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  • Réforme des institutions : le président, ce tyran moderne

    10940340-18107136.jpgLa politique actuelle du Président de la République dite Française Emmanuel Macron et de son gouvernement fait horreur à une partie de la presse et à certains parlementaires qui s’en présentent comme les principales victimes. En effet, les ordonnances, la réduction du droit d’amendement, l’utilisation de l’article 44-3 de la constitution (vote bloqué au Sénat), les « menaces » de referendum pour imposer une réforme constitutionnelle réduisant le nombre de parlementaires et limitant leurs possibilités de réélection dans le temps, sans parler de la fin de l’emploi familial et du cumul des mandats, constituent autant de griefs repris en cœur par les prétendus défenseurs du peuple, de gauche comme de droite, qui crient à l’autoritarisme. Un déni de démocratie. " " Un mépris du Parlement. " " Une grave entorse dans l'équilibre des pouvoirs », voici les principales récriminations de ces gens. Nous pourrions nous en réjouir car le royaliste légitimiste devrait a priori se réjouir du renforcement du pouvoir exécutif au détriment du parlementarisme. Or, il n’en est rien, au contraire, le royaliste condamne absolument l’attitude de l’exécutif, comme celle des parlementaires et de leurs défenseurs. Cette position pourrait paraître paradoxale, mais nous allons l’expliquer en précisant notre positionnement d’une part sur la politique de renforcement de l’exécutif et d’abaissement du parlement suivie par le Président de la République et son gouvernement, et d’autre part sur les opinions des parlementaires et de leurs défenseurs.

    Le royaliste souhaite un chef de l’Etat au pouvoir fort, on trouvera donc paradoxal la critique de la politique macronienne lorsqu’elle semble s’accorder avec ce désir. Cependant, c’est oublier que le royaliste veut avant tout un pouvoir légitime, fondé sur une légitimité issue des Lois Fondamentales et sur une légitimité historique qui sont les deux piliers de la légitimité nationale du roi de France. Cette légitimité est hors du jeu des partis, hors des contingences, des fausses promesses et des compromissions des élections. Elle ne saurait en aucun cas être comparée à la « légitimité » du Président de la République, élu d’a peine la moitié des de la part des citoyens qui se sont déplacés pour urner. Rappelons que la voix du sage comme celle de l’imbécile ont la même valeur dans ce système, que ni l’honnêteté véritable, ni les services rendus à la patrie, ni l’abnégation à servir la France n’ont de poids réel dans cette grande entreprise de communication, de compromission et de tromperie qu’est l’élection démocratique moderne.

    La légalité du pouvoir du Président de la République existe, mais sa légitimité est douteuse. Fondée sur l’élection par un peu plus de la moitié des deux tiers ou trois quarts des citoyens qui daignent se déplacer pour déposer leur bulletin de vote. Elle est constamment contestée par des groupes de pression en tous genre dès qu’une décision est prise ou un projet révélé. Ceci est facteur de division et de dissensions entre Français et d’abaissement de la fonction de chef de l’Etat et, de ce fait de la France elle-même. Que le Président de la République abuse de ses pouvoirs pour diminuer ceux de l’opposition est légal, rien ne s’y oppose puisque la Constitution elle même peut-être modifiée par de multiples moyens et sans réelle contraintes.

    A la vérité, le Président de la République est une forme moderne du tyran démagogue. Parvenu au pouvoir par la violence symbolique et verbale de la joute électorale, son manque de fidélité aux principes démocratique est souvent consternant et démontre leur vacuité essentielle. On ne peut pas dire qu’il représente les qualités attribuées à la démocratie par les philosophes classiques : austérité, vertu, … au contraire, en France il se comporte comme un substitut de Roi, mais un substitut qui ne s’astreint à aucune des obligations et des qualités royales. C’est donc un roi  illégitime et parvenu, qui divise et n’a pas de limites traditionnelles telles que les Lois Fondamentales. Un faux roi soumis à la versatilité de ses soutiens et qui ne dispose pas du temps nécessaire pour agir dans la durée, ni de la force que donne l’indifférence à la trompeuse popularité médiatique issue des sondages. Même avec la meilleure bonne volonté et l’honnêteté de sa démarche, il ne peut réunir tous les Français et ne peut donc réussir à relever la France.

