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Science et techniques - Page 30

  • Soutien inattendu à Apple contre le FBI

    Apple et le FBI se livrent une bataille sans merci autour du décryptage d’un iPhone utilisé lors de l’attentat de San Bernardino. Le constructeur à la pomme a reçu le soutien de l’ONU

    C’est un soutien de poids qu’a reçu Apple dans sa bataille juridique et communicationnelle contre le FBI. Il n’est en effet pas courant que les Nations Unies se positionnent en faveur d’une entreprise privée contre un État.
    Bref rappel des faits pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire : le FBI demande à Apple de concevoir un procédé permettant d’accéder aux données cryptées contenues dans l’iPhone d’un des terroristes musulmans auteur de la tuerie de San Bernardino, en Californie (14 morts). L’agence fédérale accuse le constructeur californien de faire obstruction à une enquête pour terrorisme et met en avant la sécurité des Américains.
    Outre une base juridique mince et qui a été depuis invalidée, Apple craint que cela ne crée un dangereux précédent, permettant non seulement aux USA, mais aussi à tous les régimes autoritaires de la planète, d’exiger le « déplombage » des téléphones à la pomme, compromettant gravement le respect de la vie privée et les libertés publiques. Le FBI a d’ailleurs fini par admettre qu’il comptait bien s’appuyer sur le succès de la requête de San Bernardino pour pousser d’autres demandes similaires.

    L’affaire a fait pas mal de bruit jusque sur notre rive de l’Atlantique, avec notamment l’amendement Ciotti au projet de loi de réforme pénale, qui prévoyait des amendes allant jusqu’à 2 millions d’euros et d’interdire la commercialisation de produits ou services dont les concepteurs refusent de coopérer avec la justice. Il a été rejeté d’une courte tête.

    C’est donc l’ONU, par la voix de son haut-commissaire aux droits de l’homme, le prince Zeid bin Ra’ad, qui vient de prendre position dans le débat qui oppose Apple au FBI. En l’espèce, l’organisation internationale plaide en faveur de la firme de Cupertino au motif que permettre aux autorités fédérales américaines d’accéder aux données chiffrées d’un iPhone reviendrait à, pour reprendre les termes du prince, « ouvrir la boîte de Pandore » et faire un cadeau aux régimes autoritaires et aux pirates informatiques.

    Le chiffrement et l’anonymat sont nécessaires pour préserver la liberté d’expression et d’opinion, ainsi que le droit à la vie privée. Il n’est pas exagéré de dire que, sans outils de chiffrement, des vies seraient en danger. […] Les autorités risquent d’ouvrir une boîte de Pandore, et cela pourrait avoir des conséquences extrêmement graves pour les droits humains de millions des gens ainsi que pour leur sécurité financière et physique.

    Quoi que l’on pense de l’ONU, de la présence à la tête de la commission aux droits de l’homme d’un prince saoudien et de ses éventuelles arrière-pensées, force est de reconnaître que cet avis est frappé au coin du bon sens. Il est faux de croire que nous sommes placés face à un dilemme entre nos libertés civiles et notre sécurité. Si Apple cède, nous ouvrons effectivement la boîte de Pandore, mais, au-delà de la seule affaire de San Bernardino, nous ne gagnerons rien : qui peut croire, en toute honnêteté, que les terroristes sont assez stupides pour continuer à utiliser des iPhone s’ils savent que le FBI dispose d’un moyen d’accéder à leurs données ?

    En revanche, il est certain que si le constructeur à la pomme cède au FBI, c’est un clou de plus dans le cercueil de nos libertés publiques et de notre droit à l’intimité. Une fois de plus, le terrorisme est une merveilleuse occasion pour nos dirigeants de réduire nos libertés au nom de la sécurité. Et la citation de Benjamin Franklin qui circule beaucoup n’en reste pas moins pertinente :

    Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.

    http://fr.novopress.info/199138/soutien-inattendu-apple-contre-fbi/#more-199138

  • Révolution numérique : miracle ou imposture. 2e partie

    On est fasciné par la technologie numérique, sans comparer rationnellement ses avantages et ses inconvénients. Une innovation technologique n’a de sens – depuis la révolution néolithique – que si elle fait baisser les coûts et les efforts de production des biens et services et augmente leur nombre et leurs qualités. Comme nous l’avons vu dans la première partie de cet article, l’utilité marginale des technologies informatiques et numériques depuis les années 80 est en baisse par rapport à celle des révolutions techno–industrielles précédentes. Problème.   

    Une révolution technologique non maîtrisée

    Ni l’informatique, ni Internet ni le smartphone, ni le GPS, etc. n’ont créé de bouleversements ni d’améliorations comparables aux innovations de la période 1840–1960. C’est le phénomène de l’utilité marginale décroissante. La révolution numérique crée des mutations comportementales, sociales et économiques mais au fond assez peu d’améliorations concrètes en termes de performances et de commodités ou même d’emplois créés : les innovations technologiques de l’informatique de seconde génération, n’ont pas généré le moindre emploi supplémentaire.  Elles n’ont pas accéléré non plus la transmission des informations. Et parfois elles l’ont ralentie du fait de la complexité et de la fragilité des nouvelles machines. Quand j’envoie un SMS à un correspondant, mon message ne va pas plus vite que jadis un appel téléphonique sur un poste fixe avec fil ; en revanche, le système est moins fiable et…plus cher – contrairement à ce que croit le consommateur abusé.   

    Les précédentes révolutions industrielles ont connu un  développement linéaire ; la révolution numérique connaît un développement géométrique, exponentiel. Loi de Moore : la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit mois. En réalité, c’est, selon moi, inexact : ce n’est pas la puissance électro-physique des ordinateurs qui double à cette allure, mais ce sont leurs champs d’applications, leurs connections.

    La révolution numérique n’épargne aucune activité ; mais cette largeur d’éventail n’est pas synonyme d’amélioration.  Contrairement aux premières révolutions industrielles, les sociétés n’ont pas le temps de s’adapter au processus galopant de la révolution numérique. Cette dernière, comme toutes les mutations techno-économiques de l’histoire – mais bien plus encore –  s’apparente à un phénomène subi dont on n’a pas prévu  les conséquences ; ou plus exactement, dont les conséquences surprenantes ne sont pas exactement celles recherchées : c’est l’ « hétérotélie » décrite par Jules Monnerot. Heidegger parlait à propos de la progression de l’économie technologique de « processus sans sujet ».   

