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Science et techniques - Page 37

  • Le data-panoptisme, élément majeur du globalitarisme.

    « Liberté, que de crimes on commet en ton nom » : la formule douloureuse et triste que prononce, au pied de l'échafaud, madame Roland, l'une des grandes femmes de la Révolution, se confirme encore et toujours, et nos démocraties n'échappent pas à ce mouvement, même si elles inscrivent le mot Liberté au fronton de leurs mairies, les gravant dans le marbre ou la pierre, sans doute pour éviter qu'elle ne bouge trop... J'en veux pour preuve les dernières mesures législatives qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, tendent à surveiller encore un peu plus nos concitoyens et leurs lectures ou interventions informatiques, et que MM. Cazeneuve et Valls promeuvent, soutenus par une Droite libérale (sur le plan économique, en fait) qui redoute plus que tout le désordre à défaut de pouvoir fonder l'ordre qui fait une civilisation digne de ce nom.

    D'ailleurs, les populations ne sont-elles pas en demande de cette surveillance renforcée, persuadées que la transparence absolue n'est pas un souci pour qui n'a rien à se reprocher ? Certains sondages évaluent à plus de 60 % au sein de la société française les citoyens qui préfèrent sacrifier une part de leur liberté à cette sécurité qu'on leur promet après l'avoir, en fait, fragilisée par un laxisme, voire une lâcheté des autorités qui, souvent, portent bien mal ce nom...

    En fait, ces nouvelles mesures annoncées par le gouvernement s'inscrivent dans la logique d'une démocratie qui, pour obtenir le consensus nécessaire à son existence (ce que certains appellent la « pensée unique » qui, en fait, n'est que « dominante » mais cherche à discréditer toute critique à son égard), doit de plus en plus contrôler les pensées d'autrui et empêcher les dissidences ou, du moins, les marginaliser ou les contenir. Au nom de la (nécessaire) lutte contre l'islamisme extrémiste et terroriste, la République applique à toute la population française une sorte de « loi des suspects » aveugle : ainsi, toute curiosité sur des idées ou des idéologies « dissensuelles » pourra-t-elle être l'occasion de soupçons graves, de pressions administratives ou de sanctions pénales, toujours au nom d'une Liberté majusculaire à protéger, dont la définition n'appartiendra qu'aux intellectuels validés par la République et à une École qui a pour rôle de formater plus que de former...

    Plus le temps passe, plus je me dis que les tristes événements de janvier dernier ont été, pour une République pourtant lasse d'elle-même, une véritable « divine surprise » qui lui permet de limiter le champ des libertés concrètes, politiques comme intellectuelles, avec une bonne conscience certaine et un soutien craintif d'une Opinion lasse, elle-aussi, de régner (l'abstention n'est-elle pas une manifestation de cette « fatigue civique »?) et juste soucieuse qu'on « lui foute la paix », dans cette logique de l'individualisme de masse qui ne fait pas un « vivre ensemble » (selon la formule consacrée...).

    Mais, au-delà de cette limitation des libertés publiques par la surveillance du numérique, sans doute faut-il repenser notre rapport à l'écran et cette dépendance à la technique, en particulier informatique.

    Dans un article récent du quotidien Le Monde (mardi 14 avril 2015), l'écrivain Eric Sadin nous rappelle que notre société est devenue largement « numérique », et, par ce fait même, de plus en plus transparente et également voyeuriste : « Nous entrons dans l'ère du « data-panoptisme », soit la cartographie détaillée et opérée en temps réel du cours de nos existences individuelles et collectives. Cette connaissance est continuellement stimulée par l'industrie du numérique et se trouve exploitée, légalement ou non, par nombre d'instances étatiques.

    « La maison connectée signalera en temps réel les produits qui seront consommés en son sein, les programmes de télévision visionnés, le poids et la physiologie des personnes, la présence ou non de ses résidents...

    « (…) Bien d'autres modalités participent de ce mouvement de transparence généralisée, tels les réseaux sociaux qui promeuvent à des fins lucratives l'idéologie de l'expressivité, ou les drones militaires, civils et personnels qui scrutent de leurs yeux électroniques les surfaces de la Terre.

    « Le data-panoptisme terrasse peu à peu toute zone dissimulée ou rétive à l'observation. » Or, le droit au secret, à l'intimité préservée, n'est-il pas un élément principal de la liberté humaine ?

    Cette dépendance de nos contemporains au numérique est, souvent, une forme de « servitude volontaire », acceptée et même revendiquée sous la formule apparemment anodine de « modernité », et beaucoup y voient (ou croient y voir) la nouvelle et seule forme de la Liberté majusculaire... Il est vrai que c'est aussi le message que les médias et les partisans de la numérisation totale (et demain de la robolution obligatoire...) développent à longueur de temps et de colonnes, à quelques fortes exceptions près. Dans la ligne d'un Bernanos qui fustigeait le règne des Machines et l'état d'esprit qui le permettait dans ses articles-chapitres de « La France contre les robots », Eric Sadin finit son papier par quelques conseils simples et bienvenus : « Plutôt que de nous focaliser de temps à autre sur quelques lois sécuritaires et leurs inévitables travers, ce sont nos modes de vie et la place outrageusement déterminante occupée par le monde numérico-industriel qui devraient continuellement nous interpeller. La loi sur le renseignement menace en germe les libertés publiques. Le data-panoptisme menace dans son fondement le principe même de la liberté humaine. »

    Le data-panoptisme est un des moyens de ce globalitarisme menaçant pour notre capacité à penser hors des autoroutes de l'idéologie dominante : s'il apparaît aujourd'hui conquérant, il ne tient qu'à chacun d'entre nous, par sa fidélité, son enracinement et ses libertés d'être et de pensée, de l'écarter de nos vies... Après tout, nous ne sommes pas des numéros ni de simples avatars numériques, mais des hommes susceptibles d'être libres, et de le faire savoir !