    Un faux roi qui se vend à l’étranger parfois avant même d’arriver au pouvoir, que ce soit par des diamants africains, de l’argent libyen, des prêts russes ou par la soumissions aux pouvoirs cosmopolite de l’argent.

    Macron souhaite réformer la constitution de la Ve République car il sait que le système politique actuel se meurt. De Gaulle avait donné de grands pouvoirs à la fonction présidentielle, sa stature historique lui permettait d’en imposer à tous, une certaine droite s’était démonétisée du fait de sa compromission avec l’ennemi pendant la guerre, tandis que l’âge d’expansion économique auquel sa présidence a correspondu pouvait faire taire les critiques de gauche dont les groupes les plus radicaux étaient compromis par leur soumission à l’URSS. Aucun de ceux qui lui ont succédé n’a pu se prévaloir d’une telle stature, ni, mis à part Pompidou, d’une telle expansion économique conjuguée à un abaissement politique et moral des oppositions. Aucun d’eux n’a été le président de tous les Français autrement que sur le papier, ils n’ont jamais eu le cœur de nos compatriotes. Cette situation s’est aggravé du fait de l’abaissement de la fonction présidentielles sous les mandats de Chirac, Sarkozy et Hollande où se son succédés.

    A l’évidence, ce système est mauvais pour la France car il la divise, la fatigue par des combats incessants dictés par la seule ambition de parvenir à la présidence, et l’humilie par le spectacles d’hommes politiques menteurs, voleurs et manipulateurs qui ne vivent que pour tromper les Français et profiter d’avantages indus. Mais une autre évidence est que nous sommes dans un système bâtard qui n’est plus la république telle qu’elle a été pensée au XIXe siècle, mais qui se complet à se présenter comme l’héritière directe de cette époque tout en étant autre chose. En effet, au commencement les régimes politiques issus de la modernité, et la république française en particulier, ont cherché à affaiblir les pouvoirs du gouvernement et du chef de l’Etat en prétextant de l’arbitraire monarchique. Or aujourd’hui, la république Française est totalement présidentialisée, même si elle ne s’affirme pas comme telle, et l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains de son chef suprême qui n’est plus considéré comme un obstacle à la démocratie mais comme le principal vecteur de l’expression du peuple.

    Louis de Lauban

    http://www.vexilla-galliae.fr/actualites/politique/2634-reforme-des-institutions-le-president-ce-tyran-moderne

  • La bête immonde a déjeuné avec le diable de la République

    6a00d83451619c69e201bb0a0466fa970d-200wi.jpgOn imagine les frissons du journaliste de L'Express :

    "Chez Drouant, on ne réfléchit pas seulement aux lauréats des prix Goncourt et Renaudot. Le 21 mars, dans ce célèbre restaurant parisien, sont attablés celle qui fut députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, et celui qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. L'une et l'autre ont déjà échangé, sans jamais prendre le temps d'une discussion approfondie."

    Patrick Buisson explique :

    "Elle est en train de revisiter le mythe du sauveur cher à la droite. Air du temps oblige, la femme providentielle a supplanté l'homme dans cetemploi. Même les plus conservateurs sont prêts à faire cette concession à la modernité. Ça leur rappelle Domrémy et Vaucouleurs."

