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  • Examen de conscience en terrasse

    Examen de conscience en terrasse En cette période de Noël, parler de curé n’est certes pas incongru. C’était, pour certains en tous cas, dans l’air du temps ces jours derniers et cela le restera pour beaucoup jusqu’à la nouvelle année. Mais en parler d’un point de vue mystique n’est guère intéressant pour l’hyper-classe journalistique pour qui il n’y a guère que deux catégories « d’ensoutanés » qui vaillent leur intérêt : ceux qui veulent se marier ou marier les homosexuels ou encore qui ouvrent leurs églises à des expositions avant-gardistes, de préférence lorsque sont mis en scène Jésus, Marie et le Saint-Esprit dans des postures et des situations au ras des latrines… Et il y a les autres, les descendants de Torquemada, qui n’ont toujours rien compris au sens de l’histoire en général et à celui de la religion en particulier…

    Ces « curetons-là », c’est Vade retro Satanas… Du pilori médiatique au lâcher de Femen, tout est bon pour vilipender leurs vilaines manières d’un autre temps révolu et d’autres mœurs obscurantistes.

    Dernière mise en examen en date du tribunal politique et médiatique, celle du curé Don Piero Corsi, curé de San Terenzo dans le nord-ouest de l’Italie. Il faut dire que cette vilaine bête en soutane n’a pas fait dans la dentelle catholique en placardant sur la porte de son église un manifeste des plus virulents à l’encontre de certaines dames « dont les tenues légères provoquaient des pulsions criminelles » : « … par leur habillement succinct (ou qui) s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un saint examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »

    De quoi s’attirer illico les foudres de toute la bien-pensance politiquement correcte, celle qui sévit au-delà des Alpes, mais également en-deça, puisque la bobine du serial-goujat rital et son hérétique déclaration sont l’une et l’autre reproduites dans nombre de médias français en cette période de trêve des confiseurs.

    Les autorités morales françaises n’ont semble-t-il pas encore réagi, contrairement à leurs homologues transalpines qui, de « l’ex-ministre féministe Mara Carfagna qui a jugé le tract “fou et dommageable pour l’Église » à la parlementaire Roberta Pinotti qui, selon le journal italien Corriere della Sera « aurait demandé aux autorités de dénoncer ou sanctionner le curé » en passant par l’association italienne de défense des femmes, dont la présidente Telefono n’a pas hésité a appeler Rosa – faut c’qui faut ! – le président du Conseil italien, Mario Monti, et jusqu’au pape Benoît XVI himself ! pour dénoncer l’infâme en soutane : « Ce document nuit à la dignité des femmes et incite à la violence ! » Rien de moins !

    Mais pire que tout (pour le curé !), sur Facebook « plusieurs groupes demandant l’excommunication de Don Piero Corsi ont été créés ces dernières heures, alors qu’un seul appelle à le soutenir. »(1)

    Il est toujours étonnant qu’en une époque où le mot « liberté » est martelé à tout bout de champs comme un inestimable progrès de l’évolution citoyenne, que les régimes politiques désignés comme dictatoriaux sont inlassablement dénoncés pour museler l’expression de leurs opposants, voire pour embastiller ceux-ci si affinités, la moindre déclaration, fusse-t-elle émise au fin fond de la péninsule italienne, provoque de tels cris d’orfraie.

    Car ce curé-là, finalement, n’a émis qu’une opinion. Discutable comme toutes les opinions. Il n’a pas mis toutes les femmes dans le même sac d’opprobre, seulement celles dont l’habillement serait « succinct » et celles qui « s’éloigneraient de la vie vertueuse et de la famille »… Et alors ?

    Alors, on peut penser que ce curé exagère et que les chiffres de la criminalité envers les femmes particulièrement élevés en Italie(2) ont d’autres causes… et qu’il serait bien dommage pour nos mâles regards que les dames s’accoutrent à l’avenir de tenue fort peu seyante et cachent leurs jolis minois sous de vilains fichus(3)… Voire même, horresco referens ! que nos dames et damoiselles déambulent à l’avenir déguisées en Belphégor, tel le fantasme revendiqué des fous d’Allah…

    Que deviendraient alors les terrasses de nos brasseries en été, si l’on ne pouvait plus s’y installer confortablement pour admirer moultes silhouettes prometteuses, popotins espiègles, poitrines triomphantes, sourires complices et toutes ces sortes de choses qui nous font supporter, finalement pas trop mal, un monde de brutes ?

    Chacun son examen de conscience, mon père, et même si le mien n’est pas celui que vous espérez, sachez au moins que je fais mienne, encore et toujours, cette si belle déclaration : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » que l’on prête à tord ou à raison à François-Marie Arouet, dit Voltaire.

    Philippe Randa http://www.voxnr.com

    notes :
    (1) Rapporté par Gary Assouline dans Le Figaro, 27 décembre 2012.
    (2) « La presse italienne a décompté l’assassinat d’au moins 118 femmes au cours de l’année 2012 », rappelle Gary Assoulin.
    (3) Fichu : foulard peu seyant.