    Une révolution technologique en trompe l’oeil

    Les nanotechnologies et les biotechnologies, dont les prix baissent continuellement, n’amèneront probablement pas la même valeur ajoutée globale que les innovations des précédentes révolutions industrielles. Elles sont frappées par le redoutable effet marginal déclinant, c’est-à-dire la dégradation mathématique du rapport entre le coût des innovations et le bénéfice de leurs résultats. 

    Les voitures électriques autoguidées, les bio-organes de remplacement, les objets connectés qui obéissent à la voix, les puces implantées dans le cerveau et autres ”innovations” n’auront certainement pas les mêmes effets révolutionnaires que le moteur à explosion, le téléphone, le macadam, la radio, la pénicilline ou l’avion.   

    Les deux premières révolutions industrielles (vapeur et électricité + moteur à explosion) ont été précédées par d’importantes innovations techniques. D’où le bouleversement des systèmes de production, de distribution et de consommation et, en conséquence, transformation des sociétés. En effet, depuis le néolithique (invention de l’agriculture et de l’élevage), les innovations technologiques sont les racines causales des mutations des civilisations, y compris dans le domaine artistique. Avec la biologie (démographie et caractéristiques héréditaires des populations), la technologie est le second pilier de l’infrastructure des civilisations.

    Les deux premières révolutions industrielles ont considérablement accru le niveau et l’espérance de vie, comme le confort matériel (et provoqué dans le monde entier une explosion démographique par recul de la mortalité) parce qu’à l’offre économique technique répondait, comme cause/effet, la demande d’une classe moyenne aisée en constante expansion. Mon soupçon est que les deux révolutions techno–industrielles suivantes à partir de la fin du XXe siècle (informatique puis numérique) ne produiront pas les mêmes effets.

    Artefacts et gadgets

    La sécurité bancaire a été dégradée par le numérique, et les achats ou paiements en ligne ne sont pas fiables. Aucun site n’est réellement sécurisé. Pourquoi ? Parce que derrière les machines, il y a les hommes et donc leur proportion constante d’escrocs.

    En matière de rapidité et de fiabilité dans la transmission des informations, les techniques  électroniques et numériques n’ont pas montré une supériorité écrasante. Le ” facteur d’incertitude” est une cause : on s’en remet aux machines, aux process artificiels, toujours menacés par une panne ou un piratage, ce qui est créateur d’angoisse, donc de baisse de la qualité du travail et de hausse des coûts de protection. 

     Cette ”révolution numérique” produit beaucoup de spectacles, de simulacres et d’artefacts, bouleversements apparents plus que concrets, qui ne simplifient pas forcément le quotidien. Festivisme et spectacularisme. En tant que journaliste, quand j’écrivais et envoyais mes articles par les procédés traditionnels (machine à écrire et offset) la rapidité et la fiabilité étaient plutôt supérieures aux procédés numériques actuels. Où est donc le ”progrès ” ?

    Ce phénomène est connu des historiens des sciences et des techniques : la baroquisation et la complexification de certaines technologies qui finissent par les rendre plus chères et moins efficaces, sous prétexte d’innovation à tout prix. De fait, la multiplication d’artefacts, d’applications et d’objets virtuels et non pas réels, rend l’environnement technique plus lourd, plus encombré. Ces béquilles informatiques et numériques de plus en plus nombreuses (voir les applications des smartphones) ne procurent pas une véritable valeur ajoutée mais s’imposent comme desgadgets. Ces artefacts–gadgets sont souvent des illusions pour les consommateurs fascinés mais une source de profit importante pour les sociétés qui les créent.  Charlatanisme ?    

    Les six inconvénients majeurs de l’économie numérique et d’Internet 

    Ils n’abolissent évidemment tous leurs indéniables avantages. Mais il faut les recenser pour mieux les combattre.    

    1) Une cybercriminalité non maîtrisée

    L’explosion des escroqueries et des arnarques dans les transactions, ainsi que la piraterie et le cyber–terrorisme ont généré une cybercriminalité (entreprises, États, institutions, particuliers) qui est plus forte que toutes les contre mesures. Sans oublier la radicalisation djihadiste, les réseaux de prostitution ou de pédophilie favorisés par le Web. D’où le risque global de fragilisation du nouveau système et, à terme, sa rétraction, si les choses s’aggravent trop.   

    2) Une complexification  des processus

    La promesse de facilitation des tâches par l’économie numérique et Internet n’est pas toujours au rendez-vous, bien au contraire. Les bugs incessants, les logiciels mal conçus (plus de 50%) et la mauvaise formation des utilisateurs contribuent à dégrader le nouveau système ”miraculeux”.   

    La complexité remplace souvent la commodité promise. Le slogan est connu : ” d’un simple clic, tout est facile”. Hélas, tout est souvent rendu beaucoup plus difficile, plus lent et plus cher ; pour les particuliers comme pour les entreprises. Mentionnons les ”e-billets” d’avion ou de train, les démarches ou renseignements administratifs par Internet ou robots répondeurs téléphoniques, etc. J’y reviendrai.

    3) Une dépendance paralysante envers la machine

    Des tâches qui, jadis, semblaient simplissimes requièrent aujourd’hui un environnement informatique très couteux et pas toujours très fiable, avec souvent  une dégradation des prestations par rapport à l’ancien système. De plus, à l’échelle macroéconomique, l’énorme consommation énergétique des ordinateurs sur la planète et des centres de stockage des données (big data) n‘est pas vraiment écologique… 

    4) Une fragilisation des échanges financiers  

     L’instantanéité par algorithmes des transactions financières (Bourse, emprunts, etc.) est préoccupante. L’ordinateur quasi-autonome a remplacé la Corbeille et les réflexions ou calculs humains. Ce qui favorise une volatilité des échanges, source de spéculations hors contrôle et de dérapages : effets de panique ou d’enthousiasme artificiels. La sphère financière mondiale, robotisée et non plus maîtrisée, est devenue une source de crises brutales et imprévisibles. : les bulles de savon, qui crèvent aussi vite qu’elles ont grossi.  

    5) Une baisse de fiabilité des informations

    Le raz-de-marée de communication et d’informations charriés par Internet autorise toutes les impostures, les désinformations, les erreurs à répétition, les rumeurs infondées. Il n’y a plus de hiérarchie des informations, plus de recul. Trop d’impôt tue l’impôt ; trop de communication et d’informations tue la communication et l’information.

