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  • Un nouveau bobard du Figaro : pas de plan russo-américain sur la Syrie

     

    . « Il n’y a pas eu et il n’y a pas de tel plan, et il ne fait pas l’objet de discussions » a déclaréLa Russie a donc démenti tout accord secret avec les États-Unis sur un plan de transition politique en Syrie, prévoyant le départ de Bachar al-Assad en 2014 jeudi 27 décembre le porte parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.

    S’il le dit, c’est sans doute vrai, le « plan » en question représentant plutôt un rapprochement des Américains de la position russe sur la Syrie. Et d’ailleurs l’émissaire de l’ONU Lakhdar Brahimi, censé avoir présenté le dit plan à Bachar al-Assad, a à son tour nié son existence. Alors, le Figaro, et singulièrement son « expert » Georges Malbrunot, nous aurait menti ? Il est vrai que ce ne serait pas la première fois, M. Malbrunot étant autant un relai du Quai d’Orsay qu’un reporter et un journaliste.

    Le Figaro jappe, la caravane russe avance à son rythme

    Mais pourquoi alors ce – gros – mensonge ? On ne peut l’expliquer que par le souci – toujours vif en milieu atlantiste – de faire accroire que la position de l’administration Poutine vis-à-vis de la Syrie et de son gouvernement peut toujours « évoluer », trouver un accord « raisonnable » avec le camp américain, avec toujours le même but ultime, le départ de Bachar al-Assad.

    Car ce départ, on va se répéter mais tant pis, serait évidemment la fin de la Syrie souveraine, et l’effondrement de son État. Et pour atteindre cet objectif fondamental, et faire « évoluer » Moscou, le camp atlantiste aurait mis un peu d’eau dans son vin, consentant donc à laisser le président – sans pouvoir – à la direction symbolique du pays jusqu’en 2014.

    Mais le Figaro et d’autres croyaient-ils infléchir ou amadouer Poutine avec cet effet d’annonce ? Évidemment, Russes et Américains restent en contact sur la Syrie, et ce sont ces discussion discrètes qui permettent à tous les Malbrunot toutes les extrapolations, diversions, manipulations. Mais pour quel résultat final ? Peut-être juste entretenir quelques jours de plus le doute, la « rumeur » de l’isolement syrien et de l’incertitude russe : ces messieurs de l’Occident atlantiste en sont là…

    Certes Moscou continue de faire pression sur Damas pour que la situation politique se débloque. Sergueï Lavrov a, ce vendredi, incité le gouvernement syrien à faire son « maximum » pour « concrétiser ses intentions de dialoguer avec l’opposition ». Et un peu avant, Lavrov avait exprimé ses doutes quant aux chances de l’ouverture d’un pareil dialogue, et sa crainte d’une spirale chaotique en Syrie.

    Mais dialoguer avec quelle opposition ? Des possibilités réelles existent avec le CCCND de Haytham Manaa, en contact permanent avec les Russes. Mais quid de l’opposition radicale à sponsor qatari, la « Coalition nationale » ? Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, vient de lancer une invitation à son président, le cheikh islamiste Moaz al-Khatib, à participer enfin à des négociations visant à « faire cesser le bain de sang« , précisant que ces négociations pourraient se tenir soit à Moscou, soit à Genève, soit au Caire.

    Et il a aussi indiqué qu’une réunion entre Russes et Américains, avec la participation de Lakhdar Brahimi, se tiendrait le mois prochain. Jeudi, Lavrov recevait le n°2 de la diplomatie syrien Fayçal Moqdad. Aujourd’hui il rencontre son homologue égyptien Mohammed Amr. Et samedi Lavrov accueillera Lakhdar Brahimi, de retour d’une nouvelle mission infructueuse en Syrie, et qui ne peut qu’appeler, une nouvelle fois, à un règlement politique urgent.

    Brahimi admet la légitimité de Bachar et de la ligne diplomatique russe

    Que retenir ou comprendre de cet intense ballet diplomatique russo-centré ? D’abord que décidément, le centre de gravité diplomatique s’est déplacé de Washington à Moscou. Ce qui veut dire qu’après 22 mois de conflit, ce sont les thèses russes sur la Syrie qui s’imposent, et non celles du Golfe et d’Hillary Clinton, et que donc la pression diplomatique ne doit pas s’exercer que sur le seul gouvernement syrien, mais aussi sur son opposition politique et militaire.

    En témoigne encore la déclaration de Brahimi niant l’existence de tout plan américain : « Placer le départ d’un président élu en pierre angulaire de tout dialogue est une violation de tous les accords obtenus à Genève » a bien pris soin de dire l’émissaire international. Brahimi donc s’aligne totalement sur la position de Moscou, qui a obtenu à Genève, le 30 juin dernier, que le départ de Bachar ne soit plus la condition sine qua non à l’ouverture d’un dialogue politique en Syrie. « Accessoirement », l’envoyé des Nations-Unies en Syie reconnait la légitimité politique de Bachar al-Assad, On peut dire qu’à travers lui, l’ONU a fait du chemin !

    Il est non moins évident que l’administration russe aimerait arriver à un apaisement aussi rapide et significatif que possible en Syrie. S’il y a malgré tout rapprochement entre Moscou et Washington – où John Kerry a remplacé la détestable Hillary C. – c’est sur la nécessité de marginaliser au maximum les bandes djihadistes. Et sur ce point, la pression diplomatique doit, à l’évidence d’abord, s’exercer sur Cheikh al-Khatib et sa coalition d’exilés Frères musulmans et pro-occidentaux, qui jusqu’à présent refusent de désavouer le Front al-Nosra et autres héritiers de Ben Laden en Syrie.

    La contradiction – majeure – est donc dans le camp d’en face, et l’on peut penser que Moscou cherche à obtenir des Américains un geste fort anti-terroriste, ou au moins une déclaration ferme. Nous ne sommes pas dans le secret des demi-dieux diplomatiques, mais si jamais une solution politique, un dialogue ont la moindre chance de voir le jour en Syrie, cela passe par la mise au ban, en attendant leur destruction, des factions combattantes salafistes. Et on a de bonnes raisons de penser que tout le monde, « de l’Atlantique à l’Oural », est d’accord sur ce point là.

    Pour le reste, les Russes peuvent bien faire pression médiatiquement sur le gouvernement syrien pour qu’il lâche on ne sait quel lest, ils ne peuvent obtenir de lui qu’il baisse la garde face à ceux qui répètent tous les jours qu’ils veulent le détruire. Et les Russes ne peuvent se permettre que ce gouvernement soit renversé. Alors beaucoup de bruits et de mouvements pour rien à Moscou ? Pas tout à fait, dans la mesure où les Russes veulent conserver la direction des opérations diplomatiques sur ce dossier – c’est déjà une victoire pour Poutine/Lavrov d’en avoir dépossédé les Occidentaux – et où leur but est certainement la marginalisation des opposants extrémistes, militaires ou politiques.

    Moscou joue serré, mais joue plutôt bien depuis des mois. Pendant ce temps, la Syrie combat, et réduit chaque jour les capacités de nuisance des anarcho-islamistes. Sa résistance a décrédibilisé dans une large mesure l’opposition radicale, dans le même temps où elle démontrait que l’insurrection était incapable de gagner sur le terrain. Et nous pensons que Poutine et Lavrov ont bien intégré ces données fondamentales.

    E&R

  • La « Femen », gueuse du 21ème siècle

     

    La rue appartient (toujours) à ceux qui y descendent

    Alors que les mauvaises nouvelles pleuvent sur nos portefeuilles comme les sauterelles sur l’Egypte antique, on pourra tout de même se réjouir de la mobilisation du pays légal contre le projet de déstructuration de la société, perfidement appelé « mariage pour tous ».

    Deux manifestations récentes destinées à protester contre la dénaturation d’un des fondements de notre civilisation, nous donnent quelque raison d’espérer. Tout n’est peut-être pas tout à fait fichu en notre « doulce France » et le pays réel sait encore, parfois, penser droit. Nous verrons bientôt si ce gouvernement d’invertis et de prévaricateurs continuera à promouvoir les idées malsaines qu’une minorité agissante tente d’imposer.

    Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort…

    Le culbuto louvoyant qui fait office de président, a « normalement » cédé au diktat d’associations militantes gays, celles-ci n’ayant pas supporté l’option « clause de conscience » accordée aux maires de France (pauv’ ‘tites choupettes, elles en étaient toutes retournées…). Nous voilà obligé de battre le pavé parisien en janvier prochain (à défaut de battre autre chose…). Cela confirme que nous avons bien un président normal, tout ce qu’il y a de plus normal dans la normalitude la plus aboutie en social-démocratie : normalement couard.

    De bon matin, écoutant la revue de presse d’une radio périphérique, je retenais cette remarque liée à la forte mobilisation des familles les 17 & 18 novembre derniers : le journaliste pressentait à demi-mot, des lendemains compliqués pour le pouvoir en place. Il mettait en parallèle les manifestations de novembre et celles qui eurent lieu lors du projet de Pacs en 1999. Il relativisait ainsi certains commentaires sur la prétendue faible mobilisation contre ce projet de mariage pour tous. Certains comparaient en effet les 100 000 manifestants de samedi aux 100 000 manifestants de la grande manif de 1999. Sauf que, les 100 000 courageux de 1999 arpentaient en fait pour la seconde fois le pavé parisien ! Nuance. Le premier défilé du 07 novembre 1998 n’avait rassemblé lui, que 10 000 courageux piétons. Il faut donc comparer ce qui est comparable…

    Politique fiction : si nous appliquons le même coefficient multiplicateur à la prochaine manifestation, nous serons près d’un million dans la rue le 13 janvier prochain ! Chiche ? Cela pourrait raviver les souvenirs d’un certain 24 juin 1984, quand le pays réel a mis en échec le projet Savary et fait tomber le gouvernement du gros rougeaud de Lille (Note pour mon biographe attitré : la manifestation de Versailles fut mon premier acte de militantisme à l’AF !). Vivement le 13 janvier !

