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  • La sagesse biblique de Montaigne et notre actualité

    par Nicolas Bonnal

    Ex: http://www.dedefensa.org

    Fatigué des nouvelles du jour, je me remets à glaner dans tout Montaigne. Sur nos guerres protestantes, américaines, notre choc des civilisations, j’y trouve ceci :

    3962840158.jpg«… je trouve mauvais ce que je vois en usage aujourd’hui, c’est-à-dire de chercher à affermir et imposer notre religion par la prospérité de nos entreprises.

    Notre foi a suffisamment d’autres fondements pour qu’il ne soit pas nécessaire de fonder son autorité sur les événements. Car il y a danger quand le peuple, habitué à ces arguments plausibles et bien de son goût, voit sa foi ébranlée par des événements qui lui sont contraires et défavorables. Ainsi en est-il des guerres de religion dans lesquelles nous sommes plongés. »

    Sur la société d’abondance et de consommation qui produit satiété et dépression, j’y trouve cela :

    « Pensons-nous que les enfants de chœur prennent vraiment du plaisir à la musique ? La satiété la leur rend plutôt ennuyeuse. Les festins, les danses, les mascarades, les tournois réjouissent ceux qui ne les voient pas souvent, et qui désirent depuis longtemps les voir ; mais pour celui dont ils forment l’ordinaire, le goût en devient fade et même déplaisant : les femmes n’excitent plus celui qui en jouit autant qu’il veut… Celui qui n’a pas l’occasion d’avoir soif ne saurait avoir grand plaisir à boire. »

    Montaigne ajoute, comme s’il pensait à nos comiques :

     “Les farces des bateleurs nous amusent, mais pour eux, c’est une vraie corvée. »

    La société d’abondance ? Il la définit ainsi Montaigne :

    « Il n’est rien de si ennuyeux, d’aussi écœurant que l’abondance. Quel désir ne s’émousserait d’avoir trois cent femmes à sa disposition, comme le Grand Turc dans son sérail ?

    Quel désir et quelle sorte de chasse pouvait bien avoir celui de ses ancêtres qui n’y allait jamais qu’avec au moins sept mille fauconniers ? »

    Sur l’espionnage par l’Etat profond, Montaigne nous rappelle tout simplement que les Grands sont plus espionnés que les petits, mais qu’ils y ont pris goût (pensez à son pessimiste ami La Boétie):

    « Tout le monde redoute d’être contrôlé et épié ; les grands le sont jusque dans leurs comportements et leurs pensées, le peuple estimant avoir le droit d’en juger et intérêt à le faire. »

    Pensons au harcèlement de nos pauvres peoples. A son époque c’est pire :

    « Et il ne m’est jamais venu à l’idée que cela puisse constituer un quelconque avantage, dans la vie d’un homme cultivé, que d’avoir une vingtaine d’observateurs quand il est sur sa chaise percée… »

    Deux siècles avant Montesquieu, Montaigne dénonce les caprices de la mode :

    « La façon dont nos lois tentent de régler les folles et vaines dépenses de table et de vêtements semble avoir un effet contraire à son objet. Le vrai moyen, ce serait de susciter chez les hommes le mépris de l’or et de la soie, considérés comme des choses vaines et inutiles. Au lieu de cela, nous en augmentons la considération et la valeur qu’on leur attache, ce qui est bien une façon stupide de procéder si l’on veut en dégoûter les gens. »

    La mode va vite comme la télé (cf. Virgile-Ovide) :

    « Il est étonnant de voir comment la coutume, dans ces choses de peu d’importance, impose si facilement et si vite son autorité. À peine avions-nous porté du drap pendant un an à la cour, pour le deuil du roi Henri II, que déjà dans l’opinion de tous, la soie était devenue si vulgaire, que si l’on en voyait quelqu’un vêtu, on le prenait aussitôt pour un bourgeois. »

    La Fontaine dira que le courtisan est un ressort. Montaigne :

    « Le reste de la France prend pour règle celle de la cour.

    Que les rois renoncent à cette vilaine pièce de vêtement qui montre si ostensiblement nos membres intimes, à ce balourd grossissement des pourpoints qui nous fait si différents de ce que nous sommes et si incommode pour s’armer, à ces longues tresses efféminées de cheveux… »

    Montaigne vit au présent perpétuel, les ridicules qu’ils dénoncent sont donc ceux de la cité grecque d’Alan Bloom et Platon :

    « Dans ses Lois, Platon estime que rien n’est plus dommageable à sa cité que de permettre à la jeunesse de changer ses accoutrements, ses gestes, ses danses, ses exercices et ses chansons, en passant d’une mode à l’autre, adoptant tantôt tel jugement, tantôt tel autre, et de courir après les nouveautés, adulant leurs inventeurs. C’est ainsi en effet que les mœurs se corrompent, et que les anciennes institutions se voient dédaignées, voire méprisées. »

    Oui, il n’est pas trop réformateur, Montaigne.