    "Laurent Wauquiez a beaucoup de détermination, mais peu de divisions, notamment dans la France périphérique, où son discours n'imprime pas. Inversement, Marion Maréchal-Le Pen dispose de gros bataillons potentiels, tant dans la France des invisibles que dans la bourgeoisie de droite séduite par sa maturité politique précoce, mais une grande indécision pèse sur ses choix futurs. Le premier se trompe à rejouer la stratégie de Sarkozy de 2007 quand il faudrait inventer autre chose. La seconde a compris que dans une société liquide comme la nôtre, les partis deviennent des obstacles. Si elle devait revenir sur la scène politique, elle disposerait d'un avantage sur ses éventuels concurrents. Elle a marqué les esprits en montrant son détachement à l'égard des mandats électifs, quand d'autres s'accrochent durant des lustres. Et sa capacité à dissocier le service du bien commun de son intérêt personnel. Par opposition, le discours de Laurent Wauquiez peut apparaître insincère et daté." 

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • [Vidéo] Olivier Dard : “La culpabilisation comme arme politique”

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    Voici l’intervention d’Olivier Dard, professeur à l’université Paris-Sorbonne, lors du colloque de l’Iliade « Fiers d’être Européens » le 7 avril 2018.

    L’historien est intervenu sur le thème suivant : « La culpabilisation comme arme politique » (comment on construit une culpabilité collective, sous l’angle épistémologique).

  • RÉINFO, MAGAZINE D'INFORMATION DU PARTI DE LA FRANCE DU 9 AVRIL 2018

    Réinfo, journal d’information bimensuel du Parti de la France, présenté par Sylvie Collet.

    Au sommaire de ce numéro : 
    • La réforme de la SNCF: Une dette colossale, un statut très éloigné de l'esprit de solidarité nationale et un service public où l'on a parfaitement bien identifié le public mais où l'on cherche encore le service. 
    • Mortalité médicale: Le rapport du Conseil national de l'Ordre des Médecins recense plus de 1000 cas d'agression commises contre les médecins pour l'année 2017. Les soldats du feu ne sont pas en reste. Nous reviendrons sur l'échec de la politique de la ville. 
    •Réformes constitutionnelles :Elles sont pleines de bonnes intentions. Mais sans une révolution des mentalités des élus, ce n'est pas gagné. Et oui faut-il le rappeler, l'élu doit servir son pays et non se servir. 
    • Suite de l'affaire Skrypal.Un petit rappel chronologique des faits et un peu de lumière sur les intérêts en jeu, juste pour rappeler que la diplomatie est un vrai métier qui exige un vrai talent et ne pas oublier qu'il y va toujours de l'intérêt national. 
    Et pour finir, l’actualité du parti de la France et les prochains rendez-vous du mouvement.

  • Frappes en Syrie : et si tout le monde y trouvait son compte, Bachar al-Assad y compris ?

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    Entretien avec Philippe Randa

    Propos recueillis par Guirec Sèvres, publiés sur le site Synthèse nationale

    Philippe Randa : directeur du site EuroLibertés. Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, chroniqueur politique, éditeur (éditions Dualpha, Déterna et L’Æncre) et auteur de plus d’une centaine de livres. Sociétaire de l’émission Bistrot Liberté sur TVLibertés. Il écrit également des billets pour le quotidien Présent et co-anime chaque jeudi l’émission Synthèse avec Roland Hélie sur Radio Libertés. Ses chroniques politiques sont publiées chaque année en recueil sous le titre : « Chroniques barbares ». Dernier livre paru Une démocratie hors de prix, préface d’Aristide Leucate.

    La France, les États-Unis et le Royaume-Uni ont donc bombardé la Syrie pour punir le régime de Bachar al-Assad d’avoir utilisé, ce qu’il dément, des armes chimiques contre les réduits djihadistes à Douma près de Damas… Quelle est votre réaction ?

    N’étant pas mieux informé que l’ensemble de nos compatriotes, je ne peux que livrer quelques constatations de simple bon sens au vu des déclarations faites et des informations diffusées ces derniers jours… Tout d’abord sur l’intérêt qu’aurait eu le président syrien à utiliser des armes chimiques : après des années de guerre où bien peu de monde misait sur sa survie politique, il a réussi non seulement à se maintenir au pouvoir tout en apparaissant comme un acteur à part entière de la lutte contre l’État islamique, à reconquérir la quasi-totalité de son pays aux mains des rebelles et à voir ses liens avec la Russie et l’Iran renforcés… Mais pour déloger une poignée de rebelles assiégés, il aurait couru le risque de compromettre son image internationale et donc à terme son avenir ? Étonnant, non ? À qui profiterait donc ce « crime », sinon avant tout et uniquement à ses ennemis ?

