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  • 987 : Le don d'une famille à la France

    Cette année fut celle du sacre d'Hugues Capet, mais aussi de son fils Robert. Dépositaire d’une couronne très dévaluée, le père entreprit de soustraire le royaume aux compétitions électorales. Ce n’était pas un homme mais une famille qui se donnait à la France.
    Cette année-là, Hugues Capet, comte de Paris, duc des Francs, avait été élu roi des Francs à Senlis le 1er juin et couronné à Noyon le 3 juillet. Redisons-le : pour le porter sur le trône, l'archevêque Adalbéron avait nettement vanté les mérites de l'élection contre l'hérédité. Il savait qu'en maintenant les Carolingiens sur le trône, le "Saint- Empire romain germanique" ne serait jamais en paix ; il croyait donc avoir "fait" un roi docile à l'Église même dans les affaires temporelles...
    Le trône et l’autel
    Hugues n'entendait pas les choses de cette oreille. Très pieux, grand ami des moines de Cluny, il n'en distinguait pas moins les domaines. Il savait qu'il n'était pas la créature de l'élection, ni même celle de l'évêque ; il ne devait son élévation même pas à ses seuls mérites personnels, mais aux exploits accomplis pour le bien public par sa lignée depuis quatre générations. Il était donc roi de droit naturel, l'élection n'ayant pas créé mais seulement reconnu ce droit.
    Toutefois la couronne, après les médiocres Carolingiens, se trouvait très dévaluée, les féodaux s'érigeant de toutes parts en souverains indépendants. Sur son propre domaine, entre Senlis et Orléans, l'autorité royale était bravée par de petits seigneurs qui étaient de grands brigands, tandis que les vassaux directs, comtes de Blois, comtes d'Anjou..., se montraient bien plus opulents que leur roi. Les comtés de Flandre, de Vermandois étaient aussi des vraies puissances, de même que le duché de Normandie, pour le moment allié d'Hugues Capet, et le duché de Bourgogne, alors possession d'un de ses frères, Henri. Au sud de la Loire, la puissante maison de Poitiers régnait sur l'immense duché d'Aquitaine et le duc Guillaume IV Fier-à-Bras, bien que beau-frère d'Hugues, n'était pas un allié sûr, d'autant que ses démêlés avec le comte de Toulouse l'obligeaient à batailler sans cesse. Plus au sud, les comtes de Gasgogne, de Narbonne, de Barcelone n'entretenaient guère de relations avec le roi.
    Voilà donc Hugues élu par des électeurs ne lui rendant hommage que du bout des lèvres et toujours prêts à lui lancer en pleine figure : Qui t'a fait roi ? Il était clair que sa mission dépassait sa propre personne : rassembler, unifier l'ancien royaume de Clovis et de Charles le Chauve demanderait des générations. Rien n'était donc plus urgent que de s'assurer la continuité, donc, en dépit des réticences d'Adalbéron, de soustraire la couronne encore fragile aux compétitions électorales.
    Hugues fut le plus astucieux !
    Hugues avait de son mariage avec Adélaïde d'Aquitaine trois filles et un fils unique Robert, alors âgé de quinze ans. Il soignait particulièrement l'éducation de celui-ci : ne l'avait-il pas confié à ce génie qu'était Gerbert, né en 945, jeune pâtre d'Aurillac devenu, après avoir été formé par les moines de Saint- Géraud, puis par des physiciens et des linguistes espagnols, un véritable génie au point d'émerveiller le pape Jean XIII et l'empereur Othon 1er et de devenir, auprès de l'archevêque Adalbéron, dans l'école archiépiscopale de Reims, le maître le plus réputé de tout l'Occident ? Dès onze ans, Robert avait donc dans cette école côtoyé les fils des Grands de ce monde, recevant une éducation complète - religieuse, philosophique, littéraire -, sans négliger pour autant l'équitation et le maniement des armes : tout ce qui convenait à un futur roi de France. Mais comment l'imposer aux grands féodaux ?
    Hugues fut heureusement le plus astucieux. Il avait reçu une lettre de Borel, comte de Barcelone (celui-là même qui, le premier, avait décelé le génie de Gerbert...) lui demandant de l'aide contre les Sarrasins. Partir pour un voyage aussi lointain et aussi dangereux sans s'être assuré un successeur était impensable ! « Si je meurs au combat, qui me remplacera ? », dit-il aux Grands pour les convaincre d'élire Robert roi associé. Après tout, quelques années plus tôt le roi Lothaire n'avait-il pas lui-même de son vivant fait élire le jeune Louis V ? La cause fut entendue et dès la nuit de Noël 987, en la cathédrale Saint-Croix d'Orléans, Robert était sacré par... Adalbéron lui-même !
    Ainsi Hugues Capet avait-il su, sans proclamer de loi, de façon tout empirique et déjà très "capétienne" (jamais il ne devait aller à Barcelone !), combiner la coutume élective avec une prodigieuse idée d'avenir : la transmission héréditaire par ordre de primogéniture. On sait qu'au bout de six générations la coutume allait être tellement entrée dans les moeurs qu'il n'y aurait plus besoin de faire élire le fils aîné.
    Ainsi dès sa fondation la monarchie capétienne devint l'incarnation de la nation qui se perpétue par ses familles. En cette année 987, année de deux sacres, ce n'est pas un homme, mais une famille qui se donna à la France - une famille qui, 1 022 ans après, revient à Senlis manifester, par un beau mariage, sa volonté de poursuivre son oeuvre dans les générations à venir.
    MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 16 avril au 6 mai 2009

  • Xavier Lemoine : « Aux municipales de 2020, les islamistes pourraient être majoritaires »

    Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, Radio Courtoisie. 2 nov 2012.

    « En Ile-de France, les populations, par déménagement successifs, migrent pour constituer des unités homogènes qui ont leurs propres règles. Nous assistons à une partition de la société française..»

