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tradition - Page 402

  • Immense succès des manifestations en province contre la dénaturation du mariage et de la filiation

    Le succès a été au rendez-vous dans les différentes villes de France où le pays réel était appelé à manifester contre le projet de François Hollande de dénaturer le mariage et l’adoption pour plaire à un lobby aussi totalitaire que groupusculaire. Gagner, c’est possible ! TOUS DANS LA RUE LE 13 JANVIER 2013 À PARIS !

    15h00 : le cortège est lancé.

    Nanc1

    LE REPORTAGE SUR LE SALON BEIGE


    Streaming by Ustreamhttp://lesalonbeige.blogs.com

  • « Comprendre l'Empire » Entretien avec Alain Soral (arch 2011)

    Fut un temps où l'on voyait régulièrement Alain Soral à la télévision. On ne l'y voit quasiment plus. L'affaire Dieudonné est passée par là. Il s'est réfugié sur Internet et à Egalité & Réconciliation, l'association qu'il anime. Dans son dernier opus, qui rencontre un public assez large, il s'efforce de « comprendre l'Empire ». Ou comment on est passé de l'universalisme républicain, égalitaire et national, au cosmopolitisme impérial, inégalitaire et déraciné. C'est un succès de librairie d'autant plus inattendu que le livre s'est heurté à une conspiration du silence de la presse mainstream. C'est pour nous l'occasion de lui donner la parole.

    Le Choc du mois : Votre ouvrage représente une sorte « d'histoire de France et du monde de 1789 à nos jours » vue au travers de votre grille d'analyse politique, économique et sociale. Pour atteindre ce but ambitieux tout en restant dans le format d'un ouvrage grand public, vous avez recours à une multitude de courts paragraphes, condensés et incisifs. Cette formule donne une grande densité et une indéniable facilité d'accès à l'ouvrage, mais ne vous a-t-elle pas parfois contraint à un excès de « simplification » des problématiques traitées qui peut être « frustrant » pour un auteur ?
    Alain Soral : Je ne pense pas que le synthétique soit simplificateur. Je pense même que mes chapitres, additionnés les uns aux autres, produisent une analyse des plus complexe de la réalité. Mais l'habitude de la lourdeur universitaire et de sa poudre aux yeux bibliographique peut donner, c'est vrai, cette impression de légèreté au lecteur influençable...

    Dans votre évocation du processus d'imposition progressive du pouvoir de l'Empire, c'est-à-dire, pour vous, de la Banque, vous évoquez notamment l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy que vous attribuez de façon assez affirmative aux milieux bancaires dont il aurait contrarié les projets. Ne craignez-vous pas d'être taxé de « complotisme » ?
    L'assassinat de Kennedy résulte bien d'un complot. Je me permets juste de faire remarquer que la théorie du complot officielle, attribuée à un individu mu par un mobile psychologique, est infiniment moins crédible que la mienne, validée par toute l'histoire cachée des États-Unis d'Amérique...

    Face à « l'empire bancaire », vous excipez comme modèle de « résistance » la finance islamique. N'est-ce pas une vision un peu naïve de ce qu'est réellement cette finance dont la pratique réelle est assez éloignée des beaux fondements théoriques comme le montrent, par exemple, la faillite de l'Amlak et la Tamweel, deux banques islamiques des Emirats Arabes Unis, lors de l'effondrement de la bulle immobilière au Moyen-Orient ou les difficultés de Banque islamique de Malaisie, « symbole de la finance islamique en Malaisie », qui a avoué, en 2005, des pertes massives sur des créances douteuses et de mauvais investissements et qui n'a été sauvée de la faillite que grâce à une recapitalisation ?
    Il me semble que ce que j'écris est un peu plus subtil. Je fais juste remarquer que le rouleau compresseur libéral s'agace, par définition, de tout sacré qui lui résiste en théorie, et que la finance islamique lui résiste encore théoriquement. Une raison suffisante pour que l'islam soit mis au pas définitivement par l'Empire, comme ce fut le cas de notre chrétienté, qui n'était pourtant pas plus exemplaire en la matière...

    Dans votre évocation des tentatives de résistance à l'Empire, vous semblez avoir une certaine indulgence pour l'URSS présentée comme une sorte de tentative judéo-chrétienne maladroite de rupture avec le monde de la Banque. Mais l'URSS, maintenue en survie à bout de bras par la finance occidentale, n'a-t-elle pas plutôt été un « partenaire » et un formidable accélérateur du développement de la domination bancaire en décrédibilisant pour longtemps, notamment par l'étendue de ses crimes, toute solution socialiste susceptible de s'opposer au modèle capitalisto-affairiste ?
    Réduire l'épopée  soviétique  à cette simple ruse de l'Histoire, voilà le complotisme ! Ne pas croire au roman communiste russe n'implique pas qu'on tombe dans l'excès inverse. Ce serait comme réduire le rôle historique du FN, sous Jean-Marie Le Pen, à une délégitimation orchestrée de la cause nationale. Par respect pour les hommes qui font l'Histoire en combattant, je refuse de tomber dans cette simplification-là...

