Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Intervention d'Arnaud Naudin à Academia Christiana

     Quels enseignements tirer de Mai 68 ?

    Cette version rédigée est une version amendée et étoffée de l'intervention prononcée lors de l'Université d'été d'Academia Christiana le dimanche 23 août. L'intervention a été filmée et sera bientôt disponible sur le site d'Academia Christiana.

    illu mai 68.jpg

    Quand il s'agit de parler de Mai 68 et des enseignements que l'on peut en tirer, il incombe d'être le plus exhaustif possible. Ainsi devons-nous parler d'un ou plusieurs Mai 68 ? Mai 68 s'arrête-t-il en juin 68 ? Jusqu'où inclure le phénomène historique : Lip, le Larzac, l'autogestion, les communautés hippies, le retour à la terre, mais aussi les régionalismes et nationalismes armées (FLB, FLNC, etc.) ? Mai 68 est-il un accélérateur de la modernité en France ? Ou comporte-t-il des éléments critiques de la modernité, de la démesure techniciste, du productivisme ? Quant à la postérité, doit-on faire de LMPT et du Printemps français une sorte de Mai 68 de droite (qui plus est 45 ans après) ? Doit-on accepter Mai 68 comme fait et refuser Mai 68 comme idée ?

    Ensuite, l'objet de cette intervention est d'en finir autant que faire ce peut avec la vision simpliste et souvent grossière de Mai 68 à droite (droite que je définis par l'ensemble de ceux qui sont dans un refus de toute forme de constructivisme, notamment s'agissant des questions anthropologiques et ceux qui défendent la tradition au sens où l'entendait Dominique Venner). C'est aussi poser les limites de la critique de Mai 68 par Zemmour (notamment dans « Le suicide français ») : croire que c'est un événement téléguidé, extérieur, où la France gaulliste et gaullienne n'aurait pas sa part de responsabilité, où Mai 68 aurait entravé le cours tranquille techniciste et productiviste de cette France-là, en somme cette critique de droite de Mai 68 viserait à ne pas entacher le Grand Homme, sauf que l'on verra un peu plus tard qu'en réalité il n'en est rien. On peut même considérer quela droite techniciste gaullo-pompidolienen a jetée en partie les bases de Mai 68.

    Oui, il y a eu plusieurs Mai 68, celui auquel tout le monde pense, le Mai 68 estudiantin, principalement à Paris, autour de ses figures mythiques comme Cohn-Bendit ou Geismar, de ses lieux comme la Sorbonne, Nanterre, le Quartier latin, ses barricades, son carnaval gauchiste, ses slogans, ses grèves, etc. Sans parler de ses suites anthropologiques, les fameux « soixanthuitards » qui ont détruit toute forme d'ordre traditionnel. Mais derrière ce Mai 68, y compris dans la veine hippie, communautés d'amour libre, un autre Mai 68 et surtout après Mai 68, une France un peu sauvage se sont développés voulant retrouver paradoxalement vertus communautaires, enracinement et autogestion.

    Mai 68 ne s'arrête donc pas en juin 68, avec les dernières grandes grèves et le vote massif pour les députés gaullistes lors des élections législatives suite à la dissolution décidée par De Gaulle. Comme Mai 68 ne débute pas en mai...

    Comme tout événement historique majeur, Mai 68 dépasse les perceptions et les attentes de ces acteurs. D'autant que comme l'indique « Génération » (cf. sources), les différents groupes gauchistes qui constituent le Mai 68 « officiel » sont venus à la remorque des événements, voulant y plaquer leur vision de lutte des classes qui n'avait plus cours, notamment depuis la mise en place de l'Etat-providence, véritable cogestion entre gaullistes et communistes. A tel point que les maoïstes après Mai 68 voyant l'impossibilité de rallier la classe ouvrière à leur cause se tourneront vers les minorités, notamment les immigrés... Ensuite, si ces acteurs du Mai 68 « officiel » ont pu se reconvertir sans problème dans la Modernité, que ce soit pour soutenir la mondialisation heureuse ou pour accompagner le turbo-capitalisme dès les années 80, c'est que justement leur idéologie hostile à toute tradition (traditions certes mises à mal dès le XIXème siècle en se mettant au service du capitalisme et de la bourgeoisie : Eglise, armée, école, famille, mariage,etc.) a accéléré la mainmise de la Modernité (les passages de « Génération » consacrés à l'évolution de ces gauchistes sont particulièrement édifiants). Ainsi, en a-t-on vu certains et non des moindres être partisans de l'action de l'OTAN au Kosovo en 1999.