    « Nous sommes sur des bascules démographiques sur un certain nombre de territoires. Certaines populations seront majoritaires et dans une homogénéité culturelle qui fera qu’elles tenteront par tous les moyens d’obtenir le pouvoir. Les islamistes m’ont averti : « En 2014, vous passerez, mais en 2020 nous serons majoritaires »
    « Le rétropédalage de Manuel Valls sur le droit de vote des étrangers fait partie de cette prise de conscience : si les maires de droite sont balayés, ce sera ensuite le tour des maires de gauche »

    http://www.fdesouche.com

  • Selon Eric Zemmour, c’est l’immigration qui « ruine les banlieues » (i-Télé)

    Ca se dispute, i>Télé, 16/11/12
    « Ca va repartir : la victoire de Hollande a été vue dans beaucoup de banlieues comme un droit de faire tout ce qu’on veut, de taper sur les flics »

    http://www.fdesouche.com/

  • Énergie : l'éolien et le solaire vont coûter très cher

    La facture des travaux à réaliser dans les prochaines décennies pour renforcer le réseau électrique à haute tension augmentera fortement si la France décide de mettre le paquet sur les énergies renouvelables, a prévenu mercredi RTE.
    Cette filiale d'EDF qui gère le réseau national de lignes à haute tension, c'est-à-dire les grandes artères du réseau électrique, a chiffré mercredi entre 35 et 50 milliards d'euros les investissements qu'elle devra réaliser d'ici à 2030 pour accompagner l'évolution du système électrique.
    Cet éventail très large, qui figure dans une actualisation de son "schéma de développement décennal", s'explique par le grand écart entre les scénarios pris en compte, alors que le système électrique est à l'aube de profonds bouleversements.
    Ainsi, dans un scénario "médian" (réduction modeste de l'électricité nucléaire, accompagnée d'une forte hausse des énergies renouvelables), les besoins seraient de "35 à 40 milliards". Mais dans un "nouveau mix" (une chute du nucléaire et un développement très accéléré de l'éolien et du solaire), la facture grimperait à 50 milliards.
    Ce chiffrage devrait éclairer le débat sur la transition énergétique, qui s'ouvrira à la fin du mois. Ce débat doit aboutir à des recommandations pour atteindre l'objectif que s'est fixé le gouvernement de réduire de 75% à 50% à l'horizon 2025 la part du nucléaire dans la consommation française d'électricité. Les solutions retenues feront l'objet d'une loi de programmation attendue avant l'été 2013.
    Or, l'implantation des énergies renouvelables (éolien sur terre et en mer, solaire, hydroliennes...) ne suit pas la même logique que celles des centrales nucléaires, et selon la recomposition du "bouquet" énergétique national qui sera décidée, il faudra rééquilibrer plus ou moins fortement le réseau électrique et renforcer le "maillage" de telle ou telle région.
    2.000 KILOMÈTRES DE LIGNES À CRÉER OU RÉNOVER
    In fine, les dépenses des gestionnaires de réseaux sont financées par les consommateurs. Le réseau à haute tension pèse à lui seul environ 10% des factures d'électricité des Français (contre 46% pour l'ensemble des réseaux, basse et moyenne tension inclues).
    À une échéance plus rapprochée, de grands travaux sont également à prévoir. RTE prévoit la mise en service de 73 nouvelles lignes à haute tension entre 2013 et 2015, dont 63 seront souterraines, et investira sur cette période environ 1,5 milliard d'euros par an.
    De plus, le gestionnaire de réseau estime qu'il faudra créer ou renforcer au minimum plus de 2.000 km de lignes à très haute tension (THT) d'ici à 10 ans, et investir 15 milliards d'euros d'ici 2020.
    Il s'agit notamment de renforcer les liaisons aux frontières (qui permettent de combler les besoins du pays en électricité durant les pics de consommation hivernaux, et d'exporter le reste de l'année), mais aussi de restructurer les liaisons dans le Massif central, et de renforcer le réseau dans le grand Est et entre la Normandie et l'île de France.
    RTE souligne au passage qu'il s'agit d'un "socle d'investissements invariants", indispensables à l'approvisionnement électrique du pays (notamment pour accroître les capacités d'échange d'électricité avec les pays voisins). Et ce socle devra être complété en fonction des "options retenues à l'issue du débat sur la transition énergétique", prévient la filiale d'EDF.
    RTE mène déjà des travaux d'envergure. Il est notamment en train d'achever la très contestée ligne THT Cotentin-Maine, qui reliera le futur réacteur EPR de Flamanville (Manche) au réseau national, et construit une liaison électrique souterraine franco-espagnole à travers les Pyrénées Orientales.

    Avec AFPhttp://www.francepresseinfos.com/

  • Les FEMEN : des agents provocateurs ?

    Depuis quelques mois, nombre de français ont entendu parler des FEMEN, ce groupuscule féministe Ukrainien composé de jeunes et jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer ses seins au grand jour. Les actions des FEMEN pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). Enfin comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les FEMEN jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique très identitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.

    C’est il y a un an que le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et à surtout activement se mêler de politique internationale. Les jeunes féministes se sont revendiquées de l’heritage de la révolution orange en Ukraine, ce coup d’état démocratique destiné à vassaliser durablement l’Ukraine dans l’alliance occidentale. Fin 2011, elles ont aussi manifesté en soutien de la révolution du Lotus en Egypte, contre Moubarak, et pour l’émancipation des femmes Egyptiennes. Nul ne peut douter que le bilan des courses, ne doit sans doute pas être à la hauteur de leurs espérances, mais leur croisade anti-Moubarak et pour l’émancipation des femmes s’est depuis transformé en une croisade contre la Shariah et l’islamisme, ainsi que contre la Burka. Curieusement, les provocations des FEMEN en Turquie et en Tunisie n’ont pas abouti a quoi que ce soit. Le fait de se déshabiller devant une mosquée n’a pas visiblement eu en Turquie l’effet escompté.

