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  • Harlem Désir et Caroline Fourest, même combat !

    Harlem Désir, premier secrétaire du Parti Socialiste, a pris hier la défense de Caroline Fourest. La journaliste d’extrême gauche a en effet été poursuivie samedi par des opposants au « mariage » gay, lesquels ont perturbé à Nantes un débat auquel elle participait, bloquant son TGV et l’attendant à son retour gare Montparnasse à Paris. Et Harlem Désir de dénoncer la « traque » ainsi menée par les opposants au « mariage » homosexuel, y décelant des « actes de terreur idéologique » encouragés par « les silences de la droite« .

    « La traque organisée d’une journaliste est totalement inacceptable dans une démocratie« , écrit le premier secrétaire du PS. « Ces actes de terreur idéologique, accompagnés de violence contre les forces de l’ordre, montrent que toutes les limites de la loi et de la raison ont été dépassées par certains opposants au mariage pour tous« , poursuit le socialiste, soulignant que « les ambiguïtés et les silences de la droite ont encouragé ces débordements, M. Jacob annonçant une confrontation violente et M. Copé imputant un coup de force à la majorité : cette rhétorique radicalise la situation au lieu de préserver la sérénité du débat républicain« .

    La réaction de Monsieur Désir appelle quelques commentaires. D’une part, Caroline Fourest, contrairement à ce qui est écrit dans les journaux, n’est pas une journaliste indépendante : c’est une militante politique dont les choix  et les engagements idéologiques sont très marqués, et les modes d’expression parfois violents. Étant une personnalité publique, il n’est pas anormal qu’elle fasse l’objet de regards critiques et qu’elle assume les diverses expressions de mécontentement que sa parole publique peut susciter dans l’opinion.

    En l’occurrence, c’est dans l’exercice de son engagement public qu’elle se déplaçait samedi pour tenir conférence. Certains lui ont en effet adressé un message à cette occasion. Que le message soit virulent, seule la gauche peut s’en étonner, elle qui sous-estime en permanence l’ampleur de la mobilisation des opposants au « mariage « gay. Ignorer ainsi l’opposition, c’est accumuler en son sein des vexations et des frustrations qui, si le gouvernement persiste à ne pas vouloir les entendre, s’exprimeront autrement…

    Quant à la « terreur idéologique » dont parle monsieur Désir, elle nous fait bien rire. Car s’il existe un terrorisme intellectuel dans ce pays, s’il existe une vulgate dominante complaisamment relayée par la caste médiatico-politique , ou bien encore une doxa que l’on n’a pas le droit de discuter sans être anathémisé par la bien pensance, le premier secrétaire du PS en est évidemment l’un des tenants, sans doute même l’un des plus caricaturaux. Personne ne nous fera pas croire que les opposants au « mariage » gay sont du côté du politiquement correct…

    http://www.contre-info.com

  • Le harcèlement démocratique : c'est la gauche qui l'a inventé !

    Réaction de Marine Le Pen aux différentes manifestations organisées contre la dénaturation du mariqge :

    "Je condamne tout ce qui correspond à un acte de violence. Mais je remarque que tous ces gens de gauche - et M. Désir en premier - ils nous avaient théorisé le harcèlement démocratique. Vous vous souvenez ? C'était super! Il fallait empêcher Marine Le Pen ou Jean-Marie Le Pen de faire des meetings, il fallait venir à toutes les manifestations, hurler sa haine.

    Aujourd'hui évidemment, on n'apprécie pas le harcèlement démocratique quand on en est victime. C'est sûr que le harcèlement démocratique, c'est plus agréable du côté des harceleurs que du côté des harcelés. Je ne pouvais pas aller, pendant la campagne présidentielle, dans une université, sans avoir des énergumènes hurlant, menaçant. Ces gens de gauche, ils subissent des conséquences de choses qu'ils ont incitées, organisées et acceptées(...)

    Ceux qui ont manifesté contre elle [Caroline Fourest] sont des gens qui ne sont pas au Front national"

    Philippe Carhon

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Anti-mariage gay : la répression s’intensifie. Valls a fait arrêter ce soir des mères de familles et leurs enfants boulevard Saint-Michel à Paris[MAJ Vidéo]

    Manifestation spontanée au jardin du Luxembourg

    Environ 150 personnes étaient au jardin du Luxembourg cet après-midi. Certaines ont terminé au poste de police. Boulevard Saint Michel, en queue de cortège, des mamans sont encerclés par des gendarmes et sont forcées de monter dans un "bus" à salades ! Ainsi que des jeunes de 16 ans.


    Des mères embarquées par la police par Le_Salon_Beige


    14 avril : des gendarmes interpellent des mères... par Le_Salon_Beige

    AVEC HOLLANDE, LA HAINE DE LA FAMILLE, C’EST MAINTENANT !

    La suite sur Le Salon Beige

    Nous remercions Kto clip pour cette excellente vidéo.
  • Le «brave» général Boulanger

    Cent ans après son suicide et la fin de l'aventure boulangiste, un nouveau livre vient de paraître sur celui que l'on surnomma «le général Revanche». Il manqua de prendre le pouvoir, grâce à son incroyable popularité et aux ramifications d'un mouvement qui recrutait tant à l'extrême droite conservatrice qu'à l'extrême gauche révolutionnaire. Renonçant à franchir le pas d'un coup d'Etat, Boulanger fut finalement vaincu par l'ultime sursaut d'une «Ripouxblique» dont les scandales avaient accru la combativité. Le récit de Jean Garrigues (1) évoque parfois des problèmes plus actuels qu'il n'y paraît.