    Mai 68 a surtout dépassé ces acteurs « officiels » quand jusqu'à la fin des années 1970, certains y ont vu une sorte de bascule anthropologique de refus du capitalisme et du productivisme. En fondant des communautés ou encore en se lançant dans l'autogestion à l'instar de Lip en 1973. Figure de l'horlogerie française, Lip a connu une lutte sociale d'un nouveau genre où l'on a vu les salariés gérer leur entreprise, en se passant de la hiérarchie classique, et surtout en vendant leur production. Cette tentative d'autogestion - reprenant les fondements coopératifs dont parlaient les anarchistes du XIXème siècle comme Proudhon - reste un modèle pertinent pour ceux qui veulent revoir complètement les hiérarchies au sein des entreprises. Cette expérience que des gauchistes percevaient comme réformiste a fait que certains d'entre eux ont abandonné leur lutte classique, comme les maoïstes de la Gauche prolétarienne. C'est cette France « sauvage » comme l'expliquait la magazine « Actuel » dans les années 70 qui comporte donc les éléments pertinents et positifs que l'on peut retirer. Si effectivement nombre de ces communautés ont échoué car elles ont elles-aussi voulu plaquer une idéologie sur le réel, elles ont cependant appliqué un certain nombre de valeurs, notamment le refus du productivisme, celui du technicisme et la recherche d'une vie ­saine et communautaire, qui sont les nôtres et qui rappellent notamment ce que les non-conformistes des années 30, plus particulièrement les personnalistes, dont Ellul et Charbonneau, voulaient aussi retrouver et appliquer car cette société techniciste et productiviste était déjà là avant-guerre.

    La lutte écologique qui devient un véritable engagement politique date aussi de cette époque, notamment à travers la revue « La Gueule ouverte » qui était bien loin des inepties du développement durable. Sans oublier la candidature de René Dumont à l'élection présidentielle de 1974 qui était marquée déjà par un certain nombre de thèmes décroissants, surtout au niveau démographique. Ainsi que le fameux rapport du club de Rome de 1972.

    De même, dans la postérité positive de Mai 1968, on peut adjoindre, avec une certaine critique bien entendu, les luttes corses et bretonnes, y compris le FLNC et le FLB. Luttes de réenracinement, défense de l'environnement (cf. l'affaire dite des Boues rouges en Corse, voir sources), là aussi, malgré un discours gauchiste un peu dépassé, ces luttes participent d'éléments positifs de l'après Mai 68 dans les années 1970.

    Si Mai 68 et sa suite ont été l'explosion due à l'étincelle gauchiste, comme le rappelle en partie « Generation », il est cependant nécessaire de rappeler les causes dues au gaullisme productiviste et techniciste. En effet, si certains résument le gaullisme à la politique étrangère du Général, la France de cette époque est surtout l'âge d'or techniciste et productiviste où des hauts fonctionnaires issus des grandes écoles de la République, avec certes une volonté de bien faire, vont pousser au maximum la logique centralisatrice et bureaucratique dans les questions économiques, écologiques, voire anthropologiques. Alors certes, on peut fantasmer sur le Concorde et autres prouesses techniques (comme le TGV et les centrales nucléaires dans les années 70), pour autant cette décennie que l'on peut qualifier de gaullo-pompidollienne est surtout celles des technocrates qui modifient radicalement la société française, que ce soit dans les campagnes, entre remembrement, mécanisation et chimie à outrance, avec l'exode rural, sans parler du réaménagement du territoire via la Datar et que ce soit dans les villes avec la logique dit des grands ensembles et la transformation des quartiers, avec la place privilégiée accordée à la voiture. Comme le rappelle Thierry Paquot dans « Désastres urbains » (cf. sources). Ces technocrates pensant faire le bien pour les gens, ils ont tellement modifié les structures traditionnelles de la France (ce que les gauchistes ne pouvaient leur reprocher) qu'ils ont préparé le terrain à Mai 68 que ce soit le Mai 68 gauchiste ou les éléments positifs de Mai 68 que nous faisons nôtres. C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons défendre ce gaullo-pompidolisme contre les gauchistes... Au contraire, nous le mettons dans le même sac que les gauchistes.