    Au sein de l’Union Européenne le mouvement a reçu un accueil beaucoup plus favorable. Les FEMEN ont organisé depuis un an un réel tour d’Europe, destiné à l’organisation d’actions dans différents pays, mais aussi à la création de structures FEMEN dans différents pays: suisse, hollande, Italie ou encore France par exemple en réaction à l’affaire Strauss Khan. A l’international, c’est le Brésil qui a lui été cet été contaminé par cette vague feministe-orange. On se demande toujours avec quels moyens et quels soutiens logistiques ces déplacements ont été organisés. La Voix de la Russie a publié un texte très intéressant à ce sujet, et qui met en lumière des faits assez intéressants, notamment le fait que les FEMEN bénéficient de soutien plus qu’inattendus à l’ouest comme à l’est, via des stars du Show-business Ukrainien, des hommes d’affaires allemands et américains ou encore plausiblement la présence française à l’étranger, puisque les FEMEN notamment étaient invitéesa l’ambassade de France a Kiev le 14 juillet 2012. Ces soutiens ne sont pas surprenants lorsqu’on sait que les FEMEN défendent l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et s’opposent également à l’ingérence russe en Ukraine. Il est aussi à noter que lors de leur dernière visite à Moscou, celles-ci ont été reçues par Sergueï Mironov, le leader du parti d’opposition social-démocrate Russie Juste, parti qui a activement participé aux contestations de rues en Russie, contestations que certains ont comparées a une tentative de révolution de couleur en Russie.

    C’est justement cet été que les choses ont commence à prendre une autre ampleur. Le message global des FEMEN s’est politisé, s’affirmant de plus en plus contre le racisme, le sexisme et les valeurs patriarcales qui règnent dans les sociétés industrialisées, valeurs promues selon elles par les religions. Leurs campagnes politiques vont alors de plus en plus se diriger contre les leaders de l’Europe orientale : Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Victor Ianoukovitch ou leurs alliés en Europe, Sylvio Berlusconi en tête. En juillet dernier, les FEMEN tentent d’agresser le patriarche orthodoxe Cyrille lors d’une visite a Kiev, sous le slogan : Tuez Cyrille, la campagne étant accompagnée d’une photo de ce dernier décapité. Charlie hebdo n’aurait sans doute pas fait plus ignoble. Très logiquement finalement cette action a été revendiquée en soutien au Pussy-Riot, ces 3 anarchistes russes ayant été arrêtées pour avoir organisé un concert punk dans la cathédrale Saint Sauveur à Moscou et dont deux d’entre elles ont été condamnées pour hooliganisme. En réaction à la condamnation de ces dernières, les FEMEN ont donc jugé nécessaire d’attaquer l’église et de tronçonner une croix érigée en mémoire des victimes de la répression stalinienne et qui datait de la révolution de couleur orange. Ce faisant, elles voulaient tant manifester leur déception de l’Ukraine orange que montrer leur détermination face a l’église Chrétienne.

    La réaction du pouvoir Ukrainien a été sans doute moins disproportionnée que celle du mainstream médiatique qui a réagi de façon relativement obsessionnelle à ce non événement: dans tous les pays du monde les manifestations non organisées sont illégales et la destruction d’édifices publics et religieux également hors la loi. De façon surprenante, suite à cela, la coupeuse de croix arrive à s’enfuir d’Ukraine en étant pourtant recherchée en Ukraine et trouve refuge en France ou s’installera peu de temps après la base arrière et internationale des FEMEN. L’antenne française est rapidement créée à Paris composée de militantes françaises et sous la férule de Inna Shevshenko, Loubna Meliane ou encore Safia Lebdi qui à jugé bon de m’écrire J

    L’orientation très à gauche de ces cadres français est parfaitement adapté aux revendications des FEMEN pour une nouvelle société sans religions, sans différences entre hommes et femmes et en faveur des droits des minorités. La proximité du mouvement avec les groupes libertaires de gauche français tels que « ni putes ni soumises » ou avec « le parti socialiste » semble clairement indiquer les raisons d’êtres de ce groupuscule féministe qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller hier en France déranger une manifestation autorisée pour la famille traditionnelle en hurlant « in Gay We trust ». Les FEMEN, déguisées en bonne sœur, ont gazées des poussettes et des enfants avec du faux gaz en hurlant « voila le sperme de dieu », déclenchant vraisemblablement le stress et la colère du service d’ordre de la manifestation. On se demande comment il aurait pu en être autrement. Le mainstream s’est lui contenté de parler de coups que les FEMEN auraient reçu. Evidemment nul ne saurait cautionner les coups que l’une des activistes a vraisemblablement reçu (ce qui n’est pas la première fois) mais de la même façon qu’avec les Pussy-Riot on peut se demander quelles sont les motivations réelles d’une telle action.

    Une femme (théoriquement une future mère) trouve t'elle normal d’aller hurler et jeter du gaz (aussi faux soit t-il) sur des familles en poussette ? N’y a-t-il d’autres moyens pour de jolies jeunes femmes, dont des responsables associatives françaises, de se faire entendre ? Comment la société et les journalistes auraient réagi si des manifestants pour le mariage homosexuel avaient été agressés de la même façon par des partisans du mariage traditionnel ?

    Produit marketing importé à sans doute très bas coût, les FEMEN ont depuis leur arrivée en France dévoilé leur vrai visage, celui d’un groupuscule féministe financé et soutenu par l’Occident, sous contrôle politique et moral d’une gauche française libertaire et sectaire, et dont à ce jour, les revendications exprimées sont bien loin des préoccupations populaires et nationales tant françaises qu’Ukrainiennes.

    Alexandre Latsa http://www.voxnr.com

    source : La Voix de la Russie :: lien

     

  • Lettre du Général Antoine Roch ALBALADEJO ancien général de la Légion Etrangère