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1212:le-data-panoptisme-element-majeur-du-globalitarisme&catid=49:2015&Itemid=60

  • L’Amazonie fertilisée par… la poussière du Sahara

    Un désert qui fertilise une forêt équatoriale ? Incroyable mais vrai, assure une équipe de l’université de Londres qui décrit le voyage du phosphore au-dessus de l’Atlantique.

    Au point que la moitié des poussières du Sahara partant dans l’atmosphère provient de cette région qui reste la première au monde pour l’érosion éolienne. Or, nous apprenaient en octobre 2014 les chercheurs de l’université de Londres, ces poussières s’avèrent être un excellent fertilisant pour le massif amazonien.

    Depuis, une nouvelle étude publiée fin février 2015 dans le journal Geophysical Research Letters a même quantifié la quantité de sable ainsi déplacée par les vents de l’Afrique du Nord vers l’Amérique du Sud.

    Ce seraient ainsi 22.000 tonnes de nutriments qui parviendraient chaque année, en moyenne, jusqu’à l’Amazonie. Et, selon les chercheurs, ces apports équilibreraient les pertes en nutriments dues au ruissellement des pluies sur les sols de l’Amazonie. Mais ces apports ne représentent que 0.08% de la matière transportée depuis le Sahara vers l’Amérique du Sud. Les chercheurs estiment en effet que ce son 27,7 millions de tonnes de sable qui sont transportées par les vents jusqu’en Amazonie.


    Pour obtenir ces chiffres, les équipes de l’Université du Maryland, en partenariat avec le Goddard Space Flight Center de la NASA, se sont basées sur des données collectées par le satellite CALIPSO entre 2007 et 2013. Les images capturées par ce dernier ont permis aux chercheurs d’estimer la quantité de sable transporté. Et des études menées sur des échantillons de sable ont permis de calculer la quantité de nutriments (du phosphore) qu’ils contiennent.

    Une grande variabilité d’une année à l’autre

    L’équipe relativise toutefois la précision de ces chiffres, car d’une année à l’autre, les mesures montrent une grande variabilité dans la quantité de sable transportée. “Il y a 86% de variation entre l’année 2007, où la quantité de sable transportée était la plus importante, et l’année 2011, où il y en a eu le moins” relativise l’équipe.

    Ce que le vent transporte, ce sont des éléments arrachés aux squelettes des poissons qui ont habité pendant des millénaires les eaux du méga lac. Ces résidus sont constitués d’apatite, des composés phosphorés. Très légers, une partie de ces aérosols traversent l’Océan Atlantique pour se déposer sur le massif amazonien.

    Or, ce phosphore d’origine biologique est aisément assimilable par les plantes, lesquelles reçoivent du ciel une matière organique nécessaire à leur croissance. Très rare dans la plupart des sols (95% des gisements de phosphate minéral sont situés dans la seule région du sud marocain et du Sahara Espagnol), le phosphate n’en est pas moins essentiel pour le développement des végétaux.

    Les racines ne peuvent dégrader qu’une infime partie des éléments présents dans le sol car le phosphore minéral n’est pas mobile et il leur faut l’aide des champignons pour que arbres et herbes puissent capter les quantités qui leur sont nécessaires pour croître et se multiplier.

    Nul n’est en mesure de calculer la quantité de phosphore présent dans la dépression de Bodélé, aussi, la principale auteure de l’étude, Karen Hudson-Edwards s’inquiète-t-elle : “pour le moment, nous ne savons pas combien de temps la dépression Bodélé va continuer à fournir du phosphore à l’Amazonie. Alors que la forêt équatoriale est déjà sous la menace des activités humaines, nous espérons conduire des recherches plus approfondies pour déterminer quand cette importante source de fertilisant s’arrêtera“.

    Science et avenir

    http://fortune.fdesouche.com/379997-lamazonie-fertilisee-par-la-poussiere-du-sahara#more-379997

  • Origine de la vie : la fin d'une impasse

    Sur le chemin pavé d'embûches qui remonte aux origines de la vie, "c'est plus qu'une simple piste, c'est une véritable avancée", estime Robert Pascal, directeur de recherche à l'Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM/CNRS/université de Montpellier 1). Selon ce scientifique, vice-président de la Société française d'exobiologie, des chercheurs britanniques viennent d'ouvrir une voie particulièrement prometteuse dans le domaine de la chimie prébiotique, celle qui étudie les réactions permettant le passage de simples molécules inanimées à la toute première cellule vivante.

    Depuis plus d'un demi-siècle, les spécialistes se disputent pour savoir qui du métabolisme (c'est-à-dire l'ensemble des réactions chimiques permettant à un organisme de se maintenir en vie), du support de l'information génétique (ADN) ou de l'encapsulage, permettant d'isoler ces éléments du milieu extérieur (qui prend la forme d'une membrane phospholipidique chez les cellules actuelles), est apparu en premier. Un vrai casse-tête, à l'image de l'histoire de l'oeuf et de la poule dans laquelle chaque élément semble avoir besoin de l'autre pour exister. Or, dans un article récemment publié dans la revue spécialisée Nature Chemistry, l'équipe dirigée par John Sutherland au Laboratoire de biologie moléculaire (LMB) de Cambridge montre, expérience à l'appui, que ces trois éléments ont très bien pu apparaître en même temps !

