Lang, Bouteldja et même Giesbert font visiblement grise mine face aux connaissances historiques et à l’argumentation de Daniel Lefeuvre qui se voit soutenu par Nicolas Dupont-Aignan.
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Lang, Bouteldja et même Giesbert font visiblement grise mine face aux connaissances historiques et à l’argumentation de Daniel Lefeuvre qui se voit soutenu par Nicolas Dupont-Aignan.
Au motif qu’il convient de s’entêter à maintenir la zone euro sous respiration artificielle, un accord a été trouvé tard hier soir à Bruxelles, aboutissement de discussions initiées quelques mois plus tôt, autour des modalités de la création d’un superviseur européen unique pour toutes les banques de la zone euro. Angela Merkel s’est félicitée cette soumission encore plus accrue à l’hydre supranational sous pilotage allemand, François Hollande aussi… Une Europe bruxelloise, grise, sans âme et qui plus est destructrice de nos économies, dont le président de la République, malgré ses formules creuses et certainement à son corps défendant, a parfaitement décrit l’insondable médiocrité technocratique dans l’entretien qu’il a accordé au Monde en date d’aujourd’hui…
Au motif qu’il convient de ne pas fâcher l’Algérie (qui pourrait nous compliquer la tâche au Mali ?) et de ne pas irriter plus avant les Algériens français de papier, M. Hollande a fait preuve de révisionnisme historique. Il a reconnu la responsabilité de la police française dans la mort de dizaines de manifestants musulmans à Paris lors de la manifestation organisée à Paris par ce mouvement terroriste le 17 octobre 1961.Un bobard médiatique monté de toute pièce par le FLN et le Parti communiste, comme nous le rappelions l’année dernière à l’occasion de la « commémoration » de son cinquantième anniversaire – http://www.gollnisch.com/2011/10/17/11647/
Au motif qu’il faut complaire, encore et toujours au lobby immigrationniste, et diluer toujours plus avant les identités nationales selon les vœux mêmes des cénacles mondialistes qu’il connait bien, Manuel Valls a annoncé jeudi la suppression des critères de naturalisation « les plus discriminatoires ». La circulaire envoyée jeudi aux préfets prévoit en particulier de prendre en compte les contrats à durée déterminée ou le travail intérimaire, et plus seulement les CDI, dans l’appréciation de l’insertion professionnelle du candidat à la naturalisation
Le ministre de l’Intérieur entend ainsi accroître le nombre de personnes qui pourront acquérir la nationalité française… et voter socialiste. Ni plus ni moins la stratégie préconisée par du cercle de réflexion socialiste Terra Nova qui enjoignait la direction du PS pour conquérir le pouvoir et y rester à gagner l’appui des différentes communautés et minorités… Au détriment de ces salauds de pauvres et autres ringards de souche qui s’entêtent à ne pas comprendre toutes les joies de la mondialisation…
Au motif qu’il faut devancer les désirs et obéir aux docteurs Folamour du Nouvel ordre mondial et aux pétromonarchies , le gouvernement socialiste, comme avant lui celui de l’UMP, s’entête à soutenir l’insoutenable en Syrie.
Hier, Lakhdar Brahimi, envoyé commun de la Ligue arabe (LA) et des Nations unies (ONU), a réaffirmé son appel à un arrêt des combats en Syrie pour la fête de l’Aïd al-Adha. « Si la crise syrienne se poursuit, son impact ne sera pas restreint à l’intérieur de la Syrie, mais il affectera toute la région et le monde », a-t-il déclaré.
De son côté, le Vatican tente aussi de sauver ce qui peut l’être, et d’éviter l’irréparable. Alors que se déroulait les travaux du Synode sur La nouvelle évangélisation, -voir notre article en date du 12 octobre- le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, a annoncé l’ envoi d’une délégation à Damas pour exprimer la « solidarité fraternelle » du pape avec la population syrienne.
C’est Benoît XVI , dans l’esprit même du discours qu’il a tenu lors de son déplacement à Beyrouth le 16 septembre qui a pris cette décision. « Nous ne pouvons rester de simples spectateurs d’une tragédie comme celle qui se déroule en Syrie », a souligné le cardinal Bertone ; il s’agit d’encourager « tous ceux qui sont engagés dans la recherche d’un accord respectueux des droits et devoirs de tous avec une attention particulière à ce que prévoit le droit humanitaire ».
