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tradition - Page 243

  • 15 décembre : manifestations pour tous

    Manifestations

    • à Montpellier dimanche 15 décembre : Rendez-vous 14h Jardin du Peyrou Venez tous, en famille, avec vos amis, amies, collègues… sans oublier vos sweats, chapeaux, sifflets et drapeaux !
    • à Blois dimanche 15 décembre : Rendez-vous 15h Venez tous, en famille, avec vos amis, amies, collègues… sans oublier vos sweats, chapeaux, sifflets et drapeaux !
    • à Bordeaux dimanche 15 décembre Sur les Grands boulevards de Bordeaux. RDV et horaires annoncés très prochainement. Venez en voiture, scooter, moto, camion, tracteur ou tout autre engin motorisé… avec vos sweats, autocollants, drapeaux, etc.
    • à Versailles le 15 décembre : Rendez-vous 14h30 Places d'Armes
  • « Le Glaive et la Charrue » de Richard Roudier.

    le-glaive.pngVéritable appel à la réunification des combattants nationalistes, païens, catholiques et européens, le livre de Richard Roudier est à la fois le témoignage d’un acteur politique majeur du combat identitaire de ces 40 dernières années mais également un cri de ralliement envers toutes les forces résistantes au système en place. Tout au long du livre, l’auteur retrace son parcours, ses rencontres, ses combats et son évolution, en apportant des pistes impératives à prendre en compte pour mener le combat de demain.

    Alors que les français sentent bien aujourd’hui que l’Ennemi est rentré dans la place et que certains lui ont ouvert les portes, ce livre propose de se servir des exemples du passé pour construire l’avenir des peuples d’Europe.

    De Roland à Charles Martel, en passant par Catherine Ségurane, Jean Sobieski, roi de Pologne, ou encore le Cid Campéador, les clés de demain se trouvent aujourd’hui dans nos livres d’histoire.

    «Notre monde ne sera pas sauvé par des savants aveugles ou érudits blasés. Il sera sauvé par des poètes et des combattants, par ceux qui auront forgé «l’épée magique» dont parlait Ernst Jünger, l’épée spirituelle qui fait pâlir les monstres et les tyrans. Notre monde sera sauvé par les veilleurs postés aux frontières du royaume et du temps.» . Dominique Venner

    L’auteur :

    Né à Béziers en terre occitane, Richard Roudier est licencié en droit et en syndicalisme étudiant. Véritable activiste, puisque cette matière fut la véritable spécialité juridique de sa jeunesse…
    Ancien militant d’Europe-Action puis de la Nouvelle Droite, puis dirigeant du Bloc Identitaire, Richard Roudier préside aujourd’hui le Réseau Identités.

    Les Bouquins de Synthèse nationale cliquez ici

    Bulletin de commande

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Le 12 décembre, Grenelle de la famille à Lyon

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  • La marche pour la Vie à Lyon

     

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    Lyon dit "Oui à la Vie!"

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    Clotilde et Joseph, membres du collectif, expliquent pourquoi on marche pour la Vie aujourd'hui en France :

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    Il fait beau et froid à Lyon et les Lyonnais ont répondu "présent!".

    En ce moment même, magnifique témoignage de Jean-Baptiste Hibon, handicapé qui dit "Oui à la vie!" : 

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    "Moi je prends mon handicap dans la joie!...

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    ...Le handicap n'est pas un problème, il nous interroge sur le rapport à l'erreur, qui fait partie de la vie!"

    Thierry de la Villejégu, directeur général de la fondation Lejeune :

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    «Les trisomiques sont traqués et éliminés»

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     http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Sentinelles à Bordeaux

    Hôtel de ville Place Pey-Berland le vendredi 29 novembre 2013:

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    Michel Janva

  • Marche pour la Vie de Lyon : intégralité du discours de Cécile Edel

     

    Prononcé hier :

     

    "Chers amis, 

    Merci, merci du fond du cœur d’être venus aujourd’hui, d’être venus malgré le froid, vos multiples activités, vos multiples préoccupations...