    La formule est bien connue : « L'Histoire ne repasse pas les plats » et rien ne serait plus erroné ni même plus nocif que d'essayer de faire de la singulière aventure du général Boulanger la préfiguration d'autres échecs (le 6 février 1934) ou d'autres succès (le 13 mai 1958). On a comparé parfois - et l'auteur de ce livre ne s'en prive pas dans sa conclusion - Boulanger à La Rocque, à Pétain ou à de Gaulle. Ce n'est pas toujours faux. Mais ce n'est pas totalement vrai non plus.

    Encore faudrait-il connaître l'homme lui-même et ce livre est un assez bon guide du musée boulangiste. Physiquement, le militaire auquel il ressemble le plus, sur les caricatures du moins, est le général Massu, dont il avait sans nul doute et la bravoure militaire et le sens politique.

    On a peine en ces temps paisibles à imaginer la carrière d'un jeune saint-cyrien de 1855 (promotion Crimée-Sébastopol). Né le 29 avril 1837, à Bourg-lès-Comptes, au pays gallo, fils d'un avoué breton et d'une aristocrate écossaise, le sous-lieutenant Georges Boulanger va se battre avec un fantastique courage. On le verra à la tête de ses hommes en Kabylie, en Italie où il est très grièvement blessé d'une balle qui lui traverse la poitrine de part en part, en Cochinchine ou au Cambodge. Promu capitaine au feu, il est à nouveau blessé devant Paris, par les Prussiens en 1890, puis par les Communards en 1871.

    Il termine l'année terrible comme lieutenant-colonel. Ses notes sont éloquentes : « Caractère hautain, s'appréciant lui-même d'une façon légèrement exagérée. » En termes plus vifs, ce baroudeur est un ambitieux et même un arriviste. La vantardise et l'art du mensonge apparaissent vite comme ses armes favorites. Cet amateur de chevaux et de jolies femmes (au milieu de tant de passades, on lui connaîtra deux grandes passions : Tunis, son alezan noir, et sa maîtresse Marguerite de Bonnemains) va curieusement montrer autant de pusillanimité politique qu'il a fait preuve dans sa jeunesse de témérité guerrière.

    De plus en plus mégalomane, au fur et à mesure qu'il assure sa carrière par un savant mélange d'esbroufe et d'hypocrisie, il se montre à la fois zélé clérical chantant à tue-tête, lors d'un pèlerinage, « Sauvez, sauvez la France, au nom du Sacré-Cœur ! » et républicain avancé, patronné par Gambetta, ce qui ne l'empêche pas de faire sa cour au duc d'Aumale ! Faiseur et charmeur, il obtient ses étoiles en 1880, devenant à quarante-trois ans le plus jeune général de brigade de l'année française.

    On n'a sans doute pas prêté assez d'attention au voyage qu'il accomplit en Amérique, pour diriger la mission militaire française, lors des festivités commémorant le centième anniversaire de la bataille de Yorktown.

    Il rêve peut-être de devenir un «soldat politique», du style La Fayette. Outre-Atlantique, il découvre cette arme fantastique, inconnue encore en Europe, qu'est la publicité. Il lancera plus tard son mouvement comme Barnum son cirque ! Inculture et affairisme. ce continent a tout pour lui plaire, puisqu'il permet de fulgurantes réussites à qui a le sens de l'opportunité, peu de scrupules et un indéfectible optimisme allié à la certitude d'avoir toujours raison. L'innovation de Boulanger dans la vie politique française, ce sera peut-être d'y avoir tenté une carrière à l'américaine, d'autant qu'il a retrouvé aux States un camarade de Saint-Cyr, converti dans les affaires : le « comte» Dillon, qui va devenir un des hommes clés du boulangisme et son grand argentier.

    Directeur de l'infanterie au ministère de la Guerre, Boulanger passe pour un «général républicain» de style radical. Clemenceau, son ancien condisciple au lycée de Nantes, ne jure que par lui. Il en reviendra.

    En attendant, après un passage comme général de division commandant les troupes françaises en Tunisie, durant lequel il se fait surtout remarquer pour ses mauvais rapports avec le Résident, il est nommé, au début de l'année 1886, ministre de la Guerre.

    Ce poste est pour lui un marchepied, ce qui ne l'empêche pas d'être un bon ministre, obsédé qu'il est par l'idée de revanche.

    On ne comprend rien à Boulanger si on ne le replace pas dans le cadre du délire anti-allemand de son époque. Par ses foucades et ses discours, il incarne le coq gaulois contre l'aigle teuton. Son patriotisme belliqueux et revanchard coïncide parfaitement avec le climat, plus chauvin que social, qui constitue alors l'armature même de la République. Parlementaires radicaux ou «opportunistes» savent que le paravent tricolore permet de camoufler bien des intrigues sordides et bien des affaires juteuses, tout en obtenant la neutralité provisoire des conservateurs et des cléricaux. Pour tous ces bourgeois, l'essentiel est d'asseoir le régime des «bleus», tout en évitant le retour des «blancs» ou la revanche des «rouges».

    UN CÉSAR D'OPÉRETTE

    Quel meilleur éteignoir qu'un képi ? Boulanger sert à merveille les ambitions d'un régime qui ne tient pas à voir ni l'élite ni le peuple se mêler de trop près à des combines dont la plus ignoble sera le trafic des décorations par le propre gendre du président de la République !

    Seulement, en intronisant un militaire ambitieux à un poste en vue, le gouvernement joue à l'apprenti-sorcier.