    Parfois il divague gentiment et il nous fait rêver avec ce qu’il a lu dans sa bibliothèque digne de Borges (voyez Guénon, Règne de la Quantité, les limites de l’histoire et de la géographie) :

    « On lit dans Hérodote qu’il y a des peuples chez qui les hommes dorment et veillent par demi années. Et ceux qui ont écrit la vie du sage Épiménide disent qu’il dormit cinquante-sept ans de suite. »

    Bon catholique, homme raisonnable surtout, Montaigne tape sur la Réforme, rappelant que deux siècles avant la révolution on a voulu changer les noms :

    « La postérité ne dira pas que notre Réforme d’aujourd’hui a été subtile et judicieuse ; car elle n’a pas seulement combattu les erreurs et les vices, et rempli le monde de dévotion, d’humilité, d’obéissance, de paix et de toutes les vertus. Elle est aussi allée jusqu’à combattre ces anciens noms de baptême tels que Charles, Louis, François, pour peupler le monde de Mathusalem, Ézéchiel, Malachie, supposés plus imprégnés par la foi ! »

    Sur ce sujet lisez son disciple Rothbard et son texte sur l’idéal communisme-millénariste des protestants, en particulier des anabaptistes.

    Lire Montaigne (il dénonce le rustre son temps et sa mode efféminées !), qui nourrit Pascal, Cervantès et Shakespeare, c’est retomber dans l’enfance de la sagesse de la grande civilisation européenne aujourd’hui engloutie. Une sagesse biblique un rien sceptique, héritée de Salomon, plus sympathique que celle du sinistre Francis Bacon, qui triompha avec son Atlantide scientiste et son collège d’experts en folles manipulations psychologiques, génétiques et même agronomiques (lisez-le pour ne pas rire). Montaigne a moins voulu nous prévenir contre la tradition que contre cette folle quantité de coutumes, de modes et de snobismes qui s’imposeraient dans notre monde moderne déraciné.

    On le laisse nous remettre chrétiennement à notre place (apologie de Raymond Sebond) :

    « Le moyen que j’utilise pour combattre cette frénésie, celui qui me semble le plus propre à cela, c’est de froisser et fouler aux pieds l’orgueil et la fierté humaine. Il faut faire sentir à ces gens-là l’inanité, la vanité, et le néant de l’homme, leur arracher des mains les faibles armes de la raison, leur faire courber la tête et mordre la poussière sous le poids de l’autorité et du respect de la majesté divine. Car c’est à elle, et à elle seule qu’appartiennent la connaissance et la sagesse… »

    Voilà pour le paganisme aseptisé de nos couillons de nos manuels scolaires !

    Ou bien (Essais, I, L) :

    « Je ne pense pas qu’il y ait en nous autant de malheur que de frivolité, autant de méchanceté que de bêtise ; nous sommes moins remplis de mal que d’inanité, nous sommes moins malheureux que vils. »

    A transmettre à Davos. Et comme on parlait du roi Salomon, on citera ses proverbes :

    « La gloire de Dieu est de cacher une chose, et la gloire des rois est de sonder une chose. »

    Enfin pour  faire lire et relire Montaigne je prends plaisir à recommander l’édition-traduction de Guy de Pernon, que j’ai trouvée juteuse et agréable, presque autant que le légendaire texte original (ebooksgratuits.com).

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/02/12/la-sagesse-biblique-de-montaigne-et-notre-actualite-6025746.html

  • Réforme de l’islam: le passif d’une illusion

    par Jérôme Blanchet-Gravel

    Malgré toute sa bonne volonté, Emmanuel Macron ne parviendra pas à réformer véritablement l’islam de France. Sauf s’il parvient à lui faire accepter trois importantes concessions. 

    La violence commise au nom de l’islam est l’un des plus graves problèmes dans le monde. Non seulement la religion musulmane est liée à la guerre et au terrorisme, mais elle favorise la montée de tensions intercommunautaires un peu partout en Occident. En annonçant qu’il travaillait activement à la structuration d’un islam de France réformé, le président Emmanuel Macron semble reconnaître cette réalité.

    Les trois piliers de l’islam républicain

    Mais quelle forme pourrait-elle prendre cette réforme tant attendue ? Comment faire pour fonder un islam plus spirituel et culturel que politique et idéologique ?

    Lire la suite sur Causeur

  • La politique de M. Blanquer. Partie 1 : Une inquiétude chez les lycéens ?

    Sous la neige, les pavés ? Les conditions climatiques de la semaine en cours d'achèvement ont, il est vrai, occulté nombre d'autres informations et quelques débats que, pourtant, il ne serait pas inutile d'ouvrir et de mener. Ainsi, celui sur le baccalauréat et sur les réformes en préparation, autant sur le lycée que sur l'entrée en université, en attendant ceux sur l'Université elle-même et sur le système et l'organisation de l’École au sens large du terme. Car si quelques entrées seulement de lycées ou d'amphithéâtres ont été bloquées ces jours derniers, il n'en est pas moins vrai qu'une partie des lycéens, peut-être pas si minime que cela, s'inquiète des conséquences d'un changement des « règles » du baccalauréat et d'une possible sélection à l'entrée de l'université : après tout, l'on peut entendre ces craintes sans céder à la facilité de hausser les épaules ou, au contraire, de hurler avec les loups d'une certaine extrémité politique, plus prompts à dénoncer qu'à proposer ou à fonder.

