Maître de conférences à l'ICES (Institut Catholique d'Etudes Supérieures à La Roche sur-Yon), Guillaume Bernard a, notamment, codirigé l'ouvrage « Les forces politiques françaises »(1).
Monde et Vie : Existe-t-il sinon des types d'homme du moins des valeurs de droite distinctes de celles de gauche ?
Guillaume Bernard: De récentes enquêtes d'opinion ont confirmé que certaines valeurs pouvaient être identifiées comme des marqueurs de droite (l'ordre, la nation, le mérite) ou de gauche (la solidarité, la tolérance, les services publics). Il en va de même pour les préoccupations. En dehors des angoisses communes - comme le chômage -, les sympathisants de droite s'inquiètent plutôt de l'insécurité, ceux de gauche plutôt des inégalités sociales.
Le clivage droite-gauche est donc une réalité ?
La majorité des Français (environ 60 %) le considèrent comme dépassé, cette position étant dominante depuis le milieu de la décennie 1980. Et pourtant, de trois quart à 80 % d'entre eux acceptent de se positionner à droite ou à gauche. Ainsi, le clivage droite-gauche est-il un critère de classement relatif, mais psychologiquement intégré et électoralement efficace. Il n'est cependant pas le seul, ni même le plus pertinent pour analyser la composition des forces politiques françaises. Doctrinalement parlant, les lignes de fracture passent plus au sein même de la gauche (acceptation ou non de l'économie de marché) et de la droite (acceptation ou non du multiculturalisme) qu'entre elles.
Le référendum de 2005 sur le traité établissant une constitution pour l'Europe a montré qu'il existait une véritable opposition entre modérés (plus ou moins de droite ou de gauche) et extrêmes (effectivement de droite ou de gauche), étant précisé que le fait de se trouver, à un moment donné, dans une position extrême sur l'échiquier politique, ne signifie pas nécessairement que l'on est idéologiquement extrémiste.
Historiquement, qu'est-ce que la droite ?
Il est communément admis - depuis René Rémond - qu'il a existé, depuis la Révolution française, même s'ils sont inégalement distribués selon les époques, trois courants concurrents de droite : la droite traditionaliste (contre-révolutionnaire, catholique sociale), la droite autoritaire (bonapartiste, gaulliste) et la droite libérale (orléaniste). La première a toujours été de droite tandis que les deux autres ont glissé du centre à droite. C'est ainsi que, à la fin du XIXe siècle, la droite réactionnaire a été repoussée à l'extrême droite. De nos jours, ces étiquettes sont difficilement utilisables, ne serait-ce que parce qu'aucun des partis classés à droite n'incarne à lui seul une tendance doctrinale. Plusieurs classifications ont donc été proposées : elles distinguent généralement les droites libérale, conservatrice (ou morale) et protestataire (ou nationale).
Faut-il comprendre qu'il n'a quasiment jamais existé une droite mais toujours des droites ?
Oui. Car, depuis deux siècles, la vie politique française connaît un mouvement « sinistrogyre », selon l'expression d'Albert Thibaudet : les nouvelles tendances politiques apparaissent par la gauche de la scène politique, ce qui provoque un glissement vers la droite des idées et des organisations nées antérieurement à gauche. Entre le XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle, le libéralisme est passé de gauche à droite. Le radicalisme a connu le même mouvement, le faisant évoluer de l'extrême gauche au XIXe siècle au centre-gauche ou au centre-droite au XXe siècle.
Ce mouvement de fond est-il toujours à l'œuvre ?
La chute du mur de Berlin a, semble-t-il, mis un terme à cette évolution. Toutefois, cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas, encore, une domination dans le monde intellectuel et médiatique des hommes se réclamant d'une des idéologies de gauche. Mais, le renouvellement de ces dernières est comme au point mort : lorsqu'elles apparaissent prétendument nouvelles, comme l'écologisme, il s'agit surtout d'une présentation rénovée d'idées souvent anciennes (le malthusianisme). À l'inverse, il semble que la novation vienne de la droite avec ce qu'il est convenu d'appeler, faute de mieux, le populisme qui s'épanouit partout en Europe. Cette tendance a composé, comme l'a analysé Dominique Reynié, un discours réunissant une défense des patrimoines matériel (le niveau de vie) et immatériel (le mode de vie). En réussissant à rassembler des électeurs venant de droite et de gauche, le populisme peut être le déclencheur d'un mouvement dextrogyre, repoussant vers le centre et la gauche les organisations de droite modérée. En France, cela pourrait conduire à une recomposition de la droite, passant par une refondation de partis unissant des tendances appartenant, à ce jour, à des organisations distinctes.