    L’islam spirituel, antibourgeois, patriote, dont vous vous faites l'avocat, les Français ne le discernent pas forcément aussi clairement que vous, eux étant plutôt confrontés dans leur vie quotidienne à une sorte d'islamo-racaillisme, où le Coran se résume souvent à un marqueur identitaire couvrant les agissements d'un lumpenprolétariat de voyous totalement intégrés aux codes de l'Empire.
    Concrètement, quelles sont en France les personnalités et les organismes ou mouvements qui incarnent cet « islam français » que vous considérez comme un élément de la résistance nationale face à la puissance de la Banque mondialisée ?
    Concrètement, ce sont ces milliers de musulmans du quotidien qui vivent et travaillent discrètement en France et dont vous n'entendez jamais parler. J'en rencontre à chacune des réunions d'Egalité & Réconciliation, et eux, contrairement à certains nationalistes, stupides ou lâches, savent très bien quel est l'ennemi principal de la Nation française. Contrairement aussi à nos gauchistes de souche, ces musulmans français ne trouvent non plus aucune excuse à la délinquance ethnique...
    Vous insistez à plusieurs reprises dans votre ouvrage sur la rupture fondamentale que représente la logique de l'Empire avec la pensée et la morale chrétiennes. Cela signifie-t-il pour vous qu'une « sortie » de l'Empire ne peut passer que par une redécouverte et une réappropriation par les Français de leurs racines chrétiennes et de leur héritage catholique ? Redécouvrir le sens du « nous », du don et de la transcendance est une absolue nécessité pour sortir de la domination impériale bancaire sur les esprits. Pour ça, ici, nous avons les Evangiles et leur message. Un message d'amour et de combat que je trouve très éloigné de celui, fait de lâcheté et de soumission, que diffuse l’Église actuelle. Une Église que Jean, prophétiquement, qualifiait déjà de « putain de Babylone »...

    Selon vous, les récents soulèvements populaires au Maghreb sont-ils plutôt un signe d'ébranlement de l'Empire ou une nouvelle manipulation de celui-ci ?
    Dans le cas libyen, partagez-vous la défense de Mouammar Kadhafi exprimée par votre ami Dieudonné ?
    Un des principes de la domination impériale est la manipulation et la récupération des colères légitimes. Donc difficile de savoir, pour l'instant, qui va sortir gagnant de cet ébranlement, des peuples ou de l'Empire. Ça peut être aussi bien demain « la gouvernance globale ou la révolte des nations » que la gouvernance globale par la révolte des nations, habilement récupérée...Quant à Kadhafi, c'est un personnage complexe qui a beaucoup fluctué durant ses quarante années au pouvoir, mais il suffit que Bernard-Henri Lévy me dise d'aller l'abattre pour que je sache, comme Dieudonné, qu'en ce moment, c'est plutôt l'homme à soutenir !

    Bien que ne bénéficiant que de très peu de relais médiatiques et publicitaires, votre ouvrage est un véritable succès en termes de vente. Au-delà des qualités intrinsèques du livre, comment expliquez-vous cet attrait du public et par quels biais êtes-vous parvenu à le toucher ?
    Sans modestie aucune, par mon charisme, mon courage et mon talent. Je sais que c'est agaçant, mais c'est comme ça ! Être présent sur Internet ne suffit pas.
    Propos recueillis par Xavier Eman Le Choc du Mois mai 2011
    Alain Soral, Comprendre l'Empire, Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ?, éditions Blanches, 237 p., 15 €.

  • Clash Frigide Barjot / Caroline Fourest sur Paris Première (Cactus) Mars 2009

  • Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche (arch 1999)

    De retour dans sa patrie, un homme ne cesse de « prendre la mesure » de son peuple et des maux qui l'accablent.
    Ancien prisonnier du Goulag sibérien et ancien exilé dans le Vermont américain, Alexandre Soljénitsyne possède plus qu'aucun autre la double expérience lui permettant de peser à leur juste poids les idéologies qui ont défiguré le monde.
    Pour simplifier - ce qui ne veut pas dire caricaturer - on le voit occuper aujourd'hui une position médiane incarnée dans l'expression « ni droite ni gauche », qui n'est pas seulement un slogan mais la juste conscience des menaces comme des impératifs.
    Celui qui a tant. dénoncé le monde communiste ne peut se satisfaire de l'univers capitaliste.
    Pour ce chrétien orthodoxe, moins enclin qu'un Occidental à se laisser prendre aux pièges de la modernité et du progressisme, les deux systèmes, issus d'une même conception étroitement économique, sont les deux brasiers d'un même enfer.
    C'est pourquoi ce qu'on nommait naguère le monde libre, c'est-à-dire soumis à la seule dictature des marchés et des banques, considère désormais d'assez haut ce vieux prophète à la longue barbe grise auquel nos médias font volontiers une réputation de ratiocineur, si ce n'est de réactionnaire. Bref de ronchon.
    S'il a vécu des rencontres salutaires avec des milliers de femmes et d'hommes de son peuple, Soljénitsyne n'a eu aucun succès auprès des instances (si peu) dirigeantes de son pays retrouvé. Il n'est que de lire le récit de sa prise de parole à la Douma, l'Assemblée nationale russe, en octobre 1994 : « Pendant ce temps-là, comme en témoigne l'enregistrement télévisé, les députés discutaient entre eux, travaillaient sur leur ordinateur portable, bâillaient, dormaient ... Pendant trois quarts d'heure, j'ai parlé dans le vide. »
    Ce que le grand écrivain voulait dire aux représentants de ses compatriotes était fort peu "politiquement correct".
    Il estime, comme beaucoup de ses interlocuteurs rencontrés lors de ses tournées dans l'ex-URSS, qu'il existe « un plan concerté, une politique délibérée de destruction de la Russie ».

