Science et techniques - Page 36
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TVL : Claude Reiss : "Aucune espèce n'est un modèle biologique pour une autre."
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Les Big Data : une révolution numérique
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Comment désactiver le nouveau mouchard de Windows
Windows a placé un nouveau mouchard sur nos ordinateurs afin de récupérer des données, sans que l’on sache quoi avec certitude. La firme n’a pas donné de précision sur ce programme. Par précaution il est préférable de le désactiver, la manipulation est simple et rapide. Les version concernées sont Windows 10, Windows 8.1 et Windows 7 service pack 1.
Pour savoir si votre ordinateur est concerné par cette surveillance vous allez dans démarrez (bouton en bas à gauche), vous tapez winver puis vous cliquez l’icône de l’exécutable. Une fenêtre apparaitra pour vous dire quelle version de Windows vous avez.
Si vous souhaitez vous débarrasser du mouchard, suivez ce petit tutoriel rapide : ici.
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Réunion de l’ONU sur des robots capables de prendre la décision de tuer sans intervention humaine…
Le moment approche où les armes décideront elles-mêmes de tuer. Genève a abrité la semaine dernière un débat sans précédent sur le sujet.
Les robots se développent si vite sur les plans physique et intellectuel qu’il n’est plus temps de se demander s’ils vont se multiplier sur les champs de bataille. C’est déjà le cas.
Il s’agit dorénavant de déterminer quel degré d’autonomie ils posséderont, et notamment s’ils pourront choisir seuls de tuer un être humain. Un débat sur la question a réuni durant cinq jours Etats et ONG, la semaine dernière à Genève, dans le cadre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques (CCAC).
Les drones, qui ont été tant décriés ces dernières années, ne représentent qu’une ébauche des robots à venir. Ils dépendent toujours étroitement de pilotes qui, s’ils ne sont pas embarqués, n’en continuent pas moins à prendre les décisions essentielles, à commencer par celle de tirer. Les machines dont il est ici question, les « systèmes d’armes létaux autonomes » (SALA), sont beaucoup plus sophistiquées dans le sens où elles sont susceptibles de sélectionner et de frapper des cibles toutes seules. L’unique intervention humaine est leur programmation initiale.
Les SALA s’annoncent plus performants que les drones, plus fiables et plus rapides. Ils ne dépendent plus d’opérations de télécommande et donc d’infrastructures de communication susceptibles de connaître des perturbations. Ils n’ont plus à attendre l’arrivée d’un ordre lointain, et s’émancipent du temps de réaction de l’homme, un acteur à la lenteur désespérante comparée à la vélocité des robots.
Guerre entre robots
Ce genre de systèmes automatiques existe en fait depuis de longues années dans quelques unités militaires, et il est prévu que certaines situations alarmantes déclenchent automatiquement le feu.
Cette perspective suscite de vives inquiétudes, qui se sont abondamment exprimées à Genève. A l’instar d’autres ONG, l’International Committee for Robot Arms Control (ICRAC) assure qu’il est politiquement plus facile de mener des guerres avec des machines qu’avec des hommes et que l’usage de robots-soldats débouchera dès lors sur une multiplication des conflits. Pour la même raison, il assure que les belligérants seront moins pressés de conclure des trêves et que les hostilités risqueront de s’éterniser…
Le président de l’ICRAC, l’informaticien irlandais Noel Sharkey, a dénoncé un autre danger. A partir du moment où un Etat se sera doté de SALA, il ne fait aucun doute selon lui que certains de ses rivaux l’imiteront, ce qui rendra possibles des affrontements entre ces « systèmes d’armes ». Or une telle interaction serait si complexe et si rapide qu’il est absolument « impossible de prédire scientifiquement » comment elle tournerait. A ses yeux, une guerre entre robots est même susceptible de se déclencher, de se mener et de s’achever avant que quelque être humain que ce soit ait le temps de réagir.
Et le droit international ?
Une troisième grande crainte concerne le droit de la guerre. Peut-on attendre d’un robot qu’il le respecte ? Et même s’il est programmé à cette fin, aura-t-il la capacité de procéder à certaines opérations mentales essentielles, comme celle de distinguer un combattant, qu’il est en droit de tuer, d’un non-combattant, qu’il est censé épargner ? Certaines machines sont aujourd’hui dotées d’une capacité d’observation beaucoup plus poussée que les hommes, répondent certains informaticiens. Et puis, un robot ne connaît peut-être pas la compassion mais il ignore pareillement la haine. Et certains crimes de guerre, comme le viol, lui resteront sans doute à jamais étrangers.
