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  • Languedoc-Roussillon : il faut dégraisser le mammouth régional

    Communiqué de France Jamet, présidente du groupe Front National au conseil régional du Languedoc-Roussillon

    Les élus du Languedoc-Roussillon étaient réunis ce 23 novembre 2012 en assemblée plénière afin de débattre de l’orientation budgétaire de la région. Ce budget d’un milliard et demi d’euros correspond, à peu de choses près, au copier coller du précédent, à une différence de taille : transferts financiers de l’Etat sont pour la première fois réellement en baisse, les hypothèses de croissance pour 2013 sont totalement différentes par rapport à 2012, la France vient de perdre son triple A et les mesures gouvernementales du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ne changeront pas la donne. En 1981, les socialistes avaient mis deux ans pour mettre en œuvre la rigueur, en 2012, il leur a fallu 6 mois pour organiser l’austérité.

     

    Les remèdes ultra libéraux, dont la majorité de gauche de Christian Bourquin se revendique avec arrogance, ne sont que l’application docile des directives de l’UE et la reprise des solutions prônées par l’UMPS depuis plus de 30 ans. Payez plus d’impôts payez plus de taxes, semble être le fil rouge suivi par l’exécutif régional dont l’intérêt affiché officiellement envers « le progrès social et humain » s’inspire à s’y méprendre aux méthodes Potemkine d’un système soviétique heureusement déchu.

     

    Tous les indicateurs sont au rouge en Languedoc-Roussillon. Pourtant, ce qui ressemble à s’y méprendre à des manœuvres qui tiennent plus de la cavalerie que de la bonne gestion, gonfle l’endettement, comme le rapportent les services de Bercy en stigmatisant l’évolution du nombre d’agents publics territoriaux et les embauches faciles, indépendamment de la décentralisation, qui ont été très préjudiciables à notre collectivité. C’est le ministre socialiste du Budget qui l’affirme dans le document de 172 pages intitulé « Transferts financiers de l’État aux collectivités territoriales » qui est annexé au Projet de Loi de Finances 2013.

     

    L’économie est le secteur qui a le plus souffert dans notre région et on ne compte plus les amputations de moyens au détriment du commerce, de l’industrie, de l’artisanat, du tourisme, du thermalisme, de la recherche…

     

    La majorité régionale n’a pratiquement rien fait d’utile et nécessaire pour l’emploi, comme en témoignent les derniers indicateurs publiés. D’autant que le manque de volontarisme, notamment en matière d’aides à l’économie, augure mal une augmentation du PIB, qui est de moitié inférieur à celui des régions voisines.

     

    Avec moins de recettes de l’Etat et plus de prises en charges sur les recettes d’investissement, la majorité régionale applique la double peine à nos concitoyens, en s’empressant d’en faire ressentir les effets sur le contribuable. Et les exemples de pénalisation par la majorité régionale des Languedociens Roussillonnais sont légion : TIPP (aujourd’hui TICPE) au taux maximum, qui touche principalement les plus fragiles économiquement, Lordi gratuit pour tous, qui engage les plus pauvres à payer pour les plus riches, des trains à 1 euro où l’on abandonne nos gamins à la violence et des TER qui perturbent les usagers par leurs retards, le prix des cantines en augmentation qui touche les plus démunis, etc.

     

    A n’en pas douter, des branches entières de cet arbre budgétaire vont casser dans la tempête socialo-européiste.

     

    L’austérité continue d’être la règle d’or de Christian Bourquin et de ses amis politiques qui n’ont pas changé, ni par leurs orientations politiques et idéologiques, ni par leur clientélisme, ni par leur rythme de vie et, beaucoup plus grave, qui n’ont toujours pas modifié leur regard sur nos compatriotes.

     

    Nous le voyons tous les jours sur le terrain : la France souffre, notre région souffre, 19 % de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté en Languedoc-Roussillon. La révolte gronde, vivement Marine !

    Interventions de France Jamet, présidente des élus du groupe FN au conseil régional de Languedoc-Roussillon ainsi que celle de Irina Kortanek, Robert Morio et Julien Sanchez lors de la séance plénière du 23 novembre 2012. http://www.nationspresse.info/

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  • Au nom d'Athènes : Les batailles de Marathon et de Salamine contre les Perses

    Une reconstitution spectaculaire des batailles de Marathon et Salamine, au Ve siècle avant J.-C., à l'aide d'images de synthèse et de dialogues en grec ancien et en persan !

    Une reconstitution spectaculaire de la bataille de Marathon, en 490 avant J.-C., qui opposa les Grecs et les Perses.