    J'ai été longtemps étudiant et, en ces temps qui s'éloignent de plus en plus, j'ai pu observer de l'intérieur le fonctionnement de l'Université, non seulement en tant que simple auditeur mais aussi au sein de quelques Conseils (de gestion en Droit, d'administration à Rennes-2, d'UFR en département d'histoire), et il m'est arrivé de participer à nombre de débats, y compris dans des amphis surchauffés lors de mouvements estudiantins de contestation : j'en ai retiré l'impression que l'Université, petit monde passionnant et plein de contradictions, ne jouait pas forcément le rôle qui devrait être le sien, celui de « la recherche et la discussion », se contentant parfois du conformisme et de « l'émeute » dérisoire de quelques uns, brandissant le drapeau d'une révolution dont, pour la plupart, ils ne souhaitaient pas vraiment autre chose que l'apparence, bien plutôt que la réalisation... Bien sûr, il y avait des idéalistes, de vrais révolutionnaires, et nombre de jeunes, au moins pour quelques années, s'engageaient de bon cœur et de bonne foi (et ce dernier terme n'est pas de trop) dans des causes qui, parfois, peuvent faire sourire aujourd'hui. Il y eut des espérances certaines et le film-témoignage « Mourir à trente ans » nous le rappelle utilement, à travers l'histoire de Michel Recanati, ce militant d'une extrême-gauche qui voulait « faire la révolution » et, au-delà, la « vivre », passionnément. Je ne m'en moque pas, et je les prends même au sérieux, les ayant beaucoup combattues mais me reconnaissant une certaine nostalgie de ces confrontations de jeunesse...

    Mais il y avait, et il y a toujours, beaucoup de naïveté chez les manifestants étudiants et de sournoiserie chez ceux qui, disons-le crûment, les manipulaient sans vergogne pour consolider leur propre carrière politique. Une naïveté qui ne peut tout excuser, néanmoins, et en particulier une certaine paresse intellectuelle pour nombre de ceux qui criaient fort dans les rues tout en se contentant de quelques arguments souvent trop peu réfléchis pour être crédibles, mais néanmoins écoutés parce que déclamés par une « jeunesse » dont tous les gouvernements (surtout de Droite, d'ailleurs), depuis les années 1970, craignent la « révolte ».

    Qu'en est-il aujourd'hui ? Les projets encore incertains du gouvernement (tous les arbitrages ne semblent pas être encore rendus en haut lieu) sont-ils les marques d'une politique « réactionnaire » (« maurrassienne » peut-être, puisque c'est l'épouvantail du moment...) et de la nostalgie d'une « école du temps jadis » dans laquelle régnaient, dit-on, l'autorité et le mérite, forcément républicains, façon (Jules) Ferry ? Je n'en suis pas totalement sûr : s'il y a des velléités de remise en ordre de l’École qui peuvent m'être sympathiques, je crains que l'approche purement comptable de Bercy ne les remette rapidement en cause, au risque d'en ruiner tout le sens et la portée et, a contrario, de favoriser une logique libérale peu compatible avec la promotion d'une justice sociale scolaire pourtant éminemment nécessaire. Or, la politique de M. Blanquer, ministre de l'Education nationale, appelle des investissements financiers non négligeables et une confiance renouvelée des personnels éducatifs pour pouvoir réussir : sans l'une ou l'autre de ces conditions, il est à craindre que rien de bon ne pourra se faire et, surtout, s'inscrire dans la durée, cette dernière toujours nécessaire à toute politique digne de ce nom.

    Pour l'heure, l'idée d'une « sélection » (1) à l'entrée de l'Université ne me semble pas choquante en soi, et elle est toujours préférable à l'injuste égalité du tirage au sort ! Si le mot de sélection a mauvaise presse près de quelques lycéens de Terminale, c'est sans doute parce que certains (2) en donnent un sens trop restrictif et purement « éliminatoire » quand elle doit se penser plutôt comme une juste orientation, l'ouverture vers des voies possibles plutôt que l'engagement en des impasses. Qu'y a-t-il de scandaleux à considérer que tout le monde ne peut pas être médecin ou professeur, et que les souhaits d'un lycéen doivent parfois être, sinon contrariés, du moins raisonnés en fonction de ses compétences et aptitudes, mais aussi de son investissement dans le travail et dans la réflexion ?

    (à suivre) 

    Notes : (1) : Le mot de « sélection » n'a pas, à ma connaissance, était prononcé par le ministre dont l'intention, néanmoins, est transparente et, sur ce point, tout à fait, louable. 

    (2) : Quelques syndicats, aussi bien d'usagers de l’École que de personnels de celle-ci, s'insurgent contre une sélection qu'ils définissent, à tort ou malhonnêtement, comme une forme de discrimination : abus de langage évident, et impossibilité à penser le processus d'éducation autrement qu'à travers une grille de lecture idéologique qui fait de l'éducation une matrice de l'égalité obligatoire, y compris par le discrédit de l'excellence, inégalitaire par essence...

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Mennel : ce que révèle le clash sur CNews, par Ivan Rioufol

    En France, l’islam politique se comporte comme en terrain conquis. Il n’est déjà plus possible de dénoncer son essence totalitaire sans que l’islamosphère, ses idiots utiles, la rhinocérite bien-pensante (ce qui fait du monde) ne fassent front. A tour de rôle, ceux-là sont prêts à hurler à l’islamophobie, au racisme, à la haine de l’autre, au retour des années trente, etc. Les réactions suscitées par mon intervention, vendredi matin sur CNews (L’heure des pros), à propos de la jeune chanteuse Mennel Ibtissem, ont été révélatrices de la puissance prise par cette idéologie liberticide sur les réseaux sociaux, même si les messages pataugent dans la vulgarité la plus sommaire. Mennel est cette talentueuse jeune femme apparue le 3 février sur TF1 dans l’émission The Voice. Elle s’est retirée depuis de ce concours de variétés, sous le poids des révélations sur ses engagements islamistes que laissaient déjà voir son port du turban. Pour avoir justement soutenu, sur CNews, que son turban était “un signe politique” et que l’islam n’était pas seulement “une religion” mais également “un corpus politique, une idéologie totalitaire”, mon opinion a suscité, dans un premier temps, l’hystérisation d’une confrontation sur le plateau. Mon indignation devant le raisonnement d’un de mes interlocuteurs a été par la suite l’occasion de petits montages vidéo destinés à me faire paraître comme le fauteur du clash. Jusqu’ici, rien de grave, sinon des procédés déloyaux. Nombreux sont ceux qui n’ont pas été dupes. Le plus navrant est venu ensuite.