     6) Une menace pour les libertés individuelles

    Pour l’instant, l’accessibilité de toutes les données et profils individuels se limite au ciblage publicitaire par les algorithmes. Mais demain, un État ou une organisation pourront faire pression sur un individu par ce moyen, en espionnant tout son contenu Internet et numérique. Néanmoins, cela pose un problème, concernant la surveillance des réseaux terroristes, et il est loin d’être résolu, comme le montre le conflit entre Google et le gouvernement américain.   

    La possibilité d’un déclin d’Internet

    Bien entendu, ces constats n’annulent pas les avantages d’Internet et de la révolution numérique, par la création d’une Toile en réseau qui joue le rôle d’un super cerveau planétaire. Simplement, il faut toujours comparer les avantages et les inconvénients d’un nouveau système, sans oublier ces derniers : ils sont une menace pour Internet, à cause de sa fragilité et de sa faible fiabilité en matière de protection des échanges.

    Déjà des entreprises, des organisations, des individus ont délaissé les communications numériques pour des raisons de sécurité.  Puisque même les procédés de cryptage sont cassables. Ils en sont revenus aux vieux systèmes,  comme le courrier écrit, un peu plus lent mais nettement plus fiable et plus discret. Il faut savoir, par exemple, que la majorité des sociétés américaines travaillant pour la Défense ou des secteurs nationaux sensibles interdisent à leurs cadres de communiquer par Internet ou réseaux sociaux  Tout doit  passer par le courrier écrit traditionnel, pratiquement impossible à intercepter. Intéressant… La troisième partie de cet article sur la révolution numérique sera publiée très bientôt (1) J’y aborderai notamment les illusions du big data et des réseaux sociaux.

    (1) Le prochain article concernera le Front National. Il s’intitulera : « L’ennemi du FN a un nom : Florian Philippot ».

    http://www.gfaye.com/revolution-numerique-miracle-ou-imposture-2e-partie/

  • [Paris] JEAN-MARIE LE MENE AU CERCLE DE FLORE, le 18 mars

    A Paris, vendredi 18 mars à 20h00, ne manquez pas le prochain Cercle de Flore.

    Jean-Marie Le Mené, président de la Fondation Jérôme-Lejeune. viendra présenter son dernier ouvrage "Les premières victimes du transhumanisme"

    Vendredi 18 mars 2016, à 20h00

    10 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris, Escalier A, 2 ème étage

    M° Palais-Royal

    PAF : 3€ , gratuité pour les adhérents.

    cercle_de_flore_le_mene.jpg

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Paris-JEAN-MARIE-LE-MENE-AU-CERCLE

     

  • Révolution numérique : miracle ou imposture ? (2e partie) – par Guillaume Faye

    avec Guillaume Faye)

    On est fasciné par la technologie numérique, sans comparer rationnellement ses avantages et ses inconvénients. Une innovation technologique n’a de sens – depuis la révolution néolithique – que si elle fait baisser les coûts et les efforts de production des biens et services et augmente leur nombre et leurs qualités. Comme nous l’avons vu dans la première partie de cet article, l’utilité marginale des technologies informatiques et numériques depuis les années 80 est en baisse par rapport à celle des révolutions techno–industrielles précédentes. Problème.

    Une révolution technologique non maîtrisée

    Ni l’informatique, ni Internet ni le smartphone, ni le GPS, etc. n’ont créé de bouleversements ni d’améliorations comparables aux innovations de la période 1840–1960. C’est le phénomène de l’utilité marginale décroissante. La révolution numérique crée des mutations comportementales, sociales et économiques mais au fond assez peu d’améliorations concrètes en termes de performances et de commodités ou même d’emplois créés : les innovations technologiques de l’informatique de seconde génération, n’ont pas généré le moindre emploi supplémentaire. Elles n’ont pas accéléré non plus la transmission des informations. Et parfois elles l’ont ralentie du fait de la complexité et de la fragilité des nouvelles machines. Quand j’envoie un SMS à un correspondant, mon message ne va pas plus vite que jadis un appel téléphonique sur un poste fixe avec fil ; en revanche, le système est moins fiable et…plus cher – contrairement à ce que croit le consommateur abusé.

    Les précédentes révolutions industrielles ont connu un développement linéaire ; la révolution numérique connaît un développement géométrique, exponentiel. Loi de Moore : la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit mois. En réalité, c’est, selon moi, inexact : ce n’est pas la puissance électro-physique des ordinateurs qui double à cette allure, mais ce sont leurs champs d’applications, leurs connections.

    La révolution numérique n’épargne aucune activité ; mais cette largeur d’éventail n’est pas synonyme d’amélioration. Contrairement aux premières révolutions industrielles, les sociétés n’ont pas le temps de s’adapter au processus galopant de la révolution numérique. Cette dernière, comme toutes les mutations techno-économiques de l’histoire – mais bien plus encore – s’apparente à un phénomène subi dont on n’a pas prévu les conséquences ; ou plus exactement, dont les conséquences surprenantes ne sont pas exactement celles recherchées : c’est l’ « hétérotélie » décrite par Jules Monnerot. Heidegger parlait à propos de la progression de l’économie technologique de « processus sans sujet ».

    Une révolution technologique en trompe l’oeil

    Les nanotechnologies et les biotechnologies, dont les prix baissent continuellement, n’amèneront probablement pas la même valeur ajoutée globale que les innovations des précédentes révolutions industrielles. Elles sont frappées par le redoutable effet marginal déclinant, c’est-à-dire la dégradation mathématique du rapport entre le coût des innovations et le bénéfice de leurs résultats.

    Les voitures électriques autoguidées, les bio-organes de remplacement, les objets connectés qui obéissent à la voix, les puces implantées dans le cerveau et autres ”innovations” n’auront certainement pas les mêmes effets révolutionnaires que le moteur à explosion, le téléphone, le macadam, la radio, la pénicilline ou l’avion.

    Les deux premières révolutions industrielles (vapeur et électricité + moteur à explosion) ont été précédées par d’importantes innovations techniques. D’où le bouleversement des systèmes de production, de distribution et de consommation et, en conséquence, transformation des sociétés. En effet, depuis le néolithique (invention de l’agriculture et de l’élevage), les innovations technologiques sont les racines causales des mutations des civilisations, y compris dans le domaine artistique. Avec la biologie (démographie et caractéristiques héréditaires des populations), la technologie est le second pilier de l’infrastructure des civilisations.

    Les deux premières révolutions industrielles ont considérablement accru le niveau et l’espérance de vie, comme le confort matériel (et provoqué dans le monde entier une explosion démographique par recul de la mortalité) parce qu’à l’offre économique technique répondait, comme cause/effet, la demande d’une classe moyenne aisée en constante expansion. Mon soupçon est que les deux révolutions techno–industrielles suivantes à partir de la fin du XXe siècle (informatique puis numérique) ne produiront pas les mêmes effets.

