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social - Page 453

  • La colère, ma colère...

    Les chômeurs ne manifestent pas, en particulier quand le chômage atteint le taux élevé qui est le sien aujourd’hui dans notre pays, et les ouvriers, menacés de perdre à leur tour un emploi qui apparaît de plus en plus fragile dans la société désindustrialisée qui est la nôtre, préfèrent faire le dos rond, acceptant sans entrain une dégradation de leurs conditions de travail qui vaut toujours mieux, selon eux, que l’absence de travail… Triste constat !

    Et pendant ce temps-là, les économistes, penchés sur leurs statistiques et perchés sur leurs certitudes, nous déclarent que, ça y est, l’Union européenne est sur la bonne voie, que les pays du sud de l’Europe retrouvent de la croissance (sauf l’Italie…), et que la crise de la zone euro n’est plus qu’un souvenir à enterrer bien vite dans quelques manuels d’histoire économique !

    En entendant de tels propos qui encombrent les antennes des radios économiques, il m’arrive de serrer les poings, de rage, en attendant d’en lever un, bien haut vers le ciel, ou de rêver de l’envoyer dans la figure de quelque bonimenteur nous déclarant qu’avec lui, on rasera gratis demain ou que son ennemi c’est la Finance quand il couche avec elle, au vu et au su de tous : s’il y a une reine de France aujourd’hui, ce n’est pas celle que le royalisme nous promet et qu’il promeut, c’est bien plutôt l’hypocrisie, et elle loge dans les palais de la République, au sein des conseils d’administration des multinationales et se pavane sur les plateaux de télévision, la bouche en cœur et le mépris en bandoulière !

     

    Il est, au fond de notre vieux pays, dans les cœurs ardents comme dans les esprits libres, dans ce pays réel et, souvent, souffrant, une sourde colère qui gronde : craignez, messieurs les politiciens oublieux de vos devoirs de politique et de la justice sociale, qu’un jour elle ne tonne, et pas seulement au fond des urnes, et qu’elle n’emporte tout quand elle se muera en tempête de désespoir, la plus violente, la plus désordonnée, la plus farouche de toutes ! En bon royaliste, je ne la souhaite pas nihiliste et dévastatrice car j’en connais, au regard de l’histoire, les torrents de boue et de haine qu’elle peut déverser : je la souhaite, au contraire, organisée, créatrice, fondatrice même, d’une nouvelle citoyenneté, d’une nouvelle Cité, et, en tant que gouvernail institutionnel, d’un nouveau régime, d’une nouvelle Monarchie, éminemment sociale sans être socialiste au sens politicien du terme.[....]

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-colere-ma-colere

  • Explosion de la fraude aux allocations chômage

    En 2013, Pôle emploi avait détecté plus de 100 millions d’euros de fraude sur l’ensemble de l’année. Si le rythme constaté à fin septembre se confirme, Pôle emploi pourrait déceler 120 millions d’euros de fraude cette année. Un record.

    Le constat est accablant. Selon un rapport que s’est procuré le quotidien Le Monde, l’année 2014 pourrait être une année record concernant la fraude à Pôle emploi. Le bilan provisoire fait état d’un montant de 90 millions de fraude détectée par l’organisme à fin septembre 2014. Il faudra donc attendre encore 3 mois pour connaître les chiffres définitifs.

    En 2013, la fraude détectée sur l’ensemble de l’année s’était établie à 100 millions d’euros. De fait, si la tendance constatée à fin septembre se poursuit, la fraude pourrait s’élever jusqu’à 120 millions d’euros. Soit en un an une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière, et de 100% par rapport à l’année 2011 durant laquelle la fraude avait atteint 62 millions d’euros. Dans le détail, le nombre d’affaires frauduleuses qui ont été détectées de janvier à septembre 2014 se chiffre à 7472, alors qu’il était de 7308 pour l’ensemble de l’année 2013.

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    http://www.contre-info.com/

  • Semaine terrible de la CGT : ne nous illusionnons pas

    Ces jours-ci, à propos de la centrale communiste, on parle surtout d'une rubrique scandaleuse. Sans toutefois se tromper quant à sa signification, on ne saurait la taire. Elle attire la curiosité, en effet, par d'étranges factures aux montants stupéfiants. Il s'agissait le 29 octobre de travaux effectués dans l'appartement en location, et, ce 26 novembre, du bureau de son secrétaire général Thierry Lepaon.

    En fait, il se dit que les devis publiés par "Le Canard enchaîné" avaient été envoyés, sous forme de lettres anonymes, à plusieurs responsables. Or, même les chiffres considérables cités ou révélés par le "grand journal satirique" sentent trop le règlement de compte pour qu'on ne s'interroge pas sur la raison de ces attaques.

