par Alex Vershinin
Si l’Occident envisage sérieusement la possibilité d’un conflit entre grandes puissances, il doit examiner attentivement sa capacité à mener une guerre prolongée et à poursuivre une stratégie axée sur l’attrition plutôt que sur la manœuvre.
Les guerres d’usure requièrent leur propre «art de la guerre» et sont menées selon une approche «centrée sur la force», contrairement aux guerres de manœuvre qui sont «centrées sur le terrain». Elles s’appuient sur une capacité industrielle massive permettant de remplacer les pertes, sur une profondeur géographique permettant d’absorber une série de défaites et sur des conditions technologiques empêchant des mouvements terrestres rapides. Dans les guerres d’attrition, les opérations militaires sont déterminées par la capacité d’un État à remplacer les pertes et à créer de nouvelles formations, et non par des manœuvres tactiques et opérationnelles. Le camp qui accepte la nature attritionnelle de la guerre et qui se concentre sur la destruction des forces ennemies plutôt que sur la conquête du terrain a le plus de chances de l’emporter.