    Comment dit-on « gueuse » en ukrainien ?

    femen, gueuseQuant aux « incidents » et autres « incivilités » dont auraient été victime les pseudos femelles, mais vraies activistes ukrainiennes stipendiées de Femen, les images diffusées par les médias parlent d’elles-mêmes : un groupuscule de harpies provocatrices suintant la haine, la haine du mâle, la haine de la famille, la haine des chrétiens, le tout avec la triste exhibition de ces corps de pauvres goules frustrées.

    Ces « choses » suaient la haine. La haine des autres certes, mais aussi dans un certain sens, la haine d’elles-mêmes, hystériquement jalouses des visages radieux de ces familles portant leurs enfants sur les épaules ou poussant leurs bébés dans les landaus. Soyons charitables et plaignons ces pauvres hères qui ne seront jamais tout à fait heureuses de leur condition. Donnez-leur tout ce qu’elles réclament : Pacs, mariage, enfants adoptés ou PMA, que sais-je encore, elles trouveront toujours de quoi revendiquer pour compenser leur état de larve hédoniste et égoïste.

    Peut-on raisonnablement considérer ces harpies comme des symboles de la féminité et de la défense du sexe faible ? Cela serait faire offense à nos chères jouvencelles et petits trottins. N’avions-nous pas là plutôt, la représentation en chair et en os de notre bonne vieille gueuse, celle qu’à l’AF nous souhaitons pendre au premier lampadaire venu ? D’ailleurs, au lieu de s’affubler d’un voile de religieuse, elles auraient pu porter le bonnet phrygien pour être plus conforme à leur genre. Le portrait eut alors été complet : la république enfin matérialisée ! La gueuse en chair et en os, personnalisée par des grognasses ivres de fureur et de fanatisme.

    Les tricoteuses jacobines de 1793 qui accompagnaient vers l’échafaud, insultaient et crachaient sur les innocentes victimes de la Terreur, devaient bien ressembler à ces gorgones frustrées.

    Leur courage n’étant pas celui des Amazones de la mythologie grecque, les vipères de la bande à Fourest ne sont que des minables rebelles en peau de gougnotte.

    Leurs seins à l’air ? Whaou, quelle audace !

    Franchement, des poitrines nues, même les enfants de chœur de Saint Nicolas du Chardonnet et l’ensemble de nos chers bambins en reluquent à foison : que ce soit près du club Mickey sur les plages de la Baule, dans les publicités pour des bains douches, les parfums ou les gels intimes ! Pourquoi ne pas plutôt sortir dans le plus simple appareil, hein, histoire de faire dans la vraie provoc’ bien graveleuse ? En s’affichant nues comme l’Eve du premier jour, elles auraient offert à nos chérubins un cours de SVT plus instructif que la dissection d’une innocente grenouille par un prof acariâtre (SVT, pour Science et Vie de la Terre ; le cours de science nat’ pour les anciens ! Mais ne nous méprenons pas quand même, je n’ai pas dit qu’il fallait disséquer les « Femen », non plus. Pas d’amalgame, ni de raccourcis trop rapides). Raté donc pour cette fois, elles ont de ces pudeurs les cocottes, finalement…

    Allez les moukères, on s’revoit le 13 janvier ?

    Mobilisez-vous !

    Cet épiphénomène poitrinaire étant évacué, il reste que la rue ne s’est visiblement pas assez mobilisée, car le pouvoir semble rester sourd face à la montée de la protestation. Protestation qui s’étend bien au-delà de la sphère catho-loden-mantille en dentelle, soit dit en passant : outre les représentants de l’Eglise de France, des Rabbins, des recteurs musulmans, des pédiatres, une bonne partie du milieu associatif de l’enfance et de l’adoption, des psychologues et même des intellos de gôche comme Sylviane Agacinski, évoquent de très probables perturbations pour des enfants privés de parents de sexe différent. Ça commence à chiffrer.

    Alors devant les menées de ces organophosphorés* qui attaquent notre civilisation, une seule option : tous à la manif le 13 janvier prochain !

    Addendum : Le « tous » en question dans « mariage pour tous » n’ayant pas été vraiment explicité, cela laisse de la marge dans l’interprétation : mariage à 3 (le Brésil et les Pays-Bas ont déjà légalisé une union de ce type) ? À 4 ? Plus si entente ? Avec ses propres enfants, son frère et/ou sa sœur, son père, sa mère (« …ho ho, ce serait le bonheur… ») ? Avec une personne déjà mariée ? Entre votre voisine Alyson et son bichon maltais, Karim et son Pit Bull ? Entre humains et vénusiens (Raël, si tu me lis…)?

    Tout cela donne le tournis et laisse augurer de croustillantes épousailles dans les années à venir. On ne remerciera jamais assez les socialistes, écolos et autres progressistes de tout poil, pour promouvoir de telles avancées sociologiques.

    Le seul truc qui me chiffonne un tantinet, c’est que je ne vois pas bien quelles nouvelles bonnes idées nos esprits éclairés vont pouvoir sortir de leur chapeau recyclé et écolo-responsable. Le cannibalisme pour tous (ben quoi, c’est bio, non ?) ? La coprophilie expliquée aux enfants ? Les sacrifices humains pour calmer les esprits de la Terre ?

    (*) Organophosphorés : substances hautement toxiques qui attaquent le système neurologique

    http://soudarded.hautetfort.com/

  • L'Amérique éclatée

    L’Amérique éclatée : l’indépendance des cinquante Etats est-elle possible ? 

    Trop monstrueuse, tentaculaire, apoplectique: l’Amérique, boulimie permanente, orgueil pathologique des chiffres, fuite en avant du gigantisme. Plus de 330millions d’habitants, une dette de 13trillions de dollars, des aides médico-sociales évaluées à 100trillions et des élus au Congrès dont chacun représente 750000 citoyens. Le corps aux dimensions d’un continent reste le même — un damier irrégulier, cohérent, naturel de cinquante Etats — mais c’est la tête qui a gonflé. Démesurément. Washington joue à la capitale en ignorant qu’elle passe de plus en plus pour une hydrocéphale chronique. Elle pompe au pays énergie et créativité pour ne lui restituer que lois, décrets et règlements. Le fédéralisme, instrument subtil et fragile, tient encore par la peinture d’une Constitution, mais dans les coulisses, les tireurs de ficelle ont du mal à sortir d’une caricature de démocratie. L’Etat est devenu trop envahissant, ses rouages trop complexes, ses agents trop nombreux. Trois personnes travaillent pour lui sur cinq que l’on croise dans les rues de Washington. La ville ne s’assimile plus à un symbole planté sur un périmètre neutre : c’est un abcès. Aristote, quatre siècles avant Jésus-Christ, avait recommandé l’échelle humaine pour toutes les communautés au nom du bon sens, de la logique, de l’autonomie économique et de l’efficacité politique. Thomas Jefferson, le plus visionnaire des Pères fondateurs, auteur de la Déclaration d’indépendance et président à deux mandats (1801-1809), batailla toute sa vie contre les dangers du jacobinisme centralisateur et pour l’affermissement des droits des Etats. George Kennan, diplomate, politologue, historien, mort en 2005, avait prédit en pleine guerre froide l’éclatement de l’URSS et annonça en pleine croissance l’implosion des Etats-Unis. Pour deux raisons : taille ingérable, et donc, asphyxie bureaucratique. 

    VELLEITES SECESSIONNISTES 

    Forts du patronage intellectuel et de la complicité idéologique d’Aristote, Jefferson et Kennan, les plus tenaces, les mieux organisés parmi les indépendantistes fidèles au célèbre slogan “Small is beautiful” (ce qui est petit est préférable), lancèrent des pétitions dans les cinquante Etats au lendemain de la réélection de Barack Obama à la présidence. Leur stratégie : entretenir plus que jamais la flamme bicentenaire de l’esprit de sécession, souvent pâlotte, parfois négligée, rarement perdue, toujours renaissante. Leur tactique : profiter de deux brûlantes fractures jaillies des urnes — socialisme contre tradition et minorités contre Blancs — pour porter un fer rouge contre Washington. Face à une capitale grossie de toutes les perversions d’un système obsolète, cinquante Etats se dressent au nom de la liberté et de la diversité. Face à un establishment bruissant de tous les calculs d’un régime douteux, cinquante pays se rebiffent au nom de l’Histoire et de leur avenir. Il s’agit de droits bafoués qui entretiennent une interminable polémique. Il s’agit de sortir d’une ornière qui risque de se transformer bientôt en impasse. Ils sont légion, ceux qui veulent sauter en marche du train fédéral, tailler dans le vif, opérer à froid. Divorce à l’amiable ? Cassure en fanfare ? Dans un cas comme dans l’autre, il est encore trop tôt. Il faut que les choses mûrissent, ou plutôt s’enveniment. Il faut qu’un mécanisme d’un autre âge s’enraye dans l’inadmissible, l’absurde. Déjà, dans une vingtaine d’Etats dont la Floride, le Colorado, New York et la Caroline du Nord, les forceurs d’Histoire — comme il existe des forceurs de barrage — ont recueilli une moyenne de 25 000 signatures. En Louisiane, le chiffre atteint 40 000 et au Texas il approche 120 000. Normal. Parmi les rebelles, les Texans sont les plus décidés : fiers de leur quinzième rang dans le monde économique. Et fiers d’ancêtres ayant conquis une indépendance qui dura neuf ans de 1836 à 1845. 