    Entreprise de subversion
    Et il dénonce le rôle néfaste de Radio-Liberty (station de radio à destination des pays de l'Est, basée en Europe occidentale mais subventionnée en grande partie par l'administration américaine). Et il affirme : « Bien sûr qu'il fallait s'extirper de la Babylone communiste. Mais nous avions le choix entre plusieurs voies, et celle qu'on a choisie pour nous fut la pire, celle qui, en elle-même, générait la perversion et le mal. »
    On a voulu faire croire au peuple russe qu'il existait des « valeurs universelles » alors que celles-ci traduisaient « les penchants hégémoniques [des Américains] à contrôler l'ensemble de la planète ». Aussi s'est développée, venue de l'étranger mais relayée par le pouvoir post-communiste, une véritable campagne « contre les traditions de la Russie,  voire contre sa religion et sa culture », ceci pour entraîner l'ex-empire soviétique « dans le monde de la finance internationale » et établir le règne de l'argent-roi : le « dollar-rouble ».
    La complicité du gouvernement et d'une partie du peuple russe à cette gigantesque entreprise de subversion témoigne d'une attitude véritablement "suicidaire", d'autant qu'elle correspond à un déclin démographique vertigineux « qui condamne le peuple russe à être noyé dans une majorité musulmane en pleine expansion ».
    La seule riposte serait de « continuer à suivre notre propre voie, aussi difficile soit-elle, en nous ancrant dans le passé de notre nation, dans sa culture et la foi orthodoxe ».
    Vaste programme dont l'auteur de L'Archipel du Goulag mesure bien l'incongruité dans le monde actuel et le rejet inévitable par l'idéologie dominante. Comme lui disait un débardeur de Samara : « Les Russes, on les brime partout. Mais quand ils essaient de se défendre, on les traite de fascistes ! »
    Et ce n'est pas leurs dirigeants qui les soutiendront : « Les responsables de notre pouvoir central ont une totale atrophie de l'intérêt - si tant est qu'il ait jamais existé - pour les besoins spécifiques du peuple russe. »
    Soljénitsyne constate que nombreux sont ses compatriotes qui sont en train de devenir des exclus dans leur propre pays où l'on accorde plus de facilités aux étrangers qu'aux indigènes : « Dans la seule région de Moscou se sont ainsi concentrés 400 000 migrants en provenance de divers pays. » Africains et Asiatiques trouvent ainsi « un pays de premier asile » avant de tenter leur chance dans le reste de l'Europe ou de s'incruster à l'ombre du Kremlin.
    Les opinions du grand écrivain vont souvent à rebours du "prêt-à-penser" occidental, qu'il s'agisse des Ukrainiens, des Tchétchènes ou des Azéris. Et on imagine les réactions de nos médias quand il prône la « réhabilitation de la paysannerie » par la « propriété privée avec usufruit illimité et transmission héréditaire ». Car l'agriculteur, pour lui, n'a pas seulement une fonction économique : « Il vit en osmose permanente avec la nature et ses cycles. (...) C'est dans la communion du paysan avec la terre - les sources, les ruisseaux, les rivières, les taillis et les bois que s'enracine la spiritualité populaire. C'est de la terre que jaillit la source inépuisable et pure de l'amour de la patrie. C'est sur elle que repose la stabilité de l'Etat : Ce lien profond qui lie l'âme d'un peuple à sa terre, ce ne peut être une "marchandise" cotée en bourse, il nous est aussi cher que notre patrie, notre âme. »
    Voilà ce que ses adversaires nomment « l'idéologie nationale-chauvine » !
    Peu importe à l'auteur de ce nouveau pamphlet, publié après Comment réaménager notre Russie (1990) et Le problème russe à la fin du XXe siècle (1994). Cela ne l'empêche pas d'affirmer, avec un tranquille courage, qu'il faut lutter contre « le modèle mondial (américain, anglo-saxon) qui menace d'éteindre toutes les couleurs de la palette de l'humanité, toute sa complexité spirituelle, sa vigueur ». Contre cette standardisation mondialiste, Soljénitsyne s'écrie :
    - Toute culture nationale est bénie !
    Et comme lui disait un de ses interlocuteurs, rencontré à Vladivostok :
    - Si nous ne sauvons pas la culture, nous ne sauverons pas la nation.
    Oui, cette fois, on peut parler d'une grande lueur à l'Est, quand le plus grand des écrivains russes exalte « le processus d'autodéfense de l'identité » et estime que « le droit aux racines » est plus vital que « les droits de l'homme ».
    Jean MABIRE National Hebdo du 18 au 24 février 1999
    Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche, 360 pages, Fayard.

    Lire aussi du même auteur chez le même éditeur : Le grain tombé entre les meules, esquisses d'exil, 1974-1978, 552 pages.

  • Irlande : les évêques parlent clair sur l'avortement

    Cinq évêques irlandais étaient présents mardi soir à la veillée pour la vie organisée au pied levé devant l'Oreichteas à Dublin, mais c'est par la voie de leur conférence qu'ils ont opposé une réponse ferme aux propositions d'assouplir la loi condamnant l'avortement en Irlande formulées par un groupe d'experts censés indiquer au gouvernement comment respecter la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme. Je vous en propose ici ma traduction.

    Première réponse de la Conférence des évêques d’Irlande au Rapport du groupe d’experts sur le jugement A, B et C contre Irlande
    Une société qui croit que le droit à la vie est le plus fondamental de tous les droits ne peut ignorer le fait que l’avortement est d’abord et avant tout une question morale. 

