Le 18 septembre 2008, à l'Ecole polytechnique. Sarkozy a prononcé un discours parmi les plus importants et les plus funestes de son quinquennat (pour l'instant au moins). Le nouveau combat qu'il assigne à la République consiste à lutter contre les inégalités sociales. Cette seule étiquette n'évoque rien de nouveau, ni a fortiori d'effrayant. Dans le passé, c'est toujours l'Eglise qui a eu le souci des pauvres et des souffrants. D'un autre côté, cette lutte a toujours fait l'essence du programme socialiste, officiellement au moins. Plus récemment, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les hommes engagés dans la doctrine sociale de l'Eglise ont rédigé des propositions et réalisé des actions pour tenter d'améliorer la condition d'un prolétariat industriel en plein développement. Car, si leur dessein d'établir le royaume de Jésus-Christ sur cette terre était premier, l'amélioration des conditions de vie des classes laborieuses figurait évidemment au programme. Mais heureusement. au-delà de l'étiquette banale, le contenu du discours, les intentions idéologiques, les mesures annoncées sont infiniment moins rassurantes.
De l'égalité
Lutter contre les inégalités, c'est évidemment rechercher l'égalité. Disons donc quelques mots de ce dernier concept. Stricto sensu l'égalité rigoureuse et véritable ne peut être que de nature mathématique : 2 = 2, 2 + 2 = 4. Mais dire que ce mouton est égal à cet autre mouton n'a de sens que si l'on en est à dénombrer le troupeau. Ontologiquement, cela n'a aucune signification. L'un peut être fort et plein de santé, l'autre chétif et malingre, etc. Métaphysiquement, l'égalité des hommes émanait de l'Evangile même. Cet être qui avait été créé à la ressemblance de Dieu, avait hérité d'une dignité partagée par tous les individus, compte tenu du péché originel et à condition toutefois de ne pas souiller ce don par le péché. Les mobiles des révolutionnaires de 1789 s'avéraient plus terre à terre. Depuis le Moyen Age, la société française était scindée en trois corps : le clergé, la noblesse et le tiers-état. Dans la nuit du 4 août 1789, fut décidée l'abolition des privilèges - votée d'ailleurs par les représentants des trois ordres - qui plaçait désormais tous les Français dans l'égalité juridique. Sans compter l'égalité devant la Terreur : dans les charrettes de la guillotine, des représentants des trois anciens Ordres se trouvaient entassés côte à côte vers leur destin macabre. Comment aller plus loin dans cet impératif catégorique de l'égalité entre les hommes !
Comment des idéologues comme Rousseau, le type même de l'intellectuel dont la raison raisonnante tournait dans le vide, ont-ils pu voir dans l'égalité l'idéal indépassable des sociétés humaines ? Rousseau n'avait fait couler que l'encre de sa plume. Mais il allait donner des idées à des monstres comme Robespierre qui devait faire couler le sang, et en quelle abondance ! Pourquoi ? Pour ravaler les hommes au même niveau, nécessairement le plus bas, alors qu'ils sont naturellement ennoblis par la richesse des différences de talents et d'aptitudes, et de ce fait, complémentaires dans une communauté, à l'instar des organes dans un être biologique ! Dans la sinistre apothéose actuelle de la révolution, n'en est-on pas arrivé à l'identité « homme-femme », concept contre nature et suicidaire pour l'espèce ?
L'égalité - sinon l'identité - n'est pas facteur de cohésion mais de dispersion, en un mot, d'individualisme. Au contraire, les différences toujours interprétables en terme d'inégalité - sont complémentaires : elles seules sous-tendent des entités fondamentales telles que la famille, les sociétés depuis les communautés les plus petites jusqu'à la nation. L'inégalité fut de tous les temps. Mais, les hommes l'ont supportée tant qu'ils y ont vu une fatalité imposée par le destin, à l'instar des souffrances, des accidents, de la pertes d'êtres chers, etc. Au contraire, à notre époque où tout se voit, tout se sait, tout se diffuse, tout se compare, l'inégalité pèse plus lourd. Actuellement, pétri de mentalité révolutionnaire, de l'esprit des Droits de l'homme, de ferments d'envie, de jalousie et de haine, l'homme ne supporte plus l'inévitable inégalité. D'autre part - et là encore, Rousseau ne l'avait pas compris - de façon très générale, l'inégalité est source de développement, de richesse et de progrès.
Les hiérarchies
L'abolition des privilèges a eu au moins un effet bénéfique. Elle a contribué à mettre en route le principe de la méritocratie et le fonctionnement de l'ascenseur social. Après elle, le fils d'un roturier, d'un paysan ou d'un forgeron pouvait devenir maréchal de France. Le développement de l'école et sa généralisation, avec les efforts de Guizot et plus tard de Jules Ferry, ont contribué à donner une chance à tous, en particulier aux pauvres. Jusqu'à la folie de l'idéologie de l'antidiscrimination, l'Etat n'a pas cherché à faire disparaître l'ordre hiérarchisé, mais son devoir était de permettre et de favoriser l'accès de tous à la couche supérieure de cette hiérarchie sociale. Alain disait à peu près : « Tous ceux qui ont voulu s'enrichir y sont parvenus. » Et évoquant les autres, dans une parabole superbement elliptique : « Ils ont regardé la montagne mais elle les attendait. » Certes, cet optimisme doit être tempéré. Il est vrai que le système avait un faible débit. En font foi ces statistiques que l'on rabâche pour nous prouver que parmi les polytechniciens ou les médecins, les fils d'ouvriers ou de paysans demeuraient en très faible proportion.
Je dirai ici quelques mots de ce que je connais par l'expérience de ma jeunesse. Tout au long de mes études scolaires, j'ai constaté avec une certaine surprise que les fils de familles aisées, à qui les parents offraient le bénéfice de cours particuliers, ne brillaient pas particulièrement. Sans pouvoir établir de généralité, ils se plaçaient souvent dans un rang moyen ou médiocre. Et ce sont fréquemment les fils de pauvres - et je peux en parler : j'en étais - qui raflaient les meilleures places. Ils n'étaient pas plus intelligents que les autres. Mais ils travaillaient plus car ils avaient la volonté et la détermination « de s'en sortir ». J'observerai en outre, qu'à capacité d'analyse et d'observation égale, le fils de pauvre peut être mieux situé que le fils de riche pour comprendre la structure et les ressorts d'une société. Pour filer la métaphore de la montagne : d'en bas, on voit mieux la pente à gravir que l'observateur directement installé au sommet des surplombs. Parvenu maintenant au crépuscule de ma vie, je n'hésite pas à dire, sans provocation et sans masochisme, qu'à la limite, être de famille pauvre était, à certains égards, une chance.