    LES TEXANS EN POINTE

    Ainsi, dans la mouvance d’une cuisante défaite de l’homme blanc — c’est le sceau le plus éclatant du vote du 6 novembre — plus de 800 000 militants et sympathisants séparatistes se mobilisèrent autour de ressorts aussi variés que nombreux. L’événement : la réélection de Barack Obama à la magistrature suprême sidéra la majorité du peuple blanc, qui l’a considérée comme une machination élaborée par un establishment anti-national dans le but d’affermir une double idée, celle d’une suprématie inévitable des minorités et celle de la marginalisation souhaitable du sang européen. Les textes : l’occasion était trop belle de relancer une fois de plus, à travers une Constitution sur ce point fâcheusement imprécise, l’ancien débat interminable opposant, d’un côté, les fédéralistes partisans acharnés de toutes les forces centripètes et, de l’autre, les indépendantistes défenseurs fidèles de toutes les pressions centrifuges. L’économie : la lente mais inexorable glissade de Washington vers un étatisme à vocation socialisante montre aux cinquante morceaux de l’Union que c’est sur eux d’abord que retombent indirectement les conséquences de toutes les extravagances financières du pouvoir fédéral dont l’odieux sauvetage de banques véreuses restera le plus spectaculaire. La fiscalité : la présence de deux pouvoirs parallèles situés à deux niveaux différents (l’un proche, l’autre lointain) devait forcément générer deux sortes d’impôts sur le revenu fatalement analysés sous des angles opposés par les contribuables : l’argent qui reste sur place leur paraît légitime, celui qui court vers Washington leur semble gaspillé. L’histoire : lorsqu’on évoque le passé dans tout récit sur ce genre d’opération chirurgicale, on bute nécessairement sur la guerre entre les Etats, de 1861 à 1865, qui demeurera jusqu’à la fin des temps, pour les anti-fédéralistes, l’illustre précédent, l’exemple héroïque, la borne incontournable de l’espérance martyre et, pour les fédéralistes, l’inadmissible rébellion de sabreurs égarés. La race : les Blancs savent qu’ils deviendront une minorité comme les autres en 2040 — autrement dit, dans une génération—, et ils ont compris que leur seule planche de salut est l’application d‘une politique d’endiguement — les chariots en cercle des pionniers de l’Ouest contre les Indiens — bâtie dans des Etats racialement homogènes à l’intérieur de frontières sûres.

    A ces six raisons de prendre le large pour des fédérés en colère, s’en ajoutent deux autres : la première relève d’une constatation mondiale, la seconde d’une expérience constitutionnelle. Si l’on mettait en paramètres puis en équation les 223 pays du monde membres de l’ONU en faisant intervenir superficie, population, richesses, production, etc., on s’apercevrait que 79 d’entre eux sont plus petits que la moyenne des Etats américains — moyenne soumise, bien sûr, au même prisme de calcul. Donc, l’argument de la taille avancé souvent par les enragés de l’Union ne tient pas. Non seulement il ne tient pas, mais il est souligné, amplifié par un autre élément encore plus décisif : plus des trois-quarts des pays considérés comme prospères sont petits. Quelques exemples : […]

    Par Paul Sigaud http://rivarol.over-blog.com/

  • Vos impôts servent aussi à payer… les vacances au ski de la racaille

    et voici ce que ça donne :

  • Bilan 2012 : ethnicisation des clivages politiques et post-démocratie

    Même si l’on a échappé à la fin du monde, l’année 2012 s’achève dans l’inquiétude, la morosité, voire le dégoût, pour la majorité de nos concitoyens. Retour sur une année remarquable à plus d’un titre. Le bilan de Michel Geoffroy.
    Polémia

    1/L’ethnicisation des clivages politiques : l’immigration, boulet politique

    2012 a vu la réélection de B. Obama qui n’a recueilli aux Etats-Unis que 39% du vote des électeurs blancs ; par contre, il a mobilisé le vote des Afro-Américains et des Hispaniques. En France, F. Hollande a été élu alors qu’il ne rassemblait ni la majorité des inscrits ni celle des votants ; par contre, il a bénéficié à 86% du vote des électeurs musulmans et, à une majorité écrasante, des voix des électeurs outre-mer.

    La similitude des deux processus signifie que la grande substitution de population européenne initiée par l’oligarchie avec l’immigration de peuplement a commencé en 2012 à exercer des effets politiques nationaux d’envergure et manifestement durables.

    Aux Etats-Unis comme en France, l’élément fondateur de l’identité nationale –que ce soient les descendants des colons « wasp » ou les Français de souche – est en décroissance numérique, à la différence des « minorités » ethniques : cela commence à se traduire politiquement.

    En France, la gauche a misé sur l’immigration pour asseoir son assise électorale et elle entend exploiter au maximum ce filon ; d’où sa volonté de faire aboutir son projet d’ouverture des élections locales aux étrangers et, bien sûr, son attitude systématiquement laxiste sur la question des migrations.

    Les élus locaux « républicains » avaient déjà compris la nécessité de courtiser le vote musulman, ce qui s’est traduit notamment par leur attitude bienveillante vis-à-vis de la construction de mosquées. En retour, la France immigrée vote pour la gauche, c’est-à-dire pour plus d’immigrés.

    L’immigration n’est donc plus seulement un boulet économique et social. 2012 démontre qu’elle devient aussi un boulet politique dont le poids électoral ne se limite plus au niveau local mais pèse désormais sur les scrutins nationaux. Masse de manœuvre économique du patronat, l’immigration devient aussi la masse de manœuvre électorale de l’oligarchie pour contrer la révolte européenne qui vient.

    Bonne année 2012 aux Français de souche !

    2/La progression de la menace islamiste

    Les assassinats commis en mars 2012 par Mohamed Merah à Toulouse ont porté sur la place publique une autre réalité que l’oligarchie s’efforçait de cacher : celle de la gravité de la menace islamiste en Europe.

    Dans le cas Merah, en effet, tout a été fait par le système médiatique pour brouiller la perception des choses.

    On a d’abord tenté d’orienter les esprits vers la piste de l’attentat raciste commis, bien sûr, par la terrible « extrême droite », jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de cacher le nom de l’assassin. Pas de chance ! Les médias nous ont alors dit, comme à l’habitude en pareil cas, qu’il ne fallait pas faire d’amalgame car il s’agissait du geste « incompréhensible » d’un isolé. Puis on nous a dit que Merah avait subi la mauvaise influence de son milieu familial. Puis on a découvert qu’il avait des contacts réguliers avec la mouvance islamique. On sait aujourd’hui que la sûreté française le surveillait, manifestement pas assez, pour cette raison. Bref, que le gentil garçon amateur de voitures rapides, était un terroriste potentiel qui est passé à l’acte.

    Le gouvernement Aznar avait lui aussi essayé de cacher l’identité des auteurs de l’attentat islamiste de Madrid de 2004 et il a perdu sa majorité pour cela. En France comme en Espagne, l’oligarchie qui ne cesse de prétendre que l’immigration est une chance et que la suppression des frontières est un progrès des droits de l’homme, s’efforce en contrepartie de dissimuler la réalité de l’islamisme qui en découle, comme la nuée porte l’orage. Mais les faits, comme Merah, sont têtus.

    Tout comme le sont les Printemps arabes, également salués par l’oligarchie qui y voyait le triomphe de ses « valeurs » et de la démocratie ; mais la fin des méchants « dictateurs », comme en Iran, signifie l’arrivée au pouvoir des islamistes, cette fois plus près de chez nous.

    Bonne année 2012 aux habitants de Toulouse et à tous les riverains de la Méditerranée !

    3/La post-démocratie en marche

    2012 marque aussi une nouvelle progression vers l’instauration de la post-démocratie en France.

    Ce régime repose sur un credo simpliste et destructeur :

    • -les droits de l’homme comme le point de vue des minorités l’emportent en toute chose sur ceux des citoyens car il ne faut pas que la majorité les « discrimine » ;
    • -l’économie, c’est-à-dire le gouvernement des choses, doit succéder à la politique, c'est-à-dire au gouvernement des hommes ;
    • -le juge doit l’emporter sur le législateur.

    Ce qui signifie qu’en post-démocratie le verdict des banques, des médias et des juges importe plus que les préférences majoritaires des électeurs, a fortiori des électeurs autochtones.

    Cela induit un divorce de plus en plus profond entre le pays réel et le pays légal.

    C’est pourquoi les initiatives de la nouvelle « majorité » socialiste heurtent de front l’opinion majoritaire des autochtones : fiscalisme, écologisme, mariage et adoption homosexuels, droit de vote des étrangers aux élections locales, laxisme pénal, mesures en faveur des Roms et des immigrants, etc. Car ces initiatives, qui s’analysent comme une violence faite au corps social, répondent aux souhaits des minorités actives et de l’oligarchie financière, mais pas de la majorité du peuple français. Car en post-démocratie les minorités font la loi.

    Pendant longtemps les Français sont restés passifs face à l’avènement de la post-démocratie, parce que la société de consommation rendait celle-ci aimable. Mais aujourd’hui que la pénurie et la précarité s’installent avec la non-croissance et le chômage structurel, il en va autrement. On ne rit plus et la révolte, lentement, se propage dans le corps social.

    Pas étonnant que l’image de l’exécutif se dégrade encore plus rapidement que sous la présidence Sarkozy !

