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tradition - Page 182

  • Pour un réveil français

    Sans racines, il n’y a plus de vie, plus de progression, plus d’avenir. Sans affirmation d’un « nous », il n’y même plus de « je ».

    Les tragiques événements qui endeuillent la France par le meurtre d’une jeune femme innocente qui semblait rayonner la joie de vivre, la menace récurrente contre nos églises et tout ce qui est cher à notre patrie commune, doivent nous rappeler, si cela était nécessaire, que nous ne sommes plus en paix depuis bien longtemps déjà. Et cela notamment parce que les Français ont perdu l’habitude de s’aimer.

    Ceux que l’on désigne abusivement comme nos élites travaillent en concertation, avec l’école et les médias, à cet esprit de repentance, à ce désamour, ce dégoût de nous-mêmes, pour faire une société soumise, anomique et culpabilisée.

    Les prophètes de malheur, parmi lesquels Jacques Attali – pour ne citer que lui, qui a eu de l’influence sur tous les gouvernements qui se succèdent depuis 81 -, affirment détester les « racines » et prêchent la notion de « citoyen du monde » en regardant négligemment leur Rolex.

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  • Institut Iliade : « Discerner les continuités qui donnent au monde européen son identité »

    Philippe Conrad, président de l’Institut Iliade, historien et directeur de La Nouvelle Revue d’histoire, répond aux questions de Le Rouge et le Noir.

    « La “vieille Europe ”, celle d’avant le « sombre XXe siècle », nous a laissé en ce domaine un héritage exceptionnel dont nous souhaitons que les générations nouvelles d’aujourd’hui, désemparées par les escroqueries du prétendu “art contemporain”, puissent le redécouvrir ».

    R&N : Philippe Conrad, pouvez-vous présenter l’Institut Iliade ?

    Philippe Conrad : L’institut Iliade a été créé en juin 2014, un an après la mort de Dominique Venner qui avait formulé le souhait de voir une structure de ce type poursuivre l’action qu’il avait engagée en vue de réveiller la conscience française et européenne, endormie dans les temps de chaos que nous connaissons depuis plusieurs décennies. L’Institut a vocation à développer des actions de formation intellectuelle au profit des jeunes générations qui accèdent aujourd’hui aux responsabilités. Il a également pour but l’organisation de manifestations culturelles telles que conférences, colloques ou voyages. Il dispose d’un site qui doit faire connaître ses activités et fournir les munitions intellectuelles nécessaires à tous ceux qui cherchent à comprendre le monde d’aujourd’hui et à agir sur lui.

    R&N : Vous introduirez le colloque de l’Iliade le 25 avril prochain sur l’univers esthétique. Quel est le but du colloque ?

    Philippe Conrad : Après avoir évoqué l’an dernier la figure de Dominique Venner, nous nous attachons cette année à la représentation de la beauté qui a été, dans la longue durée, celle des Européens. Chaque espace de civilisation définit des normes particulières quant à la conception de l’homme ou de la société, et c’est tout autant vrai en matière artistique. Or la « vieille Europe », celle d’avant le « sombre XXe siècle », nous a laissé en ce domaine un héritage exceptionnel dont nous souhaitons que les générations nouvelles d’aujourd’hui, désemparées par les escroqueries du prétendu « art contemporain », puissent le redécouvrir.

    R&N : Qu’est-ce qu’un « univers esthétique » ? Ce qui encadre l’art ? Un ensemble de valeurs ?

    Philippe Conrad : Un « univers esthétique » correspond à une certaine appréhension du monde, à un ensemble de règles et de représentations dans le cadre desquelles peuvent évoluer les artistes et les créateurs qui vont exprimer, au fil du temps, des valeurs ou des sensibilités qui, au-delà des transformations formelles ou des inspirations successives, témoignent de permanences supérieures.

    R&N : De quelle Europe parle-t-on ? Quelles limites chronologiques et géographiques ?

