
Les travaux de l'Institut Max Planck réalisés à partir de 2009 sous la direction de Svante Pääbo ont en effet montré que près de 4 % des polymorphismes nucléotidiques de l'ADN est commun aux Néandertaliens et aux Homo sapiens eurasiatiques, alors qu'on ne retrouve aucune trace de Néandertal dans l'ADN des Africains. Le croisement a pu survenir il y a 55000 ans au Proche-Orient, mais il s'est probablement répété plus tard en Eurasie, particulièrement pour ce qui concerne les populations asiatiques, qui semblent avoir 15 à 30 % de plus d'ADN néandertalien que les Européens(3). En 2013, on a découvert dans le génome des Européens un gène lié à l'immunité qui semble être issu du génome de l'homme de Néandertal, ce qui renforce l'hypothèse d'une hybridation entre les deux lignées. En 2014, l'étude du génome d'un Homo sapiens vieux de 37000 ans découvert en Russie, à Kostenski, l'a également confirmé. Mais en fait, selon une étude parue en janvier 2014 dans la revue Science, si l'on met bout à bout tous les morceaux d'ADN néandertalien éparpillés dans le génome des hommes d'origine européenne ou asiatique, ce serait au total 20 % de l'ADN de Néandertal qui subsisterait globalement dans les populations modernes. Certaines mutations génétiques connues pour être associées à des caractères spécifiques chez l’Homo sapiens, comme le diabète ou la maladie de Crohn, pourraient aussi trouver leur origine chez l'homme de Néandertal.
Lire la suite