    Réalisateur : Fabrice Hourlier (2012)

    http://www.theatrum-belli.com

  • Retour de la géopolitique et histoire du concept : l'apport d'Yves Lacoste

    Conférence prononcée à l'Université de Hanovre en avril 1994

    Le thème de mon exposé est de vous donner cet après-midi un "panorama théorique de la géopolitique" et d'être, dans ce travail, le plus concis, le plus didactique  ‹et peut-être, hélas, le plus schématique‹  possible. Un tel panorama nécessiterait pourtant plusieurs heures de cours, afin de n'omettre personne, de pouvoir citer tous les auteurs qui ont travaillé cette discipline et ont contribué à son éclosion et à son expansion.
    Le temps qui m'est imparti me permet toutefois de ne me concentrer que sur l'essentiel, donc de me limiter à trois batteries de questions, qui se posent inévitablement lorsque l'on parle de géopolitique aujourd'hui.
    1. Questions générales : Pourquoi le géopolitique a-t-elle été tabouisée pendant autant de temps ? Cette tabouisation trouve-t-elle son origine dans le fait que certaines autorités (politiques ou intellectuelles) non censurées sous le Troisième Reich aient été influencées par les écrits de Haushofer ? Quelles sont les différences entre géopolitique, géostratégie et géographie politique ? La géopolitique est-elle véritablement une démarche scientifique ? Cette série de question, le géopolitologue français   ‹néologisme introduit par le général Pierre-Marie Gallois qui entend éviter de la sorte la connotation péjorative que l'on attribue parfois au mot ³politicien²‹  Yves Lacoste se l'est posée : nous nous référerons à ses arguments, d'autant plus qu'un copieux  Dictionnaire de géopolitique   vient de sortir de presse à Paris sous sa direction.
    2. Histoire du concept : Avant que l'on ne parle explicitement de géopolitique, existait-il une ³conscience géopolitique² implicite ? Pratiquait-on un politique spatiale équivalente à la géopolitique ? Dans quelle mesure César, quand il conquiert la Gaule, bat les Vénètes (1), bloque Arioviste et les tribus helvètes, installe la nouvelle frontière sur le Rhin (2), fait une incursion en Britannia, a-t-il le sens de l'espace, possède-t-il un Raumsinn, au sens où l'entendait Ratzel ? Comment les intellectuels de l'antiquité, du moyen-âge, de la renaissance et des temps modernes, conceptualisaient-il cette politique de l'espace, que nous renseignent les sources à ce sujet ? En compagnie du Général Pierre-Marie Gallois nous allons procéder à une brève enquête dans les écrits des grands prédécesseurs des géopolitologues du 19ième et du 20ième siècles. L'enquête de Pierre-Marie Gallois constitue une excellente introduction à l'histoire du concept de géopolitique, mais le chercheur ne saurait s'en contenter : un recours à toutes les sources s'avèrent impératif, y compris une exploration complète de celles que mentionne la Zeitschrift für Geopolitik  de Haushofer, notamment pour l'impact de Herder (3).
    3. Enfin, quelles sont les théories fondamentales des géopolitologues conscients, qui utilisent le terme ³géopolitique² dans l'acception que nous lui connaissons toujours aujourd'hui ? Quelles sont les étapes les plus importantes dans le développement de leur pensée ? Qu'ont-ils appris des événements historiques qui se sont succédé ? Comment ont-ils réussi ou n'ont-ils pas réussi à moduler théorie et pratique ?
    1. Yves Lacoste et le retour de la géopolitique en France.
    Qui est Yves Lacoste ? D'abord un géographe qui a travaillé sur le terrain. Ainsi, en 1957, il fait paraître une étude remarquable sur l'Afrique du Nord (4), qui ne reçoit pas l'accueil qu'elle aurait mérité, sans doute parce que l'engagement social et socialiste de l'auteur est extrêmement sévère à l'encontre de la politique coloniale française et même à l'égard de la politique de protectorat menée par Lyautey (5) au Maroc. Aujourd'hui, Yves Lacoste enseigne à Paris et dirige le CRAG (Centre de Recherches et d'Analyses Géopolitiques). En 1976, il a fondé la revue Hérodote  (6), où transparaît encore son engagement humaniste de gauche, mais atténué par rapport à celui du temps de la guerre d'Algérie. Hérodote publie régulièrement des dossiers bien documentés sur les grandes aires géographiques de notre planète (aires islamiques, sous-continent indien, océans, Mitteleuropa, Balkans, Asie du Sud-Est, URSS/CEI, etc.). Face à ces initiatives, dont l'ancrage initial était à gauche, Marie-France Garaud, candidate malheureuse à la présidence en 1981, publie la revue illustrée Géopolitique, disponible en kiosque. Le géopolitologue Hervé Coutau-Bégarie, dont l'œuvre est déjà considérable (7), écrit surtout dans Stratégique. Enfin, à Lyon, le professeur Michel Foucher (8) dirige un institut de géopolitique et de cartographie très productif. On découvre des cartes émanant de cet institut dans des revues grand public tel l'hebdomadaire de gauche Globe (9) ou le journal des industriels L'Expansion (10). Michel Foucher est aussi un spécialiste de l'étude de la genèse des frontières, une discipline qu'il qualifie du néologisme d'"horogénèse".