    Arrive la revue du 14 juillet 1886. C'est là où tout commence. En une journée Boulanger devient brusquement ultra-populaire, échappant à toutes les tentatives de classification politique. Avant qu'on ne parle de lui comme d'un César, on découvre brutalement, dans ce général de belle prestance, ce que Jean Garrigues nomme très justement « la première star de la vie politique française ». Le retour de Longchamp, c'est-à-dire finalement un non-événement, peut se comparer à la venue de Pétain à Notre-Dame en 1944 ou au discours de De Gaulle à la Bastille une quinzaine d'années plus tard.

    Ce qu'Adolf Hitler connaîtra à Nuremberg après la prise du pouvoir de 1933, Boulanger le connaît avant ! Car tout est là : il n'est pas au pouvoir. Il n'est encore que le pion d'une des innombrables combinaisons ministérielles de la IIIe République.

    SANS DOCTRINE ET SANS SCRUPULES

    Comment prendre le pouvoir ? Telle est la question qui va dominer ces cinq années, dont la courbe fiévreuse, malgré quelques sommets, va aller de la popularité à la solitude, de la griserie à l'échec, du rêve au néant.

    Premier point, capital. Boulanger, qui prétend tout décider par lui-même et mener son mouvement comme une armée, n'a ni doctrine, ni méthode, ni clairvoyance, ni même volonté. Que lui reste-t-il alors ? Du charme et de la chance, et aussi une absence totale de scrupules qui permet parfois les plus brillantes manœuvres mais conduit souvent aux plus sombres déroutes, où tout est perdu, et l'honneur avec.

    S'il n'a pas d'idées - il est seulement «révisionniste», ce qui veut dire désireux de réviser la Constitution le général a des amis (dont le temps montrera la lassitude et l'infidélité). Sensible à la flatterie, il confie les rouages du mouvement à qui l'encense ou pire encore, à qui le rétribue. Car toute cette aventure coûtera beaucoup d'argent.

    Boulanger sera très vite prisonnier des médiocres (les fidèles) et des gredins (les bailleurs de fonds). Cela n'empêche pas une réussite initiale : rassembler des gens que tout séparait.

    Cela va du politicard-type Alfred Naquet, sénateur et israélite, à Marie-Clémentine de Rochechouart-Mortemart, duchesse d'Uzès, chouanne richissime et chasseresse. Les deux piliers de l'entreprise boulangiste ne sont certes pas des hommes dépourvus de qualités : l'ex-marquis Henri de Rochefort-Luçay, aristocrate et communard (sur lequel il faut absolument lire le beau livre d'Eric Vatré, paru aux éditions Lattès) et Paul Déroulède, animateur des cent mille volontaires de la redoutable Ligue des Patriotes, dont l'Histoire a fait un pantin, alors qu'il fut un cœur pur et sans doute la meilleure tête politique du boulangisme. Déroulède et Rochefort symbolisent à eux deux la rencontre «nationale» et «socialiste» d'un mouvement que rejoindront, tôt ou tard, entre beaucoup d'autres, l'ancien général de la Commune Emile Eudes et le jeune écrivain nationaliste Maurice Barrès, l'antisémite catholique Drumont et la future communiste Séverine, le marquis de Morès et l'aubergiste Marie Quinton, la Belle meunière.

    Tous sont unis par la haine des mêmes ennemis : les parlementaires républicains, qu'ils soient radicaux ou opportunistes, et qui ont depuis quelques années multiplié les faiblesses, les scandales et les trafics. On parle alors de «république des escrocs» comme on dira, sous Stavisky, la république des voleurs et aujourd'hui la «ripouxblique» ...

    Voulant à la fois ne pas mécontenter les républicains durs et purs et les partisans de la monarchie, les banquiers juifs et les ouvriers rouges, les cléricaux et les libres penseurs, les bonapartistes et les blanquistes, Boulanger - as du flou artistique - se garde bien de mettre sur pied un grand parti structuré; il se contente d'accumuler les «coups électoraux», d'abord triomphaux puis catastrophiques.

    On l'a, à tort, présenté comme une sorte de «pré-fasciste», en invoquant sa faculté de rassembler la droite et la gauche (et surtout l'extrême droite et l'extrême gauche). Mais il n'en a jamais opéré la fusion. Nul d'entre ses partisans ne s'est rallié à une synthèse «nationale-socialiste» mais chacun est resté au contraire prisonnier de ses origines, tout en imaginant que le général partageait ses idées.

    L'ÉTERNEL RETOUR DE L'HOMME PROVIDENTIEL

    Finalement, il n'y a pas plus de «boulangisme» que de «pétainisme» ou de «gaullisme». Peu d'idées, mais le ralliement à un homme providentiel. Qu'il fût coiffé d'un képi et qu'il traînât un sabre favorisa manifestement les choses, surtout dans les milieux les plus populaires qui sont aussi à l'époque les plus tricolores.

    L'habileté de Boulanger a été de faire croire aux républicains qu'il allait épurer la république et aux royalistes qu'il allait ramener le roi, se présentant aux orléanistes comme une sorte de Franco avant la lettre.

    Au début de juillet 1887, Boulanger n'est plus ministre et le gouvernement le met au vert à Clermont-Ferrand. Une manifestation monstre à la gare de Lyon marque son départ (on croirait Soustelle quittant Alger !). De son exil provincial, le général de division complote. Ce jacobin notoire n'hésite pas à rencontrer secrètement les chefs royalistes et bonapartistes. Il en obtient des promesses et des subsides qui, après sa mise en non-activité avec demi-solde, suivie d'une mise à la retraite officielle, lui permettront de se faire élire triomphalement député du Nord.

