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social - Page 454

  • Mais qui sont donc les Français de la “classe moyenne” ?

    Utilisé à tout bout de champ par les politiques, ce “concept” cache une réalité complexe. Explications de Serge Bosc, sociologue spécialiste du sujet.

    “Ecrasée” selon certains, “oubliée” pour d’autres, la classe moyenne est au centre de tous les débats. Et l’opposition, qu’elle soit de droite, comme aujourd’hui, ou de gauche, a beau jeu de se mettre ces Français ni riches ni pauvres dans son camp. Mais qui sont-ils, ces Français moyens ? La réponse dans ce passionnant entretien avec Serge Bosc, sociologue et auteur de plusieurs ouvrages sur la question.

    Les “classes moyennes” sont très souvent évoquées dans les médias. Mais combien de Français se range vraiment dans cette catégorie ? 

    On classe dans cette rubrique des choses très différentes, mais il y a en réalité trois manière de définir cet ensemble. Soit c’est une classe de revenu, soit on prend en compte les individus qui ont un certain sentiment d’appartenance à cette classe, soit on recherche une homogénéité culturelle ou professionnelle dans un ensemble particulier.

    En ce moment, l’approche par les revenus domine. On écarte les 20% des Français les plus riches et les 30% les plus pauvres. On obtient un ensemble, de 50% de la population française, dont les revenus sont relativement proches, situé autour du revenu moyen.

    Le niveau de vie des français varie selon le type de ménage. Ainsi il existe plusieurs fourchettes de revenus correspondant aux classes moyennes

    Vous adoptez cette définition en termes de revenus ?

    Attention! Le problème de l’approche par les revenus est qu’elle pose soucis sur le plan sociologique. Elle n’explique pas grand chose, puisqu’elle lie des ménages aux revenus similaires mais qui viennent de milieux très différents et qui ne connaissent pas forcément les mêmes réalités. Les intermittents du spectacle, par exemple, ont de faibles revenus mais sont très souvent des diplômés du supérieur, avec des réseaux sociaux étendus ou des relations familiales utiles. Rien à voir avec d’autres ménages au revenu similaire, mais qui n’ont ni ces atouts, ni le même univers professionnel, ni la même culture.

    Et le sentiment d’appartenance ?

    C’est aussi un concept qui a ses travers. Des enquêtes régulières comme celles de l’IFOP demandent à des individus de préciser s’ils se sentent membre de cette “classe moyenne”.

    Beaucoup de ménages ne souhaitent pas être identifiés comme riches ou pauvres, et se considèrent comme classe moyenne, ce qui fait enfler artificiellement cette catégorie.

    Par exemple les ouvriers qualifiés se définissent comme classe moyenne pour ne pas être confondus avec les précaires. Alors que, encore une fois, leur situation est très différente de celles des instituteurs ou des infirmières.

    Selon ce sondage Ifop de 2010, bien plus de la moitié des français considèrent qu’ils font partie des classes moyennes

    On en revient donc à la question initiale: quelles sont-elles, ces classes moyennes ?

    Je suis partisan de l’approche en termes de catégories socio-professionnelles. Il y a donc deux groupes principaux qui forment cet ensemble, très hétérogène, rappelons-le, que sont les classes moyennes.

    Ce sont les petits indépendants et artisans, et les professions intermédiaires, tels que les enseignants du secondaire, par exemple. A cela s’ajoute une partie des cadres. Attention, pas les cadres supérieurs ! Plutôt l’ensemble des “petits” cadres du privé.

    Cela dépend donc de la fonction exercée en entreprise ?

    Oui, en partie. Pour les cadres du privé cela concerne donc les personnes qui encadrent mais qui sont elles-mêmes encadrées. On peut aussi ajouter ceux qui ont une fonction d’expert, tels que certains ingénieurs ou techniciens.

    En quoi ces catégories professionnelles sont-elles liées ?