Plusieurs ONG présentes à Genève militent pour que les SALA soient purement et simplement interdits, à l’image d’autres armes « inutilement cruelles » tels les mines antipersonnel ou les lasers aveuglants. Le directeur de la division armement de l’ONG américaine Human Rights Watch, Steve Goose, a ainsi proposé que les Etats parties à la CCAC nomment lors de leur prochaine conférence, en novembre, un comité d’experts chargé d’organiser dans les plus brefs délais des négociations visant à la prohibition des « robots tueurs ».
Cet appel a peu de chances d’être suivi cependant. De nombreux Etats souhaitent poursuivre l’étude du dossier, afin d’en avoir une vision plus détaillée et de trancher au cas par cas. Et puis, beaucoup considèrent que le droit international humanitaire constitue la référence essentielle dans le débat. De ce point de vue, les SALA capables de le respecter n’ont pas à être interdits…
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Le data-panoptisme, élément majeur du globalitarisme.
« Liberté, que de crimes on commet en ton nom » : la formule douloureuse et triste que prononce, au pied de l'échafaud, madame Roland, l'une des grandes femmes de la Révolution, se confirme encore et toujours, et nos démocraties n'échappent pas à ce mouvement, même si elles inscrivent le mot Liberté au fronton de leurs mairies, les gravant dans le marbre ou la pierre, sans doute pour éviter qu'elle ne bouge trop... J'en veux pour preuve les dernières mesures législatives qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, tendent à surveiller encore un peu plus nos concitoyens et leurs lectures ou interventions informatiques, et que MM. Cazeneuve et Valls promeuvent, soutenus par une Droite libérale (sur le plan économique, en fait) qui redoute plus que tout le désordre à défaut de pouvoir fonder l'ordre qui fait une civilisation digne de ce nom.
D'ailleurs, les populations ne sont-elles pas en demande de cette surveillance renforcée, persuadées que la transparence absolue n'est pas un souci pour qui n'a rien à se reprocher ? Certains sondages évaluent à plus de 60 % au sein de la société française les citoyens qui préfèrent sacrifier une part de leur liberté à cette sécurité qu'on leur promet après l'avoir, en fait, fragilisée par un laxisme, voire une lâcheté des autorités qui, souvent, portent bien mal ce nom...
En fait, ces nouvelles mesures annoncées par le gouvernement s'inscrivent dans la logique d'une démocratie qui, pour obtenir le consensus nécessaire à son existence (ce que certains appellent la « pensée unique » qui, en fait, n'est que « dominante » mais cherche à discréditer toute critique à son égard), doit de plus en plus contrôler les pensées d'autrui et empêcher les dissidences ou, du moins, les marginaliser ou les contenir. Au nom de la (nécessaire) lutte contre l'islamisme extrémiste et terroriste, la République applique à toute la population française une sorte de « loi des suspects » aveugle : ainsi, toute curiosité sur des idées ou des idéologies « dissensuelles » pourra-t-elle être l'occasion de soupçons graves, de pressions administratives ou de sanctions pénales, toujours au nom d'une Liberté majusculaire à protéger, dont la définition n'appartiendra qu'aux intellectuels validés par la République et à une École qui a pour rôle de formater plus que de former...
Plus le temps passe, plus je me dis que les tristes événements de janvier dernier ont été, pour une République pourtant lasse d'elle-même, une véritable « divine surprise » qui lui permet de limiter le champ des libertés concrètes, politiques comme intellectuelles, avec une bonne conscience certaine et un soutien craintif d'une Opinion lasse, elle-aussi, de régner (l'abstention n'est-elle pas une manifestation de cette « fatigue civique »?) et juste soucieuse qu'on « lui foute la paix », dans cette logique de l'individualisme de masse qui ne fait pas un « vivre ensemble » (selon la formule consacrée...).
Mais, au-delà de cette limitation des libertés publiques par la surveillance du numérique, sans doute faut-il repenser notre rapport à l'écran et cette dépendance à la technique, en particulier informatique.