    Désormais, il se croit tout permis en cette année 1888, où il conjugue les voix des ouvriers patriotes et des paysans conservateurs, obéissant aux consignes du comte de Paris ou du prince Napoléon.

    1889 s'ouvre par son triomphe à Paris, encore plus boulangiste que la province (sauf dans les beaux quartiers). Seulement la république parlementaire, avec l'aide de la toute nouvelle Ligue des Droits de l'homme et des loges maçonniques, va savoir se défendre par tous les moyens y compris les moyens légaux, sous l'impulsion de Jules Ferry qui était peut-être une crapule mais pas un imbécile.

    Une des premières manœuvres consiste à modifier la loi électorale quand on s'aperçoit qu'elle peut être favorable à Boulanger! La recette fera école.

    On imagine mal l'ampleur de la lutte. Dillon lance une campagne à l'américaine. Fayard imprime à plus de trois millions de livraisons l'Histoire patriotique du général Boulanger. Le journal La Cocarde tire à quatre cent mille exemplaires. On diffuse cent mille de ses bustes en plâtre et des camelots écoulent photographies et images d'Epinal à la gloire de ce candidat que célèbrent les chansonniers. Toute une bimbeloterie fait recette et ses partisans portent même des bretelles boulangistes : «Plus de dos rond», dit la publicité.

    Cette agitation fabrique un héros, mais ne peut longtemps cacher la médiocrité d'un homme. Quand le coup d'Etat est possible, le 27 janvier 1889, il se dérobe et se contente de passer la nuit chez sa maîtresse, qui va désormais totalement obérer sa carrière politique, d'autant qu'elle est gravement malade, phtisique au dernier degré. Le général à l'œillet rouge est amoureux fou de la dame aux camélias ...

    Le gouvernement comprend vite qu'il a devant lui un irrésolu, si confiant par ailleurs en sa bonne étoile qu'il croit parvenir à la magistrature suprême par les seules élections.

    Tandis que le général s'enfuit à Bruxelles, pour éviter la Haute Cour, le pouvoir prononce la dissolution de la Ligue des patriotes, véritable section d'assaut du comité républicain national, puisque telle est l'étiquette du mouvement boulangiste.

    LA DÉROUTE

    Condamné par contumace à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée pour atteinte à la sûreté de l'Etat, trahi par les notables conservateurs après avoir déçu les travailleurs révolutionnaires, isolé et secoué à son tour par ce que la presse révèle des coulisses de son mouvement, Boulanger connaît, à l'automne 1889, une véritable déroute électorale dans un pays dont le cœur ne bat plus pour le beau général. Réfugié à Jersey avec sa maîtresse moribonde, il n'est désormais qu'un proscrit sans aucun avenir politique.

    Les élections municipales de Paris, qui fut naguère son plus solide bastion, se soldent par une catastrophe. Au printemps 1890, le boulangisme est fini.

    Voici tout juste cent ans, en 1891, Marguerite de Bonnemains meurt à Bruxelles, le 16 juillet. Son amant, le 20 septembre, se suicide d'un coup de pistolet sur sa tombe. Celui qui l'a naguère mis en selle, Georges Clemenceau, prononce la plus cinglante des épitaphes :

    « Ci-gît le général Boulanger, qui vécut comme il mourut : en sous-lieutenant. »

    Face aux scandales et aux compromissions, il avait incarné, encore plus que la Revanche, ce que l'on pourrait appeler la «Restauration nationale», c'est-à-dire la réconciliation, sous le manteau du patriotisme, des valeurs traditionnelles et des espoirs révolutionnaires.

    En refusant un facile coup d'Etat, il a non seulement ruiné toutes les espérances de ses partisans mais, en même temps, il a entraîné dans sa chute ses alliés monarchistes et communards. Son échec n'a fait que consolider la république bourgeoise, qui devait s'épanouir cent ans plus tard dans le consensus parlementaire unissant aujourd'hui socialistes et libéraux.

    Les héritiers des vaincus de 1891 se doivent de connaître cette triste aventure. Finalement, ce qui a le plus manqué à l'infortuné général, c'est le courage politique, qui est plus rare que la bravoure guerrière; c'est aussi une doctrine solide, un coup d'œil rapide et une ténacité sans faille. Ambitieux mais limité à sa seule personne, il n'a pas été « celui qui sacrifie tout de lui-même à quelque chose de plus grand que lui-même ».

    (1) Jean Garrigues : Le général Boulanger, 380 p., Olivier Orban.

    • Jean Mabire le Choc du Mois • Juin 1991

  • Laissons donc les gays enterrer les morts !

    La vieille bourgeoisie française, d'une cruauté et d'une cupidité sans nom, a laissé les ouvriers, les petits paysans, les personnes foudroyées par la mondialisation économique en général carrément crever pendant trente ans, depuis qu'elle a repris une assurance démentielle sous le nom, atrocement usurpé, de gauche, en 1981, elle ou ses enfants bourgeois bohèmes d'ailleurs. Elle est responsable de l'extermination mentale et physique de la population française depuis 1981 par la mise en concurrence, les mouvements de population et surtout l'industrie culturelle crétinisante et abrutissante qu'elle finance de manière évidemment souterraine et anonyme sans rien y comprendre : elle a seulement saisi que la culture culturelle c'est indispensable pour rendre le peuple hébété et inoffensif. 