    Certains analystes ont voulu voir dans la Manif pour Tous et le Printemps français une sorte de Mai 68 de droite. Si on peut s'inquiéter de voir ces deux mouvements reprendre le côté buzz médiatique et uniquement médiatique de Mai 68, pour autant, issu notamment du mouvement des Veilleurs, tout un pan du monde catholique s'est interrogé sur la limite, la mesure, l'interrogation techniciste... A ce sujet, l'ouvrage « Nos Limites » de Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam est particulièrement intéressant. Sans oublier bien sûr l'encyclique papale « Laudato si ». Là encore une reprise de l'héritage positif de Mai 68 se dessine.

    Donc, sans pour autant mythifier Mai 68, nous ne devons rien nous interdire et tout reprendre et donc se servir de cet événement et de sa postérité comme autant d'éléments quant à l'écologie, le refus du technicisme, du productivisme et la volonté d'une bonne vie.

    Arnaud Naudin

    Sources :

    1- « Génération », « Les Années de rêve » (tome 1) et « Les années de poudre » (tome 2) Patrick Rotman et Hervé Hamon, Seuil, 1987. Véritable bible pour comprendre la période « gauchiste » de 1958 à 1980. Ecrit par un ancien de la LCR et un ancien maoïste, il oublie cependant plusieurs organisations essentielles.

    2- « Le Mai 68 de la Nouvelle Droite », collectif, éditions du Labyrinthe, 1998. Ouvrage intéressant pour voir comment de nombreux acteurs de la Nouvelel Droite ont vécu et perçu ces événements. D'autant que le GRECEa été fondé en mai 68... Source connexe : « La nouvelle Droite française et son rapport avec Mai 68 » par Jean-Yves Camus. http://tempspresents.com/2009/08/31/jean-yves-camus-la-no...

    3- « Contre-histoire de la philosophie - la résistance au nihilisme, dialactique de Mai 68 » Michel Onfray, émission du 27 juillet 2015, France Culture,http://www.franceculture.fr/emission-contre-histoire-de-l...

    Plan détaillé du cours : http://mo.michelonfray.fr/wp-content/uploads/2014/11/1Dia... Onfray reste indispensable,à l'instar de Michéa, pour une analyse pertinente dite de « gauche » de Mai 68.

    4- « Nous sommes révolutonnaires malgré nous », Bernard Chabonneau, Jacques Ellul, Seuil, 2014. Compilation de textes personnalistes qui montrent en quoi ces deux non-conformes des années trente avaient vu l'essentiel près de 30 ans avant les événements de Mai 68. Un retour aux sources indispensable.

    5- Affaire des boues rouges en Corse : http://laterredabord.fr/?p=7124

    6- « Génération FLNC » (la voix off est Patrick Rotman) part 1 :https://www.youtube.com/watch?v=LhR40ZbDI0k et part 2 :https://www.youtube.com/watch?v=F73PASO7suU

    7- « Désastres urbains, les villes meurent aussi », chonique du Cercle Non Conforme :

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/08/0...

    8- « Nos limites », Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam, éditions du Centurion, 2014

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • La dictature émotionnelle contre la raison

    Le génial Charles Baudelaire qui, à l’évidence, n’était pas fait pour pratiquer cet art de la répétition qu’est (aussi) la politique, jugeait que «rien n’est plus fatiguant que d’expliquer ce que tout le monde devrait savoir ». Force est de constater, pour ne parler que de l’actualité brûlante,  que de la crise de notre monde agricole à l’invasion migratoire massive que connait l’Europe ces dernières  années, mois et semaines, le Front National avait vu juste. Il est la seule formation politique d’envergure à avoir, de très, très longue date, averti nos compatriotes des conséquences des choix idéologiques des partis du Système au pouvoir.  Le seul à avoir  prédit, analysé et anticipé  la chaotique situation actuelle. Si dans la Grèce antique on réservait aux  porteurs de mauvaises nouvelles  un sort néfaste, dans notre monde moderne,  la classe  médiatique cloue au pilori ceux qui ont le front de refuser de parler le langage du politiquement correct et qui dénoncent la doxa multiculturaliste et immigrationniste.