    Une “journaliste”, Feïza Ben Mohamed, a lancé sur Twitter un “appel” à signaler mes propos au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) pour “incitation à la haine”, appel relayé par le “confrère” Jean-Michel Aphatie. Ces délateurs décomplexés, qui semblent assurés de rencontrer l’écoute bienveillante du CSA, cautionnent ainsi l’intolérance islamique sur laquelle précisément je mets en garde. Ces nouveaux “collabos” donnent une idée de la perméabilité de la presse à l’islam radical. Dans le même temps, je me faisais, m’a-t-on-dit (mais je n’ai pas vu l’extrait), insulter sur C8 par le réalisateur Dominique Farrugia ; il se serait inspiré, dans ses injures contre moi, de l’indigne comparaison entre le sort des juifs dans les années trente et celui des musulmans aujourd’hui. J’ai pu remarquer, chez d’autres commentateurs soucieux de préserver leur confort intellectuel, leur empressement à excuser les prises de position de Mennel en avançant sa “jeunesse” et son “droit à l’erreur”.

    Je ne me souviens pas avoir entendu de telles compréhensions lorsqu’un enfant avait traité Christiane Taubira de “guenon” en 2013 ; mais passons. Reste de cet épisode, certes anecdotique, la photo assez ressemblante d’une société fragilisée, fracturée, par l’emprise du sectarisme coranique et par la veulerie de ceux qui sont prêts à se soumettre. Dimanche, épuisée par la violence des injures déversées, la militante anti-islamiste Henda Ayari a lancé un tweet désespéré : “Je suis fatiguée, démoralisée de lire toutes ces horreurs qu’on dit sur moi. C’est un combat très dur, bien trop dur (…)” Merci à tous ceux qui la soutiendront, et qui soutiendront plus généralement ces femmes qui osent, seules, affronter l’islam totalitaire.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 12 février 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Macron : des élections européennes taillées sur mesure - Journal du Mardi 13 Février 2018

