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social - Page 276

  • « Les Gilets jaunes ont rendu visible la partie la plus française de la France »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh Info, dans lequel il évoque la révolte des Gilets jaunes et le "débat" lancé par Emmanuel Macron et fait un tour d'horizon de l'actualité... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ?(Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

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    Alain de Benoist : « Les Gilets jaunes ont rendu visible la partie la plus française de la France »

    Breizh-info.com : Tout d’abord en France, le mouvement des Gilets jaunes se poursuit, tandis que s’annonce un grand débat national qui semble n’intéresser personne. Où va-ton ?

    Alain de Benoist : Que le mouvement des Gilets jaunes se poursuive encore et que plus de la moitié des Français souhaitent voir ce mouvement se poursuivre est déjà un événement extraordinaire. Je m’en réjouis, bien sûr. Après une période d’inquiétude, les médias se plaignent maintenant d’avoir fait l’objet de « violences » sans se s’interroger un seul instant sur les raisons de leur discrédit. Le chef de l’État écrit des lettres et organise un « grand débat » dont on sait d’avance qu’il ne répondra pas aux attentes essentielles des Gilets jaunes. Tout cela serait risible, si cela ne relevait pas d’un mépris de classe qui s’avère apparemment indéracinable. Cela dit, il est vain de se demander sur quoi le mouvement peut déboucher.

    Il a déjà débouché sur ce qui faisait sa raison d’être : rendre visible la partie la plus française de la France. Pour le reste, les causes n’ayant pas changé, il faut s’attendre à un nouvel épisode dans l’ordre des conséquences. C’est la raison pour laquelle j’ai parlé de « répétition générale ».

    Breizh-info.com : La question cruciale de l’immigration est reléguée au second plan, y compris par les meneurs des Gilets jaunes (alors que sur certains ronds-points, elle est très présente). N’est-ce pas pourtant la préoccupation principale ?

    Alain de Benoist : C’est en effet une préoccupation dont on sait très bien qu’elle est présente à l’esprit des Gilets jaunes (et c’est un euphémisme). Mon hypothèse est qu’ils ont très bien compris qu’en mettant ce problème en avant, ils auraient donné des raisons supplémentaires de les diffamer à ceux qui les détestent, ce qui aurait permis de faire l’impasse sur leurs autres revendications. N’oubliez pas que, lorsque des Gilets jaunes ont découvert des migrants clandestins dans un camion qu’ils contrôlaient, et qu’ils les ont remis à la police, cela a suffi à déclencher contre eux une plainte de la CGT des Douanes (!). L’explication vaut ce qu’elle vaut, mais on ne peut oublier qu’il n’y a populisme que lorsque l’insécurité culturelle (l’immigration) s’ajoute à l’insécurité sociale (le pouvoir d’achat).

    Or, ce sont les classes populaires et la fraction inférieure des classes moyennes qui sont le plus victimes de cette double insécurité Si le référendum d’initiative populaire (ou « citoyenne ») était adopté, les choses pourraient devenir beaucoup plus claires, mais on sait bien qu’il y a toutes chances pour que les pouvoirs publics s’arrangent pour exclure l’immigration des questions qu’il serait possible de poser.

    Breizh-info.com : Vous avez vivement critiqué le programme de Jair Bolsonaro au Brésil. Pourquoi ? 

    Alain de Benoist : Indépendamment du fait que l’homme m’est profondément antipathique, la réponse est simple : j’ai critiqué le programme de Jaïr Bolsonaro parce que c’est un programme libéral (et même ultralibéral) et que je suis un adversaire du libéralisme.

    Breizh-info.com Par ailleurs, un mot sur l’arrestation de Battisti ?