    Philippe Conrad : Notre Europe se constitue déjà, à beaucoup d’égards, avec les sociétés aristocratiques qui se mettent en place à partir de l’Age du Bronze. Elle s’affirme ensuite en Grèce avec les récits fondateurs que nous a laissés Homère, puis à Rome, mais aussi dans les contrées « barbares » des mondes celtique et germanique. L’aventure se poursuit à Byzance et dans le monde slave tout autant que dans l’Occident latin profondément imprégné par le christianisme à partir du IVesiècle. C’est sur cette petite péninsule du continent asiatique qu’évoquait Valéry que s’est développé un espace civilisationnel tout à fait original qui va engager, à partir des XVe-XVIe siècles, le décloisonnement du monde et imposer à la planète une domination remise en cause par l’immense tragédie que fut la guerre civile européenne de 1914-1945.

    R&N : Y a-t-il des univers pré-chrétiens, chrétiens et post-chrétiens ? Quelle continuité entre les univers esthétiques, ancien puis chrétien et enfin moderne ? Quel est l’apport de l’Europe chrétienne selon vous ?

    Philippe Conrad : Il est aisé de discerner les continuités qui, dans la longue durée, donnent au monde européen son identité, de l’Antiquité antérieure au christianisme puis à la modernité qui s’en est progressivement éloignée. L’héritage du christianisme demeure, dans tous les cas, essentiel dans la construction de notre civilisation, quels que soient les dénis de réalité auxquels nous avons été confrontés quand les inspirateurs de la calamiteuse Europe de Bruxelles ont refusé haut et fort de reconnaître les racines chrétiennes pourtant indiscutables de notre civilisation. Le christianisme est devenu, à partir de la fin de l’Antiquité, et pour les quinze siècles qui ont suivi, la religion de l’Europe et a largement déterminé les différents aspects sociaux, politiques, culturels de sa civilisation.

    R&N : Quel est le rôle de la France dans cet univers esthétique européen ?

    Philippe Conrad : Ce rôle est évidemment majeur du fait de l’histoire qui a été celle de notre pays au cœur du continent. Il suffit d’évoquer notre patrimoine médiéval, l’importance de la place occupée par la langue française à partir du XVIIe siècle ou le rôle de premier plan joué par les artistes ou les penseurs français au cours des derniers siècles pour le constater. En cela, la France s’inscrit dans la magnifique symphonie d’une Europe où plusieurs pays ont successivement occupé le premier rang dans le contexte des rivalités de puissance du passé mais où, aujourd’hui, les facteurs d’unité apparaissent, sur le plan culturel, de plus en plus évidents, dans un monde dominé par un matérialisme et un utilitarisme devenus puissamment mortifères.

    Philippe Conrad, 20/04/2015

    « L’univers esthétique des Européens », colloque annuel de l’Institut Iliade, samedi 25 avril de 14h à 18h30 la Maison de la Chimie, 28 rue Saint Dominique, 75007 Paris. Avec les interventions d’Alain de Benoist (« L’art européen, un art de la représentation »), Slobodan Despot (« L’art européen et le sentiment de la Nature »), Christopher Gérard (« La beauté et le sacré »), Jean-François Gautier (« La polyphonie du monde »), Javier Portella (« La dissidence par la beauté ») et des présentations de hauts lieux européens (Duarte Branquinho, Adiano Scianca, Philip Stein, Marie Monvoisin).

    Renseignements et Inscriptions :  http://institut-iliade.com/   (formulaire d’inscription en bas de page)

    Source : Le rouge et le Noir.org

  • Les Sentinelles ne lâchent rien

    A Lyon comme à Paris, en ce funeste 2e anniversaire de la loi Taubira :

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    Michel Janva

  • Les racines de la France sont catholiques depuis le baptême de Clovis

    Extrait de la tribune de Denis Tillinac dans Valeurs Actuelles :

    "(...) L’islam prétend enraciner le multiculturalisme confessionnel dans notre pays. Or, le nombre ne saurait suppléer l’absence de racines historiques. Les confessions sont évidemment égales devant la loi, laïcité oblige ; elles ne le sont pas à l’aune de la mémoire. Quinze siècles d’accointances intimes avec la catholicité ont profilé notre paysage intérieur, façonné notre spiritualité, notre sentimentalité, notre sociabilité, notre esthétique, notre ludisme, notre scansion du temps, notre érotisme même (...)