    Lepaon avait été élu, on doit s'en souvenir, comme candidat de compromis entre deux factions. Bernard Thibault l'avait plus ou moins imposé au 50e congrès tenu à Toulouse en mars 2013. IL entendait à tout prix barrer la route à Éric Aubin représentant de la Fédération du Bâtiment, en lutte directe contre le phénomène des travailleurs détachés.

    Depuis la mainmise communiste sur la CGT (1943-1948) on avait assisté en l'occurrence à la première compétition ouverte. Et tout indique que la confrontation n'est pas terminée.

    Depuis son élection le nouveau Secrétaire général a multiplié les maladresses. On voit donc assez mal les choses rester en l'état. Il semble, par exemple, lors des négociations interprofessionnelles, que Lepaon ait délibérément décidé de nommer comme représentants de la centrale des chefs de file cégétistes ignorants des dossiers. Ils se sont révélés, de ce fait, incapables de formuler des propositions cohérentes en réponse à celles de la CFDT rivale et du MEDEF. Les adversaires du secrétaire général n'ont pas manqué non plus d' instrumentaliser ses prises de positions considérées comme favorables à Israël, à l'invitation du CRIF, et son appartenance à une loge normande de la franc-maçonnerie, etc.

    Parallèlement, à quelques jours des élections syndicales de la fonction publique qui se dérouleront le 4 décembre, deux événements sociaux intéressent la CGT.

    Le parisianisme dominant laisse plus ou moins de côté la liquidation ce 25 novembre du dernier quotidien régional appartenant au PCF, "La Marseillaise". Une photo montre la manifestation pour la sauvegarde de ce vieil organe communiste. Elle aurait rassemblé, d'après ses organisateurs 200 personnes, alors que ce journal employait 214 salariés dont 75 titulaires d'une carte de presse.

    Cela nous indique assez clairement le rayonnement d'une telle structure condamnée par l'évolution technique.

    Dans la même ville de Marseille le tribunal de commerce doit liquider la SNCM ce 28 octobre. On entend partout dire que cette compagnie ne souffrait pas de la CGT proprement dite mais d'un système de pillage quasi-mafieux. En réalité il s'agit du cas général de toutes les entreprises soumises à une domination cégétiste : certaines comme EDF, qui représenta longtemps le premier cash-flow industriel du pays, ont pu longtemps supporter les pratiques syndicales aux effets ruineux. Sa direction en juin s'était désistée de sa plainte contre les dirigeants du Comité central des activités sociales, qui allaient être, mollement, avec sursis, condamnés en octobre pour leurs détournements mais qui, dans la pratique, ne devront jamais restituer les fonds prélevés au profit du parti communiste, du journal "L'Humanité", etc.

    La CGT chez elle va pratiquement mettre fin en décembre à l'impression de sa bonne vieille Vie Ouvrière, remontant à 1909, devenue NVO. La "Nouvelle vie Ouvrière" devrait bientôt se réduire à un très problématique site internet dont les chiffres de connexion de l'année 2013 laissent rêveur par leur pathétique faiblesse : oscillant à peine entre 200 et 300 par mois au printemps 2013. La disparition de la NVO effleurera à peine les 24 000 abonnés soit donc 12 % des militants ou, à peine 3,5 % des adhérents. Mais cela libérera des ressources pour d'autres activités moins stériles. Car les déficits de ces journaux se révèlent tous abyssaux.

    Outre les déchirements et débats internes, la trésorerie de ces organisations, sait ne plus rien devoir attendre de la défunte Union Soviétique. Elle se voit contrainte de serrer les boulons. Or, elle le fait à ressources désormais constantes puisque provenant des subventions et non plus des cotisations.

    Car le paradoxe est le suivant : avec ses 700 000 adhérents et ses 200 000 militants, chiffres revendiqués par la direction elle-même, la CGT s'est considérablement affaiblie dans le temps. On pourrait la dire l'ombre de ce qu'elle fut en terme de menace pour la démocratie au lendemain de la seconde guerre mondiale, ou même lorsque les gauchistes en 1968 cherchaient vainement à la faire basculer dans une insurrection dont l'URSS ne voulait pas.

    On pourrait la juger en terme d'audience électorale dans le secteur privé concurrentiel, la CFDT et les autres syndicats réformistes, quoique divisés, font largement jeu égal.

    Mais sa vraie puissance demeure considérable dans le secteur public, dans les monopoles historiques, auprès des personnels à statut.

    Et, alors qu'elle paraît s'effondrer, elle continuera de contrôler le colossal budget théoriquement attribué aux "œuvres sociales d'EDF" à hauteur de 1% du chiffre d'affaires depuis la loi de 1946. Elle a pris le contrôle du comité central d'entreprise de la SNCF au lendemain de la transformation de celle-ci par Fitermann en 1982, elle s'est adjointe une petite sœur communiste. Celle-ci est devenue désormais majoritaire dans l'éducation nationale avec la FSU qui éclipsa la vieille FEN socialiste à partir de 1993, etc. Depuis le passage d'Anicet Le Pors ministre PCF de la fonction publique en 1982-1983, au statut créé par Thorez en 1946, on a adjoint ceux de deux autres "fonctions publiques", l'une dans les collectivités territoriales, l'autre dans les hôpitaux. Tout cela sans que ni le grand public ni même les observateurs et commentateurs agréés ne semblent s'en être aperçus.