    De : Antoine-Roch Albaladéjo Pour : figmag@lefigaro.fr

    " J'accuse " J'accuse François Hollande de mensonge. Au poste qu'il occupe aujourd'hui François Hollande a tous les moyens de savoir ce qui s'est réellement passé le 17 Octobre 1961 à Paris. Il peut ainsi vérifier que le FLN avait décidé d'organiser une manifestation au cours de laquelle il prévoyait la destruction de quelques installations parisiennes et quelques assassinats ciblés de membres du service d'ordre et du MNA, son adversaire politique. Il pourra ainsi vérifier qu'il n'y eut pas 300 morts, mais 7, dont un Français, consécutifs à la violence de quelques meneurs du FLN. Quant aux 2300(!) blessés, on n' en trouve que peu de trace, sinon dans les déclarations mensongères d'anciens FLN. J'accuse François Hollande de saboter tous les efforts faits par notre pays pour intégrer les immigrés. Comment aimer un pays dont le président fait de telles déclarations ? Chacun peut mesurer le désastre provoqué chez les jeunes maghrébins par de tels mensonges. J'accuse François Hollande d'avoir serré dans ses bras des Ben Bella et autre Bouteflika. Des terroristes qui ont provoqué et encouragé les pires atrocités qui n'aient jamais été commises dans le monde. Des gouvernants qui au pire ont encouragé, sinon au moins fermé les yeux sur les crimes et les tortures atroces dont furent victimes des milliers de Harkis. Un individu, Bouteflika, qui s'est acharné à éradiquer notre langue en Algérie et qui aujourd'hui se noie dans ses mensonges sur la présence Française en Algérie, dont il peut mesurer la réussite tous les jours dans son pays ( prêt à demander réparations pour les ports, aéroports, hôpitaux, écoles, barrages, pétrole, gaz, etc...qu'on lui a laissés, intacts). J'accuse François Hollande de faire semblant d'oublier que 95% des esclaves furent vendus par leurs propres chefs de tribus Africains et que plus de 95% des Français n'avaient rien à voir avec ces crimes au fond de leurs provinces. J'accuse François Hollande de toujours donner raison aux ennemis de la France, d'attiser leur haine des Français et d'abaisser ainsi son pays. Ce n'est sûrement pas le rôle d'un Président de la République digne de ce nom. Général Antoine-Roch Albaladéjo

    http://www.camps-parachutistes.org/t293 ... -etrangere?

  • Le problème du totalitarisme chez Domenico Fisichella

    On a beaucoup parlé du totalitarisme, on a beaucoup écrit à son sujet depuis une quarantaine d'années, et pas souvent à bon escient. La résonance “sinistre” de ce vocable a servi à canaliser le jugement de l'opinion publique contre l'option dangereuse qu'il représentait, à susciter d'incessantes polémiques journalistiques et à soulever des vagues d'indignations et d'émotions chez les intellectuels. Après les péripéties de la Guerre froide, pendant laquelle le terme fut brandi comme une épithète infamante dans la lutte qui opposait l'Occident à l'URSS de Staline, l'alliée répudié des USA, que l'on comparait allègrement à l'Allemagne hitlérienne, l'ennemie sans cesse exécrée, l'expression “totalitarisme” est ressortie de temps à autre pour désigner le danger que représentent les régimes éloignés de l'idéologie et de la praxis libérales. D'aucuns, comme le célèbre économiste Friedrich von Hayek, l'ont utilisée pour disqualifier en bloc toute forme d'expérience socialiste. 

    Né des passions politiques — les premiers à l'utiliser furent Amendola et Basso pour fustiger le régime de Mussolini qui, aussitôt, s'en est emparé à son profit, pour en inverser la charge négative — le mot est rapidement entré dans le vocabulaire de la politologie, non sans réserves et précautions. D'une part, l'adjectif “totalitaire” a servi pour identifier et désigner des formes de gouvernement que l'on ne pouvait pas faire entrer dans les catégories classiques d'analyse, forgées par Aristote. D'autre part, on ne pouvait pas ne pas relever le fait que ce terme synthétique permettait de mettre en lumière des affinités évidentes entre des régimes inspirés d'idéologies opposées, tout en occultant simultanément les différences substantielles qui pouvaient exister entre ces régimes. 

    Le “totalitarisme” : deux générations de politologues se chamaillent à son propos 

    Deux générations de sociologues, de politologues et de philosophes de la politique se sont chamaillés à propos de ce terme tabou, sans parvenir à trouver un accord. Les principaux de ces théoriciens ont repéré qu'au XIXe siècle ont émergé divers systèmes pourvus simultanément : 1) des caractéristiques typiques des autocraties et des dictatures (une aversion à l'égard du pluralisme politique et de tout contrôle du pouvoir souverain venu “du bas”, hypertrophie des prérogatives du Chef, …) et 2) de caractéristiques issues des modèles démocratiques (légitimation populaire, degré élevé de participation des citoyens à la vie publique). Pour ces théoriciens, il est impossible de comprendre et d'étudier la nouveauté et l'originalité de telles expériences sans créer un critère de classification adéquat, une dénomination ad hoc. La réplique de leurs adversaires, c'est de dire qu'il y a soit une ambigüité structurelle au sein même de la notion soit que l'application de cette même notion entraîne des distorsions dues à son instrumentalisation. Sartori, Barber, Spiro sont des auteurs qui se sont prononcés dans le sens de ce soupçon. La palme du refus revient indubitablement à Georges Mosse, devenu célèbre pour ses études sur le national-socialisme. Son jugement, il l'a exprimé dans Intervista sul nazismo (Entrevue sur le nazisme), accordée à Michael Ledeen (1) ; ce jugement est sans appel : le totalitarisme « est un slogan typique de la Guerre froide. Il surgit dans les années où il s'avère nécessaire de stigmatiser d'un seul coup tous les adversaires des démocraties parlementaires. C'est de ce fait une généralisation fausse; ou, pour dire mieux, c'est, de façon typique, une généralisation qui découle d'un point de vue libéral […]. Entre Lénine, Staline et Hitler, les différences sont grandes et, de plus, les différences entre fascisme et bolchévisme sont énormes. Le concept de totalitarisme voile ces différences, parce qu'en l'utilisant, on en arrive à regarder le monde exclusivement du point de vue du libéral ». 

    Le concept “totalitarisme” n'est pas infécond 

    En entendant ce réquisitoire, on serait tenté de croire que le terme “totalitarisme” est scientifiquement infécond. Domenico Fisichella, professeur ordinaire de sciences politiques à l'Université de Rome, ne le pense pas. Depuis dix ans, il s'applique à soustraire le mot “totalitarisme” à l'hégémonie de la sous-culture journalistique, avec pour but de le restituer à la science. Il a commencé à le faire dans une série d'essais publiés dans Intervento et Diritto e società, puis dans un livre devenu célèbre, Analisi del totalitarismo, qui a rapidement connu 2 éditions chez l'éditeur D'Anna (en 1976 et en 1978). Aujourd'hui paraît une version mise à jour, remaniée et étoffée, Totalitarismo : Un regime del nostro tempo, livre rigoureux dans la méthode et remarquable quant à son épaisseur théorique. C'est une étude vivante et documentée, qui, de ce fait, se prête tant à une introduction exhaustive à l'argumentation qu'à une amorce de discussion. 