    La séparation des Églises et de l’État a émancipé le citoyen de la tutelle d’un cléricalisme tantôt gallican, tantôt vaticanesque : c’était opportun et nul ne le conteste. Reste l’héritage d’une architecture mentale bâtie, étayée, enluminée par la catholicité romaine. L’âme de la France plane au-dessus des clochers de Notre-Dame qui a solennisé les hautes heures de son histoire, y compris le Te Deum de la Libération avec de Gaulle et Leclerc. L’“identité” de la France est insaisissable si l’on occulte la symbolique liée à la cathédrale de Reims, à la crypte de Saint-Denis — et à ces monastères bénédictins et cisterciens qui ont transmis le savoir et défriché nos arpents (...)

    J’ai le plus sincère respect pour la piété d’un musulman ou d’un hindouiste : toute invocation d’une transcendance vaut mieux que le culte du fric et de l’egoMais ces confessions n’ont aucun ancrage dans notre inconscient collectif, aucune résonance dans nos coeurs. En accréditant sournoisement l’illusion d’une équivalence, nos dirigeants assèchent les sources de notre patriotisme et humilient les fidèles catholiques (...)

    Il y a beaucoup de musulmans en France, ils ont droit au respect de leur foi et à la possibilité d’exercer dignement leur culte. Mais on ne décrète pas des racines : les nôtres sont catholiques au sens large depuis le baptême de Clovis, point final."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’Université d’été pour Tous : une tentative de pérennisation et de politisation du mouvement social de 2013

    Sas vers la radicalisation ou la normalisation, LMPT offre aussi la possibilité d’une reconversion pour ceux de ses membres dont l’éternel militantisme, souvent condamné à la marge et à l’ombre, a retrouvé des couleurs à l’occasion des manifestations. Une partie des cadres du mouvement se retrouve ainsi à la fin du mois d’août 2013 pour une Université d’Eté pour Tous dont le programme, publié sur internet, est intitulé, sans grande sobriété, « Nous sommes le peuple » : 
     
    Après le soulèvement populaire et spontané des derniers mois, il est temps de nous former en profondeur afin de répondre aux nouveaux enjeux politiques et sociaux qui s’annoncent. Venez nous rejoindre pour une semaine de formation du dimanche 25 août au dimanche 1er septembre à Lignières dans le Cher (18160). L’Université d’Eté pour Tous est un moment d’amitié, où une jeunesse animée d’une même conviction va se retrouver, échanger et tisser des liens durables. 
     
    Le choix même des intervenants ne va pas sans refléter une certaine sensibilité. Tandis que, du point de vue des organisations, Béatrice Bourges et le Printemps français marquent le terrain, on note la présence de collectifs tels que Ta ville en action, les Mères Veilleuses et le Camping pour tous de Samuel Lafont. Sur le front des portails, le site Nouvelles de France occupe la première place. L’invité-vedette n’est autre que Robert Ménard, ancien secrétaire général de Reporter sans Frontières, alors candidat à la mairie de Béziers et engagé dans un pas de deux avec le Front national. Mais le magistère intellectuel de cette Université pour tous revient sans conteste à Gérard Leclerc dont l’autorité et l’influence sont à l’inverse de son peu de propension à jouer les chefs de bande. 
         La liste des lectures recommandées et des livres disponibles à l’achat, comme il se doit dans ce type de réunion, est en soi éloquente. Outre un excellent ouvrage sur la droitisation de la vie politique (ndlr : l'auteur parle de son livre Voyage au bout de la droite), les animateurs conseillent aux « campeurs » les œuvres classiques et incontournables d’Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, de Joseph de Maistre, Considérations sur la France. Pour compléter ce corps doctrinal d’un savoir plus historique, ils font valoir les fondamentaux que sont La Révolution française de Pierre Gaxotte, Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d’un crime légal contre l’humanité, sous la direction de Reynald Secher, et Le livre noir du communisme, sous celle de Stéphane Courtois. Soit le vade-mecum de l’anti-moderne mâtiné d’antitotalitarisme. 
     