Dans un article récent du quotidien Le Monde (mardi 14 avril 2015), l'écrivain Eric Sadin nous rappelle que notre société est devenue largement « numérique », et, par ce fait même, de plus en plus transparente et également voyeuriste : « Nous entrons dans l'ère du « data-panoptisme », soit la cartographie détaillée et opérée en temps réel du cours de nos existences individuelles et collectives. Cette connaissance est continuellement stimulée par l'industrie du numérique et se trouve exploitée, légalement ou non, par nombre d'instances étatiques.
« La maison connectée signalera en temps réel les produits qui seront consommés en son sein, les programmes de télévision visionnés, le poids et la physiologie des personnes, la présence ou non de ses résidents...
« (…) Bien d'autres modalités participent de ce mouvement de transparence généralisée, tels les réseaux sociaux qui promeuvent à des fins lucratives l'idéologie de l'expressivité, ou les drones militaires, civils et personnels qui scrutent de leurs yeux électroniques les surfaces de la Terre.
« Le data-panoptisme terrasse peu à peu toute zone dissimulée ou rétive à l'observation. » Or, le droit au secret, à l'intimité préservée, n'est-il pas un élément principal de la liberté humaine ?
Cette dépendance de nos contemporains au numérique est, souvent, une forme de « servitude volontaire », acceptée et même revendiquée sous la formule apparemment anodine de « modernité », et beaucoup y voient (ou croient y voir) la nouvelle et seule forme de la Liberté majusculaire... Il est vrai que c'est aussi le message que les médias et les partisans de la numérisation totale (et demain de la robolution obligatoire...) développent à longueur de temps et de colonnes, à quelques fortes exceptions près. Dans la ligne d'un Bernanos qui fustigeait le règne des Machines et l'état d'esprit qui le permettait dans ses articles-chapitres de « La France contre les robots », Eric Sadin finit son papier par quelques conseils simples et bienvenus : « Plutôt que de nous focaliser de temps à autre sur quelques lois sécuritaires et leurs inévitables travers, ce sont nos modes de vie et la place outrageusement déterminante occupée par le monde numérico-industriel qui devraient continuellement nous interpeller. La loi sur le renseignement menace en germe les libertés publiques. Le data-panoptisme menace dans son fondement le principe même de la liberté humaine. »
Le data-panoptisme est un des moyens de ce globalitarisme menaçant pour notre capacité à penser hors des autoroutes de l'idéologie dominante : s'il apparaît aujourd'hui conquérant, il ne tient qu'à chacun d'entre nous, par sa fidélité, son enracinement et ses libertés d'être et de pensée, de l'écarter de nos vies... Après tout, nous ne sommes pas des numéros ni de simples avatars numériques, mais des hommes susceptibles d'être libres, et de le faire savoir !
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L’Amazonie fertilisée par… la poussière du Sahara
Un désert qui fertilise une forêt équatoriale ? Incroyable mais vrai, assure une équipe de l’université de Londres qui décrit le voyage du phosphore au-dessus de l’Atlantique.
Au point que la moitié des poussières du Sahara partant dans l’atmosphère provient de cette région qui reste la première au monde pour l’érosion éolienne. Or, nous apprenaient en octobre 2014 les chercheurs de l’université de Londres, ces poussières s’avèrent être un excellent fertilisant pour le massif amazonien.
Depuis, une nouvelle étude publiée fin février 2015 dans le journal Geophysical Research Letters a même quantifié la quantité de sable ainsi déplacée par les vents de l’Afrique du Nord vers l’Amérique du Sud.
Ce seraient ainsi 22.000 tonnes de nutriments qui parviendraient chaque année, en moyenne, jusqu’à l’Amazonie. Et, selon les chercheurs, ces apports équilibreraient les pertes en nutriments dues au ruissellement des pluies sur les sols de l’Amazonie. Mais ces apports ne représentent que 0.08% de la matière transportée depuis le Sahara vers l’Amérique du Sud. Les chercheurs estiment en effet que ce son 27,7 millions de tonnes de sable qui sont transportées par les vents jusqu’en Amazonie.
Pour obtenir ces chiffres, les équipes de l’Université du Maryland, en partenariat avec le Goddard Space Flight Center de la NASA, se sont basées sur des données collectées par le satellite CALIPSO entre 2007 et 2013. Les images capturées par ce dernier ont permis aux chercheurs d’estimer la quantité de sable transporté. Et des études menées sur des échantillons de sable ont permis de calculer la quantité de nutriments (du phosphore) qu’ils contiennent.Une grande variabilité d’une année à l’autre
L’équipe relativise toutefois la précision de ces chiffres, car d’une année à l’autre, les mesures montrent une grande variabilité dans la quantité de sable transportée. “Il y a 86% de variation entre l’année 2007, où la quantité de sable transportée était la plus importante, et l’année 2011, où il y en a eu le moins” relativise l’équipe.