    Un nombre croissant d’intellectuels qui n’hésitent pas à courir le risque de la diabolisation marquent aussi leurs distances vis-à-vis d’un tel système. Cela veut dire que la glaciation idéologique qui accompagnait la mise en place du système oligarchique a cessé. Comme en URSS autrefois, le système ne fait plus rêver : il ne repose plus que sur la contrainte pour le plus grand nombre et sur l’intérêt pour une petite minorité qui est aux commandes de l’appareil.

    On sait qu’une telle combinaison dure rarement.

    Bonne année 2012 à tous les démocrates !

    4/L’incroyable nullité de la droite française

    La gauche française doit sa victoire cataclysmique de 2012 au rejet de la personne de N. Sarkozy et au fait que la droite se trouve coupée artificiellement en deux : entre une droite qui se prétend « républicaine » et une droite populiste et diabolisée par le système. Alors que la gauche s’unit toujours le temps des élections.

    Comme l’a bien montré le débat sur la reconnaissance du vote blanc, la « majorité » gouvernementale socialiste est en réalité minoritaire en voix dans le pays. Alors que l’opinion des Français autochtones évolue de plus en plus à droite, ce qu’illustre d’ailleurs le succès de la motion de la Droite forte à l’UMP (28% des suffrages), la gauche cumule finalement tous les pouvoirs politiques en France aujourd’hui. Et F. Hollande, personnalité peu charismatique, qui se targuait d’ailleurs significativement lors de la campagne de 2012 de sa « normalité », se trouve donc élu président de la République.

    On aurait pu penser que l’échec de 2012 aurait donné à réfléchir au sein des appareils de la droite « républicaine ». Hélas, non contente de s’en tenir à une tactique digne du sapeur Camember – qui se jetait à l’eau pour éviter la pluie – consistant à diaboliser le Front national tout en prétendant séduire ses électeurs par des promesses verbales, l’UMP vient au surplus de se diviser elle-même. Car à droite la division est une seconde nature.

    L’année 2012 restera marquée par une incroyable guerre des chefs à l’UMP. En quelques jours et en direct, tout un personnel politique qui tenait le haut des médias a laissé apparaître son triste visage : des politiciens attachés à leurs places, incapables de faire passer l’intérêt général avant leurs ambitions, incapables de s’entendre sur une stratégie.

    Mais, au-delà du spectaculaire, cette implosion exprime la volonté obtuse des états-majors de la droite de tout faire pour empêcher la constitution d’une large union incluant la droite populiste, qui serait seule capable de battre la gauche.

    La crise de l’UMP illustre enfin le divorce croissant entre les états-majors des partis du système, les militants et les électeurs de droite. Le divorce tient au fait que les états-majors refusent ce que la base réclame de plus en plus ouvertement. Il provient aussi du fait que les électeurs de droite en ont assez de voter pour des hommes qui se prétendent de droite et qui en réalité pratiquent une politique de gauche.

    Bonne année 2012 aux gentils électeurs de droite qui votent pour ces gens-là !

    5/ Pendant le spectacle, la zone euro s’enfonce dans la crise

    Les psychodrames politico-médiatiques, ou l’agitation autour des réformes « sociétales » du gouvernement Ayrault, peinent de plus en plus à occulter que la crise économique et financière continue de plus belle. A la différence des années Sarkozy, on continue de couler, mais cette fois dans un épais silence « normal ».

    On a une fois de plus consenti de gros efforts pour sauver la zone euro, c’est-à-dire la zone mark, comme si la monnaie unique constituait une fin en soi. Pour l’oligarchie sans doute, mais pas pour les peuples européens !

    Car la zone euro reste un espace économique hétérogène, donc fragile, caractérisé par une faible croissance et un fort taux de chômage en tout cas dans sa partie sud, car tout a été sacrifié à la stabilité des prix et à l’ouverture des frontières économiques. Parce que le système économique occidental s’organise désormais au bénéfice des prêteurs, donc des banques, alors qu’auparavant il bénéficiait aux emprunteurs, ce qui a favorisé la croissance dans la seconde moitié du XXe siècle.

    Or les prêteurs tiennent à ce que les Etats remboursent leurs prêts : voilà ce que recouvre en réalité la question des « dettes souveraines »: les banques veulent faire rendre gorge aux Etats à qui on a interdit, par dogmatisme, de monétiser leur dette, c'est-à-dire de faire évoluer son prix. Ce système fait désormais mentir le vieil adage européen « Qui paye ses dettes s’enrichit ». Nos ancêtres tenaient les prêteurs en suspicion et ils avaient bien raison !

    Le sort tragique de la Grèce ne doit pas faire oublier que le taux de chômage atteint 25% au 3e trimestre en Espagne, que celui de la France ne diminue pas ou qu’un changement de premier ministre en Italie fait trembler les marchés, c'est-à-dire l’euro, et que cela fait maintenant cinq ans que les responsables politiques déclarent « sauver » l’euro tous les trois mois : c’est fou comme cette monnaie nous rend plus forts !

    Les dettes publiques proviennent aussi du fait que les finances des Etats explosent sous le poids des dépenses sociales, lesquelles ont deux sources principales : le chômage et l’immigration de peuplement. Or sur ces deux causes les gouvernements ne peuvent agir, par dogmatisme néo-libéral et à cause du politiquement correct.

    La zone euro se trouve donc contrainte de mener une politique déflationniste qui ne dit pas son nom : diminuer les dépenses publiques, limiter les salaires et les pensions, augmenter les impôts sur les ménages pour « redresser les comptes publics » mais les diminuer sur les entreprises pour assurer leur « compétitivité » dans une économie sans frontières.

    On sait qu’une telle politique, au demeurant contradictoire et qui ne s’attaque pas aux causes mais seulement aux effets, produit rarement de bons résultats. Ce fut justement la politique conduite par les démocraties dans les années 1930 en Europe.

    Bonne année 2012 à tous les banquiers et à leurs employés : politiciens, publicitaires, journalistes !

    Michel Geoffroy  21/12/2012 http://www.polemia.com

  • Comme l'Irak, la Syrie sera-t-elle « ramenée à l'âge de pierre » ? (arch 2010)

    Si le marasme frappant le pays et surtout le tsunami des "affaires" lui en laissent le loisir, c'est en septembre que Nicolas Sarkozy devrait rendre à Bachar AI-Assad la visite officielle que celui-ci nous fit en juillet 2008, à l'occasion du sommet sur l'Union Pour la Méditerranée. Comment notre président sera-t-il reçu ? Fort courtoisement sans doute, même si les Syriens, quelque peu estomaqués par son style, le surnomment volontiers « le danseur», mimique burlesque à l'appui, et s'ébaudissent des 1 52 000 photos et de vidéos disponibles sur Internet et montrant notre Première Dame nue comme un ver. Au demeurant, c'est pour éviter toute fausse note que Bernard Kouchner avait été le premier ministre français des Affaires étrangères à se rendre le 23 mai dernier à Damas où - pur hasard, je vous l'assure -, je séjournais moi-même.
    Si, à cette occasion, je n'ai pas croisé l'illustre French Doctor, et m'en console aisément, je regrette amèrement en revanche de n'avoir pas prolongé mon séjour jusqu'à début juin, en tout cas après l'arraisonnement meurtrier par les commandos marine israéliens du bateau amiral de la « flottille du salut » tentant de briser le blocus de Gaza. J'aurais bien aimé en effet suivre « en direct » les réactions des Jordaniens et surtout des Syriens.

    MOSAÏQUE ETHNIQUE ET RELIGIEUSE
    Peu avant la Révolution française, le jeune Français Constantin-François Chassebœuf parcourut pendant trois ans routes et pistes du Nil à l'Euphrate, de l'Egée à la mer Rouge, et publia à son retour, sous le nom de Volney, un passionnant « Voyage en Egypte et en Syrie » si documenté que, dans son introduction à l'édition de 1959 chez Mouton & Co, Jean Gaulmier écrit à juste titre qu' « il est encore presque impossible d'étudier, sous quelque aspect que ce soit, les régions visitées sans recourir à son témoignage », sur le climat, les ressources, les sites et surtout les innombrables minorités ethniques et religieuses chrétiens, druses , "Kourdes", Bédouins, Arméniens, Tcherkesses et autres Ottomans. À la différence de Volney, je n'ai passé que dix-sept jours en Syrie et en Jordanie et ce qu'on lira ne prétend nullement à l'exhaustivité ni même peut-être à la réalité vraie. Ce n'est qu'un kaléidoscope. D'images frappantes (des familles campagnardes pique-niquant au son d'un transistor criard sous les arcades de la célébrissime mosquée des Omeyyades, où les Occidentales doivent, comme dans les autres lieux de culte sunnites, revêtir un long manteau à capuchon) ou sublimes, celles du Krak des Chevaliers admirablement préservé, en passant par les « villes mortes » byzantines - mortes, déjà, de la désertification... Des sensations, des impressions retirées de ce que j'ai pu voir, de la Méditerranée aux frontières turque, irakienne et israéliennes au sud, et des conversations que j'ai pu avoir, facilitées par un puissant sésame : négligemment épinglé sur mon sac à dos, un badge à l'effigie de Saddam Hussein naguère offert par Farid Smahi. Un sésame qui m'a valu d'être interpellée dans les rues ou les mosquées, par des hommes et des femmes de toutes conditions, sur le thème immuable : « Saddam, very good man, Americans very bad ». Une entrée en matière comme une autre à des entretiens plus approfondis, et généralement très politiques.