    En tant que société une responsabilité particulière nous incombe en vue d’assurer le respect de ce droit au nom de ceux qui sont sans défense, sans voix ou vulnérables. Cela comprend notre devoir en tant que société de défendre et de promouvoir le droit égal à la vie de la mère enceinte et de l’enfant innocent et sans défense qu’elle porte en son sein lorsque la vie de l’une ou de l’autre de ces personnes est menacée.   

    En vertu de leur commune humanité la vie de la mère et celle de son enfant à naître sont toutes les deux sacrées. Ils ont également droit à la vie. L’Eglise catholique n’a jamais enseigné que la vie de l’enfant à naître doit être préférée à celle d’une mère. Lorsqu’une femme enceinte gravement malade a besoin de soins médicaux qui peuvent mettre en péril la vie de son bébé, de tels soins sont moralement licites dès lors que tout a été mis en œuvre pour sauver la vie et de la mère, et de l’enfant.
     L’avortement, défini comme la destruction directe et volontaire d’un bébé à naître, est gravement immoral en toutes circonstances. Cela est différent des soins médicaux qui ne cherchent pas directement et volontairement à mettre fin à la vie de l’enfant à naître. 

     La loi en vigueur et les directives médicales en Irlande autorisent infirmières et médecins dans les hôpitaux irlandais à mettre en œuvre, en pratique, cette distinction éthique vitale. Il s’agit d’un facteur important qui a permis d’assurer que les hôpitaux irlandais soient au nombre des plus sûrs et des meilleurs au monde en ce qui concerne les soins médicaux apportés aussi bien à la mère qu’à son enfant à naître. En tant que pays, voilà quelque chose que nous devrions chérir, promouvoir et protéger.   Le Rapport du groupe expert sur le jugement A,B, C contre Irlande propose des options* qui pourraient mettre fin à la pratique de faire cette distinction éthique vitale dans les hôpitaux irlandais. Sur les quatre options présentées par le Rapport, trois impliquent l’avortement : la mise à mort directe et volontaire d’un enfant à naître. Cela ne peut jamais être justifié moralement. Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme n’oblige pas le gouvernement irlandais à légiférer en faveur de l’avortement.
     D’autres aspects du Rapport provoquent des inquiétudes supplémentaires.  Celles-ci comprennent, mais la liste n’est pas limitative, le fait que :  • Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme permet des options par rapport à cette affaire d’importance morale, sociale et constitutionnelle fondamentale, qui ne sont pas reprises dans ce Rapport. Cela inclut l’option d’introduire l’interdiction constitutionnelle de l’avortement ou tout autre forme d’amendement constitutionnel en vue de renverser la jurisprudence « X-case »**.  • Le Rapport ne fournit aucune analyse éthique des options proposées, alors même qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un problème moral et que cette prise en considération de la dimension éthique faisait partie des Termes de référence • Le Rapport ne prend pas en compte les risques qu’impliquent les tentatives de légaliser un prétendu « avortement limité » selon les contours de la jurisprudence « X-case ». Le jugement « X-case » inclut la menace de suicide comme justification d’un avortement. L’expérience internationale montre que le fait d’autoriser l’avortement sur la base de la santé mentale conduit effectivement à ouvrir grandes les vannes de l’avortement.
    Le Rapport identifie également les Directives en tant qu’option. Il note que les Directives peuvent contribuer à assurer la cohérence dans la fourniture de soins médicaux. Si les Directives peuvent procurer une plus grande clarté par rapport aux conditions ou des soins nécessaires à la vie peuvent être prodigués à une mère enceinte ou à son enfant à naître dans le cadre législatif existant, et dès lors que la mise à mort directe et volontaire de l’une ou de l’autre personne continue d’être exclue, alors de telles Directives éthiquement justes peuvent permettre d’avancer.   Une affaire d’une telle importance exige que l’on prenne suffisamment de temps pour qu’un débat calme, rationnel et bien informé ait lieu avant qu’aucune décision sur les options proposées par le groupe expert soit prise. Tous ceux qui sont concernés, particulièrement ceux qui sont chargés de représenter le peuple, doivent prendre en considération les questions morales profondes qui se font jour dans la réponse à ce Rapport. L’avortement est gravement immoral en toutes circonstances, combien « limité » puisse être l’accès à l’avortement. * NDLR. – Les quatre options proposées sont, d’une part, une clarification des Directives sur les soins médicaux, qui n’a pas la faveur du rapport car elle ne serait pas juridiquement contraignante. Et de l’autre, la mise en place de règles régissant la mise en place de l’avortement légal : ce sont ces trois « solutions » qui sont fermement rejetées pas les évêques irlandais.

    1. Mettre en place une loi, votée donc par le parlement, qui pose le principe de la fourniture d’avortements légaux, de manière à ouvrir la voie au ministre de la Santé qui en fixerait les contours par l’équivalent irlandais du décret. 