    Alain de Benoist : Je vais sans doute encore choquer quelques bons esprits, mais je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de l’arrestation de Cesare Battisti. Les faits qui lui sont reprochés sont vieux de quarante ans et s’inscrivent dans le cadre d’un contexte politique (les « années de plomb ») qui est aujourd’hui révolu. En pareil cas, je suis partisan de l’amnistie. Carl Schmitt, qui a écrit de très belles pages sur ce sujet, a maintes fois rappelé que, par opposition à la loi du talion qui ne veut jamais rien oublier, l’amnistie est l’une des formes les plus civilisées de la pensée et de la pratique judiciaires en Europe. C’est aussi mon avis.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 17 janvier 2019)

    http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2019/01/17/les-gilets-jaunes-ont-rendu-visible-la-partie-la-plus-franc-6121445.html

  • Comment en est-on arrivé là?

    rodin-le-penseur.jpgL’acte X samedi de la mobilisation des Gilets Jaunes a démontré que la contestation ne s’essouffle pas, malgré les tensions entretenues, suscitées par le gouvernement, l’usage disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques - il s’agit d’empêcher toute empathie, de creuser un fossé entre manifestants et membres des forces de l’ordre qui partagent le même quotidien, les mêmes problèmes  que les GJ - et les tentatives habituelles de l’extrême gauche, des casseurs,  des antifas, de phagocyter, de pourrir les rassemblements. Lassitude des Français devant cette crise qui se prolonge? Effet du lancement du Grand Débat? Le dernier baromètre Ifop pour le JDD, indique que la popularité du président de la République gagne 4 points par rapport au mois de décembre (27% d’opinion favorable). M Macron parviendrait à remobiliser à partir de son noyau dur mais pourra-t-il, à un étiage aussi bas, imposer aux Français son programme de gouvernement… qu’apparemment nos compatriotes n’avaient pas lu avant de se rendre aux urnes lors du second tour de la présidentielle? « Si l’essentiel des sondages montrent un regain de popularité d’Emmanuel Macron, tous insistent aussi sur le fait qu’il reste un niveau historiquement bas. D’après le JDD, janvier est le cinquième mois consécutif où les insatisfaits de sa politique dépassent les 70%

    Les Affaires contribuent bien évidemment fortement à délégitimer la classe politicienne, alimentent la défiance, le rejet des élites. Dans le cadre de la vente du pôle énergie d’Alstom à l’américain General Electric (GE), rapporte Le Monde, «le parquet de Paris a été saisi jeudi 17 janvier, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, par le député (LR) d’Eure-et-Loir Olivier Marleix, ancien président de la commission d’enquête parlementaire créée fin octobre 2017 sur  les décisions de l’Etat en matière de politique industrielle (…). Olivier Marleix s’interroge sur deux points. D’abord l’absence de poursuites pénales contre Alstom en France alors que l’entreprise a reconnu des faits de corruption dans plusieurs pays entre 2000 et 2011. Puis, il émet l’hypothèse, dans le cadre de la vente de la branche énergie d’Alstom à GE, d’un possible  pacte de corruption  (c’est le terme qu’il emploie), au bénéfice du ministre de l’économie en poste lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014, Emmanuel Macron

    Une affaire autrement plus sensible et potentiellement dévastatrice que celle d‘Alexandre Benalla, qui a cependant valeur de symbole des dérives de la macronie pour  beaucoup de nos compatriotes. Ce proche du président a été  mis en examen cette fin de semaine pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle… » En l’espèce pour l’utilisation de  passeports diplomatiques pour rencontrer des dirigeants africains, après qu’il ait été officiellement écarté de l’Elysée.

    Mercredi indique l’Afp, c’est Claude Guéant, l’ex ministre de l’Intérieur (au bilan très médiocre) et ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy qui a été condamné par la cour de cassation (qui a rejeté son pourvoi), à «deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis et mise à l’épreuve, prononcée le 23 janvier 2017 par la cour d’appel de Paris. » Dans cette affaire de détournement de fonds publics, il avait aussi été condamné à 75 000 euros d’amende et à une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans. Cette condamnation intervient dans le cadre de l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur (…). La procédure vise un montant global de 210 000 €, soit 10 000 € par mois remis entre 2002 et 2004 par Michel Gaudin à Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre. Ce dernier en a gardé la moitié et a reversé le solde à trois de ses collaborateurs, Michel Camux, Daniel Canepa et Gérard Moisselin (…).» Mais M. Guéant, connu pour son hostilité sans finesse, hargneuse, virulente à l’endroit de l’opposition nationale, « n’ira pas forcément derrière les barreaux.» «Comme les peines inférieures à deux ans de prison ferme sont le plus souvent aménageables, Claude Guéant sera convoqué par un juge d’application des peines (…) . «Restera plusieurs aménagements possibles. « La semi-liberté, c’est-à-dire dehors en journée, en cellule la nuit, mais c’est hautement improbable, ou bien le bracelet électronique », détaillait en 2017 au Parisien un magistrat spécialisé. Claude Guéant pourra aussi invoquer son âge (74 ans) et solliciter  une libération conditionnelle  dont peuvent bénéficier les condamnés de plus de 70 ans.»