Il faut dire qu'à l'époque l'école jouait admirablement de ce ressort irremplaçable qu'est l'émulation. Comment est-il possible que les crétins de pédagogues en chambre aient pu déployer autant d'énergie pour mettre à bas cette saine émulation : suppression des notations, des classements, des prix de fin d'année ; et encore, passage quasiment automatique d'une classe à la classe supérieure, même pour des élèves n'étant manifestement pas au niveau ! C'est une des raisons de la faillite actuelle de notre système scolaire qui affecte irrémédiablement une partie importante de générations de jeunes. Dans la vie active qui succédait à l'école, notre système hiérarchisé ouvert à tous entretenait l'esprit de compétition, poussant au travail, à l'efficacité, à des relations professionnelles conviviales, à l'exercice intelligent de l'autorité. Chez un certain nombre, c'était une ambition dévorante qui devenait le moteur du comportement. Et l'on était alors au bord des excès d'un système où, pour parvenir au sommet de la hiérarchie, ont été parfois oubliés aussi bien les principes de l'éthique professionnelle que la richesse de la vie extra-professionnelle. Une chose est certaine, c'est que ce système, ouvert, où la course se gagnait par le talent et le travail, entretenait le dynamisme d'une société. Il favorisait l'émergence et le renouvellement d'une élite sans laquelle tout groupe humain s'étiole et périclite. Les principes du système hiérarchisé ne sauraient trouver de plus terrible antagoniste que nos lois antidiscriminatoires, c'est-à-dire ce que nous propose l'antidiscrimination avec des quotas ethniques, des passe-droits racistes.
Depuis des décennies, la redistribution de l'idéologie socialiste, largement pratiquée par la «droite» de l'établissement, une assistance publique généralisée et insuffisamment sélective, les dépenses extravagantes d'un Etat gangrené par la bureaucratie et la corruption, ont entraîné une politique et en particulier une pression fiscale dissuasive à l'égard d'une bonne partie de nos entreprises et de nos élites. Il ne faut pas chercher plus loin la raison du départ à l'étranger de dizaines de milliers de nos jeunes (ou de moins jeunes), soit dans d'autres pays européens soit en Amérique du Nord. Le découragement que traduit ces départs va se trouver amplifié par cette prétendue lutte contre les inégalités sociales. Tout peut se résumer en très peu de mots : une politique antifrançaise menée par le gouvernement français !
GEORGES DILLINGER Présent du 21 avril 2009
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Jean-François Mattéi, "un texte étonnant de Marguerite Duras sur l'homosexualité"
Quand Marguerite Duras s’exprimait sur l’homosexualité
ETIENNE DE MONTETY (Le Figaro du 8 janvier 2013)
Dans La Passion suspendue, livre posthume d’entretiens avec une journaliste italienne qui paraît ces jours-ci aux Éditions du Seuil, l’écrivain Duras, décédée en 1996, tient des propos très tranchés sur l’homosexualité. Ils font l’effet d’un pavé dans la mare au milieu des débats en cours. « Il manque, affirme-t-elle, à l’amour entre semblables cette dimension mythique et universelle qui n’appartient qu’aux sexes opposés. (…) Je l’ai déjà dit, c’est la raison pour laquelle je ne peux considérer Roland Barthes comme un grand écrivain : quelque chose l’a toujours limité, comme si lui avait manqué l’expérience la plus antique de la vie, la connaissance sexuelle d’une femme. » Et l’auteur de L’Amant (prix Goncourt 1984) de conclure : « L’impossibilité de la procréation même, du reste, rapproche beaucoup l’homosexualité de la mort. »
Merci à Jean-François Mattéi, pour cet envoi !
http://lafautearousseau.hautetfort.com/
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Défendre les indépendances nationales, défendre la paix
La France, où plus exactement ceux qui parlent en son nom, aiment donner des leçons de morale et de démocratie au monde entier. C’est pourtant dans notre pays, et pas dans la Russie de Poutine, qu’un syndicaliste, Dominique Morel de la Fédération nationale des chauffeurs routiers, a été exclu de son syndicat au motif qu’il était adhérent du FN. Ce n’est certes pas le premier à être victime de cet ostracisme là, et a contrario comme l’a souligné le secrétaire général du Front National, Steeve Briois « on n’a jamais vu des militants d’extrême-gauche être exclus d’un syndicat pour double appartenance ». Gardiens du temple de la bien-pensance qui ont crié également au scandale après l’annonce de l’exil fiscal de Gérard Depardieu et pire encore après l’annonce que Vladimir Poutine, avait signé un décret lui accordant la nationalité russe. Philippe Randa a souligné que l’acteur « l’a remercié dans une lettre ouverte en déclarant son amour pour la Russie, son admiration pour la démocratie au pays des Ivans et pour son président exemplaire. » M. Depardieu se déclarait il y a peu « citoyen du monde », il semble donc qu’il ait changé d’avis…
«L’opinion publique relève M. Randa, ne semble pas vraiment condamner l’acteur. Au contraire… La France d’en bas, celle qui est non seulement aussi majoritaire que trop silencieuse, qui se « lève tôt » et crache sans cesse au bassinet des dépenses publiques et de l’assistanat généralisé, ne se montre guère vindicative contre la star du 7e Art. Il y a ceux (…) qui espèrent qu’après ce couac fiscal, les socialistes cessent, au moins momentanément, leurs folles augmentations d’impôts, ceux qui suivent encore le bon sens populaire et se disent qu’en tout état de cause, il vaudrait mieux retenir pour leur propre confort un richissime Gérard Depardieu que laisser entrer en France des dizaines de milliers d’Affamés du Tiers-Monde supplémentaires chaque année… et il y a les 2,8 millions de personnes au chômage qui, de toute façon, ne voient pas ce que le départ de Gérard Depardieu va changer à leur sort…».