    Ce mois d’août  la rubrique Désintox (sic) de  Libération, journal du milliardaire Patrick Drahi, digne successeur de son précédent propriétaire M. Rothschild, a ainsi accusé Bruno Gollnisch de mensonge, au motif qu’il aurait détourné de leur sens véritable, sur  l’antenne d’Europe 1,  les propos de  Federica Mogherini, en charge de la question des migrants  et « chef de la diplomatie de l’Union européenne »,  propos tenus   « le 11 mai dernier (…) devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à New York. »

    Le député européen  aurait ainsi eu l’audace de relever,  cite Libération, « ce propos absolument incroyable» de Mme Mogherini: Il doit être acquis qu’aucun migrant ne sera renvoyé contre son gré. Cette phrase là, elle a fait absolument le tour de l’Afrique. On sait absolument partout que, quelle que soit la façon dont on arrive dans nos pays européens, on ne sera jamais expulsé. Ce sont des propos criminels»  affirmait le responsable frontiste.

    En l’espèce, Bruno Gollnisch aurait fait preuve de duplicité puisque  Federica Mogherini, ce serait en fait contenter « d’assurer les membres du Conseil de sécurité de l’ONU que les droits de la convention de Genève seraient respectés pour les migrants interceptés en mer (et notamment le principe du non-refoulement selon lequel les migrants ne peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine ou tout autre pays dans lequel il existe un risque de persécution, de torture ou d’autres préjudices graves) ».

    « D’ailleurs, le 13 mai (…)  Federica Mogherini était revenue sur sa déclaration lors d’une conférence de presse : Ce à quoi j’ai fait allusion lors de ma déclaration devant le conseil de sécurité de l’ONU, c’est à la convention de Genève, à laquelle je crois nous adhérons tous, et le principe basique du non-refoulement, qui est au coeur de l’action de l’Union européenne. Nous n’avons aucune intention de contrevenir à la convention de Genève. Ce n’est pas seulement ma position personnelle, c’est notre position commune (…). Evidemment, cela ne veut pas dire quiconque arrive en Europe est autorisé à y demeurer. Mais ce qui est sûr, c’est que les gens qui sont sauvés en mer ne seront pas renvoyés, en particulier dans les pays non sûrs, avant d’être identifiés et que leur cas ne soit examiné».

    Une précision qui n’infirme bien sûr  en rien la véracité de la réflexion de Bruno Gollnisch puisque chacun sait pertinemment que, sous le règne de François  Hollande comme auparavant sous  celui de Nicolas Sarkozy, seul un nombre infime d’immigrés illégaux sont expulsés.

    Le laxisme est don  bien réel  et il est criminel en ce qu’il encourage, nous l’avons maint fois répété, les millions de candidats au départ vers l’eldorado européen,  pseudo terre de cocagne en voie de tiers-mondisation,  avec son lot de drames épouvantables en Méditerranée.

    Drames qui alimentent les propagandes les plus écœurantes visant à désarmer les réflexes de survie d’un nombre croissant de Français et d’européens devant l’invasion migratoire, en jouant sur la culpabilisation, la mauvaise conscience des habitants  de nos contrées, en faisant  appel à l’émotivité pour court-circuiter la raison.