    Dans leur laboratoire, les chercheurs du LMB ont fait réagir ensemble du cyanure d'hydrogène (HCN), du sulfure d'hydrogène (H2S) et des ions de cuivre (Cu), sous l'action d'un rayonnement ultraviolet simulant la lumière du Soleil. Des ingrédients simples qui ont généré une remarquable série de réactions chimiques conduisant à la formation à la fois de nucléotides - les briques de base de l'ADN -, de sucres et de nombreux acides aminés impliqués dans la synthèse des protéines et dans le métabolisme, mais aussi de glycérol, l'un des précurseurs des lipides entrant dans la composition des membranes cellulaires. "C'est très important, car cela signifie que ces éléments ont pu co-évoluer et collaborer à l'apparition de la vie", explique Robert Pascal au Point.fr. Bien sûr, rien ne dit que les choses se soient passées exactement comme dans ce laboratoire de Cambridge - c'est même peu probable -, mais la démonstration ouvre néanmoins de toutes nouvelles perspectives.

    Un élément importé par les météorites ?

    Examinons maintenant les éléments de cette "recette". Étaient-ils bien présents dans l'environnement de la Terre primitive, quelque part entre - 3,2 milliards d'années (où de premiers fossiles convaincants témoignent de la présence du vivant sur Terre) et - 4,4 milliards d'années (c'est-à-dire quand la Terre a été suffisamment refroidie pour abriter des océans) ? "La présence de sulfure d'hydrogène (H2S) est assez évidente puisqu'il s'agit d'un produit rejeté par les volcans qui étaient alors très nombreux et très actifs. Pour ce qui est du cuivre, on pense que l'océan primitif en contenait peu, mais si on se dit qu'il y avait une diversité d'environnements, il est tout à fait vraisemblable qu'il ait pu être abondant à certains endroits et pas du tout à d'autres", note Robert Pascal.

    "Ce qui pose le plus question, c'est le cyanure d'hydrogène (HCN). Il a pu être apporté par les météorites [c'est d'ailleurs ce que suggère l'équipe de John Sutherland, NDLR], sauf que celles que nous avons analysées jusqu'ici n'en contiennent pas beaucoup. Il a pu aussi éventuellement se former sous l'effet des UV et des éclairs, à partir des éléments présents dans l'atmosphère, mais il y a là une inconnue, car on ignore la composition précise de celle-ci", reconnaît le vice-président de la Société française d'exobiologie.

    La piste mérite maintenant d'être creusée. D'autant plus que dans cette équation, HCN semble bien être la seule source de carbone nécessaire à l'émergence du vivant. Une constatation qui est loin d'être sans intérêt pour la recherche de la vie ailleurs dans l'Univers.

    source : Le Point 

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuklVVuVpZCKzGJfVa.shtml

  • Les nouvelles « TV connectées » pourront enregistrer les conversations et les transférer…

    Contrôlées par la voix, les télés connectées de Samsung enregistrent, une fois allumées, l’ensemble de vos conversations avant de les envoyer à une tierce entreprise.

    Quoi de plus simple que de parler à votre télévision pour changer de chaîne, monter le son ou enregistrer une émission ? Cependant le problème devient orwellien lorsque vous ne savez pas qui peut écouter les conversations que vous tenez dans le confort de votre salon.

    Selon les propres termes et conditions de la dernière TV connectée de Samsung, il se pourrait que vos conversations soient revendues à une troisième partie sans que vous ne le sachiez.« Soyez conscients que, si les mots que vous prononcez (à portée de la télévision) incluent des données sensibles ou personnelles, ces dernières seront, avec l’ensemble des autres données, enregistrées et transmises à un tiers par le biais du dispositif de reconnaissance vocale. »

     

    Le principe est simple. La fonction de reconnaissance vocale de Samsung ne peut être utilisée que pour les commandes préétablies pour la télévision ainsi que pour des recherches. Et, lorsqu’il est allumé, une petite icône représentant un microphone s’affiche à l’écran pour signaler que le poste est à l’écoute. Mais si d’aventure vous oubliez que cette fonction est allumée et que vous tenez une conversation dans le champ d’action du micro, Samsung l’enregistrera avant de la sauvegarder sur un serveur et de partager les données avec une tierce entreprise.

    Cette fameuse « tierce partie » pourrait être la compagnie Nuance, une entreprise de reconnaissance vocale fournissant sa technologie en la matière à Samsung.

    Source & détails

    http://www.contre-info.com/les-nouvelles-tv-connectees-pourront-enregistrer-les-conversations-et-les-transferer#more-37427

  • Des vestiges médiévaux à l’origine de véritables îlots de biodiversité au sein des forêts actuelles

    Dans le livre The world without us1 (Le monde sans nous), le journaliste américain Alan Weisman décrit l’évolution progressive de la flore et de la faune après la disparition de l’humanité. L’auteur explique notamment qu’en l’espace de quelques siècles les villes retourneraient à l’état de forêts. Deux chercheurs de l’unité Ecologie et dynamique des systèmes anthropisés (Edysan – CNRS / Univ. de Picardie Jules Verne) ont voulu tester rétrospectivement cette hypothèse. Ils ont pour cela recherché l’impact des mottes castrales sur la végétation de certaines zones forestières actuelles. Leurs travaux publiés le 10 février dans la revue Ecosystems révèlent que ces habitats édifiés à l’époque médiévale influencent encore la structure des communautés végétales et la fertilité des sols qui y sont associés des siècles après leur abandon.

    S’il ne fait plus de doute que les activités humaines qui se sont succédé tout au long de l’histoire ont grandement influencé la biodiversité actuelle et le fonctionnement des écosystèmes, la durée de leur incidence reste toutefois mal connue. Pour tenter d’en savoir plus, des scientifiques de l’unité de recherche Edysan (CNRS/Université de Picardie Jules Verne) ont étudié l’environnement naturel lié aux vestiges d’une vingtaine de mottes castrales situées en région Picardie.