    Gaël Brustier, Le mai 68 conservateur

  • De la déesse de l'aurore

    En ce 15 août, il me paraissait intéressant de consacrer un article à une déesse fondamentale au sein des mythologies indo-européennes, déité vierge uniquement lorsqu’elle adopte une dimension guerrière, à l’instar de Pallas Athênê en Grèce.

    A l’origine, les divinités indo-européennes patronnent les éléments de la nature, et en particulier le ciel, la terre et les astres, mais aussi les phénomènes atmosphériques. Jean Haudry a notamment démontré que le système trifonctionnel indo-européen était appliqué aux cieux, ceux-ci se partageant entre le ciel de nuit, correspondant aux forces telluriques et infernales, le ciel de jour, correspondant à la lumière des divinités souveraines, et enfin le ciel intermédiaire, le *regwos (ou « érèbe »), ciel auroral et crépusculaire, lié à la couleur rouge, mais aussi ciel d’orage. Les trois couleurs sont donc le blanc de la souveraineté, le rouge de la guerre et le noir de la fonction de production. Dans ce schéma, le ciel nocturne, domaine du dieu *Werunos (« le vaste »), qui donnera Ouranos en grec et Varuna en sanskrit, peut être remplacé par la terre, domaine de la déesse *Dhghom (« Dêmêter »), épouse du dieu céleste *Dyeus (« Zeus ») et en ce sens surnommée *Diwona (« celle de Dyeus »), qu’on retrouve dans le nom de la divinité romaine Dea Dia, probablement aussi dans celui de Diane, et dans la grecque Dionè, mère d’Aphrodite, respectant ainsi ce code de couleurs.

    Le ciel intermédiaire est patronné par deux divinités fondamentales des panthéons indo-européens, à savoir le dieu de l’orage, *Maworts (génitif *Mawrtos), et la déesse de l’aurore *Ausōs (génitif *Ausosos), l’un et l’autre formant réunis probablement à l’origine un couple divin, couple qui sous la forme de Mars et de Venus inspirera les artistes depuis Homère. *Ausōs portait plusieurs épiclèses importantes, *bherghenti (« celle qui est élevée ») et *Diwos *dhughater (« fille de Zeus »), mais était également liée à la racine *men-, relative à tout ce qui relève de l’intelligence.

    La triple aurore grecque.

    Le déesse grecque de l’aurore est Eôs, une déesse mineure du panthéon hellénique, qu’Homère qualifie d’ « aux doigts de rose », et pour laquelle peu de mythes sont associés, à savoir celui des amours d’Arès et d’Eôs d’une part et celui de Tithon d’autre part, amant troyen dont elle avait demandé à Zeus de lui accorder l’immortalité, mais en oubliant de lui faire accorder également la jeunesse éternelle, ce qui en fit de fait le premier zombie de la mythologie.