Car si les djihadistes, les fous d’Allah téléguidés, financés, équipés et manipulés par les extrémistes Wahabbites, l’Arabie Saoudite et le Qatar l’emportent , ce ne sont pas seulement les chrétiens d’orient qui subiront la terreur islamiste affirme Bruno Gollnisch, mais toutes autres minorités, les Kurdes, les chiites, et même au-delà les musulmans sunnites modérés.
Faut-il le rappeler, la carte des barbus fanatiques utilisés hier par Washington, pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan, abattre le parti Baas de Saddam Hussein en Irak et plus récemment les autocrates au pouvoir en Egypte, en Tunisie et en Libye revient trop souvent à ouvrir la boite de Pandore.
Ces mêmes fanatiques djihadistes soutenus par nos amis financiers qataris qui ont rasé les tombeaux des saints de Tombouctou au Mali, qui détiennent des otages français et qu’il conviendrait d’aider en Syrie !
Certes, il se murmure que le gouvernement n’est plus dupe de sa tragique erreur qui l’a vu confondre les aspirations d’une partie du peuple syrien à plus de libertés avec ceux qui parlait en son nom. Est-ce vraiment en connaissance de cause que la diplomatie des Juppé et Fabius a cru en la capacité du Conseil national syrien (CNS), encadré par les Frères musulmans, reçu en grande pompe l’Elysée mais miné par de fortes dissensions internes, à incarner une alternative au régime de Bachar el-Assad ?
Des affrontements armés entre différents bandes de l’Armée syrienne libre (ASL) se sont d’ailleurs déjà produits dans la région d’Alep. Une ASL dont les brigades portent des appellations qui sont déjà tout un programme : « Les libérateurs des mécréants », « Les descendants du prophète », « L’unification divine »…
Mais de tout cela, nos faiseurs d’opinions aux ordres ne disent rien ou si peu : quels « grands » medias en France, exemple parmi des dizaines d’autres, a évoqué les viols et les massacres commis par les djihadistes, les « combattants de la liberté » de l’ASL dans quatre villages chiites (Fouaa, Fatimah Azahra, Noubbol, la région des Magawlas) entre Alep et la Turquie ? Mais non, il s’agit encore et toujours de faire entendre un seul son de cloche, de marteler la même propagande.
Europe de Bruxelles, immigration, inféodation aux pires aberrations du projet mondialiste…: qui d’autre que l’opposition nationale pourra demain sortir la vérité du puits et faire triompher le retour au bon sens ?
Il y a bien longtemps que le PS a rendu son passeport tricolore
Gérard Depardieu est-il parti s’installer aux Iles Caïmans ? Est-il allé se réfugier dans une Hacienda au Paraguay, emportant avec lui toute sa fortune en lingots d’or ? Non, il est parti habiter en Belgique, à 50 kilomètres de Bruxelles.
Gérard Depardieu ne fait absolument rien d’illégal, il applique à la lettre l’Acte unique européen qui prévoit la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes.
Qui a négocié et mis en place cet Acte unique ? Le gouvernement alors dirigé par Laurent Fabius. Qui a négocié le traité de Maastricht ? Qui a entériné toutes les négociations du Gatt (la future Organisation Mondiale du Commerce) prévoyant l’ouverture intégrale des frontières ? Qui a appelé à voter oui au traité constitutionnel européen ? Qui a soutenu le traité de Lisbonne ? Qui soutient et négocie le mécanisme européen de stabilité prévoyant de transférer à Bruxelles le contrôle du budget français, donc des impôts ? De Delors à Lamy, de Mitterrand à Hollande, des socialistes, des socialistes, toujours des socialistes.
On comprend que Gérard Depardieu soit outré de se voir traiter de minable par Jean-Marc Ayrault. Il se vit comme Européen et se déclare citoyen du monde. Il ne fait en cela que répéter une antienne que les socialistes rabâchent depuis 40 ans. Il ne fait en cela qu’épouser la politique socialiste qui avec constance depuis 30 ans déshabille le pouvoir national pour en transférer des pans entiers aux régions ou à Bruxelles. Il ne fait en cela que se partager la vision internationaliste du monde des socialistes. Comment lui reprocher d’aller au bout de cette logique ?
Gérard Depardieu rend son passeport français ? Il y a bien longtemps que les socialistes ont rendu le leur. Gérard Depardieu est un vrai socialiste français.