Le politologue Dominique Reynié indiquait dans Les Echos 25 décembre que la portée du départ de l’acteur ne doit pas être sous-estimée : «M. Depardieu, c’est le peuple : à 14 ans il a travaillé comme imprimeur. Sa fortune, il ne la doit pas à un héritage, mais à son travail et à son talent. C’est le type même de parcours que l’on ne peut que saluer dans les milieux populaires. Comment comprendre que l’on puisse stigmatiser la réussite de quelqu’un qui est, comme l’on dit, parti de rien ? Gérard Depardieu, c’est Obélix et c’est donc aussi la France. Gérard Depardieu, c’est enfin la force vitale. Christian Clavier et Gérard Depardieu sont partis. C’est comme si Astérix et Obélix avaient été contraints de quitter la France. Astérix et Obélix, c’est une France populaire et joyeuse. La gauche devrait être attentive à cette combinaison de symboles. »
Symboles que M. Poutine manie avec conviction, comme l’ont prouvé une nouvelle fois ses vœux de bonne année au peuple russe -http://french.ruvr.ru/2013_01_01/Voeux-de-Nouvel-An-du-president-Vladimir-Poutine-aux-citoyens-de-la-Russie- qui tranchent avec le laborieux robinet d’eau tiède sociale-démocrate, la prose sans souffle, sans chair ni grandeur des vœux d’un François Hollande et de ses prédécesseurs. Un président russe droit dans ses bottes qui heurte la « sensibilité » des médias depuis longtemps, lui qui déplorait il ya quelques années que la France soit devenue « la colonie de ses colonies », qui entend rendre à son pays sa pleine souveraineté et qui résiste aussi au mondialisme dans le dossier syrien, allant même jusqu’à répondre à François Hollande et à Laurent Fabius qu’il était « prêt à défendre Damas jusque dans les rues de Moscou ! »
Ce départ de Depardieu, est-il noté sur le site de La Voix de la Russie, « aura réveillé en France la haine de toute une caste politico-médiatique pour ce grand pays européen, indépendant et fier de l’être. Et lorsque l’icône Brigide Bardot, la plus belle Marianne que la France ait pu rêver, joue la polémique en annonçant aussi son départ pour la Fédération de Russie, on atteint des sommets de manipulations et de mensonges. » Sont cités ici à titre d’exemple, les propos de Laurent Joffrin, le 4 janvier sur France 2 dans l’émission de Télématin, Les 4vérités. M. Joffrin s’était fait remarquer, le 23 juin dernier par son ton de procureur particulièrement méprisant et violent à l’égard de Marine le Pen dans l’émission « Les paroles et des actes » sur cette même chaîne.
Une partialité que M. Joffrin, ancien directeur de Libération, passé au Nouvel Observateur inflige aussi à ses lecteurs et auditeurs quand il évoque la sainte Russie de M Poutine. Il n’est certainement pas le plus objectif pour en parler puisque c’est un Young Leader -http://www.gollnisch.com/2012/05/24/un-gouvernement-tres-faf/- « un de ces français, choisit et choyé par les USA, via une officine très proche des services secrets américains et chargé de promouvoir les relations entre la France et la puissance atlantiste. On n’y trouve, très peu– on devrait même dire aucun– ami de la Russie. »
Un gouvernement russe confronté lui aussi à « des terroristes islamistes cherchant à déstabiliser le Caucase (…) aux ordres de certaines officines américaines, qui là comme en Syrie, en Libye, les utilisent pour créer le chaos chez les ennemis. »
Libye « libérée » par l’Otan, pays plongé en plein chaos, alors que plusieurs vidéos de tortures infligées par les forces de sécurité à des partisans supposés de Mouammar Kadhafi sont sorties récemment sur Internet. Bernard -Henry Lévy va-t-il nous expliquer que c’est pour la bonne cause ?
Syrie multiconfessionnelle qui après 21 mois de conflit comptabiliserait 60 000 morts selon l’ONU, nation elle aussi victime du jeu trouble du Nouvel ordre mondial dans cette partie du monde.
Les médias s’en sont offusqués, les défenseurs des souverainetés nationales et autres résistants aux menées du Nouvel ordre mondial s’en sont félicités, Marine Le Pen a réaffirmé dans un entretien diffusé lundi par la chaîne syrienne Sama TV -consultable sur le site du FN- la position du Mouvement qu’elle préside contre « l’ingérence » étrangère en Syrie . Première personnalité politique occidentale a avoir accepté de parler à un média syrien, Marine a souligné la cohérence de son opposition aux tentatives de déstabilisation dont est victime le peuple syrien tout entier, et non pas seulement le régime en place . « Nous nous battons en France pour la souveraineté du peuple français mais nous défendons également la liberté, la souveraineté et l’identité de tous les peuples du monde dont nous pensons qu’ils doivent garder la maîtrise de leur destin », a-t-elle notamment déclaré.
Dimanche dernier pour son premier discours officiel depuis sept mois, Bachar el Assad a tenu à remercier les prises de positions des pays ( Russie, Chine, Brésil, Afrique du Sud, Iran) qui ont refusé toute ingérence dans les affaires internes de la Syrie. Affirmant combattre des « terroristes » proches d’Al Qaïda, il a rappelé que le conflit n’opposait pas « le pouvoir et l’opposition, mais la patrie et ses ennemis, le peuple et ses assassins ». « Pouvons-nous dialoguer avec des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger ? ».
Force est de constater l’évidence, à savoir que les miliciens djihadistes continuent de grossir les rangs de « l’insurrection » . Jabhat Al-Nosra qui prône l’élimination des chiites, la soumission des chrétiens à la charia et le califat islamique a amené des milliers de combattants étrangers en Syrie, notamment d’Irak où réside le cheikk Abou Mous’ab el Zarqawi.
Pour autant, a souligné Bachar el Assad , « ceux qui ne sont pas d’accord avec nous en politique (…) et qui n’ont pas porté atteinte aux principes de la Nation, nous sommes prêts à dialoguer avec eux, avec des partis et des individus qui n’ont pas vendu leur patrie aux étrangers, qui sont prêts à jeter les armes et qui se soucient réellement de l’intérêt de la Syrie, de sa stabilité et de son indépendance. »
Autre geste « d’ouverture », du président syrien, ce dernier a évoqué la « (nécessité), pour la première étape d’une solution politique, que les puissances régionales cessent de financer et d’armer l’opposition ». Une déclaration qui semble faire écho au plan de paix porté par le diplomate algérien et émissaire de la Ligue arabe et de l’Onu ppour la Syrie Lakhdar Brahimi. L’ambassadeur algérien prône un gouvernement de transition avec le maintien de Bachar el Assad jusqu’à la fin de son mandat qui s’achève en 2014.