    La dernière grande production d'Yves Lacoste est un Dictionnaire de géopolitique, où il récapitule ses théories et ses définitions de la géopolitique, de la géostratégie, de la "géographicité", etc., dans un langage particulièrement clair et didactique. Son mérite est d'avoir réhabilité en France le concept de géopolitique et d'avoir levé l'interdit qui frappait ce mot et cette discipline depuis 1945.
    Dessiner des cartes
    Comment Lacoste justifie-t-il cette réhabilitation ? Examinons sa démarche. ³Géographie² signifie étymologiquement ³dessiner la terre², autrement dit, dessiner des cartes. Or les cartes sont soit des cartes physiques (indiquant les fleuves, les montagnes, les lacs, les mers, etc.) soit des cartes politiques, indiquant les résultats finaux de la ³géographie politique². Les cartes poli-tiques nous montrent les entités territoriales, telles qu'elles sont et non pas telles qu'elles sont devenues ou telles qu'elles devraient être. Elles n'indiquent ni l'évolution antérieure réelle du territoire ni l'évolution ultérieure potentielle, que voudrait éventuellement impulser une volonté politique. Les cartes politiques indiquent des faits statiques et non pas des dynamiques. Selon ce raisonnement, les cartes physiques relèvent de la géographie, les cartes politiques de la ³géographie politique². La géopolitique, elle, dessine des cartes indiquant les mouvements de l'histoire, les fluctuations passées, susceptibles de se répéter, etc.
    Surtout après la seconde guerre mondiale, rappelle Lacoste dans son Dictionnaire,  on a assisté à l'émergence d'un débat épistémologique, pour savoir quels critères différenciaient fondamentalement la géographie et la géopolitique. La première affirmation dans la corporation des géographes universitaires a été de dire que seule la géographie était ³scientifique² ; la géopolitique, dans cette optique, n'était pas scientifique parce qu'elle était spéculative, stratégique donc subjective, visionnaire donc irrationnelle. Mais cette affirmation de la scientificité de la géographie fait éclore une série de problèmes, implique les nœuds de problèmes suivants:
    - la géographie est une science hyper-diversifiée;
    - plusieurs dimensions de la géographie ne sont pas encore définitivement fixées ou n'ont jamais pu être enfermées dans un cadre délimité ;
    - les facteurs humains jouent en géographie politique un rôle considérable ; or tous les facteurs humains qui influent sur la géographie possèdent nécessairement une dimension stratégique, tournée vers l'action, mue par des mobiles irrationnels (gloire, vengeance, désir de conversion religieuse, avidité matérielle, etc.);
    - les géographes, même ceux qui se montrent hostiles à la géopolitique, sont contraints d'opérer une distinction entre ³géographie physique² et ³géographie humaine/politique², prouvant ainsi que l'hétérogénité de la géographie entraîne la nécessité d'une approche plurilogique dans l'appréhension des faits géographiques ;
    - la géographie humaine/politique est donc une science de la terre, telle qu'elle a été transformée et marquée par l'homme en tant que zoon politikon.
    La géographie humaine/politique ouvre la voie à la géopolitique proprement dite en révélant ses propres dimensions stratégiques. Les frontières entre la géographie et la géopolitique sont donc poreuses.
    ³La géographie, ça sert à faire la guerre²
    Le constat de cette porosité confère un statut très hétérogène à la géographie d'aujourd'hui. Aspects physiques et aspects humains se chevauchent constamment, si bien que la géographie en vient à devenir la science qui examine le dimension spatiale de tous les phénomènes. Dans ce contexte, Lacoste pose une question provocante mais qui n'est justement provocante que parce que nous vivons dans une époque qui est idéologiquement placée sous le signe de l'irénisme (= du pacifisme). Et cette question provocante est celle-ci : pourquoi l'homme, ou plus exactement l'homo politicus, l'homme qui décide (dans un contexte toujours politique), le souverain, fait-il dessiner des cartes par des géographes qui sont toujours des ³géographes du roi² ? Depuis 3000 ans en Chine, depuis 2500 ans dans l'espace méditerranéen avec Hérodote, on dessine des cartes pour les rois, les empereurs, les généraux, les stratèges. Pourquoi ? Pour faire la guerre, répond Lacoste. Malgré son engagement constant dans les rangs de la gauche française, Lacoste écrit un livre qui porte cette question comme titre : La géographie, ça sert d'abord à faire la guerre. Automatiquement, il met un point final à l'ère irénique dans laquelle les géographes avaient baigné.
    La géographie, au départ, sert donc à dresser des cartes qui sont autant de ³représentations opératoires². Mais celui qui a besoin de ³représentations opératoires² et s'en sert, spécule aussi (et automatiquement) sur la modalité éventuelle future que prendra la volonté de son adversaire ou de son concurrent. L'objet de cette spéculation est donc une volonté, qui comme toutes les volontés à l'œuvre dans le monde, n'est pas par définition rationnelle et a même des dimensions irrationnelles et subjectives. La géographie devient ainsi un savoir qui a une pertinence politique, qui est destiné à l'action. La géographie, en tant que science, implique qu'il y ait Etat, Staatlichkeit.