Les Français continuent à douter de la capacité de François Hollande à affronter les grandes (et les moins grandes) questions qui se posent au président de la République. Les sondages accusent régulièrement une dégringolade des taux de satisfaction qui lui sont accordés, tout comme à son premier ministre d’ailleurs. Gérard Courtois, directeur éditorial du journal Le Monde, donne plusieurs explications à ce constat dans sa chronique du 19/12/2012.
Polémia
Avant la trêve des chroniqueurs, il n'est pas trop tard pour le constater : la France est un bien curieux pays. Elle s'enorgueillit d'avoir vu naître Descartes et d'avoir allumé les Lumières. Elle se targue volontiers d'être la patrie de la raison, donc de la sagesse. Il ne se passe pourtant pas une semaine sans qu'elle s'embarque et s'emballe dans de folles controverses et d'invraisemblables psychodrames. La moindre polémique y devient, sans tarder, affaire d'Etat.
Ainsi de l'exil fiscal de Gérard Depardieu. L'on était bien naïf de croire, il y a huit jours, que quelques mots suffiraient pour fustiger la sécession d'un acteur hors normes, comptant ses sous comme des entrées de cinéma. Chacun, depuis, s'est monté le bourrichon, de féroces répliques ont été échangées et cette histoire peu glorieuse a tourné au drame national. Premier ministre en tête, chacun y a mis du sien jusqu'à transformer le grand Gégé en héraut des exilés de Néchin, fuyant l'impôt sans souci du qu'en dira-t-on. Encore moins d'une élémentaire solidarité nationale.
Affaire d'Etat, encore, la bataille du « mariage pour tous ». Trente ans après la dépénalisation de l'homosexualité, treize ans après la reconnaissance légale, par le pacs, du couple homosexuel, voilà une réforme qui aurait dû susciter un relatif consensus. Tout pouvait y contribuer : l'évolution aussi spectaculaire que salutaire des mœurs et des mentalités, l'exemple des législations déjà en vigueur dans de nombreux pays européens, enfin la logique démocratique garantissant l'égalité des droits entre couples du même sexe et de sexe différent.
Au lieu de quoi l'on assiste à un affrontement vindicatif entre Anciens et Modernes, conservateurs et progressistes, religieux et laïcs, droite et gauche. Comme si, pour les premiers, les fondements de la famille étaient menacés et le socle de la société ébranlé.
Ont-ils oublié qu'ils nous annonçaient déjà la fin du monde, ou quasiment, lors de l'instauration du pacs, dont ils vantent aujourd'hui les mérites ? Leur a-t-il échappé que l'institution du mariage elle-même s'est singulièrement érodée, puisque 44 % seulement des couples français sont aujourd'hui mariés ?
Il est vrai, à la décharge de l'opposition, que le chef de l'Etat l'a bien aidée dans son offensive. Godillant d'un bord à l'autre, invoquant un jour la « liberté de conscience » des maires avant de se rétracter le lendemain, écartant le droit à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes avant de s'en remettre, désormais, à la sagesse du Parlement, le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas témoigné d'une fermeté de conviction à toute épreuve. Et n'a pas contribué à calmer les esprits.
Le même grief peut être fait à François Hollande à propos de cet autre psychodrame, de cette autre affaire d'Etat qu'est devenu le sort de l'aciérie de Florange et de ses deux hauts-fourneaux, les derniers de Lorraine. Les mésaventures de Nicolas Sarkozy sur le site voisin de Gandrange, fermé en 2008 par ArcelorMittal, auraient pourtant dû inciter le président de la République à la prudence et à la clarté.
On ne joue pas impunément avec des symboles aussi forts : celui de la désindustrialisation française face à une mondialisation sans états d'âme, celui de la puissance ou de l'impuissance de l'Etat, celui enfin de la nationalisation, cet étendard de la gauche triomphante de 1981.
M. Hollande a « joué », et il a perdu. Certes, les 630 emplois de Florange sont, pour l'heure, sauvegardés, si toutefois Lakshmi Mittal tient cette fois-ci ses engagements. Mais au prix d'un pataquès gouvernemental désastreux et d'une défiance irrémédiable des salariés du site et d'ailleurs. En jouant sur tous les tableaux, en voulant garder tous les fers au feu, en laissant le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, explorer très sérieusement la piste d'une nationalisation temporaire, en laissant le premier ministre trancher en sens inverse et humilier M. Montebourg, en soutenant l'un sans désavouer l'autre, et vice versa, le président a brouillé tous les messages. A trop finasser, il a oublié d'exercer sa fonction première : arbitrer.