    On entendra même, ces derniers temps, des représentants patronaux, dans le sillage de l'inoxydable Raymond Soubie, faire sans honte apparente, ni contradiction autorisée, l'apologie de la "grande centrale ouvrière", interlocuteur si nécessaire à la fluidité du dialogue social et aux petites répartitions entre amis. Discours stupéfiants et pratiques inquiétantes. On ne doit pas les laisser passer.

    En juin, alors que la direction d'EDF sauvait discrètement la mise de la CGT dans le cadre de son procès, Bernard Thibault devenait, pour la première fois, l'un des 14 administrateurs syndicalistes au sein de l'Organisation Internationale du Travail. Il n'a pas l'intention de s'en tenir à un rôle de potiche, et entend bien s'en servir comme plateforme pour sa version de l'altermondialisme et de la grande cause des travailleurs migrants.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Pauvreté, inégalités et privilèges

    Inégalités et pauvreté font plus que jamais recette. À l’abri de la pensée unique, les articles et les ouvrages fleurissent sur ces thèmes et il n’est pas un media qui ne veuille clamer sa compassion à grand renfort de titres racoleurs et parfois au prix des pires amalgames et raccourcis.

    Amplement imité, OXFAM n’hésite pas à dénoncer la richesse individuelle des 85 individus les plus nantis de la planète, comparée à celle (individuelle ou collective) des 3 milliards et demis des plus pauvres, omettant que les avoirs de ceux-là sont constitués pour l’essentiel d’investissements qui font vivre ou survivre ceux-ci.

    Ce sont précisément ces richesses qui financent les outils de l’économie mondiale, laquelle emploie et rémunère ceux qui participent à l’accroissement de la richesse globale de la société ; et que réduire ce mécanisme à une comparaison de revenus n’a aucun sens, sinon celui d’une stupide provocation préjudiciable à tous, à commencer par les plus démunis.

    Thomas Piketty nous fait partager ses interrogations, aux chiffres controversées, quant au meilleur niveau du partage capital-travail et Bill Gates en débat avec lui sur Internet. Dans le même temps l’INED, dans son bulletin “Population & Sociétés” traite des politiques familiales en France et en Europe et de leur évolution récente face à la crise, en ne précisant pas de quelle crise il s’agit ; économique ou démographique ?

    Les deux, auraient pu préciser les auteurs qui, faute de cela, laissent planer un doute d’autant plus étrange de la part de démographes qu’il n’est question à aucun endroit dans leur texte de démographie, alors qu’il y est question de pauvreté, comme si les politiques familiales avaient pour seul objet de secourir les familles pauvres.

    Il est louable que la société s’intéresse aux pauvres, mais la pauvreté requière-t-elle pour autant d’être érigée en véritable marché, avec ses indices, ses statistiques et ses “performances” – aussi manipulés que manipulables –, ses acteurs – des bénévoles aux plus ou moins lucratifs –, son spectacle permanent dont se passerait volontiers la plupart de ceux qui n’y tiennent pas toujours le premier rôle qui leur revient ?

    Plutôt que de ne pas manquer une occasion de s’y exhiber, nos responsables de tous ordres, et d’abord les politiques, ne feraient-ils pas mieux de s’inquiéter de la mesure dans laquelle leur propre aveuglement participe à l’augmentation de la pauvreté, comme par exemple en ne faisant pas la distinction entre inégalités et privilèges ?

    Si les inégalités relèvent avant tout d’une altérité héréditaire, nul ne devrait ignorer que les privilèges n’ont rien de fatal ou d’inné, mais sont des avantages sélectifs instaurés puis défendus bec et ongles par ceux qui en bénéficient aux frais du “cochon de payant” qu’elles appauvrissent toujours plus.

    Les “avantages acquis“, selon le vocable paradoxalement cher aux partisans de la lutte contre les inégalités, en sont la forme communément admise, avec la plupart des innombrables prestations, exonérations et autres “niches fiscales” dont profitent sans vergogne des citoyens ignorant qu’il y a d’une part les inégalités que le sort nous impose à notre naissance et qui se fondent sur des différences, soit génétiques (inégalités naturelles) soit socio-héréditaires (des pauvres ne pouvant enfanter que des pauvres et les riches que des riches), et d’autre part les privilèges instaurés par les hommes, dans un égoïsme encouragé par la démagogie.

