
Par Gérard Leclerc
La crise agricole, que nous avons vécue et qui est loin d’avoir trouvé sa conclusion, ne s’analyse pas seulement en termes économiques. Elle est significative d’un malaise qui atteint une société dans ses profondeurs. C’est déjà un sérieux problème que « le secteur primaire » qui nous nourrit soit ramené humainement à un pourcentage de la population toujours plus faible et se trouve dans une situation aussi précaire. Ce n’est pas en termes d’équations technocratiques qu’un tel sujet peut être compris. Lorsqu’il y a quelques années, Michel Houellebecq publiait son roman Sérotonine, il ne craignait pas d’explorer le désarroi et le désespoir de ce monde agricole, désormais tenu en marge des processus dynamiques de la modernité.