    Tout de même, selon le ministère des Armées, « depuis les attaques du 7 avril 2018, le groupe [rebelle] Jaish al-Islam a négocié avec le régime et la Russie son départ de Douma, témoignant du succès de la manœuvre employée »…

    Seulement, rien ne prouve que cela n’aurait pas été le cas sans attaque chimique… Le ministère des Armées reconnaît ne disposer d’aucune « preuve stricto sensu »,seulement d’un « haut degré de confiance »… Idem pour Emmanuel Macron qui a « la preuve que, la semaine dernière, des armes chimiques ont été utilisées, au moins du chlore, et qu’elles ont été utilisées par le régime de Bachar al-Assad… »… Cette déclaration présidentielle fait fâcheusement songer au sketch Le Sâr Rabindranath Duval de Francis Blanche et Pierre Dac quand le premier demande au second s’il est capable de « dire le numéro de la carte d’identité d’un spectateur »… « Oui, je peux le dire »… « Vous prouvez vraiment le dire ? »… « Oui, je peux… »… « Il peut le dire, c’est formidable ! »…

    Si Bachar-el-Assad n’a rien fait de criminel, pourquoi tout ce cirque ?

    Peut-être parce que tout le monde y trouve son compte… et peut-être même Bachar al-Assad aussi ! La victoire de Donald Trump à la présidence des USA est entachée de soupçons d’ingérence russe : donc, en attaquant l’allié syrien de Vladimir Poutine, il dément toute complicité entre eux vis-à-vis de l’opinion publique, non seulement américaine, mais également internationale… Pour les Anglais, c’est également une façon de « tacler » la Russie qu’elle accuse d’avoir tenté d’empoisonner sur son sol l’ex-espion Sergueï Skripal et sa fille Ioulia… Pour Emmanuel Macron, quoi de mieux qu’une intervention militaire inopinée pour détourner l’opinion publique française des mouvements de grève des cheminots, de la chienlit dans plusieurs universités françaises… et de l’intervention des gendarmes à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Le timing est parfait !

    Et l’intérêt pour Bachar al-Assad ?

    Rappelons que selon les règles de l’ONU, seules trois possibilités pouvaient justifier des frappes militaires et aucune n’était remplie. Les USA et leurs alliés ont agressé la Syrie au nom d’une bien abracadabrantesque exigence morale qu’il serait aisé de leur renvoyer dans la figure comme un boomerang… L’intérêt pour Bachar al-Assad ? D’abord, cette totale illégalité de l’agression contre son pays qui bafoue le droit international, ce que personne ne peut contester ; ensuite, qu’y a-t-il de mieux pour unir un peuple et un régime politique qu’une agression étrangère ? C’est vieux comme le monde… Et quelles conséquences fâcheuses ? 71 des 103 tirs ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne selon la Russie qui indique également que « les frappes occidentales n’ont fait, selon des informations préliminaires, aucune victime au sein de la population civile ou de l’armée syrienne ». Certes, c’est en décalage avec la déclaration du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a affirmé sur BFMTV qu’une « bonne partie de l’arsenal chimique du régime syrien été détruite » et plus en adéquation avec ce que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a reconnu, soit que toutes les installations visées étaient « complètement vides » et « évacuées » depuis plus de trois jours… Quant à Donald Trump, il a tweeté comme à son habitude : « On n’aurait pu obtenir de meilleur résultat. Mission accomplie ! »… Rien n’empêche de croire qu’il dise vrai, même si les buts recherchés – comme la vérité dans la série X-files – sont parfois ailleurs… !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • (Conférence) Du félibre national-catholique Frédéric Mistral au combat méridional et provincial

    « Du félibre national-catholique Frédéric Mistral au combat méridional et provincial », une conférence de Florian Rouanet donnée le 11 avril 2018 sur Limoges. Il s’agit du 26ème enregistrement d’une intervention publique.