    Alain Soral lui n’en a que soixante et a été condamné jeudi à la demande la Licra et de l‘UEJF à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobigny pour injure et provocation à la haine raciale. Une condamnation qui n’a pas été plébiscitée par tous ses adversaires qui redoutent que la lourdeur de la peine soit contre-productive et ne lui fasse une publicité majorative. D’autres ont insisté sur le deux poids deux mesures, comme le site Parisvox: « Chacun peut bien penser ce qu’il veut des propos du patron d’Égalité et Réconciliation, pour autant prendre un an ferme pour des propos est assez inédit. Inutile de rappeler qu’en France de nombreux délinquants aux casiers conséquents ne prennent pas autant… Ceux qui s’amusent du jugement contre l’homme au canapé rouge devraient se méfier, ce sont peut-être les prochains…  Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est vérifiable. »

    A cette aune,  la comparaison entre les propos de Soral,  ceux du rappeur Nick Conrad  et les peines demandées à leur encontre ont été mis en avant par beaucoup d’internautes sur les réseaux sociaux. Le 9 janvier, le tribunal de Paris a réclamé 5000 euros d’amende avec sursis, en attendant le jugement le 19 mars 2019,  pour incitation à la haine. Dans son clip intitulé  Pendez les blancs (PLB),  un blanc était bel et bien pendu après avoir été violenté et humilié. Les paroles du rappeur de Noisy-le-Grand d’origine camerounaise sont à l’avenant: « Je rentre dans des crèches je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands…»

    Nous le disions, ce clip qui se voulait paraît-il, par un renversement de la couleur des victimes, une dénonciation du racisme anti noir, pose en tout cas la question bien réelle de ce qui est permis de dire ou de montrer sous l’angle de la fiction. Il ne saurait être question en effet dans ce cadre d’assimiler systématiquement un auteur ou un acteur à l’histoire qu’il raconte, de les confondre avec les propos ou les turpitudes des personnages qu’ils mettent en scène… A fortiori quand l’auteur en question, au nom justement de la fiction, revendique une opposition complète entre les idées, les valeurs qui sont les siennes et le récit qu’il narre.

    Cette distanciation plaidée par les avocats de Nick Conrad  lui permettra certainement d’échapper à une lourde condamnation. De mise à distance, bien réelle, incontestable, physique et géographique celle-là,  il est aussi question  dans un tout autre domaine.  Lors du second  Grand Débat organisé vendredi par Emmanuel Macron à Souillac (Lot) en présence de 600 maires de la région Occitanie,  notre camarade Julien Sanchezmaire RN de Beaucaire (quatrième commune du Gard), n’a pas été invité à participer à ce Grand débat... Pour éviter qu’il ne pose les questions qui fâchent? Par mépris? Un peu des deux?

    Notons tout de même que Brigitte Barègesmaire LR de Montauban a dénoncé devant le président de la République les effets de l’immigration massive, « les aides sociales plus généreuses pour des étrangers que pour des citoyens»,  «le politiquement correct a fait trop de ravage; je ne peux plus me taire. Il n’y a pas d’ONG pour les Gilets Jaunes ». M. Macron a  confirmé dans sa réponse  la poursuite d’une politique migratoire  massive et de préférence étrangère : «L’accueil et l’hébergement sont inconditionnels, c’est un vrai investissement de l’Etat, il a encore augmenté, c’est environ 2 Milliards d’euros… » Mme Barèges dit vrai, seule la préférence nationale, l’expulsion des clandestins, l’inversion des flux migratoires pourraient faire cesser cette situation alarmante.  Mais le courant politique  auquel  elle appartient, même quand il proclamait comme feu la plateforme de gouvernement RPR-UDF en 1986, qu’il  prendrait résolument  le problème à bras le corps, s’en est toujours soigneusement abstenu  une fois au pouvoir. Et  pour ce qui concerne le quinquennat Sarkozy,  il se signala   par un immigrationnisme délirant,  mais nous n’apprenons  certainement rien à Mme Barèges.