    Elle développe une hypocrisie et une méchanceté totales vis à vis de tout ce qui ne fait pas partie du clan ou ne sert pas ses intérêts : royalistes, régionalistes, défenseurs sérieux des animaux et de la nature, la liste serait longue. L'essentiel de sa vie est constituée par la haine, la duplicité, l'hystérie, la lecture des journaux financiers, la réclusion, d'ailleurs très confortable, à l'intérieur de la famille et du clan.
    Et soudain, voilà deux trois mois, ces vermines innommables émergent de leur torpeur et de leur ahurissement ordinaires, débranchent leurs huit systèmes d'alarme, tournent leurs dix-sept verrous, se rencontrent, se réunissent, se concertent. Que se passe-t-il donc ? Des nouveaux venus, qui ne sont pas tous leurs enfants, prétendent à la gamelle des droits afférents au mariage : reconnaissance sociale, héritage, fondation d'une lignée et ceci en déplaçant légèrement les règles du jeu ordinaires et habituelles de la transmission, feutrée et réservée aux initiés, du fric ! 
    Panique ! Sus aux gays ! Ils vont réussir avec ce truc, leur mariage, à accumuler des fortunes gigantesques  : ils sont méthodiques, arrivistes, solidaires et surtout connaissent sur le bout des doigts les nouveaux domaines où il faut être : culture, communication, mode, art ! Fin du monde ! Fin de la cupidité pharisaïque et messalisante : des concurrents sérieux ! On était déjà la risée des cultureux, ces ingrats qu'on a lancés contre la populace, ces petits trouducs de gays vont maintenant découvrir tous les avantages de la discrétion familiale ! Il nous restait que çà ! Agissons !
    Et voilà comment la classe la plus odieuse et la plus zombifiée de l'histoire mondiale a réussi à faire passer, à l"aide d'un bavardage de femmes hystériques d'une vacuité vertigineuse, le cramponnement à ses intérêts les plus sordides et les plus monstrueux (la sauvegarde de l'argent volé aux pauvres durant des décennies et le maintien d'un espoir de les exploiter un peu plus cruellement à l'avenir) pour quelque chose qui aurait à voir avec la défense de la civilisation occidentale. Situation légèrement au delà de l'obscène : les assassins demandent à leurs victimes estropiées et crevant de faim, le bon peuple français, ou ce qui en reste après trente ans de massacres, de l'aider à conserver l'exclusivité d'accès au private banking !
    Jacques-Yves Rossignol
  • Un « vivre-ensemble » en al-Andalus ? (3)

    Suite et fin des fatwas (décisions de justice) concernant les Chrétiens et les Juifs (dhimmis), issues du livre de Vincent Lagardère.

    Cordoue IXe siècle. Yahyâ b. Yahyâ.

    « La nuit du premier janvier julien que les gens appellent la nativité (de Jésus) est célébrée comme l’une de leurs fêtes ; ils échangent des mets et des cadeaux ; hommes et femmes chôment depuis le matin pour honorer ce jour qu’ils appellent le 1er de l’an.
    Réponse. Tout cela est contraire à la loi religieuse. D’après Yahyâ b. Yahyâ, il n’est pas permis de recevoir à l’occasion de la nativité (de Jésus) des cadeaux d’un Chrétien ou d’un Musulman, ni d’accepter une invitation … »
    (p. 476)

    Cordoue XIe-XIIe siècles. Ibn al-Hâgg.

    « Il ne faut pas aider les Chrétiens à célébrer leurs fêtes, notamment en leur louant des bêtes de sommes. »
    (p. 66)

    Grenade XVe siècle. Al-Qâdî Abû ‘Abd Allâh b. Al-Azraq.

    « Quid des Juifs qui, à l’occasion d’une de leurs fêtes qu’ils appellent la Pâque, font des galettes qu’ils offrent à certains de leurs voisins musulmans ? ces derniers peuvent-ils les accepter et les consommer ?
    Réponse négative contenant plusieurs citations (Ibn Rusd, Ibn ‘Arafa, Ibn al-Hagg). Ibn ‘Arafa allègue l’opinion d’Abû l-Hasan al-Qâbisî interdisant d’accepter les cadeaux des Chrétiens et des Juifs à l’occasion de leurs fêtes ; il déplore que des Musulmans incultes acceptent les cadeaux des Juifs lors de la Pâque. »
    (p. 482)

    Cordoue IXe siècle. Abû Ibrâhîm Ishâq b. Ibrâhîm.

    « Une Chrétienne est déférée au cadi. Née d’un Musulman et d’une Chrétienne qui l’a élevée après la mort du père, elle a épousé un Chrétien dont elle a eu un enfant, il y a vingt ans ou davantage. Interrogée par ce magistrat elle a répondu que son père Chrétien a embrassé l’Islam et qu’après sa mort elle est restée auprès de sa mère et demeurée Chrétienne. La conversion de son père, un mercenaire s’est produite en un lieu autre que celui où elle a vécu. Les voisins affirment que ce Chrétien ayant embrassé l’Islam est mort alors que sa fille n’était pas encore nubile.
    Réponse. Elle doit être considérée comme Musulmane en tant que fille de Musulman à moins qu’elle ne produise une preuve testimoniale établissant le contraire. On l’y contraindra mais sans lui infliger la peine que mérite une renégate. »
    (pp. 53-54)

    Cordoue IX-Xe siècles. Ibn Lubâba.

    « Le conseil des juristes de Cordoue, consulté, approuve la démolition d’une synagogue récemment édifiée à Cordoue. Les tributaires, Juifs et Chrétiens, ne peuvent édifier d’églises ni de synagogues dans les villes musulmanes au milieu des Musulmans. [...] »
    (pp. 55)

    Cordoue Xe siècle. Ibn Zarb.