    On en vient à la question de fond. Les classes moyennes sont un ensemble très disparate. On y place par exemple une moitié des cadres, qui sont à la charnière entre les classes moyennes et les “classes moyennes supérieures”, concept douteux lui aussi.

    Le mieux est de prendre en compte un ensemble de profils professionnels et de classes de revenus similaires. Cela dit, cela n’a plus la même dimension explicative qu’auparavant.

    A titre d’exemple, on sait qu’entre les années 70 et 90, les “classes moyennes salariées” du secteur public ainsi que les employés du secteur privé avaient un vote marqué à gauche. Ces “classes moyennes” ont joué un rôle dans certaines évolutions culturelles au niveau de la société, notamment autour de la sexualité ou des rapports humains.

    Ce n’est plus le cas aujourd’hui ?

    Aujourd’hui c’est très différent. Je suis perplexe : les classes moyennes sont un ensemble très, très hétérogène. Je trouve surprenant cette résurgence de la question de l’appartenance religieuse. Il y a une remontée de pôles religieux conservateurs autour de la question du mariage pour tous, par exemple. Et en même temps, une autre partie de la classe moyenne est, elle, très favorable au mariage homo. La classe moyenne est donc très divisée, et la situation très mouvante.

    En parlant de politique, le gouvernement a annoncé l’abandon de la hausse de la TVA, afin justement de préserver les classes moyennes. Est-ce favorable à cet ensemble de la population ?

    Pas vraiment, ou plutôt, ça ne change pas grand-chose. C’est surtout les catégories populaires qui subissent la TVA, puisque les biens consommés représentent un part relative de leurs dépenses beaucoup plus élevé.

    Challenges

    http://fortune.fdesouche.com/355325-mais-qui-sont-donc-les-francais-de-la-classe-moyenne#more-355325

  • Reflets de l'Utopie mourante

    Les courageuses déclarations du président du Medef (1)⇓ ce 16 septembre sont appelées à faire date. M. Pierre Gattaz constate en effet : "notre modèle social a vécu". Et il en appelle à la liberté de pensée et au sens critique des Français : "les mots interdits, les tabous, ça suffit". Bravo !

    Ceci constitue certes une riposte à la polémique abusive déclenchée, la veille de la publication de cet entretien, par la mauvaise foi médiatique, ou la sottise, ou les deux, autour d'un simple document technique de réflexion sur les pistes possibles pour un retour de notre pays à la croissance et à l'emploi.

    Comme le soulignait Éric Woerth "toute réforme provoquera des hurlements". (3)⇓

    Tout ceci me confirme dans une détermination à aller jusqu'au bout de la critique de ce fameux "modèle social", et de l'analyse de ses véritables origines, lesquelles expliquent largement ses nuisances.

    Ne nous y trompons pas, avec le règne calamiteux de François Hollande, nous vivons une sorte de grand paradoxe. La gauche, politiquement en crise, se porte pourtant assez bien en tant que rassemblement des forces de destruction culturelle de l'Europe : elle balaye, sur ce terrain, ses adversaires car ceux-ci considèrent toutes les décisions prises sous l'emprise des lubies gauchistes, comme irréversibles.

    C'est la gestion économique des socialistes qui, rencontrant des échecs cuisants, provoque des désarrois momentanés dans l'opinion publique. Ceux-ci ne devraient pas nous endormir.

    On présente ce 16 septembre pour assuré le vote de la confiance parlementaire en faveur d'un gouvernement qui ne dispose plus de l'adhésion du pays. On dit que le 28 septembre la gauche politique devrait perdre la majorité sénatoriale. Souhaitons-le.

    Mais même une telle défaite ne l'empêchera pas d'avancer, et, en tous les cas d'avoir avancé depuis 2012, sur le terrain de l'école, sur le terrain de ce qu'on appelle "sociétal" qui relèvent du pouvoir culturel.