     

    Ces buttes de terre édifiées entre le Xe et  le XIesiècle, surmontées à l’origine de fortifications et de bâtiments en bois aujourd’hui disparus, ont été abandonnées durant la Guerre de Cent ans, il y a environ six cent ans de cela. « Les 19 sites que nous avons sélectionnés dans le cadre de notre étude ont tous la particularité d’avoir alors été recolonisés par la forêt permettant ainsi de mieux discriminer l’influence de ces habitats médiévaux sur la structure actuelle de ces écosystèmes forestiers », précise Guillaume Decocq, enseignant-chercheur en sciences végétales et fongiques à l’Université de Picardie Jules Verne et coauteur de l’étude.

    - Aspect actuel d’une motte castrale en forêt. L’anomalie topographique sur un terrain par ailleurs plat permet de relocaliser l’ancien habitat médiéval (motte de terre artificielle à gauche entourée des restes d’un fossé). Il héberge aujourd’hui une végétation originale par rapport au reste de la végétation forestière – © Guillaume DECOCQ

    En les comparant à des parcelles forestières voisines mais suffisamment éloignées de la motte castrale pour ne pas en subir l’influence, les scientifiques ont pu montrer que les sols situés à l’emplacement des anciennes constructions moyenâgeuses sont à la fois plus riches en matière organique, en carbone organique, en azote et en phosphore. Ceux-ci sont par ailleurs plus caillouteux et plus basiques que les sols des sites témoins pourtant situés sur le même substrat de nature crayeuse.

    Si en terme de biodiversité floristique l’équipe n’a pas décelé de différence significative entre sites archéologiques et sites témoins, elle a cependant constaté que les anciennes mottes castrales hébergeaient davantage d’espèces compétitives tant au niveau des plantes présentes que des graines enfouies dans le sol. « Nos résultats montrent que la durée de l’empreinte humaine sur le milieu naturel a été sous-estimée, résume Guillaume Decocq. En protégeant les parcelles forestières qui abritent ces vestiges archéologiques on préserve donc à la fois notre patrimoines historique et écologique ».

    Parce qu’ils constituent un réservoir de biodiversité unique au sein de chaque fragment de forêt, les bois qui hébergent les mottes castrales pourraient notamment contribuer à renforcer, à l’échelle des paysages, l’adaptation des écosystèmes forestiers aux changements globaux.

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    Notes :

    1. L’ouvrage a été publié en France en 2007 sous le titre Homo disparitus

    CNRS

    http://fortune.fdesouche.com/377613-des-vestiges-medievaux-lorigine-de-veritables-ilots-de-biodiversite-au-sein-des-forets-actuelles#more-377613

  • Deux ou trois choses à propos des plurivers de Jean-François Gautier

    Pierre Le Vigan, urbaniste, essayiste, auteur de nombreux écrits qui portent sur l’histoire des idées et la philosophie.

    « Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première ».

    L’article documenté de Jean-François Gautier sur le thème du plurivers paru dans le numéro janvier-mars 2015 d’Eléments pose plusieurs questions. Il ne s’agit ici que d’amorcer une réflexion sur celles-ci. J-F Gautier y reprend des thèses développées par lui depuis plusieurs décennies. Le plurivers s’oppose à l’univers. Ce dernier terme évoque bien entendu le fait d’être « uni-vers » quelque chose. L’Un ? Dieu ? L’Idée ? (En tout cas, certainement pas « le Tout ». On n’est pas « uni vers un Tout ». On fait, éventuellement, partie d’un Tout).

    D’une manière générale, la vision du monde qui développe l’hypothèse d’un plurivers, ou de plusieurs univers, plutôt que d’un univers, se rattache à la critique du monothéisme, de la téléologie, d’une vision du monde conçu comme fondamentalement Un. Au-delà des débats scientifiques, cette vision peut séduire. Mais n’est-elle pas courte ? Peut-on mettre de côté un des problèmes majeurs de la philosophie dès l’Antiquité ?

    Qu’il y ait plusieurs univers, et donc un plurivers n’est pas une idée nouvelle. L’idée de l’univers comme étoffe, comportant de multiples envers de l’endroit est une idée ou plutôt une métaphore très présente dans l’astrophysique contemporaine. Trous noirs et trous blancs peuvent aussi être considérés comme des univers symétriques donc un plurivers. Ce sont des dimensions et des vues possibles de la réalité astrophysique, à la fois vraies et relatives car ce ne sont que des vues, qui n’excluent jamais d’autres vues. De même qu’une photo d’une femme de face est une vraie photo d’une vraie femme, mais qui ne suffit à la décrire entièrement. Moins encore à la comprendre. Mais qui pourtant en donne une idée, et même, osons le dire, une juste idée.

    Dans l’hypothèse d’un plurivers il n’y aurait pas de naissance unique du monde. Cela ne résout pas le mystère de la naissance de ces univers ou plurivers. Ce mystère c’est souvent ce qui est symbolisé par le mur de Planck. Qu’est-ce qui est « derrière » ce mur ? Un mystère, nous le verrons. Et d’abord qu’est-ce que le mur de Planck ? Situé (si on ose dire) 10-43 seconde après la naissance de l’univers pour l’ère de Planck communément appelé mur de Planck, c’est l’instant zéro du monde tel que nous pouvons le décrire. Le 10-31que cite J-F Gautier renvoie à la constante de Planck, souvent fixée plutôt à 10-35 mais qu’importe ici le chiffre précis (à ce stade, c’est la naissance des quarks, l’univers est alors de la taille d’une orange).

    La question qui compte est que le mur de Planck continue d’être une barrière en terme de compréhension des premiers moments des univers (ou du plurivers). Ce mur renvoie aux limites de notre compréhension plus qu’à un mur physique ? Bien sûr. L’astrophysique est un pour soi de l’homme. Pas un en soi. C’est le cosmos qui est un en soi. La thèse du plurivers n’élimine en tout cas aucunement les questions posées par le mur de Planck. Quelles lois physiques régissaient les univers quand les lois que nous avons identifiées ne s’appliquaient plus, ou pas, ou pas encore ?