  • Cinquante questions sur le 11/9 2001

    Le 11 septembre est reparti pour un tour – cela fait huit ans que ça dure ! L’administration de George W. Bush est partie. La « guerre globale contre la terreur » a toujours cours. Elle a été rebaptisée par l’administration de Barack Obama : « overseas contingency operations » ou « opérations à l’étranger contre les imprévus ». La « nouvelle stratégie » d’Obama – l’escalade de la guerre – est déployée en AfPak. Peu importe qu’Oussama ben Laden soit mort ou vif. « Al-Qaïda » reste une entité fantôme passe-partout. Le 11 septembre – le « nouveau Pearl Harbor »[1] des néocons – reste le mystère le plus sombre de ce jeune 21ème siècle. 
Par Pepe Escobar 
Asia Time Online, publié le 12 septembre 2009 
article original : "Fifty questions on 9/11"
    Il est inutile d’espérer des grands médias américains et des agents politiques de l’élite dirigeante qu’ils réclament une véritable enquête approfondie sur les attaques du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. La mise en scène a été la norme. Pourtant, même le cador de l’establishment, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, le Dr Zbigniew Brzezinski, alias « le Grand Echiquier », a admis devant le Sénat des Etats-Unis que la « guerre contre la terreur » de l’après 11 septembre est un « récit historique légendaire ».
    Les questions suivantes, dont certaines sont divisées en plusieurs parties – et pour la plupart totalement ignorées par la Commission du 11/9 – ne sont que la partie visible de l’immense iceberg du 11 septembre. Le travail inlassable de 911truth.org, de whatreallyhappened.com, des architectes et des ingénieurs pour la vérité sur le 11/9, le documentaire italien « Zéro : une enquête sur le 11/9 » et les courriels des lecteurs de l’Asia Times Online méritent un coup de chapeau.
    Aucune des questions ci-dessous – selon le récit officiel – n’a reçu de réponse convaincante. C’est à la société civile étasunienne qu’il appartient de maintenir la pression. Huit ans après les faits, une conclusion fondamentale est impérative. L’édifice du récit officiel sur le 11/9 n’est tout simplement pas acceptable.