    Merci d’être venus porter témoignage de la valeur de toute vie humaine surtout celle du plus fragile d’entre nous tous,  car soyez certains que  votre présence est un véritable témoignage qui ne peut pas laisser indifférents ceux qui vous entendent et vous voient.

    Merci également à vous organisateurs d’avoir eu le courage de reprendre le flambeau de la Marche pour la Vie.

    Lorsqu’à Paris , il y a 9 ans, nous avions décidé, à plusieurs associations, d’organiser une première manifestation pour les 30 ans de la loi sur l’avortement,  jamais nous n’ aurions cru que cette première manifestation serait le premier pas, le tremplinpour bien d‘autres marches à Paris, comme dans d’autres villes de France et même maintenant à Rome, à Berlin, à la Haye et dans d’autres pays encore…Cela semblait impossible, un pari fou et pourtant nous l’ avons fait et vous l’ avez fait.

    Au cours de ces dernières années nous avons vu, grâce aux Marches pour la Vie successives, se lever une nouvelle génération de véritables résistants contribuant à réveiller toujours plus les consciences et à s’engager.

    Tout ceci grâce à vous, parce que notre, votre détermination, votre fidélité et votre courage sont sans faille !

    Ainsi, la preuve est aujourd’hui donnée que le mouvement de résistance aux lois injustes et indignes d’une société humaine, indignes de la France, ne s’est jamais éteint, qu’il continue bel et bien, sans se décourager, sans se désespérer, en poursuivant toujours le même objectif qui est celui de la proclamation de la Vérité. N’en déplaise à certains,  dire la vérité est devenu pour nous, bien plus qu’un choix stratégique : c’est notre devoir !

     Nous devons dire avec clarté et courage que ces lois injustes contredisent la Loi naturelle et les droits de l’Homme ;  nous devons être les témoins des valeurs non négociables en demandant l’abrogation des lois qui ont entre autre légalisé  l’avortement et dont les conséquences sont désastreuses.

    Vous rendez-vous compte qu’il manque aujourd’hui à la France  quelques huit millions d’enfants ? Comment ne pas nous révolter ? Comment nous taire ? Lorsque l’on porte en soi, la cause du Respect de la Vie, on ne peut tolérer que soit ainsi éliminés chaque année en toute impunité autant d’enfants et notre devoir est de ne pas nous taire. Si nous nous taisons, nous devenons en quelque sorte complices  par notre silence.

    1 enfant sur cinq…comment ne pas être révolté ? Doit- on vraiment se justifier de vouloir proclamer notre révolte ? 

    « Un état qui organise la suppression de ses propres enfants est l’auteur de sa décadence, comment le croire capable d’œuvrer pour la justice ? »

     Nous sommes là pour montrer qu’aujourd’hui il y a encore des hommes et des femmes pour qui l’avortement n’est pas un acte banal, anodin, sans conséquences. Il y a encore des hommes et des femmes qui, même 38 ans après la loi sur l’avortement, sont capables de descendre dans la rue, dans le froid, et parfois sous la pluie, pour promouvoir le respect de la Vie et pour dénoncer les lois qui portent atteinte au plus petit d’entre nous : l’enfant à naître.. et vous êtes de ceux là !

    • Nous sommes là parce que nous sommes convaincus que toutes les actions au service de la Vie, aussi diverses peuvent-elles paraître, d’une manière ou d’une autre, portent leurs fruits même si nous ne les récoltons pas immédiatement.
    • Nous sommes là parce que nous croyons que certaines personnes peuvent être touchées et « converties » par ce qu’elles voient ou ce qu’elles entendent au cours de la Marche…Ceci ne  nous appartient pas et nous ne le verrons pas mais la force de témoignage est un élément que nous ne pouvons négliger
    • Nous sommes là  parce que nous croyons que manifester en nombre est  un moyen non négligeable de voir le discours pro-vie réapparaître sur la scène publique et donc politique. Pour ceux qui défendent la Vie, il n'y a pas de raccourci : pour exister, il faut être dans la rue, et être assez nombreux pour ne plus pouvoir être ignorés. 
    • Nous  sommes là parce qu’enfin nous avons vu que manifester contribuait  à dynamiser tout le mouvement pro-vie et à étendre la densité de notre réseau associatif.