    La thèse du plurivers n’élimine pas non plus la question de l’Un. Un plurivers pose toujours une même question : qu’est-ce qui établit le lien entre les univers ? Disons : entre « les plurivers » ? Croit-on avancer ? On n’échappe pas à la question : et le lien entre ces plurivers ? N’y aurait-il pas de lien ? Entendons-nous : il ne s’agit pas de trouver une forme englobante. Il ne s’agit pas de trouver un plurivers qui engloberait les univers, mais il y a une logique de système qui concerne, ensemble, les univers (ou les plurivers). Laquelle ? La question reste, que l’on dise univers ou plurivers. « Je ne te demande qu’une seule vertu, et tu m’en donnes un essaim tout entier ». dit Socrate dans Ménon. Il est question d’univers, on nous parle de plurivers. Dans plurivers, il y a vers. Tendu vers ? Mais vers quoi ?

    Dès qu’il y a plus d’une chose, il y a un système qui les relie. Ces choses interagissent. Le plurivers comme l’univers sont de toute façon vus de l’homme, qui est Un. Le problème de l’Un n’est pas un parasitisme intellectuel des monothéismes, ni de Plotin, ni même de Platon (on a bien compris que ce sont les cibles de J-F Gautier). On peut toujours refuser de parler du chien, pour parler des chiens ou d’un des chiens, il faudra au final expliquer ce qu’est un chien.

    Mais J-F Gautier ne récuse pas seulement la question de l’Un, il récuse celle du Tout. Or, la totalité des choses, cela existe (« la société n’existe pas » disait Thatcher, et elle avait tort). Ce n’est peut-être pas (surement pas) un ensemble fini, ni un ensemble totalement défini. Mais penser le tout (même sans majuscule !) c’est penser ce qui se déploie, ce qui évolue en système. Un tout est moins une enveloppe qu’une articulation des choses. C’est un lien systémique entre les choses. (Ce n’est pas l’origine des choses, ni la boite qui contient les choses). Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première. Pour le coup, on retourne, et même avec excès, dans une métaphysique de l’Un.

    Enfin, une dernière chose : je comprends mal la caricature faite d’Hubert Reeves. Il a fait une belle carrière ? Et alors ? Où a-t-il caché les difficultés théoriques des hypothèses autour du big bang ? L’article de Gautier est très stimulant mais il amène encore à une remarque : le temps n’est plus aux polémiques contre Georges Lemaitre, accusé de ramener la théorie du big bang à sa foi en Dieu.

    Pierre Le Vigan, 8/02/2015

    http://www.polemia.com/deux-ou-trois-choses-a-propos-des-plurivers-de-jean-francois-gautier/

  • Il y aurait bien une vie après la mort

    ... d'après une étude scientifique relayée par 20 minutes :

    [...] Selon une étude de l’Université de Southampton, il serait possible d'avoir une sensation de conscience plusieurs minutes après l’arrêt du cœur. [...]

    Selon ces scientifiques qui ont mené pendant quatre ans, une étude sur 2.060 patients ayant subi un arrêt cardiaque, près de 40% des survivants ont décrit une sensation étrange de conscience alors qu’ils étaient en état de mort clinique, avant que leur cœur ne se remette à battre.

    Parmi eux 2% ont même expérimenté un état de «pleine conscience» ou de «sortie de leur corps». Un travailleur social âgé de 57 ans déclaré en état de mort clinique pendant trois minutes, a ainsi expliqué avoir quitté son corps et assisté à sa résurrection depuis le coin de la pièce. Il était capable de raconter de manière assez détaillée les soins qu’il a reçus et le bruit des machines autour de lui. Des affirmations qui ont pu par la suite être vérifiées.[...]

    «Dans ce cas, l’état de conscience semble s’être poursuivi durant les trois minutes où le cœur du patient avait cessé de battre, alors que le cerveau «s’éteint» généralement dans les 20 à 30 secondes après que le cœur a cessé de battre», expliquait au Daily Mail le Dr Sam Parnia, qui a mené cette étude. C'est une avancée importante car jusqu’à présent, les médecins «supposaient que les expériences relatées de vie après la mort étaient en réalité des hallucinations survenant soit avant que le cœur se soit arrêté, soit après que le cœur a été redémarré avec succès», poursuit-il, mais pas une expérience correspondant à des «événements réels lorsque le cœur du patient ne battait plus».  

    «Les preuves suggèrent que, dans les premières minutes après la mort, la conscience n'est pas annihilée. Nous ne savons pas si elle s'estompe ensuite mais directement après la mort, la conscience n’est pas perdue», ajoutait le scientifique. «Alors qu’il n’est pas possible de prouver absolument la réalité ou la signification des expériences de ces patients et de leur prétendue «conscience» (en raison de leur faible incidence -2%), il était impossible de les réfuter et plus de travail est nécessaire dans ce domaine», concluait-il."

    Les scientifiques vont peut-être prouver un jour qu'il y a une vie après la mort et que ceux qui y croient ne sont pas en état d'hallucination !

    Marie Bethanie

  • Le contrôle du comportement humain dans la société industrielle

    Depuis le début de la civilisation, les sociétés organisées ont du faire pression sur les êtres humains pour arriver à fonctionner. Les moyens de pression varient considérablement d’une société à l’autre. Certains sont physiques (sous-alimentation, travail harassant, pollution de l’environnement), certains sont psychologiques (bruit , entassement, mise au moule du comportement humain). Dans le passé la nature humaine a été à peu près constante ou a varié seulement avec une amplitude faible. En conséquence les sociétés n’étaient pas capables de contraindre les gens au-delà d’une certaine limite. Quand cette limite avait été franchie, les choses commençaient à se gâter : apparaissaient rébellion, crime, corruption, absentéisme, dépression ou d’autres problèmes psychologiques, taux de mortalité élevé ou de natalité faible, et ainsi de suite, ce qui fait que soit cette société s’effondrait, soit elle déclinait et (plus ou moins rapidement, par la conquête, l’usure, ou une évolution) était remplacée par une autre, plus efficace. 