    « Un jeune Juif de huit ans qui s’est converti ne sera pas retiré à la garde de sa mère et de son père. Une fois adulte, il sera invité à confirmer sa foi et en cas de refus on l’y contraindra par les coups. »
    (p. 58)

    Kairouan IXe siècle. Anonyme et Ibn Abî Tâlib.

    « Un Juif s’habille comme les Musulmans et abandonne la mise qui le distingue d’eux.
    Réponse. Il sera mis en prison, battu et promené ignominieusement dans les lieux habités par les Juifs et les Chrétiens pour l’exemple. Ibn Abî Tâlib a prescrit à l’un des cadis parmi ses subordonnés d’obliger Juifs et Chrétiens à porter leurs ceintures largement déployées sur leur robe pour qu’on les distingue bien, et si l’un d’eux monte à cheval, de l’en empêcher, de lui infliger vingt coups de fouet à nu, puis de le jeter en prison, et en cas de récidive de le battre durement et de l’incarcérer longuement. »
    (p. 111)

    LAGARDÈRE Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Mi’yâr d’al-Wansarîsî, Madrid, Casa de Velazquez, 1995.

    http://histoire.fdesouche.com

  • Un « vivre-ensemble » en al-Andalus ?

    La coexistence pacifique des trois communautés musulmane, chrétienne et juive en al-Andalus est l’un des mythes historiques entretenus par les politiques et idéologues promoteurs du « vivre-ensemble ». Dans une Europe comptant une forte minorité musulmane ne cessant de prendre du poids, présenter l’Islam comme pacifique et tolérant à travers l’exemple de l’Espagne médiévale, paraît nécessaire aux tenants du multiculturalisme.

    Fdesouche Histoire publiera de temps à autres de petites brèves présentant des textes démontrant qu’en dehors de cercles privilégiés, la cohabitation entre les trois communautés religieuses en al-Andalus et plus généralement dans le monde musulman médiéval ne se fit pas dans la paix et l’harmonie mais dans l’intolérance. L’objectif à long terme est de créer une page, récapitulant ces brèves, constituée de citations d’historiens sourcées.

    Les fatwas (décisions de justice) ont été jusqu’ici peu exploitées par les historiens dans l’analyse des sociétés musulmanes médiévales d’Occident. L’ouvrage de Vincent Lagardère, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge, présente plus de 2000 fatwas – non commentées – issues du Kitâb al-Mi’yâr, corpus de consultations juridiques rendues par les juristes de l’Occident musulman médiéval compilé par le juriste maghrébin al-Wansarîsî (v. 1430-1508). Constituées de deux parties (la question et la réponse), certaines de ces fatwas permettent d’appréhender les rapports entre les différentes communautés religieuses. – Aetius

    Cordoue IXe siècle. Ibn Muzayn.

    « A un Musulman qui a acheté un vêtement chrétien on dit de ne pas faire la Prière en l’ayant sur lui. Il répond ne pas avoir eu connaissance de cet interdit.
    Réponse. S’il n’a pas eu connaissance du fait que ce vêtement était chrétien ou qu’un Chrétien l’avait touché, son ignorance n’entraîne pas qu’il doive le rendre au vendeur, tout comme il est tenu de garder un esclave présentant un vice qu’il déclare avoir ignoré avant l’achat. »
    (p. 168).

    Espagne XIVe siècle. Abû Abd allâh Muhammad al-Haffâr (maître andalou de Muhammad b. Marzûq).

    « Un Juif tributaire excipe à l’encontre d’un Musulman, de trois titres l’un vieux de quinze ans et les deux autres de onze. Il lui réclame un reliquat, dont il prétend être créancier, de chacun de ces trois engagements. Le Musulman soutient qu’il s’en est totalement acquitté. Doit-on admettre sa déclaration, lui faire prêter serment et le tenir quitte vu la longueur du laps de temps écoulé ou, au contraire, ne tenir compte que de son dire s’il produit une preuve testimoniale ?
    Réponse. Les Juifs ont l’habitude de considérer comme licite de gruger les Musulmans. On ne laisse généralement pas son bien pendant longtemps entre les mains d’un autre, à plus forte raison quand il s’agit d’un Infidèle ayant affaire à un Musulman. Les juristes estiment que les règles du droit sont retournées contre tout prévaricateur et injuste notoire. Aussi, celui qui revendique un droit à l’encontre d’un homme de cette espèce n’a qu’à prêter serment pour obtenir satisfaction. Dans le cas présent on suit la règle inverse et c’est ainsi qu’on doit trancher les affaires dans lesquelles sont impliquées des Juifs. Le Musulman devra donc jurer qu’il s’est acquitté envers le Juif et dès qu’il aura prêté serment, le droit du Juif tombera. »
    (p. 186).

    LAGARDÈRE Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Mi’yâr d’al-Wansarîsî, Madrid, CSIC, 1995.

    A suivre.

  • Un « vivre-ensemble » dans l’Occident musulman médiéval ? (2)

    La coexistence pacifique des trois communautés musulmane, chrétienne et juive en al-Andalus est l’un des mythes historiques entretenus par les politiques et idéologues promoteurs du « vivre-ensemble ». Dans une Europe comptant une forte minorité musulmane ne cessant de prendre du poids, présenter l’Islam comme pacifique et tolérant à travers l’exemple de l’Espagne médiévale, paraît nécessaire aux tenants du multiculturalisme.

    livre Lagardère occident musulman

    Les fatwas (décisions de justice) ont été jusqu’ici peu exploitées par les historiens dans l’analyse des sociétés musulmanes médiévales d’Occident. L’ouvrage de Vincent Lagardère, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge, présente plus de 2000 fatwas – non commentées – issues du Kitâb al-Mi’yâr, corpus de consultations juridiques rendues par les juristes de l’Occident musulman médiéval compilé par le juriste maghrébin al-Wansarîsî (v. 1430-1508). Constituées de deux parties (la question et la réponse), certaines de ces fatwas permettent d’appréhender les rapports entre les différentes communautés religieuses.