Ce que le vent transporte, ce sont des éléments arrachés aux squelettes des poissons qui ont habité pendant des millénaires les eaux du méga lac. Ces résidus sont constitués d’apatite, des composés phosphorés. Très légers, une partie de ces aérosols traversent l’Océan Atlantique pour se déposer sur le massif amazonien.
Or, ce phosphore d’origine biologique est aisément assimilable par les plantes, lesquelles reçoivent du ciel une matière organique nécessaire à leur croissance. Très rare dans la plupart des sols (95% des gisements de phosphate minéral sont situés dans la seule région du sud marocain et du Sahara Espagnol), le phosphate n’en est pas moins essentiel pour le développement des végétaux.
Les racines ne peuvent dégrader qu’une infime partie des éléments présents dans le sol car le phosphore minéral n’est pas mobile et il leur faut l’aide des champignons pour que arbres et herbes puissent capter les quantités qui leur sont nécessaires pour croître et se multiplier.
Nul n’est en mesure de calculer la quantité de phosphore présent dans la dépression de Bodélé, aussi, la principale auteure de l’étude, Karen Hudson-Edwards s’inquiète-t-elle : “pour le moment, nous ne savons pas combien de temps la dépression Bodélé va continuer à fournir du phosphore à l’Amazonie. Alors que la forêt équatoriale est déjà sous la menace des activités humaines, nous espérons conduire des recherches plus approfondies pour déterminer quand cette importante source de fertilisant s’arrêtera“.
http://fortune.fdesouche.com/379997-lamazonie-fertilisee-par-la-poussiere-du-sahara#more-379997
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Origine de la vie : la fin d'une impasse
Sur le chemin pavé d'embûches qui remonte aux origines de la vie, "c'est plus qu'une simple piste, c'est une véritable avancée", estime Robert Pascal, directeur de recherche à l'Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM/CNRS/université de Montpellier 1). Selon ce scientifique, vice-président de la Société française d'exobiologie, des chercheurs britanniques viennent d'ouvrir une voie particulièrement prometteuse dans le domaine de la chimie prébiotique, celle qui étudie les réactions permettant le passage de simples molécules inanimées à la toute première cellule vivante.
Depuis plus d'un demi-siècle, les spécialistes se disputent pour savoir qui du métabolisme (c'est-à-dire l'ensemble des réactions chimiques permettant à un organisme de se maintenir en vie), du support de l'information génétique (ADN) ou de l'encapsulage, permettant d'isoler ces éléments du milieu extérieur (qui prend la forme d'une membrane phospholipidique chez les cellules actuelles), est apparu en premier. Un vrai casse-tête, à l'image de l'histoire de l'oeuf et de la poule dans laquelle chaque élément semble avoir besoin de l'autre pour exister. Or, dans un article récemment publié dans la revue spécialisée Nature Chemistry, l'équipe dirigée par John Sutherland au Laboratoire de biologie moléculaire (LMB) de Cambridge montre, expérience à l'appui, que ces trois éléments ont très bien pu apparaître en même temps !
Dans leur laboratoire, les chercheurs du LMB ont fait réagir ensemble du cyanure d'hydrogène (HCN), du sulfure d'hydrogène (H2S) et des ions de cuivre (Cu), sous l'action d'un rayonnement ultraviolet simulant la lumière du Soleil. Des ingrédients simples qui ont généré une remarquable série de réactions chimiques conduisant à la formation à la fois de nucléotides - les briques de base de l'ADN -, de sucres et de nombreux acides aminés impliqués dans la synthèse des protéines et dans le métabolisme, mais aussi de glycérol, l'un des précurseurs des lipides entrant dans la composition des membranes cellulaires. "C'est très important, car cela signifie que ces éléments ont pu co-évoluer et collaborer à l'apparition de la vie", explique Robert Pascal au Point.fr. Bien sûr, rien ne dit que les choses se soient passées exactement comme dans ce laboratoire de Cambridge - c'est même peu probable -, mais la démonstration ouvre néanmoins de toutes nouvelles perspectives.
Un élément importé par les météorites ?