    Artefacts et gadgets

    La sécurité bancaire a été dégradée par le numérique, et les achats ou paiements en ligne ne sont pas fiables. Aucun site n’est réellement sécurisé. Pourquoi ? Parce que derrière les machines, il y a les hommes et donc leur proportion constante d’escrocs.

    En matière de rapidité et de fiabilité dans la transmission des informations, les techniques électroniques et numériques n’ont pas montré une supériorité écrasante. Le ” facteur d’incertitude” est une cause : on s’en remet aux machines, aux process artificiels, toujours menacés par une panne ou un piratage, ce qui est créateur d’angoisse, donc de baisse de la qualité du travail et de hausse des coûts de protection.

    Cette ”révolution numérique” produit beaucoup de spectacles, de simulacres et d’artefacts, bouleversements apparents plus que concrets, qui ne simplifient pas forcément le quotidien. Festivisme et spectacularisme. En tant que journaliste, quand j’écrivais et envoyais mes articles par les procédés traditionnels (machine à écrire et offset) la rapidité et la fiabilité étaient plutôt supérieures aux procédés numériques actuels. Où est donc le ”progrès ” ?

    Ce phénomène est connu des historiens des sciences et des techniques : la baroquisation et la complexification de certaines technologies qui finissent par les rendre plus chères et moins efficaces, sous prétexte d’innovation à tout prix. De fait, la multiplication d’artefacts, d’applications et d’objets virtuels et non pas réels, rend l’environnement technique plus lourd, plus encombré. Ces béquilles informatiques et numériques de plus en plus nombreuses (voir les applications des smartphones) ne procurent pas une véritable valeur ajoutée mais s’imposent comme des gadgets. Ces artefacts–gadgets sont souvent des illusions pour les consommateurs fascinés mais une source de profit importante pour les sociétés qui les créent. Charlatanisme ?

    Les six inconvénients majeurs de l’économie numérique et d’Internet

    Ils n’abolissent évidemment tous leurs indéniables avantages. Mais il faut les recenser pour mieux les combattre.

    1) Une cybercriminalité non maîtrisée

    L’explosion des escroqueries et des arnarques dans les transactions, ainsi que la piraterie et le cyber–terrorisme ont généré une cybercriminalité (entreprises, États, institutions, particuliers) qui est plus forte que toutes les contre mesures. Sans oublier la radicalisation djihadiste, les réseaux de prostitution ou de pédophilie favorisés par le Web. D’où le risque global de fragilisation du nouveau système et, à terme, sa rétraction, si les choses s’aggravent trop.

    2) Une complexification des processus

    La promesse de facilitation des tâches par l’économie numérique et Internet n’est pas toujours au rendez-vous, bien au contraire. Les bugs incessants, les logiciels mal conçus (plus de 50%) et la mauvaise formation des utilisateurs contribuent à dégrader le nouveau système ”miraculeux”.

    La complexité remplace souvent la commodité promise. Le slogan est connu : ” d’un simple clic, tout est facile”. Hélas, tout est souvent rendu beaucoup plus difficile, plus lent et plus cher ; pour les particuliers comme pour les entreprises. Mentionnons les ”e-billets” d’avion ou de train, les démarches ou renseignements administratifs par Internet ou robots répondeurs téléphoniques, etc. J’y reviendrai.

    3) Une dépendance paralysante envers la machine

    Des tâches qui, jadis, semblaient simplissimes requièrent aujourd’hui un environnement informatique très couteux et pas toujours très fiable, avec souvent une dégradation des prestations par rapport à l’ancien système. De plus, à l’échelle macroéconomique, l’énorme consommation énergétique des ordinateurs sur la planète et des centres de stockage des données (big data) n‘est pas vraiment écologique…

    4) Une fragilisation des échanges financiers

    L’instantanéité par algorithmes des transactions financières (Bourse, emprunts, etc.) est préoccupante. L’ordinateur quasi-autonome a remplacé la Corbeille et les réflexions ou calculs humains. Ce qui favorise une volatilité des échanges, source de spéculations hors contrôle et de dérapages : effets de panique ou d’enthousiasme artificiels. La sphère financière mondiale, robotisée et non plus maîtrisée, est devenue une source de crises brutales et imprévisibles. : les bulles de savon, qui crèvent aussi vite qu’elles ont grossi.

    5) Une baisse de fiabilité des informations

    Le raz-de-marée de communication et d’informations charriés par Internet autorise toutes les impostures, les désinformations, les erreurs à répétition, les rumeurs infondées. Il n’y a plus de hiérarchie des informations, plus de recul. Trop d’impôt tue l’impôt ; trop de communication et d’informations tue la communication et l’information.

    6) Une menace pour les libertés individuelles

    Pour l’instant, l’accessibilité de toutes les données et profils individuels se limite au ciblage publicitaire par les algorithmes. Mais demain, un État ou une organisation pourront faire pression sur un individu par ce moyen, en espionnant tout son contenu Internet et numérique. Néanmoins, cela pose un problème, concernant la surveillance des réseaux terroristes, et il est loin d’être résolu, comme le montre le conflit entre Google et le gouvernement américain.

    La possibilité d’un déclin d’Internet

    Bien entendu, ces constats n’annulent pas les avantages d’Internet et de la révolution numérique, par la création d’une Toile en réseau qui joue le rôle d’un super cerveau planétaire. Simplement, il faut toujours comparer les avantages et les inconvénients d’un nouveau système, sans oublier ces derniers : ils sont une menace pour Internet, à cause de sa fragilité et de sa faible fiabilité en matière de protection des échanges.

    Déjà des entreprises, des organisations, des individus ont délaissé les communications numériques pour des raisons de sécurité. Puisque même les procédés de cryptage sont cassables. Ils en sont revenus aux vieux systèmes, comme le courrier écrit, un peu plus lent mais nettement plus fiable et plus discret. Il faut savoir, par exemple, que la majorité des sociétés américaines travaillant pour la Défense ou des secteurs nationaux sensibles interdisent à leurs cadres de communiquer par Internet ou réseaux sociaux Tout doit passer par le courrier écrit traditionnel, pratiquement impossible à intercepter. Intéressant… La troisième partie de cet article sur la révolution numérique sera publiée très bientôt (1) J’y aborderai notamment les illusions du big data et des réseaux sociaux.