    Cordoue IXe siècle. Ibn Habîb.

    « Un homme laisse un silo ouvert et un porc y tombe et meurt. Peut-on vendre le blé qu’il renferme à un Chrétien ?
    Réponse. On ne peut le vendre ni à un Chrétien ni à un Musulman. Son propriétaire ne doit ni le semer ni en tirer profit et il lui faut empêcher que les Chrétiens n’en profitent. »
    (p. 168).

    Cordoue IXe siècle. Yahyâ b. Yahyâ.

    « La maison de tout marchand de vin doit être brûlée. »
    (p. 52)

    Kairouan Xe-XIe siècles. Al-Qâbisî.

    « Un Musulman a un voisin juif qui a été élevé au milieu des Musulmans. Ils se rendent des services et quand ils se rencontrent sur un chemin contigu, ils échangent des propos et sourient. Cet homme déclare : « Allâh connaît ma haine des Juifs, mais j’ai un doux caractère ». Que penser de sa conduite ? Quand les Juifs vous saluent, comment faut-il leur répondre ?
    Réponse. Il vaut mieux ne pas fréquenter les gens qui n’ont pas ta religion. Tu peux rendre service à un voisin tributaire [càd Juif ou Chrétien] et lui parler avec gentillesse, mais sans déférence. S’il te salue en disant « Que le salut soit sur toi », réponds-lui « sur toi » sans rien ajouter et tu n’as pas besoin de ses nouvelles ni de celles de sa maisonnée. Conduis-toi envers lui comme on doit le faire envers un voisin, mais avec une certaine réserve. »
    (p. 464). [phrase soulignée par la rédaction]

    Fès XIVe-XVe siècles. Isâ b. Allâl Al-Kutâmî Al-Masmûdî (cadi de Fès, v. 1420).

    « Si un seul tributaire nuit aux Musulmans tous les autres perdent toute protection ; leurs biens sont pris et assimilés au butin soumis au quint ; les biens de provenance inconnue reviennent au trésor public dont l’inspecteur s’occupera. »
    (p. 47).

    LAGARDÈRE Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge. Analyse du Mi’yâr d’al-Wansarîsî, Madrid, Casa de Velazquez, 1995.

    A suivre. http://histoire.fdesouche.com

  • France : liquidation totale

    Ce gouvernement restera comme celui qui aura tenté de finir d'achever la France.
    Chaque jour Ayrault et son équipe, avec le soutien de François Hollande évidemment, donnent l'impression de vouloir terminer le travail entamé depuis (au moins) Pompidou.

    Pulvérisation de la famille
    Depuis une quarantaine d'années, individualisme hédoniste aidant et féminisme en délire triomphant, la famille avait déjà sérieusement du plomb dans l'aile : multiplication des divorces, accroissement des familles monoparentales, 200 000 avortements pratiqués chaque année depuis l'adoption de la loi Veil, démographie faible.
    La loi Taubira relative au mariage des duos homosexuels et lesbiens (en langue française un couple suppose l'altérité) et à l'adoption des enfants arrive donc telle la cerise sur le gâteau. 
    De plus, c'est un secret de polichinelle mais dès que le mot "mariage" sera prononcé, avec la jurisprudence européenne, cela ouvrira immédiatement droit à la PMA et à la GPA.
    La loi Taubira est donc le dernier clou dans le cercueil de la famille.

    Oraison funèbre pour la souveraineté nationale

    Hollande aura également échoué, comme c'était absolument prévisible, à renégocier le traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance (TSCG), ce super-Maastricht avec son lot d'atteinte insupportable à la souveraineté et principalement budgétaire à travers la "règle d'or" inscrite dès lors dans le marbre constitutionnel, un déficit autorisé qui ne doit pas excéder 0,5% du PIB et un mécanisme correctif automatique en cas de dépassement.
    En revanche, il n'aura pas hésité un instant à le faire ratifier par le Parlement.
    Consulter le peuple français par la voie référendaire sur un sujet aussi capital (comme le sujet précédent d'ailleurs), vous plaisantez cher Monsieur !
    La France ne maîtrisait déjà plus ses frontières et ne pouvait plus battre monnaie, son budget devra désormais passer sous les fourches caudines des eurocrates.