Examinons maintenant les éléments de cette "recette". Étaient-ils bien présents dans l'environnement de la Terre primitive, quelque part entre - 3,2 milliards d'années (où de premiers fossiles convaincants témoignent de la présence du vivant sur Terre) et - 4,4 milliards d'années (c'est-à-dire quand la Terre a été suffisamment refroidie pour abriter des océans) ? "La présence de sulfure d'hydrogène (H2S) est assez évidente puisqu'il s'agit d'un produit rejeté par les volcans qui étaient alors très nombreux et très actifs. Pour ce qui est du cuivre, on pense que l'océan primitif en contenait peu, mais si on se dit qu'il y avait une diversité d'environnements, il est tout à fait vraisemblable qu'il ait pu être abondant à certains endroits et pas du tout à d'autres", note Robert Pascal.
"Ce qui pose le plus question, c'est le cyanure d'hydrogène (HCN). Il a pu être apporté par les météorites [c'est d'ailleurs ce que suggère l'équipe de John Sutherland, NDLR], sauf que celles que nous avons analysées jusqu'ici n'en contiennent pas beaucoup. Il a pu aussi éventuellement se former sous l'effet des UV et des éclairs, à partir des éléments présents dans l'atmosphère, mais il y a là une inconnue, car on ignore la composition précise de celle-ci", reconnaît le vice-président de la Société française d'exobiologie.
La piste mérite maintenant d'être creusée. D'autant plus que dans cette équation, HCN semble bien être la seule source de carbone nécessaire à l'émergence du vivant. Une constatation qui est loin d'être sans intérêt pour la recherche de la vie ailleurs dans l'Univers.
source : Le Point
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Les nouvelles « TV connectées » pourront enregistrer les conversations et les transférer…
Contrôlées par la voix, les télés connectées de Samsung enregistrent, une fois allumées, l’ensemble de vos conversations avant de les envoyer à une tierce entreprise.
Quoi de plus simple que de parler à votre télévision pour changer de chaîne, monter le son ou enregistrer une émission ? Cependant le problème devient orwellien lorsque vous ne savez pas qui peut écouter les conversations que vous tenez dans le confort de votre salon.
Selon les propres termes et conditions de la dernière TV connectée de Samsung, il se pourrait que vos conversations soient revendues à une troisième partie sans que vous ne le sachiez.« Soyez conscients que, si les mots que vous prononcez (à portée de la télévision) incluent des données sensibles ou personnelles, ces dernières seront, avec l’ensemble des autres données, enregistrées et transmises à un tiers par le biais du dispositif de reconnaissance vocale. »
Le principe est simple. La fonction de reconnaissance vocale de Samsung ne peut être utilisée que pour les commandes préétablies pour la télévision ainsi que pour des recherches. Et, lorsqu’il est allumé, une petite icône représentant un microphone s’affiche à l’écran pour signaler que le poste est à l’écoute. Mais si d’aventure vous oubliez que cette fonction est allumée et que vous tenez une conversation dans le champ d’action du micro, Samsung l’enregistrera avant de la sauvegarder sur un serveur et de partager les données avec une tierce entreprise.
Cette fameuse « tierce partie » pourrait être la compagnie Nuance, une entreprise de reconnaissance vocale fournissant sa technologie en la matière à Samsung.
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Des vestiges médiévaux à l’origine de véritables îlots de biodiversité au sein des forêts actuelles
Dans le livre The world without us1 (Le monde sans nous), le journaliste américain Alan Weisman décrit l’évolution progressive de la flore et de la faune après la disparition de l’humanité. L’auteur explique notamment qu’en l’espace de quelques siècles les villes retourneraient à l’état de forêts. Deux chercheurs de l’unité Ecologie et dynamique des systèmes anthropisés (Edysan – CNRS / Univ. de Picardie Jules Verne) ont voulu tester rétrospectivement cette hypothèse. Ils ont pour cela recherché l’impact des mottes castrales sur la végétation de certaines zones forestières actuelles. Leurs travaux publiés le 10 février dans la revue Ecosystems révèlent que ces habitats édifiés à l’époque médiévale influencent encore la structure des communautés végétales et la fertilité des sols qui y sont associés des siècles après leur abandon.