    LES PALESTINIENS, DES FRÈRES MAL AIMÉS
    On ne s'en étonnera guère : dans leur immense majorité, Jordaniens et Syriens abhorrent l'Amérique - de Bush comme d'Obama -, et ils abominent l'Etat hébreu même si, sur les ondes de la radio de l'armée syrienne, le Grand Mufti Ahmed Bader Hassoun a rappelé le 19 janvier dernier que « l'islam exige de ses fidèles qu'ils protègent le judaïsme » et préconisé un rapprochement entre les adeptes des deux religions du Livre. Cette exécration induit-elle un total dévouement à la cause palestinienne ? Même si, au lendemain de la tuerie du 31 mai, le président Al-Assad a qualifié Israël, qui n'est « pas un partenaire pour la paix », d' « État pyromane », on peut en douter.
    La chose est compréhensible dans le cas des Jordaniens de souche, désormais minoritaires sur leur propre territoire et qui n'ont pas , oublié les terribles combats de 1970 entre Bédouins autochtones et réfugiés palestiniens, batailles rangées qui aboutirent à la répression connue sous le nom de « Septembre noir ». Ayant naturalisé en masse les Cisjordaniens après 1948 et surtout 1967 à la suite de la guerre dite des Six-Jours, et accueilli leurs notables dans les gouvernements d'Amman, les sujets du roi Hussein s'estimèrent alors trahis et, depuis, une solide rancœur subsiste à l'égard de ces hôtes forcés. 
    D'autant que, accusent-ils, les plus beaux magasins, les plus luxueux hôtels du pays appartiennent à des Palestiniens, « en cheville avec les banques américaines », qui « tiennent tout ». D'ailleurs, Yacer Arafat, chef de l'OLP, n'avait-il pas profité de sa position pour accumuler frauduleusement « une immense fortune » dont il avait confié la gestion au Judéo-Marocain Gabriel Banon, par ailleurs beau-père du (très atlantiste) député français Pierre Lellouche, aujourd'hui secrétaire d'Etat aux Affaires européennes auprès de... Kouchner ?

    « GAZA C'EST L'AFRIQUE »
    Bien que n'ayant pas un tel contentieux avec les Palestiniens, les Syriens semblent partager ces préventions à leur égard. Du reste, rappellent-ils volontiers, « Gaza, c'est géographiquement en Afrique. » Autrement dit, c'est aussi exotique que ce Maghreb qu'ils méprisent, en particulier l'Algérie. « Nous, nous avons depuis des siècles une véritable littérature et nous sommes restés ethniquement des Arabes (ce qui reste à démontrer : les teints et les yeux clairs ne sont pas rares, héritages de la Galicie celte, de la présence alexandrine et de l'Empire ottoman où Albanais et Circassiens très leucodermes étaient nombreux) mais eux sont négrifiés par l'esclavage subsaharien et ils parlent un dialecte incompréhensible, un sabir pollué par le berbère et le français », m'a ainsi assené un universitaire aleppin, ajoutant : « Écoutez leur musique, le raï, c'est totalement métissé et çà ne ressemble à rien tandis que nous, si nous célébrons l'année Chopin, nous utilisons toujours les mélodies et les instruments traditionnels ».
    En Jordanie, pour tenter d'apaiser les tensions entre "occupés" et "occupants" volontiers assimilés à des Levantins affairistes, le roi Abdullah II a épousé une Palestinienne, la blonde Rania. Mais celle-ci, en raison de ses études à l'université américaine du Caire et de son assiduité au Forum économique de Davos, n'est jamais parvenue à se débarrasser du sobriquet « l'Américaine » que lui a donné le petit peuple - qui avait surnommé « l'Anglaise » la princesse Mouna née Antoinette Avril Gardiner, deuxième épouse de Hussein et mère d'Abdullah. Preuve que de solides préventions anti-occidentales subsistent dans la patrie d'adoption du colonel Lawrence et de Glubb Pacha, créateur de la Légion Arabe... dont, au coucher du soleil, des vétérans en grand uniforme jouent de la cornemuse dans l'antique théâtre de Jerash, la toujours merveilleuse Gerasa perle de la Decapolis romaine du temps où Amman s'appelait Philadelphia -, dans l'espoir d'arrondir leur retraite.
    Plus prudents, les dirigeants de Damas ont doté leurs Palestiniens de passeports "syro-palestiniens" afin, jurent-ils vertueusement, que ces réfugiés conservent leur « droit au retour » au cas, fort aléatoire, où Tel-Aviv se résignerait à la création d'un véritable État palestinien. Sans doute la télévision fait-elle grand cas des souffrances des Gazaouis et s'indigne-telle de cette abomination qu'est le « mur de la sécurité » ravageant et mutilant la Cisjordanie mais, dans le peuple, on sent que le cœur n'y est pas.

    ALAOUITES, DONC CHIITES
    En revanche, en Syrie comme en Jordanie,la fraternité semble totale, et spontanée, à l'égard de l'Irak, et c'est singulier dans le cas de la Syrie car les relations étaient si fraîches entre les deux factions Baath (parti fondé à Damas par le chrétien orthodoxe Michel Aflak) au pouvoir à Bagdad et à Damas que feu Hafed AIassad, ancien général d'aviation et ministre de la Défense parvenu au pouvoir en 1970, soutint Téhéran pendant l'interminable et meurtrier conflit Iran-Irak.
    Si la quasi-totalité des Jordaniens sont sunnites, la Syrie musulmane, officiellement République laïque, est partagée entre sunnites, la majorité : 78 %, et trois sectes chiites très minoritaires, les druses, les ismaïliens et les alaouites 10 %, auxquels appartiennent une grande partie des cadres de l'armée et le clan des Al-assad encore que Bachar ait épousé une sunnite, Asma ( comme lui, toutefois, longiligne et d'apparence très aryenne avec ses cheveux blonds et son teint clair). Il est permis de penser que c'est cette appartenance, autant que la séculaire rivalité civilisationnelle entre Damas et Bagdad, qui incita Hafez à soutenir le pays des mollahs.
    Mais comme rien n'est simple dans l'Orient compliqué, les chiites syriens se veulent "éclairés", au contraire de leurs coreligionnaires iraniens et irakiens. Contrairement à eux, ils n'ont ni clergé ni mosquées, boivent de l'alcool, sont généralement monogames et laissent leur épouse ou leurs filles s'habiller à l'européenne alors que les sunnites, influencés par l'islam wahhabite, se veulent ultra rigoristes, D'où la construction accélérée de mosquées dans les hameaux les plus perdus et la présence obsédante de femmes toutes de noir vêtues. Mais, comme rien n'est simple dans l'Orient compliqué (bis), prière de ne pas confondre cette vêture avec le niqab : si les Syriennes ont le visage et la tête voilés de noir, leur robe également noire est parfois si ajustée qu'elle ne cache rien de la silhouette, et souvent pailletée, de même que le voile. Certaines sont même ornées, dans le dos, de motifs en strass, fleurs ou papillons ! Quant aux dessous, mini slips et wonderbras pigeonnants made in China, ils occupent des étals entiers dans les souks où ces dames se disputent sans complexes ces affûtiaux affriolants.
    Et rien de plus stupéfiant que de voir ces créatures voilées soulever leur voile pour allumer une cigarette ou, surtout en Jordanie d'ailleurs, sortir « en filles » pour fumer le narghilé et applaudir un chanteur à la mode.

    HAMA TRENTE ANS APRÈS
    La plus grande surprise de ce voyage, je l'ai d'ailleurs éprouvée à Hama, l'Epiphania hellénistique, temple du sunnisme et pour cela théâtre voici trente ans de violents affrontements. En 1980, en effet, un Frère musulman originaire d'Hama avait tenté d'assassiner le président Alassad, ce qui avait entraîné l'arrestation de plusieurs imams ; une agitation chronique s'ensuivit, qui déboucha en février 1982 sur une insurrection, conduite par une grosse centaine d'officiers sunnites. Assad réagit brutalement, ordonnant à l'armée d'assiéger la ville et de la bombarder à l'artillerie lourde. Le siège dura près d'un mois, et 10 000 civils selon le gouvernement - 25000 selon les insurgés - y perdirent la vie. Une hécatombe en tout cas très lourde pour cette cité d'un demi-million d'habitants et dont le tiers, y compris de nombreux joyaux architecturaux, fut alors détruit. Sans que, soit dit en passant, ce nettoyage par le vide soit beaucoup reproché à Hafez Al-assad alors qu'imputé à l'Irak (sauf par la CIA, qui en rendait l'Iran responsable), le gazage des cinq mille Kurdes de la ville frontalière d'Halabja fut toujours retenu à charge contre Saddam Hussein.
    Je m'attendais donc à voir une ville sombre, austère, endeuillée. Or, en ces jours de festival - c'était vers le 11 mai -, Hama était joyeuse, bruyante et amicale envers les étrangers d'ailleurs très rares participant à ces réjouissances bon enfant se déroulant le long de l'Oronte, combien plus beau, avec ses admirables norias de bois datant de la présence byzantine et fonctionnant toujours malgré leurs quinze siècles d'âge, qu'à Antioche, où les Turcs semblent prendre pour un dépotoir le fleuve cher à Barrès.