    Alors oui,  dans cette France qui se cabre contre un système à bout de souffle, un vent favorable semble souffler dans les voiles du Rassemblement national. Le politologue-commenteur-essayiste-journaliste Alain Duhamel le déplore sur son fil twitter et partout où on lui donne la parole: «après vingt mois de présidence d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen a consolidé son statut de principal opposant. Elle devient le challenger quasi officiel du chef de l’Etat.» «Marine Le Pen, le Rassemblement National et l’extrême-droite sont plus forts qu’ils n’ont jamais été sous la Ve République, qui n’ont jamais été depuis la fin du Second Empire, et que l’extrême-droite n’a jamais été depuis que le suffrage universel existe en France

    Dans une chronique publiée le 9 janvier dans Libération, M. Duhamel évoquait même un  triomphe de la haine:  «Depuis des décennies, l’extrême droite semait la haine contre la gauche, contre les immigrés, contre toutes les minorités d’ailleurs, contre les élites bien sûr, contre les gouvernements quelle que soit leur couleur. Pour la première fois depuis des décennies, la haine domine l’opinion. Le clan Le Pen a inoculé la haine politique dans l’esprit des Français.» 

    Affaires, corruption, perte du sens commun, déni du réel, incapacité des grands partis à enrayer la spirale du déclin, fuite en avant euromondialiste… Le vent de fronde qui souffle sur la France a des raisons parfaitement, tangibles, concrètes, cohérentes affirme Bruno Gollnisch. Idéalement, c’est par le vote que nos compatriotes pourront tourner la page de décennies de politiques anti nationales dont les catégories populaires et désormais les classes moyennes sont les victimes. Il est tout de même extraordinaire, mirobolant, et surtout inquiétant  que ce désir  bien humain de transmettre  à ses enfants,  aux générations futures un patrimoine, une identité,  une Histoire, une souveraineté, toutes choses  construites de hautes luttes, dans l’adversité,  par les sacrifices, les efforts patients de nos ancêtres, soit  assimilé par nos dirigeants et  leurs  relais à  de la Haine. Comment nos élites, dont M. Duhamel est une voix autorisée, en sont arrivées  là?

  • Pourquoi ce mépris pour ces « gens en difficulté » qui déconnent ?

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    Le Président Macron multiplie les petites phrases acides contre les gueux (dans le langage technocratique parisien, on dit « les gens en situation de difficulté »), qui semblent être non pas exactement sa cible préférée mais sa cible unique. Encore récemment, il a dénoncé ceux qui, parmi cette frange de la population, « déconnent », sans préciser exactement ce qui fait qu’un pauvre déconne et ce qui le distingue du pauvre qui ne déconne pas. Malheureusement, chez ceux qui dénoncent à juste titre le mépris de Macron pour la piétaille, il manque une analyse politique et philosophique capable d’expliquer comment un groupe de nantis en est arrivé à tellement assumer ce mépris qu’il ne se cache même plus pour l’exprimer ouvertement. Dire simplement « Macron stigmatise les pauvres » ne sera jamais une objection suffisante. Il faut dire pourquoi, chercher les raisons profondes.

    Macron est absolument un républicain moderniste dans l’âme, un enfant de la Révolution égalitariste, la création chimiquement pure d’un modèle philosophique qui, de s’être trop abreuvé d’idées sur l’égalité, a fini par croire réellement que tous les hommes sont égaux, c’est-à-dire capables, tous, sans exception, de la même manière et pour les mêmes raisons, d’atteindre les mêmes objectifs, de s’extirper des mêmes problèmes, à la condition formelle d’avoir la volonté de le faire. Non, le Président Macron et son armada d’énarques biberonnés d’argent public ne sont pas « contre la République » ni « contre la démocratie » lorsqu’ils reprochent aux pauvres de n’être pas riches, aux faibles de n’être pas forts ; ils sont, au contraire, absolument républicains et totalement démocrates.