    2. Mettre en place une loi seule qui fixerait tous les contours de l’avortement légal.


    3. La solution « loi plus décrets » où plus de détails seraient fixés par la loi et où le ministre de la Santé ne s’occuperait que de certains aspects de la questions


    ** NDLR. – Le cas X, en 1992, concernait une jeune fille de 14 ans, violée et enceinte, qui menaçait de se suicider si ses parents ne l’emmenaient pas à l’étranger pour obtenir un avortement. La Cour suprême irlandaise avait reconnu son « droit » à l’avortement en ces circonstances, La jeune fille allait par la suite se rendre en Angleterre pour se faire avorter mais fit une fausse couche pendant le voyage. La jurisprudence, quant à elle, n’a jamais été traduite en droit.

    leblogdejeannesmits

     

     

  • 11 octobre 1973 : Consécration de l'éthologie (arch 2011)

    En étant décerné conjointement à Konrad Lorenz, Nikolaas Tinbergen et Karl von Frisch, le prix Nobel de médecine et de physiologie 1973 promeut cette science de la vie qu'est l'éthologie an rang majeur qu'elle mérite, en décryptant l'origine et la signification des comportements animaux et humains.
    Il a fallu du temps et beaucoup de travail pour en arriver là. Car, pendant longtemps, régnait la conviction que le comportement d'un être vivant était dû à ses réactions aux stimuli du milieu environnant. Une telle interprétation mécaniste aboutit au béhaviourisme (une conception typiquement américaine), qui exclut tout rôle de l'inné dans la façon de se comporter et en vient à considérer qu'on peut obtenir tel ou tel comportement en fonction d'un conditionnement adapté. D'où la négation de la fonction d'instinct.
    Au début du XXe siècle, des zoologues (Whitman, Heinroth, Huxley) mettent en évidence l'existence de pulsions instinctives et de schémas de comportement innés chez les animaux. Jacob von Uexküll, lui, démontre que te comportement d'un être vivant dépend de la perception qu'il a du monde. Konrad Lorenz va prolonger, d'une façon décisive, l'œuvre de ces pionniers en débouchant, par ses travaux, sur l'éthologie proprement dite, c'est à dire l'étude comparée des comportements.
    Ses premiers travaux portent sur les choucas et les oies cendrées, puis sur les chiens et les chats. Il ne veut pas entendre parler d'étude en laboratoire et il vit au milieu des animaux, qui s'ébattent librement dans leur milieu. Ce qui lui permet de jeter, entre 1935 et 1939, les bases de l'éthologie, affirmant qu'à l'origine de chaque comportement existe une détermination génétique, qui fournit une aptitude à agir en réponse aux stimuli (mais les pulsions fondamentales peuvent se déclencher sans intervention d'un stimulus ?).
    Lorenz montre que beaucoup de comportements innés sont soumis à un processus de ritualisation, souvent qualifié de "parade", qui peut s'exprimer chez l'homme par des formes symboliques complexes. En rupture avec ceux qui voulaient, d'une façon réductionniste, tout expliquer soit par l'inné soit par l'acquis, Lorenz montre que l'interaction entre l'inné et l'acquis est une dé indispensable pour comprendre les comportements. D'où le devenir permanent qui caractérise la nature humaine. L'apport décisif de Lorenz, dans la biologie du comportement, est d'avoir intégré dans un système d'interprétation cohérent et complet les observations de ses prédécesseurs, faisant de lui l'incontestable fondateur de l'éthologie comparée.
    Fort des conclusions scientifiques de ses travaux, Lorenz a voulu en tirer parti pour actionner un signal d'alarme au bénéfice d'une humanité contemporaine qui « est en péril ». Lorenz identifie quatre instincts fondamentaux : la faim, la peur, l'agressivité et la pulsion sexuelle. Dans son livre L'agression il montre que l'agressivité est une disposition normale dans toute espèce, chez tout organisme vivant, car liée à l'existence en tant que telle. L'agressivité nourrit des aspects essentiels du développement d'un être : apprendre, rechercher et découvrir, faire face aux défis multiples qui rythment le déroulement d'une vie. D'où, pour l'homme, la nécessité d'affronter « le combat auquel toute vie se ramène ».
    Lorenz, à la différence de tant d'autres savants, ne s'est pas enfermé dans sa spécialité, ses préoccupations embrassant un vaste espace de réflexion, comme, l'a démontré son ouvrage Les huit péchés capitaux de notre civilisation. Il y écrit : « L'humanité contemporaine est en péril. Elle court de nombreux dangers, que le naturaliste et le biologiste en premier heu sont seuls à apercevoir, alors qu'ils échappent au regard de la plupart des hommes ». Il dénonce ce qu'il appelle « la mortelle tiédeur », c'est à dire le refus ou l'incapacité à réaliser que la vie n'est pas « un long fleuve tranquille », la fuite des responsabilités, toute difficulté étant vécue comme une insupportable injustice.
    Lorenz dénonce l'imbécile tyrannie du « droit au bonheur », l'infantilisme qui en découle, la destruction des liens organiques et des hiérarchies au nom de l'égalitarisme, cette « escroquerie intellectuelle ». L'éthologie a marqué des points décisifs lorsqu'elle a touché le grand public, grâce à l'intelligente vulgarisation réalisée par des auteurs comme Robert Ardrey, dont les livres ont connu une grande diffusion. Dans Le territoire (Stock, 1967), il montre comment est déterminant, dans les sociétés animales et humaines, l'instinct de défense de son territoire, espace vital nécessaire à la survie de l'espèce.
    Pierre VIAL Rivarol octobre 2011

  • Que faire ? disent-ils… – Par Dominique Venner

    Pour respirer un peu loin des miasmes ridicules de la petite politique, je vais parler d’un message que m’adresse un lecteur de La Nouvelle Revue d’Histoire. Un lecteur mécontent, je le précise. Il a 21 ans, des études scientifiques. Il vit en grande banlieue. Il a réagi à la lecture de notre dossier récent « Les droites radicales en Europe ». Il me reproche, dans mon éditorial, de ne pas répondre à la question du « Que faire ? ». Il relève mes distances à l’égard de l’action politique, note que je parle de « solution spirituelle », me disant en substance : « c’est bien beau, mais cela ne me dit pas comment réagir face à la décadence européenne ». Je ne vais trahir aucun secret en reproduisant ma réponse qui résume en profondeur ma façon de voir. Voici :

     

    « N’attendez pas de moi des recettes pour l’action. Attendez de moi que je dise ce qu’est la vocation de votre génération. Si vous éprouvez le désir d’une action politique, engagez-vous, mais en sachant que la politique a ses propres règles qui ne sont pas celles de l’éthique. Quelle que soit votre action et tout simplement votre existence, il est vital de cultiver en vous, chaque jour, comme une invocation inaugurale, ce qui doit devenir, par répétition, une foi indestructible. Une foi indestructible dans le devenir européen au-delà de la période présente.