    Si Eôs, déesse pourtant fondamentale des panthéons indo-européens, est si mineure, c’est en fait parce que son rôle a été repris par deux nouvelles divinités, qui étaient probablement à l’origine de simples épiclèses de l’Aurore, à savoir Athéna et Aphrodite. Même si leur étymologie est obscure, on peut émettre quelques hypothèses sérieuses. Athéna est formée de la racine *-nos/a qui désigne une divinité (exemple : Neptu-nus à Rome, Ðiro-na chez les Celtes) et de la base athê[- qui pourrait être liée à l’idée de hauteur. Athéna serait ainsi la déesse protectrice des citadelles, comme l’acropole d’Athènes. Elle incarne l’Aurore guerrière, casquée et armée. Quant à Aphrodite, son nom a été rapproché de celui de la déesse ouest-sémitique Ashtoreth (« Astarté »), déesse tout comme elle honorée à Chypre. S’il est probable que les deux déesses ont été associées dans l’esprit des chypriotes grecs, cela ne signifie pas pour autant qu’Aphrodite serait d’origine sémitique. En fait, son étymologie classique de « née de l’écume des mers » pourrait bien être la bonne, car on peut la comparer avec le nom de petites divinités féminines indiennes, les Apsaras, nymphes érotiques peuplant le Svarga (« paradis indien ») du dieu Indra dans la tradition védique, et elles aussi nées sorties des eaux. Elle incarne l’Aurore amoureuse, symbolisée par la rose.

    Enfin, Athéna est la fille de la déesse de la sagesse, Mêtis (p.i.e *Men-tis) dont le nom rappelle très précisément celui de la déesse Minerve, son équivalente latine.

    Cela nous amène à constater l’existence de trois déesses de l’aurore, celle du phénomène atmosphérique (Eôs), celle de la guerre défensive (Athêna) et celle du désir amoureux (Aphrodite), déesses par ailleurs toutes liées au dieu de la guerre Arês. Eôs et Aphrodite ont en effet été l’une et l’autre la maîtresse du dieu, alors qu’Athéna est présentée comme sa rivale sur les champs de bataille par Homère mais était souvent honorée aux côtés du dieu, comme dans le temple d’Arès à Athènes. En outre, même s’il existe par ailleurs un Zeus Areios, une version guerrière du dieu suprême, parmi toutes les déesses, seules Athéna et Aphrodite sont qualifiées d’Areia. Arês joue ici son rôle originel, celui de dieu de l’orage et de la guerre, même si, sous l’influence crétoise, les Grecs ont préféré conférer désormais à Zeus cette fonction de dieu foudroyant, qu’en revanche son homologue germano-scandinave Thor conservera.

    Déesse de l’amour et de la guerre.

    *Ausōs est donc une déesse plutôt complexe, liant deux aspects qui peuvent paraître contradictoires. Ce n’est d’ailleurs pas un phénomène propre aux divinités indo-européennes, puisque la déesse proto-sémitique *Ațtartu associait ces deux rôles, tout comme la déesse sumérienne Inanna, même si en revanche elle n’était pas aurorale. Par ailleurs, comme dans le cas grec, la déesse de l’aurore sous son nom propre a bien souvent perdu de sa superbe au profit de divinités nouvelles. Ce n’est toutefois pas le cas partout.

    Dans le monde indo-iranien, la déesse Ushas (sanskrit) ou Ushah (vieux-perse) a conservé ses traits originels, même si elle partage désormais son rôle de déesse de l’amour avec la Venus indienne, la déesse Rati, « le Désir », mère du dieu de l’amour Kama comme Aphrodite est celle d’Erôs. Chez les Lituaniens, la déesse lituanienne Aushrinè reste au premier plan, alors que chez les Lettons, pour une raison inexpliquée, elle a changé de sexe et est devenu le dieu Auseklis et personnifie par ailleurs la planète Venus.

    En revanche, chez les Romains, même si Aurora a conservé des éléments de culte plus solides, elle connaîtra une évolution parallèle à celle qu’elle a connue chez les Grecs. Si Aurora est Mater Matuta, « la déesse des matins », attestant de son rôle atmosphérique, elle n’est plus une déesse guerrière, son rôle étant repris par Minerve, et plus non plus déesse de l’amour, car Venus a pris le relai.