Cependant, nous voyons mal le régime syrien se plier à tous les souhaits dont M. Brahimi se fait le porte-parole, notamment le démantèlement des institutions militaires et des services de sécurité syriens sous prétexte de leur restructuration ; ou encore la réduction des pouvoirs de l’Etat central au prétexte d’une phase de transition. Et ce, dans une logique de démembrement de l’Etat syrien comme ce fut le cas en Yougoslavie après la guerre d’agression de l’Otan de 1999
Le bloggeur Nasser Kandil insiste sur le fait que les obstacles sont nombreux avant de prétendre installer en Syrie un « gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs » et « réussir à démolir l’État syrien et ses institutions politiques et militaires ». En effet, « la Russie d’aujourd’hui n’est plus la Russie d’hier. Après les expériences vécues en Yougoslavie, en Irak et en Libye, elle ne couvrira pas des résolutions (…) pour autoriser une intervention militaire qui mettrait la Syrie sous tutelle onusienne au nom d’un prétendu maintien de la paix. »
De plus, « Une intervention militaire des USA et de l’OTAN dépasse les capacités des mêmes va-t-en-guerre après leur défaite en Afghanistan et en Irak, et aussi à cause de la situation géostratégique de la Syrie où une telle initiative s’accompagnerait de conséquences dévastatrices sur Israël et la Turquie ; ce qu’ils voudraient absolument éviter.»
Enfin, « La Syrie n’est pas la Yougoslavie. Malgré toutes leurs tentatives pour briser l’unité nationale et territoriale, installer des émirats et des roitelets sectaires, et étendre le conflit vers l’Irak, le Liban et, éventuellement, la Jordanie, les Syriens sont restés majoritairement solidaires de leurs autorités légitimes ; majorité garante de la survie de l’État et de ses institutions (…) »
Bref, « la seule solution en Syrie (…) passe par un cessez-le-feu qui devra être garanti par M. Brahimi et Cie, et par Jabhat Al-Nosra et équivalents, ainsi que par des observateurs, intègres et neutres, issus du Haut commissariat des Nations Unies pour s’assurer de la transparence d’élections mises sur pied dans les trois mois. Dès lors, celui qui obtiendra 50% des voix plus une formera le gouvernement, celui qui détiendra les 2/3 des voix rédigera la constitution, et celui qui en sortira avec le 1/3 des voix aura le droit de veto ; l’ensemble du processus aboutissant, dans un délai maximum d’une année, à une nouvelle constitution soumise à référendum et à des élections législatives. Le temps sera venu de passer aux élections présidentielles et la vérité sortira des urnes. »
« Celui qui se lancerait à la recherche d’une autre solution aura à poursuivre sa guerre ! » conclut-il. Mais les grandes consciences et autres spécialistes autorisés qui fustigent les massacres en Syrie depuis mars 2011 dans les médias occidentaux veulent-ils vraiment la paix ? Avec Bruno Gollnisch il est permis d’en douter.
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Conférence de Piero San Giorgio à Lyon Le 16 novembre 2012
Voici la vidéo de la conférence donnée par Piero San Giorgio à Lyon le 16 novembre 2012.
Nous remercions les nombreuses personnes ayant assisté à l’évènement ainsi que toutes celles qui ont permis sa réalisation et son organisation. Enfin, nous remercions chaleureusement le site collaborationniste Rebellyon dont les informations mensongères ainsi que les petits trafics d’officine policière et administrative nourrissent la meilleure de nos publicités.
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La géopolitique du schiste
Selon les revues élitaires et la presse d’opinion, l’avenir de la politique étrangère repose en grande partie sur des idées : l’élan moral en faveur d’interventions humanitaires, les diverses théories relatives aux taux de change et au rééquilibrage de la dette nécessaire pour arranger Europe, la montée du cosmopolitisme parallèlement à la vitalité tenace du nationalisme en Asie orientale et ainsi de suite. En d’autres termes, le monde de l’avenir peut être conçu et défini sur la base des thèses de doctorat. Et dans une certaine mesure cela peut être vrai. Comme le 20ème siècle nous l’a montré, les idéologies – que ce soit le communisme, le fascisme ou l’humanisme – comptent et comptent beaucoup.
Mais il y a une autre vérité : La réalité de grandes forces impersonnelles comme la géographie et l’environnement qui contribuent aussi à déterminer l’avenir des événements humains. L’Afrique a été pauvre historiquement [sic, NdT] en grande partie à cause de la rareté de bons ports naturels et de fleuves navigables de l’intérieur vers la côte. La Russie est paranoïaque à cause de sa masse terrestre exposée aux invasions avec peu d’obstacles naturels. Les émirats du Golfe Arabo-persique sont fabuleusement riches non pas à cause d’idées, mais à cause des dépôts importants de sources d’énergie souterraines. Vous avez compris. Les intellectuels se concentrent sur ce qu’ils peuvent changer, mais nous sommes impuissants à changer une grande partie de ce qui se passe.Prenez le schiste, une roche sédimentaire au sein de laquelle le gaz naturel peut être piégé. Le gaz de schiste constitue une nouvelle source d’énergie extractible pour le monde post-industriel. Les pays qui ont d’importants gisements de schiste seront mieux placés dans la compétition entre États du 21e siècle, et ceux qui n’ont pas de tels dépôts seront défavorisés. Dans ce domaine, les idées compteront peu.Stratfor, en l’occurrence, a étudié la question en profondeur. Voici ma propre analyse, influencée en partie par la recherche de Stratfor.Voyons donc qui a du schiste et comment cela peut changer la géopolitique. Car l’avenir sera fortement influencé par ce qui se trouve sous terre.Les USA, cela est avéré, ont de vastes gisements de gaz de schiste: au Texas, en Louisiane, au Dakota du Nord, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, l’État de New York et ailleurs. L’USAmérique, indépendamment de la plupart des choix politiques qu’elle fait, est en passe de devenir un géant énergétique du 21e siècle. En particulier, la côte du Golfe, avec comme centre le Texas et la Louisiane, s’est engagée dans un véritable boom du gaz de schiste du pétrole. Cette évolution fera de la Caraïbe une zone focale de l’hémisphère occidental sur le plan économique, ce qui sera favorisé par l’élargissement du canal de Panama en 2014. Dans le même temps, la coopération entre le Texas et le Mexique voisin va s’intensifier, comme le Mexique va devenir de plus en plus un marché pour le gaz de schiste, avec ses propres bassins de schiste exploités près de sa frontière nord.Ce sont là, en partie, des nouvelles troublantes pour la Russie. La Russie est actuellement le géant énergétique de l’Europe, exportant du gaz naturel vers l’ouest en grandes quantités, ce qui fournit à Moscou un levier politique sur toute l’Europe centrale et de l’Est en particulier. Toutefois, les