    Géographie et pédagogie populaire
    Par ailleurs, Lacoste insiste sur la nécessité de répandre la géographie dans le peuple par la voie d'une ³pédagogie populaire², qui communiquerait l'essentiel par des méthodes didactiques, dont les ³cartes suggestives² (11). Cette volonté de pédagogie populaire a conduit à la création de sa revue Hérodote.  Lacoste se réfère explicitement aux géographes prussiens, serviteurs pédagogiques de leur Etat : Ritter (12), Humboldt (13), Ratzel (14). En Angleterre, à la suite de ces modèles allemands (15), Halford John Mackinder (1861-1947) travaille pour que l'Université d'Oxford se dote à nouveau d'une chaire de géographie : elle n'en avait plus depuis la disparition de celle de Hakluyt au XVIième siècle (16). En France, après 1870, la propagande en faveur du retour de l'Alsace et de la Lorraine conduit à l'édition de livres pour la jeunesse, où deux jeunes Alsaciens voyagent en ³France de l'Intérieur², apprenant de la sorte à connaître les innombrables facettes de ce pays de plaine et alpin, atlantique et méditer-ranéen, continental et maritime, etc.
    Mais le principal modèle de Lacoste reste le géographe Elisée Reclus (1830-1905), militant libertaire engagé dans l'aventure de la Commune de Paris (1871), théoricien d'un anarchisme humaniste, contraint à vivre en exil à Bruxelles où il enseignera à l'³Université nouvelle², pionnière de méthodes d'enseignement nouvelles à l'époque (17). L'engagement militant de Reclus l'a conduit à être ostracisé par sa corporation. Son œuvre était considérée à l'époque comme de la pure spéculation dépourvue de scientificité. Aujourd'hui, les géographes doivent bien reconnaître que ses travaux sont une véritable mine de renseignements précieux. La pédagogie populaire prussienne et britannique, les livres de jeunesse mettant en scène deux garçons alsaciens en France, l'œuvre de Reclus, prouvent, selon Lacoste, que toute tentative visant à extirper la dimension stratégique-subjective dans l'étude de la géographie est une démarche non politique voire anti-politique. La dimension militante, celle de l'engagement, comme chez Reclus, revêt également une importance primordiale, qu'il est vain de s'obstiner à ignorer. Face à ces tentatives de réduction, Lacoste parle de ³régression épistémologique², surtout à notre époque, où les historiens ont élargi le regard qu'ils portent sur leur domaine en amplifiant considérablement le concept d'³historicité². Lacoste regrette que les géographes, eux, au contraire, ont rétréci leur regard, leur propre concept de ³géographicité².
    Nomomanie
    Lacoste déplore également la domination de la ³nomomanie² : la plupart des géographes veulent édicter des lois et des normes, ce qui, en bout de course, s'avère impossible dans une science aussi hétérogène que la géographie. Les lois, les constantes, se chevauchent et s'imbriquent sans cesse, sont soumises aux mutations perpétuelles d'un monde toujours en effervescence, in Gärung, auraient dit les géographes de l'école de Haushofer (18). Les faiblesses de la géopolitique française, estime Lacoste, c'est la timidité, le manque d'audace, de la plupart des géographes qui n'ont pas osé spéculer aussi audacieusement que Haushofer. Il nous donne deux exemples dans son Dictionnaire de géopolitique :
    a) Le géographe Paul Vidal de la Blache (1845-1918) (19), dont l'œuvre était considérée comme rigoureusement scientifiques par ses pairs, a dû assister au boycott de son ouvrage patriotique sur l'Alsace-Lorraine, précisément parce qu'il trahissait un engagement. Les géographes ont boudé ce livre.
    b) Le géopolitologue suisse Jean Bruhnes (1869-1930) (20) était également considéré comme un éminent scientifique, sauf pour son livre Géographie de l'histoire, de la paix et de la guerre (1921), jugé trop ³stratégique², donc trop ³subjectif².
    Pour Lacoste, l'Allemand Karl Ernst Haushofer (1869-1946) et le Suédois Rudolf Kjellén (1864-1922), de même que certains de leurs homologues et élèves allemands, ont connu un plus grand retentissement en matière de ³pédagogie populaire². Lacoste admire chez Haushofer la capacité de dessi-ner et de publier des cartes suggestives claires.
    Après la seconde guerre mondiale, le monde des géographes universitaires retombe dans la nomomanie, trahit une nouvelle timidité face à la spéculation, l'audace conceptuelle et la rigueur pratique de la stratégie. Mais, l'œuvre de Lacoste le prouve, cette nomomanie et cette réticence ont pris fin depuis quelques années. D'où, il lui paraît légitime de poser la question : quand cette mise à l'écart systématique de la géopolitique a-t-elle pris fin ? Pour lui, le retour des thématiques géopolitiques dans le débat en France est advenu au moment du conflit entre le Vietnam et le Cambodge en 1978.
    L'URSS contre la Chine, le Vietnam contre le Cambodge