    Ce qui est en train de mourir c'est la gauche telle qu'on nous la présentait dans ma jeunesse, la gauche sociale. Le parti qui se voulait autrefois celui de la classe ouvrière a complètement cessé de ressembler en quoi que ce soit à ce concept : je répète les chiffres que je donnais dans ma chronique d'hier : en 30 ans le pourcentage des ouvriers dans l'appareil du PCF s'est divisé par 5, passant de 45 % à 9 %. Il comportait alors deux fois plus d'ouvriers que la moyenne nationale (23 %). Aujourd'hui ce pourcentage est devenu moins de deux fois moindre.

    Cette mort ne se réalise pas sans douleur.

    L'astre éteint nous envoie encore les reflets de ses anciennes brûlures.

    Et ceci m'amène à évoquer des images et des idées du passé.

    Il y a 50 ans, en 1964, candidat à la présidence de la république, un Tixier-Vignancour pouvait dire qu'il ne fallait pas penser en termes de droite et de gauche mais en termes de liberté du pays, d'Europe unie et d'Occident chrétien face au communisme. La question de l'islamisme ne semblait même plus se poser depuis la fin de la guerre d'Algérie.

    Le moins que l'on puisse dire est que les choses ont évolué.

    La gauche, il y a un demi-siècle se présentait en effet comme le reflet plus ou moins extrême, plus ou moins intolérant, plus ou moins totalitaire, d'une Utopie bien précise qui s'affirmait encore en URSS et en Chine.

    Ce dernier pays reste certes gouverné par le parti communiste chinois, et je lis même aujourd'hui ceci, dans un journal qu'il est de bon ton de freindre d'ignorer, car il reste le seul à attacher de l'importance à ce genre de faits dérangeants : "On apprenait début septembre à Pékin que les trois plus prestigieuses universités chinoises se sont engagées à renforcer leur "contrôle idéologique".
    Ce programme, qui semble venu d'un autre âge, a été adopté par les universités respectives de Pékin, Shanghaï et Canton. Pour défendre la pensée marxiste et consolider le système socialiste, il faut "se méfier des idées occidentales"(4)⇓

    Au moment de la chute de l'URSS (1989-1991), j'eus le plaisir de m'entretenir grâce à Jean Ferré avec un homme remarquable, le physicien Georges Lochak. Je lui posai la question : selon vous est-ce la mort du communisme et de la Révolution ? Sa réponse impressionnante de lucidité et de concision à l'époque fut de dire qu'il souhaitait surtout assister à la mort de l'Utopie. Sans doute pressentait-il combien les illusions dont on se nourrissait alors se révéleraient fragiles.

    À l'époque on imaginait encore que la Russie pourrait, d'un simple réveil, se reprendre de 70 ans de destruction léniniste, d'atrocité stalinienne, de goujaterie khrouchtchévienne et de stagnation brejnévienne.

    On peut ainsi toujours se référer à la définition de la vie par Charcot comme l'ensemble des forces qui résistent à la mort. La Droite résiste de la même manière à la gauche. Elle se reconnaît, face à l'égalitarisme de masse, dans tout ce qui rejette l'Utopie.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. Le Parisien le 16 septembre.
    2.  cf. Les Échos le 15 septembre.
    3.  cf. Radio Classique à 8 h 15 le 16 septembre. 
    4.  cf. Présent N° 8188 daté du 16 septembre, en ligne sur present.fr.
  • Retraites par répartition : arrêtez le massacre !

    Si on laisse la situation en l’état, l’AGIRC qui gère les pensions de retraites des cadres n’aura, fin 2017, plus assez de réserves pour les payer intégralement.

    Cette information révélée par le magazine Challenges n’est pas une surprise, elle est valable pour tous les régimes de retraite, conséquence inéluctable de l’évolution défavorable de la démographie française illustrée par une statistique accablante : le rapport entre cotisants et retraités, qui était de 4 cotisants pour 1 retraité en 1960, est de 1,4 pour 1 aujourd’hui et devrait tomber en dessous de 1 à l’horizon 2040. En termes financiers, cela se traduit pas un déficit chronique et croissant des 33 principaux régimes de base et complémentaires. De l’ordre de 18 milliards d’euros en 2013, il augmente chaque année et pourrait atteindre 50 milliards en 2040 sans une réforme radicale des conditions d’accès à la retraite. À titre de comparaison, l’ensemble des interventions militaires engagées par l’armée française pour lutter contre le terrorisme (Mali, Centrafrique, Sahel et Afghanistan) coûte 1 milliard d’euros par an.