         Ainsi, dans le passé, la nature humaine avait mis certaines limites au développement des sociétés. Les gens ne pouvaient être contraints indéfiniment. Mais aujourd’hui, les choses ont changé, car la technologie propose des moyens de changer les êtres humains. 

         Imaginons une société qui soumette les individus à des conditions qui les minent psychologiquement, mais qui leur fournit des drogues pour remonter leur moral. Science fiction? Cela arrive de nos jours dans une large mesure au sein de notre société. Il est bien connu que les cas de dépression nerveuse ont considérablement augmenté ces dernières décades. Il est évident que l’augmentation des cas de dépression provient de CERTAINES conditions existantes dans notre société. Au lieu de faire disparaître les conditions dépressiogènes, la société moderne leur fournit des antidépresseurs. En effet, ces substances permettent de modifier le comportement d’un individu de façon à ce qu’il tolère des conditions qui ne supporteraient pas autrement (certes nous savons que la dépression est parfois d’origine génétique, nous nous référons ici au cas où l’environnement joue un rôle prépondérant). 

         Les substances psychotropes ne sont qu’un des exemples de contrôle du comportement humain. Voyons les autres. 

         D’abord, il y a les techniques de surveillance. Des caméras dissimulées sont employées dans la plupart des magasins, et dans bien d’autres endroits, les ordinateurs sont utilisés pour collecter et traiter d’énormes quantités de données sur chaque individu. Les informations ainsi obtenues augmentent de manière considérable l’efficacité des moyens de coercition physique. Enfin, il y a les méthodes de propagande, dont les mass media sont les vecteurs les plus efficaces. Des techniques efficaces ont été mises au point pour gagner les élections, vendre des produits, influencer l’opinion publique. L’industrie du «divertissement» [entertainment] est un important outil psychologique du système, peut-être même lorsqu’il déverse des flots de sexe et de violence. Le « divertissement » offre à l’homme moderne parmi les meilleurs moyens d’évasion. Tant qu’il est absorbé par la télévision, les vidéos, etc., il peut oublier le stress, l’angoisse, la frustration, l’insatisfaction. La plupart des hommes primitifs, lorsqu’ils ne travaillaient pas, étaient satisfaits de rester assis à ne rien faire, car ils étaient en paix avec eux-mêmes et avec le monde. Mais la plupart des hommes modernes doivent être occupés ou divertis, sans quoi ils s’ennuient, c.à.d il s deviennent nerveux, instables, irritables. 

         Il est probable que la recherche continuera pour augmenter l’efficience des techniques psychologiques pour contrôler le comportement humain. Mais nous pensons que les techniques psychologiques seules sont insuffisantes pour adapter les êtres humains au type de société que secrète la technologie. Des méthodes biologiques seront certainement utilisées. Nous avons déjà fait mention des médicaments. La neurologie peut fournir d’autres voies pour modifier l’esprit humain. L’ingénierie génétique est déjà en train de se mettre en place sous la forme du « soin génétique », et il n’y a pas de raison de penser que de telles méthodes ne seront pas utilisées pour modifier le corps de façon à affecter le fonctionnement mental. 

         La société industrielle semble devoir entrer dans une période de turbulences, due en partie aux problèmes du comportement humain, et aussi à ceux de l’économie et de l’environnement. Et une large part des problèmes économiques et environnementaux du système provient de la façon dont se comportent les êtres humains. L’aliénation, la faible estime de soi, la dépression, l’hostilité, la rébellion; les enfants qui ne veulent pas étudier, les gangs de jeunes, la consommation de drogue, les viols, les sévices à l’encontre des enfants, les autres délits, le sexe unsafe , les grossesses chez les adolescentes, la surpopulation, la corruption de la classe politique, la haine raciale, les rivalités ethniques, les conflits idéologiques aigus (pour ou contre l’avortement, par exemple), l’extrémisme politique, le terrorisme, le sabotage, les groupes antigouvernementaux ou antisociaux. Tout cela constitue une menace pour la survie du système. Il va être FORCE de prendre des mesures efficaces pour contrôler le comportement humain. 

         La décomposition sociale que nous observons à l’heure actuelle n’est certainement pas due à la mal- chance. Elle ne peut être due qu’aux conditions de vie que le système impose aux gens (nous avons souligné que la plus importante de ces conditions est la destruction du processus de pouvoir). Si le système réussit à imposer un contrôle suffisant pour contrôler le comportement humain de façon à assurer sa propre survie, un nouveau seuil de l’histoire aura été franchi. Puisque, en gros, les limites de l’endurance humaine ont été celles du développement social, la société techno-industrielle devra dépasser ces limites en modifiant les êtres humains, que ce soit par des moyens psychologiques ou biologiques, ou les deux. Dans le futur, le social ne s’adaptera pas aux besoins des individus, mais ces derniers s’ajusteront pour répondre aux demandes du système.