S’il ne fait plus de doute que les activités humaines qui se sont succédé tout au long de l’histoire ont grandement influencé la biodiversité actuelle et le fonctionnement des écosystèmes, la durée de leur incidence reste toutefois mal connue. Pour tenter d’en savoir plus, des scientifiques de l’unité de recherche Edysan (CNRS/Université de Picardie Jules Verne) ont étudié l’environnement naturel lié aux vestiges d’une vingtaine de mottes castrales situées en région Picardie.
Ces buttes de terre édifiées entre le Xe et le XIesiècle, surmontées à l’origine de fortifications et de bâtiments en bois aujourd’hui disparus, ont été abandonnées durant la Guerre de Cent ans, il y a environ six cent ans de cela. « Les 19 sites que nous avons sélectionnés dans le cadre de notre étude ont tous la particularité d’avoir alors été recolonisés par la forêt permettant ainsi de mieux discriminer l’influence de ces habitats médiévaux sur la structure actuelle de ces écosystèmes forestiers », précise Guillaume Decocq, enseignant-chercheur en sciences végétales et fongiques à l’Université de Picardie Jules Verne et coauteur de l’étude.
- Aspect actuel d’une motte castrale en forêt. L’anomalie topographique sur un terrain par ailleurs plat permet de relocaliser l’ancien habitat médiéval (motte de terre artificielle à gauche entourée des restes d’un fossé). Il héberge aujourd’hui une végétation originale par rapport au reste de la végétation forestière – © Guillaume DECOCQ
En les comparant à des parcelles forestières voisines mais suffisamment éloignées de la motte castrale pour ne pas en subir l’influence, les scientifiques ont pu montrer que les sols situés à l’emplacement des anciennes constructions moyenâgeuses sont à la fois plus riches en matière organique, en carbone organique, en azote et en phosphore. Ceux-ci sont par ailleurs plus caillouteux et plus basiques que les sols des sites témoins pourtant situés sur le même substrat de nature crayeuse.
Si en terme de biodiversité floristique l’équipe n’a pas décelé de différence significative entre sites archéologiques et sites témoins, elle a cependant constaté que les anciennes mottes castrales hébergeaient davantage d’espèces compétitives tant au niveau des plantes présentes que des graines enfouies dans le sol. « Nos résultats montrent que la durée de l’empreinte humaine sur le milieu naturel a été sous-estimée, résume Guillaume Decocq. En protégeant les parcelles forestières qui abritent ces vestiges archéologiques on préserve donc à la fois notre patrimoines historique et écologique ».
Parce qu’ils constituent un réservoir de biodiversité unique au sein de chaque fragment de forêt, les bois qui hébergent les mottes castrales pourraient notamment contribuer à renforcer, à l’échelle des paysages, l’adaptation des écosystèmes forestiers aux changements globaux.
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Notes :
1. L’ouvrage a été publié en France en 2007 sous le titre Homo disparitus
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Deux ou trois choses à propos des plurivers de Jean-François Gautier
Pierre Le Vigan, urbaniste, essayiste, auteur de nombreux écrits qui portent sur l’histoire des idées et la philosophie.
« Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première ».
L’article documenté de Jean-François Gautier sur le thème du plurivers paru dans le numéro janvier-mars 2015 d’Eléments pose plusieurs questions. Il ne s’agit ici que d’amorcer une réflexion sur celles-ci. J-F Gautier y reprend des thèses développées par lui depuis plusieurs décennies. Le plurivers s’oppose à l’univers. Ce dernier terme évoque bien entendu le fait d’être « uni-vers » quelque chose. L’Un ? Dieu ? L’Idée ? (En tout cas, certainement pas « le Tout ». On n’est pas « uni vers un Tout ». On fait, éventuellement, partie d’un Tout).
D’une manière générale, la vision du monde qui développe l’hypothèse d’un plurivers, ou de plusieurs univers, plutôt que d’un univers, se rattache à la critique du monothéisme, de la téléologie, d’une vision du monde conçu comme fondamentalement Un. Au-delà des débats scientifiques, cette vision peut séduire. Mais n’est-elle pas courte ? Peut-on mettre de côté un des problèmes majeurs de la philosophie dès l’Antiquité ?
Qu’il y ait plusieurs univers, et donc un plurivers n’est pas une idée nouvelle. L’idée de l’univers comme étoffe, comportant de multiples envers de l’endroit est une idée ou plutôt une métaphore très présente dans l’astrophysique contemporaine. Trous noirs et trous blancs peuvent aussi être considérés comme des univers symétriques donc un plurivers. Ce sont des dimensions et des vues possibles de la réalité astrophysique, à la fois vraies et relatives car ce ne sont que des vues, qui n’excluent jamais d’autres vues. De même qu’une photo d’une femme de face est une vraie photo d’une vraie femme, mais qui ne suffit à la décrire entièrement. Moins encore à la comprendre. Mais qui pourtant en donne une idée, et même, osons le dire, une juste idée.