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  • Une baisse d’impôts ... providentielle ?

    Manuel Valls a évoqué une baisse d’impôts en 2015 au travers de la suppression possible de la première tranche d’imposition. Ouf, diront les quelques millions de foyers fiscaux touchés par la précarité, le chômage ou les restrictions et les privations, car le mot n’est pas si fort en ces temps de marasme économique sans précédent.

    Manuel Valls a évoqué une baisse d’impôts en 2015 au travers de la suppression possible de la première tranche d’imposition. Ouf, diront les quelques millions de foyers fiscaux touchés par la précarité, le chômage ou les restrictions et les privations, car le mot n’est pas si fort en ces temps de marasme économique sans précédent.

    Un geste de bon prince donc diront les naïfs de tous poils, une manœuvre politicienne de plus si l’on y regarde de plus près. En effet, les signaux politiques, sociaux, économiques étant tous au rouge coq, il était grand temps de relâcher la pression sur les bourses des familles modestes et très moyennes.

    Comme la montée du FN en vue de 2017 fait peur aux apparatchiks socialistes, le système politique cherche des expédients afin d’atténuer la colère populaire. Les vagues de licenciement successives, qui jettent des dizaines de milliers de salariés au chômage sans solution durable de reclassement, les déficits du système social sont autant de vecteurs inquiétants pour la santé morale et économique de notre pays. Mais nos dirigeants voient-ils la colère du pays réel ? Un petit geste de quelques centaines d’euros annuels ne peut donc faire de mal au peuple ! On peut douter que cela fasse baisser les questionnements légitimes des familles modestes quant à leur aveni ...

    Une mesurette de plus donc, et du pilotage par temps de brouillard. La question de la souveraineté ne se pose jamais à gauche comme à droite d’ailleurs. Si Marine Le Pen est trop républicaine pour les royalistes, elle ne manque pas de courage et de ténacité face au système UMPS, qui quoi que l’on en pense est bien le prisme de tout ce qui détruit la res publica en France. Saura-t-elle ne pas tomber dans les pièges de ce dit système, entre chantage et ostracisme ? La mission des nationalistes et patriotes français est donc historique.

    Un peu moins d’impôts pour les Français qui se serrent la ceinture chaque jour, ce n’est donc pas un geste généreux de la part de Valls, c’est une mesure visant à rétablir un impôt déjà trop coûteux avant la hausse sous les socialistes. Vous avez dit bon sens ? Les socialistes n’ont toujours pas compris que leurs modèles avaient échoué dans les années quatre-vingt...

    Philippe Perrin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Une-baisse-d-impots-providentielle

  • Mistral : ça brûle en France à cause de l'embargo russe

    Lu ici :

    "Les légumiers léonards ont frappé ce vendredi soir. Ils ont mis le feu à la Mutualité Sociale Agricole (...) ils ont également déversé une quantité importante d'artichauts invendus. Les agriculteurs continuent de souffrir de l'embargo russe et de la chute des cours de pommes de terre et d'échalotes".

    Tre

    Le Salon Beige

  • La fraude aux cotisations sociales explose : pour qui, pourquoi, comment ?

    En ce mercredi 17 septembre, la Cour des comptes a publié son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Mère des trous, déesse du Vide abyssal.   

    Chaque rapport de la Cour des comptes est un pavé dans la mare. Ça fait un grand sppplllaaaatch ! Puis les éclaboussures retombent en pluie et se dissolvent gentiment tandis que les remous s’apaisent. Passé les coassements indignés, la mare retourne à ses eaux troubles et la populace du marigot se remet à grenouiller en rond.