    Marcher pour la Vie, cela veut dire que nous ne nous satisfaisons pas de l’état d’injustice actuel dans lequel notre pays se trouve et plus encore nous nous y opposons. La marche ne constitue pas un objectif en soi mais un moyen pour parvenir à un réveil des consciences, pour réussir à lever le tabou que constitue la question de l’avortement. Non, avorter n’est pas banal et a des conséquences dramatiques

    Marcher pour la Vie c’est aussi proclamer que jamais l’avortement n’a été une solution, c’est promouvoir l’accueil de la Vie et croire que chaque être humain est unique et digne de respect. C’est aussi proclamer et témoigner que si on choisit le parti de la Vie on n’est jamais déçu ! 

    « Notre cri  n est ni un cri de haine, ni un cri de vengeance, mais un cri d amour et de vérité qui appelle a la conversion qui libère ».

    N’oubliez jamais :  la force de la vérité est la vérité elle-même !

    Je termine en vous demandant : aimez-vous la Vie ? Voulez vous la protéger ? Voulez vous la défendre ? Alors je vous demande chers amis, de vous engager, de vous engager pour elle et je vous donne :

    Rdv donc le 19 janvier à Paris pour une nouvelle Marche pour la Vie parce que

    « Nous ne céderons pas, nous ne lâcherons pas, nous ne trahirons pas et nous l’emporterons, nous gagnerons  »!

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Lettre ouverte aux Bonnets rouges, par Serge Ayoub

     

    La crise a rattrapé la Bretagne. La riche Armorique connaît à son tour la pression des marchés internationaux et les effets du dumping social. Par-dessus cette précarisation économique, il a fallu que la gauche, qui gouverne aussi bien qu’un capitaine de paquebot aveugle au milieu d’une forêt d’icebergs, rajoute l’écotaxe. De l’iceberg, c’est la face émergée, le symbole d’une gouvernance économique antipopulaire, anti-française, et suicidaire.

    Bonnets rouges Jadis la gauche luttait contre la violence du capitalisme. Elle s’est ensuite contentée d’en atténuer les effets, puis s’est résignée à s’excuser de ne pouvoir le faire, sous Mitterrand et Jospin. Aujourd’hui, tout au contraire elle accentue cette violence, et espère s’en sortir en souriant bêtement. L’écotaxe est à l’image de nos socialistes : une stupidité et une honte.

    Celle-ci découle initialement du principe de la taxation du réseau routier secondaire dans une perspective écologique. De prime abord il est difficile de concevoir qu’une taxe puisse être écologique, mais les gouvernements successifs de la France n’ont trouvé que cette option pour renflouer les caisses de l’État chroniquement vides. Pour se faire ils réclament toujours plus aux mêmes, les travailleurs français, au point d’épuiser encore davantage leur base fiscale. Cette nouvelle taxe, officiellement, à pour premier objectif de « responsabiliser » les Français en les incitant par le porte-monnaie à moins se servir de leurs véhicules polluants. De plus l’écotaxe devrait financer l’entretien et le développement du réseau routier. Elle devrait encourager l’usage de transports alternatifs via les réseaux ferroviaires et fluviaux nationaux pour substituer au « tout camion » qui règne en France l’instauration d’autoroutes ferroviaires et fluviales. Malheureusement, ce projet généreux qui veut réduire le taux de pollution et la facture énergétique de la France se heurte au principe de réalité. En effet, il paraît difficile techniquement de demander à un transporteur routier de déposer son camion sur un wagon plat et d’engager un autre camionneur à la réception ou de payer le billet au premier pour suivre son camion. Les coûts seraient plus élevés, et malgré la réduction de la facture énergétique, les habitudes actuelles semblent réticentes à ce projet.