Peut-on se dire, sans schizophrénie, libéral en économie et conservateur d'un point de vue culturel et social ?
Le libéralisme repose sur le principe qu'il n'existe pas de valeurs en soi, mais uniquement par la rencontre des volontés. Par conséquent, il paraît plus que délicat de combiner une authentique philosophie libérale avec la défense des corps sociaux naturels (famille, nation). En fait, l'incompréhension dans ce domaine vient d'une confusion entre le libéralisme et l'hostilité à la bureaucratie et au fiscalisme : or, la seconde n'implique nullement l'adhésion au premier, de même que la défense d'un Etat fort et protecteur n'est pas synonyme de collectivisme.
On entend dire que Nicolas Sarkozy a « droitisé » son discours tandis que Marine Le Pen l'a, au contraire, « gauchi » ; qu'en pensez-vous ?
La nécessité pour tous les partis d'être des organisations « attrape-tout » se traduit par la coexistence en leur sein de « sensibilités » différentes et une segmentation du discours électoral. Les partis ne s'adressent plus à la nation en général, ni même à un milieu social déterminé (prolétariat, bourgeoisie), avec un programme d'ensemble. Ils visent des types d'individus identifiés par leurs faiblesses ou leurs inquiétudes. Le discours devient donc modulaire : au fur et à mesure d'une campagne, les offres idéologiques peuvent se succéder sans qu'il y ait forcément la recherche d'une cohérence. Raisonner en terme de doctrines est, électoralement, obsolète. La campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 en est une parfaite illustration. En outre, les mots sont souvent polysémiques : l'identité nationale, par exemple, renvoie-t-elle à l'idée d'un corps social ayant une identité propre au-delà de ceux qui le composent (d'où l'exigence d'assimilation des étrangers), ou à celle d'une société dont l'identité n'est que le résultat de la somme des parties qui y coexistent (d'où l'acceptation du multiculturalisme) ? Une habile imprécision permet à chacun de trouver son compte dans le discours électoral.
Nicolas Sarkozy vous paraît-il être un homme de droite ?
Le candidat Sarkozy est, du moins, un homme de la synthèse des droites. Il y puise certaines idées et références. Cela permet de réconcilier des tendances concurrentes, parfois hostiles. Mais cela présente le risque de réduire la pensée de droite à un « PPDM » (plus petit dénominateur commun).
Avec Marine Le Pen, le discours du Front national a-t-il changé ?
Les fondamentaux restent les mêmes. Le discours du FN s'articule autour de la dénonciation d'une triple insécurité : physique et matérielle (délinquance), économique (mondialisation) et culturelle (immigration). Certains semblent regretter que la candidate de ce parti ait édulcoré les positions de la droite extrême en matière de mœurs. Mais, en termes purement électoraux (et non doctrinaux), elle ne prend pas de risque inconsidéré car, d'une part, les cathos « tradis », qui sont a priori plutôt réactionnaires, ne représentent qu'un poids électoral infime ; et, d'autre part, les cathos « modernes » se prononcent majoritairement pour des forces politiques m rées. La question de fond est de savoir, ce que j'ignore, si elle adapte son discours par stratégie ou par conviction.
Un pronostic pour les prochaines présidentielle et législatives ?
Les droites sont très largement majoritaires mais l'anti-sarkozisme, par hostilité ou par déception, est susceptible d'empêcher un candidat de droite de gagner la présidentielle. Par conséquent tout est possible, y compris, pour le vainqueur de la présidentielle, s'il s'agit du Président sortant une cohabitation ou, du moins, une majorité parlementaire relative.