    Le pivot central de l'analyse de Fisichella, c'est la conviction de l'utilité de la notion de “totalitarisme”. Celle-ci peut, d'une part, être définie de manière cohérente, afin d'éviter des tiraillements d'ordre instrumental ou des usages hors de propos, et, d'autre part, être appliquée à toute une série de cas concrets. Ainsi, le concept peut être conservé car il possède une « capacité prédictive » : si l'on est en mesure d'en reconnaître la nouveauté, cette nouveauté qui « obéit au conditionnement d'une société technologiquement avancée », on pourra finalement lancer l'hypothèse que « tous les totalitarismes qui se sont succédé jusque aujourd'hui constituent à peine les premières épreuves, les premiers essais, d'un spectacle qui connaîtra des suites de grande ampleur et de grande fréquence ». 

    Le totalitarisme : une réponse à la fragmentation de nos sociétés industrielles avancées 

    Première donnée factuelle que nous pouvons retirer de la recherche de Fisichella : le totalitarisme appartient de plein titre à notre époque. C'est une réponse à la fragmentation culturelle et sociale qui est typique des sociétés industrielles urbaines. C'est une formule qui se destine à éviter la multiplication des conflits locaux et à imposer une sorte de mystique collective aux effets mobilisateurs. C'est une expérience qui n'entre pas forcément en contradiction avec la démocratie mais s'enchevêtre dans le réseau même de celle-ci, comme l'avait déjà bien deviné Jacob Talmon qui, dans Les origines de la démocratie totalitaire (2), analysait les applications qu'avaient déduites les Jacobins de la pensée de Rousseau

    Pour comprendre le sens de ce concept, il faut donc l'immerger dans son temps propre, le délimiter temporellement, comme c'est la règle dans toutes les sciences sociales, et il faut éviter les transpositions hasardeuses, telles celles qu'ont essayés des auteurs comme Barrington Moore (3) qui émettait l'hypothèse que des totalitarismes avaient déjà existé dans la Chine antique, dans le Japon féodal ou dans la Rome de Caton. Dès que cette immersion a été opérée, la “nouveauté” totalitaire émerge clairement : les formes politiques qui l'incarnent ont toutes comme prémisses l'aliénation et l'homologation des citoyens, ce qui est typique pour les pays où l'accélération du développement technologique a fracassé les modes de vie basés sur les groupes primaires (la famille, la communauté villageoise). Le caractère démocratique du totalitarisme repose en fait sur la légitimation de la part des masses ; jouissant d'une telle légitimation, le totalitarisme exprime dès lors un consensus basé sur le grand nombre, sur les agrégats générés par l'urbanisation et le déracinement. 

    Domenico Fisichella, un disciple de Hannah Arendt  

    À partir d'une telle prémisse — c'est-à-dire l'identification de la “société de masse” à un lieu où les totalitarismes connaissent une incubation — s'articule toute la construction théorique de l'essai de Fisichella : c'est en elle que nous pouvons découvrir l'élément du livre le plus stimulant, le plus producteur de discussions fructueuses. La source principale d'inspiration du politologue romain, c'est Hannah Arendt, ce qu'elle a dit du totalitarisme et ses observations critiques consignées dans Les origines du totalitarisme. Bien sûr, dans son introduction et dans le corps de son texte, Fisichella corrige ou atténue quelques-uns des aspects les plus tranchés de l'ouvrage-clef de la politologue et philosophe germano-américaine. Le raisonnement de Fisichella, sur ces points, se fait complexe ; et pour pouvoir accéder au moins aux traits les plus saillants de ce raisonnement, il me paraît opportun de donner un ordre analytique à la matière, avant de signaler les caractéristiques du totalitarisme selon Fisichella et, enfin, de lui adresser quelques objections. 

    Le totalitarisme a connu le succès, écrit Fisichella, dans les pays où il s'est imposé (les 2 cas qui guident la démonstration de Fisichella sont l'Allemagne nationale-socialiste et la Russie soviétique), parce qu'il a proposé une réponse à la crise de l'État, tant de l'État démocratique parlementaire que de l'État encore lié à la formule autocratique. Cette crise, amorcée par la multiplication des acteurs politiques et sociaux de masse, déséquilibre en conséquence les systèmes de représentation, et ne peut être perçue comme un résultat du totalitarisme mais comme une donnée continue. À la perte des capacités identificatrices des institutions étatiques, Lénine et Hitler ne répondent pas, en fait, par une action coercitive restauratrice — comme dans la tradition des golpe autoritaires — mais par la consécration d'un nouveau sujet, le parti, qui monopolise le pouvoir. Le mouvement de crise se projette du coup au-delà de l'État et le parti reproduit celui-ci, opère une duplication, et en amplifie les fonctions, créant simultanément une situation inédite, dans laquelle les compétences et les attributions d'autorité sont réparties selon des normes non écrites et variables, selon les convenances du moment. 

    Le totalitarisme : un régime de révolution permanente 

    Le totalitarisme est de ce fait, d'après Fisichella, le régime des révolutions permanentes, du nihilisme au pouvoir, de l'incertitude et du mouvement. Dans le totalitarisme, on ne parvient jamais trop à savoir où se situe le véritable centre de la légitimité ou de l'autorité : chez le Chef ? Au parti ? Au gouvernement ? Dans la bureaucratie ? À l'armée ? La réponse varie selon les époques et aussi selon la position de l'observateur. 

    Parce qu'il naît en réponse à un processus de massification — c'est-à-dire de « dissolution des libres associations et des groupes naturels, d’aplatissement des pyramides sociales, de liquéfaction des différences individuelles et des innombrables agrégations de la communauté vivante en une masse grise » — le totalitarisme émerge seulement de « situations de catastrophe, ou précipite celles-ci » ; il révèle « comme symptôme initial de la “réaction de désastre”, un “désorientement total” ». Dans un tel désarroi généralisé, face au « caractère plastique et dépourvu de forme de la personnalité des masses », face à “l'homme-masse” qui est « semblable à un récipient, toujours prêt à être rempli », le pouvoir totalitaire, qui considère que la révolution est un “office constant”, met en acte un projet original de construction de l'homme nouveau, destructeur du vieil ordre démocratico-libéral et fondateur d'une ère nouvelle. 