    En ce mercredi 17 septembre, la Cour a publié son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Mère des trous, déesse du Vide abyssal. On y découvre, horresco referens, l’ampleur intersidérale et non moins sidérante de la fraude aux cotisations. Toutes branches confondues, celle-ci aurait atteint en 2012 le record jamais égalé – et sans doute largement dépassé depuis – de 20 à 25 milliards d’euros. Un montant qui a presque doublé en 8 ans pour atteindre 5 % du montant total des cotisations et contributions sociales (y compris la CSG-CRDS, l’assurance-chômage et les retraites complémentaires), soit encore 1 point de PIB.

    En tête des « escrocs », les entreprises du bâtiment et le commerce pour des montants respectifs de 3,8 et 3,3 milliards d’euros, soit 22 % et 12 % du total de chacun de ces secteurs d’activité. C’est colossal. Explosent en effet, dans ces deux branches, travail au noir et emploi de « travailleurs détachés » (vrais ou faux), ces derniers étant soumis aux cotisations sociales de leurs pays d’origine, souvent très inférieures à celles de la France. France qui détient, il faut aussi le dire, des records en cette matière : 49,51 % de charges patronales pour les salariés non cadres, 50,11 % pour les cadres.

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  • DES EMPLOIS CREES, MAIS PRECAIRES

    En cette rentrée, "Marianne" a demandé à un intellectuel d’analyser la crise politique en France. Pour le linguiste et philosophe Jean-Claude Milner, notre démocratie est sapée par ce qu’il nomme "l’acratie", c’est-à-dire le renoncement de nos gouvernants à actionner les leviers du pouvoir. Il sonne l’alarme. Et en appelle, d’urgence, à un sursaut républicain Encor un pas et il finira par découvrir que le seul état nation se souciant du bien commun est le pouvoir royal (NDLR)). Le débat est lancé.

    Marianne : En France, la crise de confiance dans la parole et l’action politiques atteint un paroxysme depuis le remaniement. En cette rentrée surtendue, comment analysez-vous cette défiance ? Jean-Claude Milner : Je retiens plusieurs raisons. Le quinquennat resserre le rythme et, du coup, souligne l’absence de contraste. La droite a été remplacée par la gauche ; pourtant, à tort ou à raison, l’opinion ne perçoit pas de différence. L’alternance tourne à vide. Qui plus est, la coïncidence trop étroite entre élection présidentielle et élections législatives a retiré aux Français un moyen de corriger la trajectoire en cours de mandat ; la Constitution est devenue de ce fait une machine à produire des déconvenues. Dire que l’action politique est mise en cause, c’est un lieu commun, mais il y a plus : le doute s’étend aux institutions, je veux dire à la notion d’institution elle-même, ce qui relève à mes yeux du populisme. Toutefois, ces raisons n’expliquent pas tout.

     

     

     

    Pourquoi ? Parce que, plus profondément, le doute s’est installé dans l’esprit des Français sur le caractère national de leurs gouvernements.

    Que voulez-vous dire ? Aujourd’hui, l’esquisse même de réalisation d’un programme de type Front populaire serait tout bonnement impossible. A cause de l’Europe. Même le programme qui avait été défini par François Hollande lors de la dernière campagne présidentielle ne serait complètement applicable qu’à la condition de rompre avec plusieurs principes posés par l’Europe - je pense à la règle de libre concurrence qui interdit à l’Etat de soutenir des entreprises en difficulté. Or, la possibilité que l’Etat soit un acteur économique faisait partie de l’identité nationale.