Propos recueillis par Jean-Pierre Nomen monde & vie. 24 mars 2012
1). Guillaume Bernard, Les forces politiques françaises, Paris, PUF, 2007
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In tenebris, lux, par Hilaire de Crémiers
Une sorte d’euphorie a régné en fin d’année dans le gouvernement et les milieux politiques dirigeants. Malgré tous les couacs intergouvernementaux, malgré le chômage galopant, la baisse et l’arrêt d’activités en tous domaines, la vie politique continue, elle prospère, à gauche et à droite, et François Hollande poursuit son programme imperturbablement.
Il croit dans son étoile. En fait, les ténèbres s’épaississent. Où donc est la lumière ?
Que veut-on ? Des bonnes nouvelles ? En voilà à la pelle. Le président de la République et le gouvernement en sont prodigues. à les en croire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Rien n’arrête l’optimisme de nos gouvernants.
La peur financière, encore si prégnante ces derniers mois, s’éloigne. François Hollande l’a répété à Bruxelles, à Oslo ; il le redit sans cesse : la crise est derrière nous et la croissance, grâce à lui, grâce à ses justes orientations, est devant nous. Reste à la mettre en musique : en créant l’union bancaire, en consolidant les dettes, en les mutualisant, en renforçant les organes de contrôle bancaire et budgétaire aux niveaux européen et national, en surveillant la finance, en assagissant les banques, en demandant aux riches leur quote-part de richesse, cette juste surtaxe qu’ils doivent à la société, en amorçant par de judicieux investissements européens et nationaux la relance de l’économie, en mettant en place les institutions financières adaptées, MES, BPI, etc, en évitant les conflits et les heurts inutiles, en ramenant la confiance, bref en jouant le jeu de la sortie de crise. à force d’y croire, le salut viendra. Hollande s’en porte garant.
Hollande l’Algérien
Ne vient-il pas de l’annoncer en Algérie, sa terre de prédilection ? [...]
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Pierre Hillard La Marche Irresistible Du Nouvel Ordre Mondial
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Syrie : Assad veut convoquer une conférence nationale et organiser un référendum
Bachar el-Assad a déclaré que Damas était prêt à écouter les conseils venant de l’étranger, mais n’avait pas l’intention d’« obéir aux ordres » dans le règlement de la crise. Ce sont les Syriens eux-mêmes qui doivent prendre les décisions concernant le conflit et l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Selon la chaîne télévisée Al-Jazeera, lors d’une intervention à Damas, le chef de l’État syrien a proposé un nouveau plan de règlement du conflit civil qui secoue son pays. Ce plan prévoit de convoquer une conférence nationale afin de réunir les parties en conflit, d’organiser un référendum sur un projet de nouvelle Constitution, de tenir des élections législatives, enfin de former un nouveau gouvernement.
Bachar el-Assad a affirmé que les autorités étaient prêtes à entamer un dialogue avec les « individus et les partis politiques » afin de tenir une conférence de réconciliation nationale. « Toute initiative adoptée par la conférence sera basée sur la souveraineté et sera soumise à un référendum général », a précisé le président syrien.
Selon Assad, les décisions permettant de régler le conflit et d’adopter la nouvelle Constitution doivent être prises par les Syriens eux-mêmes au cours d’un référendum. Les articles de la Constitution doivent être adoptés par la conférence nationale.
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Fabrice Luchini contre la «gôche» et les ennemis du bon sens
Fabrice Luchini parle de la fiscalité, de la « gôche », de Hollande, de Sarkozy, du « mariage » gay, de Depardieu, etc...
Invité de « C à vous » lundi 7 janvier 2013 sur France 5, Fabrice Luchini ne prend pas de pincettes pour dénoncer le politiquement correct et la pensée unique. « Être de gauche, c’est être toujours dans le bon sentiment, attendu, t’as remarqué ? (…) Il y a un adverbe tout simple : ‘êtes-vous pour le mariage homosexuel ?’ Et tu entends les deux chroniqueurs : ‘évidemment, bien sûr’. C’est dans cet ‘évidemment’ qu’il y a la tragédie de ce pays. » Un festival de bon sens et de vérités.
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11 janvier 1923 Les Français occupent la Ruhr
Le 11 janvier 1923, 60.000 soldats français et belges pénètrent dans le bassin de la Ruhr, en Allemagne.