    J'aurais tendance à avancer cette date de six ans pour le monde anglo-saxon. En effet, lorsque Washington, sous la double impulsion de Nixon et de Kissinger, se rapproche de Pékin, en vue d'encercler l'URSS et de rompre totalement et définitivement la solidarité entre les deux puissances communistes, la solidarité idéologique cède le pas au jeu de la puissance pure, à l'intérêt géopolitique. Les Etats-Unis ne se préoccupent plus du régime intérieur de la Chine : ils s'allient avec elle parce que l'ennemi principal, à cette époque, est l'URSS. Même raisonnement côté chinois : l'allié est américain, même s'il est capitaliste, contre le Russe communiste qui menace la frontière nord et masse ses divisions le long du fleuve Amour. En 1978, en France, quand le Cambodge reçoit le soutien de la Chine contre le Vietnam, allié de Moscou et incité par les Soviétiques à prendre les Chinois à revers, le raisonnement de Pékin saute aux yeux : il encercle le Vietnam qui participe à l'encerclement de la Chine. Le Cambodge doit prendre Hanoi à revers. La pure gestion de l'espace prend donc le pas sur la fraternité idéologique ; le communisme n'est plus monolitihique et le monde n'est plus automatiquement divisé en deux camps homogènes. À Paris, où beaucoup d'intellectuels s'étaient positionnés, à la suite de Sartre, pour un communisme existentialiste, pur, parfaitement idéal, ce fractionnement du camp communiste est vécu comme un traumatisme.
    En 1979, la guerre en Afghanistan rappelle d'anciennes inimitiés dans la région, à l'époque où l'Empire britannique tentait de contenir l'avance des Russes en direction de l'Océan Indien. En avril 1979, la BBC explique le conflit par une rétrospective historique qui n'était pas sans rappeler les leçons de Homer Lea au début du siècle (21). De 1980 à 1988, la guerre entre l'Iran et l'Irak remet à l'ordre du jour toute l'importance géostratégique du Golfe Persique (22). Ces événements tragiques rendent à nouveau légitimes les interrogations géopolitiques.
    Depuis, l'édition française est devenue très féconde en productions géopolitiques. La géopolitique est désormais totalement réhabilitée en France. Les fonctionnaires et les étudiants peuvent accéder à un savoir géopolitique pratique et prospectif, le capilariser ensuite de façon diffuse dans tout le corps social.
    2. La pensée prégéopolitique
    Pour le Général Gallois, la pensée pré-géopolitique commence dès l'attention que porte le stratège militaire au climat sous lequel doivent évoluer ou manœuvrer ses troupes, puis aux relations qui s'instituent entre un peuple donné et un climat donné. Chez Aristote, la pensée prégéopolitique s'exprime très densément dans une phrase en apparence anodine : "Un territoire possède des frontières optimales quand il permet à ses habitants de vivre en autarcie". In nuce, nous percevons là déjà toute la problématique du grand espace (chez Haushofer et Carl Schmitt), de l'économie à l'échelle continentale (chez Oesterheld) (23), et, celle, élaborée sous le IIIième Reich, de l'autonomie alimentaire (Nahrungsfreiheit)  dans les travaux de Herbert Backe (24), de l'héritage théorique en économie de Friedrich List (25) et du problème crucial des monocultures et des cultures vivrières dans le tiers-monde.
    En Chine, rappelle Gallois, Sun Tsu nous livre une pensée pré-géopolitique dans ses réflexions sur le climat et sur la ³géomorphologie de l'espace conflictuel². Dans le monde arabe, Ibn Khaldoun (1332-1406) insiste lui aussi sur l'importance des facteurs climatiques. Il ajoute des réflexions pertinentes sur la dialectique Ville/Campagnes, en opposant des cités sédentaires, vectrices de civilisation, à des campagnes où règnent les tribus nomades. Ni l'Afrique saharienne ni les ³steppes de Scythie² ne peuvent faire l'histoire ou créer la civilisation car leur immensité et leur quasi ³anécouménité² rendent ce travail patient de la culture urbaine précaire sinon impossible. Sont seules vectrices de civilisation les ³bandes latitudinales² où se concentrent les écoumènes parce que leurs territoires sont fertiles et variés. Ibn Khaldoun amorce aussi ce jeu d'admiration et de rejet de l'urbanisation, que l'on retrouvera chez Ratzel ou chez Spengler. Autre idée lancée pour la première fois : une trop grande extension de l'empire ou de l'aire civilisationnelle conduit à son déclin et à son effondrement. Ibn Khaldoun a en tête la disparition précoce de l'empire arabe des débuts de l'Islam. Aujourd'hui, cette notion d'³hypertrophie impériale² a été relancée par Paul Kennedy dans The Rise and Fall of the Great Powers. L'œuvre d'Ibn Khaldoun reste une référence pour les géopolitologues.
    Machiavel (1469-1527) évoque la nécessaire unité de l'Etat, de frontières optimales et/ou naturelles. Ses vues seront étoffées et complétées par Bodin, Montesquieu et Herder, qui les replacera dans une perspective organique.
    3. L'essentiel de l'œuvre des géopolitologues conscients