    Justement. L’Union européenne, comme vous le suggérez dans « La Politique des choses », fonctionne-t-elle comme une machine à « dépolitiser » ? Oui, et les conséquences de cette dépolitisation sont particulièrement aiguës pour la gauche française. Elle tient à garder dans sa rhétorique une référence aux précédents de 1936 et de la Libération mais, à supposer qu’elle veuille s’en inspirer, elle se heurte, dans le réel, aux empêchements nés de traités qu’elle a elle-même ratifiés. On soutient que le Parti socialiste, à la différence de son homologue allemand, n’a pas fait son Bad Godesberg et n’a pas voulu assumer sa mue sociale-démocrate. C’est vrai, mais le PS a choisi l’Europe. Or, cela revient strictement au même. Sauf qu’on demeure dans le non-dit. Au lieu d’une révision idéologique explicite, on a préféré maintenir un idéal programmatique, en y juxtaposant une idolâtrie européenne qui, de fait, voue ce programme à du pur bavardage. Conclusion : les socialistes subissent un tiraillement maximal entre deux fantasmes. [....]

    La suite sur Marianne

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-affirmation-nationale-n-est-pas

  • Les mauvaises idées du Medef

    Le Medef évoque la suppression de 2 jours fériés et la création d'un salaire inférieur au Smic, complété par des aides de l'Etat.

    L'organisation préconise encore l'ouverture accrue de commerces le soir et le dimanche.

    En avril, le Salon Beige s'était interrogé sur la proposition de Pierre Gattaz de réduire le SMIC, juste avant une allocution de Manuel Valls qui s'opposait fermement à cette réduction... mais imposait 50 milliards d'économies aux parlementaires socialistes. Cinq mois après, le même timing "opportun" se reproduit. Pierre Gattaz propose de réduire le SMIC et le nombre de jours fériés... la veille d'un nouveau vote de confiance à l'Assemblée Nationale.

    Etonnant, non ?

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/09/les-mauvaises-id%C3%A9es-du-medef.html

  • La fête de L'Huma rendez-vous du pseudo-modèle social

    Ce 14 septembre au soir Le Monde mettait en ligne sa rubrique "les 5 infos à retenir du week-end". Le quotidien plaçait évidemment au premier rang l'atroce traitement d'un de leurs otages par les islamo-terroristes. Mais, une fois passée l'émotion occidentale légitime, il invitait ses lecteurs à considérer, somme toute, que la grande question demeure celle des bleus à l'âme de la gauche européenne.

    On compatit en effet, tout en se demandant s'il n'existe pas un lien, entre les nuisances et les aveuglements du politiquement correct de gauche, depuis et l'affaiblissement de l'Europe face aux dangers qui la menacent de plus en plus. Un dernier point concernait certes l'actualité sportive, mais le centre de ce petit monde nombriliste se situait bien à l'inoxydable Fête de L'Huma.

    Évoquons quand même d'abord nos amis scandinaves. On parle en effet, on va parler du regain électoral de la coalition gaucho-écolo en Suède ce 14 septembre.

    Le quotidien officieux de la politique française observe tout de même que les sociaux-démocrates suédois crédités de 31,3 % des voix, restent dépourvus d'idées. Certes, ils écartent avec horreur toute coopération avec le parti "populiste" des "démocrates suédois" qui vient de doubler son score, 12,9 % contre 5,7 % il y a quatre ans. Il manque pourtant quelque 20 sièges à la coalition qu'ils pourraient former avec les écologistes et le "parti de gauche" pour obtenir une majorité absolue. (1)⇓

    En vérité, après huit ans de pouvoir le cartel sortant de centre-droit subissait le phénomène courant dans toutes les démocraties qui s'appelle l'usure du pouvoir. Et ses adversaires n'ont su développer depuis 2012 que des critiques sur la privatisation de certaines maisons de retraite, l'une d'entre elles était devenu un objet de scandale, sans personne que ne s'interroge sur les conditions réelles des établissements publics du même ordre qu'on ne veut plus appeler des "hospices". Dans une Europe vieillissante et sénescente tout ceci fait peur à un électorat de plus en plus important qui rejette le miroir de sa propre réalité.

     

    La différence entre la France et la Suède est que cette dernière avait eu le courage ces dernières années de remettre en cause ce "modèle suédois" dont on nous avait tant gavé dans les années 1960 et dont les "heureux bénéficiaires" avaient soupé.