  • Et Maintenant, on fait quoi ? Analyse du dernier ouvrage du Comité invisible

    couv_3063.jpgAprès L’insurrection qui vient et A nos amis, nous attendions le dernier ouvrage du Comité invisible avec intérêt. Vous pouvez dès à présent vous procurer ce nouvel ouvrage, Maintenant, chez votre libraire. 
    Est-ce parce que le premier ouvrage était un chef d’œuvre d’analyse, et le second un retour d’analyse très pertinent sur leur vision et la pratique souhaitée dans le premier livre, que vous appréhendiez ce troisième opus ? Cela est certain. Malheureusement, Maintenant n’est pas la hauteur d’hier. Cependant, des éléments d’analyse forts et judicieux ont été imprimés et méritent d’être relevés. 
    Des éléments d’analyse apparaissent ici ou là, mais les auteurs, qui ne sont pas juristes pour un sou, se sont essayés à l’étude juridique, sans pour autant convaincre personne. Nous analyserons leur ouvrage à l’aide du raisonnement juridique lambda, avec pour toile de fond, le « oui, mais ». Cet ouvrage est bien, pertinent, mais il pêche par des éléments qui ne ressortent pas de l’analyse, mais plutôt d’une vision partisane obsolète et ridicule. 
    De leur ouvrage, il ressort une étude sur l’action menée par la contestation de la Loi travail, en mai 2016. Lors des manifestations qui ont un peu secoué la France, et surtout quelques grandes agglomérations comme Nantes et Paris, les fonctionnaires et les syndicalistes étaient descendus en masse – par rapport à leurs précédentes manifestations. Mais très peu de Français du secteur privé étaient présents, alors même qu’ils étaient les premiers concernés. Cela s’explique par le fait qu’il est difficile aujourd’hui pour des acteurs du secteur privé de multiplier les manifestations en pleine semaine, mais encore, par le fait, bien analysé dans l’ouvrage, que nous nous trouvons dans une situation de précariat du travail de plus en plus visible malheureusement, où la situation professionnelle n’étant pas stable, les Français sont réduits à une forme d’esclavagisme de plus en plus prononcé. Dans ces conditions, un Français qui doit faire 50 heures par semaine pour espérer un Smic, ou cumuler plusieurs petits boulots, ne peut se permettre de descendre dans la rue pour manifester. La situation horrible du précariat montre la difficulté extrême aujourd’hui, pour de nombreux Français, à jouir d’une position stable dans le salariat, et amène, par opposition, à dire que les manifestants « professionnels », sont des petits-bourgeois protégés par la fonction publique pour tenter d’apporter une contestation au système actuel, mais surtout à leurs acquis. A tort ou à raison, car il faut effectivement voir que la Loi travail n’était que la première étape d’une libéralisation poussée du travail, dont le nouveau Président de la République va accroître la souplesse, au détriment des travailleurs. 
    A cela doit s’ajouter la quasi-absence de discussion sur le travail dans ces manifestations, aucun débat de fond n’eut lieu sur le lien entre travail et capital, alors que d’autres sujets étaient abordés. Aucune réflexion nourrie sur le sujet ne fut développée. La pauvreté du débat a été confortée par le sectarisme de Nuit Debout qui n’a « absolument » rien apporté dans le domaine, hormis l’idée de croire que créer des ministères de l’Amour temporaires et agiter les bras en l’air changerait le système. D’un côté, une velléité de discussion politique et sociale minée par une ambiance stalinienne et utopiste, d’un autre côté, comme le relève le Comité invisible, une apathie totale de la population à un sujet d’importance majeure, une apathie qui se verra de plus en plus chaque jour, qui doit être attribuée à de nombreuses raisons : technicité du sujet, dégoût de la politique et des politiciens comme l’attestent les élections législatives, mais encore impossibilité de se faire représenter auprès des syndicats qui ne laissent que leur voix sortir des mégaphones, et enfin, volonté de se départir de la politique, pour mieux s’engager sur la voie du progressisme, des nouvelles dépendances électroniques et de tout ce qui est ludique et connecté, au détriment d’une action, même mineure, pour la vie de la Cité. 
    Pour ces éléments-là, Maintenant mérite d’être salué, afin d’avoir mis en surbrillance des éléments déjà connus, déjà connus, mais mis à jour à l’aune des dernières manifestations sociales de mai 2016, avec le regret de l’autosatisfaction par les auteurs, sur la qualité des têtes de cortèges. Se passer un peu de baume fait toujours du bien, mais quand même. 
    Pour le reste, c’est une vision très amère qui est apportée dans cet ouvrage, à tort ou à raison. Mettre en avant le fait que l’espoir est chose vaine, aussi bien pour eux que pour tous les Français est inacceptable. A quoi bon continuer militer s’il n’y a plus d’espoir. Comme le rappelait Charles Maurras, « le désespoir en politique est sottise absolue ». C’est pourtant sur cette antienne que s’inscrit le Comité invisible, sans trop savoir leur réponse à proposer face à une vision cynique du désespoir en politique. 
    Dans le même ordre d’idées, les auteurs critiquent le fait que tout n’est pas politique. Pourtant, « Politique d’abord » ne fait que rappeler que tout est absolument politique, quoi qu’ils en disent, quoi qu’ils en pensent. Cette première contradiction s’observe par la rédaction même de trois ouvrages, où tout ce qu’ils ont abordé est nécessairement politique. C’est d’ailleurs pour cette raison que leur analyse est pertinente. 
    L’un des éléments les plus regrettables est le maintien d’un antifascime primaire, qui tient plus de la paranoïa viscérale que de toute autre forme de constat. Attribuer la politique sécuritaire des Gouvernements des trente dernières années au Front national est d’une bêtise absolue, tout autant qu’attribuer au fascisme le reste des fautes, pourrait disqualifier l’immense travail réalisé dans l’ouvrage réalisé, à cause d’une phobie, tendant plus à la paranoïa qu’à une menace actuelle. 
    De même, le Comité invisible rend des comptes aux marxistes, léninistes et autres tenants de la ligne de Tony Negri, à tort ou à raison, car nous ne sommes pas là pour traiter de la dialectique. Cependant, il reste de l’analyse des auteurs une vision utopique et hystérique du casseur comme moment révolutionnaire et anarcho-autonome. Attention, il ne s’agit pas ici de défendre la police, mais faire l’éloge du casseur, juste pour casser, et y voir un probable lendemain qui chante révolutionnaire est absurde. Tandis que le sabotage des Autolib ou des vitrines de banques ou d’agences immobilières exploitant les Français sont des moments politiques qui ont un intérêt politique, quoique minime, mais pertinent
    Maintenant doit être appréhendé comme une réussite en demi-teinte : réussite sur l’analyse économique et sociale pour ce qui a trait au travail, à la robotisation et l’usage des nouvelles technologies, nécessité d’un réveil de la population. De l’autre côté, des analyses qui restent bloquées par des a priori politiques, dialectiques confinant à la bêtise. Nous vous invitons cependant à acheter et lire cet ouvrage important, tout comme acheter et lire leurs deux premiers opus, salutaires d’avoir apporté et nourri une réflexion sur le capitalisme, et les solutions et essais pratiques de refus d’un monde globalisé, ouvert, libéralisé, conforté par la surveillance généralisée. 
    L'équipe Orages d'acier

  • La République et la Nation sont en danger

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    Par Serge Grass, ancien conseiller régional de Franche-Comté et président de l’Union Civique des contribuables Citoyens (U3C) 

    Selon les médias et nos politiciens, les Français sont des privilégiés. Ils vivent dans une « République exemplaire » administrée de belle façon grâce au « pacte républicain » qu’ont scellé nos grands partis qui défendent « nos valeurs ». Nous bénéficions d’un « Etat de Droit » garanti par une fonction publique que « le monde entier nous envie ». La réalité est hélas bien loin de ces rodomontades. Alors que personne au monde n’envie notre fiscalité, tous ces bons apôtres n’hésitent pas à nous spolier en trichant sur les comptes que nous leurs confions et en manipulant la démocratie.