    Puis la République et la démocratie sont consubstantielles à l’idée égalitariste, qui est l’idée selon laquelle chaque individu est égal à n’importe qui d’autre, soit exactement le terreau philosophique à partir duquel il est possible de reprocher à « ceux qui sont en situation de difficulté » d’être responsables de leur sort et coupables de leur malheur, puisque s’ils avaient voulu réussir dans la vie, dans la mesure où du point de vue égalitariste ils disposent des mêmes potentiels humains d’y parvenir que les autres, précisément ils y seraient parvenus. Dans l’univers mental égalitariste, il n’y a pas de gueux qui ne puissent s’affranchir : il ne peut y avoir que des assistés, des fainéants et des démissionnaires. Et ceux-là, nous pouvons les mépriser et les insulter sans avoir le sentiment d’enfreindre les règles élémentaires de la compassion, de l’humanité et de la charité.

    Notre erreur collective est de tout miser sur l’État, de placer nos destins entre les mains de technocrates pour qui le peuple est une statistique et la souffrance une variable d’ajustement. L’urgence est de remettre sur pieds les réseaux de solidarité détruits par l’hyper-structure républicaine : la vie locale, la commune, la paroisse, la famille. Citons la grande Simone Weil pour conclure : « Tant qu’il y aura du malheur dans la vie sociale, tant que l’aumône légale ou privée et le châtiment seront inévitables, la séparation entre les institutions civiles et la vie religieuse sera un crime. »

    Jonathan Sturel

    http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-ce-mepris-pour-ces-gens-en-difficulte-qui-deconnent/

  • Acte X : encore une video choquante d’agression par un policier

    Un policier assomme d’un coup de matraque derrière la tête un manifestant déjà arrêté et n’opposant pas de résistance :
    On rappellera qu’il y a quelques jours le sinistre Christophe Castaner affirmait n’avoir « jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant (…) ou un journaliste », alors que tout le monde constate (policiers compris) que certains policiers excités par les incitations haineuses et la protection du gouvernement s’en donnent à cœur joie.

    D’autres videos qui avaient déjà circulé sur internet ont été rediffusées par des internautes suite aux propos honteux de ce truand, chef de la police ; en voici certaines :
    Lire et voir les videos sur Contreinfo

  • 1968-2018 : les gilets jaunes… l’insurrection citoyenne

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    La France que l’on croyait résignée, condamnée à se taire et à payer toujours plus, dont les revenus et les salaires vont au fil des ans en se détériorant – « ce sont quarante années de malaise qui resurgissent » a reconnu, faussement contrit, Emmanuel Macron le 10 décembre 2018 – cette France que d’aucuns disaient bovinisée, s’est finalement réveillée ! Ceci au grand dam des nantis et des bobos, héritiers et profiteurs de la Révolution sociétale de 1968, qui porta une coalition socialo-communiste au pouvoir en mai 1981. S’ensuivirent 40 années d’endettement, de désindustrialisation, de chômage, de mondialisation et de paupérisation rampante.

    Or le fleuve de la colère populaire a débordé. Il commence à s’étendre hors de nos frontières et ne semble pas prêt de regagner son lit. Ceci malgré les injonctions anxieuses d’un pouvoir qui noie son désarroi dans des torrents de paroles vaines… sans pour autant parvenir à restaurer l’ombre d’une esquisse de consensus national. Le régime, semble-t-il, s’est en effet définitivement bel et bien fracassé sur le mur de la confiance perdue.

    Parce que le Grand débat – un grand déballage de platitudes et d’enfumages – lancé à coup de grosses caisses médiatiques, peut-il ressouder une fracture sociétale aujourd’hui béante ? Un débat d’ailleurs honteusement encadré, canalisé, orienté. Dans lequel sont interdites les questions qui fâchent. Celles qui, a priori, feraient sens mais qui partout font l’objet d’une stupéfiante omerta ! Comme si l’immigration sauvage dont la France et l’Europe subissent les assauts répétés était hors-sujet ? C’est oublier un peu vite les dizaines de milliards ponctionnés sur les revenus des classes moyennes (celles dont le travail est imposé), ou l’effondrement du niveau scolaire et la case prison débordante de brillants startupers. Ajoutons l’effondrement démographique et moral, en raisons de ces avancées sociétales inscrites dans le marbre de la Loi et réputées irréversibles jusqu’à la fin des temps.