réserves de la Russie sont souvent dans certaines parties de la Sibérie qui sont difficiles et coûteuses à exploiter, même si la technologie d’extraction de la Russie, autrefois vieille, a été considérablement modernisée. Et la Russie pour le moment peut faire face à relativement peu de concurrence en Europe. Mais que faire si à l’avenir les USA étaient en mesure d’exporter du gaz de schiste vers l’ Europe à un prix compétitif ?Les USA ont encore peu de capacités d’exportation de gaz de schiste en Europe. Ils seraient obligés de construire de nouvelles installations de liquéfaction pour le faire, en d’autres termes, il faudrait édifier des usines sur le golfe du Mexique qui liquéfient le gaz afin qu’il puisse être transporté par bateau à travers l’Atlantique, des installations de regazéification le reconvertiraient en gaz en Europe. Cela est faisable avec de l’investissement en capital, de l’expertise et une législation favorable. Les pays qui construiront de telles installations auront plus d’options énergétiques, pour exporter ou pour importer, quel que soit le cas. Alors imaginez un avenir dans lequel les USA exporteraient du gaz de schiste liquéfié vers l’Europe, réduisant la dépendance des pays européens vis-à-vis des sources d’énergie russe. La géopolitique de l’Europe pourrait changer quelque peu. Le gaz naturel pourrait devenir pour la Russie un outil moins politique et plus purement économique (même si un tel changement non-négligeable exigerait d’importantes exportations de gaz de schiste de l’Amérique du Nord vers l’Europe).Moins de dépendance envers la Russie permettrait à la vision d’une Europe centrale et orientale véritablement indépendante et culturellement dynamique de pleinement prospérer – un idéal des intellectuels de la région depuis des siècles, même si les idées, dans ce cas, auraient peu de choses à voir là-dedans.Cela pourrait être particulièrement pertinent pour la Pologne. Car la Pologne peut avoir d’importants gisements de gaz de schiste. Si les gisements polonais de schiste s’avéraient être les plus importants d’Europe (un très gros «si»), la Pologne pourrait devenir un producteur d’énergie à part entière, ce qui ferait de ce plat pays sans défenses naturelles, à l’est et à l’ouest – annihilé par l’Allemagne et l’Union soviétique au 20e siècle – un État-pivot ou une puissance moyenne au 21e siècle. Les USA, à leur tour, quelque peu libérés du pétrole du Moyen-Orient grâce à leurs propres sources d’énergie (y compris les gisements de gaz naturel), pourraient se concentrer sur le renforcement de la Pologne comme une puissance amie, tout en perdant une grande partie de leur fort intérêt pour l’Arabie Saoudite; Certes, les immenses gisements de pétrole et de gaz naturel dans la péninsule arabique, l’Irak et l’Iran maintiendront le Moyen-Orient comme grand exportateur d’énergie pour encore des décennies. Mais la révolution du gaz de schiste va compliquer l’approvisionnement et la répartition des hydrocarbures de la planète, de sorte que le Moyen-Orient pourra perdre une partie de sa primauté.Il s’avère que l’Australie a également d’importantes réserves de gaz naturel, récemment découvertes, ce qui, avec des installations de liquéfaction, pourrait la transformer en un des principaux pays exportateurs d’énergie principale vers l’Asie orientale, en supposant que l’Australie réduise considérablement ses coûts de production (ce qui peut s’avérer très difficile à faire). Parce que l’Australie a déjà commencé à émerger comme l’allié militaire le plus fiable des USA dans l’anglosphère [resic, NdT], l’alliance de ces deux grands producteurs d’énergie de l’avenir pourrait cimenter encore plus l’influence occidentale en Asie. Les USA et l’Australie se partageraient le monde : tant bien que mal, bien sûr. En effet, si l’exploitation du gaz naturel non-conventionnel a quelque chose à y voir, le soi-disant monde post-usaméricain serait tout sauf cela.L’émergence géopolitique du Canada – encore une fois, grâce au gaz naturel et au pétrole – pourrait amplifier cette tendance. Le Canada possède d’immenses gisements de gaz naturel en Alberta, qui pourrait éventuellement être transporté par des futurs gazoducs à venir vers la Colombie-Britannique, où, avec les installations de liquéfaction, il pourrait ensuite être exporté vers l’Asie orientale. Pendant ce temps, l’est du Canada pourrait bénéficier de nouveaux gisements de gaz de schiste qui sous la frontière se prolongent dans le nord des USA. Ainsi, des nouvelles découvertes de sources d’énergie lieraient plus étroitement les deux pays nord-américains, alors même que l’Amérique du Nord et l’Australie seront devenus plus puissants sur la scène mondiale.La Chine a également d’importants gisements de gaz de schiste dans ses provinces intérieures. Parce que Pékin est grevé par relativement peu de règlementations, le régime pourrait acquérir les terres et construire les infrastructures nécessaires à son exploitation. Cela allégerait un peu la crise énergétique de la Chine et aider la stratégie de Pékin pour compenser le déclin de son modèle économique orienté vers le littoral en stimulant le développement des terres intérieures.Les pays qui pourraient éventuellement souffrir à cause d’une révolution du gaz de schiste seraient les pays enclavés, producteurs de pétrole et politiquement instables comme le Tchad, le Soudan et le Sud-Soudan, dont les hydrocarbures pourraient perdre relativement en valeur à mesure que ces autres sources d’énergie seront exploitées. La Chine, en particulier, pourrait à l’avenir se désintéresser des gisements d’énergie dans ces pays de bas de gamme [reresic, NdT] et à haut risque si le gaz de schiste qu’elle recèle se met à gicler en abondance.De manière générale, l’arrivée du gaz de schiste ne peut qu’accentuer l’importance de la géographie. Quels pays ont du schiste dans leur sous-sol et lesquels n’en ont pas permettra de déterminer les relations de pouvoir. Et comme le gaz de schiste peut être transporté à travers les océans sous forme liquide, les États ayant des côtes auront l’avantage. Le monde deviendra plus petit en raison de la technologie de l’extraction du gaz non conventionnel, mais cela ne fait qu’accroître le caractère précieux de la géographie, plutôt que de le diminuer.Note du traducteur : ayant peu de choses en commun avec Monsieur Kaplan, je ne partage évidemment pas ses présupposés, ancrés dans l’idéologie usaméricaine de la « Destinée manifeste de l’Amérique », pas plus que je ne crois à une « fatalité géographique ». Le but de cette traduction est d’alimenter la réflexion de tous les citoyens francophones qui se battent dans le monde contre la malédiction du gaz de schiste en leur fournissant des éléments de compréhension des stratégies fumantes (et fumeuses) « d’en haut » à l’œuvre.
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Le RSA va t-il remplacer le SMIC ?