    Le totalitarisme : expression politique du “mouvement” du monde 

    Les intuitions de Hannah Arendt sur le caractère de “mouvement” que détiennent toutes les expériences totalitaires, Fisichella les développe et les remodèle systématiquement. Le cadre qui ressort de ce travail de remodelage permet de définir le totalitarisme comme un régime politique situé au-delà de la loi, qui est dans la perpétuelle impossibilité de se stabiliser, qui, pour éviter toute mise en sourdine, laisse toujours planer une certaine incertitude quant à ses mouvements prochains et qui demeure imprévisible quant à ses choix stratégico-politiques et aux sanctions qu'il serait amener à prendre. 

    Si l'on garde à l'esprit qu'au fond de toute solution totalitaire, il y a une espérance de type millénariste, un espoir de voir surgir définitivement un “ordre nouveau” qui ferait table rase de la mentalité bourgeoise et de tout ce que celle-ci a produit antérieurement, on comprend pourquoi les régimes soviétique et nazi ont tenu à maintenir un haut degré de mobilisation populaire, afin d'étouffer le domaine du “privé”, par le biais d'une expansion paroxystique de la vie et des devoirs publics. Tel est le premier stratagème destiné à bloquer la formation de cette multiplicité de goûts, de styles, d'aspirations et de tendances qui agissent en substrat dans les sociétés pluralistes. Et parce que cette mobilisation “sans participation” (car, dans le langage de l'auteur, elle est “hétérodirecte”, stimulée d'en haut) est constante, le régime impose une guerre civile institutionalisée, qui désigne toujours de nouveaux ennemis contre lesquels il s'agit de lutter, et installe “l'univers concentrationnaire” et la terreur en guise de structures politiques afin de détacher les individus hostiles du tissu social. 

    Le totalitarisme a besoin d'ennemis 

    La propagande et la mobilisation nationales-socialistes et bolchéviques, souligne Fisichella, sont de type “guerrières et révolutionnaires” et insistent forcément sur les embûches que dressent sournoisement “l'ennemi”. Le totalitarisme a donc nécessairement besoin d'une pluralité d'ennemis pour faire miroiter aux masses qu'il reste un objectif à atteindre. L'invention technique du totalitarisme, son coup de génie stratégique, c'est d'indiquer un ennemi objectif qui est tel par configuration métaphysique (c'est le juif ou le “contre-révolutionnaire” potentiel) et, étant de nature métaphysique, il est inépuisable. Avec un éventail de stéréotypes martelé dans les crânes à qui mieux-mieux, doublé d'une théorie conspirative de l'histoire, rendue élémentaire et suggestive, Lénine et Hitler — mais aussi leurs émules, fidèles, collaborateurs et successeurs — finiront en effet par convaincre les masses que la révolution et l'ordre nouveau sont constamment menacés et que dès lors, il n'est pas licite de “baisser la garde”. 

    Schématiquement, on peut dire que Fisichella met bien en évidence l'essence authentique du totalitarisme en signalant sa vocation anti-pluraliste et massifiante et en décrit toutes les conséquences pratiques ultérieures (subordination radicale de l'économie à la politique, fin de l'homo œconomicus, a-classisme, prédisposition des masses au sacrifice par défaut d'un cadre stable et reconnaissable d'intérêts, etc.). Fisichella en arrive ensuite à sa conclusion provocatrice et, partant, intéressante ; il dit qu'étant radicalement révolutionnaires, tous les phénomènes totalitaires sont de gauche (le national-socialisme compris, dont le caractère anti-bourgeois est répété et attesté). Le livre de Fisichella affronte, chapitre après chapitre, les nœuds principaux de cette question, dont le problème de la “nouveauté” du totalitarisme, le système de terreur, la révolution permanente, la transformation de la société, le consensus. De plus, ce livre passe en revue deux autres régimes que l'on pourrait encore qualifier de “totalitaires” et introduire dans la catégorie des totalitarismes : 1) le fascisme italien que Fisichella, documents à l'appui, exclut du domaine totalitaire, le considérant au contraire comme un exemple d'“État total” ou “totaliste” et 2) la Chine maoïste qu'il inclut dans sa catégorie du totalitarisme. 

    Une nouvelle typologie qui distingue “totalitarisme” et “autoritarisme” 

    Dès que l'on referme cet ouvrage, les stimuli de réflexion et de discussion apparaissent trop nombreux, trop importants, pour pouvoir être tous consignés dans une simple recension. Certes, plusieurs affirmations de fond posées par Fisichella ne peuvent qu'être retenues et, tout d'abord, la rigoureuse distinction qu'il opère entre les régimes totalitaires et les régimes autoritaires. Cette distinction permet d'affirmer l'utilité du concept de “totalitarisme” (ce que nous avions déjà exprimé dans notre livre Partito unico e dinamica autoritaria (4), qui aborde le problème de la place structurelle et fonctionnelle du parti dans les systèmes non compétitifs). 

    Il reste à voir a) si cette typologie n'a pas besoin de spécifications ultérieures ; b) quand et à quelle réalité elle peut s'appliquer ; c) si sont fondés les arguments des théoriciens de la “société de masse”, sur laquelle repose la lecture du totalitarisme comme régime de mobilisation permanente. 

    Sur le premier point, il me semble que sont pertinentes les observations de Juan Linz dans son essai si souvent cité : Totalitarian and Authoritarian Regimes. La catégorie linzienne du « régime autoritaire de mobilisation » permet en effet de mieux rendre compte des analogies indéniables, d'ordre idéologique et pratique, que néglige la dichotomie habituelle entre autoritarisme et totalitarisme. Dans cette perspective, la lecture que donne Linz des fascismes (national-socialisme inclus) s'avère particulièrement efficace : l'identification des sous-types au sein du genus commun autoritaire permet une modulation plus efficiente, finalement, du spectre des différentiations. 

    Y a-t-il encore du “totalitarisme” dans le monde ? 