    « Je songe souvent au désespoir de Symmaque, appelé « le dernier Romain », l’un de nos ancêtres spirituels. J’ai évoqué ce personnage bien connu dans Histoire et tradition des Européens (p. 39-41). Symmaque, grand aristocrate romain, vivait à la fin du IVe siècle, époque sinistre entre toutes. Il est mort en témoin désespéré de la fin de l’ancienne romanité. Il ignorait que l’esprit de la romanité, héritier lui-même de l’hellénisme, renaîtrait par la suite perpétuellement sous des formes nouvelles. Il ignorait que l’âme européenne, autrement dit l’esprit de l’Iliade, est éternel à l’échelle humaine (qui n’est pas celle de la physique astrale).

    « Nous qui connaissons l’histoire sur quelques milliers d’années et l’explorons avec le regard interrogateur qui pouvait être celui de Symmaque, nous savons ce qu’il ne savait pas. Nous savons qu’individuellement nous sommes mortels, mais que l’esprit de notre esprit est indestructible, comme celui de tous les grands peuples et de toutes les grandes civilisations. Pour les raisons que j’ai souvent expliquées (conséquences du Siècle de 1914), ce n’est pas seulement l’Europe de la puissance qui est en sommeil. C’est avant tout l’âme européenne qui est en dormition. Quand viendra le grand réveil ? Je l’ignore et certainement je ne le verrai pas. Mais de ce réveil je ne doute pas une seconde. L’esprit de l’Iliade est comme une rivière souterraine toujours renaissante et intarissable. Parce que cela est vrai, mais invisible, il faut se le répéter soir et matin. Et ce secret (l’éternité de l’esprit de l’Iliade), personne ne pourra jamais nous le voler. »

    Dominique Venner http://fr.novopress.info

    Source : le site internet de Dominique Venner.

  • Mondialisation et guerre économique vues par Gustave Le Bon

    Les écrits de Gustave Le Bon, dans son livre Psychologie du socialisme, paru en 1898, il y a 111 ans, se révèlent d’une singulière actualité. Psychologie du socialisme, dans la version de sa 3e édition de 1902, est téléchargeable en format P.D.F. depuis le site de la B.N.F. : http://gallica2.bnf.fr.

    Gustave Le Bon
    Gustave Le Bon.

    Extraits des pages 200 à 207 de l’édition numérisée :

    « Le problème que nous allons aborder dans ce chapitre [...] nous montrera une fois de plus combien sont superficielles et irréalisables les solutions de bonheur universel proposées par les socialistes.

    Ce problème, [...] est celui de la lutte économique qui se dessine plus nettement chaque jour entre l’Orient et l’Occident. Le rapprochement des distances par la vapeur, et l’évolution de l’industrie, ont eu pour conséquence de mettre l’Orient à nos portes et de transformer ses habitants en concurrents de l’Occident. Ces concurrents, auxquels nous exportions jadis nos produits, se sont mis à les fabriquer dès qu’ils ont possédé nos machines. Et, au lieu de nous acheter, ils nous vendent maintenant. Ils y réussissent d’autant plus facilement qu’étant, par leurs habitudes séculaires, à peu près sans besoins, les prix de revient des objets fabriqués par eux sont très inférieurs à ceux des mêmes objets fabriqués en Europe. La plupart des ouvriers orientaux vivent avec moins de dix sous par jour, alors que l’ouvrier européen ne vit guère avec moins de quatre à cinq francs. Le prix du travail réglant toujours celui des marchandises, et la valeur de ces dernières sur un marché quelconque étant toujours déterminée par leur valeur sur le marché où elles peuvent être livrées au plus bas prix, il s’ensuit que nos fabricants européens voient toutes leurs industries menacées par des rivaux produisant les mêmes objets à des prix 10 fois moindres. L’Inde, le Japon, et bientôt la Chine, sont entrés dans la phase que nous prédisions jadis, et ils y progressent rapidement. Les produits étrangers affluent de plus en plus en Europe, et les produits fabriqués en sortent de moins en moins.

    Pendant longtemps la concurrence est restée localisée sur le terrain des produits agricoles, et, par ses conséquences, nous pouvons pressentir ce qui arrivera lorsqu’elle se sera étendue aux objets fabriqués.

    Les premiers résultats de la concurrence ont été, comme l’a fait remarquer monsieur Méline, à la Chambre des députés, de faire baisser de moitié en 20 ans la valeur des produits agricoles (…). Beaucoup d’économistes, et je suis du nombre, considèrent ces baisses comme avantageuses, puisque c’est en définitive le public, c’est-à-dire le plus grand nombre qui en profite. Mais il est facile de se placer à des points de vue où l’on puisse contester que de telles baisses soient avantageuses. Leur plus grave inconvénient est de mettre l’agriculture dans une situation précaire et d’obliger quelques pays à y renoncer, ce qui à certains moments pourraient avoir des conséquences graves.