Dans l’hypothèse d’un plurivers il n’y aurait pas de naissance unique du monde. Cela ne résout pas le mystère de la naissance de ces univers ou plurivers. Ce mystère c’est souvent ce qui est symbolisé par le mur de Planck. Qu’est-ce qui est « derrière » ce mur ? Un mystère, nous le verrons. Et d’abord qu’est-ce que le mur de Planck ? Situé (si on ose dire) 10-43 seconde après la naissance de l’univers pour l’ère de Planck communément appelé mur de Planck, c’est l’instant zéro du monde tel que nous pouvons le décrire. Le 10-31que cite J-F Gautier renvoie à la constante de Planck, souvent fixée plutôt à 10-35 mais qu’importe ici le chiffre précis (à ce stade, c’est la naissance des quarks, l’univers est alors de la taille d’une orange).
La question qui compte est que le mur de Planck continue d’être une barrière en terme de compréhension des premiers moments des univers (ou du plurivers). Ce mur renvoie aux limites de notre compréhension plus qu’à un mur physique ? Bien sûr. L’astrophysique est un pour soi de l’homme. Pas un en soi. C’est le cosmos qui est un en soi. La thèse du plurivers n’élimine en tout cas aucunement les questions posées par le mur de Planck. Quelles lois physiques régissaient les univers quand les lois que nous avons identifiées ne s’appliquaient plus, ou pas, ou pas encore ?
La thèse du plurivers n’élimine pas non plus la question de l’Un. Un plurivers pose toujours une même question : qu’est-ce qui établit le lien entre les univers ? Disons : entre « les plurivers » ? Croit-on avancer ? On n’échappe pas à la question : et le lien entre ces plurivers ? N’y aurait-il pas de lien ? Entendons-nous : il ne s’agit pas de trouver une forme englobante. Il ne s’agit pas de trouver un plurivers qui engloberait les univers, mais il y a une logique de système qui concerne, ensemble, les univers (ou les plurivers). Laquelle ? La question reste, que l’on dise univers ou plurivers. « Je ne te demande qu’une seule vertu, et tu m’en donnes un essaim tout entier ». dit Socrate dans Ménon. Il est question d’univers, on nous parle de plurivers. Dans plurivers, il y a vers. Tendu vers ? Mais vers quoi ?
Dès qu’il y a plus d’une chose, il y a un système qui les relie. Ces choses interagissent. Le plurivers comme l’univers sont de toute façon vus de l’homme, qui est Un. Le problème de l’Un n’est pas un parasitisme intellectuel des monothéismes, ni de Plotin, ni même de Platon (on a bien compris que ce sont les cibles de J-F Gautier). On peut toujours refuser de parler du chien, pour parler des chiens ou d’un des chiens, il faudra au final expliquer ce qu’est un chien.
Mais J-F Gautier ne récuse pas seulement la question de l’Un, il récuse celle du Tout. Or, la totalité des choses, cela existe (« la société n’existe pas » disait Thatcher, et elle avait tort). Ce n’est peut-être pas (surement pas) un ensemble fini, ni un ensemble totalement défini. Mais penser le tout (même sans majuscule !) c’est penser ce qui se déploie, ce qui évolue en système. Un tout est moins une enveloppe qu’une articulation des choses. C’est un lien systémique entre les choses. (Ce n’est pas l’origine des choses, ni la boite qui contient les choses). Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première. Pour le coup, on retourne, et même avec excès, dans une métaphysique de l’Un.
Enfin, une dernière chose : je comprends mal la caricature faite d’Hubert Reeves. Il a fait une belle carrière ? Et alors ? Où a-t-il caché les difficultés théoriques des hypothèses autour du big bang ? L’article de Gautier est très stimulant mais il amène encore à une remarque : le temps n’est plus aux polémiques contre Georges Lemaitre, accusé de ramener la théorie du big bang à sa foi en Dieu.
Pierre Le Vigan, 8/02/2015
http://www.polemia.com/deux-ou-trois-choses-a-propos-des-plurivers-de-jean-francois-gautier/