Il en paye aujourd'hui le prix, brutalement. Dans les urnes et dans les sondages. Les trois élections législatives partielles que la droite vient de remporter dans l'Hérault (avec la défaite de la députée socialiste élue en juin), les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne en attestent : dans les trois cas, en dépit de la bataille de chiffonniers entre M. Copé et M. Fillon pour la présidence du parti, l'UMP a progressé de 10 à 12 points, tandis que la gauche plafonnait dans l'Hérault et régressait de 8 points dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne.
Les sondages sont tout aussi sévères. Selon les toutes dernières enquêtes, M. Hollande et M. Ayrault poursuivent leur dégringolade, sept mois après leur entrée en fonctions : le premier recueille 37 % de satisfaction selon l'IFOP, en recul de 3 points en un mois (Le Journal du dimanche), et 35 % pour Ipsos, en chute de 6 points (Le Point). Quant au premier ministre, il tombe à 35 % et 33 % selon ces deux instituts, en recul de 5 à 6 points. La défiance est nette chez les ouvriers, avec un tiers seulement de jugements positifs en faveur du président.
Ces résultats ne sont guère surprenants. Il y a à peine plus d'un mois, lors d'une conférence de presse réussie, le chef de l'Etat avait fixé le cap de son quinquennat. En trois mots : rigueur budgétaire + pacte de compétitivité + nouveau contrat social. Le tout était apparu courageux ou, à tout le moins, cohérent.
Les hésitations dans la gestion du dossier Florange et, à un moindre degré, de la réforme du mariage ont largement détruit cette cohérence et jeté le doute sur la détermination présidentielle. De nouveau, le flou est de mise. Et c'est, au fond, la seule affaire d'Etat essentielle du moment, alors que le chômage explose et que la récession menace en 2013.
François Hollande aurait tort de croire que, selon la formule consacrée, « on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment ». A trop la cultiver, c'est sa crédibilité et son autorité qui seront lourdement menacées. Il n'aura pas trop de la trêve de Noël pour résoudre cette équation, aussi politique que personnelle.
Gérard Courtois http://www.polemia.com
Le Monde
19/12/2012 Correspondance Polémia – 19/12/2012
PARIS (NOVOpress) – Dans un article “La Démocratie à la Française“, Novopress a rapporté l’arrestation d’Aurélien qui a défendu la manifestation de catholiques anti-”mariage pour tous” du 18 novembre dernier contre l’agression des Femen venues contre-manifester illégalement sans déclaration préalable. Grâce à une interview de la police nous pouvons maintenant comparer avec la position du pouvoir vis-à-vis des Femen.
Rappelons que les Femen étaient à moitié nues, avec des slogans orduriers antichrétiens peints sur leur poitrine (certaines avaient peint “Fuck God” ou “Fuck Church”, traduction au choix “Baise”, “Nique” ou “Encule”). Elles étaient armées d’appareils projetant de puissants jets de poudre blanche (en fait il s’agissait d’extincteurs à poudre mais repeints de telle façon qu’il n’était pas possible de savoir ce dont il s’agissait, d’où les craintes et les réactions rapides des manifestants). Les extincteurs portaient en outre une grosse inscription “Jesus sperm”.
Aurélien indique “Le 28 novembre à 6 heures [du matin], j’ai été réveillé par les forces de l’ordre (…) qui m’ont menotté dans mon lit, une arme à feu braquée sur ma tempe. J’ai ensuite fait 48 heures de garde à vue et 15 heures de dépôt (…) et je suis désormais sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du territoire français, et l’obligation de pointer tous les 15 jours au commissariat de ma ville (…) J’ai été traité comme un terroriste, alors que c’est nous qui avons été agressés !”
Il est intéressant de comparer avec les données (vidéo ci-dessous) concernant les Femen qu’à fournies M. Paquette, chef d’état major à la préfecture de police de Paris, à notre confrère Enquête & Débat. Elles peuvent se résumer en : nous ne faisons rien, “Interpeller les Femen, même si elles sont dans l’illégalité, est contre-productif”. Et encore notre confrère ne l’interrogeait-il que sur la nudité (et non pas sur l’agression d’une manifestation), nudité qui est interdite à Paris par son maire Bertrand Delanoë “himself”, ce qui fait que la Préfecture de Police prévient que laisser voir “les parties génitales ou la poitrine constitue une exhibition sexuelle, punissable d’un an d’emprisonnement”.
M. Paquette s’emberlificote dans ses explications mais reconnaissons lui l’honnêteté d’avoir accepté de répondre à l’interview.