    Un autre problème sérieux, mais ultérieur, est celui qui peut être réduit à 2 questions : quels sont les régimes qui peuvent se dire “totalitaires” ? Et s'ils ne le sont pas entièrement, à quel moment le sont-ils ? Dans les pages du livre de Fisichella, émergent quelques doutes : l'auteur se dit sceptique quant à la possibilité de considérer comme achevée la transition du totalitarisme à l'autoritarisme dans les régimes communistes d'Europe de l'Est. Comment est-il possible de repérer les caractères centraux de la définition fisichellienne du totalitarisme dans des pays comme la Pologne actuelle, la Hongrie ou la RDA ? Et “l'univers concentrationnaire” est-il bel et bien existant en Tchécoslovaquie ou en URSS ? Et la tendance dominante de ces systèmes, tend-elle vers la massification, vers l'anti-pluralisme, vers le contrôle rigide du secteur public sur l'économie ? Il nous semble que l'on ne puisse pas du tout l'affirmer péremptoirement. Et c'est là précisément que surgit le problème que suscite toute lecture arendtienne du totalitarisme : si on l'adopte de façon a-critique, et si l'on partage avec Fisichella l'idée d'une actualité persistante du modèle totalitaire, on finira par ne plus réussir à trouver une réalité qui l'incarne. Certes, il y a l'Albanie. Ou la Roumanie. Sans doute l'Iran (mais que dire du rôle du parti ?). Et que penser de Cuba, ou du Vietnam ? Et ensuite ? 

    Corriger le jugement de Hannah Arendt et de ses disciples sur le nazisme 

    Le punctum dolens de ce discours, en général, c'est le problème de la “société de masse” et de ses conséquences. La thèse des Arendt, Kornhauser, Sigmund Neumann, Lederer, etc. a connu pendant quelques décennies une vaste popularité et a contribué a forger le concept de totalitarisme tel que l'ont accepté les sciences sociales. Aujourd'hui, ce concept vacille sous les coups de la critique empirique qui en dévoile le substrat philosophique et les préjugés de valeur. Bernt Hagtvet a très bien démontré, dans son brillant essai intitulé The Theory of Mass Society and the Collapse of the Weimar Republic : A Re-Examination (5), que la société de Weimar, dont est issu le national-socialisme, était tout autre chose qu'un agrégat social informel et atomisé, dépourvu de toute agrégation d'intérêts reconnaissables et légitimés : cette République de Weimar était au contraire un réseau dense de réalités associatives des genres les plus divers, réseau que la NSDAP a pu conquérir de l'intérieur dans la plupart des cas, grâce à une capacité d'identification multiforme et élastique. Richard Hamilton (in : Who voted for Hitler ?)  et Thomas Childers (in : The Nazi Voter)  ont pu démontrer, dans leurs études remarquables quant aux élections, que le degré maximal de consensus en faveur du nazisme en marche ne provenait pas des périphéries des métropoles, habitées par des déracinés, mais des petits centres agricoles et commerciaux. D'autre part, il est vrai que les strates sociales à l'identité la plus solide, comme les catholiques et les ouvriers socialistes, sont celles qui résistèrent le mieux à l'avance hitlérienne. Il n'empêche que ce qui a attiré les individus les moins imbriqués, les moins dotés d'identité sociale, ce fut la promesse de « démobiliser de manière coercitive les conflits », promesse qu'incarnaient les nationaux-socialistes, et non le projet de “révolution permanente”.

    L'effet de “rassurance” 

    Fisichella a néanmoins raison quand il affirme que le totalitarisme « inclut dans son utopie, en tant que dépassement des frustrations et des insécurités dérivées d'un état historique dense de tensions, la fin radicale et définitive du conflit, lequel est dissous finalement dans la “communauté du peuple” et dans la société sans classes ». Mais Fisichella nous convainc moins quand il ajoute que, par un contraste paradoxal, le totalitarisme « s'auto-attribue (et se destine à) une vocation radicale et permanente au conflit et à la guerre ». Il nous apparaît toutefois que le citoyen qui obéit à un gouvernement totalitaire n'obéit pas à une angoisse d'insécurité (chose qui est réservée au dissident, à l'opposant) mais à un effet de “rassurance”, qui non seulement demeure mais se renforce au cours du passage du mouvement totalitaire à la “pillarisation” du régime. De nombreux historiens l'ont démontré : le citoyen de l'Allemagne nazie ou de la Russie stalinienne a largement ignoré les erreurs et les horreurs : les déportations, les purges, les camps d'extermination. Ce citoyen s'est rassuré sans cesse, s'est senti apaisé en constatant la disparition des conflits sociaux que les régimes pré-totalitaires n'avaient su ni prévenir ni endiguer. 

    Adepte du totalitarisme est donc celui qui ne supporte pas le fardeau que constitue la complexité des sociétés modernes, celui qui esquive les conflits tumultueux qui accompagnent la fragmentation sociale, celui qui spécule sur les bénéfices qu'il espère tirer d'un horizon nouveau de pacification mais imposé de force. En ce sens, la leçon des totalitarismes est toujours d'actualité et la menace persiste d'un écroulement des situations actuelles où règne un pluralisme querelleur et désagrégateur. Les politologues et les opérateurs de la politique en prendront-ils conscience rapidement et arracheront-ils le totalitarisme à ses formes trop idéalisées pour le restituer à son authentique banalité, la banalité des solutions qui demeurent toujours à portée de main, la banalité des raccourcis accidentés qu'empruntent ceux qui ne peuvent supporter l'excès d'inquiétude auquel notre temps semble les avoir condamnés. 

    ♦ Domenico Fisichella, Totalitarismo : Un regime del nostro tempo, La Nuova Italia Scientifica, Roma, 1987, p. 195 p. 