    La distinction ainsi énoncée, force est de constater que ceux dont la pauvreté est la raison d’être, lorsqu’ils ne vont pas jusqu’à l’instrumenter, abandonnent les inégalités génétiques aux bons soins de la pure philanthropie et de la science, pour se livrer à un amalgame entre inégalités socio-héréditaires et privilèges, tout en réclamant toujours plus de ces derniers, comme s’ils pouvaient être la compensation, sommaire et toujours insuffisante, de la prérogative accordée par le sort à ceux qui naissent riches ou qui ont envie et suffisamment de talent pour le devenir.

    Il y a bien sûr les gros avantages et les innombrables petits, les détenteurs des uns faisant leur excuse des bénéfices des autres, mais tous traduisent une véritable culture du privilège, sapant en permanence l’idéal d’égalité sur lequel se fonde la démocratie et plus particulièrement la République française. Nous devons être conscients qu’une pléthore de privilèges, autrement plus nombreux qu’ils ne l’ont jamais été sous l’ancien régime, ne fait qu’aggraver nos inégalités, quel que soit notre choix entre plus de riches et moins de pauvres, ou moins de riches mais davantage de pauvres.

    Faut-il rappeler que la pauvreté existe par la richesse et réciproquement. Instrumentalisées par les uns et les autres, corrigées dans une mesure toujours insatisfaisante par une compassion dévoyée, les inégalités résultent de la structure incontournablement pyramidale de notre société, outre le sort qui fait naître chacun dans une condition plutôt que dans une autre.

    Chacun est, dès sa naissance, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que soi ; c’est une fatalité indéniable. Mais ce qui n’est pas une fatalité est le dénuement dans une société d’abondance, ni surtout le nombre croissant autant et plus de ceux qui en souffrent que de ceux qui en profitent.

    Avec ou sans privilèges et à population constante, un tassement de la pyramide sociale, en réduisant l’écart entre son sommet et sa base entraîne un élargissement de cette dernière, (augmentation du nombre de pauvres), alors que l’accroissement de cet écart, tel qu’il résulte d’une étirement de la pyramide vers le haut (enrichissement général), a l’effet inverse.

    De même, quand la pyramide sociale se développe en volume du fait de l’augmentation de sa population, le supplément d’activité de celle-ci accroît la richesse globale de la société, avec pour conséquence d’éloigner son sommet de sa base, donc d’accroître l’écart entre richesse et pauvreté.

    Ces deux observations révèlent qu’à une augmentation de l’écart entre richesse et pauvreté correspond un relèvement du niveau moyen de pauvreté et inversement, sans modifier les inégalités autrement que dans leur graduation. En d’autres termes et globalement, l’augmentation de richesse collective réduit la pauvreté et sa diminution l’augmente. La Palisse n’aurait pas dit mieux mais il aurait pu ajouter qu’une véritable abolition de tous les privilèges serait la première mesure à prendre avant d’espérer maîtriser cet écart.

    Sans compter que ce serait probablement le meilleur moyen de retarder l’instauration d’un monde peuplé d’êtres humains tous identiquement pauvres en tout. « … encore un peu de temps et tout s’éclaircira, nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfaite et définitive fourmilière … » Paul Valérie.

    L’Abominable Pyramide Sociale

    http://fortune.fdesouche.com/363255-pauvrete-inegalites-et-privileges#more-363255

  • Ping-pong entre l'Assemblée et le Sénat, qui rétablit l'universalité des allocations familiales

    Les sénateurs étudiaient hier en deuxième lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. En ce qui concerne la branche famille, ils ont rétabli les amendements qu'ils avaient adoptés en première lecture, notamment :

    • l'établissement d'une étude d'impact sur les effets du partage du congé parental
    • la suppression de la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, qui avait été rétablie par l'Assemblée nationale (à 1 voix près)

    L'ensemble du texte a été adopté par 188 voix pour et 153 contre. Mais c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

    Louise Tudy

  • Collectif des Maires de France en colère

    A l'occasion du salon des maires 2014, Philippe Brillault présente le collectif des maires de France en colère. Des maires courageux ont décidé d'exprimer ouvertement et publiquement leur colère de ne pas pouvoir administrer leur commune pour le bien commun de tous :

     

    Marie Bethanie

  • Le Sénat vote la fin du CDI et tout le monde s’en fout !

    L’échine courbée jusqu'à la brisure de vertèbres devant l'ultra-libéralisme. Un grand jour pour le MEDEF.

     

    14 mai 2013, la loi sur « la sécurisation de l’emploi » a été votée au Sénat, par 169 voix contre 33. La fin du CDI et tout le monde s’en moque… Pas une manifestation dans la rue, nada ! Pas le moindre sénateur pendu non plus… Les moutons ne voient pas l’abattoir que l’on construit devant la bergerie.