    Cinquante questions
    1) Comment se fait-il que mort ou vif Oussama ben Laden n’ait pas été officiellement inculpé par le FBI pour la responsabilité du 11/9 ? Est-ce parce que le gouvernement des Etats-Unis – comme le reconnaît lui-même le FBI – n’a produit la moindre preuve concluante ?
    2) Comment se peut-il que les 19 prétendus auteurs musulmans équipés d’un cutter aient été identifiés en moins de 72 heures – sans même mener une enquête sur la scène du crime ?
    3) Comment se fait-il qu’aucun de ces 19 noms n’apparaissait sur les listes des passagers publiées le même jour par United Airlines et American Airlines ?
    4) Comment se fait-il que huit noms de la liste « d’origine » du FBI correspondaient en fait à des personnes retrouvées bien en vie et vivant dans différents pays ?
    5) Pourquoi le djihadiste pieu Mohammed Atta a-t-il laissé une vidéo de leçons de vol, un uniforme et ses dernières volontés dans son sac, sachant qu’il était en mission suicide ?
    6) Pourquoi Mohammed Atta a-t-il suivi des cours sur stimulateur de vol à Opa Locka, un centre d’entraînement de six bases de l’US Navy ?
    7) Comment se peut-il que le passeport de Mohammed Atta ait été retrouvé par magie, enfoui dans les ruines du World Trade Center [WTC], alors que pas une seule boîte noire n’a été retrouvée ?
    8) Qui se trouve en possession des huit boîtes noires « envolées » de ces quatre vols ?
    9) Si l’on considère les multiples alertes rouges internationales au sujet d’une possible attaque terroriste à l’intérieur des Etats-Unis – y compris le mémorandum tristement célèbre de l’ancienne secrétaire d’état Condoleeza Rice, daté du 6 août 2001 – comment quatre avions détournés, déviant de leurs plans de vol informatisés et disparaissant des radars, ont-ils pu tourner dans l’espace aérien des Etats-Unis pendant plus d’une heure et demie – sans parler de tous les systèmes de défense élaborés du Pentagone qui ont été désactivés dans le processus ?
    10) Pourquoi le secrétaire de l’US Air Force James Roche n’a-t-il pas essayé d’intercepter les deux avions qui ont frappé le WTC (qui se trouve seulement à sept minutes de la base aérienne de McGuire, dans le New Jersey), de même que celui qui a frappé le Pentagone (se trouvant seulement à 10 minutes de McGuire) ? Roche ne disposait de pas moins de 75 minutes pour réagir à l’avion qui a frappé le Pentagone.
    11) Pourquoi George W. Bush a-t-il continué de raconter « My Pet Goat » dans cette école de Floride et ne s’est-il pas été immédiatement enfui avec les services secrets ?
    12) Comment Bush a-t-il pu voir le premier avion s’écraser en direct contre le WTC – comme il l’a affirmé ? En avait-il connaissance à l’avance – ou est-il devin ?
    13) Bush a déclaré que lui-même et Andrew Card avaient pensé que la première frappe contre le WTC était un accident avec un petit avion. Comment est-ce possible, alors que la FAA [Federal Aviation Administration], ainsi que le NORAD [Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord], savaient déjà qu’il s’agissait d’un avion détourné ?
    14) Quelle est la probabilité que les transpondeurs de quatre avions différents soient coupés quasi-simultanément, dans la même zone géographique, a proximité des centres de pouvoir de la Nation à Washington, et que personne ne se dépêche de contacter le Pentagone ou les médias ?
    15) Le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld pourrait-il expliquer pourquoi les reportages initiaux de la presse ont dit qu’aucun avion de chasse n’était disponible à la base aérienne d’Andrews et, ensuite, qu’ils ont changé leurs comptes-rendus en disant qu’il y en avait, mais qu’ils n’étaient pas en état d’alerte élevé ?
    16) Pourquoi la Garde Aérienne Nationale à Washington était-elle absente le 11/9 ?
    17) Pourquoi les avions de chasse de la 305ème escadre aérienne, basée à McGuire dans le New Jersey, n’ont-ils pas intercepté le deuxième avion détourné qui a frappé le WTC, alors qu’ils auraient pu le faire en sept minutes ?
    18) Pourquoi aucun des avions de chasse de la 459ème escadre, basée à Andrews, n’a intercepté l’avion qui a frappé le Pentagone, qui ne se trouve qu’à 16 kilomètres ? Et, tant qu’on y est, pourquoi le Pentagone n’a-t-il pas publié la vidéo complète de cette attaque ?
    19) Une quantité de pilotes de ligne expérimentés – dont l’allié égyptien des Etats-Unis, Hosni Moubarak, un ancien pilote de chasse – ont révélé que seuls des as du manche à balai auraient pu réussir ces manœuvres aussi complexes sur les avions de ligne détournés, tandis que d’autres ont insisté sur le fait qu’elles n’ont pu être accomplies que par contrôle à distance. Est-il vaguement croyable que les pirates de l’air étaient à la tâche dans les cockpits ?
    20) Comment se fait-il qu’un nombre important de témoins ont juré avoir vu et entendu des explosions multiples dans les deux tours du WTC ?
    21) Comment se fait-il qu’un nombre important d’architectes et d’ingénieurs réputés sont catégoriques sur le fait que le récit officiel n’explique pas le plus gros effondrement de structure de toute l’Histoire (les Tours Jumelles), de même que l’effondrement de la tour n°7, qui n’a même pas été touchée par un avion ?
    22) Selon Franck de Martini, le directeur des travaux du WTC, « Nous avons conçu ces immeubles afin qu’ils puissent résister à l’impact d’un ou plusieurs avions de ligne ». Le deuxième avion a failli rater la tour 1 : la plus grande partie du carburant a brûlé à l’extérieur de la tour. Pourtant, c’est cette tour qui s’est effondrée en premier, bien avant la tour 2, qui avait été « perforée » par le premier avion. Le kérosène brûle vite – et n’a pas pu, loin s’en faut, atteindre les 2.000 degrés nécessaires pour endommager les colonnes d’acier tubulaires au centre des tours – conçues spécifiquement pour les empêcher de s’effondrer, même si elles étaient touchées par un Boeing 707. Un Boeing 707 transporte en général plus de carburant que le Boeing 757 et le Boeing 767 qui ont frappé les tours [jumelles].
    23) Pourquoi le Maire [de New York] Rudolph Giulani a-t-il instantanément autorisé l’acheminement des gravats du WTC vers la Chine et l’Inde pour y être recyclés ?
    24) Pourquoi des débris métalliques ont-ils été trouvé à pas moins de 13 kilomètres du site du crash de l’avion qui est tombé en Pennsylvanie ? Cet avion a-t-il été en fait abattu – sous les ordres du vice-président Dick Cheney ?
    25) La question du Pipelineistan[2]. De quoi l’ambassadrice américaine Wendy Chamberlain a-t-elle parlé au téléphone, le 10 octobre 2001, avec le ministre du pétrole du Pakistan ? Etait-ce pour lui dire que le projet de gazoduc Unocal, planifié dans les années 90, le TAP (Turkménistan/Afghanistan/ Pakistan), abandonné à cause de l’exigence des Talibans de péages de transit, était de nouveau prêt à être mené ? (Deux mois plus tard, un accord pour construire le pipeline a été signé entre les dirigeants de ces trois pays).
    26) Que sont en train de manigancer en Afghanistan, l’ancien lobbyiste d’UNOCAL et l’ancien toutou afghan de Bush, Zalmay Khalilzad ? [2]
    27) Comment se fait-il que l’ancien ministre pakistanais des affaires étrangères, Niaz Niak, ait dit à la mi-juillet 2001 que les Etats-Unis avaient déjà décidé d’attaquer Oussama ben Laden et les Taliban dès octobre ? Selon des diplomates pakistanais, ce sujet a été discuté en secret au sommet du G8, qui s’est déroulé en juillet [2001] à Gênes, en Italie.