    LE GRAND TURC EN EMBUSCADE
    C'est pourquoi, j'en reviens à Gaza, je me demande comment, au-delà des félicitations officielles, les Syriens ont pris l'opération de secours organisée par les Turcs et en reconnaissance de laquelle quantité de bébés gazaouis ont été prénommés Erdogan. En effet, si le mandat français (1918-1945) fut largement bénéfique sur le plan culturel et marqué par un début d'industrialisation, les Syriens ne pardonnent pas à Paris d'avoir laissé la Turquie s'emparer en 1939 du sandjak d'Alexandrette (lskanderun) et du district d'Antioche, et ils ne pardonnent pas davantage à la Turquie actuelle de contribuer à la désertification du pays - déjà si asséché par la perte du Golan et l'occupation depuis 1967 par les Israéliens qui récupèrent toutes les eaux du plateau par ses gigantesques barrages sur l'Euphrate. Excipant de la présence de camps d'entraînement de guérilleros kurdes - alors que les Syriens partagent avec les Turcs une solide méfiance à l'égard des Kurdes « qui ne sont jamais contents et cherchent toujours des histoires » -, Ankara avait ainsi à plusieurs reprises interrompu le cours de l'Euphrate.
    Certes, les feuilletons télévisés turcs tel Le cri de pierres, violemment anti-israélien, ont été très suivis en Syrie où est en préparation une grande série historique sur la fin de l'empire ottoman, géant débonnaire « victime des puissances européennes », et les investissements turcs sont très appréciés, comme ceux de la chaîne hôtelière Dedeman, qui a construit un superbe établissement à Palmyre. Mais Damas commence à s'inquiéter de l'activisme diplomatique et économique déployé par Ankara dans les territoires arabes naguère possessions de la Sublime Porte. Au demeurant, la conversion relativement rapide de la République kémaliste du laïcisme à l'islam presque radical laisse sceptiques beaucoup de Syriens qui, fiers de leur histoire multimillénaire quand les futurs Seldjoukides n'étaient encore que des coureurs de steppe illettrés, y voient un simple opportunisme : bridé dans ses ambitions européennes, le Grand Turc chercherait des exutoires à sa volonté de puissance. En Asie centrale, à la faveur de l'éclatement de l'empire soviétique, et au Moyen-Orient en profitant de l'enlisement et des échecs du monde arabe.

    L'HUMILIATION IRAKIENNE
    De ces échecs, le plus cruellement ressenti car le plus humiliant est, à l'évidence, le si rapide effondrement de l'Irak et l'odieuse occupation qui s'en est suivie. Les Syriens - qui se targuent d'avoir inventé l'écriture, à Ougarit, dont les ruines n'évoquent aujourd'hui que de très loin la gloire et la prospérité passées - parlent du pillage des musées de Babylone et de Bagdad comme s'ils en avaient été eux-mêmes victimes et, surtout, ils ont ressenti physiquement le gigantesque et lamentable exode consécutif à la guerre. « Nous qui sommes pauvres et devons exercer plusieurs emplois pour obtenir un salaire décent, nous avons dû accueillir trois millions et demi de nos réfugiés, mais c'étaient nos frères », répètent-ils tandis que les Jordaniens, eux, assurent avoir reçu un million et demi de réfugiés. Des chiffres évidemment très exagérés, l'ONU ayant évalué à deux millions le nombre des Irakiens contraints à l'exil. Proportion déjà énorme : près du dixième de la population !
    Ce qui est sûr en tout cas est que les deux pays comptent de très importantes communautés irakiennes et que le flux ne s'est pas tari, de plus en plus de chrétiens, victimes de persécutions, quittant l'Irak si heureusement rendu à la démocratie.

    COUPOLES ET COUVENTS : JUSQUE À QUAND ?
    En Jordanie, la présence chrétienne est marginale mais elle reste significative (13 % de la population selon les sources les plus optimistes) en Syrie où elle pourrait jouer un rôle important si, des nestoriens aux protestants, des jacobites orthodoxes aux melkites ou aux maronites catholiques, les chrétiens n'étaient divisés en multiples confessions qui ont, au fil des siècles, affaibli leur influence et favorisé l'essor de l'islam dans ces contrées qui furent pourtant les premières à accueillir la Bonne Nouvelle.
    Il est peu de lieux aussi chargés d'émotion, esthétique comprise, que Saint-Siméon, hommage à ce moine stylite réputé avoir passé quarante-deux ans sur sa colonne. Jusqu'à l'achèvement de Sainte-Sophie, l'édifice fut la plus grande cathédrale chrétienne du monde. Par la beauté du site, l'harmonie des constructions aujourd'hui à moitié ruinées et la pureté de leurs lignes annonçant dès le Ve siècle le style roman, Saint-Siméon est une merveille qui parle autant au cœur qu'à l'esprit. Lorsque j'y allai, un prêtre italien célébrait la messe pour des pèlerins dont les touristes syriens respectaient la ferveur, intimant aux gosses braillards l'ordre de se taire.
    Les écoles chrétiennes restent très courues, y compris par les musulmans de la Nomenklatura locale. Non loin de Damas, sur les contreforts des monts de l'Anti-Liban, le village de Maalula - dont le couvent Sainte-Thérèse est également un lieu de pèlerinage - est presque entièrement peuplé de catholiques de rite orthodoxe grec pratiquant encore l'araméen, la langue du Christ dans laquelle sont célébrés les offices. Alors que les Arméniens de Jérusalem se disent brimés par les autorités israéliennes et, pour certains, préparent leur départ, à Alep les coupoles dorées de leurs églises rivalisent de hauteur avec les minarets et en mai, mois de Marie, nombre de jeunes filles revêtent une longue robe bleue ceinturée de corde et coiffent un voile blanc, en révérence à la Vierge, sans que les musulmans semblent s'en formaliser. Dans mon hôtel de Damas, où un couple de catholiques latins fêtait ses noces d'argent, les voiles noirs des invitées mahométanes côtoyaient les spectaculaires robes du soir des chrétiennes.
    Mais, outre que cette coexistence pacifique pourrait facilement basculer dans l'hystérie antichrétienne, comme cela s'est si souvent produit en terre d'islam, il n'est évidemment pas question de fraternisation poussée ni de mariages mixtes. Au demeurant, les mariages toujours arrangés par les familles, en Syrie comme en Jordanie, et généralement célébrés assez tard, le promis devant disposer d'une bonne situation et d'une maison avant de présenter sa demande - restent rares entre obédiences musulmanes même si l'alaouite Bachar a ouvert la voie en choisissant une sunnite. Ainsi les Druses pratiquent-ils la plus rigoureuse endogamie. « C'est mieux comme ça, m'expliquait l'un d'eux. On se connaît, on a la même histoire, les mêmes traditions, les mêmes coutumes. Chez nous, par exemple, il ne nous viendrait jamais à l'idée d'épouser une Noire ou une Chinoise même si elle nous plaisait. Il faut d'abord penser à la famille et aux enfants ! » Qui oserait dire le contraire ?
    Ainsi, près d'Amman, survit depuis deux siècles une communauté de Nubiens importés d'Égypte par les Turcs pour travailler la canne à sucre. Regroupés dans le même village, ces "Nègres" se marient entre eux. Chacun chez soi et le troupeau sera bien gardé !

    DE PETRA À PALMYRE, LA ROUTE DES MERVEILLES
    Tout comme beaucoup d'Occidentaux se rendent en Jordanie à seule fin de faire de la plongée dans le golfe d'Aqaba et de découvrir Petra la nabatéenne, site en effet exceptionnel et, autour du fameux Khazneh - le "Trésor", si souvent vu en photos ou dans les films, qui ne lui rendent pas justice -, plus accessible qu'on ne le dit, jusqu'au Château croisé, au monastère du IIIe siècle et à l'Autel des sacrifices -, Palmyre la cananéenne est une étape obligée et parfois unique. « Si vous ne deviez voir qu'une seule chose en Syrie, ce serait Palmyre. Même si vous avez déjà vu assez de ruines pour le restant de vos jours, faites un effort car celles-ci sont inoubliables », ordonne ainsi le guide Lonely Planet.
    Oasis dans l'immense désert caillouteux allant jusqu'à la ville-frontière de Deir ezZur, centre pétrolier où l'on empruntera bien sûr le « pont des Français » enjambant l'Euphrate et qui, à la fraîche, se transforme en paseo, Tadmor, rebaptisée , Palmyre par les Grecs et promue « ville libre » par les Romains en l'an 150 de notre ère, coupe bien sûr le souffle. Par l'incroyable étendue (50 hectares), la richesse et l'élégance de ses ruines, l'enchevêtrement des cultes et des traditions, les temples dédiés aux dieux Nebo et Bel (Baal) voisinant avec les autels des divinités romaines, les pharaoniques tombeaux de l'aristocratie marchande avec les thermes (édifiés sous Dioclétien), l'agora et le théâtre proprement palatiaI.
    Palmyre, où Septimia Bathzabbai Zineb, dite reine Zénobie, leva en 270 l'étendard de la révolte contre l'Empire  (qui vainquit ses armées et la ramena à Rome pour le triomphe d'Aurélien), est à l'architecture coloniale romaine ce que Hanoï fut à l'architecture coloniale française : un miracle, les architectes ayant avant tout veillé à respecter l'esprit des lieux où l'histoire souffle si fort. Mais elle n'est pas la seule : Apamée, Rassafa - non loin du lac Assad et ceinte de remparts à l'ombre desquels s'élevait la basilique Saint-Serge avant la conquête par le calife omeyyade Hicham -, Bosra avec son austère et grandiose théâtre de basalte (et son musée des mosaïques, où l'on peut admirer de superbes swastikas) sont aussi des endroits magiques, qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte. Tant que la Syrie est un pays sûr, où les mendigots sont rares et les autorités inflexibles avec les voyous.