    

Le CDI vous préservait des licenciements sauf en cas de « cause sérieuse et réelle ». En clair, à moins d’une faute grave ou d’une inaptitude au travail, la seule chose que pouvait tenter votre patron était de vous pousser au suicide comme chez France Télécom…


    Aujourd’hui, le boss pourra vous virer pour avoir refusé de changer de poste, pour avoir refusé de changer de lieu de travail, y compris de l’autre coté de l’Hexagone… Ou simplement s’il vous juge « incompétent » !

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  • Le chômage de longue durée a explosé depuis l'élection de François Hollande

    Les chiffres du chômage d'octobre seront publiés ce jeudi à 18h. Depuis la dernière élection présidentielle, la France compte plus d'un demi million de chômeurs de plus.

    C'est ce soir à 18 h que seront connus les chiffres du chômage pour le mois d'octobre. Si rien ne permet d'en présager les résultats, on sait déjà que la situation de l'emploi est désastreuse en France. «Soyons honnêtes: nous sommes en échec», a d'ailleurs reconnu le ministre du Travail, François Rebsamen, dans Le Parisien le 24 octobre. Fin septembre, suite à une enième hausse, la France comptait 3,4 millions de chômeurs inscrits en catégorie A à Pôle Emploi (sans aucune activité), selon le ministère du travail. Soit 508.000 de plus que lors de l'élection de François Hollande. C'est peu de dire que le chef de l'État a manqué son pari d'inverser la courbe. Depuis son arrivée à l'Élysée, le nombre d'inscrits en catégorie A n'a reculé qu'à deux reprises (hors bug SFR), en octobre 2013 et en août 2014.
    Le tableau est tout aussi sombre en prenant en comptant les personnes cherchant un poste mais ayant effectué des petits boulots (catégorie B et C de Pôle Emploi). Septembre s'est soldé par 50.200 inscrits supplémentaires dans les catégories A, B et C réunies. A la fin du troisième trimestre, plus de 5,1 millions de Français étaient soit dépourvus de toute activité, soit en sous-emploi.

    Erreur

    Plus inquiétant encore, le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de…. 30% depuis l'élection présidentielle: 2,2 millions de personnes sont désormais inscrites à Pôle Emploi depuis plus d'un an (en A, B, C). Les seniors ont été particulièrement touchés par ce phénomène (44% de hausse du chômage de longue durée). En outre, malgré le recours aux contrats aidés (en l'occurrence les emplois d'avenir), le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a grimpé de 9,5% entre mai 2012 et septembre 2014. Or le gouvernement avait fait de la lutte contre le chômage des jeunes sa priorité…
    Hausse du chômage jusqu'à fin 2015

    Cette hausse du chômage est dûe à l'atonie de la croissance économique. Faute d'activité, les entreprises suppriment des postes: 34.100 emplois ont été détruits dans le secteur privé au troisième trimestre, selon l'Insee. Les économistes estiment qu'il faut que la hausse du PIB atteigne 1,5% pour que le chômage recule en France. Un rythme qui semble inaccessible à court terme. C'est pourquoi l'OCDE estime que le taux de chômage continuera à augmenter jusqu'à la fin de l'année 2015, pour atteindre 10,1% des actifs en métropole, contre 9,7% au deuxième trimestre 2014 (et 9,3% deux ans plus tôt). L'Unedic, le gestionnaire de l'assurance-chômage, voit, elle aussi, le taux de chômage à 10,1% fin 2015. Sombres perspectives que les baisses de prélèvements du pacte de responsabilité ne suffisent pas à inverser.

    Cécile Crouzel

    Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuEZplpEVZpTDwjsTt.shtml

  • Légumes d’Antan : Retour gagnant

    Crosne, panais, pâtisson, rutabaga : ces légumes aux noms curieux, longtemps laissés à l’abandon, sont de retour sur les étals de nos maraîchers, mais aussi dans la grande distribution.

    Tombés en désuétude peu après la Seconde Guerre mondiale au profit d’une agriculture intensive, leurs noms sont associés à des périodes de malheur ou de disette. Pourtant, ces légumes ont désormais le vent en poupe.

    Ce succès ne traduit-il pas un réel besoin d’un retour à l’authentique? Ces racines rustiques aux formes bizarres apportent une certaine diversité dans les assiettes. Les chefs étoilés sont à l’origine de cet engouement et aujourd’hui, après les marchés, la grande distribution suit la tendance.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Misère Valley, les laissés-pour-compte de Google & Co

    La richissime Silicon Valley a relégué ses SDF dans un immense camp, “The Jungle”. L’immobilier a explosé, chassant de chez eux les oubliés de la révolution high-tech.

    “This is America“, semble dire la bannière étoilée ondulant dans la brise automnale, plantée tout en haut d’un arbre. Perchée dans les cimes, une espèce de cabane en bois, la “demeure” la plus luxueuse de “The Jungle“, l’un des plus gros camps de SDF des États-Unis, situé à San José, dans la richissime Silicon Valley.