    Bruno Chossat le notait déjà dans la défunte revue Identité il y un quart de siècle, et le propos est plus pertinent que jamais : « exacerbation des passions  par des flux d’images chocs, de mots d’ordre et de slogans et, en même temps, absence de réflexion. Les médias déversent sur le public une avalanche  d’informations, mises bout à bout. Leur objectif ? Toucher la fibre émotionnelle du citoyen.  Accaparé par l’événementiel, ce dernier ne dispose pas du recul nécessaire pour procéder à une analyse correcte  de la situation, pour mettre les événements en perspective et leur donner un sens. Le sensationnel est ainsi chaque jour davantage privilégié aux dépens de la réflexion. »

    Dernier exemple en date,  le cliché surnommé « la photo de  la honte».  Posté sur les réseaux sociaux hier, il montre  le corps d’un  petit  Kurde de Syrie de trois ans, prénommé paraît il  Aylan Kurdi, échoué sur une plage turque. Le garçonnet fuyait avec sa famille, faut-il là aussi le rappeler, un chaos sanglant largement généré par la politique menée par les directeurs de conscience euro-atlantistes qui nous donnent aujourd’hui des leçons de morale, de bon goût et d’humanité…

    « Si cette image ne modifie pas l’attitude de l’Europe face à la crise des migrants, qu’est-ce qui le fera ? » s’interrogeait le quotidien britannique The Independant. Certes, mais certainement  pas dans le sens ou l’entend ce conformiste journal d’outre-manche.

    C’est en envoyant un signal de fermeté, de refus de toute immigration illégale que l’on commencera à tarir  ce flux continu et les morts atroces qu’il génère. L’Australie y est parvenue en mettant en place une politique de tolérance zéro qui interdit à tout clandestin  de prendre pied sur le sol australien. Cette fermeté là a été payante.

    Faute de quoi, et c’est là le scénario (prophétique)  du Camp des saints de Jean Raspail,  elle condamne la France,  l’Europe bruxelloise  à une submersion que les gigantesques  écarts démographiques entre le nord et le sud rendent inéluctables ;  tuant par là même ce qui reste comme îlots de prospérité en Europe même.

    http://gollnisch.com/2015/09/03/la-dictature-emotionnelle-contre-la-raison/

  • L’homme héroique n°1- Conférence d’Ivan Blot

    Cette année, notre thème sera « l’homme héroïque » selon le plan ci-joint.

    Le Club de Valdaï où va chaque année le président Poutine, a consacré une brochure entière à « l’identité nationale et l’avenir de la Russie ». Les auteurs estiment que l’identité nationale repose moins sur des principes abstraits que sur des figures héroïques puisées dans l’histoire comme Alexandre Nevski, Pierre le Grand, Catherine II, le général Koutousov, vainqueur de Napoléon, le maréchal Joukov, vainqueur de Hitler. La brochure demande que les jeunes générations se voient proposer des modèles héroïques de cet ordre et en donne une liste en annexe. Notre Troisième République avait une pédagogie analogue pour forger de vrais citoyens. On enseignait Vercingétorix, Clovis, Louis XIV ou Napoléon. Les restes de cet enseignement ont pratiquement disparu après Mai-1968 et la révolution culturelle qui a accompagné ces événements. L’emblème de l’Etat russe figure le modèle du héros : saint Georges terrassant le dragon. En France, la figure héroïque majeure est Jeanne d’Arc : elle ne figure évidemment pas sur le blason républicain.

    Le culte du héros commence avec le premier livre de la tradition occidentale, L’Iliade, d’Homère, écrite vers le VIIie siècle avant notre ère, soit il y a 2800 ans ! C’est le personnage d’Achille qui restera un modèle pour l’éducation grecque : celui-ci préfère une vie courte et glorieuse à une vie longue et sans gloire. Achille dit qu’on lui a appris à toujours vouloir être le premier et à surpasser tous les autres.

    Le christianisme n’a pas éradiqué ce culte. La sainteté chrétienne est d’ailleurs souvent proche de l’héroïsme, témoins saint Georges et Jeanne d’Arc. Le Christ lui-même meurt héroïquement sur la Croix, supplice qu’il accepte par amour des hommes. Le héros se caractérise par son courage exceptionnel mais aussi par son amour pour une cause plus grande que lui, sa famille, sa patrie ou son dieu. L’alliance de l’héroïsme et du christianisme donne la chevalerie.