    DES MENACES SE PRÉCISENT
    Car qui peut présager de son avenir ? Appuyé sur une croissance longtemps impressionnante (+ 147 % en vingt ans, de 1983 à 2003, si bien que chacun ou presque mange à sa faim et que l'état sanitaire est convenable), le régime semble solide. Mais après les convulsions du Liban, l'ordalie infligée à l'Irak a montré la fragilité des régimes proche et moyen-orientaux et des menaces se dessinent. James Cartwright, adjoint du chef des armées des États-Unis, déclarait ainsi le 13 mai dernier : « Durant les dix prochaines années, nos forces auront à mener des combats semblables à ceux qui furent menés en Irak et en Afghanistan ». Hasard ? Le mois précédent, Damas avait été accusée par Washington d'avoir livré des missiles SCUD au Hezbollah, accusation reprise par Tel-Aviv, qui avertissait la Syrie de son intention de « la ramener à l'âge de pierre », bien que l'allégation ait été formellement démentie par Saad Hariri, Premier ministre du Liban (où Al-Assad s'est rendu à la mi-juillet). Ainsi d'ailleurs que par le Hezbollah qui précisait n'avoir nul besoin d'antiques SCUD, disposant depuis 2006 d'armes autrement sophistiquées.
    N'importe, l'administration Obama profita aussitôt de l'occasion pour proroger d'un an les sanctions prises contre Damas en 2004, et la menace subsiste, au point que certains se demandent si, malgré l'enlisement des États-Unis en Irak et en Afghanistan, certains faucons néo-conservateurs ne gardent pas cette histoire de SCUD en réserve pour l'utiliser le moment venu, comme fut exploité contre Bagdad le mythe des « armes de destruction massive ».
    Quitte à transformer en République islamique, soumise à la Charia, l'actuelle République laïque syrienne où les chrétiens bénéficient d'une relative sécurité ? Mais on sait que, sans hésitations ni états d'âme, ce risque fut pris ailleurs par ceux-là même qui proclament jusque sur leur monnaie « ln God we trust».
    Camille Galic RIVROL du 30 juillet au 2 septembre 2010
    < camille.ggalic@orange.ft >.

  • Michel Déon et l'Action française

    Quelques semaines après la parution d'une édition corrigée des Poneys sauvages, Michel Déon a bien voulu nous accorder un entretien où il évoque, plus particulièrement, ses liens avec l'Action française.
    L'Action Française 2000 – Quel intérêt présente encore pour vous le combat d'Action française, et où placez-vous l'oeuvre maurrassienne dans le débat contemporain ?
    Michel Déon – Guillaume Bourgeade vient de publier un travail du plus grand intérêt sur les origines romantiques de Maurras – c'est-à-dire tout le contraire de ce qu'il a été ensuite. Maurras a beaucoup "piqué" à Schopenhauer... C'est cela qui intéresse, et non la fête des rois ou le bal des débutantes à L'Hay-les-Roses ! Il faut entrer dans le débat universitaire, rompre avec les images d'Épinal. Vous ne constituerez bientôt même plus une chapelle, mais une sacristie – le fond d'une sacristie. Pardonnez-moi, mais je tiens à être sincère avec vous. Un jour, un chercheur de la Queen University de Belfast m'a écrit car il préparait une conférence sur André Chamson et Robert Brasillach. À présent, il en prépare une autre sur Maurras, c'est venu comme ça ! Peut-être un peu par réaction...C'est évident : dès qu'on l'installe un peu partout, la démocratie, c'est le désordre, le chaos financier et économique et, au final, la guerre.
    Ce que je voudrais, c'est la république, dans le sens romain du mot : aristocratique – une oligarchie intelligente. J'en suis arrivé là... Mais la politique, ou la philosophie politique, a commencé pour moi quand j'allais m'instruire 33 rue Saint-André-des-Arts, là où ma fille a maintenant ses bureaux, et qui était le lieu intellectuel de Paris par excellence : l'Institut des étudiants d'Action française.
    Vous avez eu pour parrain François Perrier, le futur comédien...
    François était l'un des rares boursiers du lycée Janson de Sailly. Je me suis lié avec lui. Il lisait L'AF. Cela dans les années 1933-1934. Mon père aussi lisait L'AF ; et Maurras, et Bainville. Le 7 février 1934 au matin, nous étions émus, nous savions qu'il s'était passé quelque chose... François me dit : « tu as compris maintenant » et me tendit ma carte de lycéen d'Action française. C'est lui qui m'a inscrit.
    Le premier texte que j'ai lu de Maurras fut L'Avenir de l'intelligence. Il faut dire que tous ses livres étaient dans la bibliothèque de mon père. J'ai découvert ensuite des ouvrages un peu anecdotiques : Au signe de Flore, Quatre nuits de Provence (très joli) ; puis évidemment Anthinéa. J'aime beaucoup La Musique intérieure, offert par ma mère lorsque j'ai eu seize ans.
    La première fois que j'ai vu Maurras, ce fut probablement lors d'une expédition du dimanche, lorsque nous prenions le train et que nous partions, trois cents ou quatre cents galopins, pour Saint-Germain-en-Laye. Nous allions écouter Maurras et sans doute faire la claque ! On chantait la Royale dans les gares pour impressionner le personnel de la SNCF, en plein Front populaire. Les discours de Maurras étaient audibles, mais un peu trop "intello". Je me souviens d'une réunion à la Mutualité où Daudet parlait après lui. Tout le monde sait qu'il était meilleur... Lorsqu'il prenait la parole, c'était la drôlerie, l'improvisation, le mot qui claquait – le bonheur ! Évidemment, la surdité coupait Maurras du monde.
    Comment êtes-vous devenu secrétaire de rédaction de L'Action Française ?
    J'appartenais à l'armée d'armistice – celle de 100 000 hommes, d'après Rethondes. J'ai rencontré François Daudet qui m'a invité à rédiger un article sur cette armée dont on connaissait mal le rôle : elle était déployée sur la ligne de démarcation, dans les gares... Cet article, je l'ai signé Miles, et il a paru à Lyon où était repliée L'AF, comme beaucoup d'autres journaux. J'avais écrit deux grands articles, dont le second n'a pas été publié parce que j'y faisais l'éloge de De Lattre, qui venait d'être arrêté – le poids de la censure, évidemment. Démobilisé, j'ai remplacé à L'AF Jacques Durand, un type très bien, en novembre 1942, au moment de l'occupation de la zone sud.
    Le secrétaire de rédaction écrit des articles s'il le veut, mais c'est lui, surtout, qui récolte la copie de tous les rédacteurs, puis qui la prépare, cherche le titre, organise la mise en page. À Lyon, le journal d'AF était très réduit. Étaient présents Auphan, Noël Boyer, puis, en 1943, Roger Joseph, qui était aussi secrétaire de rédaction. Je m'occupais particulièrement de la copie de Maurras et des éditoriaux voisins. Le tirage était très limité. Il fallait inclure des articles obligatoires. À l'AF, on trichait en les plaçant en tout petits caractères ! L'encre de l'Occupation bavait toujours un peu... Avec un peu de chance, ils en devenaient illisibles.
    Maurras avait un chauffeur à Lyon, et un policier armé pour le protéger des attentats. Un soir, la voiture a été mitraillée très sérieusement, et le chauffeur blessé assez gravement. Maurras n'était pas dans la voiture, mais il a fallu désigner un nouveau chauffeur. Autant vous dire qu'on trouvait peu de volontaires ! J'ai dit alors à Auphan : « Écoutez, moi je peux le faire, aller chercher le patron, je conduis depuis l'âge de dix-huit ans. » Les trois derniers mois, j'ai donc fait la navette pour l'amener au journal. Le matin, j'allais tôt au journal voir les dépêches tombées, avant huit heures. Ensuite, j'allais le chercher vers 10 h 30 – 11 heures. J'entrais dans son appartement, m'approchais du lit. Je le voyais dormir. Je le réveillais en lui touchant le bras, car le bruit, bien sûr, ne le dérangeait pas (il ne prenait pas conscience des bombardements à Lyon). Il était là, dans son lit, en chemise de nuit, la barbe en pointe. Je suis resté longtemps car je l'aimais bien... Mon père était mort en 1933... Cela a dû jouer dans mon attachement.
    Maurras déjeunait parfois avec nous, mais rarement. On ne parlait pas politique : il récitait des poèmes. Il n'était pas un homme de table ou de banquet. Ce n'est jamais facile quand on n'entend pas bien. On prend la parole tout le temps, ou bien on se tait et on reste dans son coin. Mais de lui se dégageait toujours du charisme.
    La dernière fois que je l'ai vu, c'était en le reconduisant du journal jusqu'à chez lui, et je lui ai dit : « Monsieur, vous avez là une femme, chez vous, qui s'occupe très bien de vous, ne sortez pas dans la rue, s'il vous plaît, j'ai des ordres précis de M. Pujo. » Il ne m'a, bien sûr, pas répondu, et m'a simplement donné l'accolade. Je suis rentré au journal, où il avait oublié un dossier. Je le lui ai rapporté aussitôt en voiture. Lorsque je suis arrivé devant chez lui, il était dans la rue ; il allait voir son ami Rambaud. J'ai pris un air accablé et je lui ai dit « Rentrez ! » Je l'aimais bien, et il m'aimait bien.
    L'intérêt de l'Action française, je le dis après coup et avec le recul de l'histoire, aurait été de cesser la publication en juin 1940. Un type comme Bainville aurait procédé ainsi. Bainville connaissait trop l'Allemagne pour deviner le statut fragile donnée à la France vaincue. Le grand désastre de l'Action française, c'est la mort de Jacques Bainville en 1936. Au nom de l'Académie française, c'est d'ailleurs moi qui ai eu l'honneur de poser la plaque sur sa maison natale à Vincennes.
    Après avoir travaillé à L'AF, n'était-il pas difficile de faire carrière à Paris, ou vous êtes arrivé à l'été 1944 ?
    Un journaliste qui s'était trouvé à Lyon et qui était revenu lui aussi à Paris, Lionel Hart, un type très bien, m'a proposé de travailler dans un magazine, Radio 44, qui annonçait tous les programmes de radio, et proposait en plus quelques articles. J'ai dit oui, cela ne me paraissait pas trop compliqué. Quelques jours après mon arrivée dans la capitale, j'ai donc été recruté.
    À la mort de Maurras, en 1952, je travaillais à Match. J'avais une voiture de sport... J'avais proposé à Laudenbach d'aller nous recueillir à Tours sur sa dépouille. Le matin, la radio annonçait la neige, le verglas. Nous avons donc pris le train, où nous avons trouvé Bernard Grasset et un type très curieux, qui s'appelait Michel Mourre et qui, un an auparavant, vêtu d'une bure, était monté en chaire à Notre-Dame, un peu avant l'office, pour crier « Dieu est mort ». Mais lui aussi était maurrassien ! Bien des années plus tard, c'est moi qui ai prononcé le discours sur la tombe de Roquevaire lors du rachat du Chemin de Paradis par la mairie de gauche de Martigues pour un franc symbolique. Une vraie fidélité, assurément !
    Peut-on dire que vous êtes le dernier maurrassien de l'Académie française, notamment après la mort de Jean Dutourd ?
    Ce n'est pas que d'être désigné comme maurrassien me déplaise ou me dérange – au contraire même. Je cherche simplement à retrouver à l'Académie ceux qui ont lu Maurras. Probablement Jean-Luc Marion, le philosophe, qui était un disciple de Boutang, même s'il le renie un peu maintenant. Il n'était peut-être pas royaliste, mais un peu maurrassien. En revanche, Dutourd n'était pas maurrassien, il faut récuser cela. Ronchon, si vous voulez ! Très intelligent, très au fait des choses, un bon écrivain. Mais demeure un élément incompatible : son gaullisme frénétique. Pour moi, les choses ne sont pas si simples... Pour Dutourd, ce n'était pas une posture mais un choix sincère. Il était l'auteur d'un opuscule, Moi et De Gaulle, dans lequel De Gaulle lui disait que lui, Dutourd, avait tout compris de la France de l'Occupation en rédigeant Au bon beurre. Je pense, pour ma part, que La Traversée de Paris de Marcel Aymé recèle bien plus d'acuité que le livre du regretté Jean. Nous nous échangions de petites piques, des vers boiteux, des réflexions comme ça, comme deux collégiens qui s'ennuient !
    Quelles sont vos dernières lectures, les ouvrages que vous aimeriez conseiller ?
    Parmi mes lectures récentes, je vous recommande le Brasillach de Philippe Bilger, l'avocat général de la cour d'appel de Paris, auteur d'une réflexion tout à fait intéressante sur le procès de Robert Brasillach. Par ailleurs, je viens de terminer une biographie de Malaparte, par une un ambassadeur italien à l'Unesco qui écrit en français ; son livre de 600 pages est remarquable. Enfin, je vous conseille l'Ignace de Loyola de François Sureau, un formidable ouvrage.
    Propos recueillis par Marc Savina L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 17 février au 2 mars 2011