Ces troupes qui occupaient la Rhénanie allemande depuis la fin de la Grande Guerre étendent ainsi leur zone d'occupation. Elles agissent sur ordre du président du Conseil français Raymond Poincaré.
Dettes de guerre et réparationsLa République allemande, en proie à de graves difficultés, avait réclamé l'année précédente un moratoire dans le paiement des réparations de guerre prévues au traité de Versailles. De leur côté, les Britanniques et les Américains avaient demandé à la France de régler ses dettes de guerre à leur égard !
Poincaré subordonne assez logiquement le remboursement des dettes de guerre de la France au versement des réparations et comme l'Allemagne renâcle, il décide d'occuper la Ruhr, sa principale région industrielle.
Le chancelier allemand Wilhelm Cuno proteste et appelle ses concitoyens à la «résistance passive». Mais les Français ripostent en faisant tirer sur des grévistes et en instaurant une barrière douanière entre la Ruhr et le reste de l'Allemagne. Le versement des réparations n'en est pas amélioré pour autant tandis que grandit l'humiliation des Allemands.
L'Europe en 1923Cliquez pour agrandir
Des traités de paix avec chacun des pays vaincus concluent la Grande Guerre de 1914-1918. La carte du continent européen en sort complètement transformée avec la disparition de quatre empires, l'allemand, l'austro-hongrois, le russe et l'ottoman, au profit de petits États nationalistes, souvent hétérogènes, revendicatifs... et impuissants.Désastre monétaire et hyperinflationDepuis la défaite de l'Allemagne, ses partenaires économiques avaient eu tendance à se méfier de sa monnaie, le mark. L'occupation de la Ruhr accentue la baisse de son taux de conversion en or ou en dollar. En Allemagne même, les particuliers et les entrepreneurs perdent confiance dans leur propre monnaie. Ils n'ont d'autre souci que de s'en défaire au plus vite, ce qui accentue sa dévalorisation.
Loin de freiner le mouvement, le gouvernement allemand contribue à son emballement en faisant marcher la planche à billets, autrement dit en inondant le pays de monnaie non gagée. C'est sa manière de riposter à l'occupation de la Ruhr et de faire obstacle au prélèvement des réparations.
Il s'ensuit un très brutal effondrement de la valeur du mark allemand, au point qu'il faut à l'automne 1923 plusieurs dizaines de milliards de marks pour un dollar ! Cette hyperinflation ruine les rentiers et tous les bénéficiaires de revenus fixes. Elle fait le lit des mouvements révolutionnaires et antiparlementaires comme le parti communiste et le jeune parti nazi de Hitler.
Sortie de criseLe président de la République Friedrich Ebert et le chancelier Gustav Streseman imposent l'état d'urgence le 26 septembre 1923. Puis, le 20 novembre 1923, le nouveau commissaire à la Monnaie du gouvernement, le docteur Hjalmar Schacht, stabilise la monnaie en remplaçant le mark par le Rentenmark sur la base d'un Rentenmark pour 1000 milliards de marks !
Les Britanniques réclament à la France plus de souplesse à l'égard de l'Allemagne et pour faire entendre raison à leur ancienne alliée, jouent contre le franc en bourse. La devise française perd en moins d'un an la moitié de sa valeur et Poincaré est bientôt contraint d'appeler à l'aide les financiers anglo-saxons et de renégocier les réparations allemandes.
Aux élections législatives suivantes, le 11 mai 1924, la victoire du Cartel des gauches consacre l'échec de sa politique.
Dans le même temps, le banquier américain Charles Dawes élabore le plan qui porte son nom. Le plan Dawes va plutôt bien fonctionner jusqu'au plan Young qui prendra sa suite en 1929. L'Allemagne va payer l'essentiel des réparations mais la crise économique de 1929 et la montée des tensions politiques enterreront définitivement le reliquat dès 1932.
André Larané http://www.herodote.net -
Eric Zemmour remet Peillon en place…
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Le système scolaire français « produit 15 % à 20 % d’élèves » en grande difficulté scolaire
Le Centre d’analyse stratégique (CAS) vient de publier quatre notes d’analyse formulant des propositions sur l’école de la République face à l’hétérogénéité de ses publics. L’école de la République, malgré ses efforts, ne répond aujourd’hui pas à la logique d’inclusion et de réussite de tous les élèves. Face au principe d’égalité de traitement, et à la nécessité de répondre aux besoins particuliers, les défis sont immenses. Le Centre d’analyse stratégique s’est ainsi penché sur quatre sujets clés de « l’école pour tous ».