    PS : Pour relire la 1ère partie, c’est ici !

    http://fr.novopress.info/198490/revolution-numerique-miracle-imposture-2e-partie-guillaume-faye/#more-198490

  • Révolution numérique : miracle ou imposture ? 1ère partie

    Cet  article de fond, qui sera publié en quatre parties distinctes au cours de ce mois de février, pose la question : la révolution numérique et Internet ne seraient-ils pas des faux-semblants, qui n’amènent pas d’améliorations substantielles mais au contraire compliquent les choses ? Cette hypothèse incorrecte doit être soigneusement examinée.   

    La petite musique de l’utopie numérique

     Le journaliste économique Jean–Pierre Robin, assez sceptique envers les promesses de cette révolution numérique, écrit dans Le Figaro : « L’utopie est au coin de la rue. À moins qu’elle ne transmue en son contraire, la dystopie, dont la plus célèbre, Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley  semble avoir anticipé très exactement le nôtre : moyens de surveillance tentaculaires, perte de confidentialité, grégarisme des comportements ».

     La révolution numérique nous promet aussi la transplantation d’organes artificiels fabriquées par des imprimantes 3D, la robotique généralisée, les nanomatériaux, (le graphène, 100 fois plus résistant que l’acier), l’Internet des objets, la connexion aux capteurs (un milliard de capteurs prévus  en 2025) et des tas d’autres merveilles, notamment le fameux ”surhumanisme”. Nous verrons plus loin, dans le cours de cet article, qu’il s’agit souvent de plaisanteries.  

     Dans The Fourth Industrial Révolution, Klaus Schwab, l’organisateur des forums de Davos, explique que cette quatrième révolution techno-industrielle est caractérisée par trois facteurs  : «  sa rapidité (contrairement aux autres révolutions industrielles, son évolution est exponentielle et non pas linéaire) ; son amplitude (de multiples techniques sont à l’œuvre) ; son impact systémique (sur les entreprises, les pays et la société »).

    Selon deux chercheurs du MIT, Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, nous entrons dans « le deuxième âge de la machine ». Cette révolution technologique pourrait « rendre les hommes inutiles », notamment les moins qualifiés et provoquer des inégalités ingérables. Jusqu’à présent, selon eux, la performance instrumentale des machines progressait de 2% à 5% par an. Actuellement, elle aurait doublé.  

    La révolution numérique serait porteuse d’ « innovations disruptives », terme crée en 1995 par l’Américain Clayton Christensen (« disruptive technology »), c’est-à-dire de ruptures technologiques qui modifient le fonctionnement de l’économie et bouleversent les modes de vie. Ce fut déjà le cas avec la machine à vapeur, l’électricité et l’ordinateur.

    C’est précisément ce que je conteste : la révolution numérique n’est pas ”disruptive ”. Ses bouleversements sont beaucoup moins puissants que ceux des précédentes révolutions industrielles. Et surtout, ses effets négatifs sont inquiétants.  

    Le mythe de la ”quatrième révolution industrielle”

    La première révolution industrielle – début du XIXe siècle– s’organisait autour de la machine à vapeur, la deuxième (fin du XIXe) autour de l’électricité, la troisième autour de l’informatique (milieu XXe). La quatrième révolution (début XXIe), issue des deux dernières, l’électrique et l’électronique, concernerait la généralisation d’Internet et des connections universelles numériques par le web. Le concept de « 4e révolution industrielle » est né après la foire de Hanovre en 2011, où l’on a célébré la naissance de l’ ”usine connectée” ; cette dernière, entièrement ”webisée” et branchée directement sur les clients, est robotisée et emploie de moins en moins de salariés. On a créé l’expression abstraite d’ ” industrie 4.0”. C’est un concept assez creux : à quand, l’ ”industrie 5.0” ?

    Un des gourous néo-romantiques de cette « 4e révolution industrielle » est – comme indiqué plus haut – le Pr. Klaus Schwab, fondateur et animateur du forum économique mondial de Davos. Le colloque de janvier 2016 a été consacré à la 4e révolution industrielle. Au programme : l’intelligence artificielle, la robotique, les objets connectés, les nanotechnologies, des innovations « révolutionnaires ». Pourquoi pas ? Ce qui est à la fois intéressant  mais par ailleurs comique, c’est que tous les médias, sans aucun recul, ont cru sur parole les conclusions (idéologiques plus que scientifiques) de ce forum de Davos. Personne ne s’est posé la question de savoir quelles améliorations concrètes apportait cette miraculeuse économie numérique qui est pourtant parallèle d’une dégradation de la situation mondiale.  L’invasion migratoire qui déstabilise l’Europe, la montée du djihad islamique, l’effondrement des cours du pétrole, l’accélération planétaire de tous les types de pollution ne furent pas des sujets abordés. La ”révolution numérique” est censée résoudre tous les problèmes. C’est la croyance aux miracles, qui relève plus de la pensée magique que de la réflexion rationnelle. 

    Le néo–scientisme et l’écologisme

    Les prophéties sur la révolution de l’économie numérique, avec ses mots fétiches, cloud, big data,transhumanisme, etc, appartiennent à une idéologie néo–scientiste qui risque de déboucher sur des désillusions terribles. Or, ce néo-scientisme sans prise de recul, comme celui de la fin du XIXe siècle, cohabite curieusement, chez les mêmes, avec un anti–progressisme écologiste. Il est aussi stupide que les théories de la ”décroissance : il relève du même extrémisme.

     Ce romantisme néo-scientiste est l’exact pendant de celui de la fin du XIXe siècle – relisez Jules Vernes et Victor Hugo –  où l’on s’imaginait l’avenir en rose sous l’influence du concept magique et au fond peu rationnel de ”Progrès”. À la fin de son poème La légende des siècles, Victor Hugo brossait une vision idyllique du XXe siècle.

    Les erreurs des pronostics technologiques sont une habitude. Jules Vernes prévoyait qu’en 1960, les habitants des villes se déplaceraient en engins volants individuels. Mais il n’avait pas prévu l’automobile.  Et, dans les années 60, on pronostiquait des bases humaines nombreuses sur la Lune et sur Mars, astronomiques et d’extraction minière, la généralisation des transports aériens supersoniques et hypersoniques stratosphériques ainsi que la diffusion de l’énergie de fusion nucléaire. Bien des pronostics sur le futur de la ”révolution numérique” relèvent probablement des mêmes erreurs utopiques de jugement.