    ► Marco Tarchi, Vouloir n°47, 1988. http://www.archiveseroe.eu

    (recension tirée de Diorama Letterario n°110, déc. 1987 ; tr. fr. : R. Steuckers)

    [nota bene : sur l'auteur, voir l'entrée Nuova Destra]

    • notes :

    • 1) Georges L. Mosse, Intervista sul nazismo, Laterza, Bari, 1977. Tr. de : Nazism : a historical and comparative analysis of national socialism, Transaction Publishers, 1978. Du même auteur en français, voir not. : De la Grande Guerre au totalitarisme : La brutalisation des sociétés européennes, Hachette littératures, 1999 ; cf. recension & discussion.
    • 2) JL Talmon, Les origines de la démocratie totalitaire, Calmann-Lévy, 1966.
    • 3) Barrington Moore Jr., Les origines sociales de la dictature et de la démocratie, La Découverte / Maspero, 1983. Le livre cherche à dégager les conditions historiques qui ont permis aux divers groupes sociaux de faire éclore des démocraties parlementaires de type occidental, ou des dictatures de droite et de gauche. Il est souvent cité comme modèle d'analyse comparative par recherche de variations.
    • 4) Marco Tarchi, Partito unico e dinamica autoritaria, Akropolis, Napoli, 1981.
    • 5) Bernt Hagtvet, « The Theory of Mass Society and the Collapse of the Weimar Republic : A Re-Examination », in : Stein Ugelvik Larsen, B. Hagtvet & Jan Petter Myklebust (ed.), Who were the Fascists : Social Roots of European Fascism, Universitetsforlaget, Bergen - Oslo - Tromsø, 1980. Cf. recension dans Vouloir n°27, p. 15.
  • L'union de la droite dans l'opinion des Français

    Il y a deux droites en France : la droite classique et la droite populiste. Ces deux droites ne sont pas sociologiquement homogènes. Il y a davantage de hauts et moyens revenus, de diplômés et de retraités dans la droite classique (UMP et centristes) que dans la droite populiste (Rassemblement bleu marine) qui mobilise même davantage les classes populaires que la gauche. En revanche, il y a une assez grande proximité idéologique : sur l’immigration, sur la sécurité, sur les questions de société, sur le protectionnisme, les électorats des deux droites partagent les mêmes orientations. En revanche, des divergences apparaissent sur l’Europe et le modèle économique. Tel est le diagnostic solidement argumenté qui a été présenté par Philippe Baccou lors de l'université du Club de l'Horloge le 20 octobre 2012.
    Polémia.

    Etienne Lahyre vient de nous donner un premier état de l'union de la droite au vu des récents résultats électoraux. Ses analyses sont très précises et stimulantes pour l'esprit. Elles montrent bien qu'il existe déjà dans les urnes, et de plus en plus, un potentiel d'union de la droite : un potentiel qui justifie que les composantes politiques de la droite se rapprochent, qu'elles coopèrent et qu'elles luttent ensemble contre leurs adversaires.

    Voyons maintenant ce qu'il en est sur un autre plan, celui de l'opinion publique. Je vous parlerai donc ici non plus de votes, mais de sondages. Et j'essaierai de répondre à une question précise : Que disent ces enquêtes sur la capacité du peuple de droite à s'accorder autour de valeurs communes, de convictions communes, de propositions communes et de stratégies politiques communes ?

    Droite populiste / Droite classique

    Commençons par quelques questions de vocabulaire. De quelle droite, de quel peuple de droite parle-t-on ? Je limiterai la droite à deux familles politiques. La première famille est constituée autour de l'UMP et de ses alliés ou associés tels que le Parti radical de Jean-Louis Borloo, le Nouveau Centre d'Hervé Morin, le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, le mouvement Chasse, Pêche, Nature et Traditions de Frédéric Nihous ; j'y ajouterai, bien qu'il ne puisse être considéré à proprement parler comme un allié de l'UMP, le mouvement Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan. La seconde famille est constituée par le Front national de Marine Le Pen et par des mouvements politiques qui lui sont proches, notamment le mouvement Souveraineté, Indépendance et Libertés de Paul-Marie Coûteaux ou celui des Identitaires.

    Comment qualifier ces deux familles de la droite ? Toute appellation comporte évidemment un certain degré de subjectivité. Si l'on est proche du FN, on opposera volontiers la vraie droite, droite nationale ou de conviction, à la fausse droite de l'UMP et de ses alliés. Si l'on est de gauche, comme le journal Le Monde, on opposera la droite républicaine de l'UMP à l'extrême droite (sous-entendu alors non républicaine) de Marine Le Pen. Si l'on est proche de l'UMP, on se dira appartenir à une droite parlementaire, ou modérée, ou encore – du moins avant les dernières élections – à une droite de gouvernement, par opposition à une droite protestataire, droite qui, elle, ne cherche pas à gouverner et se discrédite par ses excès. Pour ma part, j'insisterai plutôt sur le caractère plus traditionnel de la première famille de la droite, celle de l'UMP, que j'appellerai donc la droite classique, par contraste avec une droite plus nouvelle, celle du Front national. Cette droite nouvelle se veut le porte-parole du peuple contre des élites qui ne le défendent pas ou qui le trahissent, et c'est pourquoi je la qualifierai de droite populiste.

    Vous constaterez que dans ce tableau des familles de la droite, j'inclus des mouvements qui se définissent comme centristes mais que je n'inclus pas le Modem de François Bayrou. On peut, certes, se demander s'il n'y a pas une proximité entre les sympathisants de François Bayrou et les Français du peuple de droite. Reconnaissons que, sur certains points au moins, cette proximité existe. Mais il serait tout de même paradoxal de classer parmi les familles de la droite les sympathisants d'un homme politique qui, au cours de ces dernières années, a constamment manifesté sa volonté de ne pas se référer au clivage gauche/droite et qui, surtout, a donné l'exemple à ses troupes du soutien au candidat de la gauche au second tour de la dernière élection présidentielle !

    Droite classique, d'une part, droite populiste, d'autre part : ces deux droites regroupent une moitié des Français – parfois plus, parfois moins – qui constituent, tous ensemble, un peuple de droite sur lequel les enquêtes d'opinion ont beaucoup à nous apprendre. Chacune de ces enquêtes doit naturellement être considérée avec prudence, mais, lorsqu'elles sont suffisamment nombreuses et répétées, elles finissent par donner une idée assez précise de l'état de l'union de la droite.

    Trois questions sont à considérer :

    – Le peuple de droite est-il sociologiquement homogène ? Je répondrai ici : non.
    – Le peuple de droite a-t-il des opinions homogènes ? Oui, largement.
    – Le peuple de droite, enfin, est-il prêt à l'union de la droite ? Pas encore complètement, mais de plus en plus.

    La suite de ce texte en son entier est à lire dans sa version PDF en cliquant ici.

    Philippe Baccou  CDH  20/11/2012 http://www.polemia.com/

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