    28) Comment se fait-il que l’ambassadrice américaine au Yémen, Barbara Bodine, ait dit à l’agent du FBI, John O’Neill, en juillet 2001, de cesser d’enquêter sur les opérations financières d’Al-Qaïda – avec O’Neill qui a été instantanément muté à un emploi de sécurité au WTC, où il est mort le 11/9 ?
    29) Si l’on prend en compte la relation très intime qui existe entre les Taliban et les services secrets pakistanais, l’ISI (Inter-Services Intelligence), ainsi qu’entre l’ISI et la CIA, Ben Laden est-il vivant, mort ou toujours un agent de valeur de l’ISI, de la CIA ou des deux ?
    30) Ben Laden a-t-il été admis à l’Hôpital Américain de Dubai, aux Emirats Arabes Unis, le 4 juillet 2001, après s’être envolé de Quetta, au Pakistan, et y être resté jusqu’au 11 juillet pour un traitement ?
    31) Le groupe de ben Laden a-t-il construit les grottes de Tora Bora en étroite coopération avec la CIA durant le Djihad anti-soviétique dans les années 80 ? [4]
    32) Comment se fait-il que le Général Tommy Franks savait avec certitude que ben Laden se cachait à Tora Bora fin novembre ?
    33) Pourquoi le Président Bill Clinton a-t-il interrompu une frappe contre ben Laden en octobre 1999 ? Pourquoi le président pakistanais d’alors, Pervez Musharraf a-t-il interrompu une mission secrète à la même date ? Et pourquoi Musharraf l’a-t-il refait en août 2001 ?
    34) Pourquoi George W. Bush a-t-il dissout le groupe de travail sur ben Laden, neuf mois avant le 11/9 ?
    35) Comment se fait-il que la vidéo (truquée) de ben Laden – dans laquelle il « confesse » être l’auteur du 11/9 – diffusée par les Etats-Unis le 13 décembre 2001 ait été retrouvée seulement deux semaines après avoir été produite (le 9 novembre 2001). A-t-elle vraiment été retrouvée à Djalalabad (considérant que l’Alliance du Nord et les troupes américaines n’était pas encore arrivées là-bas à ce moment), par qui, et, comment se fait-il que le Pentagone ait été obligé de diffuser une nouvelle traduction après la première (qui était ratée) ?
    36) Pourquoi le chef de l’ISI, le général de corps d’armée Mahmoud Ahmad, a-t-il pris subitement sa « retraite » le 8 octobre 2001, le jour où les Etats-Unis ont commencé à bombarder l’Afghanistan ?
    37) Que faisait Ahmad à Washington pendant la semaine du 11/9 (il était arrivé le 4 septembre) ? Le matin du 11/9, Ahmad prenait son petit-déjeuner à Capitol Hill avec Bob Graham et Porter Gross, lesquels feront tous les deux par la suite partie de la Commission sur le 11/9, laquelle a tout simplement refusé d’enquêter sur deux de ses membres. Ahmad a pris le petit-déjeuner avec Richard Armitage, du Département de la Défense, les 12 et 13 septembre (au moment où le Pakistan négociait sa « coopération » dans la « guerre contre la terreur ») et il a rencontré tous les hauts gradés de la CIA et du Pentagone. Le 13 septembre, Musharraf a annoncé qu’il enverrait Ahmad en Afghanistan pour exiger des Taliban l’extradition de ben Laden.
    38) Qui, à l’intérieur de l’ISI, a transféré 100.000 dollars à Mohamed Atta, durant l’été 2001 – sous les ordres d’Ahmad lui-même, comme insistent les services secrets indiens ? Etait-ce réellement l’agent de l’ISI, Omar Sheikh[5], le spécialiste des technologies d’information de ben Laden, qui organisa plus tard le massacre du journaliste américain Daniel Pearl à Karachi ? L’ISI était-elle directement liée au 11/9 ?
    39) Le FBI a-t-il enquêté sur les deux personnages louches qui ont rencontré Mohamed Atta et Marwan al-Shehhi au Harry’s Bar de l’Hôtel Helmsley de New York, le 8 septembre 2001 ?
    40) De quoi la directrice des affaires asiatiques du Département d’Etat, Christina Rocca, et l’ambassadeur Taliban au Pakistan, Abdul Salam Zaeef, ont-ils discuté lors de leur rencontre à Islamabad en août 2001 ?
    41) Est-ce que Washington savait à l’avance qu’une connexion « al-Qaïda » tuerait le commandant nationaliste afghan, Ahmed Shah Massoud, alias « Le Lion du Panshir », seulement deux jours avant le 11/9 ? Massoud combattait les Taliban et al-Qaïda – avec l’aide de la Russie et de l’Iran. Selon l’Alliance du Nord, Massoud a été tué par un axe ISI/Taliban/Al-Qaïda. S’il était toujours en vie, il n’aurait jamais permis aux Etats-Unis de manipuler une loya djirga (grand conseil) en Afghanistan pour installer une marionnette, l’ancien agent de la CIA Hamid Karzai, à la tête du pays.
    42) Pourquoi a-t-il fallu plus de quatre mois pour que le nom de Ramzi Binalshilbh émerge dans le contexte du 11/9, alors que ce Yéménite partageait l’appartement de Mohamed Atta à Hambourg, où il avait aménagé sa cellule ?
    43) Le terroriste pathétique à la chaussure piégée, Richard Reid, est-il un agent de l’ISI ?
    44) Le président russe d’alors, Vladimir Poutine, et les services secrets russes ont-ils dit à la CIA en 2001 que 25 pilotes terroristes avaient reçu un entraînement pour des missions suicides ?
    45) Quand le chef des services secrets allemands, August Hanning, a-t-il dit à la CIA que des terroristes « prévoyaient de détourner un avion de ligne » ?
    46) Quand le président égyptien Moubarak a-t-il prévenu la CIA qu’une attaque aurait lieu contre les Etats-Unis avec un « avion bourré d’explosifs » ?
    47) Quand le directeur du Mossad, Efraim Halevy, a-t-il prévenu la CIA d’une possible attaque contre les Etats-Unis par « 200 terroristes » ?
    48) Les Taliban étaient-ils conscients de cette mise en garde par un officiel de l’administration Bush, dès février 2001 – « Soit vous acceptez notre offre d’un tapis d’or, soit nous vous enterrons sous un tapis de bombes » ?
    49) La société Northrop-Grumman a-t-elle utilisé la technologie Global Hawk - qui permet de contrôler à distance des avions sans pilote – dans la guerre en Afghanistan, depuis octobre 2001 ? A-t-elle installé Global Hawk dans un avion commercial ? Global Hawk est-il tout simplement disponible pour les avions commerciaux ?
    50) Est-ce que Cheney se lèverait et se porterait volontaire pour détailler son véritable emploi du temps au cours de l’ensemble de la journée du 11/9 ?
    (Copyright 2009 - Asia Times Online Ltd, traduction JFG-QuestionsCritiques . All rights reserved.)
    Notes :
    [1] En référence à ce passage du PNAC (Project for a New American Century), la bible militaire mise au point par les néoconservateurs en 1997 et 2000, « De plus, le processus de transformation, même s'il apporte un changement révolutionnaire, risque d'être long, en l'absence de quelque événement catastrophique et catalyseur — tel qu'un nouveau Pearl Harbour."
    Lire le PNAC en français : ICI
    [2] Voir ; Guerre liquide : bienvenue au Pipelineistan, par Pepe Escobar, 1er avril 2009.
    [3] Lire : La Réorientation, par Seymour Hersh, 26 février 2007
    [4] On apprend que Ben Laden était un agent recruteur de la CIA en Afghanistan durant la guerre contre l’Union Soviétique des années 80 : La lutte contre le terrorisme ne se gagnera pas par des moyens militaires, par Robin Cook (ancien ministre britannique des affaires étrangères), 8 juillet 2005
    [5] Lire l’excellent reportage : Les nombreux visages d’Omar Saïd Cheikh, par Paul Thompson, le 4 septembre 2002.
    http://www.alterinfo.net