    L’utilité marginale déclinante de l’économie numérique

    Le téléphone, l’électrification, le chemin de fer et l’automobile, l’aviation comme la radio et la télévision, la pénicilline, l’anesthésie, etc. ont été des bonds technologiques énormes, de par leurs conséquences, bien plus qu’Internet ou l’économie numérique. Le binôme numérique/ informatique offre moins de facilités qu’on ne croit ; parce qu’il complique les processus autant qu’il ne les simplifie. Les innovations technologiques de la ”révolution numérique” ne répondent pas dans la pratique quotidienne, à leurs promesses. Elles sont inférieures en terme d’avantages marginaux aux innovations des précédentes mutations techno–industrielles.   

    Les systèmes de communication, d’écriture et de transmission de tous types de données par Internet et les techniques numériques amènent des avantages inférieurs à ce qu’on croit. Et pas seulement pour une raisons d’obsolescence des matériels, à remplacer sans cesse, ou de course à des ”innovations. 

    La fréquence des ”bugs” des pannes, la fragilité des transmissions, rendent les nouveaux modes de communication moins fiables que les anciens. Certes, ils sont plus rapides et instantanés mais a-t-on réellement besoin d’une telle rapidité ? 90% des messages entre les humains ne sont pas urgents. 

    La thèse que je défends est celle de l’utilité marginale déclinante des avancées de l’économie numérique. Autrement dit, le ”progrès”, en termes d’avantages économiques et pratiques, a été beaucoup plus important au cours des trois précédentes révolutions industrielles, surtout les deux premières, que depuis l’arrivée de l’informatique puis du numérique. On observe un ralentissement des avantages procurés, voire une stagnation ou un recul. 

     Il faut se fonder sur la notion, centrale en économie, d’utilité marginale croissante – ou décroissante. Quel avantage objectif (et non pas subjectif ou spectaculaire) amène une innovation ? À la fois en termes de coûts, de bien–être et de commodités : c’est-à-dire de percées concrètes, de facilitations réelles. À cet égard, l’économie numérique et connectée peut-être soupçonnée de ne pas être à la hauteur. Nous verrons dans la deuxième partie de cet article (1) que ses innovations sont souvent des gadgets et qu’elle comporte nombre d’inconvénients, à côté bien sûr de ses indéniables avantages.

    (1) La deuxième partie de cet article comme la 3e et la  4e seront publiées au cours de ce mois de février, pas nécessairement à la suite les unes des autres. Le prochain article, quant à lui, à paraître très bientôt, sur un tout autre sujet, s’intitulera : « Un projet de génocide des peuples européens ? » 

    http://www.gfaye.com/revolution-numerique-miracle-ou-imposture-1ere-partie/

  • Moteurs de recherche : les alternatives à Google

    Google est de loin le moteur de recherche dominant en France (plus de 90 % de parts de marché), mais nombre d’internautes cherchent aujourd’hui des alternatives. Voici donc une sélection de 6 moteurs de recherche alternatifs que vous pourrez tester.

    Grâce à ses algorithmes à la qualité incontestable et à une ergonomie longtemps inégalée, Google s’est imposé presque partout dans le monde comme le moteur de recherche incontournable, que les internautes utilisent aussi bien par choix que par réflexe. Mais la puissance de l’entreprise américaine et sa main-mise sur les données personnelles des internautes peut faire peur.

    D’un point de vue plus sociétal, le fait que tous les internautes arrivent peu ou prou aux mêmes résultats pour les mêmes questions peut aussi avoir des effets que l’on mesure encore mal, en terme de diversité des connaissances et des opinions. La puissance de Google est autant économique et technologique que culturelle.

    Que ce soit pour mieux protéger sa vie privée ou par militantisme contre l’hégémonie d’un acteur accusé d’abuser de sa position dominante, il y a beaucoup de raisons différentes de chercher à se rendre indépendant de Google. Si vous recherchez une alternative à Google, voici donc une sélection de moteurs de recherche alternatifs qui pourront vous rendre service.

    numerama-qwant

    Qwant est le concurrent « made in France » de Google. Lancé en 2013 après deux ans de développement, le moteur de recherche a connu sa première véritable mue au printemps dernier puis a lancé des déclinaisons spécialisées de son outil : l’une d’entre elles présente un habillage très minimaliste (Qwant Lite), tandis qu’une autre est pensée pour être utilisée par les enfants, avec un filtrage des résultats (Qwant Junior).

    Si Qwant mise en France sur le fait d’être un service français pour essayer de séduire les internautes, d’autres arguments plus fondamentaux sont à mettre en avant. Outre la refonte générale du site il y a un peu moins d’un an, justifiée par des considérations de lisibilité, d’esthétique et d’efficacité, la société met en avant son respect scrupuleux de la vie privée des internautes avec une collecte de données personnelles aussi minime que possible.

    Doté depuis 2015 d’un design adaptatif (« responsive design »), c’est-à-dire dont l’interface s’adapte aux dimensions de l’écran, Qwant arbore une page d’accueil fournie, avec une barre latérale incluant les options de tri d’une recherche (web, photos, vidéos, etc) et une mosaïque centrale indiquant les tendances du jour (il s’agit de l’actualité ou des nouvelles de Qwant lui-même).

    Des suggestions sont proposées lors de la recherche, à mesure que la requête est tapée au clavier. Outre les rubriques habituelles, un onglet particulier, baptisé « carnets », est dédié à des contenus organisés par thème. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une recherche mais plutôt d’une exploration d’un sujet, qui peut aller de Tolkien à l’économie, en passant par le support, le respect de la vie privée et la musique.

    Contrairement aux autres moteurs, Qwant affiche ses résultats sur plusieurs colonnes côte à côte. La première regroupe les résultats issus du web, la deuxième est un encadré synthétique issu de Wikipédia présentant le profil de ce qui est recherché, la troisième liste les liens en rapport avec l’actualité et la quatrième montre l’intérêt des internautes sur ce sujet en mettant en lumière l’activité sur les réseaux sociaux.

    DUCKDUCKGO

    numerama-duckduckgo

    DuckDuckGo est un moteur de recherche qui connaît une notoriété croissante depuis deux ans, grâce aux révélations d’Edward Snowden sur la surveillance électronique. Se plaçant sur le terrain de la protection des données privées, DuckDuckGo indique ne faire aucun pistage de ses utilisateurs (DontTrack.Us) et ajoute qu’il ne les enferme pas dans une « bulle » de résultats (DontBubble.Us). C’est-à-dire qu’il ne cherche pas à afficher les résultats qui confortent l’utilisateur dans ses opinions ou ses centres d’intérêt, ce qui peut avoir des effets pervers.