    Le modèle du héros grandit l’homme, l’oblige à avoir une certaine tenue : il a la « magnanimité » des Anciens, c’est-à-dire la grandeur d’âme. Chez lui, ni mesquinerie, ni jalousie, ni matérialisme sordide, ni obsession de son confort personnel. Il ne recherche pas le bonheur pour lui-même, idéal méprisable que Nietzsche réservait « aux vaches et aux Anglais » (injuste pour ces derniers). Le modèle héroïque se trouve dans les beaux-arts, avant tout dans la tragédie, invention des Grecs. Il se trouve aussi dans l’histoire, laquelle peut faire aussi l’objet de pièces de théâtre ou de romans héroïques. Le théâtre de Corneille met des héros antiques en scène. Friedrich Schiller préfère les personnages historiques héroïsées, d’où ses pièces Guillaume Tell ou La Pucelle d’Orléans. Le héros est souvent l’objet de films, héros historiques ou totalement inventés comme ceux duSeigneur des Anneaux. Il y a aussi un héros de roman mais dans un contexte historique qui a existé, comme le colonel Nicholson dans Le Pont sur la rivière Kwaï, film tiré du roman de Pierre Boulle.

    Le mythe du héros nous semble particulièrement nécessaire en démocratie où le régime repose sur les vertus des citoyens. Sa disparition montre la dégéné­rescence de la démocratie en oligarchie, ce que nous connaissons aujourd’hui. De Gaulle a fort bien décrit le héros dans Le Fil de l’épée : « lutteur qui trouve au-dedans son ardeur et son point d’appui, joueur qui cherche moins le gain que la réussite et paie ses dettes de son propre argent, l’homme de caractère confère à l’action sa noblesse ; sans lui, morne tâche d’esclave, grâce à lui, jeu divin du héros ».

    Les matérialistes décadents fulminent contre « le sabre et le goupillon », c’est-à-dire l’armée et l’Eglise, mais, si le sabre et même le goupillon ont pu commettre des crimes, ils ont élevé l’humanité à un niveau éthique exceptionnel comme le montre le philosophe russe Nicolas Berdiaev dans sa Philosophie de l’inégalité. Ils nous ont aussi sauvés de l’occupation étrangère comme de la tyrannie totalitaire « laïque » d’un Robespierre ou d’un Hitler. « L’enfer est pavé de bonnes intentions », dit la sagesse populaire. Ce n’est pas en quittant le modèle héroïque et le sens de l’honneur pour une vie facile et matérialiste, même bienveillante, que l’on connaîtra le vrai bonheur et la paix. L’homme est tel qu’il ne peut être heureux sans maîtriser le reptile qui est en lui, le cerveau primitif cajolé par la société de consommation. Il ne peut être heureux s’il est enfermé dans son ego, fût-il calculateur ou « charitable » (les Pharisiens). Il ne peut être heureux dans l’esclavage.

    Le modèle héroïque nous donne pour toujours l’exemple de la liberté créatrice et de l’amour qui élève au-dessus de soi. Il faut le rétablir d’urgence à l’école et dans nos médias.

    A bientôt avec toutes mes amitiés.

    Ivan Blot, 2/09/2015

    Voir la totalité de l'article 

  • En Slovaquie, l’euro fait grimper le chômage

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    République tchèque et Slovaquie font figure de bons élèves en Europe centrale. Déficits bas, balance commerciale excédentaire, tout semble aller pour le mieux… mais pourquoi diable n’entend on pas la technocratie bruxelloise se féliciter de ces résultats qui semblent si brillants ? Malheureusement pour celle ci, il se trouve que la République tchèque a choisi de rester en dehors de l’euro quand sa voisine embrassait la monnaie unique en 2009. Et la première de s’en tirer à bien meilleur compte. Si la monnaie unique a pu protéger la Slovaquie des fluctuations de change, cela s’est fait — selon une étude du Crédit Agricole — au détriment de l’emploi. Le chômage atteint 12 % à la fin 2013, alors qu’il est de 6 % en Tchéquie et 10 % en Europe). Le taux de change fixe imposé par l’euro empêche en effet Bratislava de dévaluer sa monnaie pour compenser l’inflation des salaires et des prix.

    http://fr.novopress.info/191739/en-slovaquie-leuro-fait-grimper-chomage/

  • Les pays qui préoccupent les investisseurs

    A plus ou moins brève échéance, ces pays pourraient se retrouver en défaut de paiement. Tour d’horizon.