  • Chronique d'un banquier : La relique barbare est de retour !

    C'est par la voix officielle de M. Zœllick, directeur de la Banque mondiale, que le rôle de l'or revient comme acteur de la scène économique. Dans une tribune libre publiée par le Financial Times, il a proposé d'« envisager d'employer l'or comme point de référence international des anticipations des marchés au point de vue de l'inflation, de la déflation et des taux de changes futurs ». Réponse obligée du directeur de la BCE, M. Trichet : « il n'y a pas de discussion sur l'étalon-or. De mémoire, une telle idée avait été évoquée il y a longtemps par James Baker lorsqu'il était secrétaire du Trésor [dans les années 1980] ». Débat surréaliste sur un sujet qu'on croyait enterré ? Mais pourquoi maintenant ?
    Petit retour sur l'histoire de cette « relique barbare » - selon John Keynes. Pendant longtemps et jusqu'en 1944, le système mondial d'échange a été dominé par l'or. Chaque monnaie nationale était convertible et ainsi comparable et échangeable. A cette date, les Etats-Unis possédaient 75 % des réserves d'or, thésaurisées grâce à leur rôle pendant les conflits européens (en tant que fournisseurs d'armes) et par le fait que le théâtre des conflits se trouvait en dehors de leur pays.
    Cette concentration aux mains d'un seul pays risquait de freiner la croissance mondiale par la rareté des liquidités mondiales et hypothéquer ainsi la reconstruction des économies occidentales. En 1944, au cours de la réunion dite de Bretton Wood, Roosevelt décida - avec la caution douteuse du plus grand économiste de cette époque, Keynes (déjà malade) - de passer à un nouveau système de changes international facilitant les échanges mondiaux. L'idée était que le dollar devienne   ait d'inonder le monde entier de liquidités en dollar avec une redistribution effective des réserves d'or. Autre effet non négligeable, cet afflux massif de devises a permis de financer une des plus belles périodes de croissance : les trente glorieuses.
    Résultat, en 1971, les Etats-Unis ne possédaient plus qu'une très faible quantité d'or. Nouvelle réunion de chefs d'Etats qui décidèrent, au lieu de revenir à l'ancien système, d'abandonner purement et simplement toute référence = l'or au nom du progrès. Un nouveau système flexible et relatif du change entre les différentes devises fut décidé, consacrant ainsi l'étalon dollar, dorénavant seule référence des échanges mondiaux. Il donna ainsi à l'Etat américain la possibilité de financer son économie grâce aux fonds du monde entier, ce que l'on appelle un droit de seigneuriage. L'or, après une belle résistance dans les années 1970, finalement abandonné, n'a cessé de perdre de la valeur pendant trois décennies.
    Tout allait bien dans le meilleur des mondes mondialisé (croissance généralisée, innovations à-tout-va, victoire des démocraties...) lorsqu'intervint la crise de 2008 qui fit vaciller la première économie mondiale. Ce choc toujours pas digéré a ces deux dernières années obligé les Etats à augmenter fortement les déficits publics, et par voie de conséquence leur endettement, pour relancer une hypothétique croissance. Résultat, la monnaie que vous détenez, représentative de la santé économique de l'Etat dans lequel vous vivez, s'avère être garantie par des déficits et un énorme tas de dette ! Alors le réel ressurgit et la question cette fois se pose vraiment, peut-on continuer ainsi avec un étalon dollar ? Pourquoi ne pas réactualiser l'étalon-or ?
    Pour ma part, je ne crois pas un instant à un retour à court terme à ce système. Il n'y a pas assez de quantité d'or pour faire face aux échanges mondiaux, et les pays détenteurs de ce métal ne sont pas ceux qui sont en meilleure santé. Et la Chine en possède peu et l'Allemagne quasiment pas. Cependant à moyen terme, il semble probable que le système de l'étalon dollar soit abandonné pour quelque chose de différent dont les contours sont difficiles à prévoir. La création d'un panier de devises références contenant une portion d'or est la seule idée qui trouve pour l'instant écho dans quelques livres très théoriques. En attendant cet hypothétique système, faut-il acheter ce métal ? Ses détracteurs considèrent ajuste titre qu'il n'a aucune application industrielle, que sa détention coûte cher, que le stock dépend de l'extraction et que surtout il ne rapporte aucun revenu.
    Mais d'autres arguments plus géopolitiques -prévalent : la Chine, la-Russie et les pays émergents s'attachent à en acheter pour diversifier leurs réserves libellées en USD -monnaie qui, comme nous l'avons vu, ne représente que des pays surendettés. Par ailleurs, l'or reste une couverture contre l'inflation (perte de valeur de tous les actifs), seul système qui pourra nous faire sortir de la crise. Il protège aussi contre le risque d'implosion de tout le système mondial économique, risque que l'on ne peut toujours pas exclure à la vue de ce qui se passe en Irlande, au Portugal et en Espagne.
    Alors, vous l'aurez compris, il est toujours bon d'acheter des actifs tangibles dont la liste est réduite : l'or, la terre, ou la pierre. Parmi les trois, on choisira plutôt le métal qui reste toujours le plus transportable, le plus facile à dissimuler et surtout non sujet à des lois d'expropriation.
    Célestin Auzies  Présent du 1er décembre 2010

  • Troupes coloniales : Jack Lang remis en place « Chez FOG » !

    Jack Lang et Houria Bouteldja sont remis à leur place et confrontés à leurs mensonges sur la colonisation et les troupes coloniales engagées dans les deux guerres mondiales.

  • Le Conseil constitutionnel censure la taxation à 75 % sur les hauts revenus promise par François Hollande

    Les-3-singes-le-changement-cest-maintenant-ou-jamais-300x236.pngLe Conseil constitutionnel vient de censurer la taxation à 75 % sur les revenus de plus d’un million d’euros en soulignant qu’il s’agissait très clairement d’une « méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques ».

    On notera que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et que cette mesure était une priorité de François Hollande, aujourd’hui devenu président de la République, pendant la campagne présidentielle.