    Coup d’état institutionnel

    En 2012, le candidat naturel des socialistes étaient Dominique Strauss Khan. Quelques mois avant les élections il a été éliminé suite à un comportement « inapproprié » avec une femme de ménage alors que ce comportement n’avait jamais ému personne. Cette élimination a permis à l’oligarchie financière de mettre en avant un ectoplasme. Pour s’assurer de sa servilité un « conseiller », spécialisé en transactions spéculatives lui a été imposé, un certain Macron. Nommé ministre, en plus d’être mis sur orbite présidentiel, il a profité de son pouvoir pour permettre à des amis de s’approprier des fleurons de notre économie.

    En 2017, au nom de « l’État de Droit », une campagne de dénigrement a été engagée contre le candidat potentiellement éligible. Afin de justifier des enquêtes, le pouvoir socialiste ne disposant pas d’arguments politiques valables à l’encontre de François Fillon, a orchestré une campagne calomnieuse dénonçant sur un registre moral des pratiques légales pratiquées par une majorité d’élus. Cette situation rappelle, de sinistre mémoire, les procès staliniens ou les magistrats et les journalistes étaient des commissaires politiques qui ont fait la grandeur des Républiques socialistes soviétiques, démocraties dites populaires qui n’étaient ni démocratiques ni populaires.

    Parallèlement les déclarations de patrimoine de M Macron, étrangement incomplètes, n’ont pas fait l’objet d’enquêtes de la part de la Haute Autorité pour le Transparence de la vie Publique dont la mission est : « s’assurer de la cohérence des éléments déclarés ; rechercher des omissions importantes ou variations inexpliquées du patrimoine ; » … « Le code pénal punit d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère de son patrimoine…

    Peuvent être prononcées à titre complémentaire de la première de ces peines l’interdiction des droits civiques… »

    Malgré plusieurs courriers dûment argumentés, s’appuyant sur des documents officiels, qui mettent en évidence des « omissions importantes et des variations inexpliquées de patrimoine », et la HATVP, et le Parquet financier, et le parquet général ont refusé de procéder à des enquêtes.

    Monsieur Macron, qui a déclaré avoir perçu plus de 3 000 000 € de revenus en 2010-2013, faisait état d’une fortune nette de 65 000 € en 2016. Son patrimoine boursier et son appartement ont disparu sans que n’apparaisse le montant des cessions.

    Voilà une situation extraordinaire : un candidat est éliminé pour des « péchés véniels » et un autre, pour des « péchés mortels », est adoubé au nom de « l’Etat de Droit » !

    Si la loi était appliquée, compte tenu de l’importance des carences de ses déclarations, Monsieur Macron devrait perdre ses droits civiques et être inéligible !

    La Nation

    Il est aujourd’hui malvenu de parler de la Nation, seule la République est citée. Or, la République, comme la monarchie, est un système politique qui est au service de la Nation. Nation qui figure toujours fièrement sur les frontons de nos édifices publics :La Nation, la Loi. Nos politiciens ne la font subsister qu’au travers des impôts nationaux qui aujourd’hui servent surtout à financer la défense des intérêts de ceux qui veulent la détruire ! Il est utile de rappeler que sans Nation, pas d’État, pas de République, pas de Démocratie, pas de Citoyens, pas de Solidarité, pas d’Électeurs et pas d’élus …

    Macron : la stratégie du chaos

    Au nom du monde libre, celui du bien, forcément démocratique … comme les monarchies du golf, Macron permettra aux spéculateurs internationaux de piller l’économie de la France, comme il l’a déjà fait lors de son passage comme ministre.

    Pour éviter la rébellion, avec les « élites » il poursuivra la déstructuration de la cohésion du peuple et de la Nation pour créer le chaos en accélérant :

    – L’immigration massive et incontrôlée qui a pour objet de détruire la cohésion du peuple et de la nation de l’intérieur par la création d’une société multiculturelle. Présentée comme tolérante et généreuse cette stratégie pernicieuse et perverse a pour objet de diviser pour régner.

    – Le laisser faire de la délinquance qui marginalise les nouveaux arrivants qui ne pourront jamais s’intégrer et moins encore s’assimiler.

    – Le terrorisme psychologique, qui interdit toute velléité de rébellion du peuple si peu souverain, nie l’existence d’une identité nationale qui ne serait que le fait de « beaufs » racistes, esclavagistes, colonisateurs, franchouillards, incultes et picoleurs. Cette image n’incite pas les nouveaux arrivants à prendre une telle identité. Pourtant la Nation est par excellence l’espace dans lequel s’expriment l’identité et la culture fondées sur une Histoire bases du vivre ensemble.

    – L’acharnement policier, juridique, fiscal et administratif vis à vis des Citoyens laborieux.

    La République et la Nation sont en danger

    La poursuite de l’endettement public justifiera la nécessité de vendre le patrimoine, y compris stratégique, aux « copains ».

    L’Homme est d’une espèce grégaire. Il a un besoin d’appartenir à un groupe qu’il soit religieux, ethnique, tribal ou national. Sans identité, que la nation française n’a bientôt plus, et sans repères, des jeunes en recherche vont se réfugier dans des extrémismes qui leur donnent une illusion d’être. Cette stratégie du chaos est au service d’une gouvernance mondiale qui ne pourra plus être contrée par des nations et des peuples déstructurés.

    Cette stratégie mortifère a déjà été engagée avec les révolutions colorées qui aujourd’hui ensanglantent le moyen orient. Elles n’ont pas été spontanées comme nos politiques et nos médias voudraient nous le faire croire. Les musulmans, dont on stimule le fanatisme, sont utilisés pour « faire le boulot » pour reprendre la formule de notre ex ministre des affaires très « étrangères ».