    Cette hypothèse de contrées obligées de renoncer à l’agriculture n’a rien de chimérique puisqu’elle se réalise de plus en plus aujourd’hui pour l’Angleterre. Ayant à lutter à la fois contre les blés de l’Inde et contre ceux de l’Amérique, elle a renoncé progressivement à en cultiver, malgré la perfection des méthodes anglaises [...].

    Bornée d’abord aux matières premières et aux produits agricoles, la lutte entre l’Orient et l’Occident s’est étendue progressivement aux produits industriels. Dans les pays d’Extrême-Orient, l’Inde et le Japon par exemple, le salaire des ouvriers d’usine ne dépasse guère 10 sous (0 fr. 50) par jour, et leurs chefs n’en reçoivent pas beaucoup plus. Monsieur de Mandat-Grancey cite une usine, près de Calcutta, occupant plus de 1.500 ouvriers, et dont le sous-directeur indigène reçoit un traitement de moins de 20 frs. par mois. Avec des prix de revient aussi faibles, les exportations de l’Inde ont passé en dix ans de 712 millions à plus de 4 milliards. (…) Les Orientaux se sont mis à fabriquer successivement tous les produits européens, et toujours dans des conditions de bon marché rendant toute lutte impossible. Horlogerie, faïence, papier, parfumerie, et jusqu’à l’article dit de Paris, se fabriquent maintenant au Japon. [...] En 1890, les Japonais vendaient pour 700frs. d’ombrelles et de parapluies, ils en vendaient pour 1.300.000 francs 5 ans après, et de même pour tous les produits qu’ils se mettent à fabriquer. [...] la Chine n’est pas encore entrée dans le mouvement industriel, mais nous voyons venir le moment où elle va s’y lancer. On peut alors prévoir qu’avec son immense population sans besoins, ses colossales réserves en charbon, elle sera en peu d’années le premier centre commercial du monde, le régulateur des marchés, et que ce sera la Bourse de Pékin qui déterminera le prix des marchandises dans le reste de l’univers. On peut déjà apprécier la puissance de cette concurrence en se souvenant que les Américains, se reconnaissant incapables de lutter contre elle, n’ont trouvé d’autre procédé que d’interdire aux Chinois l’accès de leur territoire. [...]

    Il est de toute évidence que l’Europe est destinée à perdre [...] la clientèle de l’Extrême-Orient [...]. Non seulement elle la perdra, mais elle sera de plus, condamnée [...] à acheter à ses anciens clients sans pouvoir rien leur vendre. [...]

    Les luttes entre l’Orient et l’Occident, dont nous venons de tracer la genèse, ne font que commencer, et nous ne pouvons qu’en soupçonner l’issue.

    Les rêveurs de paix perpétuelle et de désarmement universel, s’imaginent que les luttes guerrières sont les plus désastreuses. Elles font périr en bloc, en effet, un grand nombre d’individus mais il semble bien probable que les luttes industrielles et commerciales qui s’apprêtent seront plus meurtrières et accumuleront plus de désastres et de ruines que n’en firent jamais les guerres les plus sanglantes. Elles détruiront entièrement peut-être de grandes nations ce que n’ont jamais pu réaliser les armées les plus nombreuses. [...]

    Le socialisme ne se préoccupe guère de tels problèmes. [...] Ce sera pour les nations où il [le socialisme] aura pris le plus de développement, que la lutte commerciale avec l’Orient sera le plus difficile et l’écrasement du vaincu le plus rapide. [...] Ce n’est pas le collectivisme, avec son idéal de basse égalité dans le travail et les salaires, qui pourra fournir aux ouvriers les moyens de lutter contre l’invasion des produits de l’Orient. Où prendra-t-il les fonds nécessaires pour payer les travailleurs quand les produits n’auront plus d’acheteurs, que les usines se seront progressivement fermées, et que tous les capitaux auront émigré vers des pays où ils trouveront une rétribution facile et un accueil bienveillant au lieu de persécutions incessantes ? »

    Le Post  http://histoire.fdesouche.com

  • Alain Griotteray est mort : Il incarnait la « droite de convictions » (archive 2008)