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Désenfumage toute !
« Qu’est-ce qui se passe au Front National ? » Tel était l’intitulé et le thème hier de l’émission d’Yves Calvi « C dans l’air » sur France 5, qui avait fait appel pour en débattre aux spécialistes de la question, habitués des plateaux de télévision : les politologues Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, Brice Teinturier directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos…. Outre un portait détaillé du « nouveau FN » incarné par le vice-président du FN Florian Philippot, les commentateurs ont délivré un discours assez convenu, parfois outrancier, simpliste et tendancieux, en décalage avec la réalité, sur ce qu’était pour eux le Mouvement national et son devenir. Mais les téléspectateurs ont pu aussi y entendre quelques analyses assez justes sur l’audience accrue du FN au sein du peuple français. Et notamment auprès des catégories les plus sévèrement touchées par les conséquences de la mondialisation sans frein. Avec comme conséquence une « dédiabolisation » du FN sous le double effet du talent de Marine et d’une crise qui valide singulièrement et dramatiquement les avertissements et les propositions du FN formulés par le Front National depuis plus de vingt ans. Reste que les débatteurs ont tenu à rassurer ( ?) leurs auditeurs en expliquant au final que les efforts frontistes se heurtaient à un « plafond de verre » électoral qui, conjugué avec un mode de scrutin majoritaire incapacitant, condamnait le Mouvement national, faute d’alliance « à droite », à rester cantonné dans l’opposition. A moins que la crise ne devienne torrentielle, emporte tout sur son passage. Et rebatte totalement les cartes. On le sait, « en politique le désespoir est une sottise absolue »…
Bien sûr actualité oblige, la question du mariage et de l’adoption par les couples homosexuels a été évoqué…alors même que son refus est unanime au FN, la différence d’analyse portant sur l’opportunité de participer ou non à cette manifestation, là ou l’UMP et même le PS sont réellement divisés. Et sondage à l’appui, il a cependant était démontré que les sympathisants du FN seraient défavorables, dans des proportions bien moindres que chez les sympathisants de l’UMP, au mariage pour tous. L’explication serait à rechercher dans les différences sociologiques entre les deux électorats, les catégories populaires étant plus « déchristianisés » que les soutiens de la droitre classique.
Ainsi, selon un sondage IFOP pour Le Pèlerin publié mardi, les sympathisants de gauche sont 79 % à dire OUI au mariage homosexuel, ceux du FN 54%, et ceux de l’UMP 33%. L’ensemble des Français continuerait d’approuver la mesure à 60 %. Dans cette enquête, les plus de 65 ans sont les seuls à s’opposer majoritairement au mariage homosexuel, les autres catégories d’âge se prononçant majoritairement pour, jusqu’à atteindre un taux favorable de 75 % chez les 18-24 ans. Autre indication, 59 % des catholiques pratiquants le refusent, tout comme la grande majorité des sondés réunis sous la rubrique autre religion, principalement des musulmans, deuxième religion de France , mais 56% des non-pratiquants catholiques l’approuvent. Les ouvriers, catégorie dans laquelle le vote Marine et FN arrive en tête, seraient majoritairement pour le mariage pour tous.
Un sondage qui apparaît globalement en contradiction avec celui paru dans Valeurs actuelles-voir notre article en date du 7 janvier- où, toutes générations confondues, la volonté d’un referendum sur ce mariage là était très forte (69%). Un souhait d’une consultation référendaire dont on peut raisonnablement supposer qu’il ne vise pas majoritairement à dire OUI à un projet de loi pour lequel, tout le monde le sait, la gauche dans son ensemble ou presque, et un nombre important de députés UMP voteront favorablement le 29 janvier.