    Stop au vol et au viol de la démocratie !

    La justice et la presse sont en principe des piliers de la démocratie. Ils devraient être les ultimes remparts contre les coups d’état et non pas les organisateurs. Nous constatons que des juges et des journalistes, enfermés dans leurs certitudes, abusent de leur indépendance pour nous imposer leurs dogmes, oubliant leurs devoirs de servitude vis à vis de la démocratie.

    Il devient urgent de mettre en place des moyens démocratiques pour que le peuple puisse mettre un terme à ces dérives.

    – Les juges, qui décident au nom du Peuple français, doivent pouvoir être jugés par ce Peuple au nom duquel ils décident : Dans des conditions qui demandent à être définies, les magistrats pourraient être jugés par un jury populaire.

    – Il faut mettre en place un contrôle citoyen de la presse afin de veiller à l’application de la loi de 1881 sur la presse, notamment la diffusion de fausses nouvelles. Les sondages devant aussi être concernés.

    – Dès qu’une pièce d’un dossier d’instruction « fuite » dans les médias, celui qui la reçoit et la publie doit perdre le bénéficie de la protection de ses sources.

    Il nous faut faire respecter les principes de notre Constitution qui précise que la République c’est :

    – Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
    – La souveraineté nationale appartient au peuple … Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. 

    Serge Grass 07/02/2018

    Source : Délit d’images via Minurne Résistance

    https://www.polemia.com/la-republique-et-la-nation-sont-en-danger/

  • Au pire des escrocs, au mieux des imbéciles: Céline n’a rien compris ?

    Invité de l’émission Les Grandes gueules sur RMC vendredi dernier, le député LREM Bruno Bonnell – le tombeur de Najat Vallaud-Belkacem  dans la 6e circonscription du Rhône, c’est déjà ça! – expliquait que les Français, notamment les plus modestes,  avaient tort de se plaindre de la baisse de leurs revenus. « On entend que ça le pouvoir d’achat! (…). Vous oubliez quelque chose d’autre, qui est la qualité de la vie qu’on a en France » (partout et pour tous ?)  argumentait  le député macroniste, à l’adresse de tous ces salauds de pauvres qui ont l’audace de ne pas communier dans le « penser printemps » des élus de LREM, épinglés actuellement pour leur absentéisme et leur fainéantise.  De l’argent il y en a en  tout cas pour indemniser les Algériens et autres fellagas victimes de la guerre d’Algérie, ont jugé la veille de la prestation de M. Bonnell, les membres du conseil constitutionnel. Une mesure d’équanimité et de justice au nom du refus de toute discrimination découlant de la préférence nationale,  selon les sages de la rue de Montpensier,  que nos compatriotes, notamment Pieds-Noirs  et Harkis,  apprécieront comme il se doit…

    Dans  la rubrique de la fausse symétrie et du masochisme (culturel) véhiculé bien souvent par de parfaits humanistes laïcards,  nos compatriotes, croyants ou non, ne manqueront  pas aussi de s’interroger sur cette  décision prise à l’encontre de Matthieu Faucher. Un  professeur des écoles dans l’Indre, qui, rappelait Le Figaro la semaine dernière, «  a fait l’objet d’un déplacement contraint et d’une sanction pour faute grave professionnelle  en juin 2017. Son erreur? Il faisait lire des textes de la Bible en trop grande quantité. Depuis, il se bat à visage découvert et espère une réhabilitation du ministère. Ce cas, qui dépasse celui du village de Malicornay, au cœur du Berry, pose le problème de la laïcité et de l’enseignement du fait religieux. »

    Problème de la laïcité qui réside surtout dans l’égalité (biaisée ) de traitement que veulent établir certains entre la religion chrétienne  autochtone de la France, au moins depuis le baptême de Clovis, avec une religion musulmane  qui elle ne reconnait pas  de séparation  entre domaine spirituel et temporel.

    J. d’Antraigues  le rappelait, sur le site Polemia , « le catholicisme romain structure toujours profondément la France, il fait partie de ses racines, et la notion de  laïcité  dans la vie publique n’a jamais signifié, comme on voudrait nous le faire croire, que devait disparaître tout ce qui en résulte dans l’espace public et dans la vie sociale. Cette notion signifie simplement que, comme cela était depuis des siècles la situation en France, ce qui y a permis la paix religieuse, tout le monde doit individuellement se comporter dans la vie publique de la même façon quelle que soit sa religion (à l’exception évidemment, éventuellement, de ministres du culte et de religieux dûment identifiés). Eviter d’afficher par son comportement en public ses opinions, surtout si elles sont susceptibles d’être clivantes, n’est au demeurant qu’une règle élémentaire de vie en société. Mais que peut bien être le  vivre ensemble , sinon le respect de telles règles ?»

    Mais aujourd’hui, « le problème de l’islam explose en France, ainsi d’ailleurs que dans l’ensemble du monde occidental. Par les attentats islamistes, certes, mais aussi par un phénomène beaucoup plus profond, parce qu’il met en péril l’unité même des nations et leur civilisation: une communautarisation de la vie publique de plus en plus envahissante, qui d’ores et déjà en France a fait littéralement changer de civilisation des quartiers entiers, et perturbe profondément toutes les composantes de la vie sociale partout où une population musulmane est significativement présente. »

    Un prosélytisme islamique dont  laffaire Mennel Ibtissem  que nous évoquions hier,  serait un  nouveau révélateur vue par ses soutiens comme une victime de l‘islamophobie mais appréhendée par ses détracteurs comme une militante de l’islam politique,  sous ouverture, proche des Frères musulmans qui cherchent à tester la capacité de résistance de la société française.