    Les pays proches du défaut

    Le Venezuela se retrouve complètement asphyxié. Entre la baisse du prix du pétrole qui représente la principale source de devises étrangères du pays, et le fait qu’il doit importer la quasi-intégralité de ses besoins en produits manufacturés, les réserves de changes ont fondu.

    Elles ont atteint en juin 16,3 milliards de dollars, leur plus bas niveau en douze ans. La crainte est donc importante que le Venezuela manque de cash pour faire face à sa prochaine échéance de dette. D’autant qu’il ne peut faire appel aux marchés de dette, sauf à un prix exorbitant, ni au FMI qu’il a quitté en 2007.
    L’Ukraine a réussi à trouver in extremis un accord avec ses créanciers, jeudi dernier. Le pays a vu sa dette exploser dans un contexte de guerre civile et de crise économique grave qui a entraîné une chute de sa monnaie de 70 % face à la devise américaine l’an dernier. Il a obtenu un allégement de 20 % de son endettement, soit 3,6 milliards de dollars et un allongement de quatre ans du remboursement du solde, 11,6 milliards de dollars.

    Mais pour les agences de notation, cette restructuration constitue un défaut, qui sera constaté lorsque l’accord entrera en vigueur. En outre, la Russie continue d’exiger le paiement intégral de 3 milliards de dollars prévu le 20 décembre prochain.

    Les pays qui inquiètent

    Le Brésil est dans le collimateur des agences de notation, avec le risque de voir ses obligations souveraines rétrogradées en « junk bonds ». Pourtant, à l’heure actuelle, la dette extérieure du Brésil est faible et ses réserves de change sont suffisamment importantes pour voir arriver sans difficulté les prochaines échéances de remboursement.

    Mais le pays souffre d’un vrai problème de croissance qui entraîne une détérioration des comptes publics à très grande vitesse. Toutefois, étant donné l’importance du pays dans la région, il est plus que probable que le FMI interviendrait si la situation du Brésil devait se dégrader.

    La Turquie accumule les circonstances aggravantes. Le pays est confronté à une grave crise politique, que les élections de novembre prochain ne résoudront pas forcément, à une résurgence du terrorisme, et à un affaiblissement de son économie et de sa monnaie qui a atteint un plus bas historique le 26 août.

    De quoi inquiéter les investisseurs étrangers. Or la dette des entreprises locales est majoritairement à court terme et libellée en dollars. Une crise de confiance pourrait donc avoir un effet dévastateur pour un pays toujours sur le fil du rasoir.

    Les pays à surveiller

    L’Argentine est dans une situation particulière, celle d’un défaut technique. Après plusieurs restructurations, le pays dispose des ressources nécessaires pour payer ses créanciers. Mais le conflit judiciaire qui l’oppose avec plusieurs porteurs de dette ayant refusé de réduire la valeur de leurs titres l’empêche de facto de respecter ses engagements de remboursement.

    n outre, il complique très fortement l’accès du pays aux marchés de capitaux. « A moyen terme, si rien ne change, le pays pourrait épuiser ses réserves de change et se retrouver à nouveau en défaut réel », s’inquiète Régis Chatellier chez Société Générale.

    La Russie dépend beaucoup du gaz et du pétrole et subit donc le contrecoup de la baisse des cours. Mais surtout, la Russie doit faire face à des sanctions financières, qui privent ses banques d’un accès aux financements externes, notamment en dollars. Or, toutes les grandes entreprises travaillant dans le secteur des matières premières sont dépendantes des financements extérieurs en devise américaine.

    Pour l’instant, la banque centrale russe jouait le rôle d’apporteur de liquidité, au détriment de ses propres réserves de change. Une situation à surveiller de près, même si pour l’instant il n’y a pas de risque de défaut proche.

    La Grèce a pu faire face pour l’instant à ses échéances, grâce aux programmes d’aide européens. Mais son endettement, qui s’élève désormais à 300 milliards d’euros, soit 170 % de son PIB, semble au-delà de ses capacités de remboursement. Une restructuration de la dette grecque paraît à terme inévitable.

    Économiquement, le pays devrait alors se retrouver en défaut de paiement partiel. Toutefois la dette grecque est quasi intégralement détenue par des organismes publics ou supranationaux, ce qui éviterait, techniquement, le défaut. Les conséquences seraient néanmoins les mêmes pour la capacité du pays à se financer sur les marchés.