Nous allons commencer cette nouvelle année par une mauvaise nouvelle. Non, vous ne rêvez pas. Il ne s’agit pas d’une blague ou d’une grosse fatigue après les fêtes. Ce que vous allez lire ci-dessous est une réalité. Le gouvernement envisage sérieusement de supprimer le smic. De ce fait, le RSA deviendra de facto le seul “salaire” de référence.
Cette montée en puissance programmée du RSA au détriment du SMIC est un projet fou qui va modifier radicalement toute la politique sociale française.
Tout commence en 2011, le PS a préparé un programme politique qui a consigné noir sur blanc l’impérieuse nécessité de revaloriser très sérieusement le SMIC dès l’élection du candidat socialiste. Il se trouve que le même candidat socialiste, durant toute la campagne n’a cessé de prendre ses distances avec une grande partie du programme. Mais le plus marquant fut le refus de François Hollande de prendre à son compte l’augmentation importante du SMIC prônée par son parti.
Arrivé au pouvoir, tout le monde se souvient encore des quelques centimes d’augmentation accordés comme une faveur par le gouvernement au 1er juillet 2012.
En fait, pour ceux qui connaissent le nouveau président, son opposition au SMIC n’est pas nouvelle. Depuis longtemps, François Hollande est un adepte de la pensée (très discutable) de Alain Minc. Ce dernier a toujours soutenu la disparition du SMIC au prétexte que des salaires trop élevés faisaient le lit du chômage en France.
Faire disparaître le salaire minimum de référence est donc une bonne façon de baisser l’ensemble de la grille salariale afin de permettre aux entreprise d’embaucher enfin à des conditions acceptables…
Dès son arrivée au pouvoir, Hollande demande à une commission d’experts de plancher sur les réformes possibles du SMIC. Deux des conclusions du rapport ont été immédiatement suivie : depuis le 1er janvier 2013, plus de coup de pouce et majoration indexée sur l’inflation.
Les autres mesures officielles préconisées par le rapport sont :
- Créer des SMIC selon l’âge des bénéficiaires,
- Créer des SMIC selon les régions (ce que le patronat réclame depuis des lustres),
- Abandonner tout principe de revalorisation (art de laisser couler une référence).
Bref, les experts proposent de “casser” le SMIC en petits morceaux afin de mieux l’enterrer…
Mais, il existe aussi une mesure non officielle dans ce rapport dont le gouvernement s’est bien gardé de parler. Sous le prétexte qui reste à démontrer que : “Le SMIC n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus“, le rapport préconise de ne plus revaloriser que le RSA. Ce point est extrêmement important.
Le SMIC est un salaire qui pèse sur les entreprises. Le RSA est à la charge de l’État. Comme le même rapport demande au gouvernement de ne plus légiférer en matière de droit du travail, on imagine facilement la suite : laissons les entreprises payer et gérer les salariés comme elles le souhaitent et l’État aidera les plus pauvres.
Voilà en résumé le nec plus ultra du libéralisme à la sauce Hollande : un marché du travail totalement déréglementé dont la suppression du SMIC sera le fer de lance et des bonnes œuvres étatiques bien organisées… et revalorisées.
C’est rétrograde, stupide et suicidaire.
Source: Loi 1901 via l’excellent blog Au Bout De La Route (qui, pour l’occasion reprend une illustration du talentueux dessinateur Konk.)
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Grande-Bretagne : L’Europe ? Non merci !
Aujourd’hui, près de 60% des Anglais seraient favorables à une sortie de l’Union Européenne. En tête de file de ce mouvement en plein essor, le député européen Nigel Farage, également leader du UK Independence Party. Celui-ci a su convaincre, et ses partisans se multiplient.
Parmi eux, une ONG fait campagne pour l’organisation d’un référendum sur la séparation d’avec l’UE, tandis que l’éditorialiste du «Daily Mail», Peter Hitchens, écrit que la montée en puissance de Bruxelles est un véritable putsch. Un lord a même lancé un concours : 25.000 euros à qui trouvera la meilleure solution pour sortir de l’Union.
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Fin de la récréation
À l’issue de cette longue trêve hivernale, de ces fêtes de Noël et de la Théophanie comme des messages traditionnels de Nouvel An, jamais l'impopularité du pouvoir ne s'est révélée aussi profonde. Car François Hollande et Jean-Marc Ayrault atteignent en ce mois de janvier un nouvel étiage négatif, un record, avec respectivement 63 % (+5) et 59 % (+8) des sondés désapprouvant leur action. (1)⇓
Depuis plusieurs jours, il semble ainsi que la situation se clarifie. Et l'on observe en effet que le temps de la récréation vient à son terme pour le gouvernement central parisien.
Divers indices nous le suggèrent par ailleurs.
Dès le 31 décembre les vœux insignifiants formulés par le chef de l'État pour la nouvelle année prouvaient que le doute l'habite sérieusement.
Le débat Cahuzac contre Mélenchon du 7 janvier a souligné combien les ambiguïtés se dissipent. Celle d'une alliance purement électorale, artificiellement victorieuse le 6 mai 2012, se trouve, huit mois plus tard complètement levée. L'appareil des nostalgiques du communisme, dont l'habillage appelé front de gauche ne trompe plus personne, ne mise plus que sur l'échec des sociaux-démocrates et sur l'exacerbation de la lutte des classes. Le candidat battu des élections présidentielles et du scrutin d’Hénin-Beaumont l'a explicitement reconnu facilitant, sans le vouloir, la tâche de son interlocuteur et ministre du Budget.
Les passes d'armes autour de la manifestation du 13 janvier organisée contre l'extension du domaine du mariage viennent à point nommé pour nous éclairer. Les dernières polémiques ne cherchent plus qu'à préparer une esquive du pouvoir en cas de succès de masse de ce rassemblement. On tend désormais en effet à minimiser le dossier de ce projet de loi. On le qualifie savamment de "sociétal". Et cette appellation même rappelle la marginalité des forces sur lesquelles une certaine gauche dorée entend désormais fonder son assise.
Certes, la proposition figurait, de façon subreptice, dans la plate-forme du président mal élu. Elle doit donc précisément être mise en échec. Il s'agit dès lors de contraindre la prétendue majorité à se reconnaître pour telle : une minorité victorieuse par la division de ses adversaires. Et ceux-ci peuvent et doivent précisément retrouver leur unité dans le rejet de telles mesures.
Certains font encore la fine bouche. Leur argument central repose sur le fait qu'un arbre ne doit pas cacher la forêt. Et pour éviter la dissimulation de l'ensemble par le détail, les sophistes prétendent ne pas vouloir que cette question symbolique tende à esquiver les graves problèmes matériels que se pose la société française, etc.