    Au contraire le gouvernement Valls, présenté pour réformateur, décrié comme "continuateur" d'une "austérité" qui, en fait n'a jamais commencé s'accroche à la fiction du maintien en l'état du prétendu "modèle social", c'est-à-dire des options périmées remontant à 30, 50, voire 70 ans.

    La deuxième nouvelle soulignée par Le Monde portait en effet sur une décision annoncée, curieusement, par le Secrétaire d'État aux relations avec le parlement. Jean-Marie Le Guen, au lieu et place de Marisol Touraine ministre, elle, des Affaires sociales a cru bon de revenir sur le constat gouvernemental des jours précédents : celui d'une évolution des indices de prix ne justifiant pas l'augmentation des pensions.

    N'importe les règles d'indexation, bienvenue aux "coups de pouce" : tout ceci pour ne pas donner aux Français l'impression

    qu'ils sont entrés dans une phase de rigueur, ne parlons même pas des "réformes structurelles" que réclament nos partenaires européens, devenus nos bailleurs de fonds.

    Tout ceci sert de toile de fond aux remugles venus de La Courneuve où se retrouvait, fidèle au poste chaque année, la "varie gauche", celle des amis et des alliés d'un parti communiste de moins en moins audible en direct mais de plus en plus présent dans les coulisses.

    La nouvelle sociologie de cette organisation, toujours puissante, toujours nuisible, dément de longue date ses propres théories. Ses cadres d'origine ouvrière représentaient il y a 30 ans encore quelque 45 % de l'appareil. Ce pourcentage s'est divisé par 5, tombant à 9 % alors que les ouvriers représentent aujourd'hui 23 % de la population active du pays. Le gros de la troupe des adhérents et cotisants du PCF se recrute chez les enseignants, c'est-à-dire chez les gens qui formatent impunément, aux frais des contribuables, les esprits des jeunes Français de toutes origines, et chez les salariés des collectivités locales, en nombre croissant.

    Qu'un Mélenchon, épaulé cette année par la venue de son nouvel ami Kerviel, ait réaffirmé en cette occasion sa convergence avec un Montebourg, cette écume des choses, est retenue comme un événement par nos médiats. En réalité, déjà en 2011, toujours à la fête de L'Huma, ils avaient fait ensemble exactement la même déclaration que nous relevions alors. (2)⇓

    JG Malliarakis
     Notes : 

    1.  Cette appellation de "parti de gauche" désigne en Suède un parti qui s'est appelé successivement : Parti social-démocrate de gauche de Suède de 1917 à 1921 puis parti communiste de Suède de 1921 à 1967, puis "parti de gauche – les communistes" de 1967 à 1990. Avec ces gens, il n'est pas considéré comme "immoral" de gouverner. .
    2.  cf. L'Insolent du 19 septembre 1971
  • Les retraités vont payer !

    Les médias, en boucle, disent que les Français ne peuvent pas payer le dernier tiers provisionnel, ils ne parlent pas de ceux qui ne peuvent plus rien payer.   

    La semaine passée, une information est restée de façon surprenante presque sans réaction. Rien de la part de la soi-disant « opposition », rien des « opposants de gauche » et pourtant…

    Le gouvernement – Valls en tête – a décidé de ne pas revaloriser les retraites en octobre, contrairement à ce qui avait été promis. Il avait été annoncé, en début d’année, que la revalorisation de ces retraites, même les plus petites, serait repoussée au mois d’octobre. Comme la parole politique n’a plus aucune valeur, il était évident qu’à la première occasion, au premier prétexte, Hollande reviendrait sur celle-ci.

    C’est fait : même les retraites qui sont sous le seuil de pauvreté ne seront pas revalorisées. Le prétexte, cette fois-ci… il n’y a pas eu d’inflation (sic). Comme tous les Français, je ne m’en étais pas rendu compte. Les augmentations de taxes, d’impôts, de prix de toutes sortes ne faisant pas partie du calcul de l’inflation.

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