Soulignons encore avec Bruno Gollnisch que la question posée par l’IFOP comme par d’autres instituts de sondage apparaît par nature biaisée puisqu’il opère une distinction artificielle entre l’approbation du mariage et celui de l’adoption par les couples homos. Or, si le projet de loi pour le mariage homo est adopté, celui-ci induira automatiquement cette possibilité d’adoption. A cette aune Bruno Gollnisch l’a rappelé lundi soir sur I-télé, non seulement quasiment l’unanimité des militants frontistes, mais plus encore, la grande majorité des électeurs FN, et des Français, quelles que soient leurs idées politiques ou leurs opinions religieuses, refusent ce projet de loi. Or, cet aspect est laissé (volontairement) dans l’ombre.
Ainsi, selon ce même sondage IFOP, l’ensemble des Français reste opposé (à 54 %) au droit d’adoption par des couples homosexuels. Seuls les sympathisants de gauche y sont favorables (62 %), contre 38 % pour ceux du FN et 22 % pour ceux de l’UMP.
Certains jugeront le pourcentage de sympathisants du Mouvement national favorable au mariage pour tous étrangement élevé, eu égard à ses conséquences et aux valeurs défendues de longue date par le FN. Mais nous l’avons vu cette question est l’objet d’un double enfumage. Il convient donc de pointer l’instrumentalisation cette question par un gouvernement incapable de résoudre la crise économique, sociale et identitaire que nous subissons alors que rien ne justifie de satisfaire les besoins ultra minoritaires du lobby LGBT. Et il appartient aussi au FN de faire preuve de pédagogie, d’expliquer les implications de cette « avancée sociétale », comme il l’a fait avec succès sur d’autres sujets pour amener un nombre croissant de Français à approuver nos positions.
Dans cette optique, Bruno Gollnisch jugeait important que le FN, dépassant la simple opposition de principe au mariage et à l’adoption pour les couples homos, participe à la manifestation du 13 janvier, comme cela a été officiellement actée par une motion du Bureau Politique lundi : « Le Front National appelle ceux qui, élus, cadres, militants ou sympathisants, veulent exprimer leur opposition à ce projet de loi en participant à la manifestation pour tous organisée le 13 janvier à retrouver sa délégation Porte Maillot, en bas de l’avenue de la Grande Armée, à 12h30. »
Bruno Gollnisch s’est félicité de ce que celle-ci« ne laisse aucun doute et encourage les sympathisants à se rendre à la manifestation ». D’ailleurs, si Jean-Marie Le Pen, retenu de longue date par une invitation qui lui a été faite par la fédération FN à Nantes a annoncé qu’il (« participera) mentalement » à celle-ci, outre Bruno, les députés Marion Maréchal-Le Pen, Gilbert Collard, les vice-présidents Marie-Christine Arnautu et Louis Aliot, le secrétaire général Steeve Briois, 80% des membres du Bureau politique, de nombreux élus, cadres, militants, sympathisants et bien sûr électeurs frontistes y seront présents.
L’avalanche de commentaires suscitée par cette motion du BP du FN et les interprétations spécieuses sur la non-participation de Marine ou de Florian Philippot à la manifestation du 13 janvier, n’ont pas manqué. D’aucuns ont évoqué –théme repris hier soit dans l’émission de M. Calvi- une fracture entre « les anciens » et les « modernes », les néo-frontistes enclins « à l’intégration des évolutions sociales» et les archéo-frontistes, les traditionnalistes au sens large et pour faire court. La grille de lecture médiatique est toujours un peu la même, par paresse intellectuelle, conformisme ou propagande assumée: Si des catholiques sont membres du Front National, ils sont considérés comme les « durs » du mouvement. Et s’ils n’en sont pas membres d’ailleurs, c’est qu’ils sont encore « plus durs » ou alors tellement bourgeois qu’ils méprisent le peuple. De toute façon, ils ont tort!