    Elle a été construite par Troy, ex-charpentier qui s’est retrouvé dans la rue il y a deux ans. Elle est vide depuis deux mois. Il paraît que Troy a trouvé un logement. Il reviendra peut-être. On revient toujours dans la Jungle.

    Deux mondes parallèles

    Le camp ressemble à la vision apocalyptique et désolée d’un monde après destruction atomique, tout droit sorti d’un roman de science-fiction. C’est un immense bidonville de tentes à même le sol, poussiéreux et sale. Plusieurs centaines de personnes vivent dans cette zone d’environ 25 hectares, qui s’est considérablement étendue ces deux dernières années.

    Il faut slalomer entre des montagnes de déchets s’accumulant entre les arbres. Les chiens aboient. Parfois, un pied sort d’une tente, on voit un corps, allongé sur un matelas par terre. Des silhouettes fantomatiques traînent dans les allées des chariots remplis de bric et de broc.

    Un homme déboule de Story Road, la route de San Jose qui longe le camp, se faufilant sous la glissière de sécurité avec une brouette pleine de bouts de bois : “Pour faire un feu, j’ai froid.” Comme un fantôme, il disparaît, happé par le néant. De la route on ne voit rien de ce monde parallèle, celui des damnés qui vivent là, sans eau courante, sans sanitaires, sans chauffage. Seul détail qui interpelle : les vélos. De temps à autre, des silhouettes sortent. Enfourchent une bicyclette déglinguée. Certains résidents du camp vont ainsi au travail, car ils ont parfois des jobs. Ou partent en expédition pour prendre une douche dans un club de gym des environs qui les laisse entrer.

    This is America. A quinze minutes en prenant la mythique Route 101 (la “one o one”), on arrive à Mountain View, autant dire “Google City”. L’entreprise qui, dit-on, façonne notre futur et dont la devise est “Don’t be evil“, “Ne soyez pas malveillant”. A Mountain View, on tourne la tête, et Google est partout, sur tous les immeubles, comme le mystérieux mot “Ubik”, dans le roman de Philip K. Dick. Voilà le Googleplex, le campus principal. Tous les gens semblent sortis d’un dépliant publicitaire. Ils sont jeunes, beaux, leurs dents sont blanches, bien soignées. Les dents, c’est la frontière entre les have et les have not, ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien.

    Des milliards comme s’il en pleuvait

    Au Googleplex, tout est gratuit : cafétéria avec nourriture bio, cours d’ukulélé, piscine, terrain de basket, de sorte qu’on a rarement besoin de sortir. Google, c’est finalement un peu comme la Jungle, on n’en part jamais : la compagnie est connue pour outrageusement bien payer ses salariés. Vient alors nous gifler cette image, dans un effet kaléidoscopique vertigineux. Les vélos. Google a mis des vélos gratuits à la disposition de ses salariés dans tout Mountain View, aux couleurs de l’entreprise, bleu, rouge, jaune, vert. Et toute la journée, on assiste au ballet incessant des cyclistes. Dans la Silicon Valley, les millionnaires et les miséreux vivent les uns à côté des autres sans jamais se croiser, mais ils ont un point commun : les deux-roues.

    This is America. Le long de la Route 101 s’égrènent les noms prestigieux : Google, Apple, Facebook, Yahoo !, eBay. Les 150 entreprises les plus grosses de la Valley pèsent en Bourse 2.419 milliards de dollars, à peu près le PNB de la France. Depuis deux ans, la folie a gagné – à nouveau – ce petit bout de Californie où les milliards semblent tomber du ciel, comme dans le dessin animé “Tempête de boulettes géantes”. Whatsapp et ses trente salariés se sont fait racheter presque 20 milliards de dollars par Facebook, Airbnb vaut désormais plus qu’Accor : la Silicon Valley compterait une cinquantaine de milliardaires, et une dizaine de milliers de millionnaires.

    Et de plus en plus de pauvres, aussi. Depuis deux ans, le nombre de homeless a grimpé de 8%, l’un des plus mauvais chiffres enregistrés aux États-Unis. Autour de San José, il y a une soixantaine de camps de sans-abri, cachés derrière les échangeurs d’autoroute. Sans compter les SDF qui dorment dans leur voiture, chassés de leur appartement par la hausse des loyers.

    Depuis trois ans, l’immobilier a explosé – le loyer moyen à Palo Alto est de 2.600 dollars par mois ! Les libéraux vantaient l’effet trickle down – l’effet “ruissellement” de la croissance, l’argent des riches boostant l’économie, et donc bénéficiant aux plus pauvres…

    Les “nouveaux aristocrates”

    Dans la Silicon Valley, le “ruissellement” a été radioactif, rayant progressivement la classe moyenne de la carte et aspirant les plus fragiles vers le fond. C’est l’application grandeur nature du best-seller de l’économiste Thomas Piketty “le Capital au XXIe siècle” (1), sur l’explosion des inégalités. Et l’émergence d’une classe de “super-cadres”, oligarchie dominante dans un peuple de gueux.