  • Les guerres médiques

    Voici 25 siècles, sur ce théâtre unique, face aux “Barbares”, des Européens se découvrirent tels.

    À l'aube du Ve siècle avant notre ère, dans un monde égéen peu peuplé, sous pression des “Barbares” aux frontières de l'Hellade, les Grecs avaient une faible conscience de leur identité. Tout allait changer avec les guerres médiques et la menace d'une invasion ressentie comme celle de l'Asie.

    Jusqu'alors, le Barbare était avant tout l'étranger qui ne parlait pas la langue d'Ho­mère. Sa prononciation « lourde et empâ­tée », comme la caractérisera Strabon au Ier siècle encore, suscite les moqueries. Le mot même de “Barbare” retranscrit les onoma­topées ou le bredouillis incompréhensible que les Hellènes entendaient dans la bouche du voyageur accueilli suivant les règles d'hos­pitalité, mais qui était radicalement étranger à leur univers. Si le fait linguistique était la manifestation immédiatement perceptible d'une différence, ce sont les liens du sang, de la religion, des coutumes de la terre qui fon­daient le sentiment d'appartenance.

    Sentiment encore faible. Il n'interdisait pas les querelles entre les cités soucieuses de leur autonomie. Ce n'est pas en vain que l'on a pu parler de culture “agonale”, c'est-à-dire bel­liqueuse, pour les Grecs. Une vision helléno­centrée du monde, avec Delphes pour centre ou pour “nombril”, rejetait les Barbares, qu'ils soient égyptiens, carthaginois ou perses, vers des marges géographiques que seuls les voyageurs, ou encore des esprits aty­piques comme Hérodote, étaient en mesure de connaître. Pourtant, la trop grande proxi­mité du puissant empire perse à la lisière du monde grec allait radicalement modifier la perception des Barbares et, en retour, l'image que les Grecs se faisaient d'eux-mêmes.

    La prise de conscience d'une menace repré­sentée par les hordes du Grand Roi fut cepen­dant tardive. Sur la rive asiatique de la mer Égée, l'Ionie, peuplée de Grecs, avait été bruta­lement conquise au milieu du VIe siècle par le souverain achéménide Darius Ier, et intégrée à un ensemble politique oriental qui s'étendait jusqu'à l'Indus. Des maîtres perses et mèdes furent imposés aux Grecs ioniens, qui devaient compter avec une forte présence étrangère sur leur territoire. Il faut préciser que les Perses et les Mèdes d'alors, mêlés aux populations dis­parates de la Babylonie, n'avaient plus guère de parenté avec les conquérants indo-européens arrivés dans ces régions plus de mille ans aupa­ravant. Le fossé ethnique se doublait d'une forte opposition politique, dans la mesure où l'occupant favorisait le régime des tyrans. Mais lorsqu'en -499 les cités d'Ionie se révoltèrent, seules Athènes et Érétrie répondirent à l'appel et se portèrent à leur secours. La menace n'était pas encore ressentie comme assez pressante pour que les Grecs dans leur ensemble, et en tant que tels, en mesurent l'ampleur.

    En 492 avant notre ère, 2 ans après la des­truction de Milet, la traversée du Bosphore par les troupes perses que menait Mardonios, gendre du Grand Roi, précisa tout à coup l’imminence du danger. Quelques cités, soucieuses de leur autonomie, préférèrent pourtant s'accommoder d'une tutelle étrangère et même profiter de la situation pour asseoir un pouvoir jusque-là contesté. Il est vrai qu'allaient s'affronter un puissant État centralisé et une poussière de communautés de type rural, plus habituées aux querelles de voisinage qu'à la résistance à une invasion étrangère ! « Qui serait donc capable de tenir tête à ce large flux humain ? Autant vouloir par de puissantes digues contenir l'invincible houle des mers ! » écrira Eschyle (Les Perses, - 472). L'armée barbare semblait irrésistible. Mais lorsque les émissaires achéménides vinrent exiger d'Athènes « la terre et l'eau », c'est-à-dire la soumission de la cité, ils furent, simplement, mis à mort.

    Après avoir incendié Naxos ou encore Érétrie, dont les populations furent réduites en esclavage, les Perses débarquèrent alors à Marathon en -490. Contre toute attente, Athéniens et les Platéens, leurs voisins, forts de la cohésion de leur phalange, sortir vainqueurs d'une bataille où l'infanterie barbare l'emportait pourtant par le nombre. Ils s'offrirent même le luxe de rentrer à Athènes au pas cadencé pour protéger la cité d'un éventuel débarquement. Dès lors, les Athéniens pouvaient se flatter, comme l'explique Hérodote, « d'avoir été les premiers de tous Grecs à affronter l'ennemi, les premiers à supporter la vue du vêtement mède et des hommes ainsi vêtus, alors que les Grecs prenaient peur rien qu'à entendre le nom des Mèdes ».

    Dix ans plus tard, l'ambitieux Xerxès, successeur de Darius, décida d'une seconde expédition, préparée méthodiquement et sans commune mesure avec la précédente. Hérodote a dépeint une armée immense qui défila pendant 7 jours et 7 nuits devant son chef ! Conscients qu'il ne s'agissait cette fois non plus de représailles mais d'une véritable invasion, les Grecs s’organisèrent sous le commandement de Sparte et cela en dépit des oracles défavorable de Delphes.

    La Grèce était menacée d'anéantissement. L’Achéménide voulait la réduire par la force et la noyer dans la masse des peuples déjà sous tutelle. La deuxième guerre médique commença en -480. À la tête d'une immense armée bigarrée, Xerxès passa l'Hellespont. Par la Thrace, la Macédoine et l'Épire, il des­cendit vers la Grèce centrale. Malgré l'hé­roique résistance des Spartiates de Léonidas, le défilé stratégique des Thermopyles fut franchi. Les Athéniens durent se réfugier sur leur flotte et quitter leur cité. Eux qui se consi­déraient comme les véritables fils de Gaïa – la Terre divinisée –, enracinés au plus profond du sol de leur patrie, ils laissèrent leurs terres aux mains de l'ennemi. Mais c'était pour prendre une éclatante revanche sur mer, à Salamine, sous le commandement de Thé­mistocle. Cette première victoire précédait celle du Spartiate Pausanias, l'année suivante, sur terre, à Platée.