C'est oublier toute l'histoire des protestations de masse. Les foules ne se rassemblent jamais contre un système global mais contre l'une ou l'autre de ses conséquences.
Certaines sirènes de la division critiquent, avec plus ou moins de talent le caractère unificateur lui-même, contre le pouvoir socialiste et fiscaliste, de l'appel à manifester pour le retrait de ce texte ponctuel. Les mêmes aimaient à dire "tout sauf" le précédent président. Et ces gens n'ont pas peu contribué à la victoire au bonneteau de la gauche en mai au deuxième tour, puis aux législatives en juin 2012.
En 2013 ces manœuvres délétères recommencent, pour le plus grand profit, doit-on le répéter de cet étatisme qui tue la France jusqu'à empoisonner la notion même de famille, en attendant sans doute l'institution légale de la polygamie. (2)⇓
Quand donc cette imposture trop visible prendra-t-elle fin ?
Quand donc ce jeu pervers cessera-t-il d'être appelé "populisme" ?
Quand donc les officines bien repérables qui depuis quelque 30 ou 40 ans trahissent la droite et mettent en péril les libertés recevront-elles leur vrai nom de machines à perdre ?
Sur un point à vrai dire, on peut faire confiance au p. de la r.
Il saura trahir les siens, si la manifestation du 13 janvier tourne au succès que l'on doit souhaiter. Gondolier de la Seine, il ne manquera pas de se livrer à son exercice préféré, la godille. Il y excelle à la suite de son maître et initiateur, le funeste Mitterrand. Il s'emploiera encore à inventer quelque vieille recette d'astuce destructrice et ruineuse.
Ce ne sont pas en effet seulement la Bible et les mythes de l'Antiquité qui condamnent le mariage "pour tous" – "pour tous" sauf pour le chef de l'État, un cas unique dans les annales. Ne doutons pas dès lors que le principal intéressé saura invoquer le code civil de 1804, utiliser le dictionnaire Littré de 1877, et réveiller les promoteurs du PACS de 1999 pour convenir que le mot mariage, l'adoption ou la procréation procèdent nécessairement d'un père et d'une mère.
On arrivera bien en haut lieu à trouver les mots pour le dire en langage républicain et en charabia technocratique.
N'est-ce pas pour cela, pour rémunérer les princes qui nous gouvernent, que nous payons des impôts ? Tout le monde en France en paye trop(3)⇓. C'est pour cela que trop de gens préfèrent hélas un exil incivique ne soulageant ainsi que leur portefeuille.
Au contraire le rassemblement de centaines de milliers de Français de toutes confessions, de toutes conditions et de toutes sensibilités ne peut être considéré que sous un angle civique et solidaire.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- cf. le "tableau de bord" mensuel – établi par l'Ifop et publié par Paris-Match du 8 octobre 2013 ⇑
- celle-ci est déjà subventionnée dans les faits par les caisses sociales quoiqu'elle soit réservée à ceux qui la pratiquent dans le cadre de législations étrangères. ⇑
- C'est par ce constat que commence mon petit livre "pour une Libération fiscale". ⇑
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Mgr Cattenoz : « Je ne vois pas comment un Gouvernement de gauche et franc-maçon pourrait nous être favorable » .
Choqué par les récentes déclarations de Vincent Peillon, Monseigneur Cattenoz, l’archevêque d’Avignon, s’insurge en exclusivité sur Nouvelles de France contre « les attaques tous azimut » du ministre de l’Éducation nationale.
Quelle est votre réaction suite à la polémique provoquée par les propos de Vincent Peillon sur l’enseignement privé ?
Monsieur Peillon outrepasse ses droits. L’enseignement libre a parfaitement le droit d’organiser des débats. Et plus précisément, je tiens à faire remarquer que l’enseignement catholique a un « caractère propre » qui lui permet de dispenser une heure d’enseignement supplémentaire dans laquelle l’enseignement de l’Eglise peut être entendu.
Vincent Peillon, à l’instar du Président dont il dépend, attaque tous azimut. C’est vraiment le comble quand on songe qu’il reproche à l’enseignement privé de pouvoir réaliser des débats sur le « mariage » homosexuel alors même que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement, vient faire la promotion du projet de loi et du mariage entre gays et lesbiennes dans les collèges public, ce qu’elle n’a pas le droit de faire. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Par ailleurs, j’ai entendu dire que François Hollande désirerait un vote bloqué sur le projet de loi. Si la liberté des députés était bridée à ce point, cela poserait de vraies questions sur notre démocratie.
Après les dérapages de Vincent Peillon, Cécile Duflot, Michèle Delaunay… certains parlent de « cathophobie » du Gouvernement… [...]
La suite sur NdF
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L'idéologie cosmopolite à l'origine de la crise économique
La crise économique et financière a fait l’objet de beaucoup d’analyses superficielles. A contrario, Polémia s’efforce de s’attacher au fond des choses. Ainsi, sur le plan strictement économique, Henry de Lesquen, s’inscrivant dans le prolongement de l’école autrichienne, a bien montré le rôle causal, dans la crise, de l’excès de crédit et de la politique monétaire irresponsable de la banque fédérale de réserve américaine. Marc Rousset et Gérard Dussouy ont, eux, insisté sur les coûts économiques et sociaux du libre-échange, dans le prolongement des travaux du prix Nobel Maurice Allais. Jean Persevay revient ici sur l’ouvrage de Pierre Milloz, Le cosmopolitisme ou la France, qui conduit à s’interroger aux causes idéologiques des troubles économiques et financiers actuels.
Polémia
Pour Pierre Milloz, dans Le cosmopolitisme ou la France, la crise économique contemporaine trouve son origine dans des décisions anciennes d'inspiration politique, tendant à la mondialisation. Ont joué notamment en faveur du libre-échange mondial, l'idéologie cosmopolite étendant à la sphère économique sa vision d'une humanité sans frontières et les intérêts des Etats-Unis promoteurs inlassables de toutes les négociations tarifaires depuis les années 1960.
La théorie libre-échangiste : un univers de Bisounours !
Sur le plan de la pure technique économique, il s'agissait de mettre en place un monde économique apaisé, où les nations, renonçant à des pratiques protectionnistes présentées non seulement comme nocives mais même comme immorales, s'ouvriraient les unes aux autres dans un univers marqué par la liberté des échanges. Alors elles agiraient dans le cadre d'une concurrence libérée et loyale, elles cesseraient de manipuler restrictions quantitatives, droits de douane, taux de change, entraves aux mouvements de capitaux et elles traiteraient sur leur propre territoire les entreprises et produits étrangers comme les entreprises et produits nationaux.