  • États-Unis : La falaise fiscale vue de Chine

    Tout récemment, bien que les discussions budgétaires américain n’aient donné aucun résultat, et que la « falaise fiscale » constitué une menace qui se profile pour les États-Unis et l’économie mondiale, le Congrès américain a voté de lourdes dépenses dans le cadre de la loi de programmation militaire pour 2013.

    Cette loi témoigne encore d’ingérences diverses et abondantes dans les affaires des autres pays, comme la demande faite par le président américain pour vendre des chasseurs F16-C/D à Taïwan, la préconisation d’appliquer le traité de sécurité américano-japonais à la question des îles Diaoyu, qui constituent une grave ingérence dans les affaires intérieures et la souveraineté de la Chine.

    Une telle scène témoigne d’un grave conflit entre un Gouvernement faible et les ambitions impérialistes et la puissance limitée de ce pays.

    Car la puissance américaine est bien limitée. Le déficit et la dette nationale astronomiques des États-Unis sont des choses que plus personne n’ignore depuis bien longtemps. Pour cette raison, les responsables politiques américains devraient plutôt essayer de s’attaquer dès que possible au problème du plafond de la dette afin d’éviter que la « falaise fiscale » n’interrompe la reprise économique américaine durement gagnée, et cependant loin d’être assurée, et de limiter les dépenses fiscales à un niveau raisonnable.

    Cependant, et cela dès les années 1990, avoir vu Newt Gingrich, directeur de l’administration fédérale américaine fermer la porte face à la tempête et, l’année dernière, au règlement des différends au sujet du plafond de la dette, a montré au monde entier que l’irresponsabilité des politiciens américains et du système politique américain perdure, et qu’il est bien difficile de leur faire confiance.

    Aux États-Unis, les intérêts nationaux prennent le pas sur les intérêts de la communauté internationale et les obligations internationales, les luttes partisanes et les petits intérêts politiques passent avant l’intérêt national. N’est-ce pas la vérité ?

    Relever le plafond de la dette afin de s’assurer de l’échéance des bons du Trésor des États-Unis, s’assurer que les organismes gouvernementaux aient l’argent nécessaire pour « commencer à travailler », s’assurer que les salaires de millions d’hommes et d’officiers soit versée en totalité, s’assurer du financement de la Sécurité Sociale… tout cela est lié à une série d’intérêts fondamentaux des États-Unis : la sécurité nationale, le statut du Dollar américain, les marchés financiers et la dette nationale, le crédit, les moyens de subsistance de millions de bénéficiaires de la Sécurité Sociale, les perspectives de reprise économique…

    Mais, pour des raisons de lutte politique partisane et d’intérêts personnels, les politiciens de Washington qui n’ont à la bouche que les mots « peuple américain » et « intérêts des États-Unis », n’hésitent pas à prendre en otage tous les intérêts fondamentaux des États-Unis. Cette façon de prendre en otage les intérêts d’un pays tout entier est toujours la même sinistre comédie, que l’on nous sert encore et encore.

    Le plus grave pour les intérêts à long terme des États-Unis, est que le risque financier est en grande partie dû à leurs énormes dépenses militaires destinées à soutenir leurs ambitions impérialistes, mais Oncle Sam ne semble pas montrer la moindre volonté ni faire le moindre geste pour modérer cette ambition. N’est-ce pas aussi la vérité ? Les coupes budgétaires pèchent essentiellement dans le domaine des dépenses militaires, dépenses qui sont fortement défendues par le Parti républicain dans le cadre d’un « budget équilibré ».

    Les dégâts moraux causés par l’unique superpuissance du monde, couplés à la pratique d’abus de pouvoir militaire au fil des années a conduit à la constitution de puissants groupes d’intérêts aux États-Unis comme à l’étranger, qui essaient de pousser les États-Unis à continuer à suivre d’une manière abusive cette voie de la puissance militaire.

    Quand on voit comment les tenants d’une ligne dure soutiennent l’intervention aveugle des États-Unis dans les affaires extérieures, quand on voit, dans de nombreux pays du monde, de soi-disant « démocrates » dans l’opposition qui espèrent s’emparer du pouvoir grâce à une intervention américaine, quand on voit combien de forces séparatistes ou de petits gouvernements despotiques trouvent une main secourable, ouvertement ou secrètement, dans une intervention militaire américaine, et quand on voit à quel point, aux États-Unis, le lobby des armes est puissant, il n’est pas difficile de comprendre combien la pression de ces groupes d’intérêt est forte.

    De la guerre en Libye ou en Syrie jusqu’à la loi de programmation militaire pour 2013 et à l’ingérence dans les affaires de la Chine, on voit que même les plus sages des dirigeants américain, qui souhaitent réduire cette expansion excessive, maintenir la puissance nationale, sont impuissants à agir face aux groupes d’intérêt.

    S’appuyer sur l’hégémonie du Dollar sur le système monétaire international, qui s’appuie elle-même sur une hégémonie politique et militaire, permet aux États-Unis de faire payer leurs difficultés au monde entier, mais une si « belle époque » peut-elle durer encore combien de temps ?

    La « falaise fiscale », bien sûr, est la plus grande menace qui pèse sur l’économie mondiale. Il peut en résulter de graves problèmes pour certaines économies, mais elle ne peut absolument pas ébranler la situation économique globale en Chine. Pendant combien de temps Oncle Sam souhaite-t-il vivre ainsi à découvert ?

    Les États-Unis seraient donc bien avisés de moins se mêler des affaires des autres et de s’inquiéter un peu plus de la « falaise » qui les menace.

    Le Quotidien du Peuple

    http://fortune.fdesouche.com

  • Cette gauche qui me fait peur

    Je n’en peux plus. Comme beaucoup d’entre vous, j’en suis sûre. Chaque jour ou presque, une déclaration, une prise de position, un slogan me déchirent les entrailles. C’est Pierre Bergé qui me lance au visage : « Moi je suis pour toutes les libertés.

    Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » Vous avez bien lu…

    Mais ce méchant homme – on se souvient de la bile qu’il déversa sur le Téléthon – n’est pas seul. Elisabeth Badinter vole à son secours. Avec ses mots à elle, mais qu’est-ce que ça change ? Elle trouve, elle aussi, qu’on ne va assez loin avec le mariage gay, l’adoption gay, la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes. Elle voudrait qu’on légalise la gestation pour autrui. Et a même dégoté une « gestatrice » pour expliquer : « A part ma propre famille, rien ne m’a autant valorisée dans ma vie. » Je préfère ne rien savoir de sa vie…

    Mais il y a pire encore. Cette affiche brandie par un gamin lors de la manif pour le mariage homo. Avec ce slogan qui me répugne : « Bite dans le cul ou pas, on veut l’égalité des droits. » Ça me rend malade pour ce gamin qui voit s’esclaffer les hommes autour de lui. À croire que certains n’aiment les enfants que dans leur lit. [...]

    Emmanuelle Duverger - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net