    L'ère des géopolitologues conscients démarre avec Halford John Mackinder, dont le regard, dit Gallois, est celui un ³satellite². En effet, la vision de Mackinder, bien que ³mercatorienne², est un regard surplombant jeté sur la Terre. Le Français Chaliand, auteur d'atlas géostratégiques récents, juge ce regard trop horizontal et, en ce sens, ³prégaliléen²; mais peut-on reprocher ce regard prégaliléen à un Mackinder qui élabore l'essentiel de sa théorie en 1904, quand les Pôles arctique et antarctique n'ont été ni découverts ni explorés, quand l'aviation militaire n'existe pas encore et ne peut donc franchir l'Arctique en direction du heartland  sibérien? Du temps de Mackinder, effectivement, le centre-nord et le nord de la Sibérie sont inaccessibles et inexpugnables, l'arme mobile des thalassocraties, soit les fameux ³dreadnoughts² des cuirassiers britanniques, ne peut atteindre ces immensités continentales. Si les puissances maritimes sont maîtresses de la meilleure mobilité de son temps, les puissances continentales sont handicapées par la lenteur des communications par terre. Mackinder et ses collègues des écoles de guerre britanniques craignent la rentabilisation de ces espaces par la construction de lignes de chemin de fer et le creusement de canaux à grand gabarit. Voies ferroviaires et canaux augmentent considérablement la mobilité continentale et permettent de mouvoir de grosses armées en peu de temps.
    Pour la géostratégie anglo-saxonne de Mackinder, la réponse aux canaux en construction et aux chemins de fer transcontinentaux (en l'occurrence transsibériens) est le ³containment², stratégie concrétisée par la création d'alliances militaires, telles l'OTAN, l'OTASE, etc.. Pour Spykman, disciple américain de Mackinder pendant la deuxième guerre mondiale, le maître du monde est celui qui contrôle les ³rimlands² voisins du ³heartland². De sa relecture de Mac-kinder, Spykman déduit les principes suivants, toujours appliqués mutatis mutandis par les stratèges et diplomates américains contemporains :
    - Diminuer toujours la puissance des grands Etats du rimland au bénéfice des petits Etats (c'est la raison pour laquelle, par exemple, les petits États de l'UE bénéficient proportionnellement de davantage de sièges au Parlement de Strasbourg que les grands Etats).
    - Spykman constate qu'il y a désormais un ³front arctique², ce qui oblige les géopolitologues à modifier complètement leur cartographie ; ce sera l'œuvre de géographes français comme Chaliand et Foucher.
    - Implicitement, l'œuvre de Spykman vise à contrer toute unification eurasiatique, telle que l'on imaginée un Troubetzkoï en Russie, de même qu'un Staline quand il rentabilise les zones industrialisables de la Sibérie et le fameux ³triangle de Magnitogorsk², un Prince Konoe au Japon (26). La raison pratique de cette hostilité permanente à toute forme de concentration de puis-sance sur la masse continentale eurasienne est simple : l'Amérique ne pourrait survivre en tant que grande puissance dominatrice sur la planète si elle devait faire face à trois côtes océaniques hostiles à son expansion (pacifique, atlantique et arctique). L'Amérique serait ainsi condamnée à végéter sur son territoire et son appendice ibéro-américain risquerait de se tourner vers l'Europe, par fidélité culturelle hispanique, latine et catholique.
    Conclusion : depuis la plus haute antiquité chinoise, quand les géographes et stratèges de l'Empereur commençaient à dresser des cartes pour faire la guerre, jusqu'aux réflexions et corrections actuelles, les notions de la géopolitique ne sont jamais caduques, même si elles peu-vent s'effacer pendant quelque temps. Aujourd'hui, un ensemble de questions que l'on avait pensées obsolètes, reviennent à l'avant-plan et au grand galop. Ce sont les suivantes :
    - Les projets pantouraniens et eurasiens des géopolitologues russes, turcs et allemands.
    - La chute du Rideau de Fer remet à l'avant-plan l'axe danubien en Europe, reliant par voie fluviale la Mer du Nord à la Mer Noire, au-delà de toute immixtion possible d'une puissance mari-time contrôlant la Méditerranée. La liaison fluviale Rotterdam/Constantza et maritime (Mer Noire) Constantza/Caucase, plus l'accès, via cette même Mer Noire, au trafic des grands fleuves russes et ukrainiens, implique une formidable synergie euro-russe, accroissant formidablement l'indépendance réelle des peuples européens. Tout ralentissement de cette synergie est une manœuvre anti-européenne et russophobe.
    - La création de barrages sur le Tigre et l'Euphrate, la neutralisation de la Mésopotamie par la Guerre du Golfe, la raréfaction concomittante de l'eau au Proche-Orient sont des facteurs potentiels d'effervescence et de conflits, aux-quels il s'agit d'être très attentif.
    - La montée en puissance économique du Japon suscite une question, d'ailleurs déjà posée par Shintaro et Ishihara (27): l'Empire du Soleil Levant peut-il dire ³non² (à l'Amérique) et commencer des relations privilégiées avec la Russie et/ou l'Inde ?
    - L'Océan Indien, tout comme au temps de la splendeur de l'Empire britannique, reste une zone génératrice de surpuissance pour qui le contrôle ou d'indépendance pour les riverains, s'il n'y a pas une grande puissance thalassocratique capable de financer le contrôle du grand arc terrestre et maritime, partant du Cap pour atteindre Perth en Australie.
    Karl Haushofer disait que le monde était en effervescence. Le gel des dynamiques pendant la guerre froide et l'illusion pacifiste ont pu faire croire, très provisoirement, à la fin de cette effervescence. Il n'en est rien. Il n'en sera jamais rien.
    Robert Steuckers [Synergies Européennes, Vouloir, Mai, 1997]

  • Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

     Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
     
    - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
    - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
    - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
     
    Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
     
    - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
    - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
    - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
    - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
     
    Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
     
    1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
     
    2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
     
    3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
     
    Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
     
    Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
     
    1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
     
    2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
     
    3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
     
    4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
     
    Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
    Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
    23/11/12

    [1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

  • Délocalisations : l'hypocrisie des élus socialistes :

    La décision du Syndicat des transports d'Ile-de-France de confier son contrat de plate-forme téléphonique à une société basée au Maroc a montré les contradictions, voire peut-être pire, de socialistes qui, désormais, cumulent tous les pouvoirs politiques, exécutif comme législatif, de l'Etat aux régions, et n'ont plus l'excuse d'un gouvernement de Droite qui pourrait les gêner...
    C'est aussi la démonstration que cette Gauche-là a les mêmes fondements idéologiques sur le plan économique que la Droite libérale précédemment au pouvoir : ce qui leur importe, à l'une comme à l'autre, ce n'est pas exactement la qualité du service ou le maintien de services publics locaux ou nationaux, mais bien la rentabilité, voire la profitabilité dans le sens le plus capitaliste du terme. Après tout, ce n'est pas une opinion forcément condamnable mais c'est une idéologie néfaste, en particulier pour ceux qui travaillent mais aussi pour l'environnement, les uns et l'autre étant ainsi trop facilement sacrifiés à des intérêts financiers et à cet alibi fourre-tout de la lutte contre les déficits...
    Bien sûr, ceux-ci existent et posent problème mais leur nécessaire réduction ne doit pas se faire au détriment des intérêts sociaux, nationaux et environnementaux. L'argument principal du président socialiste de la région d'Ile-de-France, M. Huchon, est celui du « strict respect du Code des marchés publics », consolidé par celui de « l'offre la mieux disante », c'est-à-dire la moins coûteuse : il est vrai que l'offre du prestataire basé au Maroc est alléchante puisque le coût du travail horaire y est moitié moins élevé qu'en France et que la flexibilité des horaires y est maximale, avec un minimum de droits syndicaux et sociaux...
    « L'offre la mieux disante », selon l'expression employée par M. Jean-Paul Huchon, est donc celle qui, en définitive, est « la moins disante » sur le plan strictement social et évidemment sur le plan national et local ! Car, en définitive, cette décision menace 80 emplois en France, au moment même où le chômage explose littéralement et que certains annoncent 180.000 chômeurs de plus d'ici l'hiver prochain ! La réaction, justifiée, du ministre du Redressement productif, M. Montebourg, d'en appeler à reconsidérer cette décision, est fortement critiquée au sein même du Parti socialiste et paraît peu soutenue par le président François Hollande qui explique doctement qu'il n'est « pas favorable à une surenchère protectionniste » même s'il en appelle (cela ne mange pas de pain...) à l'attention des responsables publics sur la question de l'emploi en France...
    Ainsi, si je comprends bien l'actuel président, le fait de préférer sauvegarder des emplois en France plutôt que de contredire les règles d'un libre-échange rendues encore plus inégales par la mondialisation, serait la marque d'un « protectionnisme » visiblement considéré comme un « mal absolu » par ceux qui nous gouvernent... Alors qu'il aurait fallu rappeler la volonté du politique de ne pas laisser l'économique détruire l'équité sociale, M. Hollande, à rebours de ce que n'avait pas hésité à faire Outre-Atlantique Franklin Delano Roosevelt, préfère rester dans une logique qui privilégie l'Argent à l'Humain...
    D'ailleurs, dans la rage de déconstruction législative qui a agité la majorité socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont été étrangement préservés, en particulier sur l'ouverture dominicale des grands magasins, et il n'y a même pas eu d'annonce sur ce sujet pourtant important...
    Il faudra pourtant bien rouvrir le débat et pas seulement au seulement au seul bénéfice des consommateurs ! Dans son édition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien économique « Les échos »rappelle qu'un ancien ministre de l'Intérieur, en 2010, avait déclaré que « l'introduction d'un critère de préférence locale dans le Code des marchés publics est impossible car elle constituerait une méconnaissance des règles communautaires [européennes]», ce que confirme l'un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que « nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d'un prestataire », car les lois européennes et celles de l'OMC ne l'autorisent pas : ainsi la dictature du libre-échange, à travers l'Union européenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l'abandon social, il me paraît bien isolé au sein d'un gouvernement et d'un Parti socialiste gagnés, l'un et l'autre depuis fort longtemps, par l'idéologie d'un libre-échange mondial (baptisé « mondialisation » pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontières nationales.
    Au regard de cette République si peu protectrice de la France quand, dans le même temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les ménages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de réfléchir au moyen politique institutionnel de remettre l'économique à sa place qui, si elle ne doit évidemment pas être méconnue ou négligée, ne doit jamais être la première dans une société digne de ce nom...
    Jean-Philippe CHAUVIN  http://www.actionroyaliste.com