    Les Échos

    http://fortune.fdesouche.com/389837-les-pays-qui-preoccupent-les-investisseurs#more-389837

  • Windows 7 et 8 : comment bloquer les logiciels espions installés automatiquement par Microsoft

    cmd

    Alors que dans la version 10 de Windows des trackers sont intégrés nativement au système d’exploitation (voir ici), Microsoft vient d’installer les mêmes automatiquement sur vos Windows 7 et 8.

    Korben.info nous indique comment les désinstaller :

    Je ne sais pas si vous avez suivi, mais Microsoft a lancé quelques patchs via Windows Update, pour Windows 7 et 8, qui ajoute sans spécialement vous prévenir, un service de tracking de diagnostique et de télémétrie. Officiellement, cela permet à Microsoft de collecter de la donnée pour améliorer encore un peu plus ses services, comme ils le font déjà sous Windows 10.

    Voici le détail des patchs :

     

    KB3068708 This update introduces the Diagnostics and Telemetry tracking service to existing devices. By applying this service, you can add benefits from the latest version of Windows to systems that have not yet upgraded. The update also supports applications that are subscribed to Visual Studio Application Insights.

    KB3022345 (replaced by KB3068708) This update introduces the Diagnostics and Telemetry tracking service to in-market devices. By applying this service, you can add benefits from the latest version of Windows to systems that have not yet been upgraded. The update also supports applications that are subscribed to Visual Studio Application Insights.

    KB3075249 This update adds telemetry points to the User Account Control (UAC) feature to collect information on elevations that come from low integrity levels.

    KB3080149 This package updates the Diagnostics and Telemetry tracking service to existing devices. This service provides benefits from the latest version of Windows to systems that have not yet upgraded. The update also supports applications that are subscribed to Visual Studio Application Insights.

    Mais alors que faire si vous ne les avez pas bloquées et que vous ne voulez pas de ce service de tracking supplémentaire ?

    Et bien c’est simple ! Il suffit de les désinstaller. Pour cela, lancez une invite de commande en Administrateur (voir ici comment faire), et entrez les commandes suivantes :

    • wusa /uninstall /kb:3068708 /quiet /norestart
    • wusa /uninstall /kb:3022345 /quiet /norestart
    • wusa /uninstall /kb:3075249 /quiet /norestart
    • wusa /uninstall /kb:3080149 /quiet /norestart

    Ensuite, pour définitivement les bloquer, rendez-vous dans la liste détaillée des mises à jour Windows Update et faites un clic droit / masquer la mise à jour.

    masquer

     

     

  • Les Chevaliers de Colomb soutiennent les chrétiens persécutés

    Lors de sa 133ème Convention suprême qui s’est tenue à Philadelphie (Pennsylvanie) du 4 au 6 août, l’association catholique fraternelle et philanthropique des Knights of Columbus (Chevaliers de Colomb) des États­-Unis, a adopté plusieurs résolutions dont l’une avait pour objet la « Solidarité avec les chrétiens persécutés ». Christianophobie Hebdo l'a traduite. Extrait :

    Unknown"[...] Attendu que les Knights of Co­lumbus ont constitué en 2014 le Christian Refugee Relief Fund [Fonds de secours pour le réfugié chrétien] qui a, depuis, fourni près de 3 millions de US$ en aide aux chrétiens déplacés d’Irak et de Syrie et à d’autres minorités religieuses persécutées,

    Il est résolu que les Knights of Columbus sont solidaires de tous les chrétiens, dans le monde en­ tier, souffrant d’une persécution violence,

    Il est encore résolu que nous félicitons le gouvernement ré­gional du Kurdistan, la Jordanie et le Liban pour leur protection envers ceux qui cherchent à s’y protéger de la persécution en Irak et en Syrie,

    Il est enfin résolu que les Knights of Columbus s’engagent à pour­ suivre leur aide à ceux qui ont été victimes de crimes contre l’humanité, et en particulier aux chrétiens qui ont été violemment persécutés à cause de leur foi."

    Michel Janva