La préfecture de police interviewée à propos des... par enquete-debat
Le 19 décembre 1946, le parti communiste vietnamien de Hô Chi Minh lance une insurrection générale contre le colonisateur français à Hanoï et dans tout le Tonkin. C'est le début de la première guerre d'Indochine... et de trois décennies de conflits quasi-ininterrompus qui vont mettre le Viet-Nam et les autres pays de la région à feu et à sang.
Le drame puise sa source dans la défaite de la France face à l'Allemagne, l'occupation de ses colonies d'Indochine par le Japon et la volonté du général de Gaulle, à la Libération, de réoccuper l'Indochine pour l'honneur du drapeau, cela au moment même où les autres puissances coloniales abandonnaient leurs colonies d'Asie (Indes et Birmanie pour l'Angleterre, Indonésie pour les Pays-Bas).
Le 24 mars 1945, alors qu'il s'apprête à prendre le pouvoir en France, le général de Gaulle déclare son intention de restaurer l'autorité de la France en Indochine.
Cette déclaration intervient quinze jours après l'humiliant «coup de force du 9 mars» par lequel les Japonais se sont emparés des leviers de commande en Indochine et ont capturé, voire massacré, les Français présents sur place.
Le chef de la France libre veut prendre de court ses alliés anglo-saxons qui lorgnent sur l'Indochine comme le montrera leur décision, à Potsdam, d'en confier l'administration aux Chinois et aux Britanniques, à l'exclusion des Français.
De Gaulle projette d'établir une fédération de colonies et de protectorats qui comprendrait les trois provinces du Viêt-nam (les trois Ky : Tonkin, Annam et Cochinchine) ainsi que le Cambodge et le Laos. Le 14 août 1945, il nomme l'amiral Thierry d'Argenlieu gouverneur général de l'Indochine ; farouche partisan de la colonisation, l'homme a aussi la réputation d'être rigide et cassant.
Les événements se précipitent. En septembre 1945, sitôt après la capitulation du Japon, Hô Chi Minh, chef du parti communiste vietnamien, le Vietminh, proclame unilatéralement la République démocratique du Viêt-nam.
Dans le même temps, un corps expéditionnaire débarque à Saigon sous le commandement du général Leclerc. Celui-ci serait partisan de négocier avec le Vietminh mais pour son supérieur hiérarchique d'Argenlieu, il n'en est pas question.
Fonctionnaires et militaires français se réinstallent sans trop de mal en Cochinchine, où le Vietminh est quasiment absent. Là-dessus, Leclerc engage non sans succès la reconquête du nord.
Mais de Gaulle quitte le pouvoir en janvier 1946... Le nouveau gouvernement comprend l'inanité d'un maintien de la France en Indochine. Il prépare un accord avec les Vietnamiens en vue de reconnaître leur indépendance, suivant l'exemple des Britanniques qui s'apprêtent à quitter leur colonie des Indes.
Paris bénéficie d'une circonstance favorable : Hô Chi Minh, à Hanoï, craint une mainmise de ses voisins chinois et se montre disposé à composer avec les Français. C'est ainsi que le négociateur Jean Sainteny et Hô Chi Minh signent les accords du 6 mars 1946. Ils reconnaissent un État libre du Viêt-nam au sein de l'Union française.
Une conférence se réunit à Fontainebleau, en présence d'Hô Chi Minh lui-même, en vue de préciser les contours de l'indépendance de l'Indochine. Un référendum est prévu pour l'union des trois Ky. Mais la conférence se prolonge indéfiniment, les protagonistes jouant la montre.
Elle va tourner court en raison d'un premier incident qui survient le 19 novembre 1946. Ce jour-là, une fusillade se produit dans le port de Haïphong entre une jonque chinoise et la douane française. À bord de la jonque, des nationalistes vietnamiens transportent de l'essence de contrebande. La fusillade dégénère et fait 24 morts. Parmi eux le commandant Carmoin qui s'avançait avec un drapeau blanc vers les Vietnamiens de la jonque.
L'incident de la jonque chinoise est aussitôt exploité par les partisans d'une reconquête de l'ancienne colonie, au premier rang desquels figure l'amiral Thierry d'Argenlieu.
Avec le soutien du ministre des Affaires étrangères Georges Bidault, l'amiral veut au moins conserver Saïgon et la Cochinchine à la France et il s'oppose ouvertement à Leclerc et Sainteny. En contradiction avec les accords du 6 mars, il décide de rompre l'unité des trois Ky du Viêt-nam en créant une Cochinchine indépendante affidée à la France.