         De manière générale, le contrôle technologique sur le comportement humain n’est pas le produit d’un totalitarisme conscient ou même pour ouvertement restreindre les libertés. Chaque pas sur le chemin de la prise de contrôle de l’esprit humain a été pensé comme une réponse rationnelle à un problème qui se posait à une société, comme limiter l’alcoolisme, réduire la criminalité ou inciter la jeunesse à s’engager dans des études techno-scientifiques. Dans beaucoup de cas, des justifications humanitaires ont pu être mises en avant. Par exemple, quand un psychiatre prescrit un antidépresseur, il vient en aide à un patient souffrant. Il semblerait inhumain de priver de médicaments quelqu’un qui en a besoin. Quand des parents envoient leurs enfants aux centres d’éducation Sylvan de façon à ce qu’ils soient manipulés pour s’aliéner dans leurs études, ils le font pour assurer un avenir à leur progéniture. Peut-être que certains de ces parents espèrent que personne n’a besoin de suivre un apprentissage dégradant pour obtenir un job, et que leur enfant ne subira pas un lavage de cerveau pour devenir un demeuré de l’ordinateur. Mais que peuvent-ils faire ? Ils ne peuvent changer la société, et leurs enfants seront chômeurs s’ils n’acquièrent pas certaines capacités. Alors ils les envoient à Sylvan. 

         Ainsi, le contrôle du comportement humain se fera non pas du fait d’une décision calculée des autorités, mais au fur et à mesure d’une évolution sociale (une évolution RAPIDE, toutefois). Il sera impossible de lui résister, car chaque étape, considérée en elle-même, apparaîtra comme bénéfique, à plus ou moins long terme, ou du moins, le mal créé par cette avancée semblera moindre que celui qui aurait été produit si elle n’avait pas eu lieu. La propagande par exemple sert pour de bonnes causes, comme s’opposer aux mauvais traitements contre les enfants ou la haine raciale. L’éducation sexuelle est évidemment utile, mais son effet (du moins dans sa partie positive) est de faire se modeler les comportements sexuels hors de la famille pour qu’ils le soient par les mains de l’état, par le biais du système scolaire. 

         Notre société a tendance à regarder comme une « maladie » quelque mode de pensée ou quelque com- portement qui n’est pas conforme, et il est plausible qu’un individu qui ne s’adaptera pas souffrira en même temps qu’il posera des problèmes au système. De cette façon, toutes les formes de manipulations à l’encontre des individus sont perçues comme un « traitement » contre une « maladie », et donc comme un bien. 

         Nous avons souligné que l’utilisation d’un nouvel objet technologique est INITIALEMENT optionnelle, mais qu’elle ne le reste pas car cette nouvelle technologie tend à changer la société de façon à ce qu’il devienne difficile ou impossible pour un individu de se passer de cette technologie. Ceci s’applique aussi à la technologie du contrôle humain. Dans un système où la majorité des enfants sont programmés pour se passionner pour leurs études, un parent sera obligé de faire passer son enfant par un tel chemin, parce qu’il ne peut faire autrement, sans quoi, son enfant deviendra, par comparaison, un ignorant et, à terme, un chômeur. Ou supposons qu’on trouve un moyen de réduire le stress dont souffrent la plupart des gens, et ce sans effets in- désirables. Si la majorité se soumet au traitement, le niveau général de stress s’en trouvera effectivement amoindri et le système pourra relever le niveau de stress induit en conséquence. En fait, un moyen de réduction du stress existe déjà : le divertissement de masse. Son utilisation est « optionnelle » : aucune loi ne nous oblige à regarder la télévision, écouter la radio ou lire les magazines. Mais le divertissement de masse est un moyen de réduire le stress et de s’évader dont beaucoup sont devenus dépendants. Tout le monde se plaint de la nullité de la télévision, mais presque tout le monde la regarde. Quelques uns se sont débarrassés de l’accoutumance à la télévision, mais ils sont rares ceux qui par- viennent à vivre aujourd’hui sans user d’AUCUNE forme du divertissement de masse (jusqu’à récemment, la plupart des gens se satisfaisaient de ce qu’ils trouvaient dans leur entourage proche). Sans l’industrie du spectacle, le système n’aurait pas été capable de nous contraindre à un tel stress que celui que nous subissons. 

         En supposant que la société techno-industrielle survive, il est hautement probable que la technologie acquerra un contrôle presque absolu sur le comportement humain. Il a été établi, sans le moindre doute, que la pensée et le comportement humain ont un fondement majoritairement biologique. Comme l’ont démontré de nombreuses expériences, des sentiments comme la colère, le plaisir, la faim et la peur peuvent être activées ou désactivées grâce à des stimulus électriques sur les partie s appropriées du cerveau. De même pour la mémoire. Des 21 drogues peuvent provoquer des hallucinations ou simplement changer l’humeur. Il peut exister ou non une âme immatérielle, mais il est clair qu’elle a moins de force que les mécanismes biologiques. Si ce n’était pas le cas, les chercheurs n’arriveraient pas si facilement à contrôler le s pensées et comportements humains par des moyens chimiques ou électriques. 

         Il est probable qu’il sera difficile de placer des électrodes dans la tête des gens de façon à pouvoir les contrôler. Mais le fait que les sentiments et pensées humaines soient si ouvertes aux interventions biologiques montre que le problème du contrôle de l’humain relève essentiellement du domaine technologique ; un « simple » problème de neurones, d’hormones, et de molécules complexes ; le genre de problème parfaitement solvable de manière scientifique. En gardant en tête cette obsession de notre société pour le contrôle social, on peut pronostiquer sans le moindre risque que de grandes avancées dans ce domaine ne vont pas tarder à être faites. 

         Est-ce que la résistance populaire empêchera le contrôle technologique du comportement humain ? Ce serait le cas si l’on tentait d’imposer un tel contrôle d’un coup. Mais comme ce dernier s’insinuera progressivement, il n’y aura aucune résistance au bout du compte. 