    Plus que les belles et grandes déclarations d’intentions qui cachent mal l’alourdissement de la fiscalité sur les transporteurs et les producteurs, il faut saisir l’impact de cette taxe sur la France et les Français.

    Tout d’abord il s’agit d’un double mensonge fait à nos concitoyens. En effet, les impôts et le Service des ponts et chaussées (la DDE) sont déjà destinés à payer et à entretenir nos routes. Cela fonctionne depuis toujours plutôt bien, et de ce point de vue l’écotaxe apparaît comme un impôt-doublon imposé aux professionnels. Ensuite, contrairement à ce que les Français croient, ce doublon ne sera pas assumé uniquement par les transporteurs et les producteurs. Il est évident que cette nouvelle taxe sera inévitablement répercutée sur le consommateur dans le prix de revient des marchandises. C’est une taxe qui coûtera de toute manière une fortune aux entreprises, à cause des multiples passages sous les fameux portiques qui augmenteront d’autant la facture à régler pour les consommateurs que nous sommes. Le doublon est même un « triplon » ! Lorsque l’on pénètre un peu plus les raisons financières de cette écotaxe, c’est-à-dire l’entretien et le développement du réseau routier, on s’aperçoit que les péages des autoroutes et les taxes sur le carburant remplissent également cette fonction. Il s’agit donc ouvertement d’une surtaxe sur des taxes ! De surcroît, cette taxe carbone nouvelle version se rajoute aux 80 nouvelles taxes et sur-taxations créées en 18 mois par le gouvernement Hollande. On comprend mieux l’énervement des contribuables qui assimilent en une même « pompe à fric » cette écotaxe et les radars. Fait révélateur de cette fronde antifiscale, et encore plus inquiétant pour notre gouvernement, les agences de notations ont récemment pris en compte ce phénomène de ras-le-bol des Français, considérés jusqu’à ce jour comme d’excellents payeurs d’impôts, en dégradant la note du pays AA+ à AA. Ce qui signifie que le malaise français est palpable jusque de l’autre côté de l’Atlantique. L’incompréhension et l’écœurement pour nos concitoyens sont d’autant plus vifs que cette écotaxe est perçue par une société privée, étrangère de surcroît, qui empoche 20% de cette taxe pour son propre compte. On comprend que les révoltés de Bretagne aient choisi le nom de Bonnets rouges, car ce système de perception privée des impôts nous replonge des siècles en arrière, sous l’Ancien régime et le règne des fermiers généraux honnis. Ancien régime est un mot bien choisi car il ne faut pas se leurrer, le système de perception par portique va s’étendre rapidement à l’entrée des grandes villes où tous les véhicules, professionnels et privés, seront soumis à un octroi, un péage. Puis, dès que la pilule sera avalée, le régime se déploiera sur tout le territoire et les Français devront systématiquement payer pour se déplacer. Ce jour-là, notre pays sera sous surveillance totale et tous seront tracés par les cartes de crédits, réseaux sociaux, Smartphones, GPS, et maintenant ces portiques vidéo.

    Voilà donc toutes les bonnes raisons de refuser cette écotaxe et de soutenir la lutte des Bonnets rouges.