Au premier rang desquels bien sûr, les de catholiques pratiquants. Ainsi sur les 6 à 7 millions de Français catalogués comme « pratiquants réguliers ou occasionnels » le sondage réalisé par Harris-Viadeo pour l’hebdomadaire La Vie le 22 avril indiquait ainsi que les jeunes catholiques « avec leurs exigences éthiques fortes, leurs réflexes identitaires plus marqués et leur plus grande radicalité » , avaient certes voté à 37 % pour Nicolas Sarkozy mais placé Marine Le Pen en deuxième position à 27 % . »
Une enquête Ifop pour l’Association pour la fondation de service politique (AFSP) et Famille chrétienne indiquait qu’une révolution silencieuse est en train de s’accomplir. François de Lacoste Lareymondie, vice-président de l’AFSP, notait que «le resurgissement des questions de société comme le mariage homosexuel ou l’euthanasie a contribué à la mobilisation des catholiques et à leur choix » et (entrevoyait) là une possible « mutation » du vote catholique traditionnel »…
Jérôme Fourquet, de l’Ifop, soulignait La Croix en novembre dernier, notait aussi que 65 % des cathos pratiquants, soit deux tiers d’entre eux, estiment que l’Église doit intervenir en politique. « Sans doute conscients de ne constituer désormais plus qu’une minorité dans la société, ils éprouvent le besoin de se faire entendre, y compris au plan politique. »
Enfin, Bruno Gollnisch rappelle aussi qu’une partie de l’UMP a beau condamner le mariage homosexuel, cette atteinte gravissime à « un des fondements moraux de notre civilisation », la droite libérale a puissamment contribué, plus largement, aux attaques menées contre les familles françaises avec la division par trois des allocations familiales en valeur absolue depuis 1950. C’est sous la présidence Sarkozy et avec le soutien de MM. Fillon et Copé qu’ont été supprimées en 2008 les majorations CAF à 11 et 16 ans, qu’a été mise en place une éco-taxe ou malus écologique pour les familles, supprimé l’avantage fiscal pour les nouveaux mariés, programmée la fin de la retraite à taux plein à 65 ans pour les femmes ayant élevé trois enfants.
C’est des rangs de cette même droite UMP qu’ont été entendues de multiples déclarations en faveur du mariage gay..auquel M Copé était favorable il ya encore quelques mois ! C’est le gouvernement Fillon qui a financé le lobby homosexualiste et notamment Act Up, accrédité SOS homophobie dans les écoles, reconnu les mariages homosexuels contractés à l’étranger, ou encore qui s’est soumis à la clause européenne la plus favorisée, alignant le droit français sur le droit des Etats membres de l’Union Européenne les plus progressistes dans chaque domaine du droit de la famille…
Autant de raisons de défiler nombreux, aux côtés de la délégation FN dimanche prochain !
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Hollande crédible à 25 %
Cinglant comme une reprise de janvier après la brochette des fêtes ! Sans appel comme un 75 % ! Les trois quarts des Français ne croient pas que François Hollande et son équipe parviendront à inverser la courbe du chômage à la fin de l’année 2013 (1.selon un sondage Ifop publié dans le JDD). Une année qui commence sous les plus mauvais auspices.
Il est beau ce 75 % ! Il sonne comme un échec déjà annoncé par l’amateurisme d’un autre échec à 75 %, quand le Conseil Constitutionnel a invalidé la taxation phare du candidat Hollande sur un principe pourtant fondamental du droit public que tout étudiant dilettante de deuxième année de droit a parfaitement compris.
75 %, c’est un chiffre quand même ! Trois quarts des Français n’ont pas confiance en Hollande, y compris à gauche. Ce qui, finalement, pour un type devenu président par hasard, est assez logique. N’a-t-il pas pris le fauteuil vide d’un candidat socialiste qui ne pouvait plus l’être, puis le fauteuil vidé d’un candidat sortant dont on ne voulait plus. Doublement par défaut. Faut pas s’étonner que trois Français sur quatre n’y croient déjà plus ou toujours pas. Sarkozy, on a commencé par l’aimer, l’aduler, même les journalistes de gauche – redondance — puis on a fini par le détester, même les électeurs de droite, dégoûtés de ses trahisons. Au moins, il suscitait des sentiments le petit nerveux à talonnettes et à l’épaule incontrôlable. Pour Hollande, les Français n’éprouvent ni haine, ni amour. Pas même de la compassion. Juste de l’indifférence. Un dédain à 75 %.
Peut-être aussi une résignation française : on n’a plus les épaules, on n’a plus les élites pour redresser la barre. Aucune raison par conséquent de leur accorder plus de 25 % de crédit…
Edouard Frémy dans Boulevard Voltaire