         A ceux qui pensent que tout cela relève de la science-fiction, nous ferons remarquer que la science- fiction d’hier est devenue la réalité d’aujourd’hui. La révolution industrielle a complètement modifié l’environnement et le mode de vie de l’homme, et comme on peut s’attendre à ce que la technologie soit appliquée au corps et à l’esprit humain, l’homme lui-même sera aussi radicalement modifié que l’ont été son environnement et son mode de vie. 

    Théodore Kaczynski, La société industrielle et son avenir

    http://www.oragesdacier.info/2014/12/le-controle-du-comportement-humain-dans.html

  • Robotisation : une étape importante franchie avec un homme à bras mécaniques

    Aux Etats-Unis (Colorado), un homme a marqué l’histoire, au « laboratoire de physique appliquée de l’université John Hopkins », quand il est devenu le premier amputé des deux bras (au niveau des épaules) à porter et manier simultanément deux « prothèses modulaires ».

    Plus notable, Lee Baugh, qui avait perdu les deux bras dans un accident électrique il y a 40 ans, parvenait il y a quelques semaines à faire fonctionner le système en pensant simplement à bouger ses membres, pouvant effectuer des tâches diverses.

    (en anglais mais les images sont éloquentes)

    http://www.contre-info.com/

  • Pourquoi nous manifestons contre le centre de recherches en nanotechnologies Minatec

    Le 1er juin 2006, l’inauguration de Minatec, premier centre de recherche européen en matière de nanotechnologies, a été le théâtre d’importantes manifestations et actions (violemment réprimées par la police), visant à combattre l’établissement d’un centre pourvoyeur de « nécrotechnologies » en plein cœur de l’agglomération grenobloise. Dans toute la France, une campagne d’information et de mobilisation avait précédé le contre-rassemblement. 

    Contre l’invasion des mouchards électroniques 

    Puces à radio-fréquence lisibles à distance (RFID) dans tous les objets quotidiens et les papiers d’identité, sous la peau des animaux et des hommes ; micro-capteurs disséminés dans l’environnement et sur les personnes ; poussières de surveillance (« smart dust ») ; capteurs biométriques ; caméras « intelligentes » : ces outils de surveillance sont en grande partie conçus dans les laboratoires grenoblois. Bientôt, nous ne pourrons plus faire un pas, dire un mot, acheter un produit sans être tracés et fichés. Un monde totalitaire où l’idée même de contestation sera obsolète. 

    Nous ne voulons ni des OGM ni des OAM (organismes atomiquement modifiés) 

    Après les manipulations génétiques, les manipulations atomiques : les nanotechnologies s’attaquent à notre alimentation et à l’agriculture. Des chercheurs utilisent les nanoparticules pour introduire de l’ADN étranger dans les cellules de végétaux et produire des protéines aux caractéristiques nouvelles. Les agriculteurs seront bientôt contraints d’utiliser pesticides nano-encapsulés, nanoparticules vétérinaires, et de pucer leurs animaux. On sait pourtant produire de la nourriture saine avec des méthodes simples. L’industrie une fois de plus s’emploie à nous l’interdire. 

    Nous refusons la gadgetterie électronique 

    Outre les nanomatériaux et les nanoparticules, l’industrie compte sur les « objets communicants » pour doper ses ventes. Stylos, frigos, vêtements, électroménager, téléphones : tous les objets seront connectés. On appelle ça « l’intelligence ambiante ». Un concept marketing pour nous faire consommer toujours plus de gadgets inutiles, polluants à fabriquer et à éliminer. Vous n’en avez pas besoin ? Si, répondent les « sociologues des usages » de l’IDEAs Lab à Minatec, payés pour nous faire gober la pacotille nano-fashion. 

    Contre les nanoparticules, « amiante bis » 

    Faites inhaler des nanotubes de carbone à des rats : leurs poumons ressemblent à ceux des victimes de l’amiante. Faites nager des perches dans un bain de fullerènes : elles développent de multiples anomalies cellulaires. Les nanoparticules sont déjà dans les crèmes solaires, les verres autonettoyants ou certains pneus. Des toxicologues ont montré que leur petite taille leur permet de circuler partout dans le corps, le sang ou la barrière de protection du cerveau. A votre avis, pourquoi les assureurs refusent-ils d’assurer les risques sanitaires et environnementaux des nano ? 

    Nous refusons (aussi) les armes du futur 

    Les nanotechnologies servent aussi à faire la guerre. La Délégation générale pour l’armement a signé un accord avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui lui donne accès aux dernières avancées de Minatec, lui permet de choisir des sujets de thèse et d’orienter les recherches. Déjà, les chercheurs conçoivent obus « intelligents », microdones, textiles camoufleurs et communicants, capteurs chimiques et biologiques, micro-sources d’énergie, armes à visée infrarouge, micro-capsules pour produits toxiques, exosquelettes, et autres outils de la mort. 

    Nous ne voulons pas de l’homme-machine 

    Nous refusons le projet des « technologies convergentes » (biotech, nanotech, informatique et sciences cognitives) qui consiste à créer une race d’hommes « amélioré » à l’aide d’implants et de prothèses électroniques, et qui aboutira beaucoup plus sûrement à l’automatisation de l’espèce humaine : des robots. 

    Nous refusons la dictature du système technicien 

    « Les nanotechnologies vont révolutionner nos vies », promettent chercheurs et industriels, comme ils l’ont déjà fait pour les OGM et le nucléaire. Investissements, infrastructures, contrats, chercheurs, tout est en place pour la révolution. Une fois les décisions prises, à Paris comme à Grenoble, ont lieu de vastes débats démocratiques pour parler au grand public d’expertise et de gestion des risques : « Nanotechnologies : quels enjeux ? » à la Cité des sciences, cycle de conférences à la cité universitaires, etc. Au fond, quoi de plus efficace que la politique du fait accompli ? 

    Des opposants de Grenoble et d’ailleurs aux nanotechnologies

    http://www.oragesdacier.info/