    Sommaire de la vidéo :
    00:26 – Introduction sur Frédéric Mistral le littéraire.
    13:50 – Droit naturel provincial et national surajouté de la grâce.
    28:17 – France méridionale et septentrionale : origines et caractères.
    48:33 – Hostilité de la IIIe République au Félibrige.
    1:07:10 – Du fait d’Oc à l’occitanisme politique des XXe/XXIe siècles.
    1:33:20 – Conclusions mistraliennes.
    1:38:22 – Questions-réponses et ajouts.

    rouanetflorian@gmail.com
    https://francenationaliste.wordpress.com

    https://florianrouanet.wordpress.com/2018/04/17/conference-du-felibre-national-catholique-frederic-mistral-au-combat-meridional-et-provincial/

  • Face au blocage des universités.

    Le blocage matinal de l'université de Nanterre est-il vraiment une surprise, au regard de la volonté commémoratrice (encore plus que contestatrice) de quelques groupes activistes qui veulent « refaire Mai 68 » sans vraiment connaître autre chose que l'image d'Epinal que les médias en donnent depuis des années, y compris dans les manuels scolaires ? En tout cas, pour les étudiants condamnés à voir leurs partiels reportés à une date ultérieure et, pour l'heure, inconnue, c'est une bien mauvaise et douloureuse surprise, et ce n'est pas l'absurde revendication des bloqueurs d'une note de 20 « pour tous » qui pourra les rassurer, bien au contraire. D'autant plus que la même scène suivie de la même doléance risque fort de se répéter sur nombre de campus atteints par le même prurit nostalgique, et que les présidents d'université, soucieux d'éviter les affrontements (cela peut être louable, après tout, mais aussi dangereux à plus ou moins long terme), risquent de laisser pourrir la situation ou de céder à une part des revendications, particulièrement celles sur lesquelles ils ont compétence (dont la tenue ou la sanction des examens)...

    Bien sûr, les blocages et les risques de blocages ne concernent que moins d'une dizaine de centres universitaires (sur soixante-dix environ en France) et une douzaine de départements d'études, ce qui affectent directement quelques dizaines de milliers d'étudiants sur environ 2,5 millions qui suivent des études supérieures (environ 1,5 millions en université), et aucune classe préparatoire n'est concernée ni « solidaire » des mouvements contestataires estudiantins. Mais cela serait une erreur de négliger le rôle politique des « minorités actives » (ce que Maurras appelait « les minorités énergiques », formule appropriée en l'occurrence pour saisir leur place centrale dans la contestation et, surtout, sa visibilité), et leur capacité à « attirer la lumière », principalement des médias qui jouent un rôle d'amplificateur par l'effet-loupe qu'ils assurent aux plus bruyants et à leurs actions. Sans oublier non plus le rôle des réseaux sociaux qui permettent une nouvelle mobilité des troupes et des idées contestataires... En cela, les groupes d'agit-prop (agitation et propagande) de l'extrême-gauche sont plutôt habiles et opportunistes s’ils ne sont pourtant pas très nombreux, en définitive, et ils savent aussi se nourrir d'un esprit du temps qui, lui, est bien l'héritage de Mai 68, et que Jean-Pierre Le Goff qualifie de « gauchisme culturel » dont l'écriture inclusive et l'intolérance « politiquement correcte » sont les aspects les plus irritants pour qui pense et écrit en ce pays.