    Retour à l’Ancien Régime ? Il y a peu, un entrepreneur de la “tech” qui venait de vendre sa start-up 1 milliard de dollars à Microsoft a fêté ses 40 ans avec faste. Le thème de cette somptueuse soirée costumée où le rappeur Snoop Dogg était convié ? “Qu’ils mangent de la brioche”, la phrase célèbre de Marie-Antoinette…

    Alors, à quand un 1789 ? Comme les carrosses au temps jadis, les bus Google, ces bus qui transportent les riches salariés de Facebook ou Google de San Francisco vers la banlieue de la Silicon Valley, se font désormais caillasser par les activistes du mouvement Occupy. Car depuis quelques années, les “techies” ne jurent plus que par la ville de Kerouac et des hippies. Twitter, Airbnb ou Uber se sont installés dans le quartier South of Market.

    Et même ceux qui travaillent le long de la Route 101 préfèrent faire le trajet et vivre dans la capitale, en particulier dans Mission District, le quartier, jadis populaire, où Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a acheté un pied-à-terre pour la modique somme de 10 millions de dollars, en plus de sa maison princière à Palo Alto, au cœur de la Silicon Valley. Les loyers ont explosé… et les évictions se sont multipliées.

    Rebecca Solnit, écrivain, regarde avec effroi sa cité changer : “Je serai peut-être bientôt la dernière. Artistes, écrivains, musiciens : les ‘startuppeurs‘ sont en train de nous chasser. Quand je les vois s’engouffrer dans les ‘Google buses‘, ces grands bus blancs aux vitres teintées, j’ai l’impression de voir des aliens dans leur vaisseau spatial, venus nous conquérir. Ils vont gagner. Ils ont l’argent. L’arrogance. Ils sont les nouveaux aristocrates qui dirigent la ville. Nos Médicis à nous… Sauf que, hélas, on n’a pas la Renaissance qui va avec.”

    Où sont les mécènes ? Des artistes ont bien tenté d’organiser une Silicon Valley Art Fair pour tenter de séduire ces nouveaux riches. En vain.

    La manche 2.0

    Reste une autre population d’autochtones, plus encombrante. Celle des SDF Nombreux. Trop nombreux. Là aussi, les petits génies de la “tech” ont la solution. Version radicale, ça donne : Pourquoi doivent-ils être si près de nous, c’est un fardeau pour la ville ! Il faudrait les mettre ailleurs !”, commentaire d’un “startuppeur” sur Facebook.

    Version soft, ça donne The Homeless GoPro Project, qui se propose de leur prêter pendant quinze jours… une camera GoPro pour qu’ils réalisent des vidéos embarquées façon “vis ma vie de SDF”. Nous voulons augmenter l’empathie à leur égard”, assure Erika, l’une des cofondatrices, en pleine campagne de crowdfunding (financement participatif).

    Cette autre société, HandUp, les aide à mieux se vendre pour, eux aussi, comme une start-up, lever des fonds auprès des internautes : la manche 2.0. Sur le site, vous pouvez consulter une galerie de photos de pauvres à aider, classés par catégories : les familles, les vétérans de guerres, les malades. A chacun de se présenter avec le meilleur storytelling possible !

    Jef, sympathique SDF flûtiste, ne pouvait plus jouer de son instrument après avoir été agressé dans la rue et s’être fait briser les dents ? Il a réussi l’exploit de convaincre en six mois 95 donneurs, et a collecté les 3.605 dollars dont il avait besoin pour des prothèses.

    La jolie Lora, 22 ans, en foyer, a réuni 375 dollars en moins d’un mois pour acheter des couches et des habits pour son nouveau-né.

    Danny qui avoue ses problèmes de santé mentale, de drogue et d’alcool, est moins populaire. Il veut également des soins dentaires, mais n’a glané que 50 dollars en six mois.

    Les visages et les histoires défilent sur l’écran rassurant de l’ordinateur. Il suffit de cliquer sur la bannière “Faites un don maintenant”, et de remplir les références de sa carte Bleue. Surtout ne pas oublier de spécifier si on bénéficie d’un code de réduction, précise le site.

    Les “gens-voiture”

    Merveille du web ! On aimerait qu’ils soient toujours ainsi, les pauvres. Souriants et émouvants, sagement relégués dans une galerie photo interactive. Ou en tout cas discrets. Le problème, c’est quand on les remarque.

    A Palo Alto, la mairie veut promouvoir une loi pour interdire aux citoyens de dormir dans leur automobile. Une façon de chasser les SDF réfugiés dans leur voiture, une population qui a explosé.

    Carrie LeRoy avocate qui, bénévolement, s’est lancée dans une bataille contre cette loi et a obtenu sa suspension provisoire, ne décolère pas :

    A Atherton, la ville voisine où se sont installés tous les millionnaires, ils ont fait passer une loi encore plus hypocrite. Il est autorisé de dormir dans sa voiture le jour… mais pas la nuit !”