    Bénéficiant d’une interface revue et corrigée au cours du printemps 2014, DuckDuckGo assure être rentable sans avoir besoin de suivre les internautes à la trace. C’est aussi en 2014 que ce moteur est apparu dans Firefox comme alternative à Google, avant d’être ajouté dans iOS 8 et OS X Yosemite. Toutefois, la pertinence des résultats sur DuckDuckGo n’est pas toujours au rendez-vous, surtout sur les recherches francophones.

    En ce qui concerne l’interface, DuckDuckGo affiche un look minimaliste à la Google. Le logo, la barre de recherche et un bref rappel de la tâche que s’est assigné le site : s’interdire d’espionner ses utilisateurs. En cherchant un peu, on peut toutefois faire surgir un menu en haut à droite afin de modifier le thème de la page, accéder aux paramètres avancés ou voir des informations sur DuckDuckGo.

    Pour la recherche, des propositions sont proposées à mesure que l’utilisateur renseigne sa requête. Les options de tri ne sont pas proposées sur la page d’accueil : il faut valider sa recherche pour les voir (recherche par image, par vidéo ou par produit ; géolocalisation ou non). Un cadre horizontal d’information peut apparaître en haut de l’écran pour délivrer des indications supplémentaires, comme le Knowledge Graph de Google.

    Sur les résultats, DuckDuckGo fait dans la sobriété. Tout est écrit en noir. Les résultats sont placés dans une colonne étroite placée à gauche et fonctionnent selon le principe du défilement infini : plus vous descendez, plus vous verrez de nouveaux résultats à consulter. DuckDuckGo n’organise donc pas ses résultats dans des pages. Enfin, on trouve aussi de la publicité juste sous la recherche.

    Gros avantage à signaler, qui fait la force de DuckDuckGo : les bangs et les hacks. DuckDuckGo ouvre sa plateforme aux développeurs, qui peuvent développer de mini applications pour répondre aux requêtes. Les bangs permettent d’effectuer une recherche sur un site visé (par exemple commencer la recherche par « !amz » pour rechercher Amazon), tandis que les hacks complètent le Knowledge Graph. Le site a ainsi plus de 650 types de requêtes auxquelles il sait répondre directement.

    BING

    numerama-bing

    Bing est sans aucun doute le principal adversaire de Google. Édité par Microsoft à la fin des années 2000 et désormais très intégré à Windows 10, il propose des fonctionnalités très proches de celles fournies par Google. C’est aussi Bing qui gère le moteur de recherche de Yahoo (ce qui lui permet au passage d’ajouter la part de marché de Yahoo à la sienne dans les classements).

    Mais Bing a aussi les mêmes travers que Google, en particulier pour le suivi publicitaire similaire à Google, qui lui enlève tout intérêt pour celui qui met en haut de ses priorités la protection de sa vie privée.

    Du côté de l’interface, Bing tranche avec Google avec un design plus chargé. Pas de fond blanc : à la place, une nouvelle image est proposée chaque jour en fond d’écran (qu’il est possible de télécharger sur son PC), ce qui permet du même coup à Microsoft de faire découvrir un sujet aux visiteurs. Par exemple dans l’illustration ci-dessus, il s’agit d’une carouge à épaulettes, aperçue à Minneapolis, dans le Minnesota.

    En terme de recherche, Bing propose des suggestions lors de la saisie mais les options avancées ne sont pas accessibles sur la page d’accueil. Il faut d’abord valider une requête pour pouvoir ensuite filtrer selon le contenu (web, images, vidéos, cartes, actualités), la date, la langue et le pays. Sur le côté, quand la requête s’y prête, un cadre similaire au Knowledge Graph de Google fournit des indications additionnelles.

    La page de résultats de Bing est très proche de Google dans sa présentation. Même le code couleur est repris, avec les titres en bleu, les adresses en vert et la description en noir. Les résultats sont rassemblés dans une colonne étroite qui est située à gauche de l’écran. Les publicités (qui sont ciblées, en se basant sur les données personnelles) encadrent les résultats, en haut et à droite de la colonne.

    En somme, Bing est un Google-like pour ceux qui ne veulent pas utiliser le vrai Google.

    FRAMABEE

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    Dans sa stratégie de dégoogliser le web, Framasoft propose une liste de logiciels libres qui peuvent remplacer au pied levé les solutions fournies par des entreprises comme Google, Facebook, Twitter, YouTube, Skype ou encore Dropbox. Mais ce n’est pas tout : l’association a aussi mis sur pied un méta-moteur, baptisé Framabee, qui se propose de rechercher à votre place des informations sur d’autres moteurs de recherche.

    C’est en effet un méta-moteur. L’intérêt ? Regrouper dans une interface dédiée les résultats de Google « mais sans conserver d’informations sur les utilisateurs ». « Framabee ne vous trace pas, ne partage aucune donnée avec un tiers et ne peut pas être utilisé pour vous compromettre », poursuit le site. Framabee joue ainsi un rôle d’écran protecteur entre vous et les moteurs de recherche consultés.

    Framabee présente une page d’accueil très fournie. Le moteur de recherche est intégré dans le site de l’association, et reprend donc son interface. Outre un header et un footer, des encadrés sont affichés pour expliquer le rôle de Framabee, son fonctionnement et la manière de le développer. Les options de recherche (par fichier, par image, etc) sont proposées dès la page d’accueil, tout comme les préférences.

    Aucune suggestion de recherche n’est proposée au fil de la frappe. Les résultats ne sont pas fournis directement par Framabee. Le site se contente d’interroger d’autres sites (de Google à Bing, en passant par Wikipédia et Yahoo), en affichant pour chaque résultat une indication de sa provenance. Les sites peuvent être atteints en cliquant dessus. À aucun moment, l’utilisateur n’est redirigé sur un autre moteur.

    Contrairement à beaucoup d’autres moteurs de recherche, les résultats sont centrés. Il est possible de filtrer la recherche par rubrique (photo, vidéo, etc) et des encadrés situés sur le côté droit permettent d’avoir un résumé de votre recherche (cela va des suggestions de recherche aux informations tirées de Wikipédia, en passant par des outils permettant de garder en favori la page ou de la télécharger dans un format particulier).

    WOLFRAM ALPHA

    numerama-wolframalpha

    Wolfram|Alpha n’est pas tout à fait un moteur de recherche. Son fonctionnement atypique le rapproche plutôt d’un moteur de réponse. S’il n’est pas adapté à une requête classique (comme la recherche d’une adresse web par exemple), il s’avère performant pour obtenir des informations sur un personnage historique, donner des définitions diverses, effectuer des calculs et répondre à des questions.

