Einstein la relativité, toute la relativité, c’est quand même plus simple que de la partager entre Lorentz, Poincaré et Hilbert, surtout quand les uns sont austères et que l’autre joue volontiers les histrions !
    Les physiciens eux-mêmes se sont d’autant plus prêtés à ce jeu que n’étant pas généralement historiens peu d’entre eux sont retournés aux sources bibliographiques et que la communauté des physiciens s’est plutôt bien portée d’avoir comme porte-drapeau un excentrique… bien pensant.
    Le pacifisme d’Einstein a été bien utile à l’image d’une science qui a malgré tout permis la découverte et l’usage de la bombe atomique.
    Il n’est d’ailleurs pas surprenant que dans le champ politico-intellectuel français, les physiciens « progressistes » comme Paul Langevin (l’auteur du plan Langevin-Wallon aujourd’hui panthéonisé) ait pris le parti du « progressiste » Einstein contre le « conservateur » Poincaré.
    Il y a donc tout lieu de craindre que 2005 étant l’année du « centenaire de la relativité » (ce qui n’est pas inexact : le grand article de synthèse de Poincaré couronnant 20 ans de recherche étant paru le 5 juin 1905, soit quatre semaines avant celui d’Einstein…), Einstein soit à nouveau appelé à faire la une des devantures de kiosques et des ouvertures de journaux télévisés.
    Mais ceux qui auront eu la chance de s’informer sauront qu’il ne s’agit là que l’une des nombreuses mystifications du monde contemporain.
    Andrea Massari
    P.S. cet article, par souci de clarté, comprend peu de citations. En ce sens il pourrait passer, lui aussi pour un « plagiat ». Pour éviter cette accusation, l’auteur tient à préciser qu’il s’est inspiré des ouvrages cités ainsi que de nombreux articles disponibles sur internet. L’essentiel de ces références se trouve dans le dossier Einstein/Plagiat du Club de l’Horloge :http://www.clubdelhorloge.fr/index.php
    P.P.S. Certains pourraient s’étonner que la revue « La Recherche » réputée sérieuse consacre encore aujourd’hui un numéro spécial, à propos de la relativité, à Einstein. Il n’en est rien pour deux raisons :
    1. Nichée au cœur du pouvoir intellectuel, « La Recherche » garde le scientifiquement correct.
    2. Einstein fait beaucoup plus vendre que Poincaré, Lorentz ou Hilbert ; c’est le paradoxe des médias : la valeur commerciale d’une information ne dépend pas de son exactitude. Et cette loi ne s’applique pas seulement aux « journaux de caniveaux »… mais aussi aux publications réputées sérieuses.
    http://archives.polemia.com/article.php?id=2034

  • Framasoft : une alternative française, libre et décentralisée face aux géants du net

    L’année dernière, Framasoft avaient lancé un initiative baptiséeDégooglisons Internet qui avait pour but de sensibiliser les Français au problème de la centralisation de nos données chez les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) mais aussi de donner les clés à tous ceux qui le désiraient pour utiliser ou mettre en place des solutions alternatives, libres et non centralisées…

    Framasoft est une association de loi 1901 (3 permanents) subventionnée par les dons des internautes.

    Présentation du projet « Dégooglisons Internet » : Ces dernières années ont vu se généraliser une concentration des acteurs d’Internet (Youtube appartient à Google, WhatsApp à Facebook, Skype à Microsoft, etc.). Cette centralisation est nuisible, non seulement parce qu’elle freine l’innovation, mais surtout parce qu’elle entraîne une perte de liberté pour les visiteurs.Les utilisateurs de ces services derniers ne contrôlent plus leur vie numérique : leurs comportements sont disséqués en permanence afin de mieux être ciblés par la publicité, et leurs données – pourtant privées (sites visités, mails échangés, vidéos regardées, etc.) – peuvent être analysées par des services gouvernementaux.

    La réponse que souhaite apporter Framasoft à cette problématique est simple : mettre en valeur, pour chacun de ces services privateur de liberté, une alternative Libre, Ethique, Décentralisée et Solidaire.

    Après des mois de travail, voici les services alternatifs proposés par Framasoft :

     

    Source : Korben

    http://www.contre-info.com/framasoft-une-alternative-francaise-libre-et-decentralisee-face-aux-geants-du-net

  • Un scientifique interdit l’utilisation de son logiciel aux pays qui accueillent les clandestins


    Treefinder
    Afin de protester contre l’immigration-invasion, le développeur du logiciel Treefinder, Gangolf Jobb, vient d’annoncer sur son site officiel que la licence d’utilisation était révoquée dans huit pays européens : Allemagne, Autriche, France, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne, Suède, et Danemark.

    Totalement inconnu du grand public, le logiciel Treefinder est un logiciel très réputé dans la communauté scientifique. Il « calcule des arbres phylogénétiques à partir de séquences moléculaires« , c’est-à-dire qu’il facilite la recherche de liens de parentés entre des espèces.

    « Je ne veux plus soutenir avec mon travail le système politique en Europe et en Allemagne, dont le système scientifique fait partie« , explique le chercheur. « En particulier, je suis en désaccord avec la politique d’immigration » qui « me fait du tort, fait du tort à ma famille, fait du tort à mon peuple« .

    « Quiconque invite ou accueille des immigrants en Europe et en Allemagne est mon ennemi« , écrit le scientifique qui assure n’avoir rien contre l’aide apportée aux réfugiés. A condition qu’ils soient « strictement séparés de nous les Européens » (sic) et qu’ils soient renvoyés chez eux après une période indéterminée. Il affirme que l’accueil des migrants ne profite qu’au capitalisme, qu’il aboutira à une « guerre civile », « sans parler de la perte de notre patrimoine génétique européen« .

     

    Déjà en février 2015, Gangolf Jobb avait révoqué la licence pour les Etats-Unis, pour protester contre « l’impérialisme américain ». « C’est fait conformément à l’accord de licence dont il est fait état dans le manuel de Treefinder depuis les toutes premières versions, qui me réserve le droit de changer l’accord de licence à tout moment« , assure-t-il. « Je peux le faire parce que Treefinder est ma propriété« .

    Voilà une belle leçon de militantisme.

    Source

    http://www.contre-info.com/un-scientifique-interdit-utilisation-de-son-logiciel-aux-pays-qui-accueillent-les-clandestins#more-39426