    Ces victoires et d'autres encore précipitè­rent la déroute des Perses et la libération des cités grecques d'Asie Mineure, regroupées dans la ligue de Délos par Athènes en -478. Après de nouvelles victoires navales, le Grand Roi dut reconnaître l'indépendance des villes d'Ionie. Et c'est naturellement dans la bouche des Athé­niens, jurant de ne jamais trahir leurs alliés au profit des Perses, qu'Hérodote place la première recon­naissance explicite de la « grécité ». Après avoir évoqué les temples saccagés et les dieux profanés par les Barbares, qui appellent ven­geance, « il y a le monde grec uni par la langue et par le sang, les sanctuaires et les sacrifices qui nous sont communs, nos mœurs qui sont les mêmes… » (Enquête, livre VIII).

    L'Hellade était sauvée et tous avaient conscience que seule l'alliance des cités avait permis de repousser l'envahisseur. Forts de leur victoire, les Grecs ne cessent alors de la raconter, d'exalter leur glorieuse résistance et de définir ce qui les distingue radicalement de vaincus qui restent néanmoins mena­çants. Tous se reconnaissent dans une cer­taine façon de combattre. La phalange hoplitique, symbole de la cohésion de la cité, constituée de citoyens soldats luttant pour leur patrie, apparaît comme l'antithèse des armées barbares désordonnées, composées d'esclaves tributaires du Grand Roi, issues des différentes peuplades soumises aux Achémé­nides. L'iconographie grecque ne manque pas de les représenter au moment où ils s'apprê­tent à fuir et tombent à terre, blessés, souli­gnant toujours le caractère exotique de leurs traits et de leur accoutrement. La pureté de la flotte grecque est également magnifiée, notamment par Eschyle. Au martèlement des rames frappant l'eau en cadence et le chant de guerre entonné d'une seule voix, le poète oppose le bruissement confus qui montent des navires barbares à Salamine.

    L'absence d'ordre, la démesure, les com­portements excessifs deviennent d'ailleurs les caractéristiques des Barbares. Incapables de se contrôler et de reconnaître les limites fixées à l'homme, ils per­turbent l'équilibre du monde et ne peuvent que susci­ter la colère des dieux. Exemple de l'hubris [perte du sens de la mesure] barbare, Xerxès en per­sonne. À la mer, coupable d'avoir démantelé un pont que ses soldats venaient d'achever, il ordonna d'administrer 300 coups de fouet et de marquer les flots au fer rouge, comme il l'aurait fait avec un esclave. De façon plus générale, face à une forme organi­sée et méthodique de domination qui les menaçaient, les Grecs ont, par contraste, fait de la liberté le trait caractéristique de leur civilisation.

    Les contours de l'identité grecque se sont ainsi précisés dans l'adversité et la résistance commune. L'hellénisme peut désormais être perçu comme un destin historique qu'il s'agit de graver dans la pierre et dont il faut conser­ver la mémoire : avec la dîme du butin, un trépied d'or fut offert à Delphes, sur une colonne portant les noms des cités qui avaient combattu à Platée, et des fêtes pan­helléniques de la liberté furent organisées tous les 4 ans sur le site de cette bataille. La mémoire historique des Grecs, qui se limi­tait jusqu'ici aux récits homériques, s'enrichit d'une référence majeure et fédératrice à laquelle on recourra toujours. L'Iliade, pre­mière épopée panhellénique, fut même réin­terprétée et inscrite dans la longue série des conflits qui menèrent à l'invasion de Xerxès, tandis que la génération de Marathon était considérée comme l'égale des héros du cycle troyen. Sans doute les fils de Priam parlaient­-ils la même langue et rendaient hommage aux mêmes dieux que les Achéens, mais ils comptaient des Barbares dans leur armée. La division du monde et de son histoire, « depuis que la mer a séparé l'Europe de l'Asie » en 2 blocs distincts, radicalement opposés, imposa une telle relecture.

    S'il est vrai que la force de cette mémoire partagée, et sans cesse chantée par les poètes, fut mise à mal par l'atomisation des cités, la lutte contre les Perses n'en est pas moins à l'ori­gine d'une prise de conscience identitaire. Elle est également la source de couples symbo­liques qui n'ont cessé de marquer les construc­tions historiques et politiques à venir : Europe et Asie, civilisation et barbarie.

    Emma Demeester, NRH n°7, été 2003./ http://vouloir.hautetfort.com

    ◘ Chronologie :

    • 546-540 : Conquête de l'Asie mineure et des cités d'lonie par Darius Ier.

    • 499-494 : Révolte de l'lonie contre les Perses.

    • 490 : Première guerre médique : victoire athénienne de Marathon.

    • 486 : Avènement de Xerxès Ier.

    • 480-479 : Deuxième guerre médique.

    • 480 : Sacrifice des Spartiates aux Thermo­pyles. Sac d'Athènes. Victoire navale des Athéniens à Salamine.

    • 479 : Victoire de Platée, libération de la Grèce. Victoire navale de Mycale, libération de l'lonie.

    • 478 : Révolte et libération des Grecs d'Asie Mineure.