    Mais s’il est important de soutenir, il est surtout urgent de proposer. Nos Bonnets rouges, assez forts par eux-mêmes, n’ont pas besoin de soutiens extérieurs mais de solutions pour arrêter ce conflit. Aussi inique que soit cette taxe, il est néanmoins évident que le gouvernement ne lâchera rien qu’il ne pourrait récupérer ailleurs, autrement, car il est aux abois et cherche de l’argent partout où sa récolte ne gène pas les intérêts des grands groupes qui ont financé son élection. Il serait bon de rappeler à l’UMPS qu’il est responsable de cet état lamentable de nos finances. En ce qui concerne le réseau routier, ce sont notamment Jospin et Fillon qui l’ont bradé aux grands groupes comme Vinci, Eiffage et Albertis. Ce sont eux qui ont vendus pour une misère les autoroutes que les Français avaient payées de leurs poches. Il est temps de prendre des mesures de salut public et d’intérêt général. Il faut renationaliser les autoroutes françaises, d’abord parce qu’elles appartiennent aux Français qui les ont financées, ensuite parce qu’il est inadmissible que des intérêts privés s’arrogent le pouvoir de contrôler les moyens de communications nationaux. Surtout, les autoroutes ont institué un péage dans le cadre de l’entretien et du développement de ce réseau. Les milliards de bénéfices engendrés seraient donc les bienvenus dans les caisses de l’État plus que dans celles des actionnaires. Au lieu de taxer le réseau secondaire, il faut redistribuer les revenus des autoroutes. C’est là que le terme de solidarité prendrait tout son sens, en l’appliquant aux grands groupes et pas seulement aux petites gens. Je ne parle pas d’une expropriation mais d’une réappropriation. Étrangement, Ayrault, premier ministre, décide au même moment de prolonger d’encore trois ans les concessions d’autoroutes à ces organismes privés alors que leurs bénéfices seraient estimés à plus de dix milliards par an. On est en droit de se demander pour qui travaille Ayrault. En faisant un pont d’or au grand capital, il roule sur l’autoroute de la colère du peuple qui travaille.

    Mais le point de fixation qu’est l’écotaxe ne doit pas cacher les raisons du désarroi breton et du malaise national. La Bretagne allait déjà mal avant cette mauvaise idée. La composition des bonnets rouges est révélatrice de l’ampleur de la crise. Des pêcheurs, des ouvriers, des entrepreneurs, des artisans, des commerçants, des producteurs et des agriculteurs. C’est cette foule hétéroclite et « contradictoire » pour Mélenchon qui lui fait déclarer avec mépris qu’à Quimper « les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres ». Le chef du Front de gauche est d’une mauvaise foi qui dépasse le supportable. Il ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que la lutte des classes a évolué depuis la fin du XIXème siècle, et que les petits patrons sont tout aussi précarisés que leurs employés par l’exploitation du capitalisme global. En Bretagne s’opère une autre solidarité que l’hermétique et obsolète communauté de classe, comprise au sens stricte. Ces nouvelles solidarités privilégient l’humain et son environnement régional, et transgressent les lois du marché international. Ces Bretons veulent travailler chez eux, avec leurs familles, leurs habitudes et refusent de se délocaliser comme leurs entreprises, d’être aussi flexibles que les cours de la bourse et aussi mobiles que les marchandises.

    Mais à cette revendication populaire qui unit petits patrons et ouvriers dans une défense de leur identité commune de travailleurs, de Bretons et de Français, il faut en ajouter d’autres, plus strictement économiques. En effet Bruxelles, Paris, les banques et les marchés ont demandé des investissements considérables ces dernières années aux producteurs et éleveurs de Bretagne comme à ceux de toute la France. Traçabilité, modernisation, conditions moins stressantes et meilleure alimentation pour les animaux ont coûté une fortune aux éleveurs français. Pour pouvoir suivre, ceux-ci ont dû emprunter massivement. Les banques ont accepté parce que les contrats pris avec les grands groupes industriels garantissaient la vente totale de la production. C’est une réalité économique : les éleveurs français ont souvent un seul client, un grand groupe industriel qui fournit la marchandise, les œufs fécondés, les poussins, qui sortent tout droit de leurs usines ou coqs et poules se reproduisent. Les éleveurs français sont donc complètement dépendants de leur unique client. Simultanément la pression de la concurrence étrangère et européenne s’est accrue sur le marché national. Par exemple, de manière tout à fait légale, l’Allemagne importait des poulets élevés en Europe de l’Est. Les poulets de ces élevages aux conditions d’exploitation plus que douteuses, sans contrôle ni traçabilité, étaient vendus en Europe à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, aujourd’hui nous avons peut-être dans nos assiettes un poulet élevé à Tchernobyl… Une fois en Allemagne ils sont transformés dans des abattoirs où des employés qualifiés se voient payer des salaires inférieurs à 400€ par mois. Pour terminer la production est acheminée en France par des transporteurs qui contrairement à nous ne connaissent ni Smic, ni 35 heures, ni charges sociales. Ultime coup de grâce : l’inégale taxation des carburants qui renforce encore l’effet dumping dont ces pays bénéficient.