  • Gilbert Collard : « La proportionnelle garantit la représentation nationale. »

    Jeudi dernier, l’Assemblée Nationale a approuvé la reconnaissance du vote blanc, en adoptant à l’unanimité des 90 députés présents une proposition de loi du groupe UDI  amendée, pour que les votes blancs aux élections soient comptabilisés séparément des nuls, mais néanmoins pas pris en compte dans les suffrages exprimés (Inscrits : 577 ; Votants : 90 soit 15,59% ; Blancs et nuls : 0 ; Absentions : 487 soit 84,41%).
    À la suite de ce vote, Gilbert Collard, député FN-Rassemblement Bleu Marine, a pris la parole et rappelé que seul le scrutin proportionnel garantit une plus juste représentation nationale.
    Texte intégral de son intervention 
    Madame la présidente, monsieur le président, chers collègues,
    Tout a été dit ! Je ne peux donc hélas, comme on le fait depuis Homère, que répéter. Je voudrais tout de même, au cours des cinq minutes qui me sont accordées, apporter quelques précisions. Les extrêmement mous vont être surpris du caractère suicidaire des extrêmes, mais à titre personnel je suis favorable à la prise en compte du vote blanc. Cela me paraît nécessaire et indispensable.
    Je suis conforté dans mon opinion par les propos du président Urvoas, rappelant que c’est dans une période révolutionnaire qu’on a pris en compte ce vote pour la première fois. Nous pourrions tomber d’accord sur le rôle de la monarchie de Juillet, à propos duquel il a été un peu synthétique.
    Pourquoi suis-je favorable à la prise en compte du vote blanc ? Non parce qu’il est blanc, quoique ce soit aussi la couleur du panache. Libre à vous d’aimer les pucelles !
    Je suis passionnément favorable à la prise en compte du vote blanc parce que la personne qui va voter s’inscrit dans la marche démocratique. Elle y va ! Dès lors, son vote doit être pris en compte.
    À titre personnel, je ne pense pas que cela permettra de combattre l’abstentionnisme, dont les causes sont ailleurs. Si l’UMP pouvait éviter de ressembler à la Côte d’Ivoire avec un président qui pourrait être Gbagbo et l’autre Ouattara, sans qu’il soit nécessaire d’envoyer la marine pour pacifier le tout, cela ferait sans doute du bien à la démocratie en général !
    C’est une question d’image. Ce qui à mon avis nuit gravement à la santé démocratique, c’est que nous sommes tous plus ou moins des faux culs, terme que je puise dans la littérature et qui n’a donc rien de grossier. Je rappelle que « démocratie » signifie que le pouvoir est entre les mains du peuple. Ce sont les marins grecs qui ont fait naître la démocratie, il ne faudrait quand même pas l’oublier. La mer ! Qu’est-ce que la liberté, sinon la mer, toujours recommencée ?
    Il faudrait comprendre pour de bon que le mécontentement a une vraie cause. Tant que vous refuserez la mise en place d’une vraie proportionnelle et tant que nous ne serons que deux pour représenter plus de six millions d’électeurs, si forte que soit la détestation que nous vous inspirons, il n’en demeurera pas moins le sentiment que la représentation nationale n’est pas conforme à la réalité.
    Prenons en compte le vote blanc, certes. Mais prenons aussi en compte les orphelins du suffrage universel, ceux qui ne peuvent pas, parce qu’on les en empêche, envoyer au Parlement un nombre de députés réellement représentatif. Message citoyen, insatisfaction citoyenne, participation citoyenne : contentons-nous de faire en sorte que celles et ceux qui veulent se faire entendre le soient, par le vote blanc ou par l’envie d’amener dans le débat des hommes et des femmes qui ont des choses à dire, fussent-elles différentes de celles que vous diriez. Respectez cette différence et qu’ils viennent ici les dire ! Quand on pense que nous ne sommes que deux !
    Croyez-vous que cela traduise suffisamment la réalité ? Vous êtes tous trop honnêtes pour refuser de l’admettre ! Après la sacralisation du vote blanc, faites en sorte qu’on sacralise aussi, et sans hurler je vous en supplie, ou alors pour me faire plaisir, le vote français !

    Posté par Marino http://www.francepresseinfos.com/

  • Xerfi Canal Hervé Juvin Le protectionnisme, c'est aussi l'autonomie et la liberté

  • Protectionnisme pourquoi pas nous ?


    Protectionnisme pourquoi pas nous ? par casuspenardus

  • Les combattants de Verdun (1916) Première Guerre Mondiale

    Douze journées à Verdun. Un jour dans l'Histoire sur Canal Académie de Christophe Dickès avec Henri Amouroux (historien)