    Mais de quelles lois s’agit-il ? Les textes votés par des minorités dérisoires à l’issue de processus électoraux dont la légitimité démocratique et l’honnêteté resteraient à démontrer ? Cette démocratie là a été mise en place par les Enragés de 68, ceux qui, hier, récusaient la société de consommation pour mieux, à l’arrivée, prospérer sur le dos des classes laborieuses, dont l’activité est l’unique source des richesses tangibles. Classes in fine exploitées jusqu’à l’os – entre autres par le biais de la fiscalité – au profit de gens qui, effectivement, sont parvenus – mais eux seuls – à jouir sans entrave ni temps mort au sommet d’une société dure et intransigeante aux « gens qui ne sont rien » ainsi désignés par le sieur Macron ou aux « sans dents » de M. Hollande. Parce qu’à gauche, pour l’internationalisme cosmopolitiste, le mépris de classe, d’une présidence à l’autre, demeure radicalement inchangé.

    Ces questions lancinantes, au-delà des fins de mois aux patates, sont à n’en pas douter le terreau, le non-dit majeur, le signifiant-maître de l’actuelle révolte de la France périphérique et enracinée. Une France qui décidément ne supporte plus l’État jacobin hyper centralisé, surtout depuis ses délocalisations à Bruxelles et à New York, siège des Nations Unies où s’édifie l’architecture d’une très anxiogène Gouvernance mondiale. Les forces vives de la Nation ont été ainsi épuisées par quarante ans de libéral-socialisme parasitaire.

    Aussi la rébellion antisystème des Gilets jaunes est-elle à la fois prise de conscience et sursaut vital… La manifestation d’un instinct de conservation encore présent dans un peuple, qui renâcle à périr sous le poids d’une bureaucratie de moins européenne et de plus mondialiste, sous la férule d’une idéologie aussi politiquement correcte que mortifère.

    Jean-Michel Vernochet

    http://www.bvoltaire.fr/1968-2018-les-gilets-jaunes-linsurrection-citoyenne/

  • 2010-2017 : les entreprises du CAC 40 ont fait plus de bénéfices mais ont payé moins d’impôts

    Dans un rapport diffusé ce dimanche et qui analyse les chiffres des entreprises cotées au CAC 40, Attac (l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) ainsi que l’Observatoire des multinationales dressent un sombre bilan de la période 2010-2017.

    Durant ces années, en prenant en compte la totalité de ces entreprises, les bénéfices sont en hausse de 9,3 %. Les sommes versées aux actionnaires ont augmenté de 44 % alors que le montant des impôts payés a reculé de 6,4 %. Les emplois en France ont, eux, reculé de 20 %. Attac juge « désastreux pour la société et la planète » l’impact des sociétés du CAC 40.

    Dans ces entreprises qui représentent 1 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit environ la moitié du produit intérieur brut de la France, 2018 a été une année record pour les actionnaires. Ils ont perçu un total de 57,4 milliards d’euros. Plus de 60 % des profits des entreprises du CAC 40 leur reviennent donc. […]

    Le Parisien

    http://www.fdesouche.com/1144427-les-entreprises-du-cac-40-ont-fait-plus-de-benefices-mais-ont-paye-moins-dimpots

  • La liberté selon Macron ? Une imposture

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    Par Camille Galic, journaliste, essayiste ♦ En hors-d’œuvre à son déplacement du 15 janvier dans l’Eure pour y lancer le « grand débat national participatif », le chef de l’Etat avait deux jours plus tôt posté sur internet sa « Lettre aux Français ». Une épître dont il semble si satisfait qu’il a décidé de la faire distribuer par La Poste à tous ses chers compatriotes. Dans cette lettre et dans ses propos récents, Emmanuel Macron n’hésite pas à brandir l’étendard de la liberté. Des déclarations osées quand on analyse froidement l’état des libertés en France…

    Lieux communs, vœux pieux et mensonge

    Car la fameuse lettre élyséenne fourmille de lieux communs que n’aurait pas désavoués M. Homais (« La France n’est pas un pays comme les autres »… « La citoyenneté, c’est aussi le fait de vivre ensemble »), de phrases creuses (« Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ? »… « Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus les transformations seront douloureuses ») et de vœux pieux (« Il faut mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine »… « La laïcité est la valeur primordiale […] Elle est synonyme de liberté parce qu’elle permet à chacun de vivre selon ses choix », etc.)