    La conséquence de cette concurrence faussée et que le marché national de Rungis n’a aucune raison de se fournir en France. Les grands groupes qui fournissent la production à nos éleveurs n’y trouvent plus le moindre intérêt et rompent tout partenariat avec eux. Les éleveurs français n’ont, comme je l’ai écrit plus haut, souvent qu’un seul client, ce grand groupe, et si celui-ci les lâche, ces éleveurs ne peuvent plus payer leurs crédits et se retrouvent en cessation de paiement. Il en est de même pour la filière porcine, céréalière et pour la pêche.

    Pour cette dernière, la solution ne peut venir que d’une véritable volonté politique nationale et européenne. Il faut, lorsque le marché est en situation de surpêche, interdire l’achat de production étrangère qui inonde le marché et dilue les prix. C’est cette situation de monopole qu’ont instituée les grands groupes de distribution que l’on doit briser. Il faut une loi antitrust à la française. Quoiqu’il en soit se contenter de détaxer le gasoil comme le fait le gouvernement ne saurait suffire. Il faut structurer un réseau de petits et moyens producteurs, recréer un réseau de distribution alternatif, de véritables centrales d’achats indépendantes, et aider le commerce indépendant qui pourra se fournir sur ce second marché.

    D’une manière générale, pour lutter contre cette concurrence déloyale qui détruit nos entreprises et nos emplois, nous proposons de créer au niveau européen une taxe sociale sur les produits de provenance extra-européenne. Cette taxe prendra en compte toutes nos exigences en matière de production et de qualité. Au niveau national il faut réorganiser notre marché avec un différentiel par estampillage d’un label made in France véritable qui garantisse et encadre la production, l’élevage, l’abattage et la transformation. Ce label fixera les normes françaises de production et de traçabilité et s’appuiera sur une charte qui tiendra compte des obligations qui sont imposées à nos entrepreneurs et éleveurs. Cette charte de qualité devra à terme se généraliser sur toute l’Europe et deviendra l’étalon de la taxe sociale instaurée à l’entrée de notre espace européen.

    Pour terminer et donner un second souffle aux petits et moyens producteurs de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage, il sera institué des coopératives de production et de distribution des Indépendants sous contrôle de l’État. Utopie, me direz-vous ? Non, ce n’est que la reformation de l’ancien marché national avant qu’il ne soit dévoyé par les grands groupes industriels mondiaux. Mieux, ce grand projet prend en compte ce qui a fait la fortune de la France, les coopératives de productions agricoles et de distribution. Ironie de l’histoire, ce sont celles-ci, victimes de leurs succès, qui furent rachetées par les grands groupes. L’éthique initiale de l’esprit des coopératives se vit détournée vers une logique de profit maximum.

    Ce que nous voulons, nous solidaristes, c’est l’instauration d’un marché français équitable pour le producteur comme pour le consommateur. Ce second marché n’exclura pas le premier, bien au contraire il en ouvrira un nouveau, il permettra aux consommateurs un choix différent, responsable. Quel libéral pourra nous accuser de bafouer le principe de la concurrence, puisque ce projet la renforce ! L’arbitrage de l’État garantira le respect des grands principes défendus par ce second marché. Stratégiquement et de manière planifiée, il investira vers les différents secteurs de ce marché pour lui permettre de s’épanouir. C’est tout le contraire de cette fuite en avant fiscale qu’on veut nous faire passer pour une politique de redressement national. Pour accomplir cet effort, il ne faut pas se contenter de changer les hommes, il faut aussi de nouvelles règles. Ces règles, je les ai décrites : coopération, libre concurrence maîtrisée et un État capable d’assumer son rôle d’arbitre. Ces règles ont un principe : l’esprit de solidarité nationale.

    Serge Ayoub le 29 novembre 2013

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/lettre-ouverte-aux-bonnets-rouges-par-serge-ayoub_91303.html#more-91303