    Dans le rôle de déesse aurorale guerrière, on trouve les Zoryas slaves (au nombre de trois), les Valkyries germano-scandinaves, toutes casquées et armées comme Athéna. Dans le rôle de déesse aurorale de l’amour, c’est en revanche Lada chez les Slaves et Freya chez les Germano-scandinaves. Cela explique pourquoi une partie des guerriers morts ne va pas au Valhalla pour rejoindre Odin mais au paradis de la déesse Freya, illustrant à l’état de vestige un rôle guerrier plus ancien. Freya, dont le nom signifie sans doute « chérie » (p.i.e *priya), est la Venus scandinave, alors qu’Ostara, déesse de l’aurore fêtée au moment de la Pâques germanique, est restreinte aux questions de fécondité de la nature.

    La déesse albanaise Premtë, épouse du dieu de l’orage Perëndi, remplace Agim, « l’aurore », de même que la celte Epona, « celle du cheval », car une des représentations les plus anciennes est celle d’une Aurore cavalière. La Brighid celte, déesse vierge comme Athéna, et qui était appelée Brigantia par les Gaulois, patronnait les affaires guerrières, et apparaissait sous son aspect le plus cruel sous les traits de Morrigain.

    Déesse de la planète Venus.

    Indo-européens et Sémites ont, pour une raison mystérieuse, sans doute liée à la couleur de l’astre, associé l’Aurore et la planète Venus. En revanche, les Sumériens avaient lié la planète Venus à la déesse Inanna, aucune déesse spécifique de l’aurore n’apparaissant dans leur mythologie. Si les Akkadiens ont simplement remplacé Inanna par leur Ishtar, les peuples ouest-sémitiques ont en revanche associé l’astre à leur propre dieu de l’aurore, Shahar.

    Une des particularités du dieu Shahar c’est d’avoir engendré deux frères jumeaux, qui sont Helel, dieu de l’étoile du matin, et Shalem, dieu de l’étoile du soir. On retrouve un phénomène comparable chez Aphrodite, Venus et le dieu letton Auseklis. Il est difficile de savoir si c’est un emprunt des Indo-Européens aux Sémites, ou bien des Sémites aux Indo-Européens, et à quelle époque. Chez les Arabes païens également, deux dieux jumeaux patronnent le matin et le soir, à savoir Aziz et Ruda.

    Aphrodite est la mère de Phosphoros, également appelé Eosphoros, « porteur d’aurore », ce qui est significatif, et de son frère Hesperos. De la même façon, probablement par imitation de la déesse grecque, Venus est la mère de Lucifer et de Vesper, l’un et l’autre pouvant s’expliquer par le proto-indo-européen (*leuks-bher, « porteur de lumière » et *wesperos, « soir »). Enfin, les jumeaux divins de la mythologie lettone, fils du dieu du ciel Dievs, à savoir Usins (« Aurore ») et Martins (« Mars ») sont également associés au matin et au soir.

    Si la planète Venus semble associée dès l’époque proto-indo-européenne à la déesse *Ausōs, l’introduction de deux fils patronnant le matin et le soir, un dieu du matin et un dieu du soir, semblent résulter d’une influence extérieure, sumérienne ou sémitique. Ainsi, chez les Celtes, les Germains, les Slaves par exemple, mais aussi en Inde et en Lituanie, on ne retrouve pas de « fils de l’aurore » patronnant le matin et le soir. Ce n’est le cas concrètement qu’en Grèce et à Rome, cette dernière ayant été en outre considérablement influencée par son aînée en Méditerranée. En outre, les jumeaux divins ne sont pas non plus « fils de l’Aurore », mais fils du dieu du ciel (Zeus en Grèce, Dievas en Lituanie, Dyaus en Inde), rôle repris à Rome par le dieu de la guerre (Romulus et Rémus sont fils de Mars et non de Jupiter).

    Le mythe de la déesse-vierge guerrière.

    On a pu constater que lorsqu’une déesse a remplacé l’Aurore dans son rôle guerrier, elle y a pris les traits d’une déesse virginale. C’est notamment le cas d’Athéna et de Minerve, comme si une sexualité accomplie était incompatible avec ce rôle plutôt masculin. Et c’est en raison d’une histoire d’amour que la valkyrie Brynhildr, amoureuse de Siegfried, connaîtra bien des tourments. Cette virginité est aussi l’apanage d’Artémis, déesse de la chasse et de la nature sauvage inviolée.