    Vers une citoyenneté au rabais
    Même si ce funeste projet semble pour le moment enterré, le droit de vote des étrangers aux élections locales finirait d'entamer le rapport qui devrait être indissociable entre citoyenneté et nationalité. Principe normalement intangible qui a déjà été mis à mal par les élections européennes ouvertes aux ressortissants communautaires.
    Mais ce n'est pas le seul élément qui met à mal le principe de citoyenneté.
    Le consentement à l'impôt est un élément constitutif du sentiment d'appartenance à la citoyenneté française. Or, depuis l'affaire Cahuzac ce consentement à l'impôt est  désormais beaucoup moins évident pour nombre de contribuables. Voir le ministre en charge du Budget (ou ce qu'il en reste, voir paragraphe précédent) et de la lutte contre l'évasion fiscale s'affranchir lui-même des règles communes, tricher et mentir ne va certainement pas aider à réconcilier les Français avec les Finances publiques.
    D'autant que l'agacement était déjà grand de voir une très grosse partie des prélèvements partir dans le tonneau des Danaïdes du remboursement d'une dette illégitime, dans l'aide médicale d'Etat (AME) réservée aux clandestins, dans des subventions accordées à des associations ne représentant qu'elles-mêmes ou encore dans le paiement de bombes que l'on vient déverser sur les populations libyennes.
    Alors que dans le même temps des hôpitaux ferment, des crèches n'ouvrent pas, des services publics sont supprimés dans les campagnes (et largement dans les villes désormais), des transports ne circulent plus par "souci de rentabilité" à partir de certaines heures etc.

    La fin d'un modèle social
    L'accord national interprofessionnel (ANI) signé par le MEDEF et les syndicats minoritaires (CFDT, CFE-CGC et CFTC),  syndicats qui n'ont rassemblé aux dernières élections prud’homales que 38,7% des voix, sera repris très probablement dans sa quasi-intégralité par la représentation abusivement qualifiée de "nationale".
    Ce texte met fin au CDI tel qu'il fut jusqu'alors. Un texte qui ferait presque passer le CPE de triste mémoire pour une mesure progressiste !
    Que contient ce texte ?
    Il sera désormais possible de baisser les salaires jusqu'au niveau du SMIC et d'allonger le temps de travail en cas de difficultés économiques dans l'entreprise (si accord d'entreprise il y a). En cas de refus : licenciement.
    La mobilité forcée d'un site à l'autre sans limitation dans le temps et dans l'espace est inscrite. En cas de refus : licenciement.
    Les licenciements sont facilités (contournement de la loi et de la justice prud'homale), les délais de recours sont réduits pour le non-respect du contrat de travail, la contestation de licenciement et les salaires impayés ou minorés.
    Mais cet accord c'est aussi l'extension du contrat à durée indéterminée intermittent.
    En clair : on vous embauche en durée indéterminée mais on vous fait travailler quand on en a besoin, les périodes non-travaillées ne donnant pas droit à l'allocation-chômage...
    Comme l'explique très bien notre ami Adrien Abauzit, l'ANI relève de tout sauf d'un hasard du calendrier. Il s'inscrit parfaitement dans le cadre du marché transatlantique prévu à l'horizon 2015 et si souvent évoqué par Pierre Hillard.
    Les conditions de travail des Français et plus largement des Européens devant s'aligner sur celles des travailleurs d'outre-Atlantique.
    Autre mesure marquée du sceau de la régression sociale : la baisse des allocations familiales. Outre que sur un plan symbolique cette décision est un vrai désastre, cette baisse des alloc' risque de peser fortement sur les naissances.
    Quel projet se cache derrière ce sale coup encore porté à la famille française ?
    Logique comptable court-termiste ou dessein beaucoup plus inavouable ?
    Et les retraites complémentaires dans tout ça ?
    Là aussi, il y a eu "accord" entre les partenaires sociaux. Avec le regard bienveillant et complice du gouvernement, qui ne s'est pas mêlé des discussions entre le MEDEF (décidément choyé et gâté comme jamais) et les syndicats. 
    Outre la CFDT, la CFTC et FO ont décidé de signer. Depuis le 1er avril, les retraites complémentaires sont moins revalorisées que l'inflation, ce qui amputera le pouvoir d'achat des 11 millions de retraités concernés. Les pensions seront ainsi augmentées de +0,8% pour l'Arrco (retraite complémentaire des salariés du privé) et +0,5% pour l'Agirc (retraite complémentaire des cadres du privé), alors que l'inflation a été revue à +1,2% par le gouvernement pour 2013. (1)

    Tropisme américano-anglophile éhonté

    Le projet de loi Peillon-Fioraso est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
    Ce projet de loi présenté en conseil des minsitres le 20 mars étend la possibilité de dispenser dans l'enseignement supérieur des cours en anglais plutôt qu'en français.
    Jusqu’ici, la loi Toubon de 1994 posait comme principe qu’en France, dans n’importe quelle école ou université publique ou privée, tous les enseignements devaient être dispensés en français, la langue de la République. A deux exceptions près : pour les cours de langues et lorsque l’enseignant est un intervenant étranger.
    Là encore il s'agit de fondre la France dans le magma du mondialisme americanomorphe.

    Ce gouvernement est donc bel et bien un gouvernement de destruction nationale.
    Il s'est donné pour unique tâche de "réussir" là où les précédents gouvernements avaient "échoué". Et le moins qu'on puisse dire c'est que pour le moment il y parvient parfaitement.
    Les Français font aujourd'hui face à un gouvernement composé d'extrémistes et d'idéologues fanatiques (Taubira, Vallaud-Belkacem, Peillon...) accompagnés de carriéristes sans foi ni loi (Valls) et de bateleurs d'estrade prêts à renier toutes leurs convictions dans l'espoir de conserver leur portefeuille ministériel (Montebourg).
    Jusqu'où ce gouvernement pourrait-il aller ?
    A voir la façon dont des enfants, des personnes âgées et des familles ont été aspergés de gaz lacrymogènes lors de la manif pour tous du 24 mars dernier, les Français ont un début de réponse.
    Maurice Gendre http://www.scriptoblog.com/

    (1) Par ailleurs, les taux des cotisations, acquittées à 60% par les entreprises et à 40% par les salariés, seront augmentés de 0,1 point en 2014, comme en 2015.