Pour imposer leur solution au Vietminh et rétablir leur autorité sur une partie au moins de l'Indochine, les militaires décident de recourir à la bonne vieille «diplomatie de la canonnière» héritée du siècle précédent.
Le 23 novembre 1946, à l'instigation de l'amiral d'Argenlieu, trois avisos du colonel Debès bombardent le port de Haïphong. Brutale, l'attaque aurait fait 6.000 morts ! L'événement passe inaperçu de la métropole et notamment du chef du gouvernement, le socialiste Léon Blum, qui n'en perçoit pas la gravité. Mais sur place, il n'en va pas de même. L'agression lève les derniers hésitations de Hô Chi Minh.
Le 19 décembre suivant, son parti, le Vietminh, lance une offensive générale contre les Français. La centrale électrique de Hanoï est détruite, les rues barrées, les magasins et les maisons d'Européens attaqués... On compte pas moins de 400 victimes, morts et disparus, parmi les colons.
Le lendemain, après le massacre, l'«oncle Hô», surnom affectueux que donnent les communistes à leur chef, publie une déclaration sans ambiguïté : «Luttez par tous les moyens dont vous disposez. Luttez avec vos armes, vos pioches, vos pelles, vos bâtons. Sauvez l'indépendance et l'intégrité territoriale de la patrie. Vive le Vietnam indépendant et indivisible. Vive la démocratie » (*). Aussitôt, Hô Chi Minh entre dans la clandestinité et son général Giap forge une armée de 60.000 hommes pour chasser les Français.
L'opinion française se montre indifférente à cette guerre coloniale qui débute, quand elle ne s'y oppose pas par des manifestations violentes contre les convois de soldats, voire de blessés rapatriés d'Indochine.
Il est vrai que les combattants du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO) ne sont pas des conscrits mais des militaires de métier, des volontaires des colonies d'Afrique et d'Asie et des soldats de la Légion étrangère, y compris de jeunes Allemands, orphelins de la Wehrmacht, à l'égard desquels l'opinion publique se sent peu d'affinités.
Rien de tel du côté vietnamien. Les communistes bénéficient du soutien de la population et s'assurent la maîtrise de la plus grande partie du Tonkin.
Les Français tentent de restaurer un semblant de protectorat ou d'«État associé à l'Union française» en installant à sa tête l'ancien empereur de l'Annam, Bao-Daï. Leurs calculs sont mis à mal par la victoire des communistes à Pékin, le 1er octobre 1949. Le nouveau maître de la Chine, Mao Tsé-toung, ne va plus dès lors ménager son soutien logistique à Hô Chi Minh.
En contrepartie, les diplomates américains, favorables au commencement à Hô Chi Minh, le lâchent lorsqu'eux-mêmes sont amenés à repousser une attaque communiste en Corée, en juin 1950. Ils décident dès lors de soutenir massivement l'effort de guerre de la France.
Devant la difficulté de tenir les confins sino-indochinois, l'armée française décide de les évacuer. L'opération se solde à Cao-Bang, en octobre 1950, par de lourdes pertes (7.000 victimes sur un effectif de 8.000 hommes).
En décembre 1950, le prestigieux général Jean de Lattre de Tassigny reprend les choses en main et redresse la situation. Mais, malade et accablé par la mort au combat de son fils unique, lieutenant en service au Tonkin, le «roi Jean» s'éteint à Paris le 11 janvier 1952.
Son successeur intérimaire, le général Raoul Salan, futur putschiste d'Alger, poursuit avec un certain succès et malgré des moyens mesurés le travail de «pacification». Il installe dans les montagnes, au coeur des zones ennemies, des camps retranchés ou «hérissons» sur lesquels viennent se briser les offensives du général Giap. Il remporte ainsi un franc succès à Na Sam en décembre 1952 puis dans la plaine des Jarres.
Mais, le 8 mai 1953, les aléas de la politique parisienne portent le général Henri Navarre à la tête du corps expéditionnaire , en remplacement de Salan. Le nouveau commandant en chef dispose de 250.000 hommes (près de 450.000 avec les troupes indochinoises).
À Paris, les responsables politiques estiment que la guerre, officiellement qualifiée d'«opérations de pacification», n'a que trop traîné et qu'il est temps pour la France d'y mettre un terme, en se retirant du Viêt-nam, si possible avec les honneurs.