    La déesse-vierge a été remplacée dans la mythologie européenne par la Vierge Marie, privée pourtant de tout rôle militaire. L’ « amazone » est devenue une sorcière, promise à la mort, et d’ailleurs Diane est considérée au moyen-âge comme la déesse par excellence du sabbat. La femme européenne pouvait apparaître comme une guerrière, ou en tout cas avait un rôle pour galvaniser les guerriers, même si elle ne participait pas directement au combat. Ce mythe se retrouve pleinement dans celui de Jeanne d’Arc, mais aussi dans les différentes incarnations patriotiques de la nation. Britannia est totalement calquée sur la Minerve romaine, et Germania ressemble à une valkyrie. La république française, incapable de rompre totalement avec le christianisme, a préféré une déesse-mère, Marianne, « petite Marie ». Elle a aussi choisi toutefois de se représenter en Cérès, déesse du blé, la fameuse semeuse, et non en divinité guerrière. On notera enfin que les Sans Culottes, et notamment Hébert, préféraient la déesse Raison, qui n’était autre que Minerve elle-même.

    Venus sans Mars, Mars sans Venus.

    De l’Athêna Potnia mycénienne à la déesse Raison, on retrouve une filiation que le christianisme même n’a pas réussi à rompre. Et face au puritanisme, la déesse Aphrodite a vaincu elle aussi. C’est dire si la déesse de l’aurore, en tant qu’Athéna comme en tant qu’Aphrodite, a joué et joue un rôle fondamental dans la psychê européenne. C’est elle qui raisonne Mars lorsqu’il est courroucé et l’occupe aux jeux de l’amour, délaissant alors le champ de bataille. Si Rome connut douze siècles de puissance, c’est parce qu’elle était la cité de Mars et de Venus, l’un et l’autre s’équilibrant, comme le souligna le poète Rutilius Namatianus. Et lorsque le politologue américain Robert Kagan définit l’Europe comme le continent de Venus, il nous rappelle que la puissance résulte de l’union des deux divinités, mais le dieu Mars est mal vu depuis un peu plus d’un demi-siècle en Europe. Lorsque Mars triompha, Venus était encore prisonnière des geôles vaticanes. Lorsque Venus triomphe, aujourd’hui, c’est Mars qui est sous les chaînes. Le déchaîner sauvera l’Europe. Car il n’y a pas de paix sans conflit (Venus sans Mars), et pas de science sans puissance (Minerve sans Mars).

    Thomas Ferrier (LBTF/PSUNE)

    http://thomasferrier.hautetfort.com/  via http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/03/14/de-la-deesse-de-l-aurore-5567281.html 

  • TVL : Charles Beigbeder. Le collectif Phénix pour que la France renaisse de ses cendres.

  • Auditions de la Commission d’enquête sur le droit de manifestation

    0Compte tenu de l’ampleur et de la fréquence historique des événements de La Manif Pour Tous depuis novembre 2012, Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont, respectivement Présidente et Vice-Président de La Manif Pour Tous, ont été auditionnés ce jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale par la Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, présidée par M. Noël Mamère.

    Ils ont d’abord rappelé la finalité du mouvement : rappeler que nous sommes tous nés d’un homme et d’une femme en soulignant qu’il est aberrant et injuste de faire délibérément des orphelins de père ou de mère (mariage et adoption pour les couples de même sexe, avec la PMA « sans père » et la GPA qui en résultent).

    1Ils ont souligné que la libre expression de ce qui devrait être une évidence, c’est à dire la promotion du mariage homme-femme et de la filiation père-mère-enfant, avaient soulevé de grandes difficultés.