    La qualité du travail fourni par Wolfram|Alpha n’est d’ailleurs pas passé inaperçu chez la concurrence, visiblement convaincue par la pertinence des résultats. Des accords ont été passés avec Bing et DuckDuckGo pour pouvoir fournir des réponses aux questions des internautes. Des partenariats du même genre ont aussi été tissés avec Apple (pour Siri) et BlackBerry afin de traiter des requêtes prononcées oralement.

    Hélas, l’interface proposée par Wolfram|Alpha n’est qu’en anglais. Il est certes possible de passer des requêtes en français, mais les résultats seront donnés avec des indications dans la langue de Shakespeare. Si vous avez un petit bagage linguistique, vous ne devriez pas être trop perdus. Par contre, pas de souci du côté des calculs, les symboles des opérations en math étant universellement compris.

    La page d’accueil liste 30 domaines différents dans lesquels Wolfram|Alpha est capable de donner des résultats. Cela va des mathématiques aux transports, en passant par l’art, la musique, la chimie, la météo ou encore la culture. Et pour chaque rubrique, des exemples sont donnés. En math, on peut par exemple faire des calculs, résoudre une équation, faire de la logique, établir une fonction ou encore demander une définition.

    Concernant les résultats et la recherche, il est délicat de jauger Wolfram|Alpha puisqu’il ne travaille pas comme un moteur classique. Cela dit, la précision de ses réponses dépend bien sûr de la qualité des requêtes qui lui sont transmises (comme tout moteur, en fait). Le choix des mots-clés est donc important, même si sur une recherche d’un personnalité, le site a tendance à délivrer tout ce qu’il sait.

    STARTPAGE

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    Né en 2009, StartPage mise sur la confidentialité de son service pour se faire une place parmi la concurrence. Le service a pris la succession de Ixquick, qui avait reçu l’année précédente une distinction, le label pour la protection des informations personnelles, des mains du contrôleur de la protection des données pour l’Europe, prouvant ainsi ses efforts en la matière.

    Concrètement, lors d’une recherche, StartPage assure qu’il n’enregistre ni l’adresse IP ni les informations personnelles des visiteurs. Aucun cookie n’est laissé sur le PC de l’usager et les recherches sont protégées des indiscrétions avec le chiffrement du trafic (HTTPS). On note toutefois au cours d’une requête que de la publicité fournie par Google est susceptible d’apparaître dans les pages de résultat.

    StartPage arbore une interface très épurée. Contrairement à d’autres moteurs, il ne propose aucune suggestion pendant la frappe d’une requête. Des paramètres de recherche sont en revanche proposés directement sur la page d’accueil (recherche sur le web, d’images, de vidéos, réglages avancés) ainsi que des options permettant de faire de StartPage son moteur de recherche par défaut ou de l’installer dans son navigateur.

    Une colonne resserrée, des liens commerciaux en haut d’une recherche et code couleur qui n’est pas sans rappeler celui utilisé par Google. StartPage ne déstabilisera les adeptes de la firme de Mountain View. Des recherches associées et des filtres par date pour ne garder que les résultats récents sont également proposés.

    Côté résultat, StartPage s’appuie sur les ressources de Google mais en agissant comme un filtre pour préserver vos données personnelles. « Lorsque vous effectuez une recherche avec StartPage, nous supprimons tous les renseignements d’identification provenant de votre requête et l’envoyons nous-mêmes anonymement à Google. Nous obtenons les résultats et nous vous les transmettons en toute confidentialité »

    YACY

    numerama-yacy

    Dans cette sélection, YaCy fait figure d’OVNI. En effet, il s’agit d’un moteur de recherche décentralisé reposant sur le principe du peer-to-peer (P2P), une technologie décentralisée que l’on connaît plutôt chez les amateurs de logiciels de partage de fichiers comme eMule ou BitTorrent. Plutôt que de passer par des serveurs centraux, YaCy fait de chaque participant un robot d’indexation en puissance, qui peut parcourir le web et partager ses trouvailles via une banque de données qui indexe ce qu’on lui envoie.

    Dès lors, ce sont les utilisateurs qui construisent l’index de YaCy, à travers un programme à installer sur l’ordinateur. L’avantage, c’est qu’une approche de ce type minimise clairement une censure des résultats, aucun nœud du réseau n’ayant plus de poids qu’un autre. Mais le souci, c’est que YaCy doit compter sur ses utilisateurs pour parcourir le web et donc être pertinent. Or, c’est un moteur encore très confidentiel.

    Une fois le logiciel adéquat installé, YaCy s’insère dans la barre des tâches et ouvre un onglet dans le navigateur (ou une nouvelle fenêtre). L’interface est sobre, avec quelques réglages accessibles dès la page d’accueil, comme la recherche par texte ou par image. Des paramètres plus pointus sont aussi de la partie.

    En terme de recherche, un temps d’attente peut être constaté au moment de l’envoi de la requête, le temps de se connecter aux autres membres du réseau YaCy. Des suggestions de recherche peuvent être proposées au moment de taper la requête et des options de tri sont disponibles dans une colonne placée à gauche. Un mode « furtif » est aussi proposé, afin de ne compter que sur son propre index de sites et pas sur ceux des autres.

    La page de résultat se décompose en deux grandes parties. À gauche figurent les différents outils de tri pour affiner sa recherche (par provenance, type de fichier, langue, auteur). À droite se trouve l’encadré affichant les résultats. Du fait de sa relative confidentialité, YaCy ne propose pas des millions de propositions à chaque recherche. Les résultats se comptent plutôt en dizaines ou en centaines, rarement plus.

    source: http://www.numerama.com/magazine/22300-moteurs-de-recherche-5-alternatives-a-google.html

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/moteurs-de-recherche-les-alternatives-a-google_150600.html#more-150600

  • Triploïde : enquête sur les huîtres génétiquement trafiquées

    Enquête sur l’huître triploïde qui représente plus de 50% du marché français. Au menu : hécatombe dans les parcs ostréicoles depuis 2008. Aperçu du rôle trouble de l’Ifremer, censé contrôler la production ostréicole, et qui détient pourtant le monopole de la vente des huîtres génétiquement trafiquées en France. Enfin, grand angle sur des ostréiculteurs qui se battent pour commercialiser (et le signaler aux clients) des huitres « naturelles ».

    http://www.contre-info.com/