    Mais la missive contient aussi un certain nombre de mensonges éhontés, tel celui-ci : « […] la France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. C’est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d’opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie. »

    Censure à tous les étages

    L’une des plus libres alors que, pour obéir aux lobbies, ses gouvernants l’ont ligotée au cours du dernier demi-siècle dans un lacis de textes plus coercitifs les uns que les autres ? Si la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme dans ses articles 10 et 11 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions » et que « la libre communication des pensées et des opinions [étant] un des droits les plus précieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement », plus de quatre cents lois et articles des Codes pénal et civil grignotent ces beaux principes, ainsi d’ailleurs que la loi sur la Liberté de la presse (1881), dont le franc-parler s’est réduit comme peau de chagrin au nom de la lutte contre un racisme plus fantasmé que réel (loi Pleven 1972 du 1er janvier 1972, loi Lellouche du 24 février 2003 aggravant les peines prévues par la loi précédente et loi Perben II accroissant les prérogatives du Parquet). A ces textes déjà si répressifs s’ajoutent les lois mémorielles (lois Gayssot du 13 juillet 1990 contre toute contestation ou banalisation de l’Holocauste, loi Taubira du 21 mai 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité et donc interdisant de fait toute recherche historique). En outre, la loi contre l’homophobie du 27 mai 2008 prohibe toute injure réputée homophobe et toute discrimination dans l’emploi, le logement, l’éducation, le service public ou l’accès aux biens et aux services.

    Faut-il rappeler les sanctions auxquels s’exposent ceux qui outrepasseraient ces lois draconiennes ? Trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, ou cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € quand le délit est « commis dans un lieu accueillant du public ou par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Les magistrats, si souvent de gauche, sondant en outre les reins et les cœurs pour alléguer, selon la personnalité et l’appartenance politique du coupable, que s’il n’y a pas eu délit dans l’expression, le délit d’intention était avéré. Ainsi, Jean-Marie Le Pen fut très lourdement condamné pour avoir déclaré qu’en France, « l’occupation allemande ne fut pas particulièrement inhumaine » (Rivarol du 7 janvier 2005) alors que personne ne tint rigueur à l’icône des bien-pensants, Stéphane Hessel d’avoir soutenu en  janvier 2011 dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung que « la politique d’occupation allemande […] était une politique relativement inoffensive ». Cherchez l’erreur.

    La France bâillonnée : la preuve par LIBERTEX

    Lors du 4e Forum de la dissidence organisé le 17 novembre dernier par Polémia, cette fois « Face à la censure » bâillonnant tous ceux qui veulent réagir à la décadence et à la submersion de notre pays et où Eric Zemmour et Jean-Yves Le Gallou se rejoignirent pour estimer que « la priorité, c’est d’abolir les lois liberticides », fut rendu public l’indice LIBERTEX 2018.

    Un état des lieux élaboré avec rigueur à partir de multiples sources d’information en France et à l’étranger et la prise en compte de différents facteurs (indépendance de la justice, accès à l’information, pressions politiques sur les contenus médiatiques et sur les applications de discussions instantanées, censure sur Twitter et sur Facebook, lois contre les propos réputés haineux et, tout récemment, contre les prétendues fausses nouvelles en période électorale). Comme on le voit, si les Etats-Unis, le Danemark et le Royaume-Uni occupent le podium en matière de liberté d’expression, le pays des Droits de l’homme doit se contenter d’une très modeste 7ème place, derrière la Hongrie et la Russie « illibérales » auxquelles notre président ose pourtant donner des leçons de démocratie.  N’aurait-on jamais entendu parler de LIBERTEX à l’Elysée ?