    S’appuyant sur de nombreux faits concrets, précis et datés, ils ont évoqué les interdictions ou menaces d’interdiction nombreuses et souvent signifiées très tardivement (signifiées le vendredi soir pour le dimanche, elles ne peuvent plus faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, celui-ci étant fermé le samedi !), les manifestants victimes de jet de gaz lacrymogène sur des parcours autorisés, les interpellations injustifiées et très nombreusesalors même qu’elles n’avaient aucun fondement légal.

    2Ils ont rappelé qu’au printemps 2013, le Conseil de l’Europe a condamné l'usage disproportionné des forces de l'ordre face aux manifestations populaires de La Manif Pour Tous. Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont ont également exposé leurs inquiétudes quand àl’évolution constatée d’un régime de déclaration des manifestations vers un régime d’autorisation.

    Albéric Dumont a présenté à la commission d’enquête des propositions qui favoriseraient le respect du régime de déclaration. Les dirigeants de La Manif Pour Tous ont en outre souligné leurs préoccupations sur le projet de loi Renseignements actuellement en débat puisque Bernard Cazeneuve a refusé d’exclure les mouvements sociaux du champ du texte.

    « Il est incroyable qu'un mouvement comme le nôtre, pacifique et responsable, fondé sur la défense du plus faible et animé par la volonté d’agir dans l’intérêt général, se trouve catalogué dans les groupes à surveiller au même titre que les terroristes ou que tous ceux qui représentent un quelconque danger pour notre pays ».

    Également auditionné, Jacques Toubon, le défenseur des droits a notamment relayé les "réclamations" de La Manif pour tous. Il estime que certaines actions des forces de l’ordre n’ont

    "pas été conformes au principe de liberté d’aller et de venir, de manifestation, de liberté d’expression". "Nous en avons parlé au ministre de l’Intérieur". "Est-ce que la procédure de vérification d’identité, a été détournée de sa finalité ? (…) Certaines personnes ont été envoyées au poste alors qu’elles étaient porteuses d’un document d’identité ou qu’on ne leur avait pas demandé de présenter ces papiers".

    Michel Janva

  • L’Intergroupe pro-famille constitué au Parlement européen

    Communiqué de la FAFCE (Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe) :

    "La semaine dernière, l’intergroupe sur les politiques en faveur de la famille, la solidarité intergénérationnelle et le vieillissement actif a été enregistré au Parlement européen. Cet intergroupe est composé de deux sous-groupes, l’un dédié au vieillissement actif, coordonné par l’eurodéputé Lambert Van Nistelrooij (PPE - Pays-Bas) et l’autre, coordonné par l’eurodéputé Anna Záborská (PPE - Slovaquie), dédié aux politiques en faveur de la famille. Le sujet de la solidarité intergénérationnelle sera traité autant par l’un que par l’autre sous-groupe, les questions qui s’y rapportent ayant un caractère transversal. La FAFCE se félicite de la reconstitution d’une structure officielle du Parlement européen dédiée aux politiques en faveur de la famille pour le nouveau mandat législatif de 2014-2019.

    Les Etats membres de l’Union Européennes et la communauté internationale ont commémoré  l’année dernière le 20ème anniversaire de la Journée Internationale de la Famille (1994-2014) et le 8ème mandat électoral est de ce fait une excellente opportunité pour mettre en pratique les conclusions de cet anniversaire au niveau européen et au sein des Etats membres.

    Pour y parvenir, l’intergroupe peut servir de plateforme permettant une étroite coopération entre les parties prenantes par le biais de réunions politiques, de colloques publics et aussi par la participation active à la rédaction de résolutions du Parlement européen. Fondé en 1999, l’Intergroupe Famille est aujourd’hui la seule structure au sein des institutions européennes qui soit centrée sur les besoins des familles. La FAFCE suit l’Intergroupe Famille depuis son commencement et est convaincue qu’un dialogue ouvert concernant les intérêts et les besoins des familles peut à terme rehausser la prise en compte de la famille en général."

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html