    Il a été dans la Résistance. Il a défendu l'Algérie française. Il était un gaulliste convaincu. Il a milité pour l'union de toutes les droites. Il a appartenu toute sa vie à une espèce en voie de disparition : la droite de conviction. Alain Griotteray n'est plus. Il s'est éteint le 30 août à l'âge de 85 ans.
    Nous sommes le 16 septembre 1981. La gauche la plus arrogante du monde est au pouvoir depuis quatre mois. À l'Assemblée nationale, elle doit faire face à la première motion de censure de l'opposition de droite. Censurer la gauche ? Quelle effronterie ! Pierre Mauroy, alors premier ministre de François Mitterrand, se lance dans le seul domaine dans lequel la gauche excelle : les leçons de morale. Toisant les députés de l'opposition, il leur lance : « Vous savez quels sont ceux qui, dans les heures sombres où le pays roulait vers le gouffre, se sont rassemblés pour que la France retrouve un jour sa dignité et sa liberté ? » Il insiste : « Vous savez qu'une certaine grande bourgeoisie et ceux qui défendent les plus gros intérêts ont choisi de suivre le gouvernement de Vichy pour prendre leur revanche ! »
    Résistant pour de vrai à 18 ans
    Pour inexacte qu'elle soit, cette antienne n'en est pas moins ancienne : la gauche a résisté, la droite a collaboré ! La première peut donc parader, la seconde doit se taire. Pour un ancien résistant qui, en 1940, n'avait que 18 ans, la suffisance du maire de Lille est une insulte. Il va en faire un livre : 1940 : la droite était au rendez-vous. Qui furent les premiers résistants ? (Robert Laffont, 1985). Car en 1940, les premiers résistants sont légitimistes, maurrassiens ou nationalistes. Honoré d'Estienne d'Orves. Maurice Duclos. Le colonel Rémy. Le colonel Passy. Georges Loustanau-Lacan. Pierre de Bénouville. Charles Vallin. Tant d'autres encore. Ils viennent tous des rangs d'une droite nourrie de la pensée de Barrès el de Péguy. La gauche, elle, à l'image de Marcel Déat, de Jacques Doriot ou de Paul Marion, a choisi la collaboration.
    Ce résistant, piqué au vif, qui ne supporte pas l'insulte faite à ses camarades de combat, sait de quoi il parle. Il s'agit d'Alain Griotteray. Le 11 novembre 1940, il a tout juste 18 ans. Cela ne l'empêche pas de participer à la première manifestation parisienne organisée contre l'occupant allemand. En fin d'après-midi, à l'appel de Jean-Ebstein-Langevin, qui appartient à l'Action française, des centaines d'étudiants se retrouvent pour déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu. La police militaire intervient. Le sang ne coule pas, mais les jeunes gens arrêtés passent de trois semaines à six mois en prison au Cherche-Midi.
    Le combat d'Alain Griotteray pour la libération du sol de la patrie occupée commence, Il participe à la création du réseau Orion, du nom d'un village béarnais se trouvant sur la ligne de démarcation et choisi comme point de passage entre les deux zones. Ses camarades se nomment notamment Pascal Arrighi, qui sera en 1986 député du Front national ; Jean-Baptiste Biaggi, avocat talentueux et ami de Jean-Marie Le Pen ; Yves de Kermoal, l'auteur du Chant des Commandos de France ; Noël Leclercq, au nationalisme intransigeant.
    Par l'entremise d'Henri d'Astier de la Vigerie, le réseau Orion, en tant que réseau de renseignement, est impliqué dans la préparation du débarquement d'Afrique du Nord du 8 novembre 1942. En octobre 1943, Alain Griotteray rédige, avec l'abbé Cordier, les statuts des Commandos de France. La libération arrive. Griotteray a été un vrai résistant. Il ne fait donc pas partie de ceux qui exhibent celle qualité à tout bout de champ.
    Aux côtés de Malaud et de Junot
    En 1947, il rejoint le RPF fondé par De Gaulle. Gaulliste, il le sera toute sa vie, même si, partisan de l'Algérie française, il n'approuve pas la politique de l'homme du 18 juin. Son attachement à l'empire colonial lui vaut de voir son nom cité, en 1957, dans l'affaire du bazooka. Le 16 janvier de cette année, un obus de bazooka pulvérise à Alger le quartier général des forces armées. Le général Raoul Salan était visé. Absent, il est épargné, mais son adjoint, le commandant Rodier, est tué. Les partisans de De Gaulle, au premier rang desquels figure Michel Debré, sont suspectés d'avoir voulu tuer Salan pour provoquer le retour aux affaires du général. Dans ses Mémoires (éditions du Rocher/De Fallois, 2004), Alain Griotteray tentera, dans des pages trop brèves, de blanchir Debré en chargeant Mitterrand, accusé d'avoir voulu à l'époque, en tant que garde des Sceaux, mouiller Michel Debré. Le mystère sur cette affaire reste entier.
    En 1962, un hebdomadaire insolent voit le jour. Il s'agit de « Minute ». Un an plus tard/Alain Griotteray acquiert 240 actions de la société éditrice du journal par le biais de la Société d'études techniques et de publicité dont il est le co-fondateur. Son beau-frère, Bernard Leclerc, entre au conseil d'administration de la société qui édite « Minute », Son aventure dans la presse ne s' arrêtera pas là. En 1978, il fonde avec Louis Pauwels « Le Figaro Magazine ». Celui de la grande époque. Celui des articles politiques indépendants. Avant que les pages glamour n'envahissent les colonnes du journal.
    Après avoir rejoint les Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing, il devient membre du Parti républicain. Il sera plusieurs fois député et maire de Charenton-le-pont de 1973 à 2001. Optimiste (ou pessimiste actif), en 1984, il écrit un livre, Nous ne serons plus jamais socialistes (éditions Albatros). Quatre ans plus tard, François Mitterrand est réélu face à Jacques Chirac. La droite la plus bête du monde s'est suicidée. Contrairement au vœu d'Alain Griotteray, elle a refusé toute entente avec le Front national. Elle le refusera toujours. Avec toujours plus d'aveuglement.
    Alain Griotteray, lui, militera toujours pour l'union de toutes les droites. Il le montrera encore en 2007 en apportant son soutien à Marine Le Pen, qui vient de rendre hommage « à un grand homme dont les différentes étapes de la vie ont toutes été marquées par l'amour de la nation ». Dans le domaine de l'immigration, il ne s'est pas trompé. Son livre, Immigration : le choc, paru en 1985 (Plon) mérite de figurer aux côtés du Camp des saints de Jean Raspail Aussi tristement prophétique.
    Philippe Malaud est parti.
    Michel Junot s'en est allé. Alain Griotteray les a rejoints. La droite de convictions est une nouvelle fois en deuil. Le champ est presque désert. N'y demeurera bientôt que la droite de pacotille.
    Thierry Normand Minute 3 septembre 2008