  • Nouvel ordre mondial : le premier acte de soumission de François Hollande n’a pas tardé

    Le site d’Europe 1 révèle aujourd’hui que « le retrait anticipé des troupes françaises d’Afghanistan était négocié depuis des mois avec Washington » via « l’envoyé spécial de François Hollande », « l’actuel ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian ». « Bien avant l’élection présidentielle, les équipes de campagne de François Hollande ont pris des contacts le plus discrètement possible avec les Américains. » L’intervention militaire de l’Otan n’a bien sûr permis en rien d’éradiquer les forces talibanes mais Le Parisien le rappelait opportunément, dans les faits nos soldats déployés dans la région Est et placés sous commandement américain ne seront pas tous de retour à la fin de l’année, ne serait-ce que pour des raisons logistiques.

     « Evacuer nos 3 400 soldats ne devrait nécessiter qu’une douzaine de rotations d’Airbus Paris-Kaboul. Mais c’est le matériel qui pose un problème (…) : 900 véhicules (dont 500 blindés), 1 400 conteneurs, 3 Mirage 2000 et 14 hélicoptères. Techniquement, ce retrait prendra du temps et coûtera cher. D’autant plus que la France ne dispose pas d’avions-cargos et devra sans doute louer des Antonov à 35 000 € l’heure de vol. La France pourrait aussi se heurter à l’engorgement des aéroports de Kaboul et de Bagram par lesquels transitent les 23 000 soldats américains devant quitter le pays d’ici à la fin de septembre.»

     Sur le blog Secret défense, Jean-Dominique Merchet indiquait qu’ «il y aura toujours des militaires français en Afghanistan en 2013… et sans doute après. Tout l’enjeu est de trouver la bonne formule, celle qui satisfera tout le monde : les Afghans, les militaires français, les Américains, la gauche française, etc. C’est avant tout une question de vocabulaire : à la Maison Blanche, François Hollande a évoqué le retrait des troupes combattantes. Celles qui resteront seront-elles des troupes non-combattantes? »

    Europe 1 signalait encore que « des garanties sur trois sujets » ont été données par les socialistes à Barack Obama, des « engagements (qui) ont été reformulés au mois d’avril à Bruxelles, devant les responsables de l’Otan. C’est ce qui a permis que le sommet de Chicago soit considéré comme un succès diplomatique. »

    Les «garanties» en questions sont « d’abord que François Hollande élu ne sortirait pas la France du commandement intégré de l’Otan. Ensuite, que le départ d’Afghanistan ne serait pas une retraite et que les troupes françaises resteraient dans la coalition jusqu’en 2014. Enfin, que la France ne s’opposerait pas par principe au projet de bouclier antimissile, le grand projet des États-Unis»

     Et il est d’ailleurs intéressant de noter que la sortie du guêpier afghan  occulte opportunément ce ralliement français au développement du système ABM, au projet yankee de bouclier antimissile en Europe. Une mesure soi-disant essentielle pour protéger les populations des menaces balistiques des « Etats voyous » selon la terminologie américaine, et notamment de  l’Iran.

    Sur le blog Réalpolitik.tv, Emmanuel Archer, expert français installé à Moscou, indiquait qu’  «en février 2012, ( Vladimir) Poutine alors encore premier ministre déclarait que  le bouclier antimissile américain qui est en train d’être déployé en Europe, vise la Russie ».

    La Russie a en effet « proposé à plusieurs reprises une alternative plus efficace consistant au déploiement de missiles intercepteurs à proximité immédiate des frontières de l’Iran, en Turquie, au Koweït, ou même encore en Irak. Propositions restées lettres mortes. Ensuite parce que la Russie ne partage pas les craintes des États-Unis concernant la politique extérieure iranienne. Enfin, parce que nombre de spécialistes s’accordent à dire que l’Iran ne possède ni la technologie ni le potentiel industriel permettant de concevoir et de fabriquer des missiles intercontinentaux capables de parcourir les quelques 10000 Km qui les séparent des États-Unis. »

    «La confiance que la Russie accorde aux États-Unis et à l’Otan est aujourd’hui sapée par de lourds antécédents », elle « reste méfiante sur la politique étrangère du BAO, à qui elle reproche une attitude générale belliciste et d’ingérence. »

    Moscou « n’a pas digéré les libertés que l’Otan a pu prendre en Libye pour renverser le gouvernement en place » et « le refus de l’administration américaine de fournir des garanties juridiques attestant que le système déployé ne sera pas dirigé contre les forces de dissuasions russes, inquiète le Kremlin. »

    Bref, « la Russie considère que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est une tentative de prendre un avantage stratégique structurel décisif sur la Russie au profit de la puissance américaine »

    Enfin, M. Archer note que l’implantation du bouclier antimissile en Europe est perçue « comme un danger mortel » par l’Iran, la Russie et la Chine. L’Iran, parce qu’il craint que ce bouclier défensif ne puisse se transformer en un bouclier offensif pour une future attaque contre son territoire. La Russie par sa crainte de voir son potentiel stratégique neutralisé et donc son influence sur la scène internationale diminuer. Et enfin la Chine, qui craint avec l’affaiblissement de ses principaux alliés, de se retrouver dans une situation d’isolement à la fois économique et stratégique. »

    Ainsi, l’implantation du système ABM, pourrait devenir (…) le symbole d’une ligne de démarcation, voire même de fracture entre deux conceptions du monde qui s’affrontent aujourd’hui sur la scène internationale. D’un côté celle des américains soutenue par l’Alliance Atlantique, perçue par de plus en plus de pays, comme interventionniste et unipolaire. Et d’un autre côté, celle des pays comme la Russie, la Chine ou encore l’Iran, favorable à un monde multipolaire et à un équilibre des forces

    En promettant d’ores et déjà à Washington que la France ne s’opposerait pas au projet de bouclier antimissile et resterait au sein du commandement intégré de l’Otan, François Hollande note Bruno Gollnisch a donc donné sa « conception du monde ». Il a confirmé qu’il serait comme son prédécesseur un féal bien soumis au bras armé du Nouvel ordre mondial. Mais le PS et ses dirigeants nous ont-ils déjà donné des raisons d’en douter ?

    le 22 mai 2012 http://www.gollnisch.com