    Néanmoins, puisque l'on parle du sujet de l'accès à l'enseignement supérieur et des critiques sur les projets gouvernementaux sur l'éducation, cela peut être l'occasion de repenser la question de la place et du rôle de l'Université dans la société française de 2018, et de proposer, en bonne application de l'empirisme organisateur, des pistes de travail pour résoudre les problèmes posés par la mondialisation et les évolutions de notre société et de ses équilibres internes : la sélection-orientation ; l'autonomie véritable des universités et leur régionalisation-communalisation ; l'intégration de l'étudiant dans la Cité ; les missions intellectuelles, économiques et sociales de l'Université ; la séparation de l'Université et de l’État ; etc. « Sans la curiosité, aucun savoir n'existerait », affirmait Maurras, et nous y rajouterons l'imagination comme possible moteur de la réflexion, en évitant de tomber dans l'utopie qui mène souvent au pire...

    Pour l'heure, et pour nombre d'étudiants affectés par le blocage de leurs examens, c'est l'inquiétude qui domine, mêlée à une colère qui pourrait bien déborder sous formes de claques et de coups de poing dont la légalité ne serait pas forcément avérée au contraire d'une certaine légitimité... Il y a un risque, si l’État républicain ne veut pas prendre ses responsabilités et assumer son rôle d’État (mais, « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », pourrait-on dire, et ce n'est pas forcément un compliment pour la République...), que les étudiants non-grévistes les prennent, et je serai bien en peine de les en blâmer. De plus, et pour répondre aux bloqueurs qui se croient des révolutionnaires (parfois de bonne foi, au demeurant, même s'il m'arrive de douter de l’honnêteté de leurs dirigeants du moment, déjà occupés à se loger dans quelque mouvement électoraliste, comme La France Insoumise ou Génération-s), il faut leur rappeler que l'insurrection la plus efficace contre le Système qu'ils prétendent combattre, c'est celle de l'intelligence : en cela, la lecture de Bernanos ou de Clavel est particulièrement utile, mais celle de « L'avenir de l'intelligence » de Maurras pourrait leur donner aussi de véritables débouchés de réflexion politiques « au-delà » de la simple contestation d'un mode d'entrée à l'université...  En d'autres temps, c'est le royaliste Gérard Leclerc qui le rappelait, à la suite de Pierre Debray, et y incitait : le conseil me semble encore valable, quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir sur Charles Maurras lui-même.

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Politique&Eco n° 166 avec Pierre Hillard: La carte et le territoire, Atlas du mondialisme

  • Éric Zemmour : “Les frappes occidentales en Syrie, un coup d’épée dans l’eau”

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    Les bombardements occidentaux contre les usines chimiques syriennes suscitent de multiples réactions.

    Pour Éric Zemmour, ces frappes ont “privé Assad d’armes dont il n’a nullement besoin”.

    Tout le monde est content. Donald Trump est content d’avoir déployé ses beaux missiles. Emmanuel Macron est content d’avoir pu sortir ses beaux Rafale et de ne pas les avoir cloués au sol, comme avait du s’y résigner François Hollande en 2013, lorsqu’il avait été lâché par Obama. Les Anglais sont tout simplement contents de prouver qu’ils ont encore une armée.

    L’ennui c’est qu’en face, chez les soi-disant adversaires, tout le monde est content aussi. Russes, Iraniens, et même les Syriens d’Assad jubilent. Les Russes prétendent qu’ils ont intercepté 70% des missiles occidentaux. Les Iraniens font comme s’ils n’étaient pas concernés. Et Assad se faisait filmer par la télévision syrienne, arrivant à son bureau comme s’il ne s’était rien passé. “Même pas mal”.

    Il faut dire qu’il y a de quoi. Les bombardements occidentaux l’ont privé d’armes dont il n’a nullement besoin. On ne saura peut-être jamais si c’est bien lui et ses troupes qui ont utilisé ses bombes au chlore, ou si c’est un coup des rebelles pour le faire accuser, selon la méthode utilisée pendant la guerre en Yougoslavie. Dans les deux cas, une chose est sûre : sans armes chimiques, Assad va gagner sa guerre et reconquérir son territoire.