    Le Figaro a publié hier une longue tribune de l’ex conseillère régionale PS d’Ile-de-France, Cécile Pina,qui  s’est fait connaître en 2015 lorsqu’elle  avait dénoncé  « le salon de la femme musulmane de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable. Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice deViv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l’indispensable universalité de nos valeurs républicaines.»

    Mme Pina, réputée proche de Manuel Valls,  estime comme beaucoup d’observateurs qui ne sont pas forcément de son bord politique que la jeune Mennel est proche des islamistes ou  instrumentalisée par eux. Elle éclaire son propos par la comparaison suivante: « Imaginez qu’une jeune candidate de The Voicepartage du Henry de Lesquen, du Marion Maréchal Le Pen et du Bruno Gollnisch, qu’elle participe à des opérations saucissons-pinards, soutienne Alain Soral et diffuse sur instagram les œuvres d’Alain de Benoist, vous poseriez-vous vraiment la question de savoir si elle est proche du FN? Non. Et bien c’est pareil. »

    Il est aussi loisible d’imaginer  qu’une femme qui a milité de longues années au PS  partage au  moins une responsabilité morale dans  une montée d’un prosélytisme et d’un  communautarisme dont  seul le Front National pressentait les dangers et dont il avertissait nos compatriotes. Certes,  à une époque ou les dangers étaient moins  nettement visibles qu’aujourd’hui mais aussi ou tous les acteurs des partis du Système préféraient se voiler la face par intérêt, lâcheté, commodité ou clientélisme. Mais la situation a-t-elle vraiment changé?

    Il faut se réjouir bien évidemment  que Mme Pina,  comme d’autres , ouvre enfin les yeux et reprenne certaines analyses de l’opposition nationale,  fustige l’attitude  des dirigeants et élus de son ancien parti. Mais cette lucidité (partielle) s’accompagne d’une hostilité vigilante à l’égard du FN qui ne manque pas d’interroger sur la pureté de ses intentions.

    Interrogée par le magazine Marianne en avril 2016 elle déclarait : « je perds souvent mes combats avec les gens qui me disent qu’ils vont voter FN en arguant que la seule qui est claire sur la laïcité, c’est Marine Le Pen. Déjà, quand vous écoutez ce que dit Marion Maréchal-Le Pen, vous réalisez que ce n’est pas exactement le même discours » -une remarque qui semble indiquer que Mme Pina n’opérerait  pas de distinction dans sa défense de la laïcité  entre attachement à nos racines helléno-chrétiennes et prosélytisme islamiste?, NDLR . «  Ensuite, poursuit-elle,  le FN n’a pas plus de rapport à la vérité que les islamistes. Ce sont des tacticiens purs. Ils voient que la laïcité et la République sont des mots porteurs, donc ils les utilisent. Mais ce discours ne les engage à rien. Quelque part, ils sont aussi absolutistes dans l’identité que les islamistes. Le rêve de ces derniers est un monde immanent et figé. C’est pareil pour le FN, qui a une vision d’une France presque mythifiée, figée dans ses représentations. Pour moi, l’un comme l’autre pue la mort. »

    Questionnée également à la même période par le site Atlantico, Cécile Pina creusait la même veine: « les islamistes utilisent la religion pour conquérir le pouvoir politique (…). Comme le FN, ils ont un projet de société, une vision du monde et une stratégie de conquête du pouvoir – les islamistes et les nationaux seraient les seuls dans ce cas là?, NDLR. Ils semblent comprendre mieux que nos élites ce que nous sommes et ils ne se trompent pas dans leurs attaques. »

    Un amalgame visant à établir un signe égal entre islamistes (auxquels tous les musulmans, très loin s’en faut ne sont pas réductibles), et défenseurs de l’identité française qui est le cœur du discours de sa (très petite) association Viv(r)e la République qui est peu ou prou celui des frères du Grand Orient et des partis ripoublicainsde Jean-Luc Mélenchon à Laurent Wauquiez. Celle-ci  affirme dans son manifeste  vouloir «  regrouper toutes celles et ceux qui veulent combattre l’islamisme sans nourrir l’hydre de l’extrême droite. » « Nous affrontons deux dangers aussi mortifères l’un que l’autre : le danger islamiste, et celui de l’extrême-droite qui est aux portes du pouvoir…».

    Il y a en fait un moyen imparable pour  juger de la sincérité, ou à tout le moins de l’efficacité  des défenseurs de la laïcité à la sauce Pina, c’est leur rapport à la question migratoire. Il est en effet révélateur que pas plus l’association de cette dernière que le PS, LREM, LR ou LFI ne prônent des mesures concrètes pour tarir la source principale  du communautarisme (musulman mais pas seulement) et de l’islamisme, à savoir l’immigration-invasion. Tous ces pseudos indignés républicains qui ne prônent pas l’inversion des flux migratoires, une réforme de notre code de la nationalité, la réhabilitation des valeurs qui forment l’ossature de notre civilisation, sont au pire des escrocs intellectuels et des imposteurs,  au mieux des imbéciles et des naïfs. 

    https://gollnisch.com/2018/02/13/pire-escrocs-mieux-imbeciles-celine-na-rien-compris/