    Apparemment non puisque le 15 janvier, à Grand Bourgtheroulde où avait choisi de s’adresser aux maires de l’Eure, les Gilets jaunes furent pris en photo par les gendarmes aux fins de fichage et sommés d’enlever leur emblématique signe de ralliement « sous peine de 135 euros d’amende ». Ce qui n’empêcha d’ailleurs pas l’illustre visiteur de proclamer : « Pour moi, il n’y a pas de questions interdites, pas de tabous. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre. »

    Certes, mais au prix de quelles amendes, de quelle privation de liberté ? Et quel avenir professionnel pour la chanteuse Marguerite aussitôt taxée d’antisémitisme, et bien sûr vouée aux gémonies, pour avoir simplement évoqué dans une chanson dédiée aux Gilets jaunes un fait avéré, le passage d’Emmanuel Macron à la banque Rothschild ?

    Camille Galic 17/01/2019

    Crédit photo : Estonian Presidency [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/la-liberte-selon-macron-une-imposture/

  • [vidéo] Benjamin Cauchy : “Emmanuel Macron a menti aux Gilets Jaunes”

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    Benjamin Cauchy, l’un des trois Gilets Jaunes médiatiques, est revenu au micro de Boulevard Voltaire, sur les réponses apportées par la Macronie à la crise des Gilets Jaunes.

  • Emmanuel Macron a réussi à nous rendre méfiants envers nos policiers et nos maires : c’est grave

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    Manifestation de gilets jaunes qui se rassemblent devant la permanence du député de la circonscription en décembre. C’est bon enfant, pacifique. Il y a surtout des retraités. La police est là, épaulée par les policiers municipaux. Je m’y trouve par hasard et je prends quelques photos : un policier ouvre sa portière et me dit : « Arrêtez de filmer, ça pourrait vous coûter cher. » Je lui réponds tranquillement que ce ne sont que des photos et que je ne fais rien de répréhensible, qu’il n’y a aucune tension. Et je passe mon chemin. La scène est révélatrice de l’état d’esprit et des ordres reçus. À un tout autre niveau, les témoignages des gilets jaunes mutilés comme celui de Fiorina qui commencent à être diffusés hors de la presse alternative vont accroître le doute et les interrogations sur la stratégie de maintien de l’ordre qui a abouti à ces violences policières inédites.

    Le pouvoir menacé, en décidant de mener une répression qui semble disproportionnée contre les gilets jaunes, s’est raccroché à la police. Il l’a, en quelque sorte, prise en otage, espérant capter à son profit la popularité dont elle jouit chez une majorité de Français. Notamment dans la France périphérique des gilets jaunes, bien plus que chez les bobos gauchisants ou dans les banlieues. On peut estimer le calcul habile. Certes, la police a montré qu’elle était une institution solide capable de voler au secours d’un pouvoir vacillant. Mais elle risque aussi de perdre une part de sa popularité et de susciter la méfiance de ceux qui, spontanément, la soutenaient. Elle n’a certainement pas gagné au change.

    C’est un peu la même opération qui se produit avec les maires lors de ce deuxième débat entre Emmanuel Macron et les édiles macron-compatibles de Normandie et d’Occitanie. Les maires sont les élus les plus populaires pour les Français qui les considèrent comme les plus proches de leurs préoccupations. Dans les petites communes, ils étaient souvent gilets jaunes dans l’âme. Mais voilà que les Français médusés les observent poser sagement leurs questions au Président, vanter leur bilan comme s’ils étaient en campagne, saluer le rôle de l’État, remercier la région Occitanie, rire avec lui. Et, bien sûr, éviter les sujets qui fâchent. Complaisance. Connivence. Osmose. Robert Ménard et Julien Sanchez, maires interdits de débat, ont dénoncé ces mauvaises manières.

    Emmanuel Macron est allé chercher un peu de lumière et de légitimité auprès de deux rares institutions qui en avaient encore, en les instrumentalisant. Il y regagnera peut-être quelques points de popularité. Mais il leur aura inoculé une part de la défiance qu’il suscite. Notre démocratie, déjà affaiblie, n’avait pas besoin de cela. Cela ne portera peut-être pas à conséquence immédiatement. Mais ce mouvement des gilets jaunes qui vient de loin et qui n’est pas terminé deux mois après son explosion pourrait avoir des effets à moyen et long terme. Dans d’autres mouvements sociaux pour la police. Et aux municipales de 2020 pour les maires ?

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-a-reussi-a-nous-rendre-mefiants-envers-nos-policiers-et-nos-maires-cest-grave/