    Le petit peuple des “gens-voiture” a pourtant appris à être invisible et à ne pas se faire repérer des autres, les “gens-maison”. Je ne vous dirai pas où je me gare la nuit, c’est secret ! Je fais très attention à changer d’endroit, pour passer inaperçue”, nous explique Susan, 68 ans.

    Impossible d’imaginer que cette aimable dame, avec ses lunettes de soleil et sa mise soignée, dort depuis deux ans dans son van. Les vitres fumées de la voiture cachent en effet le bric-à-brac de sa maison ambulante : sur le siège passager, de la nourriture, derrière des couvertures, des habits, toute sa vie, quoi…

    Susan a été chassée de son appartement après une énième hausse de loyer, il y a deux ans. Avec son mari diabétique, elle a commencé à habiter dans leur voiture, attendant un hypothétique logement social. Son mari est décédé il y a quelques mois : “Je suis seule, maintenant, et, oui, j’ai peur, la nuit, dans cette voiture. J’attends que le matin se lève. Et je file à la banque, la Chase Manhattan Bank, pour consulter le solde de mon compte, je peux alors siroter un café chaud, il est offert aux clients… C’est le seul moment où j’ai l’impression de redevenir quelqu’un qui appartient à la société normale. Je tourne dans les différentes agences de la Chase Manhattan Bank pour ne pas me faire repérer.”

    Loyer à 2.200 dollars

    Fred Smith, lui, zone au McDonald’s de la rue El Camino Real car le wifi est gratuit. Il trimballe toujours son ordinateur portable. Et… il programme. Pour le plaisir. “J’étais ingénieur informaticien.” Au McDo, il croise d’autres gens-voiture comme lui, cette jeune femme, courtière en matières premières par exemple, qui y travaille tous les jours et n’a pas assez pour se payer un logement sur Palo Alto. Fred s’est installé dans la Silicon Valley dans les années 1970, quand Apple était encore dans un garage. J’ai connu l’euphorie. Il y a encore dix ans, je gagnais 150.000 dollars par an.”

    Fred a été licencié une première fois ; a retrouvé un autre job, moins bien payé. Cela devenait de plus en plus dur de payer l’appartement. Sa femme est tombée malade. Les économies ont fondu, petit à petit. Elle est morte en 2007. Fred a été à nouveau licencié. En 2010, il a rendu son appartement, incapable de payer les 2.200 dollars de loyer. Il vit désormais dans un camping-car.

    Il a aussi sa voiture, deux ordinateurs, des affaires stockées dans un hangar qu’il loue 160 dollars par mois et une carte d’abonnement à un club de gym pour aller prendre sa douche. Fred touche une retraite de 1.600 dollars par mois, il est trop riche pour prétendre à un logement social : “Et pourtant, j’ai une leucémie, mais ça ne suffit pas.” Il pourrait déménager dans le Nevada, où il trouverait des appartements avec des loyers dans ses moyens, mais il ne s’y résout pas : “J’ai 70 ans, et c’est ici que j’ai fait toute ma vie et que ma femme est enterrée. Commencer une vie ailleurs ? Je ne sais même pas si mon camping-car est assez solide pour faire la route.”

    Une vie de chien

    Faire la route ? Mama Red, dans la Jungle, n’y pense même plus.

    C’est ma maison, ici”, dit-elle en désignant sa tente misérable, où flotte le drapeau américain.

    Elle ne se rappelle plus bien sa vie d’avant, quand elle tenait son magasin de fleurs, à San Jose. Elle est sans abri depuis plus de dix ans, a écumé tous les campements de la région. Sa fille, enceinte, est venue s’installer ici elle aussi. Elle dort dans une tente à côté. La ville a décidé d’évacuer la Jungle en décembre. Mama Red s’inquiète. Elle va avoir un appartement, lui promet-on. Mais elle a quatre chiens. Ils l’ont accompagnée dans ses années d’errance. Ils ne pourront pas la suivre. Mama Red préférerait encore rester ici, dans la Jungle, avec eux.

    Chez Google, les salariés ont le droit de venir travailler avec leur chien. Comme le boulgour bio gratuit, le babyfoot ou bientôt la congélation d’ovocytes – 20.000 dollars par an – offerte par Facebook et Apple aux salariées, ça fait partie de l’imagerie de la start-up. Les chiens. La “pet tech” est le dernier segment de marché qui fait fureur : des geeks ont créé des applications pour votre toutou, tracker avec GPS, nutrition, dog-sitter. “Making the world a better place”, comme disent toutes les campagnes de pub des entreprises de la Silicon Valley. Un monde meilleur, vraiment ?

    Nouvel Obs

    http://fortune.fdesouche.com/363177-misere-valley-les-laisses-pour-compte-de-google-co#more-363177