Ce système permettrait à chaque pays d'exploiter au mieux ses avantages comparatifs, assurerait une spécialisation optimum de chacun et apporterait le plein emploi et la prospérité générale.
Le résultat n'a pas été à la hauteur de ces espérances. En France en particulier.
Lorsque l'on examine en effet les grandes lignes de l'histoire économique de la France depuis la guerre, il est facile de constater que l'activité et la prospérité économiques, en ascension constante depuis 1945, diminuèrent dès le début des années 1970 pour s'installer durablement jusqu'à nos jours à un niveau très médiocre. Or le début des années 1970, c'est précisément l'aurore du cosmopolitisme économique. Il est intéressant de voir cette évolution de plus près.
1949 /1968-1972 : protectionnisme et prospérité française
De 1949 à 1968-1972, l'économie française connaît une période de prospérité remarquable, que nombre d'économistes et de journalistes célèbrent à l'envi sous le nom de « Trente glorieuses » : le taux de croissance annuel se tient entre 5 et 5,5% et le taux de chômage qui tournait autour de 1,2% sous la IVe République croît ensuite un peu mais ne dépasse pas 2,2% en 1967.
Certes on n'a pas mené les mêmes politiques économique et monétaire sous la IVe République et sous les présidences De Gaulle : le livre de Pierre Milloz en rend compte.
Mais ces époques ont un caractère commun : la France vit alors sous un régime protectionniste. Sous la IVe République la protection douanière moyenne dont bénéficie l'industrie française est de l'ordre de 20%. S'y ajoutent des contingentements et le franc est inconvertible.
La Ve République, après une dévaluation réussie en 1958, continue à bénéficier d'une très grande partie de cette protection. Signé en 1957, le traité de Rome conduit certes à supprimer progressivement droits de douane et contingents dans nos relations avec nos cinq partenaires de l'époque et à ramener de 20 à 14,8% les droits de douane vis à vis des pays tiers. Mais cette double évolution ne sera achevée qu'en fin des années 60. Dans le même temps, la négociation Kennedy aboutit à ramener le tarif communautaire de 14,8% vis à vis des pays tiers à 8,5% mais elle ne le fait que progressivement de 1968 à 1973.
A partir des années 1970 : triomphe du libre échangisme mondial et montée du chômage
On va voir alors triompher le libre échangisme mondial, qui sera parachevé par diverses négociations internationales. Les protections tarifaires disparaissent quasi complètement et il ne restera rien des protections quantitatives. Dans le même temps la France consent à renoncer progressivement à sa souveraineté monétaire. Les circonstances (crise de 1973) ne permettent pas la mise en place du Plan Werner mais la création du système monétaire européen implique une monnaie de compte européenne l'Ecu (1972) qui préfigure l'euro qui verra le jour en 1992.
Or la concomitance est frappante. Dès la décennie 1970 (pleine application du traité de Rome et de la négociation Kennedy), le taux de croissance tombe à 3,3% pour descendre la décennie suivante à 1,9% (moyenne annuelle 1980-1992) puis à 1,2 (1990-2008) niveau auquel il semble s'être approximativement fixé. Parallèlement le taux de chômage s'accroît rapidement, se trouve à 5,4% en 1980, 9% en 1992 et 9,1% en 2008, niveau qui devrait être ressenti comme intolérable.
Même si la libération totale des échanges n'est pas seule responsable, il est difficile de lui refuser un rôle primordial dans la dégradation économique de la France.
La théorie des avantages comparatifs, une théorie partielle
En vérité l'idée théorique selon laquelle la liberté complète des échanges amènera chaque pays à exploiter au mieux ses avantages comparatifs et amènera le monde à la prospérité générale et au plein emploi présente les dangers de bien des modèles théoriques. Elle suppose d'abord que les Etats, devenus vertueux et désintéressés appliqueront les règles d'un concurrence loyale, s'abstenant de toute manipulation fiscale, réglementaire, monétaire ou autre propre à les favoriser. Elle fait abstraction en outre du temps qui serait éventuellement nécessaire pour parvenir au résultat idéal imprudemment promis pour une échéance lointaine et indéterminée : elle ne tient compte ni des souffrances infligées dans l'intervalle à l'humanité ni des réactions que ces souffrances et le scepticisme peuvent inspirer.
A cette toile de fond s'est ajouté un accroissement exagéré de la masse monétaire imputable entre autres à l'activité bancaire privée et à un certain laxisme de la Banque centrale européenne (en dépit de l'image qu'elle a pu se forger sous la direction de M. Trichet). Il en est résulté la crise de 2008 qu'Henry de Lesquen a analysée chez Polémia le 2 mars dernier, concluant à l'intérêt pour la France de « recouvrer » une monnaie nationale.
1958 : une dévaluation de 17%
L'expérience des années 1958 et suivantes peut, dans une telle perspective fournir d'intéressants enseignements. Finissante, la IVe République qui avait largement financé les investissements par la création monétaire était minée par l'inflation (aujourd'hui tel n'est que partiellement le cas de l'euro, pour les raisons évoquées par l'article d’Henry de Lesquen précité). Le pouvoir qui lui succéda régularisa la situation par une dévaluation de 17%. Et contrairement à la présentation qui en est habituellement donnée, si la Ve République s'ouvrit bien en principe à l'extérieur, une période transitoire lui permit de bénéficier jusqu'aux dernières années de la présidence De Gaulle (soit pendant une décennie) d'une protection non négligeable, comme exposé ci-dessus.
Recouvrer notre monnaie nationale ?
Il y a là les deux éléments essentiels qui devraient accompagner le recouvrement de notre monnaie nationale : reconstitution d'une certaine protection et dévaluation de la monnaie nationale.
Sur ce dernier point, doit-on craindre qu'une dette française (85% du PIB) libellée en euros n'accable notre économie ? Sans doute pas. Il faut en effet distinguer entre les créanciers. Selon les chiffres du 3e trimestre 2011, la dette est détenue par des non-résidents à hauteur d'environ les deux tiers, l'autre tiers est entre les mains de résidents. Si l'on considère que ces derniers peuvent être remboursés en francs au taux de sortie avant dévaluation (ce qui est logique puisque celle-ci ne lèse pas leur pouvoir d'achat), on voit que l'effet réel de la dévaluation sur le poids relatif de la dette n'est que des deux tiers de son effet nominal.
C'est un inconvénient qui n'est pas à la mesure des gains à attendre d'une sortie de l'euro.
Jean Persevay http://www.polemia.com
10/04/2012
Robert Kaplan
Ex: http://mediabenews.wordpress.com/